havres - CPIE du Cotentin
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Havres du Cotentin 1 Sommaire La côte des havres, un ensemble géographique unique au monde Origine et évolution des havres Le havre, un espace dynamique en perpétuelle évolution La flore du havre La faune du havre Les activités humaines d’hier Les activités humaines d’aujourd’hui Les havres, espaces à enjeux contradictoires ? Le havre de Barneville-Carteret Le havre de Port-Bail Le havre de Surville Le havre de St Germain-sur-Ay Le havre de Geffosses Le havre de Blainville-sur-Mer Le havre de la Sienne Le havre de la Vanlée Quel avenir pour les havres ? Mot des partenaires Pour en savoir plus 3 4 5 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 35 La côte des havres : un ensemble géographique unique au monde Au nord de Granville, 60 km de littoral dunaire sont ponctués de 8 estuaires, appelés «havres»* où les petits cours d’eau viennent se jeter dans la mer. Des marées exceptionnellement fortes, un climat doux océanique et les tempêtes les façonnent en permanence. Plus ou moins vastes selon les cours d’eau qui les traversent, ces havres sont tous différents tout en ayant des caractères communs. Immenses plaines de bancs de sables et de marais maritimes envahis par la mer deux fois par jour, leur aspect change en permanence. Espaces remarquables par leurs richesses naturelles à haute valeur biologique, ils sont pratiquement tous classés sites Natura 2000**. Ce livret vous invite à mieux connaître ces sites naturels exceptionnels, entre eau douce et eau salée, où le promeneur peut hésiter à s’aventurer... Carteret Port-Bail Surville Lessay / St-Germain-sur-Ay Geffosses Blainville Regnéville la Vanlée Carentan Saint-Lô Coutances Granville Avranches N * Havre : vient du norrois (langue des Vikings) «häfn» désignant un abri, traduit en anglais «haven» puis par «harbour», le port au sens actuel. ** Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens terrestres et marins identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages animales ou végétales et de leurs habitats. Natura 2000 concilie préservation de la nature et préoccupations socio-économiques. 2 Cherbourg Répartition des havres sur la côte ouest du département de la Manche. 3 E L’érosion (E) qui a rongé inexorablement la quasi-totalité de la façade littorale a pu mettre ces zones lacustres en communication avec la mer, les transformant ainsi en havres soumis à la dynamique marine (fig. 2). Soumise aux marées de grande amplitude et à de forts courants, exposée aux houles, vents et tempêtes d’ouest, cette côte évolue en permanence depuis son origine sous l’effet conjugué des forces d’érosion et d’accumulation. L’accumulation (A) : les courants longeant la côte transportent les sables. Ceux-ci forment des accumulations localisées de sédiments qui peuvent évoluer vers des herbus (continentalisation des havres). Dans ce contexte, les rivières dont le débit était élevé (la Sienne ; peut-être l’Ay ?) ont sans doute toujours accédé librement à la mer par un estuaire classique, souvent divaguant et composé de chenaux multiples (fig.1). N E Sables fins et particules sablo-vaseuses vont se déposer vers les fonds des havres où se développent peu à peu des systèmes végétaux adaptés aux fréquentes submersions marines. Ce sont les marais maritimes ou herbus, espaces amphibies, accueillant une très grande biodiversité. Des havres qui se colmatent Le cordon dunaire est nourri en permanence par des apports de sable qui entraînent sa croissance parfois spectaculaire en forme de flèche. La progression de cette dernière repousse peu à peu le cours de la rivière provoquant alors une érosion de la dune située en aval. L’évolution de la Pointe d’Agon qui borde le havre en est un bon exemple. Les courants de marée montante sont plus forts que ceux de marée descendante. Les volumes de sables et autres sédiments apportés sont plus importants que ceux qui ressortent. Ainsi, tous les havres se colmatent naturellement et progressivement, marée après marée. Flèche dunaire Dérive littorale (transit sédimentaire) Particules fines (tangue) Progression du cordon dunaire Cordon dunaire Rivière Des prés salés qui se développent La sédimentation se fait sous deux formes principales : Fig. 2 4 A Le havre, un espace dynamique en perpétuelle évolution s Fig. 1 rbu D’autres, aux faibles débits, ne pouvant franchir les cordons dunaires se sont perdu dans des dépressions y formant zones humides et étangs sans ouverture directe sur la mer. He Il y a environ 20 000 ans, sous un climat glaciaire, le niveau de la mer était environ 120 m plus bas qu’actuellement. Avec le réchauffement qui a suivi, la mer a commencé à remonter pour atteindre à peu près son niveau actuel, il y a 5 ou 6 000 ans. Lors de cette remontée, elle a repoussé devant elle de grandes quantités de sable, formant des plages immenses. En les balayant à marée basse, les vents d’ouest ont transporté et accumulé en masse ces sables qui, stoppés par le relief d’un ancien littoral (falaise morte), ont formé les dunes. Notre rivage actuel, avec ses havres, s’est peu à peu dessiné. Sédiments Origine et évolution des havres N Zone en érosion Vent dominant d’ouest Graviers et sables grossiers s’accumulent dès l’entrée des havres pour y former des bancs engraissant la flèche dunaire. 