d - Colorado Groupe
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SOMMAIRE 1. Introduction 2. Etat des lieux 3. L’avis des experts 4. Les 7 questions à se poser avant de choisir l’outsourcing 5. Tour d’horizon des approches existantes 6. En pratique : benchmark, ciblage et formation 7. Sources et A Propos 2 1 INTRODUCTION Avant d’être un enjeu, la relation client est un métier. Elle ne s’improvise pas. Toutes les entreprises s’en aperçoivent tôt ou tard, elle constitue un investissement clé sans lequel aucune croissance durable n’est envisageable. gérer ses contacts digitaux en interne demande des efforts disproportionnés... Pour porter ce projet et ses nouvelles dimensions liées à l’avénement du digital, les entreprises ont deux options : développer ces nouvelles compétences en interne ou faire appel à un prestataire. Généralement, deux motivations sont à l’origine de l’externalisation : baisser ses coûts et mutualiser la gestion de ses flux, ou confier des prestations que vous avez du mal à gérer vous-même, comme les interactions soirs ou week-end, l’afflux important de contacts en cas de dysfonctionnement, de saisonnalité ou d’événement particulier. Alors, externaliser ou pas ? Depuis toujours, la question divise et aucune réponse ne peut être apportée de manière catégorique. Chaque approche présente des avantages. Dans certaines situations, l’outsourcing n’est pas même envisageable. Pour d’autres cas de figure, Ce livre blanc n’a pas vocation à favoriser l’une ou l’autre démarche, il a l’ambition d’accompagner les entreprises dans leur questionnement et de partager l’expertise que les experts d’iAdvize ont acquises au contact de plus de 1000 clients. 3 2 ETAT DES LIEUX L’édition 2014 du baromètre de l’Agora des directeurs de la relation client se penche sur les modèles d’externalisation choisis par les entreprises. Sur 440 responsables français interrogés, 57% ont opté pour un service client internalisé. Parmi les 38% qui externalisent, un tiers des entreprises fait appel à un seul outsourcer, un tiers à deux ou trois prestataires, le dernier tiers à plus de trois sociétés. L’externalisation est partielle pour 34% des entreprises, 4% confient ainsi la totalité de leurs flux à leurs prestataires. Concernant les approches, 32% des sociétés qui font appel à un outsourcer ont opté pour l’offshore, mais la moitié ne confie pas plus de 25% de leurs flux. Si la maîtrise des coûts reste un critère primordial, l’étude montre que les responsables de la relation client place la qualité au centre de leurs attentes auprès des prestataires. Attentifs aux critères classiques - clarté, rapidité, pertinence -, la capacité de l’outsourcer à conclure commercialement, à fidéliser ou à retenir les clients est en première ligne. 38% des entreprises font appel à un ou plusieurs prestataires pour gérer leur relation client *Agora des Directeurs de la RC 2014 4 63% des entreprises mettent moins d’un an pour réaliser leur projet Publié en janvier 2011, l’observatoire Cegos sur «Les stratégies d’externalisation des entreprises françaises» permet de comprendre les problématiques et les craintes vécues par les entreprises. Ainsi pour mener à bien leur projet d’outsourcing, 32% des entreprises estiment que 3 à 6 mois ont été nécessaires, 31% entre 6 mois et 1 an. Quant aux enjeux, voici les cinq challenges les plus cités : Identifier le meilleur prestataire 67% Contrôler la qualité de la prestation 66% Évaluer le coût global (acquisition, mise en œuvre, pilotage, etc.) 46% Maintenir la qualité de service 40% Convaincre en interne des bénéfices du projet 40% Parmi les premières craintes identifiées, les entreprises citent d’abord l’insatisfaction des clients, la dépendance vis-à-vis du prestataire et la dérive des coûts ou encore le manque de réactivité et de flexibilité du prestataire. La première raison qui motive les entreprises qui réinternalisent la prestation est la dégradation de la qualité. 5 La téléphonie, premier secteur à externaliser sa relation client Selon l’étude BearingPoint - SP2C sur l’évolution des Centres de Contacts externalisés 2014, le secteur de la téléphonie représente 46 % du chiffre d’affaires réalisés par les outsourcers français en inshore, loin devant les secteurs de l’industrie, de la distribution ou du tourisme. 7% 8% Téléphonie, Internet Industrie, Automobile Banque, Assurance 21% 46% 5% 5% Services publics, santé, autres Tourisme, transport Distribution Part du chiffre d’affaires réalisés par les outsourceurs selon les secteurs d’activités en inshore *BearingPoint -SP2C 2014 A l’offshore, la téléphonie est également le premier pourvoyeur de business, représentant 71% du chiffre d’affaires des outsourcers. De même, seuls les secteurs de la distribution (7%) et du tourisme (7%) externalisent davantage à l’offshore qu’en France. 