L`évolution de la mortalité ..... ..... aux Antilles et en
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L`évolution de la mortalité ..... ..... aux Antilles et en
MINISTERE DE L’EMPLOI, DE LA COHESION SOCIALE ET DU LOGEMENT MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES Préfectures de Guadeloupe, Guyane et Martinique DIRECTIONS DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL DES ANTILLES - GUYANE Service Études & Statistiques Antilles Guyane Échelons Statistiques Régionaux Tel : 0596 39 42 84 / Fax : 0596 39 44 13 L’évolution de la mortalité ..... ..... aux Antilles et en Guyane Évolution de la mortalité par cause et par sexe aux Antilles – Guyane, de 2000 à 2002 Georges PARA, DSDS / SESAG © DSDS Guadeloupe, Guyane, Martinique Marie-Claire PARRIAULT, Insee Guadeloupe © INSEE DIRAG / SR 971 neutraliser cet effet d’âge il faut s’intéresser aux taux de mortalité standardisés. En prenant la structure par âge de la France métropolitaine comme structure de référence, on voit alors que c’est en Guyane que la mortalité est la plus haute (10,6 0/00) et en France métropolitaine qu’elle est la plus basse (9,1 0/00). L’état de santé d’une population se mesure, entre autre, par la mortalité qui y sévit. Sur la période 2000-2002, 6191 personnes sont décédées, chaque année, en moyenne, dans les Départements Français d’Amérique. 55% de ces décès concernaient des hommes. Des taux de mortalité particulièrement élevés en Guyane. Selon les taux bruts de mortalité, on pourrait croire que c’est en France métropolitaine qu’on meurt le plus et en Guyane qu’on meurt le moins. La réalité est en fait tout autre puisque les taux bruts de mortalité sont fortement soumis à la structure par âge de la population. La Guadeloupe, dont les taux standardisés sont plus proches de ceux de Guyane, et la Martinique se situent entre les deux extrêmes. En Guyane la population est très jeune et à l’inverse en France métropolitaine les classes d’âge élevées sont très représentées. Pour 0 Taux bruts de mortalité et taux standardisés sur la période 2000-2002 ( /00) Source : Insee, Inserm, 2000-2002. Guadeloupe Martinique Guyane Métropole Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Taux bruts 7,4 5,7 6,5 7,9 6,2 7,0 5,1 3,2 4,2 9,6 8,6 9,1 Une mortalité prématurée plus importante dans les Départements Français d’Amérique. Parmi les décès survenus dans les Départements Français d’Amérique en 2001, un certain nombre interviennent avant l’âge de 65 ans. Ce sont des décès prématurés. Taux standardisés 9,9 9,4 9,7 9,6 9,0 9,3 10,9 10,1 10,6 9,6 8,6 9,1 32% des décès sont concernés dans les DFA, contre seulement 20% en France métropolitaine. Au niveau départemental, c’est en Guyane que les décès prématurés sont les plus représentés (61%), toutefois il est nécessaire d’être prudent dans la prise en compte de ce chiffre puisque la Guyane a une population très jeune et que l’effet d’âge entre encore en jeu. 1 Plus de décès observés que de décès attendus. d’Amérique est une population jeune comparativement à celle de France métropolitaine. En particulier en Guyane où les moins de 15 ans représentaient 35% de la population en 2001. Aux Antilles, le vieillissement de la population est plus fort, la part des 65 ans et plus y est de plus en plus importante. En 2001, cette tranche de la population représentait 10% de la population totale en Guadeloupe, 12% en Martinique et seulement 4% en Guyane. Le calcul des décès attendus, ceux qu’auraient connus les Départements Français d’Amérique si chaque tranche d’âges avait eu les taux de mortalité de la France métropolitaine, permet de constater que jusqu’à 80 ans les décès observés sont proportionnellement supérieurs à ceux de la France métropolitaine. Au delà de cet âge, ce sont les décès attendus qui sont les plus élevés. Ceci s’explique par le fait que les classes d’âge élevées sont moins représentées dans les Départements Français d’Amérique et si on y applique les taux de mortalité de France métropolitaine, les décès sont moins nombreux. La population des Départements Français Antilles-Guyane décès observés 85-8 9 75-7 9 65-6 9 55-5 9 45-4 9 35-3 9 25-2 9 15-1 9 5-9 <1an 1000 800 600 400 200 0 Décès attendus Répartition des décès observés et attendus aux Départements