PRODUCTION CYCLIQUE : APPLICATION ET EVALUATION PAR
Transcription
PRODUCTION CYCLIQUE : APPLICATION ET EVALUATION PAR
3e Conférence Francophone de Modélisation et SIMulation « Conception, Analyse et Gestion des Systèmes Industriels » MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) PRODUCTION CYCLIQUE : APPLICATION ET EVALUATION PAR SIMULATION CHEZ UN EQUIPEMENTIER AUTOMOBILE Jean-Pierre CAMPAGNE, Frédéric GRIMAUD, Saliha HACID Equipe MSGI (Méthodes Scientifiques pour la Gestion industrielle) Centre SIMMO - Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne 158 Cours Fauriel 42023 Saint-Etienne Cedex 2 Mél : [email protected], [email protected], [email protected] RÉSUMÉ : Parmi les nouvelles formes de relations entre donneurs d’ordres et fournisseurs est apparu depuis quelques années le principe des livraisons cycliques, en particulier chez les constructeurs automobiles et les équipementiers de premier rang pour l’approvisionnement de composants de faible variété et faisant l’objet d’une demande régulière. Afin de synchroniser les flux de production et de livraison, le concept de production cyclique a alors émergé. Ce mode de production, qui présente le double avantage, par son caractère répétitif, de simplifier la gestion des unités de production et de favoriser les processus d’apprentissage est en outre généralisable à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, une production cyclique générant une demande cyclique. Cet article présente une application de cette méthode de gestion chez un équipementier automobile pour l’ordonnancement d’une de ses lignes de production. Afin de valider cette approche, une modélisation et une simulation de cette ligne a été réalisée permettant d’évaluer les performances attendues d’un tel mode de gestion. MOTS-CLÉS : Production Cyclique, Evaluation des performances, Modélisation, Simulation. 1. LA PROBLÉMATIQUE DE LA PRODUCTION CYCLIQUE La production cyclique constitue alors une réponse naturelle pour faire face à ce type de demande. Lorsqu’une entreprise est confrontée à des appels de livraisons cycliques, les méthodes traditionnelles de gestion des approvisionnements s’avèrent inadaptées car elles ne prennent pas en compte cette information sur la demande. La reconstitution systématique des stocks (Gestion sur stock, Kanban), n’est pas adaptée car la demande, si elle est répétitive, n’est pas continue. L’application des principes de juste à temps impose dans ce cas non de produire lorsque l’on consomme mais de produire en fonction de la date du besoin. Le MRP vise précisément à cela, mais conçu pour des demandes discrètes, il ignore ce caractère répétitif de la demande, ce qui peut conduire pour le moins à des traitements inutiles, et au pire à désorganiser la production par regroupements de besoins variables entraînant des fluctuations sensibles de la charge et amplifiant les fluctuations de la demande finale. 1.1. La production cyclique : définitions et mise en œuvre Une production cyclique est une production réalisée selon un cycle de production se répétant à fréquence fixe. Un cycle de production est défini par une séquence de production (suite ordonnée d’ordres de fabrication). Les quantités associées à chaque ordre de fabrication sont estimées sur la base de demandes moyennes lors de la construction du cycle et décidées lors du lancement en fonction de la connaissance de la demande réelle à cette date. Les capacités de production sont soit fixées soit ajustées en fonction de la demande. De nombreux auteurs ont mis en évidence l’intérêt et la complexité des systèmes de production cyclique (Kamoun et Sriskandarajah, 1993), (Hall 1998) Les modèles mathématiques sur lesquels s’appuient ces méthodes pour optimiser la politique d’approvisionnement n’intègrent pas les spécificités inhérentes à ce type de demande. Reposant généralement sur une assimilation de la demande à une demande continue, ils donnent une vision fausse du stock moyen induit par la politique de gestion retenue. Enfin, ces méthodes construisent une politique d’approvisionnement à capacité infinie, alors que l’ajustement des capacités à la charge est au cœur de la problématique industrielle des entreprises confrontées