LUTH RENAISSANCE À SEPT CHOEURS
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LUTH RENAISSANCE À SEPT CHOEURS
LUTH RENAISSANCE À SEPT CHOEURS NUMÉRO D'INVENTAIRE : D.AD.40381 FACTEUR : JACOB HES LIEU DE FABRICATION : VENISE (Italie) DATE DE FABRICATION : 1586 Ce luth en ivoire est l’un des très rares luths de la Renaissance à être parvenus jusqu’à nous. La vie et l’œuvre du luthier Jacob Hes sont peu documentées. Originaire d’Allemagne, celui-ci s’établit à Venise, où il n’exerça que peu de temps avant de décéder en 1587. C’est au terme d’une longue traversée des pays arabes que, vers le IXe siècle, le luth franchit la Méditerranée pour conquérir l’Europe, et tout particulièrement l’Italie. Il conserve néanmoins de son ancêtre le ‘ud les arabesques de la rosace et surtout le nom (« luth » vient de l’arabe al ud, signifiant « le bois »). Le luth suscite un véritable engouement aux XVIe et XVIIe siècles et devient l’instrument de prédilection des fêtes aristocratiques. Tandis qu’il s’intègre aux ensembles instrumentaux pour accompagner les chanteurs (broken consort), un abondant répertoire pour le jeu soliste se développe (préludes, fantaisies, toccatas, danses), tant en Italie (Francesco Canova da Milano dit il Divino, Melchiore De Barberiis) qu’en Allemagne (Hans Judenkünig, Sebastian Ochsenkun) et en Angleterre (John Dowland, avec des œuvres célèbres comme Flow my tears ou encore Lachrimae antiquae). La facture du luth connaît son apogée à Venise à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Venus de Füssen (Tyrol), berceau de la lutherie européenne, de nombreux luthiers allemands émigrent en Italie du Nord pour répondre à la très forte demande d'instruments de musique. À Venise, Jacob Hes, Christoph Koch et l'atelier Sellas témoignent de cette implantation germanique. L’instrument du Musée de la musique Description Le dos de la caisse est constitué de quinze côtes d’ivoire séparées de filets à trois brins. Le manche et le cheviller sont en bois plaqué d’ivoire. La table d’harmonie, en épicéa, est percée d’une rose en entrelacs dont le motif principal est une double étoile à six branches. Les chevilles sont également en ivoire. État de jeu L’état actuel de l’instrument, qui fut reconverti en mandoline après le déclin de la vogue du luth, ne permet pas une remise en état de jeu. Un fac-similé a donc été fabriqué en 1992 pour le Musée de la musique par le luthier Stephen Murphy. À partir d’une connaissance précise de la facture de cette époque, furent choisis des matériaux de construction alternatifs à l’ivoire mais cependant traditionnels comme l’if pour la caisse et un placage d’ébène pour le manche et le cheviller. Le luthiste joue sur sept « chœurs » c’est à dire sept doubles cordes Extrait Musical Ce Ricercar composé aux alentours de 1580 est interprété par Pascale Boquet sur le fac-similé du luth Renaissance à sept chœurs de Jacob Hes. Image