Faire prendre une décision à un groupe

Transcription

Faire prendre une décision à un groupe
Prendre une
décision en grand
groupe en 1 heure
chrono !
Prévoir 10 mn pour
chaque séquence.
■ Séquence 1 : mettre
les personnes en tandem et les faire travailler pendant 10 mn
à élaborer 3 propositions.
Faire prendre une décision
à un groupe
Il existe de nombreux moyens d’aider un groupe, une association à prendre une
décision. Le premier est de bien maîtriser et de faire appliquer les règles du
fonctionnement associatif trop souvent ignorées ou bafouées. D’autres points, et
notamment des techniques d’animation permettent d’encadrer le processus de
prise de décision. Présentation de ces différents éléments et de leurs conditions
d’utilisation.
■ Séquence 2 : puis
mettre les personnes
par 4 et les faire travailler pendant 10 mn
à élaborer 3 propositions.
■ Séquence 3 : puis
les mettre par 8, et
les faire travailler, toujours pendant 10 mn,
à élaborer 3 propositions, etc.
■ Séquence 4 : puis
FNGeda
on arrive à 2 grands
groupes qui soumettent 3 propositions.
■ Séquence 5 : 1 re-
« Les 3 Jours des Présidents » en 2007 : les stagiaires ont décidé collectivement des modalités
d’une négociation.
présentant de chaque
groupe présente les
3 propositions.
■ Séquence 6 : il reste
donc 6 propositions
pour lesquelles l’animateur organise une
séance de vote.
■ Luc Meinrad, ingé-
nieur Trame, animateur national du
réseau Agriculteurs
Composteurs de
France
18
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Le tour de table adapté à la prise
de décision
Le groupe qui doit prendre une décision peut être
une commission de travail, un comité de pilotage
d’événement, un groupe « projet ». L’objectif est
d’obtenir une décision collective, dans des conditions démocratiques, et d’avoir des personnes qui
s’engagent pour la mise en œuvre de la décision.
Pour cela, il est indispensable que tous les participants se positionnent. Le tour de table peut prendre
la forme d’un vote (oui/non), ou d’un choix (proposition 1 ou 2 ou 3), ou d’un ordre de priorité.
Pour animer le tour de table, l’animateur écrit très
clairement au tableau les propositions parmi lesquelles les participants devront choisir. Il rappelle,
avant le démarrage, le mode de prise de décision :
à l’unanimité, à la majorité, la répartition des voix,
les pouvoirs, etc.
Puis, pour faciliter la prise de parole, chacun peut être
invité à donner son choix et à l’argumenter de façon
brève. Il peut être utile d’alterner des tours de table
où chacun annonce sa préférence, puis de courts débats qui permettent aux indécis de se positionner. La
conclusion est plus facile lorsque les participants se
sont engagés personnellement dans des actions, des
projets : il s’agit alors de prévoir la suite.
La prise en compte du temps
La prise de décision est complexe à l’échelle d’un
individu. Dans les prises de décision, chacun n’a
pas les mêmes ressorts. Il s’agit de faire prendre
conscience à chaque membre du groupe de ce paramètre pour insister sur le fait que la prise de décision collective nécessite d’investir du temps.
Le temps qui passe facilite la prise de
décision
Le temps qui passe agit comme un facilitateur de
•
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Méthodes pédagogiques
Aide à la décision collective
la prise de décision. A l’ouverture de la réunion, de
la séance de travail, de la confrontation d’opinions,
il s’agit de poser les choses et de les analyser. Puis,
l’heure avançant, il faut les hiérarchiser, donner des
priorités. Il faut enfin se donner suffisamment de
temps avant l’instant final pour faire un (ou des
choix) et décider… d’agir !
Une bonne anticipation de la gestion du temps
avec, notamment, un plan de déroulement prévisionnel de la réunion, permet d’aboutir et de
conclure, avant que chacun ne se lève « en chapelet » et quitte la salle, en se défilant devant une décision, au milieu du guet.