à ce type de relation. La mise en œuvre d’un système de production cyclique (Campagne et hacid, 1998a) impose : − la définition des tailles de lot de fabrication : il est en rarement économique, lorsque les fréquences de livraison sont élevées, d’associer une production spécifique à chaque livraison, − la détermination de la durée du cycle de production : celle-ci dépendra des tailles de lots de fabrication associées à chaque produit à réaliser, − le phasage des productions à capacité finie : il importe de synchroniser, à capacité finie, cycle de production et cycle de livraison de manière à assurer la continuité des flux, MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) − − − l’ajustement des productions en fonction de la demande réelle : un cycle de production est construit sur la base de demandes moyennes. Les quantités réelles à fabriquer lors de chaque cycle doivent être ajustées en fonction de la demande réelle (connue ou estimée), la détermination des stocks de sécurité à mettre en œuvre : la demande ne pouvant être connue de manière certaine lorsque s’effectue la décision de lancement, et les possibilités d’ajustement étant nécessairement limitées, la couverture des aléas repose à la fois sur l’ajustement des capacités et la mise en place d’un stock de sécurité le contrôle de la pertinence du cycle de production actuel : la demande externe évolue, de nouveaux produits apparaissent ou s’éteignent. Il importe de vérifier que les hypothèses de demande sur lesquelles reposent ce cycle de production demeurent valides, afin de distinguer ce qui ressort de l’ajustement court terme de ce qui ressort de l’adaptation à moyen terme. 1.2 Concept de Boucle d’approvisionnement. Nous avons défini une boucle d’approvisionnement comme un triplet (fournisseur / stock aval / demande), le fournisseur pouvant être soit un fournisseur externe soit une unité de production. − − livraison au cours d’un cycle) et cadre contractuel régissant la relation, un stock aval auquel sera associé un stock moyen résultant du cycle de production retenu et des stocks de sécurité mis en place, un fournisseur. Si ce fournisseur est un fournisseur externe un cadre contractuel de livraison sera défini (délai, quantité minimale, quantité multiple...).. S’il s’agit d’une unité de production, celle-ci sera assimilée à une ressource goulet et il lui sera associé un stock moyen d’en-cours et une capacité. A chaque produit sera associé d’une part un temps de cycle (pour partie fixe et pour partie variable, proportionnel à la quantité lancée), et d’autre part des temps de réglage et d’exécution sur la ressource goulet. 1.3 Concept de Chaîne d’approvisionnement. Nous plaçant dans le cadre d’un processus linéaire de fabrication, les unités de production pouvant recevoir des composants provenant de plusieurs unités et livrer des produits à destination de plusieurs autres unités, une chaîne d’approvisionnement sera décrite comme une succession de boucles d’approvisionnements interconnectées. 2. PRÉSENTATION DE L’APPLICATION ET DES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE Demande cyclique Fournisseur Ou Unité de production Stock produits J1 Jk Figure 1. Modèle d’une boucle d’approvisionnement Une boucle d’approvisionnement est caractérisée par : − une demande : cycle d’approvisionnement associé à chaque produit (avec des quantités variables par Boucle Bobinage L’application réalisée visait à l’ordonnancement d’une ligne de fabrication de capteurs chez un équipementier automobile (Campagne et Hacid, 1999b) et à comparer les performances d’un ordonnancement cyclique en regard d’autres modes de gestion. La ligne étudiée réalisait trois capteurs A,B,C différents, selon un processus de fabrication en deux phases : (1) une phase de Bobinage utilisant une ressource commune pour tous les capteurs; (2) une phase de finition faisant appel à des moyens en tout ou partie dédiés à chaque type de capteur. Boucle M2 M3 M4 Gamme A M1 M5 M6 M9 Machine Stock Niveau1 M7 M8 Gammes B et C Boucle BC Niveau0 Figure 2. Schéma de la ligne. MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Une étude de la demande sur ces trois produits a mis en évidence le caractère cyclique de celle-ci