Antilles et Guyane - Médiathèque Marcel Pagnol d`Aubagne

Transcription

Antilles et Guyane - Médiathèque Marcel Pagnol d`Aubagne
Littératures et fourchettes
Lectures, visions et saveurs d’ailleurs
Voyage aux
Antilles - Guyane
Bibliographie
Médiathèque Marcel Pagnol - Chemin de Riquet
13400 Aubagne
04 42 18 19 90 - http://mediatheque.aubagne.fr
Antilles Guyane
La Guadeloupe, la Martinique, située à environ 150 km plus au sud, et la
Guyane située sur le continent américain au nord de l’Amérique du Sud, constituent les départements français d’Amérique (DFA).
Guadeloupe
Ce petit territoire des Antilles situé dans la mer des Caraïbes, se trouve à environ 8 000 km de la France métropolitaine, à 600 km au nord des côtes de
l'Amérique du Sud, à 700 km à l'est de la République dominicaine et à
2 200 km au sud-est des États-Unis. Il se compose d'îles et îlets, dont deux
majeures habitées : la Grande-Terre et la Basse-Terre formant la Guadeloupe
proprement dite. Plusieurs terres voisines, Marie-Galante, l'archipel des Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) et la Désirade sont rattachées administrativement à ce territoire.
La Guadeloupe tient son nom actuel du mot « Karukéra », qui signifie l'île aux
belles eaux. La modernisation de ce nom, et l'influence de la « Virgen de Guadalupe » (en laquelle Christophe Colomb croyait, qui est une sainte espagnole) finirent par avoir raison de son nom originel, puisqu'elle est maintenant officiellement la « Guadeloupe ». Néanmoins, de nombreuses entreprises locales empruntent « Karukéra » dans leurs noms en référence au nom
originel de l'île.
Guadeloupe
Martinique
Guyane
française
Martinique
Territoire français depuis 1635, elle devrait son nom à Christophe
Colomb qui la "découvre" le 15 juin 1502. L’île est alors appelée
« Jouanacaëra-Matinino »ce qui signifierait « l’île aux iguanes ». Le
nom a évolué selon les prononciations en Madinina, « l’île aux
fleurs », Madiana, Matinite et enfin, par influence de l'île voisine
de la Dominique, le nom est devenu Martinique. Faisant partie de
l'archipel des Antilles, elle est située dans la mer des Caraïbes, à
environ 450 km au nord-est des côtes de l'Amérique du Sud, et environ 700 km au sud-est de la République dominicaine.
Le peuplement de la Martinique est relativement récent. Son histoire est largement marquée par celle de la colonisation de l’Amérique, par l'esclavage, les guerres d’influence entre les anciens empires coloniaux européens, l’évolution des activités agricoles, l’éruption de la Montagne Pelée de 1902 et les calamités climatiques.
Guyane
Avec une superficie de 83 846 km2, la Guyane est le plus grand département français. C'est également le plus boisé, 96 % du territoire
étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches
et les moins écologiquement fragmentées du monde.
Son nom officiel est « Guyane ». Il existe plusieurs Guyanes : le
Guyana (ancienne Guyane britannique ou anglaise), le Suriname
(ancienne Guyane néerlandaise ou hollandaise) et la Guyane. Elles
s'intègrent au sein du plateau des Guyanes avec une partie du Venezuela, délimité par le fleuve Orénoque, et le nord du Brésil, délimité
par l'Amazone.
Comme de nombreux noms de lieux de Guyane, le nom Guyane est
d'origine amérindienne. Il signifie « terre d'eaux abondantes » en
arawak.
La Guyane était une colonie française jusqu'au 19 mars 1946, où elle
obtient le statut de département d'outre-mer. Elle reste célèbre
pour le bagne de Cayenne. La fermeture du bagne a été obtenue,
après la Seconde Guerre mondiale. C'est en 1938 que le dernier
convoi de bagnards a fait route vers la Guyane, mais ce n'est qu'en
1945 que les survivants qui le souhaitaient furent rapatriés (très peu
sont restés). L'opération prit huit ans.
