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Visite Présidentielle Le Président HOLLANDE dit la vérité aux Comoriens Par Nassufdine MOHAMED Président de COMADEP Le Président de COMADEP, M. Nassufdine MOHAMED, a accepté de nous accorder pour la 2ème fois une interview en l'espace d'un mois. Une première fois, avant la visite dans l'océan indien et en particulier à Mayotte du Président de la République, M. François HOLLANDE et, cette fois ci, juste après son retour à Paris afin de recueillir les impressions de ce militant socialiste sur le voyage présidentiel et la tenue du IVème sommet de la COI aux Comores où pour la 1ère fois, des parlementaires mahorais, le député Ibrahim ABOUBACAR et le sénateur Thani MOHAMED SOILIHI, avaient composé la délégation française. Prochainement, M. MOHAMED Nassufdine conduira une délégation des associations mahoraises qui sera reçue à l’Élysée, alors nous avons voulu le point de vue que ce fervent défenseur de la départementalisation et de la Rupéïsation de Mayotte compte mettre en avant à l’occasion de cette rencontre. Il a également souligné le comportement méprisant des autorités comoriennes à l'égard des Mahorais. M. Nassufdine MOHAMED - Président de COMADEP SM BLOG : M. le Président, comment vous-sentez vous ? NM : Bien, d’autant plus que je suis satisfait de la visite du Président de la République à Mayotte, où il a su tenir des propos très rassurant et encourageant sur l’avenir du territoire, même si les Mahorais s’attendaient à plus d’annonces sur l’amélioration de leur vie au quotidien. En revanche, je déplore un manquement inélégant dans l’organisation sur place à Mayotte, la courtoisie républicaine nous aurait tous grandi si l’hôte de marque du Président du CG avait accordé à ce dernier un temps de parole à Démbéni afin qu’il puisse s’adresser aux forces vives du territoire et aux autorités. Par ailleurs, nous aurions apprécié que le Président de la République intègre dans la délégation se rendant aux Comores un représentant du CG976 en plus des parlementaires. Mais bon ce n’est qu’une péripétie. SM BLOG : Je sens que vous êtes un peu déçu ? NM : Que je suis déçu? Non pas pour si peu, au contraire, j'espère tout simplement que ce gouvernement n'oublie pas et ne retarde pas de mettre un vrai plan de développement pour Mayotte. Souvenez-vous avec l'UMP, le pacte de la départementalisation qu'on nous a imposé à l'époque. Il était écrit noir sur blanc que les Mahorais devraient attendre 25 ans, soit en 2036 pour rattraper leur retard tant institutionnel que structurel et être alignés au même niveau qu'aux autres départements. J'espère que les Mahorais n'ont pas déjà oublié celà. Avec le Président HOLLANDE, force est de constater que son bilan est positif pour Mayotte, jeune département où tout ou presque est à faire. Je rappelle qu'il n’a que 2 ans de mandats à la tête du pays. Les annonces faites à la population au cours de cette visite augurent un bon rythme du rattrapage social. Il a annoncé : – l’alignement du smic mahorais à celui de la métropole – l'alignement de l'indemnité de rentrée scolaire à celui de la métropole Et je rappelle que : – l’indexation des salaires des fonctionnaires est actée durant 5 ans, – l'accord sur le rattrapage des retraites est signé là où tout le monde reconnaît les préjudices ou injustices que subissent nos parents et grands parents qui ont travaillé durant toute leur vie – l’instauration de la carte vitale est en cours, ce qui va permettre aux Mahorais d'obtenir leurs cartes de sécurité sociale qui est un outil primordial pour chaque Français dans la République; surtout lorsque nous connaissons combien les Mahorais voyagent. Les Mahorais de Métropole savent combien cela nous facilite la vie lorsque nous recevons nos parents et grands parents. – les minima sociaux concernant les personnes âgées ont été doublé – l’accélération du programme d’intégration des fonctionnaires se déroule correctement et n'attend pas 2036 pour boucler ce dossier et d’autres mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat des Mahorais ont été pris. – Enfin, le Président de la République a voulu associer l’ensemble de