et a conduit à identifier deux cycles selon les produits : (1) un cycle hebdomadaire [Lundi, Vendredi] pour les produits A,C; Jour Qté A : Qté C : Tableau 1. Jour Quantité Lundi 10584 2.1 Démarche production Mardi 3024 de (2) un cycle de deux semaines pour le produit B. Les demandes moyennes constatées lors de cette étude sont résumées dans les tableaux suivants : Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi 6048 1512 3024 1512 3024 9072 0 6048 0 4536 Cycle hebdomadaire de livraison des produits A et C Mercredi Jeudi Vendredi Lundi Mardi Mercredi 1512 3024 1512 7560 3024 1512 Tableau 2. Cycle de deux semaines de livraison du produit B. constitution des cycles 2.2. Définition des cycles de production Comme décrit dans la figure 2, cette ligne de production a été décomposée en 3 boucles : − la boucle A qui réalise le produit A et contient la ressource goulet M3, − la boucle BC qui réalise les produits B et C et contient la ressource goulet M9, − la boucle Bobinage qui livre les boucles A et BC, comprenant une seule ressource M1. L’application de ces techniques ont conduit aux cycles de production présentés dans les tableaux 3 (boucle A)et 4 (Boucle BC) ainsi que la figure 3 ( Boucle de Bobinage). Période Lundi Mardi Mercredi Jeudi Programme de production 4 (3024) 6 (4536) 4 (3024) 4 (3024) Tableau 3. Programme de production du produit A Produit A Finition Ve 2 Sa Di Ma Me Je 4 4 2 6 6 4 capacité finie sur ces trois boucles sont en définitive les suivants (production en nombre de lots de 756 produits) . Les flèches permettent de suivre l'enchaînement de la mise en fabrication des lots et de vérifier leur synchronisation avec les appels de livraison. Boucle de Bobinage Partant des cycles de production obtenus pour les deux boucles de finition, l’application du programme d’optimisation sous contraintes nous a fourni directement le plan de production de la boucle de bobinage. Les cycles de production synchronisés à Bobinage Vendredi 2 (1512) Ve Sa Di Lu Ma Me Je Ve Sa Di Lu 4 8 0 6 4 2 2 6 4 0 6 2 2 0 4 6 8 4 0 6 0 4 Tableau 4. Programme de production des produits B et C Je Lu Ma Me Je 4 6 4 2 4 6 4 Ve 6 4 2 Sa Di Lu Ma Me Je 6 4 4 6 4 Livraison 2 Vendredi 3024 additionnelles. Pour plus d’informations sur l’ensemble de ces travaux, on pourra se référer à (Bahroun et al., 2000),(Bahroun et al., 1999),(Campagne et hacid, 1999a),(Campagne et hacid, 1998b). de De nombreux travaux ont été réalisés, dans différents contextes de production, pour la constitution des cycles de production (Hill 1994), (Kim et Mabert, 1995), (Loerch et Muckstadt, 1994), (Maxwell et Muckstadt, 1995), (Nori et Sarker, 1996, (Sarker et Parija, 1994). Nous avons proposé trois approches, dans un contexte de capacité finie, ressortant d’une logique de résolution progressive en trois étapes : − définition de la politique de lotissement pour un article, − détermination du cycle de production pour une unité de production − lissage ou phasage de ce plan à capacité finie et une approche d’optimisation sous contraintes d’un cycle de production avec répartition de ressources Programme produit B Programme produit C Jeudi 4536 4 2 Ve 4 4 4 4 8 2 4 2 4 8 MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Bobinage Produit B Je Ve 4 14 Finition 4 Sa Di Lu Ma Me Je Ve 4 2 2 8 8 4 2 2 6 8 6 Livraison Je Bobinage Ve Sa Di 8 Sa Di Lu Ma Me Je 4 4 6 4 4 Lu 2 4 2 Ma Me Je 14 Ve 6 8 10 4 6 4 Sa Ve 2 4 2 4 Di 4 Lu 2 6 4 Ma Me Je 6 6 10 Ve 4 Produit C Finition 2 2 4 6 8 Livraison 8 6 4 6 12 4 6 8 6 12 Figure 3. Cycles de production phasés des 3 produits discrète permettant d'évaluer plusieurs modes de gestion (Modèle cyclique, modèle MRP-Kanban, Modèle Kanban-Cyclique) à partir d'une interface simple et indépendante du logiciel de simulation utilisé. Le logiciel de simulation ARENA (de System Modeling Corp.) a été retenu pour son moteur de simulation reconnu fiable, robuste et performant et également pour son ouverture vers d'autres logiciels grâce à un module d'interfaçage VBA (Visual Basic pour Applications) facilitant la communication avec d'autres applications possédant également ce module. Le tableur EXCEL (de Microsoft) a été retenu pour sa reconnaissance universelle et