5 Sables et graviers (accumulation de sédiments plus lourds à l’entrée du havre = delta de flot) Courant de flot (transit sédimentaire) N Adaptées au sel, les plantes du havre se répartissent sur deux grandes zones : la slikke et le schorre. La slikke ou vasière est recouverte quotidiennement à marée haute. Les plantes y sont rares, mises à mal par le courant. C’est le royaume de la salicorne (ou cornichon de mer). Schorre Slikke La flore du havre Le schorre ou herbu n’est recouvert qu’aux grandes marées. Dans la partie basse, la plante dominante est l’obione, puis plus haut, le nombre d’espèces devient plus important. Ainsi, en fonction de sa tolérance au sel, de l’apport de sédiments par la mer, chaque plante trouvera une place différente dans le havre. L’obione est une plante qui marque le paysage des prés salés. C’est un petit arbuste reconnaissable à ses feuilles ovales argentées. Il héberge dans ses touffes enchevêtrées toute une faune de mollusques et crustacés pris au piège au départ du flot. Localement appelée glinette, on la récolte pour nourrir les lapins. De la famille des composées, comme la marguerite, l’aster maritime est répandu sur tout le schorre et peut atteindre 90 cm. Sa floraison est plus marquée en fin d’été, colorant le havre de bleu et jaune. La puccinellie ou glycérie maritime est une graminée gazonnante qui se développe avec le pâturage des moutons. Elle résiste bien au piétinement grâce à ses inextricables ramifications souterraines. DUNE Haut-schorre Oyat SCHORRE Bas-schorre SLIKKE Havre de St-Germain-sur-Ay Les plantes du sel On les nomme halophytes*. Certaines, comme les plantes succulentes à organes charnus (ex : salicornes) augmentent la teneur en eau de leurs tissus, ce qui dilue les sels absorbés, évitant leur intoxication. D’autres, comme l’obione ou le statice, rejettent une partie des sels absorbés grâce à des glandes spécifiques. *qui vivent au contact du sel 1m Haute mer des marées d’équinoxe Haute mer de vive-eau Haute mer de morte-eau Basse slikke CHENAL La spartine est une graminée droite et robuste. Elle fixe les dépôts marins et colonise rapidement la slikke. 6 Haute slikke Spartine Salicorne Soude Aster Obione Le statice est aussi nommé De la famille des épinards, la salicorne est une plante annuelle et pérenne dont les feuilles très réduites sont soudées à la tige. Elle peut être récoltée à partir de mai-juin et conservée dans du vinaigre comme les cornichons. Attention, sa cueillette est règlementée. lavande de mer car, l’été, cette plante colore les prés salés de ses tons bleu-violacés. Ses fleurs sont réunies en épis courts et serrés à l’extrémité des rameaux. Sa cueillette est réglementée. Glycérie Lavande de mer Plaintain de mer Triglochin Dans la partie haute du schorre, le jonc maritime forme des touffes hautes de 50 cm avec des tiges cylindriques très piquantes au sommet. 7 Joncs Frankénie Chiendent maritime Chiendent des dunes La plupart de ces plantes ne sont présentes que dans ces sites naturels. Aussi, il est recommandé de ne pas les cueillir (surtout lorsque l’on ne sait pas les identifier). La bernache cravant est La faune du havre La productivité en matière organique des végétaux des herbus et de la microflore des sols fournit une nourriture abondante aux animaux qui vivent dans les sédiments (vers, mollusques, petits crustacés...). Cette petite faune constitue elle-même un gardemanger fort apprécié d’une faune plus visible. Les havres deviennent une véritable nurserie pour les poissons de nos côtes et, bien-sûr, pour les oiseaux. Le grand cormoran est un habitué des ports et des îles mais il fréquente aussi les havres où il y pêche des poissons. On le reconnaîtra à ses ailes écartées noires, posture qui lui permet de les faire sécher. 5 à 7 mm avec des densités impressionnantes (plusieurs dizaines de milliers au m2 !). Il se nourrit d’algues microscopiques comme les diatomées. L’arénicole est un gros vers cylindrique qui creuse un terrier en « U ». Sa présence est trahie par les tortillons de sable qu’il rejette après avoir filtré les substances nutritives qu’il contient. Il est utilisé comme appât par les pêcheurs. Le tadorne de Belon est un gros canard bariolé qui consomme mollusques, vers, crustacés mais aussi végétaux aquatiques. ll fréquente assidument les havres. Il a la particularité de « squatter » les terriers de lapins abandonnés dans les dunes pour y faire son nid. Un bec pour chaque proie ! L’aigrette garzette est un héron blanc A. Courlis cendré B. Chevalier gambette C. Bécasseau variable D. Petit gravelot 1. Scrobiculaire 2. Telline 3. Coque 4. Arénicole 5. Néreis 8 dont la population s’est bien développée depuis son apparition dans les havres dans les années 1990. Elle se nourrit de petits poissons, notamment dans les rus, qu’elle capture avec son grand bec noir, effilé comme un harpon. Dessin : M. Barrioz Sédentaires ou migrateurs, limicoles (petits échassiers avec un long bec pour fouiller le limon), canards, goélands, mouettes… ils sont nombreux à venir s’y nourrir et s’y réfugier. Chacun, selon la taille de son bec, y trouvera l’espèce désirée. L’hydrobie est un escargot minuscule de une petite oie qui se reproduit en Sibérie (au Canada pour la sous-espèce à ventre pâle) et vient passer l’hiver chez nous. Elle se nourrit principalement de végétaux tapissant la slikke ou le bas-schorre. Les havres du Cotentin hébergent l’intégralité des bernaches à ventre pâle qui hibernent en France. Le long bec recourbé du courlis cendré est l’outil idéal pour saisir dans le sol vers et crustacés. Il se nourrit dans le havre mais niche dans les prairies humides. Pour les poissons, les havres sont des zones de refuge, de reproduction et d’alimentation. Le mulet est l’un des plus représentatifs. Vivant en bancs, on le reconnaît à sa robe argentée. Il consomme principalement des végétaux. Le nom de l’huîtrier-pie vient de son plumage noir et blanc auquel s’ajoute la couleur rouge-orangée de ses pattes, de son bec et du contour de ses yeux. Il pêche vers et coques qu’il ouvre en quelques secondes. 9 Les activités humaines d’hier L’activité portuaire Zones régulièrement recouvertes par la mer, les havres ont constitué depuis longtemps des abris pour les navigateurs, voire des ports. En témoignent les vestiges de corps de garde qui surveillaient leur entrée et qui ont également servi de postes de douane. Ces espaces étaient aussi utilisés pour l’exploitation de la tangue, du sel, et le pâturage… Certaines pratiques sont révolues, d’autres persistent toujours. L’extraction de la tangue Sédiment apporté principalement par la mer, très riche en carbonate de calcium, la tangue était employée comme amendement pour « graisser » les terres sablonneuses du littoral, puis pour empêcher le volage des semences. Introduit par les Normands, son nom viendrait du norrois « thang » signifiant algue. On le retrouve mentionné dans un document dès 1176. Les principaux lieux d’exploitation de la tangue étaient au XIXè siècle : St-Germain-sur-Ay, Regnéville-sur-Mer et Port-Bail. On évaluait à plus de 1 500 000 m3 la quantité de tangue extraite annuellement sur le littoral du département. St-Germain-sur-Ay était le centre d’approvisionnement le plus important. 