Base spatiale européenne :
La position du département privilégiée, proche de l’équateur avec
une large ouverture sur l’océan, a favorisé l’implantation d’une base
spatiale, destinée à remplacer la base saharienne située en Algérie,
et à développer l’économie guyanaise. Elle est aujourd’hui le Port
spatial de l’Europe.
Littérature
Georges Brédent (Guadeloupe)
Roland Brival (Martinique)
Aimé Césaire (Martinique)
Patrick Chamoiseau (Martinique)
Maryse Condé (Guadeloupe)
Raphaël Confiant (Martinique)
Léon Gontran Damas (Guyane)
Franz Fanon (Martinique)
Edouard Glissant (Martinique)
Daniel Maximin (Guadeloupe)
René Maran (Martinique)
Saint-John Perse (Guadeloupe)
Gisèle Pineau (Guadeloupe)
André Schwartz-Bart (Guadeloupe)
Simone Schwartz-Bart (Guadeloupe)
Ti’Malo (Guadeloupe)
Joseph Zobel (Martinique)
Musique
Sam Castendet
Stellio
Henri Guédon
Eugène Delouche
Robert Mavounzy
Al Lirvat
Félix Valvert
Pierre Louiss
Henri Salvador
Malavoi
Mano Césaire
Alain Jean-Marie
Eddy Louiss
Mario Canonge
Jacques Schwarz-Bart
Admiral T
Indestwas Ka
Ralph Tamar
Kassav’ Kan’nida
Chris Combette
Sakiyo
Kali
Bélo
Patrick Saint-Eloi
Jocelyne Beroard
Jacob Desvarieux
Coups
Mamzelle Libellule, Raphaël Confiant. Le Serpent à
plumes, 1995.
Si la langue est bien le fondement de toute littérature, elle n’en devient
que plus importante lorsqu’elle concerne la littérature antillaise, empreinte d’une double culture et d’un double langage, créole et français.
Raphaël Confiant, l’un des fondateurs du mouvement littéraire de la
créolité, a créé dans son livre un personnage résolu, rebelle.
Le récit se déroule en Martinique dans les années d’après-guerre. Une
mère envoie sa fille Adeline chez une tante à Fort-de-France. Elle voudrait lui éviter la vie rude de son petit bout de campagne, une savane envahie par les champs de canne à sucre, propriété d’un Grand Blanc de la
ville. Mais Adeline n’a pas le choix, la misère domine dans son île, elle
vend son corps pour subsister, tout en conservant ses rêves. Autour
d’elle, on découvre le peuple créole qui se bat entre quartiers, les émeutes de décembre 1959.
Ce roman de 1995, qui reparait en poche, est traduit du créole ; il en
garde la saveur et la verve. Un vocabulaire riche et inventif atteste de la
part de l’auteur d’un travail approfondi sur la langue. Un récit bien construit, un personnage attachant. L’évocation forte de la Martinique donne
un réel plaisir de lecture.
de coeur
Bô, Roland Brival. Phébus 1998.
Bô, adolescent marginal vit tout seul dans une cabane isolée. Entre compassion et méfiance, il tente de survivre dans cet environnement socialement
et économiquement hostile. Ses souvenirs se mêlent à la réalité, brouillant
la compréhension du monde qui l’entoure.
Avec une écriture sur le fil, Roland Brival, nous livre une page de la Martinique des années soixante qui met en exergue les inégalités et les hostilités
entre les colons et les autochtones. Ces personnages au caractère forgé par
les difficultés de la vie nous donnent envie de combattre à leur côté, même
si, tout au long du roman, on sent planer le caractère inéluctable de leur
destinée.