industrielle en tant que tableur, sa facilité de construction et d'utilisation d'interface utilisateur, et son ouverture vers d'autres logiciels grâce à un module d'interfaçage VBA. 3. LE MODÈLE DE SIMULATION Toute la démarche de construction des cycles de production repose sur un modèle agrégé du système de production. Dans ce modèle, chaque boucle d'approvisionnement est assimilée à une ressource goulet. La construction et l'utilisation d'un modèle de simulation a le double objectif de : − valider la solution obtenue sur le modèle agrégé en prenant en compte toutes les ressources et les règles de gestion internes aux ateliers, − comparer différentes stratégies de gestion grâce à des indicateurs de performance judicieusement choisis. 3.1. Objectifs et démarche de conception du modèle de simulation Il s’agissait de construire un modèle de simulation Atelier de production Objectifs de la simulation Modélisation des flux h i Modèle de simulation Scénarii Modélisation des données Modélisation des indicateurs de performance Modèle de Simulation en Run Time FreeWare (.avf) Interface Utilisateur (.xls) Conception du modèle de simulation Utilisation du modèle de simulation Figure 4. Démarche de conception La figure 4 ci-dessus résume la démarche utilisée pour obtenir un modèle de simulation "Boite noire" transparent pour l'utilisateur ainsi qu'une interface utilisateur. Cette interface permet de saisir un jeu de données et de récupérer les résultats de la simulation pour ce jeu de données. MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) La principale difficulté a été de concevoir un modèle de simulation suffisamment générique de manière à ce que plusieurs modes de gestion puissent être implantés et utilisés. Des modules "Machines" représentant les flux physiques autour des machines ont été écrits indépendamment de tout mode de gestion. Un ensemble de modules "Gestion" totalement dédiés au différents modes de gestion mais indépendants des machines a été conçu de manière à s'interfacer au mieux avec les modules "Machines" à partir de (Galland et al., 2000a) et (Galland et al., 2000b). Ces différents modules, packagés sous forme de programme exécutable, s'activent à partir de l'interface utilisateur, seul élément visible de notre modèle pour l'utilisateur (figure 4). 3.2. Description de l'interface Utilisateur L'interface permet de saisir les données techniques concernant les machines de l'atelier, les horaires d'ouverture des postes et la taille des équipes associées, le carnet de commande, les ordres de lancement au niveau des bobineuses et, si nécessaire, des presses. Par exemple, la rubrique "Carnet de Commandes" de la figure 5 permet de saisir les différents bons de commandes avec comme informations obligatoires un n° de Bon de Commande, le type de pièce à réaliser, la quantité (en nombre de lot entier) à réaliser, la date de besoin au plus tôt. Les colonnes Date de livraison et Quantités correspondent aux résultats de la simulation. A partir de ces informations, on peut détecter automatiquement les retards de livraison, ainsi que les quantités non livrées. C'est également à partir de cette interface que l'on peut lancer la simulation, et en récupérer les résultats en terme d'indicateurs de performance (figure 6). Figure 5. Carnet de commandes Figure 6. Ecran d’interface pour la simulation MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Compte tenu des horaires d’ouverture différents sur les différentes lignes, un stock minimal a été fixé à une consommation journalière pour assurer la continuité des productions en aval pendant l’arrêt de la ligne de bobinage. 4. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS OBTENUS Trois simulations ont été effectuées : - - une première simulation (S1) d’une production cyclique synchronisée, une seconde simulation (S2) d’une production cyclique au niveau des boucles de finition avec réalimentation par Kanban des stocks de produits intermédiaires, une troisième simulation (S3) de lancements dans les boucles de finition à la commande avec réalimentation par Kanban des stocks de produits intermédiaires (qui correspond à la méthode de gestion actuelle de l’entreprise). Pour la troisième simulation, nous nous sommes appuyés sur le fonctionnement du système MRP pilotant cette production : les lancements sont effectués au strict besoin sur la base des commandes prévisionnelles ; un temps fixe de fabrication est associé à chaque produit quelle que soit la quantité lancée. Au vu des données de production, nous avons fixé ce délai à 2 jours pour le produit A et à 3 jours pour les produits B et C. La figure suivant représente le stock Produits Finis : Produit B (sur deux cycles de production soit 4 semaines) et les résultats des simulations sont synthétisées dans les tableaux 5. et 6. Pour la seconde et la troisième simulation, les paramètres de la boucle Kanban sont identiques à savoir 12 étiquettes de 1512 produits et un seuil de 5 étiquettes. S1 : Cyclique Synchronisé On constate une anticipation trop importante de la production lors du premier cycle : Stock moyen : Stock maximal : 12096 6225 produits S2 : Kanban + Cyclique Les retards de livraison sur les produits intermédiaires ont permis de planifier au plus tard les lancements de produits finis : Stock moyen : Stock maximal : 4970 10584 S3 : Kanban + MRP On constate également une anticipation des fabrications. Les ruptures de stocks de produits intermédiaires entraînent des variations entre les deux cycles Stock Moyen : 6485 Stock maximal : 12096 Figure 7 : Comparaison des stocks de produits finis Produit A A Stock moyen Nb Rupture Retard moyen Produit B B Produit CC S1 S2 S3 S1 S2 S3 S1 S2 S3 2100 0 0h 3390 5 10.2 h 3175 2 8h 3450 0 0h 2190 4 7.7 h 2360 7 7.1 h 3160 0 0h 2525 12 7.8 h 3175 13 8.1 h Tableau 5. Principaux résultats relatifs au stock intermédiaire MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Produit A A Stock moyen Nb Rupture Retard moyen Produit B B Produit CC S1 S2 S3 S1 S2 S3 S1 S2 S3 2400 0 0h 1780 0 0h 3860 0 0h 6225 0 0h 4970 0 0h 6485 0 0h 3800 0 0h 3080 3 5.3 h 5955 0 0h Tableau 6. Principaux résultats relatifs au stock produits finis Le tableau 5 montre que la non continuité de la consommation des produits intermédiaires impose, pour minimiser le nombre de rupture de stocks, des boucles Kanban avec un nombre d’étiquettes élevées, de sorte qu’en final les trois solutions conduisent à des stockages sensiblement identiques en nombre de produits finis. Le tableau 6 montre, qu'en dépit des ruptures au niveau des produits semi-finis, il n'y a pas, sauf dans la solution S2, de rupture de livraison clients. D’autres simulations avaient conduit à un stockage beaucoup plus faible mais avec des ruptures fréquentes (3 fois plus), même si celles-ci étaient de durée plus faible. Il n’a été constaté aucune rupture de stock dans le cas de production cyclique synchronisé (S1). 5. CONCLUSION Compte tenu de son caractère spécifique, cet exemple nous a permis d’aborder uniquement que quelques aspects particuliers de la production cyclique. En particulier : − la variété des productions est très limitée (une boucle est mono produit), − si la demande cyclique et extrêmement fluctuante au cours d’un cycle, elle est concentrée pour tous les produits sur un même jour, le lundi qui représente en cumul plus de 50 % de la demande hebdomadaire. Le problème de la synchronisation des flux perd alors de son intérêt, le problème essentiel devenant un problème d’adaptation des capacités à la charge, − le problème de la détermination de la taille des lots économiques ne se posait pas, les temps de changement de série étant négligeables sur les moyens partagés. Elle nous a cependant permis au niveau de la construction des cycles de production : − de vérifier la parfaite synchronisation des cycles puisque c’est la seule méthode qui n’entraîne pas de rupture, tant pour les produits finis que pour les produits intermédiaires, − de mesurer l’importance de l’unité de temps retenue. Le choix de la journée explique les stocks plus élevés obtenus en regard d’une gestion Kanban, et au niveau de la comparaison des méthodes de gestion de vérifier : − les limites d’un réapprovisionnement en Kanban dans le cas de non régularité de la consommation. Il est apparu difficile de dimensionner les boucles − Kanban dans ce contexte et nous a conduit à rechercher un compromis entre nombre de ruptures