6 3 L’AVIS DES EXPERTS PATRICE MAZOYER, COLORADO GROUPE Patrice Mazoyer est président-fondateur de la société Colorado Groupe (www. colorado-groupe.com), cabinet de conseil et d’étude spécialiste de l’expérience client. Il accompagne les entreprises dans la mise en place et l’optimisation de leurs dispositifs opérationnels de relation client multicanaux. A quelles problématiques le développement de la relation client digitale confronte les entreprises ? Patrice Mazoyer - De plus en plus d’entreprises abordent le digital comme un véritable levier de transformation. Leurs clients utilisent toujours plus les médias digitaux. Il s’agit d’une fabuleuse opportunité de développer simultanément satisfaction client et optimisation des coûts. Mais la relation client fonctionnait traditionnellement en silos avec d’un côté les centres de contacts, d’un autre côté les points de vente et enfin le monde du web. Avec le digital et les parcours clients omni-canaux, l’expérience client se forme progressivement sur l’ensemble des canaux, les clients comparent plus facilement les offres, recommandent (positivement ou négativement) les marques en un clic et s’entraident parfois entre eux sur des forums pour régler leurs problèmes. Le business s’accélère, le client a pris le pouvoir et ses attentes évoluent au gré des initiatives des marques « best in class » (syndrome AMAZON). La responsabilité de l’expérience client doit donc être partagée par toutes les directions de l’entreprise. Elle doit transformer son organisation mais aussi faire évoluer ses process et ses pratiques pour plus de simplicité, de personnalisation, de proactivité et d’agilité. Il s’agit d’un vrai challenge pour les entreprises qui ne sont pas nativement digitales et qui sont parfois confrontées à de nouveaux concurrents avec des business model disruptifs. 7 Quels nouveaux défis les centres de contacts doivent-ils relever ? S’agissant des centres de contacts internes, il s’agit de relever trois grands défis. En premier lieu, comprendre et anticiper les nouveaux comportements et attentes des clients. En deuxième lieu, modéliser les nouveaux parcours clients, définir son mix canal et « humaniser » si nécessaire la relation client digitale. Enfin, organiser le traitement des contacts provenant de ces nouveaux canaux (médias sociaux, chat…). Il s’agit de faire évoluer son dispositif technique pour prendre en compte ces nouveaux canaux, définir ou adapter ses process de traitement des demandes clients et de pilotage, et accompagner la montée en compétence de ses équipes. Ce dernier sujet est crucial : les compétences nécessaires pour le traitement d’une conversation Chat sont très différentes de celles nécessaires pour traiter une demande d’un client par téléphone ! S’agissant des outsourcers (les centres d’appels externes), les leaders ont fait évoluer leur offre de services depuis plusieurs années pour répondre à la révolution digitale. Ils offrent aux entreprises, qui décident d’externaliser leur relation client digitale, des solutions éprouvées aussi bien en termes d’outils, de compétences que de pilotage. Quel est l’impact du digital sur les relations entre donneur d’ordres et centre de contacts ? Le digital nécessite en particulier d’adapter les pratiques de pilotage et de tarification des contacts. Les objectifs et les indicateurs de suivi sont à repenser. Par exemples, la question de la performance des conseillers ne se pose plus exactement dans les mêmes termes que pour le téléphone ou les emails, la durée moyenne de traitement (DMT) est indissociable du canal, la question du réengagement du client se pose selon de nouvelles dimensions. Pensez-vous que l’outsourcing soit réservé à certaines entreprises ou à certains secteurs ? Non, je ne pense pas qu’il le soit. Néanmoins certaines contraintes, notamment sociales, limitent le recours à l’outsourcing, mêmes si les bénéfices de l’outsourcing, en matière de coût, d’efficacité, d’agilité, de flexibilité face à des flux variables, sont reconnus. De manière générale, l’outsourcing n’est pas une logique très française, par rapport aux anglo-saxons par exemple, mais cela commence à évoluer. 