Français d’Amérique sur la période 2000-2002. Source : Insee, Inserm, 2000-2002. La mortalité en Guyane supérieure à la moyenne de la région. Les indices comparatifs de mortalité montrent que la mortalité dans les Départements Français d’Amérique est supérieure à celle de la France métropolitaine. Cette surmortalité est de l’ordre de 6% pour la région entière. Mais des disparités s’observent également au niveau départemental. En effet la Guyane se démarque largement des deux autres départements avec une surmortalité de l’ordre de 42% par rapport à la France métropolitaine. La Martinique, elle, est au même niveau que la France métropolitaine. Indice comparatifs de mortalité (2000-2002) mortalité générale (France base=100) Indice com paratifs de m ortalité (2000-2002) mortalité prém aturée (France base=100) 200 200 100 100 0 0 Guadeloupe Mar t inique Guyane Ant illesGuyane Guadeloupe Martinique Guyane AntillesGuyane 2 Les DFA se démarquent bien plus sur la mortalité prématurée que sur la mortalité générale. La mortalité prématurée dans les Départements Français d’Amérique est largement supérieure à celle de la France métropolitaine. La Guyane semble bien loin des deux autres départements mais comme évoqué précédemment cette surmortalité s’explique en partie par l’influence de la structure par âge. Aux Antilles, le gain a été moins important qu’en Guyane mais reste assez considérable. La Guadeloupe a gagné 3,6 années d’espérance de vie pour les hommes sur la même période, et 2,5 ans pour les femmes. La Martinique a gagné 2,2 années d’espérance de vie pour les hommes entre 1990 et 2005 et 1,1 ans pour les femmes. Un allongement de l’espérance de vie. L’espérance de vie à la naissance est un indicateur très significatif et représentatif de l’état de santé d’une population. Sur les 15 dernières années, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de manière relativement linéaire aux Antilles et plus irrégulièrement en Guyane. Ainsi, entre 1990 et 2005, le gain le plus important s’est fait en Guyane, + 6,2 ans pour les femmes et + 6,1 ans pour les hommes. En 2005, l’espérance de vie des femmes à la naissance est quasiment la même aux Antilles et en Guyane. Pour les hommes, il subsiste encore un écart de 2 ans avec la Guadeloupe et de plus de 3 ans avec la Martinique. D’une manière générale, l’état de santé dans les Départements Français d’Amérique s’est amélioré même si l’espérance de vie à la naissance reste inférieure à celle de la France métropolitaine (76,8 ans pour les hommes et 83,8 ans pour les femmes en 2005). L’amélioration de cet état de santé se traduit certes par un allongement de la vie et de meilleures conditions de santé à différents âges mais surtout par une baisse significative de la mortalité infantile. Une baisse générale infantile dans les DFA. Esp é r a n c e d e v i e f é m i n i n e de 19 9 0 à 2 0 0 5 de la mortalité A ns 84 82 80 78 76 74 72 70 68 A n né e s Guadeloupe Mar t inique Guyane La mortalité infantile est un excellent indicateur de l’état sanitaire d’un pays ou d’une région. Il est fortement corrélé avec l’espérance de vie à la naissance. Une baisse de la mortalité infantile se traduit souvent par une hausse de l’espérance de vie à la naissance. D’une manière générale, la mortalité infantile a baissé dans la zone. Toutefois cette baisse n’est pas la même pour chaque département. Les décès d’enfants de moins d’un an sont plus fréquents en Guyane mais c’est là aussi que la baisse a été la plus forte. En effet, le taux y est passé de 18‰, en 1990, à 12,2‰, en 2005. Esp érance d e vi e mascul ine d e 19 9 0 à 2 0 0 5 Ans 80 75 70 65 60 Année s Guadeloupe Mar t inique Guyane Malgré cette diminution du taux sur les 15 dernières années, qui traduit une amélioration du système de santé et sa meilleure accessibilité au plus grand nombre, les taux de chaque DFA restent bien au dessus du taux métropolitain (autour de 4‰ actuellement). 