10 Tas de tangue dans le havre de St-Germain-sur-Ay au début du XXe siècle. En 1854, à la belle saison, 600 000 m3 de tangue étaient extraits ; 2 000 charrettes en assuraient le transport. Avec l’arrivée des engrais chimiques, l’emploi de la tangue cessa progressivement après la seconde guerre mondiale. Extrait de l’Encyclopédie Diderot-d’Alembert Au fil de l’histoire, les havres ont constitué des ports d’échouage. Le plus important était celui de Regnéville-sur-Mer connu dès le XIIè siècle et surveillé par son château. On importait des marchandises vendues lors des foires dont celle de Montmartin-sur- Mer. Au XIXè siècle, on faisait aussi venir du charbon du pays de Galles et on exportait de la chaux. Le sel et les salines L’extraction du sel dans les havres est très ancienne. Ainsi, à St-Germain-sur-Ay, elle est mentionnée dans la charte de fondation de l’abbaye de Lessay en 1080. En 1768, 339 salines sont mentionnées sur les côtes du département de la Manche. L’été, le saunier racle le sablon, là où se concentre le sel déposé par la mer. Le sel est obtenu en faisant bouillir la saumure, résultant du lessivage, dans des plombs (récipients d’une contenance de 20 l). Cette activité se déroule dans une saline, petit bâtiment dans lequel vit et travaille le saunier, au bord du havre. Le pâturage Sur les zones d’herbus, qui n’étaient pas aussi importantes qu’aujourd’hui, étaient mis à pâturer moutons, chevaux et de gros troupeaux d’oies. Ces dernières étaient élevées pour les plumes et la viande. 11 11 Puccinéllie maritime Les activités humaines d’aujourd’hui Orchestia gammarellus s’en nourrissent. La conchyliculture est également un des grands bénéficiaires de cette manne nourricière : huîtres et moules se nourrissent des tonnes de diatomées produites dans les havres. Le saviez-vous ? La productivité moyenne végétale des prés salés est estimée à plus d’une vingtaine de tonnes/ha/an de matière sèche contre une quinzaine pour les cultures intensives (blé, maïs…) ! Les éleveurs, eux aussi, sont intéressés par cette production abondante et de qualité. De tous temps, les prés salés ont été pâturés par des moutons qui raffolent, entre autres, de puccinellie maritime, appelée aussi herbe à moutons. Ce mode de pâturage donne un goût incomparable à la viande et la plus-value « pré-salé » générée est d’autant plus méritée que les conditions d’élevage nécessitent beaucoup de vigilance du fait des marées. Depuis 2009, l’AOC Pré-Salé du Mont-Saint-Michel, qui s’étend du havre de Port-Bail à Cancale, a largement contribué à l’augmentation des cours, même pour les moutons de pré-salé non AOC ! Une biodiversité indispensable à l’homme Dans les havres, cette extraordinaire production de matière organique est synonyme de réseaux trophiques dynamiques qui profitent à de nombreux poissons. Mulets et soles viennent s’y nourrir à marée haute. Les bars juvéniles, eux, se gavent de petits crustacés (orchestia) qui vivent dans les végétations à obione. Cet aliment peut d’ailleurs être la source de 90 % de leur croissance au cours de leur première année de vie ! Bien sûr, une partie de cette production de matière organique est exportée vers le large pour la plus grande satisfaction des pêcheurs car crustacés, poissons et autres animaux des chaînes alimentaires 12 12 Moutons de pré-salé Les diatomées sont des microalgues unicellulaires planctoniques (de 2 µm à 1 mm) enveloppées par un squelette externe siliceux. Elles sont à la base de multiples chaînes alimentaires. Il est donc nécessaire d’étudier scientifiquement les interactions entre le milieu et les différents usages des havres pour continuer à rendre possibles toutes les activités liées aux havres ! Un équilibre subtil pour concilier toutes les activités La plus-value que représente le mouton de pré salé pourrait conduire à faire paître davantage d’ovins. Mais, dans ce cas, bien qu’il s’agisse d’un arbrisseau, l’obione, très sensible au piétinement régresse. Conséquence ? Moins d’obione, moins d’orchestia, crustacé qui prospère sous ses pieds et qui sert de nourriture à de nombreux poissons. En revanche, les moutons contribuent à ralentir la propagation du chiendent maritime qui a une facheuse tendance à envahir et remplacer l’obione. La cueillette des salicornes Complication supplémentaire, au-delà d’un certain seuil, une surcharge en moutons conduirait à une pollution microbiologique due aux matières fécales de ces animaux qui s’ajouteraient alors aux apports continentaux des rivières. Cette dégradation de la qualité de l’eau serait alors préjudiciable à la qualité des huîtres et des moules élevées à l’embouchure des havres mais aussi à celle des bivalves pêchés par les pêcheurs à pied amateurs et professionnels. Dans la Manche, une vingtaine de pêcheurs à pied professionnels cueillent la salicorne. Cette cueillette, réglementée par arrêté préfectoral, avoisine la vingtaine de tonnes par an pour le département. Elle a lieu de juin à septembre. Attention, pour ceux qui ne possèdent pas de licence, la cueillette est limitée à 2 poignées par personne et par jour. Salicorne Obione 13 Les saliculteurs fabriquent eux-mêmes leurs outils. Faux et faucilles, à la lame coupante comme un rasoir, sont dotées d’un petit panier à maille tressée dans lequel tombent les tiges de salicorne. Les havres, espaces à enjeux contradictoires ? En outre, l’artificialisation accrue des havres pourrait conduire à leur banalisation. Certains touristes ne préféreraient-ils pas alors d’autres régions restées plus sauvages ? Les activités touristiques et de loisirs viennent aussi s’inviter dans l’équilibre subtil à trouver entre le milieu et les activités de pêche et d’élevage ! Les conséquences des différentes activités qui ont cours aujourd’hui dans les havres posent donc clairement le problème des limites à trouver pour que chacune d’entre elles ne nuise pas à l’autre et au milieu. Par leur caractère encore sauvage, les havres contribuent au développement d’un tourisme vert qui représente une des principales entrées promotionnelles pour le département. Lieux de promenade privilégiés, ils sont également prisés par les chasseurs de gibier d’eau. En outre, depuis une vingtaine d’années, le nautisme se développe dans certains havres : 200 mouillages dans le havre de Régneville, 240 anneaux à Port-Bail et 300 à Carteret. La demande est forte pour augmenter leur nombre. Mais où fixer la limite ? La disparition d’hectares de slikke et de schorre nécessaire à un éventuel agrandissement des ports réduirait la production de matière organique du milieu. 