havres - CPIE du Cotentin

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havres - CPIE du Cotentin
Havres du Cotentin
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Sommaire
La côte des havres, un ensemble géographique unique au monde
Origine et évolution des havres
Le havre, un espace dynamique en perpétuelle évolution
La flore du havre
La faune du havre
Les activités humaines d’hier
Les activités humaines d’aujourd’hui
Les havres, espaces à enjeux contradictoires ?
Le havre de Barneville-Carteret
Le havre de Port-Bail Le havre de Surville Le havre de St Germain-sur-Ay
Le havre de Geffosses Le havre de Blainville-sur-Mer
Le havre de la Sienne Le havre de la Vanlée
Quel avenir pour les havres ?
Mot des partenaires
Pour en savoir plus
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La côte
des havres :
un ensemble
géographique
unique
au monde
Au nord de Granville, 60
km de littoral dunaire sont
ponctués de 8 estuaires,
appelés «havres»* où les
petits cours d’eau viennent
se jeter dans la mer. Des
marées exceptionnellement
fortes, un climat doux océanique et les tempêtes les
façonnent en permanence.
Plus ou moins vastes selon
les cours d’eau qui les traversent, ces havres sont tous différents tout en ayant
des caractères communs.
Immenses plaines de bancs de sables et de marais
maritimes envahis par la mer deux fois par jour, leur
aspect change en permanence. Espaces remarquables
par leurs richesses naturelles à haute valeur biologique,
ils sont pratiquement tous classés sites Natura 2000**.
Ce livret vous invite à mieux connaître ces sites naturels
exceptionnels, entre eau douce et eau salée, où le promeneur peut hésiter à s’aventurer...
Carteret
Port-Bail
Surville
Lessay /
St-Germain-sur-Ay
Geffosses
Blainville
Regnéville
la Vanlée
Carentan
Saint-Lô
Coutances
Granville
Avranches
N
* Havre : vient du norrois (langue des Vikings) «häfn» désignant un abri, traduit en anglais
«haven» puis par «harbour», le port au sens actuel.
** Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens terrestres et marins
identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages animales ou végétales et de leurs
habitats. Natura 2000 concilie préservation de la nature et préoccupations socio-économiques.
2
Cherbourg
Répartition des havres sur la côte ouest du département de la Manche.
3
E
L’érosion (E) qui a rongé inexorablement la quasi-totalité de la
façade littorale a pu mettre ces
zones lacustres en communication
avec la mer, les transformant ainsi
en havres soumis à la dynamique
marine (fig. 2).
Soumise aux marées de grande amplitude et à de forts
courants, exposée aux houles, vents et tempêtes d’ouest,
cette côte évolue en permanence depuis son origine sous
l’effet conjugué des forces d’érosion et d’accumulation.
L’accumulation (A) : les courants
longeant la côte transportent
les sables. Ceux-ci forment des
accumulations localisées de sédiments qui peuvent évoluer vers
des herbus (continentalisation
des havres).
Dans ce contexte, les rivières dont le débit était élevé (la
Sienne ; peut-être l’Ay ?) ont sans doute toujours accédé
librement à la mer par un estuaire classique, souvent
divaguant et composé de chenaux multiples (fig.1).
N
E
Sables fins et particules sablo-vaseuses vont se déposer
vers les fonds des havres où se développent peu à peu des
systèmes végétaux adaptés aux fréquentes submersions
marines. Ce sont les marais maritimes ou herbus, espaces
amphibies, accueillant une très grande biodiversité.
Des havres qui se colmatent
Le cordon dunaire est
nourri en permanence par
des apports de sable qui
entraînent sa croissance
parfois spectaculaire en forme
de flèche. La progression de
cette dernière repousse peu
à peu le cours de la rivière
provoquant alors une érosion
de la dune située en aval. L’évolution de la Pointe d’Agon
qui borde le havre en est un bon exemple.
Les courants de marée montante sont plus forts que
ceux de marée descendante. Les volumes de sables et
autres sédiments apportés sont plus importants que
ceux qui ressortent. Ainsi, tous les havres se colmatent
naturellement et progressivement, marée après marée.
Flèche dunaire
Dérive
littorale
(transit
sédimentaire)
Particules
fines
(tangue)
Progression
du cordon
dunaire
Cordon dunaire
Rivière
Des prés salés qui se développent
La sédimentation se fait sous deux formes principales :
Fig. 2
4
A
Le havre,
un espace
dynamique en
perpétuelle
évolution
s
Fig. 1
rbu
D’autres, aux faibles débits, ne
pouvant franchir les cordons
dunaires se sont perdu dans
des dépressions y formant zones
humides et étangs sans ouverture
directe sur la mer.
He
Il y a environ 20 000 ans, sous
un climat glaciaire, le niveau
de la mer était environ 120 m
plus bas qu’actuellement. Avec
le réchauffement qui a suivi, la
mer a commencé à remonter pour
atteindre à peu près son niveau
actuel, il y a 5 ou 6 000 ans. Lors de cette remontée, elle
a repoussé devant elle de grandes quantités de sable,
formant des plages immenses. En les balayant à marée
basse, les vents d’ouest ont transporté et accumulé en
masse ces sables qui, stoppés par le relief d’un ancien
littoral (falaise morte), ont formé les dunes. Notre rivage
actuel, avec ses havres, s’est peu à peu dessiné.
Sédiments
Origine et
évolution
des havres
N
Zone en érosion
Vent
dominant
d’ouest
Graviers et sables grossiers s’accumulent dès l’entrée
des havres pour y former des bancs engraissant la flèche
dunaire.
5
Sables et
graviers
(accumulation
de sédiments
plus lourds
à l’entrée du
havre = delta
de flot)
Courant de flot
(transit sédimentaire)
N
Adaptées au
sel, les plantes
du havre se répartissent sur
deux grandes
zones : la slikke et le schorre.
La slikke ou vasière est recouverte quotidiennement à marée
haute. Les plantes y sont rares,
mises à mal par le courant. C’est
le royaume de la salicorne (ou
cornichon de mer).
Schorre
Slikke
La flore
du havre
Le schorre ou herbu n’est recouvert qu’aux grandes marées. Dans
la partie basse, la plante dominante est l’obione, puis plus haut,
le nombre d’espèces devient plus
important.