3 Taux de mortalité infantile de 1990 à 2005 Pour 1000 25 20 15 10 5 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 0 Années Guadeloupe Les maladies de l’appareil circulatoire à l’origine de beaucoup de décès. Martinique Guyane circulatoire qui représentent 29% du total des décès. Il s’agit principalement de cardiopathies et de maladies cérébrovasculaires. Les tumeurs, tumeurs malignes en large majorité, expliquent, à elles seules, 21% des décès. Les principales causes qui contribuent à la mortalité aux Départements Français d’Amérique ont peu évolué sur la dernière décennie. Viennent ensuite les causes externes de décès (10% du total) qui désignent les accidents de la circulation et les accidents domestiques mais aussi les suicides et les homicides. Sur la période 2000-2002, les causes les plus fréquentes sont les maladies de l’appareil Principales causes de décès aux Antilles-Guyane Maladies infectieuses et parasitaires Causes externes Maladies de l'appareil circulatoire 0 5 10 15 20 25 30 35 % Guadeloupe Entre Guadeloupe et Martinique, il y a peu de différences dans les principales causes de décès. Les divergences tiennent surtout à l’importance des causes externes en Guadeloupe, troisième cause de décès sur l’archipel pour la période 2000-2002, et en particulier des décès par accident (74% des causes externes). Martinique Guyane La Guyane se démarque des Antilles une fois de plus. En effet, les maladies de l’appareil circulatoire expliquent 19% des décès, c’est à dire bien moins que pour les Antilles (30% des décès). Les causes externes de décès, qui désignent pour deux tiers des accidents, sont également très fréquentes en Guyane puisqu’elles sont à l’origine de près de 15% des décès. 4 Les maladies infectieuses et parasitaires, dont une large majorité désigne le VIH, tiennent une place importante en Guyane. C’est la cinquième cause de décès répertoriée dans la région, elle explique 9% des décès de la période. Parmi les principales causes de décès aux Départements Français d’Amérique, certaines contribuent plus à la mortalité prématurée. C’est ce que les Années Potentielles de Vie Perdues permettent de mesurer. Certaines causes de mortalité sont fortement liées à l’âge des personnes, d’autres le sont beaucoup moins et touchent une population relativement jeune, entraînant une mortalité prématurée. Années Potentielles de Vie Perdues (2000-2002). Source : Insee, Inserm, 2000-2002. *Pourcentages d’APVP dues à une cause par rapport au total des APVP toutes causes. Appareil circulatoire Tumeurs Causes externes Causes mal définies Maladies infectieuses et parasitaires Nombre total d'APVP Guadeloupe Rang %* 1 8 2 12 3 36 4 7 8 5 19059 Martinique Rang %* 1 12 2 15 4 28 3 8 9 5 13353 Guyane Rang %* 1 5 3 6 4 22 2 22 5 10 13155 Antilles-Guyane Rang %* 1 9 2 11 3 30 4 11 12 7 45567 5 Les causes externes de décès, auxquelles contribuent largement les accidents (accidents de transports, accidents domestiques), expliquent 30% des décès survenus avant l’âge de 65 ans aux Départements Français d’Amérique. Ce sont les tranches d’âge de 15 à 40 ans qui sont les plus touchées. Ce pourcentage est très élevé en Guadeloupe (36% des APVP) et bien moindre en Guyane (22% des APVP). En revanche, il est intéressant de relever la faible proportion d’APVP liées à des maladies de l’appareil circulatoire et des tumeurs en Guyane (respectivement 5% et 6%). La mortalité prématurée en Guyane est en grande partie imputable aux causes externes, aux maladies infectieuses et parasitaires (et aux causes et symptômes mal définis, même si cette catégorie ne peut faire l’objet d’une étude en soi). La Guyane cumule donc des causes de mortalité propres aux populations vieillissantes des pays industrialisés (maladies cardiovasculaires, tumeurs…) et des causes de surmortalité prématurée spécifiques aux populations jeunes (causes externes, pathologies infectieuses, etc…). Une évolution générale de la mortalité mais en décalage entre Guyane et Antilles. L’évolution des taux de mortalité infantile et de l’espérance de vie démontre une amélioration des conditions sanitaires et des conditions d’accès aux soins dans les DFA au cours des 15 dernières années. Au 1er janvier 2000, on dénombre respectivement 109 et 118 généralistes pour 100.000 habitants en Guadeloupe et Martinique, contre 95 en Guyane. On dénombre encore 90 et 94 spécialistes pour 100.000 habitants en Guadeloupe et en Martinique, 64 seulement pour la Guyane. Les écarts avec la France métropolitaine sont plus importants encore (162 généralistes pour 100.000, 170 spécialistes pour 100000)1. Au niveau de la