14 15 15 t2 type 1 e e d * F F IE tique et Floris atut : ZN unistique St e Fa Ecologiqu d’Intérêt aturelle *Zone N hé lo m é n o b e c o uc Hy Entrée du port, vue de «La Gerfleur». Flore : En dépit des aménagements hu- P Phare P Sentier de découverte P Cap de Carteret P Pointe dunaire de Barneville P Batterie du Nez de Carteret Port de pêche P ge T P Carteret la 16 Port de plaisance -p 16 rivière le fut l’occasion d’élargir le chenal d’accès et de reprendre les ouvrages existants. Aujourd’hui l’activité humaine dans le havre est principalement vouée au nautisme et à la pêche. parking table de pique-nique vil Si on peut y voir toute l’année les élégantes r ou aigrettes garzettes, l’hiver, le havre accueille d’autres oiseaux dont la bernache cravant, le gravelot à collier interrompu ou le tournepierre à collier (1 % de l’effectif national). Ce limicole doit son nom au fait qu’il recherche sa nourriture en retournant galets et coquillages avec son bec puissant. N’oublions pas également le petit grèbe castagneux, le bécasseau sanderling, le harle huppé, le tadorne de Belon... e à collie La construction d’un bassin de plaisance en 1995, de 300 r anneaux, à la place d’une ancienne zone d’échouage, point de vue ne Faune : i e rr nep sentier accès r Ba mains successifs qui l’ont profondément transformé depuis le XIXe siècle, ce havre présente un réel intérêt floristique. Il compte ainsi plusieurs plantes protégées comme la frankénie lisse, le statice anglo-normand ou le rare hyménolobe couché. P patrimoine eur s le havre de Barneville était exploité pour sa tangue. Il constituait aussi un centre important de production de sel qui, à l’époque ducale, dépassait l’ensemble des salines de St-Germainsur-Ay et Lessay. En outre, le havre était aussi un port très actif dont les voiliers caboteurs venaient s’échouer dans l’estuaire de la Gerfleur. Au XVIIIe siècle, 71 caboteurs furent mis à l’eau. Jusqu’en 1850, le port de Carteret se confondait avec le havre dont le chenal d’entrée se déplaça plusieurs fois. Les premiers travaux destinés à le stabiliser furent réalisés en 1862 afin de récupérer des terrains pour l’agriculture. En 1893 sera construite la digue-route qui relie Barneville-bourg à Barneville-plage. • Sentier de découverte de la pointe dunaire de Barnevilleplage (parcours balisé avec panneaux d’information sur la faune et la flore du havre et de la dune) • Topoguide « 15 balades en Côte des Isles » - circuit 2 : Barneville et son havre (14,8 km), disponible à l’office de tourisme de la Côte des Isles Bureau de Barneville : 02 33 04 90 58 ou 02 33 04 94 54 Bureau de Port-Bail : 02 33 04 03 07 • Traversées du havre, l’été, avec des animateurs du CPIE du Cotentin Contact : 02 33 46 37 06 rfl Histoire : Depuis le Moyen Âge, Découvrir le havre Ge de prés Le havre de Barneville-Carteret la et e-Carter ill e : Barnev n u m m o C ont 50 0 ha d 9 : e i c Superfi alés Vers les Iles anglo-normandes 17 17 Barneville le F leuv e Le havre de Port-Bail Histoire : C’est l’un des havres s de prés ans le si otentin, d s u l c n i C Statut : ttoral ouest du ozel ». « Li y au R 2000 n-sur-A i a m r e et 2 de St-G type 1 e d F F ZNIE n k é n i e l is F ra se Eglise Notre-Dame Flore : Aménagé depuis le XIXe siècle avec une partie nord qui se comble rapidement, il présente le cortège classique de la soude maritime, salicorne et obione (surtout dans le secteur non pâturé), mais également des plantes plus rares et protégées comme la frankénie lisse et le statice anglo-normand. Faune : Le havre constitue une zone de stationnement internuptial pour le harle huppé, l’aigrette b i c o u laire Scr garzette et la mouette mélanocéphale. C’est le second site d’hivernage normand de la bernache à ventre pâle. Dans les vasières s’enfouissent nombre de petits crustacés ou bivalves comme les scrobiculaires. où les découvertes archéologiques ont été les plus nombreuses. Au nord, on a trouvé des silex taillés datant de l’homme de Néanderthal (- 100 000 ans). Au sud, l’érosion de la dune de Lindbergh a permis de mettre au jour un site de débitage de silex vieux d’environ 4 000 ans (âge du Bronze ancien) ainsi qu’une pêcherie médiévale du Xe siècle située à l’emplacement d’un ancien chenal du ruisseau du Pont aux Oeufs. PortBail est donc un lieu d’occupation humaine très ancien. Comme l’attestent de nombreux vestiges de la période romaine (dont un hypocauste sous l’église Notre-Dame), Port-Bail était alors, une cité importante liée au commerce maritime. Du Moyen Âge à la Révolution, l’exploitation du sel a joué un grand rôle pour la population puisque 29 salines étaient encore en activité au XIXe siècle. En 1876, le havre sera coupé en deux avec la construction du pont des 13 arches. On y implante aussi à la même époque des bassins de stockage d’huîtres pied de cheval dont les vestiges sont toujours visibles. Quant à l’élevage sur les prés salés, il est pratiqué (uniquement dans la partie nord) avec deux troupeaux de brebis. L’activité humaine dans le havre est aujourd’hui plus tournée vers le nautisme avec la création en 1975 d’un port de 300 mouillages. 