Ainsi, en fonction de sa tolérance
au sel, de l’apport de sédiments
par la mer, chaque plante trouvera une place différente dans
le havre.
L’obione est une
plante qui marque le
paysage des prés salés.
C’est un petit arbuste
reconnaissable à ses feuilles
ovales argentées. Il héberge
dans ses touffes enchevêtrées
toute une faune de mollusques et
crustacés pris au piège au départ
du flot. Localement appelée glinette,
on la récolte pour nourrir les lapins.
De la famille des composées, comme
la marguerite, l’aster maritime
est répandu sur tout le schorre et peut
atteindre 90 cm. Sa
floraison est plus
marquée en fin d’été,
colorant le havre de
bleu et jaune.
La puccinellie ou glycérie
maritime est une graminée
gazonnante qui se développe avec
le pâturage des moutons. Elle
résiste bien au piétinement grâce
à ses inextricables ramifications
souterraines.
DUNE
Haut-schorre
Oyat
SCHORRE
Bas-schorre
SLIKKE
Havre de St-Germain-sur-Ay
Les plantes du sel On les nomme halophytes*. Certaines, comme
les plantes succulentes à organes charnus (ex :
salicornes) augmentent la teneur en eau de leurs
tissus, ce qui dilue les sels absorbés, évitant leur
intoxication. D’autres, comme l’obione ou le statice,
rejettent une partie des sels absorbés grâce à des
glandes spécifiques.
*qui vivent au contact du sel
1m
Haute mer des marées d’équinoxe
Haute mer de vive-eau
Haute mer de morte-eau
Basse slikke
CHENAL
La spartine
est une graminée
droite et robuste.
Elle fixe les dépôts
marins et colonise
rapidement la slikke.
6
Haute slikke
Spartine
Salicorne
Soude
Aster
Obione
Le statice est aussi nommé
De la famille des épinards, la salicorne
est une plante annuelle et pérenne dont
les feuilles très réduites sont soudées à la
tige. Elle peut être récoltée à partir de
mai-juin et conservée dans du vinaigre
comme les cornichons. Attention, sa
cueillette est règlementée.
lavande de mer car, l’été, cette
plante colore les prés salés de ses
tons bleu-violacés. Ses fleurs
sont réunies en épis courts et
serrés à l’extrémité des rameaux.
Sa cueillette est réglementée.
Glycérie
Lavande de mer
Plaintain de mer
Triglochin
Dans la partie haute du schorre,
le jonc maritime forme
des touffes hautes de 50 cm
avec des tiges cylindriques
très piquantes au sommet.
7
Joncs
Frankénie
Chiendent
maritime
Chiendent
des dunes
La plupart de ces plantes ne sont présentes
que dans ces sites naturels. Aussi, il est
recommandé de ne pas les cueillir (surtout
lorsque l’on ne sait pas les identifier).
La bernache cravant est
La faune
du havre
La productivité en matière
organique des végétaux des
herbus et de la microflore
des sols fournit une nourriture abondante aux animaux qui vivent dans les
sédiments (vers, mollusques, petits crustacés...).
Cette petite faune constitue elle-même un gardemanger fort apprécié d’une faune plus visible.
Les havres deviennent une véritable nurserie
pour les poissons de nos côtes
et, bien-sûr, pour les oiseaux.
Le grand cormoran est un habitué
des ports et des îles mais il fréquente aussi
les havres où il y pêche des poissons.
On le reconnaîtra à ses ailes écartées
noires, posture qui lui permet de
les faire sécher.
5 à 7 mm avec des densités impressionnantes
(plusieurs dizaines de milliers au m2 !). Il se
nourrit d’algues microscopiques comme
les diatomées.
L’arénicole est un gros vers cylindrique
qui creuse un terrier en « U ». Sa présence
est trahie par les tortillons de sable qu’il
rejette après avoir filtré les substances
nutritives qu’il contient. Il est utilisé comme
appât par les pêcheurs.
Le tadorne de Belon est un gros canard
bariolé qui consomme mollusques, vers, crustacés
mais aussi végétaux aquatiques. ll fréquente
assidument les havres.
Il a la particularité de « squatter » les
terriers de lapins abandonnés dans les
dunes pour y faire son nid.
Un bec pour chaque proie !
L’aigrette garzette est un héron blanc
A. Courlis cendré
B. Chevalier
gambette
C. Bécasseau
variable
D. Petit gravelot
1. Scrobiculaire
2. Telline
3. Coque
4. Arénicole
5. Néreis
8
dont la population s’est bien développée depuis
son apparition dans les havres dans les années
1990. Elle se nourrit de petits poissons, notamment
dans les rus, qu’elle capture avec son grand bec
noir, effilé comme
un harpon.
Dessin : M. Barrioz
Sédentaires ou migrateurs, limicoles
(petits échassiers avec un long bec pour
fouiller le limon), canards, goélands,
mouettes… ils sont nombreux à venir
s’y nourrir et s’y réfugier. Chacun,
selon la taille de son bec, y trouvera
l’espèce désirée.
L’hydrobie est un escargot minuscule de
une petite oie qui se reproduit
en Sibérie (au Canada pour la
sous-espèce à ventre pâle) et vient
passer l’hiver chez nous. Elle se
nourrit principalement de végétaux
tapissant la slikke ou le bas-schorre.
Les havres du Cotentin hébergent
l’intégralité des bernaches à ventre
pâle qui hibernent en France.
Le long bec recourbé du courlis cendré
est l’outil idéal pour saisir dans le sol
vers et crustacés. Il se nourrit
dans le havre mais niche
dans les prairies
humides.
Pour les poissons, les havres sont des zones de refuge,
de reproduction et d’alimentation. Le mulet
est l’un des plus représentatifs. Vivant en
bancs, on le reconnaît à sa robe argentée.
Il consomme principalement des végétaux.
Le nom de l’huîtrier-pie vient de son plumage noir et blanc
auquel s’ajoute la couleur rouge-orangée de ses pattes, de son
bec et du contour de ses yeux. Il pêche vers et coques qu’il ouvre
en quelques secondes.