Morne Câpresse, Gisèle Pineau. Mercure de France,
2008
Passionnante, l'intrigue du roman croise plusieurs destins de femmes abîmées par la vie : drogue, alcoolisme, inceste, infidélité des hommes... Elles
vivent toutes au sommet du Morne Câpresse, en Guadeloupe, sous la coupe
de « mère Pacôme » fondatrice d'une sorte de congrégation. Le lecteur suit
Line, débarquée dans cette communauté exclusivement féminine. À la recherche de sa petite sœur, elle questionne les « filles de Cham» et très vite
on comprend que quelque chose ne tourne pas rond... Je vous laisse découvrir les lourds secrets qui pèsent sur ce gynécée.
Si j'ai tant aimé Morne Câpresse, c'est que Gisèle Pineau se sert de ces vies
brisées pour brosser le portrait d'une Guadeloupe moins idyllique qu'il n'y
paraît. C'est là tout l'intérêt de ses romans : plus que des histoires de femmes, ce sont de vraies questions de société qui sont à chaque fois abordées.
Critique Babelio
Jeunesse
Manman D’lo et autres contes des Antilles de Renée
Maurin-Gotin, Illustrations Anne-Sophie Fiévet. Éd.
L’Harmattan.
Recueil bilingue français-créole, six contes traditionnels des Antilles, où l’on
découvre la Manman D’lo une vieille sorcière issue de croyances ancestrales, que l’on consulte pour résoudre des problèmes difficiles.
Le premier conte du livre est l’histoire d’un boulanger.
Un jeune Boulanger s’apprête à prendre la relève de son père dans la boulangerie familiale. Il souhaite fonder une famille et avoir des enfants. Mais
les épouses se succèdent et partent comme elles sont arrivées sans laisser
d’enfants. Alors, le jeune boulanger se décide à aller voir la vieille sorcière sa
voisine afin qu’elle l’aide grâce à sa magie.
Kayodé, une communauté amérindienne en Guyane de
Patrice Olivier. Association Terra Incognita.
Patrice Olivier vous propose de partager ses rencontres avec les enfants de
la famille Opoya-Wempi de la communauté amérindienne de Kayodé en
Guyane. Ses photographies vous invitent à vivre le quotidien de Kaïna, Galima, Elisabeth et de Maquinaou. Vous y découvrirez leurs jeux, la vie dans le
village, l’école, la cuisine, les traditions et l’environnement du village.
L’association « Terra Incognita » (Terre inconnue) :
Grâce à ses documentaires, l’association permet aux enfants de mieux
connaître les différentes cultures des uns et des autres afin de prévenir les
réactions de peur et de rejet liées à la méconnaissance de celles-ci.
À l’ombre du flamboyant de Chantal Grosléziat, Illustrations de Laurent Corvaisier. Didier jeunesse (Un livre, un
cd), 2004
Didier jeunesse poursuit sa collection de comptines et de chansons venues
d’ailleurs. Après À l’ombre de l’olivier et Comptines et berceuses du Baobab,
voici réunies sur un livre et un CD 30 comptines, berceuses, danses et chansons créoles, collectées par Chantal Grosléziat et traduites en français par
Hector Poullet et Janick Tamachia. De Haïti, de Guadeloupe, de La Martinique et de la Réunion, un album joyeux et original, sur une musique inventive,
entre accordéon, flûte et percussions traditionnelles. Encore une belle initiative.
(Avis Ricochet)
Peppino de Pascale Bougeault. L’école des loisirs, 2000
Peppino est un cochon choyé par sa jeune maîtresse Lucette. Quand un jour
l’adorable animal disparaît, la jeune fille, morte d’inquiétude, décide de mobiliser son père et de faire le tour du village pour retrouver son cochon. Mais
elle va vite se rendre compte que si les habitants sont aussi pressés qu’elle
de retrouver Peppino, c’est plus pour le transformer en saucisson que pour
le câliner. Comment faire alors pour que le malheureux cochon se retrouve
hors de danger ?
Pascale Bougeault est une auteur-illustratrice qui a beaucoup voyagé et s’est
inspirée de ses différentes escales pour teinter ses livres de l’esprit de différents pays. Avec les aventures de Lucette, elle nous transmet un art de vivre
et des décors typiquement antillais et nous transporte sous le climat caribéen en quelques touches d’aquarelle délicates et vivantes.