18 18 Découvrir le havre • Topoguide «15 balades en Côte des Isles», disponible à l’office de tourisme de la Côte des Isles => Circuit 8 : circuit du havre et des dunes de 11,6 km. Office de tourisme de la Côte des Isles : Bureau de Port-Bail : 02 33 04 03 07 Bureau de Barneville-Carteret : 02 33 04 90 58 • Traversées du havre toute l’année (faune, flore et histoire) • Festival de peinture « Havre des arts » • Navigation dans le havre (avec l’Ecole du vent en côte des Isles : 02 33 10 10 96) Ru iss ea ud uC he na l P Eglise Notre-Dame Ruisseau de Gennetot es : rville Commun et Saint-Lô d’Ou t 190 ha n il Port-Ba ie : 330 ha do c Superfi alés ra te Natu Port de plaisance P Passerelle Ruisseau du Pont aux Oeufs P e ond l’Ol Dunes de Lindbergh patrimoine sentier accès point de vue P parking table de pique-nique rivière 19 19 es : des Commun t-Rémy-des-Lan ille et S Surv Le havre de Surville ie : lés Superfic t 50 ha de prés sa on 85 ha d 0 tura 200 a N e it s s le nclus dan otentin, de i : t u t a t C S IEFF ouest du » - ZN l l e a r z o o t R it « l Ay au ain-surSt-Germ Histoire : Le havre de Surville, comme la plupart des havres de la côte ouest du Cotentin, servait de port d’échouage pour des embarcations de pêche, mais également pour ceux qui se livraient à la contrebande vers les îles anglonormandes. Ainsi, un corps de garde tenu par 12 hommes y a été construit au XVIIIe siècle pour la surveillance de la côte. Il n’en reste qu’un pan de mur sur un terrain privé, au lieu-dit « la Poudrière ». Il aurait existé également un port au lieu-dit «La Vesquerie». Outre l’exploitaré cend tion de la tangue, les habitants faisaient s r li pâturer des moutons. Jusqu’en 2001, une soixantaine de brebis exploitaient les prés salés. sentier accès point de vue Découvrir le havre • Topoguide (disponible à l’office de tourisme de la communauté de communes de La Haye-duPuits) => Parcours N° 2 : havre de Surville (9, 15,5 ou 17,5 km). Office de tourisme de la communauté de communes de La Haye-du-Puits : 02 33 46 01 42 • Traversées du havre, l’été, avec des animateurs du CPIE du Cotentin (formation, faune et flore). Contact : 02 33 46 37 06 GR 22 3 Portes à flots Co La Poudrière P Dunes de Surville D528 GR 3 22 Une partie des dunes de Surville est toujours pâturée par des bovins La Vesquerie ure la D P 20 rivière Dunes de St Rémy des Landes sauvages n’en est pas moins très diversifié en terme floristique. Ainsi, plusieurs espèces remarquables telles le scirpe des chaisiers, le céleri sauvage ou la frankénie lisse accompagnent des plantes plus communes comme la soude maritime ou le triglochin. Faune : L’avifaune présente une grande biodiversité avec 48 espèces nicheuses dont le tadorne de Belon et l’hirondelle de rivage qui profite des microfalaises dunaires. En hivernage, on y rencontre aussi la bernache cravant à ventre pâle, l’huitrier-pie ou le courlis cendré dont l’allure arquée de son bec et son cri caractéristique « cour-lîî ! » rendent la confusion impossible avec tout autre oiseau. parking table de pique-nique D650 s Flore : Le plus petit des havres et un des plus u ier S c ir p e d e s c h a is P patrimoine 21 21 Eglise de Surville Manoir , Lessay e d s e n commu fois appelé ur les r s : , n o i -Ay pa y n t i a a u m t r i e sa S et St-G avre de Les s e c n a Cré ou h e de l’Ay e r 0 ha d v a 2 h 3 t n a do 720 h Le havre de St-Germain-sur-Ay Histoire : S’avançant jusque icie : Superf és Corps de garde em Le havre a été exploité dès l’époque médiévale, notamment pour l’extraction de la tangue (600 000 m3 prélevés au XIXe siècle), le sel, la salila soude pour la fabrication Flore : Second havre le plus grand par sa taille et corne dont on extrayait Arm ois peut être le plus sauvage, il présente une diversité du verre dès le XIVe siècle, et le pâturage (oies et moutons). Utilisé comme port d’échouage, il a vu la de végétations de marais salés qui offrent des payconstruction de plusieurs corps de garde. Celui de sages variés (60 espèces inventoriées). Signalons la Gaverie (vraisemblablement à vocation de poste l’armoise maritime qui offre ici de belles populations de douane), transformé en chapelle en 1945, a été et d’autres plantes plus rares ou protégées restauré dans les années 70. Aujourd’hui, a comme la salicorne naine ou le scirpe ie rr e g r in des centaines de brebis pâturent les p e piquant. rn herbus. Autour, les dunes, appelées mielles (également utilisées comme Faune : Limicoles, canards, passereaux zones de repli pour les moutons) fréquentent le havre, certains y nidifient tels sont partiellement cultivées et que le tadorne de Belon et le gravelot à collier produisent carottes et poireaux, interrompu. Notons aussi l’estivage régulier de notamment sur Créances. 3 espèces de sternes (caugek, pierregarin et naine). a rit St e im e 22 P uve 1, inté 9 9 1 s i de depu havre classé « e t 0 i s 0 0 y» : Statut site Natura 2 andes de Lessa l et2 gré au in-sur-Ay / type 1 a e m d r e F St-G NIEF 999 Z 1 s i u p de l prés sa • Sentier des dunes de Créances (parcours de 2 km balisé avec des bornes d’information) • Topoguide «13 balades au Pays des havres et des landes de Lessay», disponible à l’office de tourisme du canton de Lessay, place St-Cloud à Lessay. => Circuit de 15,9 km « Les trésors du havre de St-Germain-sur-Ay » (boucle nord : 7,4 km et boucle sud : 8,9 km) => Circuit « Les mielles de Créances » : 7,8 km Office de tourisme du canton de Lessay : 02 33 45 14 34 • Traversées du havre, l’été, avec des animateurs du CPIE du Cotentin (faune, flore, histoire). Contact : 02 33 46 37 06 • Découverte du havre, élevage des moutons de pré-salé avec Stéphanie Maubé. Contact : 06 60 72 18 52 l’O dans les marais de Mathon (Lessay) au Moyen Âge, le havre a été endigué au XVIIIe siècle. Une centaine d’hectares ont été « poldérisés » pour des cultures maraîchères dans les années 1960. Découvrir le havre sentier accès point de vue P Pointe du Becquet P P P parking table de pique-nique Corps de garde l’Ay Pointe du Banc patrimoine P rivière 23 23 Sentier des Dunes de Créances P se Geffos de 140 ha t n o d ha sé) ie : 150 du havre végétali c i f r e p Su 93% és (soit 0 prés sal ura 200 t a N e t i là s le s clus dan otentin de Bréha n i : t u t Sta t du C 1 et 2 al oues r o t t i e type d L « F F IE et ZN Pirou » Histoire : Observatoire au lieu-dit «La Barboterie» uil S t a ti c e à fe Le havre de Geffosses le s Flore : De moins en moins recouvert par la mer, le d e l y c h nis havre perd son caractère estuarien, en témoigne la présence d’une majorité de plantes non halophiles. Il est également de plus en plus colonisé par le chiendent qui naturellement prospère sur les prés salés délaissés par la mer. Toutefois, quelques espèces caractéristiques se maintiennent telles le statice à feuilles de lychnis, la salicorne pérenne et l’armoise maritime. Faune : Son intérêt ornithologique est remarquable. Y nichent plusieurs canards (colvert, tadorne de Belon), mais également petit gravelot et gravelot à collier interrompu, vanneau huppé et des passereaux comme le cisticole des joncs. En escale migratoire, on y trouve l’ensemble des canards et limicoles et certaines espèces patrimoniales (spatule, échasse, grande aigrette, butor étoilé…). En hiver, on peut voir le hibou des marais, actif aussi en pleine journée. Infatigables chasseurs, les busards (des roseaux et StMartin) parcourent le havre. Ce dernier accueille aussi depuis 24 quelques années un dortoir d’aigrettes garzettes. Autrefois petit port d’échouage comme la plupart des havres de la côte ouest du Cotentin, sa physionomie a été totalement bouleversée par la construction dans les années 1970 de la D 650 (également appelée « route touristique »). Elle a coupé le havre en entravant le passage de l’eau de mer ce qui lui a fait perdre de plus en plus son caractère maritime, favorisant l’installation d’une végétation continentale. Une réserve de chasse maritime a été créée par la Fédération des Chasseurs de la Manche en 1976 afin de conserver et améliorer l’accueil de l’avifaune migratrice. En 1987, un premier plan d’eau de 2 ha a été aménagé au nord de la réserve, puis un second au sud en 2004. Aujourd’hui, une aire de stationnement le long de la route touristique et un sentier pédestre avec panneaux d’interprétation permettent de rejoindre plusieurs postes d’observation. des ma Hi b o u rai s Le site est pâturé par des moutons principalement de race avranchine et quelques équins (cob et âne du Cotentin). Découvrir le havre • Un parking est situé à chaque extrémité du sentier de découverte. Le premier se trouve en bordure de la route touristique (D 650). Le second parking est situé au lieu-dit « la Barboterie ». Sentier de découverte de 2 km. • Topoguide «Rando Manche, 13 balades au Pays des havres et des landes de Lessay, disponible à l’office de tourisme du canton de Lessay, place St-Cloud à Lessay => Circuit 7 : du havre de Geffosses à l’aventure bougainvillaise : 8,8 km (2h30). Office de tourisme du canton de Lessay - Contact : 02 33 45 14 34 • Visites régulières de la réserve par un animateur de la Fédération des Chasseurs de la Manche. Contact : 02 33 72 63 63 Observatoires le P ont sentier accès point de vue P ne Observatoire P les Ru iss ea ud eB parking table de rivière pique-nique le Douit Rei P le patrimoine à la D650 es : -Mer Communs et Anneville-sur 25 25 la Cr ret ique tev ill e Lan P dell es La Barboterie e Flore : ce havre, très modifié depuis les années 1970 par les activités humaines, a aussi régulièrement souffert des assauts de la mer. Ainsi, la flèche sableuse sud a quasiment disparu. Site attractif pour la cueillette des salicornes annuelles, on y trouve de grands tapis d’obione qui prospèrent en l’absence de pâturage. Les plantes typiques des havres (lavande de mer, spergulaires…) s’y expriment également. Faune : Le site est propice à l’accueil de nombreux limicoles Les marins de Blainville allaient jusque sur les côtes de Flandre chercher de la laine pour les fileuses du pays. Ils rapportaient aussi en cachette des ouvrages dont la vente était interdite en France et pratiquaient la contrebande sur le tabac et les bas d’estame (bas de laine tricotée). En 1857, un projet d’aménagement voit le jour mais il ne sera Chevalier gam pas concrétisé malgré un trafic de navires croissant (825 entrées de bateaux en 1900). Dans les années 1970, be tt e comme le bécasseau variable et sanderling, le chevalier gambette, le courlis cendré, le pluvier argenté. Des rassemblements de plusieurs centaines d’huitriers-pies encore appelés pies de mer sont visibles sur la plage où abondent les coques qui constituent l’essentiel de leur nourriture (et non les huîtres !). Le havre constitue un lieu d’escale, de repos et de nourrissage pour de nombreux passereaux, canards et oiseaux marins tout l’hiver. 26 s’étendait de Gonneville à Coutainville (actuel champ de courses). Le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion y débarqua en 1190 pour traverser la France afin de participer à la troisième croisade. Au XVIIe siècle, des révolutionnaires anglais l’empruntent pour se rendre à Jersey. Le havre abritait un actif port de commerce qui effectuait avec les îles anglo-normandes un important trafic de chaux, d’ardoises, de pierres, de grains, de fourrages… 26 le havre sera très transformé avec la création de la D 651, formant une digue qui prive le havre d’une grande partie de ses herbus devenus poldérisés. Puis viendra l’installation d’une zone conchylicole sur 12 ha et la création d’une coopérative aquacole, la CABANOR, consécutive au développement de l’activité ostréicole, toujours importante aujourd’hui. Cabanor • Promenades et randonnées dans la région de St-Malo-de-la-Lande (topoguide disponible aux offices de tourisme de Blainville-sur-Mer et AgonCoutainville) => Sentier de randonnée « le Chemin de l’Huître » de 13 km (3 h 15). Syndicat d’initiative de Blainvillesur-Mer : 02 33 07 90 89 Office de tourisme d’AgonCoutainville : 02 33 76 67 30 • Visite du centre ostréicole CABANOR. Contact : 02 33 47 13 47 • Visites guidées du havre (pour les groupes) avec le CPIE du Cotentin. Tél : 02 33 46 37 06 au e a iss ont P du Ru c an l uB Ganne i on Ob Histoire : au Moyen Âge, le havre Découvrir le havre t de le Rue u a e s s i Ru s salés de pré a ura h S 0 t8 te Nat i n s o e d l a s an tin 170 h inclus d ouest du Coten de : t u t a St ral IEFF « Litto et ZN 2000 l à Pirou » ha de Bré 2 et type 1 ron ie : uperfic Le havre de Blainville-sur-Mer le Sénéquet (Centre de vacances) de Gid -Cout n et Ago P au Ruisse C Vers le Corps de Garde D651 es ommun Mer lle-sur : Blainvi ainville Blainville-Sur-Mer patrimoine sentier accès point de vue P Vers BL17 «Chemin de l’huître» parking table de pique-nique rivière 27 Salicorne Flore : Les salicornes annuelles sont ici plus exploitées qu’ailleurs et les puccinellies abondamment consommées par les ovins. La spartine poursuit son extension sur les vasières au détriment des salicornes. Le havre compte plusieurs espèces remarquables comme la frankénie lisse, le statice à