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Les activités
humaines d’hier
L’activité portuaire Zones régulièrement recouvertes par la mer, les
havres ont constitué depuis longtemps des abris
pour les navigateurs, voire des ports. En témoignent les
vestiges de corps de garde qui surveillaient leur entrée
et qui ont également servi de postes de douane. Ces
espaces étaient aussi utilisés pour l’exploitation de la
tangue, du sel, et le pâturage… Certaines pratiques sont
révolues, d’autres persistent toujours.
L’extraction de la tangue Sédiment apporté principalement par la mer, très riche en
carbonate de calcium, la tangue
était employée comme amendement pour « graisser »
les terres sablonneuses du littoral, puis pour empêcher
le volage des semences. Introduit par les Normands,
son nom viendrait du norrois « thang » signifiant algue.
On le retrouve mentionné dans un document dès 1176.
Les principaux lieux d’exploitation de la tangue étaient
au XIXè siècle : St-Germain-sur-Ay, Regnéville-sur-Mer
et Port-Bail. On évaluait à plus de 1 500 000 m3 la
quantité de tangue extraite annuellement sur le littoral du département. St-Germain-sur-Ay était le centre
d’approvisionnement le plus important.
10
Tas de tangue dans le havre de St-Germain-sur-Ay au début du XXe siècle.
En 1854, à la belle saison, 600 000 m3 de tangue étaient
extraits ; 2 000 charrettes en assuraient le transport.
Avec l’arrivée des engrais chimiques, l’emploi de la
tangue cessa progressivement après la seconde guerre
mondiale.
Extrait de l’Encyclopédie Diderot-d’Alembert
Au fil de l’histoire, les havres ont constitué
des ports d’échouage. Le plus important
était celui de Regnéville-sur-Mer
connu dès le XIIè siècle et surveillé
par son château. On importait des
marchandises vendues lors des foires
dont celle de Montmartin-sur- Mer.
Au XIXè siècle, on faisait aussi venir
du charbon du pays de Galles et
on exportait de la chaux.
Le sel et les salines L’extraction du sel dans les havres est très ancienne. Ainsi, à St-Germain-sur-Ay, elle
est mentionnée dans la charte de fondation de l’abbaye de Lessay en 1080. En 1768,
339 salines sont mentionnées sur les côtes du département de la Manche. L’été, le
saunier racle le sablon, là où se concentre le sel déposé par la mer. Le sel est obtenu
en faisant bouillir la saumure, résultant du lessivage, dans des plombs (récipients
d’une contenance de 20 l). Cette activité se déroule dans une saline, petit bâtiment
dans lequel vit et travaille le saunier, au bord du havre.
Le pâturage
Sur les zones d’herbus, qui n’étaient pas aussi importantes qu’aujourd’hui, étaient
mis à pâturer moutons, chevaux et de gros troupeaux d’oies. Ces dernières étaient
élevées pour les plumes et la viande.
11
11
Puccinéllie maritime
Les activités
humaines
d’aujourd’hui
Orchestia
gammarellus
s’en nourrissent. La conchyliculture est également un des
grands bénéficiaires de cette manne nourricière : huîtres
et moules se nourrissent des tonnes de diatomées produites dans les havres.
Le saviez-vous ? La productivité
moyenne végétale des prés
salés est estimée à plus d’une
vingtaine de tonnes/ha/an
de matière sèche contre une
quinzaine pour les cultures
intensives (blé, maïs…) !
Les éleveurs, eux aussi, sont intéressés par cette production
abondante et de qualité. De tous temps, les prés salés ont
été pâturés par des moutons qui raffolent, entre autres,
de puccinellie maritime, appelée aussi herbe à moutons.
Ce mode de pâturage donne un goût incomparable à la
viande et la plus-value « pré-salé » générée est d’autant
plus méritée que les conditions d’élevage nécessitent
beaucoup de vigilance du fait des marées. Depuis 2009,
l’AOC Pré-Salé du Mont-Saint-Michel, qui s’étend du
havre de Port-Bail à Cancale, a largement contribué à l’augmentation des cours, même pour
les moutons de pré-salé
non AOC !
Une biodiversité indispensable à l’homme
Dans les havres, cette extraordinaire production de
matière organique est synonyme de réseaux trophiques dynamiques qui profitent à de nombreux
poissons. Mulets et soles viennent s’y nourrir à
marée haute. Les bars juvéniles, eux, se gavent de
petits crustacés (orchestia) qui vivent dans les végétations à obione. Cet aliment peut d’ailleurs
être la source de 90 % de leur croissance au
cours de leur première année de vie !
Bien sûr, une partie de cette production de matière
organique est exportée vers le large pour la plus
grande satisfaction des pêcheurs car crustacés,
poissons et autres animaux des chaînes alimentaires
12
12
Moutons de pré-salé
Les diatomées sont des
microalgues unicellulaires
planctoniques (de 2 µm à 1 mm)
enveloppées par un squelette
externe siliceux. Elles sont à
la base de multiples chaînes
alimentaires.
Il est donc nécessaire d’étudier scientifiquement les interactions entre le milieu et les différents usages des havres
pour continuer à rendre possibles toutes les activités
liées aux havres !
Un équilibre subtil pour concilier toutes les activités
La plus-value que représente le mouton de pré salé pourrait conduire à faire paître davantage d’ovins. Mais, dans
ce cas, bien qu’il s’agisse d’un arbrisseau, l’obione, très
sensible au piétinement régresse. Conséquence ? Moins
d’obione, moins d’orchestia, crustacé qui prospère sous ses
pieds et qui sert de nourriture à de nombreux poissons.
En revanche, les moutons contribuent à ralentir la propagation du chiendent maritime qui a une facheuse tendance
à envahir et remplacer l’obione.
La cueillette des salicornes
Complication supplémentaire, au-delà d’un certain seuil,
une surcharge en moutons conduirait à une pollution
microbiologique due aux matières fécales de ces animaux
qui s’ajouteraient alors aux apports continentaux des
rivières. Cette dégradation de la qualité de
l’eau serait alors préjudiciable à la qualité des
huîtres et des moules élevées à l’embouchure des havres mais aussi à celle des
bivalves pêchés par les pêcheurs à pied
amateurs et professionnels.