Le pouvoir de l’écrit
Les paroles s’envolent, les écrits restent. Un compte-rendu écrit permet de s’y référer après coup. Un
compte-rendu approuvé (c’est toujours le premier
point de l’ordre du jour de la réunion suivante) permet de fixer les décisions prises et d’en suivre leur
mise en pratique.
Il est important d’ajouter, en fin de compte-rendu,
un relevé de décisions. L’animateur du groupe a
pour mission de présenter la synthèse, les tenants et
les aboutissants des échanges pour faciliter la prise
de décision.
En général, on ne revient pas sur une décision validée, sauf pour l’améliorer. Il est nécessaire, par
exemple, en début de réunion, de désigner un secrétaire de séance qui peut être tournant, ce qui
rend la mission moins contraignante.
Le fait d’écrire permet de clarifier les options, les
hypothèses, les scénarios, cela constitue la mémoire
du groupe.
L’importance de la visualisation en réunion
L’animateur écrit le programme sur le tableau ou
paper-board et montre régulièrement où l'on en
est. Il est important que les participants voient les
éléments de la prise de décision « noir sur blanc ».
Le paper-board, le tableau ou le vidéo-projecteur
permettent d’inscrire des mots, des idées visibles
par tous, au même moment. Cela crée un regard
collectif convergent, et permet à ceux qui étaient
distraits de se raccrocher à la décision à prendre.
Le travail sur les options
Choisir et décider, au plan individuel ou collectif,
sont deux choses différentes. Je choisis et je décide
ou pas d’agir. Un vrai choix commence à partir de
3 options.
S’il n’a qu’une seule option, c’est qu’il n’y a pas de
choix, donc c’est une compulsion.
S’il y a 2 options, c’est un dilemme ou/ou : je n’arrive pas à choisir ou si je choisis je regrette.
A partir de 3 options, il y a véritablement un choix à
faire. Et, dans la notion de choix, il est nécessaire de
déterminer des critères et leur nature qui permettront de faire des choix.
Certains critères sont objectifs, d’autres subjectifs.
Par exemple, pour choisir une maison à acheter, je
détermine des critères objectifs comme : le budget,
le lieu, la surface de la maison.
D’autres critères sont subjectifs, liés à des systèmes
de valeurs associés à ses croyances (maison familiale, durable, bourgeoise, etc.).
Pour faire des choix entre différents scénarios, il est
important que chaque participant puisse avoir un
temps de réflexion individuel afin de croiser scénarios, options, et critères de satisfaction.
L’animateur suggère à chacun de se poser les questions suivantes : « Qu’est-ce qui est important pour
moi ? A quoi je saurai que je suis satisfait ? Qu’est-ce
que j’y gagne ? Qu’est-ce que j’y perds ? »
Un tableau indiquant les scénarios et les croisements
avec les critères objectifs et subjectifs de satisfaction
peut être proposé aux participants (cf. Grille d’intérêt). L’animateur demande un minimum de 3 options et 5 critères.
Faire appliquer les statuts associatifs
Par méconnaissance du cadre associatif, les responsables ou/et l’animateur perdent souvent du temps
et de l’efficacité dans leur fonctionnement.
Cela peut paraître une évidence et pourtant, il est
nécessaire de redire cette vérité : le premier outil à
connaître et auquel se référer dans une association,
ce sont ses statuts.
Chaque article prévoit des modalités à respecter
dans des cas précis comme les processus de désignation et de renouvellement des membres, la limitation de la durée des mandats, le mode électif pour
désigner un conseil d’administration ou un bureau.
Les candidats peuvent être élus sur un projet électoral, ce qui permet lorsqu’on soulève ce point, de départager des candidats, non pas
sur leur personne, mais sur leur
programme.