la population à une réflexion sur le développement de l’île en leur demandant de réfléchir et préparer Mayotte de 2015. C’est là, à mon sens, une formidable marque de considération de la part de l’exécutif, aux Mahorais d’optimiser cette opportunité qu’on leur offre. Seulement, j'aimerais bien que ça soit le CG976 qui pilote le document et non le Préfet de Mayotte. Car l’État ne peut pas régler, à lui tout seul, tous les problèmes que rencontrent Mayotte et les Mahorais dans cette marche vers leur développement. C’est ensemble, c’est à dire État, élus et acteurs économiques que les projets doivent se concevoir. Plutôt que de rester là, les bras croisés à suivre « le mouvement » et à se créer des problèmes dans des secteurs d’activités créateurs d’emploi tel que le bâtiment, avec la SIM notamment, au risque d’asphyxier l’économie de l’île, les élus mahorais, tous au tant qu’ils sont, de quelle que couleur politique que ce soit, gagneraient à se prendre en main, à se responsabiliser afin de répondre aux nombreuses attentes de la population. A mon avis l’heure n’est pas à celui qui se montrera le plus proche de Monsieur HOLLANDE Président, comme on a pu le remarquer, cela n’intéresse pas le Mahorais qui rencontre des difficultés diverses et variées dans sa vie au quotidien, mais à la mobilisation pour des actions concrètes au profit de l’intérêt commun. Mais le message le plus important du Président de la République durant ce voyage dans la zone sud de l’océan indien reste quand même ce message sans ambiguïté de l'Etat, car le fait de dire à ses paires, rassemblés à Moroni, à l’occasion du IV sommet de la COI que la question de Mayotte française n’est pas négociable. Le monde entier n’a pas manqué de noter la détermination française sur cette question et les Mahorais avec leurs amis et sympathisant ont apprécié. Il est vrai que l'UMP a initié l'intégration des fonctionnaires, a parlé de rattrapage social, mais il s'agit du minimum, car attendre 25 ans, soit en 2036, je pense que beaucoup n'auront pas eu la chance de voir ces réalisations. Je dis aujourd'hui que l'alternance a permis d’accélérer les choses à Mayotte. Je pense que maintenant, personne ne peut freiner la machine qui s'est bien emballée. Dire aux Mahorais d'attendre jusqu'en 2036 était une erreur et une injustice. Nous avons peut-être pensé que la départementalisation allait régler très vite nos problèmes, oubliant que nos élus ont d'énormes responsabilités aujourd'hui. «Comme a dit dans une interview le député Aboubacar, la départementalisation de la terre est acquise, il est désormais urgent de passer à la départementalisation des hommes». Ne pas donner au Président du Conseil Général de Mayotte exprimer les doléances et les difficultés de Mayotte et des Mahorais est un manque de courtoisie républicaine. Je sais qu'il n'est pas socialiste, mais ce n'est pas une raison de l'écarter. Il s'agit d'une courtoisie républicaine qui nous aurait tous grandi dans ces moments forts de l'histoire de Mayotte; l'union est primordiale. Moi même, je ne partage pas du tout la politique du Président du CG976, au contraire, à plusieurs reprises, nous avons eu à travailler ensembles et je peux vous dire que le CG de Pamandzi se comporte exactement de la même façon. J'ai remarqué qu'en tant que Président du CG976, il estime et peut-être je me trompe, ne pas avoir besoin des gens comme nous, le monde associatif. Une bizarrerie incompréhensible pour ma part pour quelqu'un qui vient justement du monde associatif. Oui, une dose de courtoisie républicaine nous valorise et nous grandit. SM BLOG : Pouvez-vous nous donner un exemple sur les accusations à l'endroit du président du CG976? NM : Cela n'a pas d'importance, des exemples il y en a plein. Mais, si vous voulez, il y a un an de ça, le Conseil Général de Mayotte a organisé les assises de l'éducation à la Cité Universitaire à Paris dans le 14ème arrondissement. Ses services ont appelé à l'aide nos associations alors que beaucoup refusaient d'y participer. Nous avons tout fait pour être nombreux, car on recevait le ministre de la réussite scolaire, aujourd'hui ministre des Outre-mer. Sauf que les