DEEE, une technologie d`avenir pour le tri des plastiques

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DEEE, une technologie d`avenir pour le tri des plastiques
DEEE
Une technologie d'avenir pour le tri des plastiques
J.. ...
Plusieurs sites Envie 2E et
Sita d'Alsace-Lorraine sont
prêts à expérimenter, d'ici à
un an, l'usage de la technologie LIBS afin de transposer à échelle industrielle les
conclusions prometteuses
d'essais en laboratoire pour
le tri des différents plastiques issus des DEEE.
Les travaux portent sur cette
famille de déchets, mais la
technologie peut s'extrapo1er à d'autres filières comme les VHU, estime le Critt
Matériaux Alsace qui en est
à l'origine. Cette nouvelle
phase " démonstrateur n
de terrain étant chiffrée à
1 million d'euros, le Critt a
déposé un dossier Life+ afin
de solliciter 50 % de financements européens, l'autre
moitié devant provenir d'autofinancement et de fonds publies nationaux. L'étude de
faisabilité s'est achevée en
septembre (Projet Plastilibs
de 184 000 euros hors mat
tériel, financé par l' Ademe)
et ses conclusions ont été
présentées en octobre à
Strasbourg, à la Rencontre
technique sur la recyclabilité des plastiques. La LIBS
(Laser lnduced Breakdown
Spectroscopy) est une technique d'analyse multi-élémentaire de matériaux basée sur
l'observation par spectroscopie d'un plasma, c'est-àdire un mélange d'électrons,
d'atomes et d'ions excités.
Ce plasma se forme par un
échauffement brutal d'un
matériau suite à son expo-
sition à un faisceau laser.
En se refroidissant, le matériau libère des photons.
Cette énergie lumineuse
caractérise la composition
élémentaire de la matière.
Cette technologie comporte
plusieurs avantages, comme
l'absence de contact avec
la matière, une analyse très
peu destructive, rapide et
en temps réel. Plastilibs a
démontré que la UBS reconnaît les différents types de
polymères présents dans
les DEEE et détecte des
éléments réglementés par
la directive RoHS. Elle a été
appliquée aux neuf principaux plastiques des DEEE
et chaque famille a pu être
distinguée l'une après l'autre
en se basant sur leurs dif-
férences de structure chimique. Par exemple le PVC et
le POM, caractérisés respectivement par la présence de
chlore et l'absence de liaison
carbone-carbone. l' ABS dépourvu d~zote ou le PS
qui ne comprend pas d'atomes d'oxygène et d'azote ...
Concernant les substances
dangereuses définies par
la directive RoHS (plomb,
cadmium, mercure, brome et
chrome), «la L/BS est capable de les détecter dans des
concentrations inférieures
aux limites imposées par la
directive, soit 0,01 %pour Je
cadmium et 0,1 % pour les
autres •, relève Marjorie Boudinet, ingénieur d'études au
Critt Matériaux Alsace.
Christian Robischon
zen Robotics
un robot pour trier
les déchets
Bois-Energie
Robin produira de la vapeur
sur Roussillon
Conçu par une jeune société finlandaise high-tech, Zen
Robotics Recycler est le premier robot dédié au tri des
déchets industriels et commerciaux, déchets urbains
solides et les déchets du BTP.
Construit à partir de composants robotiques industriels
standard, le système sépare
automatiquement différents
matériaux valorisables (bois,
métal, inertes) des déchets
ultimes. Il utilise pour cela les
caméras du spectre visible,
le proche infra-rouge (NIR) et
le scanner laser 3D, des capteurs haptiques. Malgré un
coût initial élevé- plusieurs
dizaines de millions d'euros-
Une installation de production
de vapeur verra le jour en 2012
sur la plateforme chimique de
Roussillon (Isère). Portée par
Teris Spécialités, filiale de Sita
Spécialités et labellisée par le
pôle Axelera, cette centrale aura
pour particularité de fonctionner
avec des combustibles peu utilisés à ce jour : bois en fin de
vie, bois imprégnés, refus de
recyclage du papier et plus tard,
boues de traitement des eaux
et pneus usagés. L'ensemble
du gisement sera prélevé dans
un rayon de 150 km. Seuls les
bois imprégnés pourront être
collectés au niveau national.
Ces flux représenteront environ
30 000 tonnes de matières corn-
le retour sur investissement
porte sur deux ans. Les coûts
d'exploitation et de maintenance sont faibles, assure
ZenRobotics, comparés aux
techniques traditionnelles de
tri. La première installation
a été livrée à la filiale finlanda ise de Sita et a été testée
cette année. •
~
bustibles, soit près de 50% des
approvisionnements annuels ;
le reste étant constitué de plaquettes forestières. Baptisé Robin, le projet s'inscrit dans le
cadre du BCIAT 2010 et s'élève
à 17 millions d'euros. Cette nouvelle centrale à vapeur, d'une
puissance de 21 MW, viendra
s'ajouter aux cinq chaudières
gaz-charbon exploitées par le
GIE Osiris. L'objectif étant de
satisfaire les besoins en énergie de la plateforme chimique,
évalués à 1 million de MWhjan,
soit la consommation d'une ville
de 150 000 habitants. Et de
réduire les émissions de co2
à hauteur de 56 000 tonnes
par an. •
Recyclage Récupération no 42 - 19 décembre 2011 - 13