Dans la Manche, une vingtaine de pêcheurs à
pied professionnels cueillent la salicorne. Cette
cueillette, réglementée par arrêté préfectoral,
avoisine la vingtaine de tonnes par an pour le
département. Elle a lieu de juin à septembre.
Attention, pour ceux qui ne possèdent pas de
licence, la cueillette est limitée à 2 poignées
par personne et par jour.
Salicorne
Obione
13
Les saliculteurs fabriquent eux-mêmes leurs
outils. Faux et faucilles, à la lame coupante
comme un rasoir, sont dotées d’un petit panier
à maille tressée dans lequel tombent les tiges
de salicorne.
Les havres, espaces à enjeux contradictoires ?
En outre, l’artificialisation accrue des havres pourrait
conduire à leur banalisation. Certains touristes ne préféreraient-ils pas alors d’autres régions restées plus sauvages ?
Les activités touristiques et de loisirs viennent aussi s’inviter dans l’équilibre subtil à trouver entre le milieu et les
activités de pêche et d’élevage !
Les conséquences des différentes activités qui ont cours
aujourd’hui dans les havres posent donc clairement le
problème des limites à trouver pour que chacune d’entre
elles ne nuise pas à l’autre et au milieu.
Par leur caractère encore sauvage, les havres contribuent
au développement d’un tourisme vert qui représente une
des principales entrées promotionnelles pour le département. Lieux de promenade privilégiés, ils sont également
prisés par les chasseurs de gibier d’eau.
En outre, depuis une vingtaine d’années, le nautisme se
développe dans certains havres : 200 mouillages dans
le havre de Régneville, 240 anneaux à Port-Bail et 300
à Carteret. La demande est forte pour augmenter leur
nombre. Mais où fixer la limite ?
La disparition d’hectares de slikke et de schorre nécessaire à un éventuel agrandissement des ports réduirait
la production de matière organique du milieu.
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Entrée du port, vue de «La Gerfleur».
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Cap de Carteret
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Pointe dunaire
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Port de pêche
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Carteret
la
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Port de plaisance
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16
rivière
le
fut l’occasion d’élargir le chenal d’accès et de
reprendre les ouvrages existants. Aujourd’hui
l’activité humaine dans le havre est principalement vouée au nautisme et à la pêche.
parking
table de
pique-nique
vil
Si on peut y voir toute l’année les élégantes
r
ou
aigrettes garzettes, l’hiver, le havre accueille d’autres
oiseaux dont la bernache cravant, le gravelot à collier
interrompu ou le tournepierre à collier (1 % de
l’effectif national). Ce limicole doit son nom au fait
qu’il recherche sa nourriture en retournant galets
et coquillages avec son bec puissant. N’oublions pas
également le petit grèbe castagneux, le bécasseau
sanderling, le harle huppé, le tadorne de Belon...
e à collie La construction d’un bassin de plaisance en 1995, de 300
r anneaux, à la place d’une ancienne zone d’échouage,
point de vue
ne
Faune :
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sentier
accès
r
Ba
mains successifs qui l’ont profondément
transformé depuis le XIXe siècle, ce havre
présente un réel intérêt floristique. Il compte
ainsi plusieurs plantes protégées comme
la frankénie lisse, le statice anglo-normand
ou le rare hyménolobe couché.
P
patrimoine
eur
s
le havre de Barneville était exploité
pour sa tangue. Il constituait aussi un
centre important de production de
sel qui, à l’époque ducale, dépassait
l’ensemble des salines de St-Germainsur-Ay et Lessay. En outre, le havre
était aussi un port très actif dont les
voiliers caboteurs venaient s’échouer
dans l’estuaire de la Gerfleur. Au XVIIIe
siècle, 71 caboteurs furent mis à l’eau.
Jusqu’en 1850, le port de Carteret se confondait avec
le havre dont le chenal d’entrée se déplaça plusieurs
fois. Les premiers travaux destinés à le stabiliser furent
réalisés en 1862 afin de récupérer des terrains pour
l’agriculture. En 1893 sera construite la digue-route qui
relie Barneville-bourg à Barneville-plage.
• Sentier de découverte de la
pointe dunaire de Barnevilleplage (parcours balisé avec
panneaux d’information sur
la faune et la flore du havre
et de la dune)
• Topoguide « 15 balades
en Côte des Isles » - circuit 2 :
Barneville et son havre (14,8 km),
disponible à l’office de tourisme
de la Côte des Isles Bureau de
Barneville : 02 33 04 90 58 ou
02 33 04 94 54
Bureau de Port-Bail :
02 33 04 03 07
• Traversées du havre, l’été, avec
des animateurs du CPIE du Cotentin
Contact : 02 33 46 37 06
rfl
Histoire : Depuis le Moyen Âge,
Découvrir le havre
Ge
de prés
Le havre de Barneville-Carteret
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Le havre de Port-Bail
Histoire : C’est l’un des havres
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Eglise Notre-Dame
Flore : Aménagé depuis le XIXe siècle
avec une partie nord qui se comble rapidement, il présente le cortège classique
de la soude maritime, salicorne et obione
(surtout dans le secteur non pâturé),
mais également des plantes plus rares
et protégées comme la frankénie lisse et
le statice anglo-normand.
Faune :
Le havre constitue une zone de stationnement
internuptial
pour le harle huppé, l’aigrette
b
i
c
o
u
laire
Scr
garzette et la mouette mélanocéphale. C’est
le second site d’hivernage normand de la
bernache à ventre pâle. Dans les vasières
s’enfouissent nombre de petits crustacés
ou bivalves comme les scrobiculaires.
où les découvertes archéologiques
ont été les plus nombreuses. Au
nord, on a trouvé des silex taillés
datant de l’homme de Néanderthal
(- 100 000 ans). Au sud, l’érosion
de la dune de Lindbergh a permis de mettre au jour un site de
débitage de silex vieux d’environ
4 000 ans (âge du Bronze ancien)
ainsi qu’une pêcherie médiévale du Xe siècle située à l’emplacement d’un ancien chenal du ruisseau du Pont aux Oeufs. PortBail est donc un lieu d’occupation humaine très ancien. Comme
l’attestent de nombreux vestiges de la période romaine (dont un
hypocauste sous l’église Notre-Dame), Port-Bail était alors, une
cité importante liée au commerce maritime.