8 Selon vous, quels sont les facteurs de réussite d’un projet d’outsourcing ? Il y a une règle d’or : «on externalise bien que ce qu’on connaît et maîtrise bien». Dans la plupart des cas les projets d’outsourcing qui rencontrent des difficultés sont ceux pour lesquels le donneur d’ordres n’a pas su ou pu investir dans un système de pilotage professionnel de son prestataire ou que les conditions contractuelles ne permette pas de construire une relation win/win. Il faut construire la relation dans une logique de contrat de service. Le donneur d’ordres n’achète pas des ressources humaines et c’est une donnée majeure. Il faut définir un très bon pilotage, avec éventuellement un système de bonus et pénalités, et intervenir en support de son prestataire tout en clarifiant son périmètre de responsabilité. Il ne faut pas non plus tomber dans le travers de laisser le prestataire seul. Le support doit intervenir sur la partie business et sur la vérification des plans d’amélioration du service délivré… Cela suppose d’avoir en interne des experts en pilotage de prestations externalisée. C’est un vrai métier. Sur quels critères doit s’appuyer une entreprise pour choisir son prestataire ? Bien entendu il faut conduire une démarche de consultation dans les règles de l’art et évaluer les offres selon des critères propres aux enjeux de l’entreprise. L’offre des principaux prestataires du marché s’est beaucoup professionnalisée ces dix dernières années en termes de recrutement et de formation, de planification et de flexibilité, de gestion de la performance, de gestion de la qualité et de dispositif technique. La simple évaluation sur ces critères risque souvent d’être peu discriminante ! Il faut donc aussi intégrer dans la réflexion la capacité du prestataire à se fondre dans la culture de l’entreprise du donneur d’ordres. En clair, le « fit » ressenti entre les équipes opérationnelles est un facteur clé de succès. En ce qui concerne les aspects financiers, aujourd’hui les prix marchés sont assez bien connus. Finalement, la proximité culturelle et l’engagement concret de l’outsourcer à innover pour améliorer le service délivré et les coûts font souvent la différence. 9 LUDOVIC NODIER, VISEO CONSEIL Ludovic Nodier est Président du cabinet Viséo Conseil (www.viseoconseil.com) et fondateur de l’événement Élu Service Client de l’Année. Il accompagne les entreprises dans l’évaluation et l’optimisation de la qualité de leur relation client, de l’audit au Quality Monitoring. En quoi l’avènement des canaux digitaux a transformé le Quality Monitoring ? Ludovic Nodier - Traditionnellement, le Quality Monitoring était présent sur des outils de gestion de flux avec une brique d’évaluation, plutôt monocanale. Progressivement, soit les entreprises ont détourné ces outils pour évaluer les autres canaux, soit elles ont tout centralisé sur des tableaux type Excel. Dans la majorité des cas, elles rencontrent les difficultés liées au partage d’informations, au suivi en temps réel, aux différences de gestion entre canaux synchrones et asynchrones, etc. Cela pose également le souci de la consolidation des données : les prestataires choisissent souvent de développer leurs propres outils, alors que les entreprises sont généralement multiprestataires. Le donneur d’ordres va ainsi devoir rassembler les différentes sources d’informations. J’ai observé des entreprises qui consacraient jusqu’à 3000 heures à la consolidation des données... De manière générale, si on se base sur la norme NF 345 pour le téléphone, sur les canaux digitaux comme le Chat il n’y a pas encore une grille de lecture unanimement reconnue. Les process en place ne sont pas réellement outillés pour s’adapter à ces canaux. 10 Les canaux digitaux ont-t-ils créé le besoin de nouveaux indicateurs de performance en centres de contacts ? Au delà des performances de traitement, deux indicateurs me semblent de plus en plus pertinents : le ROPO (Research Online, Purchase Offline), c’est-à-dire les ventes initiées en ligne et transformées en magasin, et le Showrooming, acte d’achat qui s’initie en magasin et se finalise sur Internet. Sur les canaux digitaux, en particulier le Chat, un autre indicateur me semble utile : le taux de disponibilité du service. C’est une donnée à laquelle nous sommes attentifs dans le cadre de prétests menés pour l’Élection du Service Client de l’Année. Pour la majorité des entreprises, le Chat est encore un canal supplémentaire qui n’est pas disponible tout le temps. La question est de savoir si cela correspond à un choix stratégique ou à une phase de mise en place du projet. Comment une entreprise peut-elle évaluer le savoir-faire d’un outsourcer sur les canaux digitaux ? Je constate que le bouche à oreilles marche très bien ! Bénéficier de l’expérience des autres est un atout sur ce marché où les décideurs de la relation client se réunissent régulièrement. Se pose d’abord la question des outils. Comment le prestataire est outillé ? Dois-je choisir la solution du prestataire ou la mienne et donc me donner la possibilité d’être multiprestataire ? Choisir ses propres outils permet souvent d’être plus fin dans la gestion des fluxs et également de capitaliser davantage sur la connaissance de ces outils et des modes opératoires du prestataire. On observe