constatées et niveau de stock induit. la non adéquation des méthodes de gestion sur besoin par la mise en évidence des stocks importants entraînés au niveau des produits finis. Un des problèmes essentiel mis en évidence par cette étude est le problème de la gestion des capacités. Celuici n’a été que faiblement abordé par une recherche des périodes d’ouverture des lignes de production. Cependant nous avons constaté que les taux de chargement des postes varient sensiblement, de sorte que l’optimisation simultanée des périodes d’ouverture et de l’affectation des personnels pendant ces périodes aux divers postes devient un des enjeux majeurs pour la gestion de ces systèmes de production. Par le caractère répétitif de sa production, la mise en œuvre de systèmes de production cyclique favorise cette organisation du travail et cette gestion de la flexibilité main d’œuvre. C’est sur cet aspect que nous entendons poursuivre nos travaux. RÉFÉRENCES Bahroun Z., Campagne J.P., et Moalla M., 2000 : Une nouvelle approche de planification à capacité finie pour les ateliers flow-shop. Journal Européen des Systèmes Auto matisés (JESA), Vol 34, n°5, pp ;567598 Bahroun Z., Jebali D., Baptiste P., Campagne J.P., et Moalla M., 1999: "Extension of the overlapping production planning and application for the cyclic delivery context", International Conference On Industrial Engineering and Production Management, IEPM’99, Glasgow Campagne J.P., et Hacid S., 1999a : "Synchronization at finite loading capacity of Cyclic Production System along a supply chain", ICIL’99, International Conference on Industrial Logistics, 28th June, 1st July, St Petersburg, pp.238-250 Campagne J.P et Hacid S., 1999b : "Production cyclique à capacité finie : un exemple d'application", 3ème Congrès international de Génie Industriel, Montréal, Canada. Campagne J.P., et Hacid S., 1998a : Approvisionnements cycliques synchronisés : mise en œuvre sur une chaîne d’approvisionnement à capacité finie. Journal Européen des Systèmes Automatisés (JESA), Vol.32, n°5-6,1998, pp.667-692 MOSIM'01 - du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Campagne J.P., et Hacid S., 1998b : "Implementation of a Cyclic Production/Supply System along the supply chain", PTK’98 Produktionstechnisches Kolloquium - Berlin, Allemagne Galland S., Grimaud F., et Campagne J.P, 2000a : "Multi-agent architecture for distributed simulation Teaching application for industrial management" 14th European Simulation Multiconference, SCS 2000, Ghent Galland S., Grimaud F., et Campagne J.P; 2000b : " Methodological approach for distributed simulation : General concepts for MaMA-S " 14th European Simulation Multiconference, SCS 2000, Ghent Hall R-W, 1998, “Cyclic scheduling for improvement” In the International Journal of Production Research, vol. 26, pp.: 457-472, Hill M. R., 1994, “Optimizing a production system with a fixed delivery schedule.” In the Journal of Operational Research Society, vol. 47, pp.:954-960. Kamoun H., Sriskandarajah C., 1993, “The complexity of scheduling jobs in repetitive manufacturing systems” in the European Journal of Operational Research, vol. 70, pp.: 350-364. Kim D., Mabert A., 1995, “Integrative versus separate cycle scheduling heuristics for capacitated discrete lot sizing and sequencing problems.” In the International Journal of Production Research, vol. 33, pp.:2007-2021, Loerch A. G., Muckstadt J. A., 1994, “An approach to production planning and scheduling in cyclically scheduled manufacturing systems.” In the International Journal of Production Research, vol.32, pp.:851-871. Maxwell W. L., Muckstadt J. A.,1985, "Establishing consistent and realistic reorder intervals in production distribution systems " in Operations Research, vol. 33, N° 6, pp. : 1316-1341. Nori V. S., Sarker B. R., 1996, “Cyclic scheduling for a multi-product, single facility production system operating under a just-in-time delivery policy.” In the Journal of the Operational Research Society, vol. 47, pp.: 930-935, Sarker B-R., Parija G-R. , 1994 “An optimal batch size for a production system operating under a fixedquantity, periodic delivery policy.”, in the Journal of the Operational Research Society, vol. 45, pp.:891900.