feuilles de lychnis ou l’hyménolobe. contre les vents d’ouest, le havre a été utilisé dès l’époque Viking comme port d’échouage d’abord côté Agon, puis sur Regnéville où il se développera au Moyen Âge, favorisé par les foires de Montmartin et d’Agon. Aux XIIe et XIIIe siècles, il connait un important trafic commercial entre Gascogne, Bretagne, Normandie et Angleterre. Port de terre-neuvas au XVIIIe siècle, il voit son apogée au XIXe siècle avec l’exportation de chaux vers la Bretagne et l’Angleterre (89 navires avec 2 791 tonnes de marchandises en 1894). Le havre a connu une exploitation intense de la tangue, servant à amender les sols, qui s’est arrêtée dans les années 1950, accentuant le phénomène naturel de colmatage. Aujourd’hui, les prés salés sont pâturés par près de 2 000 cra brebis et, outre la cueillette de salicornes, le havre va constitue une zone de mouillage de plaisance (avec environ 250 bateaux) devant s’adapter à l’évolution naturelle du site. nt s Faune : Particulièrement attractif pour les oiseaux (premier site français d’hivernage pour la bernache cravant à ventre pâle, quatrième site d’hiverBernac hes nage normand pour l’huitrier-pie et site d’importance internationale pour le pluvier argenté), le havre de la Sienne constitue également un milieu naturel d’importance nationale pour la barge rousse. Par ailleurs, il représente une nurserie pour les poissons tels que le bar, le merlan, la plie, le mulet et le saumon atlantique qui y séjourne au 28 cours de sa migration. 28 Histoire : Offrant un abri me Découvrir le havre Agon-Coutainville • Circuit de randonnée « La Pointe d’Agon-le Phare» de 9 km (2 h 15) => Promenades et randonnées dans la région de St-Malo-dela-Lande. Office de tourisme d’Agon-Coutainville : 02 33 76 67 30 • Circuits 1 (Circuit des marais, 10 km) et 18 (Les promontoires de la Sienne, 18 km) => Extraits de « 20 balades autour de Montmartin-sur-Mer ». • Office de tourisme du canton de Montmartin-sur-Mer : 02 33 47 51 80 • Traversées régulières du havre avec l’association AVRIL : 02 33 19 00 35 et l’association LUNDI : 09 65 10 35 34 ou 07 81 73 45 46 • Fours à chaux du Rey - musée maritime à Regnéville-sur-Mer : 02 33 46 82 18 • Descentes de la Sienne en kayak (Ecole de voile de Hauteville-sur-Mer : 02 33 47 58 37) patrimoine sentiers accès point de vue La Sia P parking table de pique-nique rivière des Vaux ille ourv eT ais d Mar Ruisseau Circu it 1 Circu La S ienn e it 18 La Soule Le havre de la Sienne P Pont de la Roque Regnéville-Sur-Mer Phare evin Sienne, Heuguevil -sur-Mer Mer et Montmartin es avec us grand des havr % du pl le : e ci fi er 70 Sup de prés salés (soit 915 ha dont 570 ha havre végétalisé) « Littoral le site Natura 2000 classé ns da us cl in : ut at e St Bréhal à Pirou », sit ouest du Cotentin de ance Communautaire, Zone rt en 1989, Site d’Impo le et Zone d’Importance ia éc Sp de Protection les Oiseaux. ur po Communautaire P Le Pass Tourville-sur- on-Coutainville, Communes : Agle ille-sur-sur-Sienne, Regnév Pointe d’Agon Pointe de Montmartin 29 depuis longtemps occupé par l’homme puisqu’on y a retrouvé des traces remontant à l’âge de fer, le havre a surtout été exploité pour l’extraction de la tangue. Ainsi, la petite paroisse de St-Martin-le-Vieux se plaint dans ses cahiers de doléances au XVIIIe siècle de la dégradation des chemins due au charriage de la tangue. En 1840, 200 charrettes attelées de 6, 8 ou 10 bêtes et quelques 600 à 700 chevaux traversaient le hameau Chanteloup (près de Bréhal) ! Flore : Ce havre très linéaire est fortement pâturé, d’où l’aboni e ell Histoire : dance de la puccinélie. Le jonc de Gérard s’établit plutôt en fond de havre. Plus rares, les statices à deux nervures et à feuilles de lychnis sont ici bien représentées. N’oublions pas la ruppie maritime, plante aquatique protégée en Basse-Normandie. • Sentier de randonnée circuit 6 – le havre de la Vanlée : boucle de 11 km (2 h 45). Variante circuit 6 bis : 7 km (1 h 45) • Topoguide Promenades et randonnées autour de Bréhal Fiches disponibles sur le site de l’Office de tourisme du canton de Bréhal : www.tourisme-canton-brehal.com Tel. : 02 33 90 07 95. • Traversées du havre, l’été, avec des animateurs de l’association AVRIL (faune, flore, histoire) : 02 33 19 00 35 Le Bout du Monde Ruisseau des Ha lée rdes an aV L P Gabions Cale P Route submersible mp u patrimoine sentier accès point de vue P parking table de pique-nique rivière Les salines D375 E ro L’activité des sauniers était aussi importante, il existe même un « village des Salines ». Depuis la fin de l’exploitation de la tangue, le havre se colmate, phénomène accentué par la construction de la route Faune : L’intérêt ornithologique du site tient t à collier submersible en 1972. Les quelques mouillages à la nidification de nombreuses espèces parmi avelo int Gr er de plaisance ont remplacé les petits bateaux lesquelles l’hirondelle de rivage, le traquet de pêche d’autrefois. Le pâturage ovin motteux, la bergeronnette printanière et (avec 1300 brebis) constitue l’activité le gravelot à collier interrompu. Ce petit principale des prés salés. N’oublions limicole dépose ses œufs à même le sol au pas la chasse, dont témoignent les niveau de la laisse de mer. Si un gravelot s’approche gabions présents sur le site. de vous en simulant une blessure (ruse visant à attirer votre attention), vous êtes près de son nid, merci alors de vous écarter un peu. Par ailleurs, de nombreux 30 canards et autres limicoles fréquentent le site. Découvrir le havre St-Martin-de-Bréhal 31 La Vanlée P u cc i n Le havre de la Vanlée GR 223 ecquevill i r B , e l l vi s : Lingreoudeville-sur-Mer e n u m m C Co l et , Bréha sur-Mer ha de nt 280 o d a h : 400 havre végétalisé) e i c i f r e du Sup oit 70% s ( s é l a prés s tura site Na e l s n da n de Cotenti : inclus Statut ittoral ouest du de type 1 « L NIEFF 2000 » et Z u o r i P à 988 Bréhal ssé en 1 a l c e t i et 2 S Ruisseau Bricqueville-Sur-Mer e Bois du Pont d St-Martin-le-Vieux Au cours des siècles, les sédiments qui se déposent colmatent lentement les havres. L’influence maritime devient de plus en plus rare en amont. On pourrait prédire même leur disparition… Mais c’est sans compter sur les lois