également l’émergence d’offres «package» associant solution et ressources. Sur le Chat, c’est une nouvelle façon de faire que je n’ai pas observée sur les autres canaux. Dans certains cas, la relation entre donneur d’ordres et outsourcer va jusqu’au conseil, elle n’est pas seulement liée aux ressources humaines. La stratégie de réponse est élaborée à deux. En terme de qualité, le contenu de la réponse, la réactivité et le respect des process reposent sur un débat entre les entreprises. Cela reflète un état d’esprit «réseaux sociaux», ou plus formel, qu’on retrouvera davantage dans les emails. Il faut déterminer combien 11 de sessions de chats on souhaite confier aux conseillers en simultané sans perte de qualité... Il faut également se poser la question du matériel, on constate que le double écran augmente la qualité de traitement, améliore les temps de réaction et diminue les risques d’erreurs. Dans le cadre d’«Élu Service Client de l’Année», quels éléments vous permet d’évaluer la qualité des interactions client digitales ? Nous avons intégré les réseaux sociaux aux canaux testés à travers Facebook. Le social media représentera 5 % des tests pour l’édition 2016. Pour l’instant, nous nous concentrons sur Facebook parce que 60 % des français l’utilisent aujourd’hui, contre environ 15 % sur Twitter. Nous recherchons l’impartialité et l’objectivité à travers plusieurs critères : le taux de disponibilité, le Customer Effort Score, c’est-à-dire le temps que met un visiteur pour entrer en contact avec l’entreprise, mais également avec des critères de posture : comment l’entreprise ou le conseiller s’est approprié le canal, etc. Comme sur les autres canaux, la reformulation a toute son importance, mais elle doit être faite intelligemment et adaptée au canal, sans effet «perroquet». Sur le Chat par exemple, la personnalisation du conseiller ou du client a toute sa place. Néanmoins il est nécessaire de définir des règles : comment prendre congés ? qui dit «au revoir» en premier, le client ou le conseiller ? quel est le temps de latence avant la clôture de la discussion ? Nous pourrions également évaluer la qualité des bornes interactives ou des applications smartphones. Je suis convaincu de leur intérêt, mais on fonctionne encore par tâtonnement sur ces canaux. De même la plupart des applications Smartphones sont transactionnelles, elles ne proposent pas encore le même niveau d’interactions. La relation client est un ensemble de petites choses qui créeront une expérience client mémorable ! 12 4 7 QUESTIONS A SE POSER AVANT DE CHOISIR L’OUTSOURCING Un projet d’outsourcing réussi ne s’improvise pas. Avant de vous lancer, assurez-vous que votre activité, vos process ou encore votre organisation vous permettent d’externaliser votre relation client. Outre les questions structurelles que vous devez vous poser, il est primordial d’élaborer clairement votre stratégie multicanal de manière à assurer une parfaite fluidité dans la circulation des données et dans le traitement de vos contacts. Voici 7 points sur lesquels vous devez vous positionner. 1 VOTRE ACTIVITÉ EST-ELLE EXTERNALISABLE ? La question préalable à toute démarche est celle qui concerne votre secteur d’activité. eCommerce, banque, assurance, télécom, tourisme, etc… Que votre activité appartienne à la sphère privée ou publique, l’externalisation se prête aussi bien au milieu industriel qu’aux services. Cependant, certaines activités sont difficiles à confier à un prestataire du fait de leur nature même. C’est le cas des métiers qui nécessitent un très haut niveau d’expertise ou pour lesquels il existe des contraintes légales, tels que les métiers du notariat. 13 2 QUELS TYPES D’ASSISTANCE ? La deuxième étape concerne le type d’assistance que vous souhaitez externaliser. La relation client intervient en effet à différentes étapes du parcours d’achat en ligne et nécessite parfois des expertises et des compétences différentes. Vous devez donc déterminer si l’outsourcing se fera en avant-vente ou en après-vente, voire dans les deux cas. En effet, si vous souhaitez confier vos contacts en avant-vente, outre l’assistance et l’aide à la navigation, une forte dimension commerciale devra être apportée par le prestataire. En après-vente, les objectifs relèvent davantage de la fidélisation client et de la capacité à résoudre un problème avec le parcours client le plus fluide. De la réponse à cette question dépendront également les indicateurs à suivre. Dans tous les cas de figure, la performance de traitement des contacts et la satisfaction client sont primordiales. En avantvente, il vous faudra également observer l’impact en matière de ventes : taux de conversion, panier moyen, chiffre d’affaires, etc. 3 QUELLE VOLUMÉTRIE DE CONTACTS ? C’est