associations qui souvent sont au premier rang pour aider nos élèves n'ont pas eu 1mn pour s'exprimer. Et à ce jour, aucun responsable associatif n'a eu au moins un appel de remerciement de la part du Président du CG976 mais bon... passons. SM BLOG : Vous allez être reçu à l'Elysée, pouvez-vous nous dire pourquoi? NM : Il s'agit déjà d'une visite de courtoisie. Cela montre que le Président de la République est à l'écoute. Cette visite est aussi l'occasion pour nos associations de présenter nos doléances au plus haut sommet de l’État. Cela permet aussi de parler du voyage de M. HOLLANDE dans l'océan indien. Cependant, n'oubliez pas que nous ne sommes pas des élus politiques: nous sommes des responsables associatifs et je tiens à le préciser, nous ne sommes qu'une association comme il en existe plus d'un million dans notre pays. Nous avons un Conseiller du Président à l'écoute des ultramarins, qui connaît bien l'Outre mer, sur qui nous pouvons nous appuyer; à nous de faire le nécessaire. SM BLOG : En deux mots monsieur le Président, suite à l’élection de Miss Mayotte, nous avons vu une polémique sur la toile, que dites vous sur ce sujet ? NM : Tout d'abord je tiens à féliciter toutes les candidates. Elles étaient toutes très belles, moi même j'avais du mal à les partager. Et je tiens à féliciter particulièrement Mlle Ludy LANGLADE notre Miss Mayotte. Je suis content pour elle et lui souhaite des bonnes choses. Je souhaite qu'elle succède à Flora COQUEREL. Ça serait une première pour Mayotte et ça serait génial. D'ailleurs, je lance un appel dès maintenant à tous les Mahorais, à tous les amis et sympathisants de Mayotte à soutenir notre Miss le jour de l'élection de Miss France. Mais au-delà de ça, son élection montre combien la société mahoraise est mûre sur ces sujets de société ; la preuve, elle accepte tout le monde. Et j'en profite ici pour lancer une invitation à notre Miss Mayotte de venir rencontrer les Mahorais à Paris lors de son passage dans la capitale. Vous savez, je fais parti des « fans club » de Miss Mayotte, cette année, c 'est Mlle Ludy LANGLADE. Je suis donc un de ses fans. Comprenez ce que signifie également son élection. Elle le dit elle-même, qu'elle se sent aujourd'hui mahoraise, qu'elle est Mahoraise. Et je vois qu'elle est bien intégrée. Pour le reste, elle apprendra. Dès l'instant où les gens qui arrivent à Mayotte respectent les Mahorais, il n'y a jamais eu de problèmes. Ceux qui connaissent des problèmes, sont ceux qui ne respectent rien, qui cassent tout et qui insultent les Mahorais... etc. Contrairement à ce que l'on peut lire ici et là dans les médias ou dans des rapports de certaines associations nationales, le Mahorais n'est pas raciste, au contraire, il est même trop gentil, accueillant et respectueux; il accepte et intègre tout le monde. Souvenez-vous, nous sommes les premiers, je dirai même les seuls à avoir élu durant 16 ans un député originaire d'un autre DOM. Il s'agit de Monsieur HENRY Jean-Baptiste. SM BLOG : que dites-vous de la visite du Président de la République aux Comores ? NM : Vous savez, il y a beaucoup de choses à dire en premier ma satisfaction des réponses de Président HOLLANDE aux Comoriens sur l'immigration et sur Mayotte. Par Contre, je constate en premier l'hypocrisie, la haine, le mépris et surtout la jalousie de la classe politique comorienne et de certains intellectuels envers les Mahorais. Des politiciens irresponsables soutenus par certains intellectuels comoriens qui pensent être plus intelligents. En fait, les Comoriens se croient toujours aux siècles derniers où ils considéraient les Mahorais comme des sous-hommes, des sous-Comoriens, des ivrognes et mangeurs des hérissons comme l'avait dit leur prince. Je constate que Mayotte est le pare-feu idéal des politiciens et certains intellectuels comoriens. En fait Mayotte permet de dissimuler l'incapacité des politiciens comoriens à offrir à leur peuple les moyens de vivre décemment. Et cela me révolte. Écoutez, pendant toute la période des vacances de cet été jusqu'à maintenant que je vous parle, la population comorienne vit dans le noir total. Ils ne connaissent que des