Du Moyen Âge à la Révolution, l’exploitation du sel a joué un
grand rôle pour la population puisque 29 salines étaient encore
en activité au XIXe siècle. En 1876, le havre sera coupé en deux
avec la construction du pont des 13 arches. On y implante aussi à
la même époque des bassins de stockage d’huîtres pied de cheval
dont les vestiges sont toujours visibles. Quant à l’élevage sur les
prés salés, il est pratiqué (uniquement dans la partie nord) avec
deux troupeaux de brebis. L’activité humaine dans le havre est
aujourd’hui plus tournée vers le nautisme avec la création en
1975 d’un port de 300 mouillages.
18
18
Découvrir le havre
• Topoguide «15 balades en
Côte des Isles», disponible à
l’office de tourisme de la Côte
des Isles => Circuit 8 : circuit du
havre et des dunes de 11,6 km.
Office de tourisme de la Côte
des Isles :
Bureau de Port-Bail : 02 33 04 03 07
Bureau de Barneville-Carteret :
02 33 04 90 58
• Traversées du havre toute l’année
(faune, flore et histoire)
• Festival de peinture « Havre des arts »
• Navigation dans le havre (avec l’Ecole
du vent en côte des Isles : 02 33 10 10 96)
Ru
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Histoire : Le havre de Surville, comme la plupart des havres
de la côte ouest du Cotentin, servait de port d’échouage
pour des embarcations de pêche, mais également pour
ceux qui se livraient à la contrebande vers les îles anglonormandes. Ainsi, un corps de garde tenu par 12 hommes
y a été construit au XVIIIe siècle pour la surveillance de la
côte. Il n’en reste qu’un pan de mur sur un terrain privé, au
lieu-dit « la Poudrière ». Il aurait existé également un port
au lieu-dit «La Vesquerie». Outre l’exploitaré
cend
tion de la tangue, les habitants faisaient
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pâturer des moutons. Jusqu’en 2001,
une soixantaine de brebis exploitaient
les prés salés.
sentier
accès
point de vue
Découvrir le havre
• Topoguide (disponible à l’office
de tourisme de la communauté
de communes de La Haye-duPuits) => Parcours N° 2 : havre
de Surville (9, 15,5 ou 17,5 km).
Office de tourisme de la
communauté de communes de
La Haye-du-Puits : 02 33 46 01 42
• Traversées du havre, l’été, avec
des animateurs du CPIE du Cotentin
(formation, faune et flore). Contact :
02 33 46 37 06
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Une partie des dunes de Surville est toujours
pâturée par des bovins
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Dunes de St Rémy
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sauvages n’en est pas moins très diversifié en
terme floristique. Ainsi, plusieurs espèces remarquables telles le scirpe des chaisiers, le céleri
sauvage ou la frankénie lisse accompagnent
des plantes plus communes comme la soude
maritime ou le triglochin.
Faune : L’avifaune présente une grande
biodiversité avec 48 espèces nicheuses dont
le tadorne de Belon et l’hirondelle de rivage qui
profite des microfalaises dunaires. En hivernage, on y rencontre
aussi la bernache cravant à ventre pâle, l’huitrier-pie ou le
courlis cendré dont l’allure arquée de son bec et son cri caractéristique « cour-lîî ! » rendent la confusion impossible avec
tout autre oiseau.
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Flore : Le plus petit des havres et un des plus
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Le havre de St-Germain-sur-Ay
Histoire : S’avançant jusque
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Le havre a été exploité dès l’époque médiévale, notamment pour l’extraction de la tangue
(600 000 m3 prélevés au XIXe siècle), le sel, la salila soude pour la fabrication
Flore : Second havre le plus grand par sa taille et corne dont on extrayait
Arm
ois peut être le plus sauvage, il présente une diversité
du verre dès le XIVe siècle, et le pâturage (oies et
moutons). Utilisé comme port d’échouage, il a vu la
de végétations de marais salés qui offrent des payconstruction de plusieurs corps de garde. Celui de
sages variés (60 espèces inventoriées). Signalons
la Gaverie (vraisemblablement à vocation de poste
l’armoise maritime qui offre ici de belles populations
de douane), transformé en chapelle en 1945, a été
et d’autres plantes plus rares ou protégées
restauré dans les années 70. Aujourd’hui,
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comme la salicorne naine ou le scirpe
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des centaines de brebis pâturent les
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herbus. Autour, les dunes, appelées
mielles (également utilisées comme
Faune : Limicoles, canards, passereaux
zones de repli pour les moutons)
fréquentent le havre, certains y nidifient tels
sont partiellement cultivées et
que le tadorne de Belon et le gravelot à collier
produisent carottes et poireaux,
interrompu. Notons aussi l’estivage régulier de
notamment sur Créances.
3 espèces de sternes (caugek, pierregarin et naine).
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• Sentier des dunes de Créances
(parcours de 2 km balisé avec
des bornes d’information)
• Topoguide «13 balades au
Pays des havres et des landes
de Lessay», disponible à l’office
de tourisme du canton de Lessay,
place St-Cloud à Lessay.
=> Circuit de 15,9 km
« Les trésors du havre
de St-Germain-sur-Ay »
(boucle nord : 7,4 km et
boucle sud : 8,9 km)
=> Circuit « Les mielles
de Créances » : 7,8 km
Office de tourisme du canton de Lessay :
02 33 45 14 34
• Traversées du havre, l’été, avec des
animateurs du CPIE du Cotentin (faune,
flore, histoire). Contact : 02 33 46 37 06
• Découverte du havre, élevage des
moutons de pré-salé avec Stéphanie
Maubé. Contact : 06 60 72 18 52
l’O
dans les marais de Mathon
(Lessay) au Moyen Âge, le
havre a été endigué au XVIIIe
siècle. Une centaine d’hectares
ont été « poldérisés » pour des
cultures maraîchères dans les
années 1960.