une question importante qui déterminera notamment le modèle économique le plus adapté à votre approche. Coût indexé sur le nombre de contacts ? Il devra alors être défini en amont. Traitement à la performance ? Équivalent temps plein ? Le nombre dépendra alors des capacités des conseillers de votre prestataire. Toute solution de relation client en ligne performante, par Click to chat ou Click to Call, repose sur une stratégie de ciblage comportemental. Grâce à cette stratégie, vous pouvez définir en amont le nombre de contacts que vous souhaitez traiter et cibler ainsi les visiteurs à valeur ajoutée, par exemple ceux ayant un panier moyen élevé ou visitant votre site pour la deuxième ou troisième fois. 14 4 VOTRE ACTIVITÉ DEMANDE-T-ELLE DE LA FLEXIBILITÉ ? Les nouveaux comportements des consommateurs impliquent une grande capacité d’adaptation de la part des entreprises. Vos visiteurs doivent en effet pouvoir entrer en contact avec vous au moment où ils en ont besoin. Cependant, les secteurs d’activité ne rencontrent pas tous les mêmes exigences en matière de flexibilité. Les activités BtoB ou les achats « contraints » (liés aux nécessités de la vie quotidienne comme les courses alimentaires, le fioul, etc.) se font généralement en semaine, sur des horaires classiques. En revanche, les achats plaisir exigent une disponibilité des services clients le soir et le week-end. Les activités à forte sensibilité saisonnière demandent également une grande flexibilité des ressources humaines. A vous d’analyser en profondeur le trafic de votre site et de déterminer à quel moment vos visiteurs sont susceptibles de passer commande. 5 EXTERNALISER EN TOTALITÉ OU PARTIELLEMENT ? Les réponses apportées aux questions précédentes vous permettront de décider si l’outsourcing de votre relation client doit se faire en totalité ou partiellement. En effet, vous pouvez décider de traiter en interne les contacts reçus en journée et d’externaliser le service client soir et week-end. Vous pouvez également confier les contacts à faible valeur ajoutée à un outsourcer, en premier niveau, et traiter vous-mêmes les contacts de deuxième niveau, faisant appel à un niveau d’expertise plus élevé. La même logique peut être appliquée en avant et en après-vente. Un outsourceur pourra également intervenir pour renforcer vos équipes internes en cas de pics d’activité (périodes de soldes, activités saisonnières, situations de crise, etc.) 15 6 VOS PROCESS SONT-ILS PRÊTS ? Il peut s’avérer impossible d’externaliser votre relation client si vous n’avez pas défini des processus client clairs. En faisant appel à un outsourcer, vous vous libérez des questions liées aux ressources humaines, au recrutement et à la diffusion des connaissances parfois lourdes à gérer. Cependant, il reste primordial de transmettre à votre prestataire votre culture d’entreprise, les règles et méthodes que les conseillers appliqueront. L’externalisation ne doit pas occulter l’entretien d’un circuit d’informations entre le centre d’appels et vos services internalisés. D’autre part, vous devez prendre en compte la dimension technologique, d’autant plus que de nombreux outils s’entremêlent : CTI, BDD, logiciels de relation client, capacité réseaux et télécoms, etc. Les conseillers doivent en effet être en possession de toutes les informations clients afin de tenir un discours parfaitement adapté au profil client. En théorie, les centres de contact disposent de leurs propres outils, mais vous devez vous en assurer et étudier leur valeur ajoutée et leur harmonisation avec vos propres outils. 7 QUEL CANAL ? A l’heure du multicanal, vous devez vous poser la question des canaux digitaux que vous souhaitez externaliser. Tous ? Seulement le Chat ? A vous de voir si vous souhaitez conserver en interne le traitement de certains flux ou confier la totalité des canaux à un prestataire, voire à plusieurs. Le plus important est d’offrir à vos clients un parcours fluide en avant comme en après-vente et d’assurer une parfaite cohérence des informations transmises sur les différents canaux. Un email proposant une remise sur un produit à quelqu’un qui vient de l’acheter ou encore deux réponses différentes, l’une par téléphone et l’autre par chat, peuvent vous discréditer. 