Paul Verlaine, Fêtes galantes - Site des Lettres Académie de Rouen

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Paul Verlaine, Fêtes galantes - Site des Lettres Académie de Rouen
Paul Verlaine, Fêtes galantes
PISTES DE LECTURE : « Les Ingénus » ; « Cortège » ; « Les Coquillages »
LES INGÉNUS:
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Comparaison avec « L'Allée » pour le rapport entre le corps féminin et le vêtement, et
pour le rapport entre ce qui est caché et ce que l'on veut montrer.
Analyse de l'intertextualité avec « A une Passante » de Baudelaire (publication des Fleurs
du Mal en 1857): jupes, jambe, fulgurance, éclair et nuit, jeu des regards, « folie », regard
rétrospectif final...
Analyse de la personnification des talons, principe de dévoilement, dans leur lutte contre
les jupes, principe de recouvrement, à travers le jeu du masculin contre le féminin (du
« dard » contre le « col »). Comparaison entre le dard sous les branches, les talons sous les
jupes et les bras sous le soir tombant.
Analyse de la dématérialisation progressive des contacts (corps / vêtements > éclairs /
insectes > mots / âme).
Analyse du choix des pluriels, indice de la sophistication propre au libertinage amoureux.
Analyse du rapport entre le pluriel et le singulier dans Les Fêtes galantes.
Un poème qui se situe constamment dans l'entre-deux:
1. entre corps et vêtement
2. entre humain et animal
3. entre contact et distance
4. entre jour et nuit, été et hiver
5. entre masculin et féminin (cf col / cou), avec la revanche finale des femmes
dont les mots, sortes de dards, font vibrer l'âme des hommes, qui se
féminisent en devenant le réceptacle de mots faussement innocents.
CORTÈGE:
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Analyse de la correspondance entre la structure syntaxique (une seule phrase de 20 vers)
et la longueur du cortège ou de la lourde robe. Dans la même optique (un poème
« performatif »), analyse de la place du pronom « elle », entouré comme la femme ellemême.
Un poème constamment antithétique (devant / derrière, voir / ne rien voir, lourd / léger,
négligence / art, luxe humain / animalité, noir et rouge / blancheur).
Analyse de l'art de la séduction: tout cacher (jambes, bras, mains) sauf l'essentiel (la gorge
blanche opulente). L'art du paraître à travers le corps et l'esprit: faire semblant de ne pas
voir le désir qu'elle fait pourtant tout pour éveiller, en montant un escalier polysémique...
LES COQUILLAGES:
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Un double principe de construction:
1. vertical / métonymique: grottes > coquillages: deux formes creuses
emboîtées, deux espaces féminins
2. horizontal / métaphorique: chaque coquillage renvoie explicitement à une
caractéristique physique ou morale de la femme, sauf le dernier, qui trouble le
plus mais reste dans l'implicite, sa connotation s'éclairant en l'interprétant à la
manière du Cantique des Cantiques et en prenant au sérieux le vers 2...!
Une progression de l'immatériel vers le matériel (« âmes » > « coeurs » > « langueurs »>
« pâleurs » > « oreille » > « nuque »), à l'inverse des « Ingénus »; progression renforcée par
le jeu sur l'homonymie (« grâce » > « grasse »). Un poème qui devient de plus en plus
sensible et corporel, jusqu'à la chute, charnelle mais purement allusive...
Analyse comparée de la fonction des grottes et coquillages dans l'art des jardins rococo et
dans l'art d'aimer.
Texte édité par des professeurs de l’Académie de Rouen - http://lettres.ac-rouen.fr/verlaine/index.htm

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