densité des équipements, les écarts entre Antilles et Guyane se retrouvent. Au 1er janvier 2000, on comptait 2,12 lits installés en médecine pour 1.000 habitants en Guadeloupe, 1,33 lits en chirurgie. Pour la Martinique, on compte 2,73 lits installés pour 1.000 personnes en médecine et 1,56 en chirurgie. En Guyane, les taux sont moindres puisqu’on ne dispose que de 1,92 lits installés en médecine pour 1.000 habitants et de seulement 1,16 lits pour la chirurgie2. Pour aller plus loin… G. Para, Démographie médicale aux Antilles et en Guyane : recherche docteurs désespérément, Info Santé n°13, décembre 2004. P. Bazely, C. Catteau, État de santé, offre de soins dans les départements d’Outre-mer, DREES, Document de travail, n°14, juin 2001. www.martinique.sante.gouv.fr www.insee.fr Toutefois, ces conditions restent encore loin de celles de France métropolitaine. La mortalité dans les Départements Français d’Amérique a connu ces dernières années un recul notable, mais reste supérieure à celle de France métropolitaine. En Guyane, la progression des indices de mortalité (hausse de l’espérance de vie et baisse de la mortalité infantile) a été remarquable et plus récente qu’en Guadeloupe et en Martinique, sans toutefois rattraper les niveaux antillais. En Guyane se font ressentir les difficultés d’accès aux soins et à la prévention pour une partie importante de la population. A travers plusieurs indicateurs il apparaît clairement que la Guyane est moins bien pourvue que les Antilles notamment au niveau de la densité des professionnels médicaux. 1 Source : DREES, fichiers ADELI des DASS. In P. Bazely et C. Catteau, Etat de santé, offre de soins dans les départements d’Outre-mer, DREES, Document de travail, n°14, juin 2001. 2 Source : DREES enquête SAE 99, taux d’équipements établis avec les populations du RP 99. In P. Bazely et C. Catteau, Etat de santé, offre de soins dans les départements d’Outre-mer, DREES, Document de travail, n°14, juin 2001. 6 Évolution des principales causes de décès par région, de 1990 à 2005 Maladie Infe ctieuses & Parasitaires dont SIDA Nombre 150 Guadeloupe 100 Martinique 50 Guyane 0 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 années Tum eurs Nombre 800 600 Guadeloupe 400 Martinique 200 Guyane 0 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 années Causes extérieures et Traumatismes 400 Guadeloupe 200 Martinique Guyane 100 0 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 années Maladies de l'Appareil Circulatoire Nombre Nombre 300 1000 800 600 400 200 0 Guadeloupe Martinique Guyane 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 années 7 Quelques définitions pour comprendre et interpréter les indicateurs utilisés dans l’étude : Taux brut de mortalité : nombre de décès pour 1.000 habitants une année donnée. Ce taux ne permet pas de faire des comparaisons dans le temps ou dans l’espace. Pour cela il faut calculer des taux standardisés. Taux standardisés de mortalité : Ils indiquent ce que serait le taux de mortalité dans chacune des régions, si la population de chaque DFA avait la même structure par âge que la population métropolitaine. Les effets d’âge dus aux différences de structures par âge sont alors éliminés. Mortalité prématurée : Ensemble de décès survenus avant l’âge de 65 ans. Décès attendus : Nombre de décès que l’on aurait eu si chaque tranche d’âge avait eu des taux de mortalité identiques aux taux nationaux. Indice comparatif de mortalité : Rapport en pourcentage du nombre de décès observés au nombre de décès attendus. Taux de mortalité infantile : Nombre de décès d’enfants de moins d’un an de l’année N pour 1.000 enfants nés vivants de l’année N. Années Potentielles de Vie Perdues (APVP) : Nombre d’années non vécues par les sujets morts avant 65 ans. C’est un indicateur plus fin que le taux de mortalité par cause qui donne la même valeur à un décès survenu à 15 ans qu’à celui survenu à 80 ans. Espérance de vie : Moyenne des âges au moment du décès d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’époque considérée. C’est un indice synthétique indépendant de la structure par âge et par sexe. Les données utilisées dans l’étude proviennent de : - L’INSERM pour les causes de décès 2000-2002. - L’INSEE pour les données sur la population 8