coupures d’électricité et des coupures d'eau. Le b-à-ba de la vie que l’État comorien ne peut offrir à ses citoyens, qu'ils soient de la Grande-Comores, d'Anjouan ou de Moheli. Et les dirigeants osent déclarer (je dis bien déclarer et non réclamer) que Mayotte est Comorienne. Qu'ils s'occupent déjà de ceux qui n'ont pas fui le pays pour leur donner des moyens décents de vivre avant de chercher d'autres charges qu'ils sont incapables d'assumer. Cette visite m'a permis de constater une réalité aux Comores. C'est de voir, des dirigeants d'un pays complètement coupés de leur peuple, loin des préoccupations et des attentes de leurs citoyens. Pour justifier mes déclarations, le pouvoir central ne veut pas que l'île autonome de Moheli signe une convention de coopération régionale avec le Conseil Général de Mayotte parce que cela profitera à la population mohelienne. SM BLOG : On sent la colère ? MN : Euuh, plutôt une irritation. Mais commençons par la haine et le mépris de ces dirigeants comoriens envers les Mahorais; lorsque le Président IKILILOU et son ministre des Affaires Étrangères ou le MIREX pour les Comoriens, osent dire partout avant la réunion du COI qu'aucun Mahorais ne sera dans la délégation française, qu'aucun Mahorais n'accompagnera le Président HOLLANDE comme s'il nous faut leur permission pour intégrer notre délégation, il s'agit de mépris et de condescendance. Pour pousser leur dédain à l'extrême, à la date d'aujourd'hui, ces mêmes personnes continuent à nier la présence dans la délégation française de 2 parlementaires mahorais. Comment les Comoriens osent-ils dire que nous sommes des frères, des amis ou des voisins et que nous devons vivre ensembles dans leur même administration avec tout le mépris à notre égard ? Ils estiment qu'il faut discuter qu'avec la France et jamais avec les Mahorais comme si dans cette histoire de Mayotte, les Mahorais n'existent pas ou n'ont rien à dire oubliant que c'est nous qui avons choisi démocratiquement notre destin dans la France. A partir de maintenant, je pense qu'il ne faut plus que les Mahorais se laissent faire, car les Comoriens ne changeront jamais. Ayant placé Mayotte comme une question centrale, alors que deux parlementaires mahorais étaient chez eux, personne n'a cru bon d'aller les voir pour amorcer un dialogue. Je dis d'ailleurs ici, TANT MIEUX. Je me réjouis de cette visite présidentielle aux Comores, car j'ai vu le Président HOLLANDE constant, ferme et direct. Il connaît parfaitement la réalité de la région. Il s'est adressé aux Comoriens aux Comores pour leur dire que Mayotte est un département français. Et pour s'y rendre, il faut un VISA. C'est clair et net. Quant à la Commission de l'Océan Indien, il s'agit d'un machin qui permet aux responsables comoriens, d'exprimer et de montrer au monde entier leur haine envers les Mahorais comme ils le font à l'ONU et à l'UA. Sinon, qu'est ce qui les conduit à refuser systématiquement la participation des Mahorais à la COI et aux jeux des îles. Si ce n'est pour ne pas s'asseoir sur la même table avec des sous-hommes comme ils l'ont toujours dit. Sauf que le premier contributeur de la COI est aujourd'hui l'Union Européenne, donc la France. Et nous ne pouvons pas accepter qu'une catégorie de contributeurs ne participe pas aux travaux de cet organisme. Sinon, comment expliquer un pays qui n'est pas en guerre, pas de dictature, qui n'est pas frappé d'une famine, qu'aucune catastrophe naturelle, maladie contagieuse ne s'est abattue, un pays dont tous les jours les dirigeants reçoivent des aides du monde entier qui ne profitent jamais aux habitants, un pays qui a choisi librement son destin, comment les politiciens peuvent-ils dormir tranquillement alors que tous les jours, les citoyens de ce pays mettent leur vie en danger en fuyant massivement leur terre natale. Et si vous discutez avec ceux restés au pays, ils ne rêvent que d'une chose, partir, aller à Mayotte ou ailleurs faire leur vie, loin de leur pays. La réponse est simple. Ni le Président, ni ses ministres, ni même certains intellectuels ne pensent apporter une réponse à leurs citoyens. La preuve, au sommet de la COI, les 5 chefs