Découvrir le havre
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Histoire :
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Le havre de Geffosses
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Flore : De moins en moins recouvert par la mer, le
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havre perd son caractère estuarien, en témoigne la présence d’une majorité de plantes non halophiles. Il est
également de plus en plus colonisé par le chiendent
qui naturellement prospère sur les prés salés délaissés
par la mer. Toutefois, quelques espèces caractéristiques
se maintiennent telles le statice à feuilles de lychnis, la
salicorne pérenne et l’armoise maritime.
Faune : Son intérêt ornithologique est remarquable. Y nichent
plusieurs canards (colvert, tadorne de Belon), mais également petit
gravelot et gravelot à collier interrompu, vanneau huppé et des passereaux comme le cisticole des joncs. En escale migratoire, on y
trouve l’ensemble des canards et limicoles et certaines espèces
patrimoniales (spatule, échasse, grande aigrette, butor étoilé…).
En hiver, on peut voir le hibou des marais, actif aussi en pleine
journée. Infatigables chasseurs, les busards (des roseaux et StMartin) parcourent le havre. Ce dernier accueille aussi depuis
24
quelques années un dortoir d’aigrettes garzettes.
Autrefois petit port
d’échouage comme la plupart des
havres de la côte ouest du Cotentin,
sa physionomie a été totalement bouleversée par la construction dans les
années 1970 de la D 650 (également
appelée « route touristique »). Elle a
coupé le havre en entravant le passage de l’eau de mer ce qui lui a fait
perdre de plus en plus son caractère maritime, favorisant
l’installation d’une végétation continentale.
Une réserve de chasse maritime a été créée par la Fédération
des Chasseurs de la Manche en 1976 afin de conserver et
améliorer l’accueil de l’avifaune migratrice. En 1987, un premier plan d’eau de 2 ha a été aménagé au nord de la réserve,
puis un second au sud en 2004. Aujourd’hui, une aire de
stationnement le long de la route touristique et un sentier
pédestre avec panneaux d’interprétation permettent
de rejoindre plusieurs postes d’observation.
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Le site est pâturé par
des moutons principalement de race
avranchine et
quelques équins
(cob et âne du
Cotentin).
Découvrir le havre
• Un parking est situé à
chaque extrémité du sentier de
découverte. Le premier se trouve
en bordure de la route touristique
(D 650). Le second parking est
situé au lieu-dit « la Barboterie ».
Sentier de découverte de 2 km.
• Topoguide «Rando Manche, 13
balades au Pays des havres et des landes
de Lessay, disponible à
l’office de tourisme du
canton de Lessay, place
St-Cloud à Lessay =>
Circuit 7 : du havre de
Geffosses à l’aventure
bougainvillaise : 8,8 km
(2h30). Office de tourisme du canton
de Lessay - Contact : 02 33 45 14 34
• Visites régulières de la réserve par un
animateur de la Fédération des Chasseurs
de la Manche. Contact : 02 33 72 63 63
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La Barboterie
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Flore :
ce havre, très modifié depuis les années
1970 par les activités humaines, a aussi régulièrement souffert des assauts de la mer. Ainsi, la flèche
sableuse sud a quasiment disparu. Site attractif pour
la cueillette des salicornes annuelles, on y trouve de
grands tapis d’obione qui prospèrent en l’absence de
pâturage. Les plantes typiques des havres (lavande de
mer, spergulaires…) s’y expriment également.
Faune : Le site est propice à l’accueil de nombreux limicoles
Les marins de Blainville allaient jusque sur les côtes de Flandre
chercher de la laine pour les fileuses du pays. Ils rapportaient
aussi en cachette des ouvrages dont la vente était interdite en
France et pratiquaient la contrebande sur le tabac et les bas
d’estame (bas de laine tricotée).
En 1857, un projet d’aménagement voit le jour mais il ne sera
Chevalier gam pas concrétisé malgré un trafic de navires croissant (825
entrées de bateaux en 1900). Dans les années 1970,
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comme le bécasseau variable et sanderling, le chevalier
gambette, le courlis cendré, le pluvier argenté. Des rassemblements de plusieurs centaines d’huitriers-pies
encore appelés pies de mer sont visibles sur la plage où
abondent les coques qui constituent l’essentiel de leur
nourriture (et non les huîtres !). Le havre constitue un
lieu d’escale, de repos et de nourrissage pour de nombreux passereaux, canards et oiseaux marins tout l’hiver. 26
s’étendait de Gonneville à Coutainville
(actuel champ de courses). Le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion y débarqua
en 1190 pour traverser la France afin
de participer à la troisième croisade.
Au XVIIe siècle, des révolutionnaires
anglais l’empruntent pour se rendre à
Jersey. Le havre abritait un actif port
de commerce qui effectuait avec les
îles anglo-normandes un important trafic de chaux, d’ardoises,
de pierres, de grains, de fourrages…
26
le havre sera très transformé avec la création de la
D 651, formant une digue qui prive le havre d’une
grande partie de ses herbus devenus poldérisés.
Puis viendra l’installation d’une zone conchylicole
sur 12 ha et la création d’une coopérative aquacole,
la CABANOR, consécutive au développement de
l’activité ostréicole, toujours importante aujourd’hui.
Cabanor
• Promenades et
randonnées dans la région
de St-Malo-de-la-Lande
(topoguide disponible
aux offices de tourisme de
Blainville-sur-Mer et AgonCoutainville)
=> Sentier de randonnée « le
Chemin de l’Huître » de 13 km
(3 h 15).
Syndicat d’initiative de Blainvillesur-Mer : 02 33 07 90 89
Office de tourisme d’AgonCoutainville : 02 33 76 67 30
• Visite du centre ostréicole
CABANOR. Contact : 02 33 47 13 47
• Visites guidées du havre (pour les
groupes) avec le CPIE du Cotentin.