Voir aussi les albums d’Alex Godard, auteur d’origine guadeloupéenne qui
aime à nous raconter des histoires de mer, de mangroves, de forêt et d’amitié entre enfants et animaux.
Maé le lamentin, éditions Albin Michel jeunesse
Maman-dlo, Albin Michel jeunesse
Musique
P’tit cœur Créole, 41 chansons enfantines des Antilles.
41 chansons toutes plus rythmées les unes que les autres !
Des plus grands classiques (Meunier tu dors, Savez-vous planter les choux)
aux chants plus typiquement créoles, la joie et la bonne humeur règnent
sur les chansons.
Des chants de qualité, des musiques irrésistibles qui nous donnent l’impression d’être transportés comme par magie sous le soleil des îles.
Les enfants adoreront ces rythmes endiablés propices aux danses.
Une très jolie jaquette gaie et colorée qui nous emmène tout droit dans les
îles. Un bel album à découvrir.
Sam Castendet, Intégrale 1950 : Festival biguine 1950 /
clarinette Sam Castendet. - Frémeaux & Associés, 2001.
Musicien antillais historique, Sam Castendet aura toute sa vie durant œuvré pour que la musique des îles soit connue et appréciée. L’enregistrement nous propose de (re)découvrir cet orchestre qui, de son époque, aura
marqué irrémédiablement la biguine. Gaieté et bonne humeur sont au rendez-vous, même quand ce musicien pousse la dérision jusque dans un vibrato extrême d’une clarinette guillerette. Mais qu’importe ! Le but de ce
musicien et de son orchestre n’était pas de faire dans le propre et le respectable, mais bien de donner à sa musique la chaleur et l’exubérance typiques des climats tropicaux. La réédition de ces archives précieuses complétées par un livret à la fois précis et documenté nous permet de retrouver
intacte la mémoire d’un style et d’une époque.
Henri Guédon, Rétrospective Henri Guédon 1972-1992 .
Frémeaux & Associés, 2002
En 1964, ce chanteur, percussionniste, peintre et sculpteur quitte sa Martinique natale pour Paris. Inventeur du mambo-rap, créateur du mot « zouk » en
1972 avec le disque Cosmo-Zouk, importateur de la salsa sous nos latitudes à
la fin de la même décennie – Afro-Caraïbes jazz meeting invitait Andy Gonzales, Mario Riveira, Alfredo De La Fe… , Guédon marquera les mémoires avec
Afro-blue puis Afro-temple, à l’orée des années 80. Mais s’il a gravé plus de
vingt disques sous son nom, ce plasticien a, mu d’une égale curiosité, multiplié les rencontres expérimentales comme cette réunion de deux cents percussionnistes venus du monde entier, ce poème symphonique dédié à Aimé
Césaire en Avignon en 1988, ou encore cet hommage à Toussaint Louverture
un an plus tard. Henri Guédon s’inspire des airs du monde entier – ce que
Aimé Césaire résume par «Le poète est poreux à tous les souffles du
monde » . Bel-air et Gwo-Kâ bien sûr, biguine et quadrille aussi, emprunts à
l’Afrique de l’Ouest, détours par l’Asie via les cloches tibétaines, jazz et salsa , swing world. Longtemps méprisée, la musique martiniquaise s’avère être
un creuset naturel traversé de nombreuses influences. Et terre nourricière
de plus d’un musicien.
Chris Combette, La danse de flore.
Sa musique est toujours à la croisée du folk et du jazz, entre l’Afrique et la
Guyane.
Il véhicule avec lui l’image de la Guyane. Ces textes s’articulent autour d’une
réflexion
sur
les
dysfonctionnements
de
notre
société.
Chris explique « c’est la musique du Brésil qui m’a procuré le plus de frissons. Elle m’a transportée. Quand j’étais adolescent, en Martinique, j’en ai
écoutée jusqu’à plus soif. Ces rythmes, je leur trouvais un génie particulier.
Donc dans ma musique, il y en a tout le temps ».