16 FOCUS RÉSEAUX SOCIAUX ET OUTSOURCING Peut-on envisager d’externaliser sa relation client sur les réseaux sociaux ? Si faire appel à un prestataire pour gérer les contacts en one-to-one est aujourd’hui monnaie courante, qu’en est-il des contacts one-tomany dont les interactions sur les réseaux sociaux sont la première application ? Certains prestataires proposent de gérer votre page Facebook ou votre compte Twitter. Mais vous devez veiller à synchroniser les parties community management, marketing et relation client afin que l’assistance, les informations et les différents contenus circulent de manière décloisonnée. Vous devez définir le champ d’intervention de votre prestataire et votre stratégie social media. e-Réputation ? Gestion communautaire ? Engagement et acquisition ? Quelque soit votre choix, ne négligez pas de former votre prestataire à votre métier et à votre stratégie commerciale. Exigez des reportings réguliers afin de capitaliser sur les interactions via réseaux sociaux : analyse des conversations, identification d’alertes, identification des influenceurs et des communautés, etc. 17 5 TOUR D’HORIZON DES APPROCHES EXISTANTES Selon le Baromètre international de la relation client Ipsos/Steria publié en février 2014, 88 % des français qui contactent un service un client ont le sentiment d’être en relation avec un centre de contacts situé à l’étranger. Pour 93% des sondés, il est important que ces centres soient situés en France. En période de crise et dans un contexte de chômage croissant, l’offshoring n’a visiblement pas la côte dans le cœur des français ! Pourtant, comme on l’a constaté précédemment, «seulement» 32% des sociétés qui font appel à un outsourcer ont opté pour l’offshore et la moitié ne confie pas plus de 25% de ses flux. Entre qualité perçue et qualité délivrée, le décalage est saisissant... Reste que, quelque soit le modèle choisi, les entreprises doivent résoudre la difficile équation d’une présence industrielle (le soir, le week-end, en temps record...) et d’un contact personnalisé et rassurant. Parce que les entreprises connaissent des contraintes propres à leur marché, à leur modèle économique ou à leur structuration, aucun modèle ne peut être désigné comme meilleur qu’un autre. Néanmoins, voici un tour d’horizon, non exhaustif, des approches existantes. a LE TRAITEMENT DES CONTACTS INSHORE L’outsourcing inshore consiste à externaliser ses contacts dans le pays d’origine de l’entreprise. Parmi les avantages d’une externalisation sans délocalisation, les expertises locales, le respect des réglementations nationales et la maîtrise des coûts sont les premières motivations des dirigeants. La proximité géographique entre le prestataire et son donneur d’ordres constitue le grand avantage de l’inshore. Il peut en effet faciliter le suivi opérationnel, les formations directes et les visites fréquentes. Le partenariat mais surtout le pilotage s’en retrouvent renforcés. La cohésion culturelle entre les conseillers et vos clients est l’autre facteur clé, plus facilement garantie en inshore. 18 b L’OFFSHORING Dans un secteur où la main-d’œuvre représente entre 60 et 70 % des coûts, délocaliser s’avère tentant. Même si les tarifs ont légèrement augmenté depuis les débuts de l’offshore, ils restent attractifs. Selon l’AFRC, une entreprise divise ses coûts par deux quand elle externalise en offshore, contre une externalisation en France. La flexibilité et les réglementations plus souples du travail font aussi partie du choix de l’offshore. Opter pour l’offshoring suppose de s’assurer que les conseillers ont une réelle maîtrise de l’environnement et de la culture de vos clients. La question des nécessaires déplacements sur place doit également faire partie de la réflexion. Cette approche est souvent centrée sur les gros volumes de contacts. Le Click to Chat est un canal qui répond bien aux prérogatives des stratégies offshore, notamment parce qu’il exclut le contact oral. c L’ONSHORE L’externalisation onshore consiste à faire travailler des prestataires étrangers sur le site du client. La prestation est facturée aux conditions du pays d’origine. d L’APPROCHE NEARSHORE Le nearshore correspond à une réalité continentale, avec une limite de 2 heures de décalage horaire et de 3 à 4 heures maximum de temps de déplacement. C’est le cas des pays de l’Est comme la Roumanie ou les pays du Maghreb comme l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. 19 e L’HOMESHORING Le homeshoring est un modèle dans lequel les contacts sont traités par des agents indépendants qui travaillent de chez eux et qui sont missionnés par des centres de contacts. Les agents sont sélectionnés en fonction de leur maîtrise des canaux choisis et de leurs connaissances sectoriels. Outre la possibilité de recruter sur une large zone géographique, ce modèle facilite la flexibilité horaire des conseillers, plus difficile à atteindre pour un centre en plateau. Par ailleurs, il permet de faire appel à des personnes bien qualifiées ne pouvant pas exercer dans l’environnement traditionnel de l’entreprise tout en préservant le fit culturel. 