d’États et de gouvernement ont pris des décisions importantes pour la région : – l'autosuffisance alimentaire, dont Madagascar sera le grenier – la sécurité maritime et la stabilité régionale dans cette zone en proie à la piraterie – le développement des infrastructures dont la connectivité internet, le transport aérien pour faciliter les échanges – la libre circulation des biens et des personnes, – l'exploitation de zone maritime pour le développement de nos îles Mais après la réunion, chacun peut constater que toutes les interviews des dirigeants et des intellectuels comoriens dont les journalistes n'ont qu'une idée, la suppression du VISA, car Mayotte est une terre comorienne. Au lieu d'appuyer les propositions faites par les membres du COI, les autorités comoriennes ne vendent que du vent à leurs citoyens. La suppression du VISA et une intégration de Mayotte dans l’État comorien, comme s'il suffit de crier partout pour que cela se réalise. Comment peuvent-ils mettre de côté toutes ces propositions et oser expliquer aux Comoriens que seul le retour de Mayotte permettra de sortir le pays de la crise sempiternelle. Il faut peut-être leur rappeler que Mayotte est toujours dans sa zone géographique, toujours dans le canal de Mozambique. Font-ils semblant d'ignorer que Mayotte n'a pas des ressources, n'a pas développé une économie pour faire vivre l'Union des Comores (UC). Mayotte n'enrichira pas l'UC. Nos voisins resteront toujours les Comoriens, les Malgaches, les Tanzaniens, les Seychellois, les Mauriciens...etc. Les Malgaches ont compris cela depuis longtemps et travaillent avec Mayotte pour développer l'économie régionale. Les Comoriens continuent à raisonner sur Mayotte comme s'il s'agit d'une marchandise, comme si les Mahorais n'existent pas et donc comme s'ils n'ont rien à dire. Or, vu les défies de la population comorienne attend tous, il est temps que les responsables se mettent au travail et cherchent à développer l'économie de la région, SM BLOG : M. le Président, dans 2 ans, il y aura les élections présidentielles aux Comores, normalement, avec la tournante, c'est un Mahorais qui doit diriger ce pays, cela vous satisfait? NM : Alors là, je m'en fous. Je crois avoir déjà répondu à cette question. Si un Mahorais veut présider les Comores, c'est son droit et cela prouvera que les Comoriens ne font plus confiance aux femmes et aux hommes politiques de leur pays, c'est tout. D'ailleurs on dira un Comorien d'origines mahoraises. Ils vont éssayer un Mahorais demain, et si ça ne marche toujours pas, ils importeront un Réunionnais, ensuite un Mauricien...etc, pourquoi pas! Mais je vous jure que les Comoriens ne laisseront jamais cette place à un Mahorais. Déjà ils sont au moins 3 pour une place, et ils se détestent tellement qu'un Mahorais qui ose s'introduire va risquer sa vie pour rien. Mais dans un tel désespoir, je comprends que les Comoriens aient besoin d'importer un Président originaire de Mayotte, car ils doivent se dire pourquoi pas! A Mayotte, les choses ont l'air de bien fonctionner, alors après avoir essayé un Grand-Comorien, un Anjouanais et un Mohelien, essayons cette fois-ci un Mahorais. Les Comoriens n'ont plus rien à perdre. Ils doivent être dans une situation telle, que leur proposer un inconnu sera bien accepté. Mais pour moi, le Mahorais qui ira à la Présidence des Comores, sera un Comorien, c'est tout. Un Comorien d'origines mahoraises, mais un Comorien comme il existe des Français d'origines comoriennes. Seulement, croyez-vous qu'un jeune Mahorais qui sait qu'aujourd'hui qu'à cause des Comoriens, il ne peut pas participer par exemple aux jeux des îles, et nos responsables politiques ne peuvent pas participer à la COI à cause d'un refus catégorique des Comoriens, croyez-vous que nous sommes prêts à aller un jour avec eux? JAMAIS, car les Comoriens nous montrent déjà ce qu'ils feront de nous et on n'a pas besoin d'être politologue, ou spécialiste pour comprendre cela. SM BLOG : Depuis la tournante, parmi les 3 présidents, lequel préférez-vous ? NM : Mais ils sont tous pareils. Ils sont tous sorti de la même moule. Ils sont candidats dans un pays qui ne produit