Le chanteur s'exprime en petites images de la vie ou du monde qu'il balance
sur l'accompagnement minimal - mais très swing ! - d'une guitare acoustique
et d'une percussion : c'est tantôt biguine, tantôt reggae ; une pointe de bossa, une touche de jazz. Avec ses trois albums, il est sans doute le plus médiatisé des artistes guyanais, et sa musique ne connaît pas de frontière.
Album d’or de la biguine (1966-1972) : Guadeloupe,
musiques d’autrefois
Voici un joyau de l’âme musicale profonde de la Guadeloupe, sauvegardé
dans les années 60-70 grâce au producteur Raymond Célini.
« Ah Guadeloupe an nous ! » Ah quelle incroyable machine à danser que
ce piano soul latin jazz et cette clarinette so swing, et bien sûr le funky
beat des tambours. Cosigné Al Lirvat et Robert Mavounzy, ce wabap est un
titre imparable sur la piste et un modèle sur lequel le frère du tout jeune
percussionniste Charly Lamotte ne peut s’empêcher de hurler de plaisir.
Plus largement, enregistrée fin 1966 dans la fièvre d’une nuit en mémoire
de Roger Fanfant, cette séance où Robert Mavounzy a encore du souffle,
et le frêle Alain Jean-Marie déploie déjà toute sa science des claviers, atteint des points de fusion tels que l’on y retrouve des bribes de toute la
Great Black Music. D’autant plus qu’elle est complétée par une session de
1972 du rustique violoniste Éric Cologer, quatre quadrilles qui rappellent
que les Guadeloupéens n’ont rien à envier aux Nordestins du Brésil ni aux
Cajuns de la Nouvelle-Orléans. Écoutez le sexagénaire scander « l’Eté »,
tambours de bouche et esprit « ka ».
Jacques Denis , Vibrations
Kyenzenn/ Kan’Ida / Indigo P 1999
Kan'nida, qui tire son nom d’un chant de labour, est un groupe qui reflète
profondément ses valeurs et son encrage dans le milieu du gwo ka
(musique jouée sur des tambours, longtemps interdite car jugée trop liée
aux groupes indépendantistes, inspirée de la vie quotidienne des guadeloupéens). Lorsque les foyers ne disposaient pas tous de l’électricité, cette
musique fut l’une des rares à animer les temps forts des guadeloupéens,
aussi bien les veillées mortuaires que les fêtes populaires ou les célébrations familiales ... Kan’nida est avant tout une histoire de famille, Hilaire
Geoffroy et son frère Zagalo créateurs du groupe, mais aussi René (chef
d’entreprise) et Christiane (animatrice culturelle) Geoffroy,
Cathy
(organisatrice d'événements), Fred Anasthase (gardien), Chastas Kaban
(ouvrier dans l’aluminium), Jimmy Luit (boulanger), pour ne citer que quelques-uns des percussionnistes.
Choristes, danseurs, chanteurs, compositeurs se dévouent depuis lors,
corps et âme à cette passion avec une générosité sans égale. L’album Kyenzenn traverse l’esprit, pénètre les veines et prend le corps. D’entrée écoutez « kreyol » une invitation à la danse. On se laisse envahir par la chaleur
des rythmes. Tant de sons, tant d’images effleurées, « Evariste Siyèd’ Ion »,
« Moso fèla » sont l’œuvre d’un groupe reconnu comme une référence
culturelle de Guadeloupe.
Awa/David Walters/ P 2006 Yabasta
Aux Antilles, non se dit awa, un non qui, pour la sortie du premier album de
David Walters, symbolise le refus des frontières musicales. Originaire des
Antilles, Martinique et St Kitts, (petite île des caraïbes) membre du collectif
électro Impala à Bordeaux et installé depuis cinq ans à Marseille. David
Walters a trouvé l’équilibre entre musique afro-caribéenne, folk acoustique
et sonorités électroniques. Sur scène, il se métamorphose en hommeorchestre. Il s’entoure d’instruments en tout genre, dont le Cristal Bachet
un orgue de cristal installé à côté de ses machines mais aussi de guitare
acoustiques de guitare folk de voix de chœurs de percussions. Il chante en
créole, un parlé chanté chaloupé qui hante ses onze chansons.
