Rencontre européenne des familles lGBt à lloret del Mar

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Rencontre européenne des familles lGBt à lloret del Mar
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PINK MAIL Juni 2012
PINK MAIL Juin 2012
Rencontre européenne des familles LGBT à Lloret del Mar
Un pas pour faire avancer les droits des familles LGBT
On peut sans doute le dire, jamais les familles
LGBT en Europe n’auront autant pris conscience de leur réalité sociale: plus de 1000 personnes, en provenance d’une vingtaine de pays,
dont une forte délégation suisse, ont participé
fin avril à la 2e rencontre européenne des
familles LGBT, à Lloret del Mar, en Catalogne.
L’occasion durant quatre jours de faire le point
sur l’avancée des droits LGBT, et de se rendre
compte des immenses disparités juridiques qui
prévalent encore dans l’UE sur ces questions.
Tandis que l’Espagne fait figure de quasi-paradis
pour les familles LGBT - bien que tous les droits
n’y sont pas encore acquis -, Italiens, Grecs, Polonais
et bien d’autres se battent encore pour obtenir ne
serait-ce qu’un projet de loi sur l’union civile. Des
différences statutaires ont étés mises en relief à
Lloret del Mar par les témoignages des familles,
qui ont pu confronter leurs expériences, et les
analyses d’une brochette d’experts juridiques.
Mais aussi par l’excellent documentaire « Right 2
Love », d’Adaia Teruel, projeté en avant-première
et très applaudi : il balade le spectateur à travers
toute l’Europe à la rencontre de familles LGBT
ayant des réalités quotidiennes à la fois si proches
et si diverses du point de vue de leur statut légal.
Un film à montrer d’urgence aux parlementaires
suisses, alors que deux motions concernant
l’adoption par les couples de même sexe sont en
débat sous la Coupole.
Ces disparités en Europe créent des situations
qui bafouent les droits élémentaires des individus.
Un enfant peut avoir pour parents deux femmes
ou deux hommes marié(e)s dans un pays donné ;
mais si sa famille déménage dans le pays voisin, sa
situation peut changer radicalement : l’un de ses
parents se volatilise aux yeux de la loi, l’autre se
retrouvant officiellement mère ou père célibataire.
En Suisse aussi, certains couples ayant vécu dans
des pays plus ouverts sont actuellement en prise
avec ce type de difficultés.
C’est précisément cette « Europe patchwork »
que le NELFA, le réseau européen des associations
de familles LGBT, dénonce. Comment expliquer
que l’UE impose aux Etats des règlements communs en matière d’exigence économique, mais
laisse régner la cacophonie en ce qui concerne
les droits civils et en particulier des droits qui
touchent à un domaine aussi fondamental que la
protection juridique des enfants et des familles ?
L’homophobie d’Etat qui prévaut encore dans
certains pays membres de l’UE l’explique, mais
il n’y a aucune excuse culturelle à faire valoir :
les instances européennes doivent la combattre
de toute urgence.
Dans un manifeste qui ponctue la rencontre de
Lloret del Mar, le NELFA exige ainsi que tous les
pays membres de l’UE – et les pays qui suivent le
droit communautaire, tels que la Suisse – adaptent
leur législation. Il s’agit notamment d’accorder
aux personnes LGBT le droit au mariage, le droit
d’adoption, l’accès à la procréation médicalement
assistée et à la gestation pour autrui. A Lloret del
Mar, tel un appui à ces revendications, le maire de
Figueres Santi Vila a commis un acte symbolique
fort en déclarant unis par le mariage plusieurs
couples, dont des Suisses, qui, dans leur pays, ne
bénéficient pas de ce droit fondamental.
n Cathy Macherel, Familles arc-en-ciel
Silvan Agius (ILGA-Europe), Kim Bergman (USA - Growing Generations), Uwe Splittdorf (Pink Cross), Maria von Kaenel (Dachverband Regenbogenfamilien), Katy Pallas (NELFA-President), Elisabet Vendrell (FLG-Presidentin), Maria José Ariza (FLG-Vizepresidentin) Jesus Santos Homobono (GALEHI),
Martine Gross (v.l.n.r.)
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