20 6 EN PRATIQUE Environ 15% des entreprises accompagnées par iAdvize ont choisi de confier leur relation client par Chat à un outsourcer. Dans le pilotage d’un projet d’outsourcing, le suivi des indicateurs liés à la performance des conseillers sont clés, mais les centres de contact doivent aussi être créateurs de valeur pour le donneur d’ordres : le taux de conversion, l’augmentation du panier moyen ou du chiffre d’affaires sont autant de KPIs à suivre. BENCHMARK LES PERFORMANCES DES CENTRES DE CONTACTS CHAT A partir des résultats observés sur un échantillon de comptes clients iAdvize (42% eCommerce, 8% Finance, 8% Automobile, 34% Tourisme, 8% Téléphonie) qui font appel à un outsourcer pour traiter leurs contacts digitaux, nous avons réalisé un benchmark des performances accomplies dans le traitement de leurs contacts Chats. 9,21 contacts En moyenne, les conseillers clients des outsourcers traitent 9,21 contacts Chat par heure. par heure 79,8 % taux d’occupation Le taux d’occupation correspond au rapport entre le temps de production et le temps de présence. Ainsi en moyenne les conseillers externalisés sont en conversation avec un visiteur 79,8% de leur temps. 21 31sec délai de réponse au 1er message 86,3% taux de résolution au 1er contact 8 min55 durée moyenne de traitement La réactivité des agents Chat est un élément clé, qui joue autant sur la satisfaction des visiteurs que sur la performance du traitement. En moyenne, les conseillers répondent au premier message d’un visiteur en 31 secondes. Dans la suite de la discussion, 46 secondes s’écoulent entre deux messages. Le taux de résolution au premier contact, ou FCR (First Call Resolution) est capital : il est lié à la satisfaction client mais aussi au coût de la relation client. 86,3 % des contacts par Chat ne sont pas suivis d’un nouveau contact dans les 30 jours. La durée moyenne de traitement d’un contact, ou DMT, est de 8 minutes 55 secondes. C’est un résultat très satisfaisant. En effet, la DMT ne doit pas être la plus faible possible, mais atteindre un juste milieu entre coût de traitement réduit et satisfaction client élevée. Idéalement, elle doit osciller entre 8 et 10 minutes. 22 17,5 % taux de conversion En moyenne, les conseillers externalisés convertissent 17,5% des visiteurs avec lesquels ils discutent. Ce résultat est cependant à nuancer. En effet, les sites eCommerce ont généralement un taux de conversion plus élevé que les acteurs du secteur eTourisme ou Finance, marché sur lequel la conversion se mesure en terme de génération de leads. 86,4 % taux de Le taux de satisfaction globale moyen des sites qui externalisent leur relation client est de 86,4%. satisfaction 23 CIBLEZ VOS VISITEURS POUR OPTIMISER VOS COÛTS Kilian est responsable des Performance Managers iAdvize. Il accompagne les entreprises dans la définition de leur stratégie de ciblage et l’atteinte de leurs objectifs. Dans ce cadre, il est amené à collaborer avec les différents acteurs d’un projet d’outsourcing. En tant que Performance Manager, quelle est votre expérience des projets d’outsourcing ? Nous mettons régulièrement en place des projets dans lesquels la relation client est outsourcée. Nous pilotons alors la relation client sur les canaux temps réel à trois : l’outsourcer pour la dimension humaine, le donneur d’ordres pour la vision métier et iAvdize pour l’expertise et la stratégie de ciblage comportemental. La stratégie de ciblage a en effet un très grand rôle à jouer dans la régulation et l’optimisation des contacts selon le modèle économique. La stratégie de ciblage permettra par exemple de cibler en priorité les visiteurs à forte valeur ajoutée pour optimiser un traitement à l’acte. Quels indicateurs conseillez-vous de suivre pour un bon pilotage ? Les indicateurs de suivi sont dépendants du modèle économique sélectionné. Par exemple, si l’entreprise opte pour une facturation à l’heure, elle devra s’assurer que le niveau de productivité est le plus haut possible. Côté prestataire, il s’agira d’optimiser au maximum les heures de présence et de faire en sorte que la valeur générée pendant ces heures soit la plus haute. Si elle opte pour le paiement au contact, on observera la valeur générée par contact en observant à la fois le chiffre d’affaires généré et la DMT. L’objectif sera de réduire les coûts en traitant des demandes plus rapidement tout en les résolvant plus vite. Pour le paiement à l’acte, il faudra davantage observer le taux de conversion ou de résolution au premier contact. Quels sont les facteurs de succès d’un projet d’outsourcing ? Selon moi, il y a deux grands facteurs de réussite d’un projet d’outsourcing. D’abord, la volonté et l’investissement du donneur d’ordres : il doit faciliter la connaissance métier et la gestion du process de traitement. C’est son implication dans le partage des pratiques qui conduira à l’autonomie du prestataire. D’autre part, l’outsourcer doit être à la fois réactif et agile et s’ajuster aux problématiques rencontrées, telles que des ruptures de script. 