À l’écoute de l’album nous allons de découverte en sentiment, tout d’abord l’amour avec « Don’t let me do this », « L’eau de chez toi » ou « Di
moin, » chanté dans toute la diversité des langues des Caraïbes (anglais,
français ou créole). Mais aussi l’heureux souvenir de l’enfance ou des mélodies antillaises découvertes récemment comme « Mesi bon dyé » ou la berceuse qu’il a caché sept secondes après la fin du dernier morceau.
Musicien à la "Kreyol" attitude revendiquée, David Walters construit son
monde fait d'instruments atypiques, de hip hop, de pop, de soul et de musiques afro-caribéennes et nous présente cet album riche de toutes les atmosphères, gai, tendre et dansant.
Ralph Tamar, Alma y corazon
Quand la musique antillaise rime le plus souvent avec zouk, certains
s'en tiennent à des rythmes plus nostalgiques mais aussi plus internationaux. Ralph Thamar qui connut le succès avec le groupe Malavoi,
poursuit une carrière solo en explorant une voie à la manière d'un crooner caribéen, entre sensualité affichée et défense de sa culture d'origine.
Grand défenseur de la culture et de la langue créole, Ralph Thamar met
cependant un point d'honneur à rester éclectique et chante indifféremment en anglais, espagnol ou portugais.
L'album qui signe le grand retour de Ralph Tamar sur la scène musicale
internationale est "Alma y Corazon", sorti en 2005. Élaboré en étroite
collaboration avec son ami de longue date, le pianiste Mario Canonge,
cet album se tourne vers la Caraïbe hispanophone et notamment vers
les boléros cubains, sans pour autant mettre de côté la couleur caraïbe
francophone. Dans cet album, il reprend avec suavité certains classiques des années 30 ou 50, comme "Siboney" d’Ernesto Lecuona, "Tres
palabras" d’Osvaldo Farres (l’auteur de "Quizas") et "Contigo en la distancia" de Cesar Portillo de La Luz. Mais Ralph Tamar se balade également du côté de Porto Rico, du Brésil, du Mexique, d'Haïti ou de SaintDomingue pour ce tour latino musical, et cela lui va bien.
Cinéma
Rue cases nègres, de Euzhan Palcy réalisé en 1983
Martinique, 1930. Désertée par les adultes partis dans les plantations, la
rue Cases-Nègres appartient aux enfants. Parmi eux, José, qui vit avec sa
grand-mère. À force de travail, cette dernière parvient à le faire entrer à
l'école communale. José obtient ensuite une bourse pour partir à Fort-deFrance, paré contre les injustices.
Euzhan Palcy, née le 13 février 1958 en Martinique, est une réalisatrice
française. Elle est la première réalisatrice noire produite par un studio de
Hollywood (Metro Goldwyn Mayer), la première artiste (homme ou
femme) noire césarisée, la seule femme qui ait dirigé Marlon Brando.
Enfant, dans sa Martinique natale, Euzhan Palcy se passionne pour le cinéma. Sa sensibilité artistique se développe au contact de la réalité martiniquaise et de ses salles obscures. À travers les films américains, elle remarque que les comédiens noirs interprètent toujours les rôles les plus dégradants, les plus ridicules. Cette constante la choque et la révolte même.
C’est en se plongeant dans la lecture de Rue Cases-Nègres, le roman de
Joseph Zobel qui raconte la Martinique des années 1930, que la terrible
condition des Noirs se révèle à elle. À l’âge de 14 ans, la jeune fille fait de
La Rue Cases-Nègres, son livre de chevet. Chacune des pages du roman
évoque en elle des images. À force de lire et de relire son œuvre favorite,
Euzhan se découvre une ambition nouvelle : devenir cinéaste et porter à
l’écran la voix des Noirs que personne ne semble vouloir entendre.
