Discours Robien -corrigé MENESR

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Discours Robien -corrigé MENESR
Discours de Gilles de ROBIEN, Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche, lors de sa visite à l’Ecole centrale Marseille le 16 octobre 2006
Monsieur le Sénateur Maire,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce,
Mesdames et Messieurs les Enseignants et les Elèves,
Je suis un ministre heureux monsieur le Sénateur Maire ! Lorsque j’étais maire d’Amiens,
on me disait surtout reste maire ! Ne deviens pas ministre, et surtout pas de l’Education
nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ! Lorsque j’étais maire, j‘avais
déjà beaucoup à faire pour l’Enseignement Supérieur, monsieur le Sénateur Maire et
bien, comme ministre, mon devoir d’investir dans notre enseignement supérieur et notre
recherche reste au cœur de mes priorités. Concernant les bâtiments universitaires, il y a
heureusement les contrats de plans et désormais les contrats de projets afin que les uns et
les autres nous puissions offrir ce qu’il y a de mieux pour une jeunesse qui le mérite !
Mais nous avons aussi à investir dans le patrimoine humain de notre enseignement
supérieur : évidemment, en premier lieu, les chercheurs et les enseignants chercheurs
qui constituent le bras armé de notre formation et de notre recherche d’excellence. Je suis
ravi de voir ici à Marseille, combien la recherche sait aussi se mobiliser pour trouver des
partenaires auprès des entreprises. Ce lien doit être renforcée au bénéfice partagé de nos
établissements et des entreprises.
J’ai vraiment vu aujourd’hui des choses extraordinaires : des chercheurs tout à l’heure
avec vous monsieur le Sénateur Maire, mais aussi des jeunes d’une générosité
exceptionnelle, acceptant soit d’être tuteurs pour des plus jeunes qu’eux, soit d’être euxmêmes tutorés. Tous savent l’importance d’une ouverture sur le monde, d’un regard
autre, d’une main tendue. J’ai entendu beaucoup de témoignages magnifiques à propos
de ces jeunes et de la part de ces jeunes. Ils sont généreux. Lorsque j’entends qu’on les
stigmatise parfois, trop d’ailleurs, et bien, j’en suis désolé, par ce qu’ils ne méritent pas
ces jugements de valeur expéditifs. Ils méritent bien plus d’être encouragés dans les
voies de l’excellence qu’ils cherchent les uns et les autres pour peu qu’on leur dise que ça
existe également pour eux.
Alors, me voici monsieur le Directeur, dans votre Ecole Centrale. Cette école est
l’aboutissement, je le sais, d’une longue histoire, de beaucoup de souhaits, de
réclamations, de dossiers et que vous y avez pris, monsieur le Directeur, une très grande
part. Aujourd’hui Marseille a sa grande école d’ingénieurs grâce aux forces que, les uns
et les autres, vous avez su rassembler. C’est une bonne nouvelle pour Marseille bien sûr,
c’est une bonne nouvelle pour tout le pays, monsieur le Sénateur Maire. En quinze ans,
nous avons doublé le nombre d’ingénieurs diplômés chaque année ; ainsi, il y a vingt huit
mille jeunes qui ont reçu un titre d’ingénieur en 2006 ; nous devons garder le cap. Je sais
que l’Ecole Centrale de Marseille va prendre tout à fait sa part dans la réalisation de cet
objectif. Non seulement, nous voulons former plus d’ingénieurs, mais des ingénieurs de
niveau mondial. Lorsque l’on sait que la Chine, à elle seule aujourd’hui, forme autant
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Tél. : +33 (0)4 91 05 45 45 - Fax : +33 (0)4 91 05 43 80 - Site : www.ec-marseille.fr
d’ingénieurs que l’Europe toute entière, alors oui, on doit avoir la volonté, le devoir, de se
fixer des défis pour rester au niveau, pour ne pas se faire rattraper, ce qui serait un
moindre mal, mais surtout pour ne pas se laisser dépasser. On sait que l’Inde aujourd’hui
a autant d’enseignants chercheurs que l’ensemble de l’Europe, de tous les pays
européens. Ces pays qui émergent, qui se réveillent et bien oui, nous avons à travailler
beaucoup avec eux. Il faut bien avoir conscience que la mondialisation, c’est une chance
pour eux bien sûr, pour élever leur niveau de vie, mais aussi pour nous car on peut
s’insérer dans un mouvement de prospérité généralisée, c'est-à-dire mondialisée.
En tous cas, monsieur le Directeur vous êtes à la tête d’une grande école. Vous êtes
surtout à la tête d’une école moderne, d’une école contemporaine, ouverte sur le monde
de l’entreprise, engagée dans la recherche, soucieuse de s’inscrire complètement dans le
paysage universitaire marseillais et je sais que Jean-Claude Gaudin, votre Sénateur Maire,
y est extrêmement attentif. Une école moderne également par la personnalité de ses
étudiants. Vos étudiants sont des élèves brillants, c’est presque banal de le dire, mais j’ai
pu le constater tout à l’heure, ce sont de jeunes citoyens engagés. Etre brillant,
brillantissime pour soi, pour cultiver son intellect, pour apprendre, pour recevoir, c’est
bien, mais savoir aussi former son comportement de citoyen, c’est encore mieux, c’est
une dimension évidemment supplémentaire. Vos étudiants sont engagés dans
l’accompagnement des plus jeunes, ils sont engagés dans l’aménagement durable de leur
campus, ils sont pleinement conscients, en tout cas, des enjeux sociaux qui sont les
nôtres aujourd’hui. On a tous besoin les uns des autres, personne ne s’en sortira
individuellement et quand on se pose des questions sur l’avenir de notre société évitons
de montrer du doigt telle ou telle institution, fusse t-elle l’Education nationale, les
politiques ou pourquoi pas tel ou tel métier, tel ou tel quartier. La politique du « bouc
émissaire » ne mène à rien. Nous sommes dans une société qui doit être plus solidaire et
si nous sommes, les uns et les autres, plus solidaires, et particulièrement ceux qui
accèdent aux meilleures études supérieures et qui y donnent une dimension citoyenne,
alors oui, nous serons dans une société qui vivra mieux, dont certains membres du corps
ne seront pas malades. Nous serons alors vraiment, dans une société de progrès. Vos
étudiants, monsieur le Directeur, l’ont très bien compris et cela aussi chers amis, c’est
une très bonne nouvelle.
Etre Ecole Centrale c’est bien. Etre une école de son temps, c’est encore mieux. Et bien,
voilà de quoi rendre un ministre heureux, mais de quoi surtout rendre une ville, une
région et tout un pays heureux. Nous sommes tous sur la bonne voie !
Tous mes vœux en tous cas pour l’Ecole Centrale.
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