Tél : 02 33 46 37 06
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Histoire : au Moyen Âge, le havre
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Salicorne
Flore :
Les salicornes annuelles sont ici plus exploitées
qu’ailleurs et les puccinellies abondamment consommées
par les ovins. La spartine poursuit son extension sur les
vasières au détriment des salicornes. Le havre compte
plusieurs espèces remarquables comme la frankénie
lisse, le statice à feuilles de lychnis ou l’hyménolobe.
contre les vents d’ouest,
le havre a été utilisé dès
l’époque Viking comme port
d’échouage d’abord côté
Agon, puis sur Regnéville où
il se développera au Moyen
Âge, favorisé par les foires de
Montmartin et d’Agon. Aux
XIIe et XIIIe siècles, il connait
un important trafic commercial entre Gascogne, Bretagne,
Normandie et Angleterre. Port de terre-neuvas au XVIIIe
siècle, il voit son apogée au XIXe siècle avec l’exportation
de chaux vers la Bretagne et l’Angleterre (89 navires avec
2 791 tonnes de marchandises en 1894). Le havre a connu
une exploitation intense de la tangue, servant à amender
les sols, qui s’est arrêtée dans les années 1950, accentuant
le phénomène naturel de colmatage.
Aujourd’hui, les prés salés sont pâturés par près de 2 000
cra brebis et, outre la cueillette de salicornes, le havre
va constitue une zone de mouillage de plaisance (avec
environ 250 bateaux) devant s’adapter à l’évolution
naturelle du site.
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Faune : Particulièrement attractif pour les oiseaux
(premier site français d’hivernage pour la bernache
cravant à ventre pâle, quatrième site d’hiverBernac hes
nage normand pour l’huitrier-pie et site
d’importance internationale pour le pluvier
argenté), le havre de la Sienne constitue également
un milieu naturel d’importance nationale pour la
barge rousse. Par ailleurs, il représente une nurserie
pour les poissons tels que le bar, le merlan, la plie,
le mulet et le saumon atlantique qui y séjourne au
28
cours de sa migration.
28
Histoire : Offrant un abri
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Découvrir le havre
Agon-Coutainville
• Circuit de randonnée
« La Pointe d’Agon-le Phare»
de 9 km (2 h 15)
=> Promenades et randonnées
dans la région de St-Malo-dela-Lande. Office de tourisme
d’Agon-Coutainville :
02 33 76 67 30
• Circuits 1 (Circuit des marais, 10 km)
et 18 (Les promontoires de la Sienne, 18
km) => Extraits de « 20 balades autour
de Montmartin-sur-Mer ».
• Office de tourisme du canton de
Montmartin-sur-Mer : 02 33 47 51 80
• Traversées régulières du havre avec
l’association AVRIL : 02 33 19 00 35 et
l’association LUNDI : 09 65 10 35 34 ou
07 81 73 45 46
• Fours à chaux du Rey - musée
maritime à Regnéville-sur-Mer :
02 33 46 82 18
• Descentes de la Sienne en kayak
(Ecole de voile de Hauteville-sur-Mer :
02 33 47 58 37)
patrimoine
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29
depuis longtemps occupé
par l’homme puisqu’on y a retrouvé
des traces remontant à l’âge de fer,
le havre a surtout été exploité pour
l’extraction de la tangue. Ainsi, la petite
paroisse de St-Martin-le-Vieux se plaint
dans ses cahiers de doléances au XVIIIe
siècle de la dégradation des chemins
due au charriage de la tangue. En 1840,
200 charrettes attelées de 6, 8 ou 10
bêtes et quelques 600 à 700 chevaux
traversaient le hameau Chanteloup
(près de Bréhal) !
Flore : Ce havre très linéaire est fortement pâturé, d’où l’aboni
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Histoire :
dance de la puccinélie. Le jonc de Gérard s’établit plutôt en fond
de havre. Plus rares, les statices à deux nervures et à feuilles
de lychnis sont ici bien représentées. N’oublions pas la ruppie
maritime, plante aquatique protégée en Basse-Normandie.
• Sentier de randonnée
circuit 6 – le havre de la
Vanlée : boucle de 11 km
(2 h 45). Variante circuit 6
bis : 7 km (1 h 45)
• Topoguide Promenades et
randonnées autour de Bréhal Fiches disponibles sur le site de l’Office
de tourisme du canton de Bréhal :
www.tourisme-canton-brehal.com
Tel. : 02 33 90 07 95.
• Traversées du havre, l’été, avec des
animateurs de l’association AVRIL
(faune, flore, histoire) : 02 33 19 00 35
Le Bout du Monde
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Les salines
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L’activité des sauniers était aussi importante, il existe
même un « village des Salines ». Depuis la fin de
l’exploitation de la tangue, le havre se colmate,
phénomène accentué par la construction de la route
Faune : L’intérêt ornithologique du site tient
t à collier submersible en 1972. Les quelques mouillages
à la nidification de nombreuses espèces parmi avelo
int
Gr
er de plaisance ont remplacé les petits bateaux
lesquelles l’hirondelle de rivage, le traquet
de pêche d’autrefois. Le pâturage ovin
motteux, la bergeronnette printanière et
(avec 1300 brebis) constitue l’activité
le gravelot à collier interrompu. Ce petit
principale des prés salés. N’oublions
limicole dépose ses œufs à même le sol au
pas la chasse, dont témoignent les
niveau de la laisse de mer. Si un gravelot s’approche
gabions présents sur le site.
de vous en simulant une blessure (ruse visant à attirer
votre attention), vous êtes près de son nid, merci alors
de vous écarter un peu. Par ailleurs, de nombreux
30
canards et autres limicoles fréquentent le site.
Découvrir le havre
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St-Martin-le-Vieux
Au cours des siècles,
les sédiments qui se
déposent colmatent
lentement les havres.
L’influence maritime
devient de plus en plus rare en amont. On pourrait prédire même leur disparition… Mais c’est sans compter
sur les lois de la nature que l’Homme n’a pas encore
réussi à dominer ! Le changement climatique planétaire
risque fort de redonner une deuxième vie à nos havres.
L’élévation du niveau des océans,
principalement due à la dilatation de l’eau, est maintenant
une réalité.
Entre évolution naturelle et modifications anthropiques,
l’avenir des havres est incertain mais il est évident qu’il
dépendra en grande partie de l’intelligence avec laquelle
nous les gérerons ; d’où l’importance de bien les connaître
et de les faire connaître.
Quel avenir pour
les havres ?
Havre
de St-Germain-sur-Ay
2002
Isostasie* : théorie d’équilibre des différents points de l’écorce terrestre
Erosion liée au changement climatique ?