En quelques mois, les héros du roman de Joseph Zobel, le petit José, le
vieux Médouze qu’elle appelle le Christ noir, et Maman Tine, prennent
corps à l’écran. En 1983, Rue Cases-Nègres émeut le public qui découvre
la Martinique an tan lontan et l’existence miséreuse des familles noires
attachées aux plantations de canne. Le succès est immédiat. Le long métrage remporte dix-sept prix internationaux, en France et aux États-Unis.
Voukoum, de François Perlier réalisé en 2012
Voukoum est un mot créole qui évoque le tumulte, le chahut et pour certains la révolte. C’est aussi le nom choisi par les membres du mouvement
culturel implanté depuis le début des années 80 dans le quartier populaire
du "Bas du bourg" à Basse Terre, en Guadeloupe : Mouveman Kiltirel Voukoum.
Les jours de "déboulé", dans la rue, au son des tambours, ils font revivre
les masques et les chants inspirés des cultures africaines en jouant jusqu’à
l’épuisement les rythmes du Gwo Siwo. Au gré du quotidien, des répétitions et des déboulés nocturnes et au travers d’images d’archives des
mouvements sociaux de 2009, le film est un voyage, à la fois politique et
poétique, au cœur du Mouveman Kiltirel Voukoum et de la culture populaire guadeloupéenne...
Prix SACEM 2012 du meilleur documentaire musical
Carnaval tour, Kassav , Note A Bene cop 2005
Carnaval Tour est le nom de la tournée du groupe effectuée en 2005.
L'histoire de Kassav commence en 1979 quand Pierre-Édouard Décimus,
musicien professionnel dans un orchestre de danse depuis les années
1960 décide avec Freddy Marshall, de renouveler et de moderniser la musique. Pour la sortir d'une image folklorique le groupe associe des influences de salsa, de reggae, de son rock de la fin des années 1970, aux
rythmes de la biguine et du merengué. Le groupe Kassav' se forme au fur
et à mesure, avec Jacob Desvarieux (guitare) et Georges Décimus (basse)
qui viennent compléter la formation et enregistrent un premier album
Love and Ka Dance, suivi de Lagué Mwen. L'année suivante, Jocelyne Beroard, Jean-Phillipe Marthély et Jean-Claude Naimro (claviers) rejoignent
le groupe, et font leur début sur le troisième album qui sort en 1981.
Groupe de scène à la discographie fournie, Kassav a fait le tour du monde
pour démontrer qu'il existe une véritable musique de variété antillaise
chantée en créole. Ce renouveau musical est sans doute lié à la reconnaissance accordée de plus en plus aux cultures antillaises et plus généralement caribéennes. Kassav est considéré comme le créateur du style zouk,
genre nouveau pour l'époque.
Les Antilles s’invitent
dans votre assiette
Nous avons testé pour vous :
Le Poulet Antillais
Temps de préparation : 10 mn
Temps de cuisson : 60 mn
Ingrédients pour 4 personnes :
•
1 gros oignon
•
4 cuisses de poulet
•
20g de beurre
•
1/2 ananas
•
Un peu de noix de muscade
•
1/2 citron
Préparation :
Dans une sauteuse, faire revenir dans le beurre le gros oignon haché.
Le faire légèrement dorer, puis incorporer les cuisses de poulet. Laisser
dorer les cuisses, à feu moyen, pour qu’elle prennent une belle couleur
dorée. Puis baisser le feu pour laisser cuire les cuisses à l’intérieur.
Couvrir et laisser mijoter 45mn, en vérifiant toutes les 5 mn.
Ajouter ensuite l’ananas coupé en morceaux, puis cuire 5 mn à feu
doux.
Incorporer la muscade et le jus de citron sur les cuisses, laisser mijoter
10 mn à feu doux.
C’est excellent avec un peu de musique zouk en accompagnement...
Médiathèque Marcel Pagnol
chemin de Riquet 13400 Aubagne
04 42 18 19 90
http://mediatheque.aubagne.fr