La partie statutaire d’une as- IL N’Y A PAS DE DÉCISION
semblée générale constitue LA
SANS DEUIL : CHOISIR
partie stratégique si les responsables ont la volonté de donner C’EST RENONCER.
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Faire prendre une décision à un groupe
Exemples
d’utilisation de la
grille d’intérêt
Cet outil s’utilise en
formation, conseil
d’administration, assemblée générale.
Le groupe doit comporter au minimum
6 participants et
aux adhérents un vrai pouvoir de décision. Le rapport d’orientation est soumis à un vote d’approbation des membres de l’assemblée générale, qui accordent (ou pas) leur confiance au président.
Le bilan comptable et prévisionnel est soumis à
l’approbation ou à la sanction des adhérents sur les
dépenses réalisées et à venir.
Le groupe de développement agricole, l’association
doivent fonctionner dans ce cadre établi, que constitue, en l’occurrence, la loi 1901 : s’ils sont connus et
appliqués, les statuts facilitent les prises de décision
collective. ●
Muriel Astier et Antoine Carret
Trame
jusqu’à 100.
(Antoine Carret l’a fait
Journée de rassemblement des salariés – 17 mai 2003
avec 102 personnes.
Comptez au minimum
Les attentes des salariés agricoles de Rhône-Alpes
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deux heures.
2
2
7
4
0
5
6
3
1
4
6
3
avec la FDGeda de
1 – Renouveler les adhérents, les administrateurs, bergers 38, avoir des idées
pour convaincre
2 - Formations, Stages, départementaux ou régionaux, vulgarisation, stages
sur les différents métiers
3 – Etre mieux considéré par les responsables des OPA, améliorer les
relations, être consulté
l’Ain.
4 – Coopération avec l’ANPE / CIO / Mission locale sur offres et demandes
3
7
4
1
5 – Améliorer nos bulletins d’info mensuels, bulletin interdépartemental
1
2
4
8
FDSEA et JA du Terri-
6 - Avoir des moyens de communication plus performants pour mieux se faire
connaître dans les Etablissements agricoles
2
2
5
5
toire de Belfort;
7 – Conduire une enquête sur le travail dans tous les départements
2
2
8
3
Alpes.
■ Etablir un program-
me d’action annuel
■ Redonner une vision
à long terme avec les
■ Définir des axes de
8 – Concours régional sur taille de vigne ou hors vigne
2
4
1
6
Grand Est.
9 – Relation avec la FNASAVPA, échanger les actions avec d’autres régions,
Fonds d’appui
2
6
2
4
■ Pointer des difficul-
10 – Fiches Métier à finir
1
5
3
5
11 – Changement d’objectif sur l’avenir des ASAVPA, revoir l’objet, les statuts
2
5
3
5
de mode de fonction-
12 – Renseigner sur les lois sociales, les retraites, MSA, envoyer des
documents
0
3
7
2
nement et y apporter
13 – Actions syndicales avec les partenaires
4
3
2
5
14 – Extra-professionnel (loisirs, lectures formatrices, voyage au Portugal)
1
4
7
2
15 – Développer les Groupements d’employeurs
4
3
5
3
16 – Organiser un séminaire interdépartemental
3
3
5
3
17 – Développer des actions sur les risques phytosanitaires avec les MSA
0
5
3
6
18 – S’impliquer dans les CASC
3
2
7
2
19 – Impliquer des femmes dans les ASAVPA
0
3
8
4
20 – Constituer un stand au niveau régional pouvant servir lors des salons
1
6
2
5
21 – Travailler la question des ressources humaines
2
5
4
3
22 – S’ouvrir aux métiers de l’agri-tourisme
2
4
7
2
travail avec la FRSEA
tés en terme de démarches de travail et
des solutions avec le
Groupement d’intérêt
scientifique des Alpes
du Nord.
■ Pour en savoir plus :
Antoine Carret - Trame
Tél. : 04 72 72 49 95
[email protected]
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