de la nature que l’Homme n’a pas encore réussi à dominer ! Le changement climatique planétaire risque fort de redonner une deuxième vie à nos havres. L’élévation du niveau des océans, principalement due à la dilatation de l’eau, est maintenant une réalité. Entre évolution naturelle et modifications anthropiques, l’avenir des havres est incertain mais il est évident qu’il dépendra en grande partie de l’intelligence avec laquelle nous les gérerons ; d’où l’importance de bien les connaître et de les faire connaître. Quel avenir pour les havres ? Havre de St-Germain-sur-Ay 2002 Isostasie* : théorie d’équilibre des différents points de l’écorce terrestre Erosion liée au changement climatique ? Destruction par la mer de cabanes à Blainville-sur-Mer (2005) L’érosion actuelle de certaines parties de la côte est parfois spectaculaire, comme ici à St-Germain-sur-Ay où la flèche nord du havre a disparu en moins de 5 ans. Elle est souvent interprétée comme premier signe de l’élévation du niveau des océans dû au réchauffement climatique global. L’université de Caen, qui suit l’évolution du trait de côte, nous rappelle qu’à d’autres endroits, comme à la pointe d’Agon, de Barneville… , c’est l’accrétion sédimentaire qui est de mise, et ce, depuis plus de 250 ans. Par contre, pour l’instant, personne n’est capable de fournir une future cartographie précise Cabane menacée par l’érosion dunaire des côtes. Trop de paramètres à Blainville sur Mer (mars 2014) sont en jeu : les phénomènes isostatiques*, les dérèglements climatiques et les probables modifications des courants marins... En attendant, les menaces qui pèsent sur les havres sont plutôt d’origine humaine. Attention donc aux conclusions trop hâtives ! Erosion au havre de la Vanlée (2011) 32 32 33 2010 Les havres de la côte ouest du Cotentin constituent une originalité géographique au niveau national. En effet, en aucun autre endroit on ne voit sur une côte ourlée de dunes, une série de huit estuaires pourvus d’une flèche sableuse. Il s’agit donc d’une originalité paysagère mais aussi biologique. cette belle plaquette richement illustrée et documentée viendra soutenir efficacement les actions engagées en faveur de la préservation et de la valorisation de ces espaces uniques ! Mot des partenaires Pour en savoir plus Notes de Quelques références (non exhaustives) : terrain - « Guide naturaliste des côtes de France. La Manche, du Havre à Avranches » de Bournerias, Pommerol et Turquier, Ed. Delachaux et Niestlé - 1984 - « Les littoraux, impacts des aménagements sur leur évolution » de Roland Paskoff, Ed. Masson - 1994 - « Etudes normandes » - Revue Norois n°16 sur le littoral ouest Cotentin de F. Hinschberger et M. Roupsard - 1996 - « La Côte des Havres » de Frédéric Lasaygues et Patrick Courault, Ed. Isoète - 1999 - « Flore et faune du havre de Regnéville » par Alain Livory, Ed. Les dossiers de Manche Nature n°4 - 2000 - « La Manche Sauvage » - Ed. Ouest-France (chapitre sur les havres, p. 29 à 33) - 2000 - « La Normandie » Bibliothèque du Naturaliste, Ed. Delachaux et Niestlé (P. 114 à 119) - 2003 - « Au fil de la Normandie n°18 , Côte des havres, de Granville à Carteret- 2008 - « Entre ciel et havres » de Jean-Luc Perdigeon -2009 L’Etat et les collectivités territoriales portent une responsabilité pour la conservation de cet élément particulier du littoral. Ces havres bénéficient bien entendu de politiques publiques : intervention du conservatoire du littoral et de son gestionnaire le SyMel soutenu par le Conseil général de la Manche, réseau NATURA 2000…mais il importe que les enjeux liés à la protection des havres soient partagés par le plus grand nombre. Eleveurs de prés-salés, conchyliculteurs, chasseurs, vacanciers… mais également les habitants des villages alentours doivent comprendre la nécessité d’une gestion adaptée afin d’assurer la pérennité de la richesse des havres. Sur internet : Ce livret élaboré par le CPIE du Cotentin vient à point nommé pour faire partager les connaissances sur les caractéristiques, l’histoire, les usages des havres ainsi que sur la faune et la flore qui s’y développent. Gageons que 34 - Aspects d’un estuaire, le havre de la Sienne, - Observer les oiseaux dans les havres du Cotentin, - Le havre de la Sienne, Licco - AOP Prés salés du Mont-Saint-Michel N’hésitez 35 pas à nou s transme ttre vos o bservatio ns ! www.cpiecotentin.com Brochure réalisée par : Agence de l’Eau Seine-Normandie : 02 31 46 20 20, www.eau-seine-normandie.fr Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Cotentin (CPIE Cotentin): 02 33 46 37 06, www.cpiecotentin.com Conservatoire du Littoral : 02 31 15 30 90, www.conservatoire-du-littoral.fr Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) : 02 33 06 39 00, www.manche.gouv.fr Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) : 02 50 01 83 00, www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr Fédération des Chasseurs : 02 33 72 63 63, www.fdc50.fr Groupe d’Etude des Milieux Estuariens et Littoraux de Normandie (GEMEL) : 02 31 36 22 29, www.gemel-normandie.org Manche Tourisme : 02 33 56 28 80, www.manchetourisme.com Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin (Maison du Parc) : 02 33 71 65 30, www.parc-cotentin-bessin.fr Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche (SyMEL) : 02 33 05 98 83, www.symel.fr 36 CPIE du Cotentin B.P. 42 - 30, rue de l’hippodrome 50430 LESSAY Tél. : 02 33 46 37 06 Mél : [email protected] Site : www.cpiecotentin.com Textes : CPIE du Cotentin (Didier Lecoeur, Jean-Paul Peltier, Charles Boulland, Jean-Luc Balaguer, Catherine Zambettakis), Catherine Burban. Dessins : Céline Lecoq, Mickaël Barrioz (CPIE du Cotentin) Crédit photos : Couverture : ©J.Houyvet/lumieresmarines.com Pages intérieures : Francis Bellamy, Thomas Bousquet, Fédération des Chasseurs de la Manche, Thierry Houyel, Serge Laidet, Céline Lecoq, Didier Lecoeur, Maiwenn Le Rest, Office de Tourisme de la Côte des Isles, Jean-Paul Peltier, François Levalet, Jean-Paul Barbier. Cartes postales anciennes : Michel Pinel. Vues aériennes : Système d’Informations Géographiques – Conseil Général de la Manche. Prix de vente : ISBN : 1€ TTC 978-2-9538177-1-3 © 2015 - CPIE du Cotentin Contacts utiles