Destruction par la mer de
cabanes à Blainville-sur-Mer
(2005)
L’érosion actuelle de certaines parties de la côte est parfois
spectaculaire, comme ici à St-Germain-sur-Ay où la flèche
nord du havre a disparu en moins de 5 ans. Elle est souvent
interprétée comme premier signe de l’élévation du niveau
des océans dû au réchauffement climatique global.
L’université de Caen, qui suit l’évolution du trait de côte,
nous rappelle qu’à d’autres endroits, comme à la pointe
d’Agon, de Barneville… , c’est l’accrétion sédimentaire qui
est de mise, et ce, depuis plus de 250 ans.
Par contre, pour l’instant, personne n’est capable de fournir
une future cartographie précise Cabane menacée par l’érosion dunaire
des côtes. Trop de paramètres à Blainville sur Mer (mars 2014)
sont en jeu : les phénomènes isostatiques*, les dérèglements climatiques et les probables modifications des
courants marins...
En attendant, les menaces qui pèsent sur les havres sont
plutôt d’origine humaine.
Attention donc aux conclusions trop hâtives !
Erosion
au havre de
la Vanlée (2011)
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2010
Les havres de la côte ouest
du Cotentin constituent une
originalité géographique au
niveau national. En effet, en
aucun autre endroit on ne voit
sur une côte ourlée de dunes, une série de huit estuaires
pourvus d’une flèche sableuse. Il s’agit donc d’une originalité paysagère mais aussi biologique.
cette belle plaquette richement illustrée et documentée
viendra soutenir efficacement les actions engagées en
faveur de la préservation et de la valorisation de ces
espaces uniques !
Mot des
partenaires
Pour en savoir plus
Notes de
Quelques références (non exhaustives) :
terrain
- « Guide naturaliste des côtes de France. La Manche, du
Havre à Avranches » de Bournerias, Pommerol et Turquier,
Ed. Delachaux et Niestlé - 1984
- « Les littoraux, impacts des aménagements sur leur
évolution » de Roland Paskoff, Ed. Masson - 1994
- « Etudes normandes » - Revue Norois n°16 sur le littoral
ouest Cotentin de F. Hinschberger et M. Roupsard - 1996
- « La Côte des Havres » de Frédéric Lasaygues et Patrick
Courault, Ed. Isoète - 1999
- « Flore et faune du havre de Regnéville » par Alain Livory,
Ed. Les dossiers de Manche Nature n°4 - 2000
- « La Manche Sauvage » - Ed. Ouest-France (chapitre
sur les havres, p. 29 à 33) - 2000
- « La Normandie » Bibliothèque du Naturaliste,
Ed. Delachaux et Niestlé (P. 114 à 119) - 2003
- « Au fil de la Normandie n°18 , Côte des havres,
de Granville à Carteret- 2008
- « Entre ciel et havres » de Jean-Luc Perdigeon -2009
L’Etat et les collectivités territoriales portent une responsabilité pour la conservation de cet élément particulier du
littoral. Ces havres bénéficient bien entendu de politiques
publiques : intervention du conservatoire du littoral et de
son gestionnaire le SyMel soutenu par le Conseil général
de la Manche, réseau NATURA 2000…mais il importe que
les enjeux liés à la protection des havres soient partagés
par le plus grand nombre. Eleveurs de prés-salés, conchyliculteurs, chasseurs, vacanciers… mais également les
habitants des villages alentours doivent comprendre la
nécessité d’une gestion adaptée afin d’assurer la pérennité
de la richesse des havres.
Sur internet :
Ce livret élaboré par le CPIE du Cotentin vient à point
nommé pour faire partager les connaissances sur les
caractéristiques, l’histoire, les usages des havres ainsi que
sur la faune et la flore qui s’y développent. Gageons que
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- Aspects d’un estuaire, le havre de la Sienne,
- Observer les oiseaux dans les havres du Cotentin,
- Le havre de la Sienne, Licco
- AOP Prés salés du Mont-Saint-Michel
N’hésitez
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www.cpiecotentin.com
Brochure
réalisée par :
Agence de l’Eau Seine-Normandie : 02 31 46 20 20, www.eau-seine-normandie.fr
Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Cotentin (CPIE Cotentin):
02 33 46 37 06, www.cpiecotentin.com
Conservatoire du Littoral : 02 31 15 30 90, www.conservatoire-du-littoral.fr
Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) :
02 33 06 39 00, www.manche.gouv.fr
Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
de Basse-Normandie (DREAL) : 02 50 01 83 00,
www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr
Fédération des Chasseurs : 02 33 72 63 63, www.fdc50.fr
Groupe d’Etude des Milieux Estuariens et Littoraux de Normandie (GEMEL) :
02 31 36 22 29, www.gemel-normandie.org
Manche Tourisme : 02 33 56 28 80, www.manchetourisme.com
Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin (Maison du Parc) :
02 33 71 65 30, www.parc-cotentin-bessin.fr
Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche (SyMEL) : 02 33 05 98 83, www.symel.fr
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CPIE du Cotentin
B.P. 42 - 30, rue de l’hippodrome 50430
LESSAY
Tél. : 02 33 46 37 06
Mél : [email protected]
Site : www.cpiecotentin.com
Textes : CPIE du Cotentin (Didier Lecoeur,
Jean-Paul Peltier, Charles Boulland, Jean-Luc
Balaguer, Catherine Zambettakis),
Catherine Burban.
Dessins : Céline Lecoq, Mickaël Barrioz
(CPIE du Cotentin)
Crédit photos :
Couverture :
©J.Houyvet/lumieresmarines.com
Pages intérieures :
Francis Bellamy, Thomas Bousquet,
Fédération des Chasseurs de la Manche,
Thierry Houyel, Serge Laidet, Céline Lecoq,
Didier Lecoeur, Maiwenn Le Rest, Office de
Tourisme de la Côte des Isles, Jean-Paul
Peltier, François Levalet, Jean-Paul Barbier.
Cartes postales anciennes : Michel Pinel.
Vues aériennes : Système d’Informations
Géographiques – Conseil Général
de la Manche.
Prix de vente :
ISBN :
1€ TTC
978-2-9538177-1-3
© 2015 - CPIE du Cotentin
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