rien, qui n'offre rien à son peuple si ce n'est la haine. Aux élections, tout le monde est candidat, chacun promet tout aux Comoriens comme s'il allait diriger la banque mondiale. Ensuite, constatant l'impossibilité de réaliser les promesses une fois élu, chaque président se tourne vers la question de Mayotte. Pour eux il s'agit d'une question qui ne coûte rien et qui a le soutien de certains intellectuels comoriens et non du peuple. Ensuite, c'est le chantage permanent des Comoriens à la France. Alors que les Comoriens dans l'ensemble, souhaiteraient le retour de leur pays dans la France comme l'avaient fait les Anjouanais en 1997. Je vous fais une confidence, si la question de retour des Comores dans la France pouvait être posée aux peuples comoriens avec les résultats île par île, je parie qu'il aurait une majorité importante qui voteraient OUI à la question. J'espère juste qu'un jour, nous aurons des interlocuteurs responsables, respectables et respectueux qui accepteront de mettre de côté ce différent entre les Comoriens et nous, et travailler ensemble pour le développement économique de l’archipel. Pour moi, n'importe quel Président des Comores, ça ne change rien pour Mayotte et les Mahorais. Mayotte attend avec impatience le changement de statut de la COI pour pouvoir intégrer cette commission et participer à la vie socio-économique, culturelle et sportive dans cette région. Il est temps d'arrêter de penser que nos voisins Comoriens accepteront voir Mayotte se développer. Il est là leur problème. SM BLOG : Une dernière question, Vous avez débattu dans les médias ici en métropole avec des responsables associatifs comoriens, vous ne pensez pas qu'il faut commencer à discuter avec les associations comoriennes ? MN : C'est vrai, mais ça ne changera rien, car lorsque vous discutez en off, ils vous disent tous, heureusement que Mayotte est resté française. Grâce à vous, beaucoup de Comoriens se font soigner à Mayotte, vont à l'école à Mayotte, travaillent à Mayotte, et envoient de l'argent aux Comores...etc. Et dès qu'il y a un média, nous avons droit à un discours contraire. Ou bien lorsqu'il y a des élections aux Comores, alors, c'est la course aux insultes, on dirait que c'est celui qui dira les mots les plus durs, voir les plus insultants qui devient ministre ou Président. Ils ont une telle haine, un tel mépris, une telle jalousie que je ne crois pas à un changement de leur part. Ils oublient que depuis ma génération, c'est à dire la génération de l'indépendance des Comores, il n'existe plus des relations entre la jeunesse mahoraise et la jeunesse comorienne. Oui, les Mahorais de moins de 40 ans ne regardent jamais ce qui se passe aux Comores. Aucun n'a des amis de l'autre côté. Ils ne se croisent jamais dans des bancs d'école comme cela pouvait se faire il y 50 ans. Le seul endroit où l'occasion de se rencontrer, de faire connaissance peut se faire, c'est dans les échanges et les jeux des îles. Mais le refus des Comoriens de laisser les Mahorais participer librement aux jeux des îles ne fait que provoquer un rejet et nous amènent à se tourner encore davantage vers la métropole et la Réunion. Aujourd'hui, dans la région, les Mahorais se sentent et se rapprochent de plus en plus des Malgaches, déjà que la moitié des Mahorais parlent malgache et les Comoriens continuent à s'éloigner de plus en plus de nous. Si j'étais électeur comorien, je refuserai de voter tout candidat binational pour une simple raison. Il s'agit de ces politiciens qui viennent prendre des postes ministériels alors qu'ils vivent dans l’opulence en occident, mais retournent aux Comores le temps de s'enrichir rapidement, ensuite abandonner les Comores et les Comoriens dans leur misère. Je dirais qu'ils reviennent piller le pays et rentrent tranquillement poursuivre leur vie en France. Alors je dis simplement à la classe politique comorienne, «RESSAISISSEZ-VOUS ET RESPECTEZ NOTRE CHOIX». Agissons ensembles pour le développement de cet archipel, car Mayotte ne peut pas supporter tout le monde et les Comores ne peuvent pas laisser sa jeunesse fuir ce territoire pour un monde meilleur ailleurs au risque de leur vie.