24 3 CONSEILS POUR UN PILOTAGE OPÉRATIONNEL RÉUSSI Charline est responsable de la formation chez iAdvize. Elle est amenée à former sur place et à distance les conseillers Click to Chat et Click to Call des outsourcers. Ses astuces pour un pilotage opérationnel réussi ! Conseil #1 : définissez votre «must have» Les objectifs du donneur d’ordres doivent être clarifiés avec une définition préalable du « must have », c’est-à-dire les points clés d’un bon chat pour le donneur d’ordres et la stratégie liée à l’image de la marque : comment les conseillers se présentent, quelle tonalité on veut impulser dans l’écrit (des smileys ou pas ?), quelle est la stratégie de réponse et l’objectif final selon les scénarios de contact (remplir un formulaire, éviter une résiliation, proposer un produit avant tel autre, etc.) Conseil #2 : montrez votre implication en étant présent sur le terrain Le donneur d’ordres doit miser dès le début sur la formation de l’outsourcer et la transmission de culture. Il doit être présent lors de la formation des équipes pour montrer son implication dans le projet et les enjeux côté client, afin de donner du sens au projet et susciter auprès des équipes l’envie de s’investir. A mon sens, c’est au donneur d’ordre de définir les règles d’utilisation de la solution de Chat au moment de la formation. Je conseille également au donneur d’ordre d’investir et former un opérationnel de son équipe afin que celui-ci conserve le savoir et assure la continuité en cas de défaillance chez l’outsourcer. Conseil #3 : créez l’échange avec les équipes opérationnelles Au lancement du projet, il faut s’accorder sur un suivi régulier des performances, s’y tenir,et prévoir des visites régulières sur les plateaux. Il faut créer l’échange avec les équipes, écouter leur retour. Les conseillers doivent devenir acteurs du dispositif. C’est grâce à la connaissance client qu’ils accumuleront que le dispositif se perfectionnera. Par ailleurs, il faut rester souple sur les indicateurs de suivi et donner la main à l’outsourcer pour une adaptation rapide devant les évolutions du projet. Je conseille également au donneur d’ordres de faire régulièrement des chats mystère afin de vérifier la qualité des discussions et éventuellement réajuster le discours. 25 7 SOURCES • Baromètre international de la relation client Ipsos/Steria pour l’Institut national de la Relation Client, février 2014. • Etude BearingPoint - SP2C sur l’Evolution des Centres de Contacts externalisés en France, septembre 2014. • Observatoire Cegos sur «Les stratégies d’externalisaiton des entreprises françaises», janvier 2011. • Troisième baromètre «Perspectives de la relation client», commandité par l’Agora des directeurs de la relation client et réalisé par ADM Value, juin 2014. • Données de l’AFRC tirées de l’article Les adeptes de la relocalisation, Les Echos, 28/02/2011. • Résultats observés sur un échantillon de comptes iAdvize (42% eCommerce, 8% Finance, 8% Automobile, 34% Tourisme, 8% Téléphonie) qui font appel à un outsourcer pour traiter leurs contacts digitaux, péiode du 1er septembre au 30 novembre 2014. 26 A PROPOS D’IADVIZE iAdvize est une solution de relation client en ligne qui permet aux entreprises d’interagir en temps réel avec leurs visiteurs, par Click to Chat, Click to Call et Click to Video. Associé à un moteur de ciblage comportemental, iAdvize permet de proposer une assistance au visiteur qui en a vraiment besoin, au bon moment et au bon endroit, favorisant ainsi l’augmentation du taux de conversion et l’optimisation de la fidélisation et la satisfaction client. Aujourd’hui, iAdvize est présent dans 40 pays et est utilisé par plus de 1000 sociétés. eCommerce, tourisme, assurance, finance, l’entreprise collabore notamment avec Fnac.com, cDiscount, Rue du Commerce, Numéricable, Monoprix, Amaguiz, La Poste, Air France, Banque populaire ou encore Pôle Emploi. Pour plus d’informations, visitez www.iadvize.com et chattez en ligne ! Vous pouvez également nous contacter au +33 (0)805 696 131 et par email [email protected]. 27 n°1 Solution n°1 du benchmark des solutions de Click to Chat du magazine En-Contact PLUS DE 1000 CLIENTS DANS 40 PAYS Voyage Air France, Voyages SNCF, Air Caraïbes, Pierre&Vacances, Hôtel B&B, Europcar Institution Pôle Emploi, La Poste, Drogues Info Service Assurance Mutuelle Générale, Amaguiz, Direct Assurance, Malakoff Médéric, Groupama, April eCommerce Fnac, Cdiscount, Pixmania, Rue du Commerce, La Redoute, Boulanger, Conforama, Monoprix, Sony, Darty, Galeries Lafayette, Mr Bricolage Finance Caisse d’Epargne, Cofinoga, Axa Banque, Banque Populaire, Monabanq, Boursorama