let 68 mai 2004 (accès aux medias).qxd

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let 68 mai 2004 (accès aux medias).qxd
LA
LETTRE
DU
CENEAP
Centre National d’Etudes et d’Analyses pour la Population et le Développement
N°68 - Mai 2004
www.ceneap.com.dz
LA PARTICIPATION EN ZONE RURALE : L’ACCES AUX MEDIAS
Les nouvelles technologies de l'information ont connu des progrès tels qu'elles
sont devenues accessibles à un public de
plus en plus nombreux. Les possibilités
intrinsèques qui sont les leurs ainsi que le
dynamisme qu'elles ont impulsé dans l'accès aux médias traditionnels montrent
l'immensité des services qu'elles peuvent
offrir au développement rural, notamment
en matière d'information, d'enseignement,
de formation et de vulgarisation.
A l'age de la communication et de la révolution de l'information la promotion du
dialogue " entre la population et les autres
secteurs de la société, les processus de
communication peuvent offrir aux femmes, comme aux hommes, une base de
changement et d'innovation, et le pouvoir
de prendre des décisions concernant leurs
besoins tout en renforçant leur participation au développement. "
Les démarches à entreprendre en vue
d'augmenter les capacités participatives et
la participation des populations exigent un
accès renforcé à l'information. L'accès à
l'information est une question fondamentale dans les relations de pouvoir qui touche
non seulement à l'accès à des informations
existantes mais également à la possibilité
de créer des informations susceptibles
d'influencer la capacité des populations à
participer à la prise de décisions. Le premier segment apparaît en nette évolution
et ce du fait que le développement des
infrastructures ait permis une évolution de
l'accès à la télévision, à la radio ou à la
presse écrite.
La situation actuelle nécessite cependant
un saut qualitatif pour que les médias
soient plus et mieux adaptés aux besoins
et attentesdes populations rurales.
El Hadi Makboul
Directeur Général du CENEAP
L'amélioration des conditions de vie en permet un accès à l'information qui est
général, l'électrification, la scolarisation sans égale mesure avec les possibilités
et le désenclavement en particulier ont existant par le passé.
permis une large diffusion du savoir et Dans le Sud, les personnes qui peuvent
de la connaissance même dans les zones accéder au réseau peuvent lire les jourrurales les plus reculées. La télévision naux du jour, parce qu'ils n'arrivent dans
arrive pratiquement dans tous les foyers, les kiosques que le lendemain. Des étula généralisation de la réception par des récentes sur la communication
satellite, l'engouement que les popula- sociale ont montré que les populations
tions, même rurales, ont manifesté pour de certaines zones de montagnes
la parabole collective montrent que l'ac- (Kabylie, particulièrement) ont cité
cès aux médias se pose, actuellement, en Internet comme une des sources princitermes qualitatifs : mise en place de pales en matière d'acquisition de
programmes spécialisés, extension des connaissances techniques, sur la culture
créneaux en langues locales et dialectes de l'olivier, par exemple. De même, il
locaux ainsi que la promotion d'une est recommandé de mettre à la disposipresse écrite régionale et locale.
tion des populations rurales de l'inforLes effets que les
mation à travers
radios locales ont
Internet sur tous
PARTICIPATION ET ACCES AUX
eu sur la commules aspects liés
MEDIAS EN ZONE RURALE
nication sociale,
aux programmes
durant ces derde développenières années, sont très importants. En ment rural.
l'absence de données médiamétriques Au delà de l'identification par les popufines, il est impossible d'avancer des lations de leurs besoins en information,
conclusions précises ; il est néanmoins et de la formation des personnels qualisûr que l'apport des radios locales sur la fiés pour la formation aux techniques de
participation des populations rurales est communication participative, les prodécuplé, même si des efforts restent à blèmes à surmonter sont essentiellement
faire pour la conception de programmes liés aux coûts d'accès. Il est à cet effet
plus orientés sur les zones rurales et qui possible de multiplier des accès à coûts
ne soient pas de simples programmes de réduits dans les zones rurales (maison
vulgarisation agricole. De la même de jeunes, associations culturelles, centmanière il est possible d'améliorer l'ac- res culturels, etc.) tout comme il est précès en confiant des créneaux horaires conisé de mettre en place des formations
aux associations et aux organisations en direction des jeunes hommes et femtraditionnelles et communautaires.
mes pour que ceux ci puissent partager
Le développement de l'accès à Internet leurs informations et diffuser leurs opiest à envisager comme priorité car il nions à travers le net.
S
O
M
M
A
I
R
E
- La participation et l’accès aux médias
Page 1
- Les chiffres de l’accès aux médias
- La télévisioon
Page 2
- La radio
Page 3
- La presse écrite
- L’accès à internet
Page 4
N°68 - Mai 2004
www.ceneap.com.dz
L’ A C C È S A U X M É D I A S
Dans les biens considérés comme utiles
Possession des biens
ou indispensable pour un accès important
aux médias, la télévision est le bien le
plus présent dans les foyers ruraux à hau- 100
90
teur de 93.26%. Les foyers équipés en
80
antenne de réception satellitaire appro70
60
chent les 43%, sans compter les branche50
ments collectifs. Il faut donc considérer
40
que la télévision reste un média qui rentre
30
dans la quasi totalité des foyers, la radio
20
10
quant à elle à tendance à perdre du ter0
rain. Il est toutefois fort probable que le
1
succès rencontré par les radios locales et
la présence sur le marché de récepteurs
FM de poche à coût très faible peut inverser très rapidement les tendances.
Télévision
Radio
Parabole
Téléphone
Micro ordinateur
LA TÉLÉVISION
La chaîne de télévision la plus
regardée est l'ENTV, suivie des
chaînes étrangères arabes, des chaînes étrangères francophones puis
de Canal Algérie. Selon les régions,
la télévision algérienne reste domiRECOMMANDATIONS
nante. Au deuxième rang, ce sont
les chaînes arabophones qui dominent sauf dans la région Nord
Centre où les chaînes francophones
sont plus regardées. Selon les zones
spécifiques, l'ENTV reste large-
ment devant les autres chaînes de
télévision avec toutefois un léger
fléchissement dans les zones de
montagne qui semblent être fortement marquées par les "spécificités" de la Kabylie.
Nord
Nord
Nord
H.P
H.P
H.P
Sud
Sud Total
Ouest Centre
Est
Ouest Centre Est Ouest
Est
72.07
66.89 72.08 68.18
72.70 70.65 42.86 63.39 68.90
2.97
2.46
1.66
.
2.37 1.43 16.48
.
2.24
Si pour la radio le ENTV
processus est avan- Canal Algérie
cé, il l'est moins Chaînes
13.67
9.42 14.17 26.01
12.61 18.47
5.49 18.80 13.39
pour la télévision. arabophones
A cet effet il est Chaînes
2.38
10.45
0.83
1.01
.
1.29
7.14 0.33 5.04
francophones
recommandé d'exa- Autres
0.05
2.30
.
0.25
.
0.14
.
.
0.96
miner la possibilité
Montagneuse Plaines
Plaines
Hauts
Steppiques Total
de
programmes
Céréalière
Plateaux
régionaux
qui 0
9.25
4.14
12.17
8.36
8.16
9.48
68.53
83.06
66.18
70.35
66.67
68.81
seraient
diffusés ENTV
2.42
.
2.36
1.49
0.68
2.23
dans des créneaux Canal Algérie
11.90
12.61
17.38
17.21
24.49
13.39
Chaînes
arabes
horaires précis. La
6.56
0.18
1.78
2.29
.
5.10
Chaînes francophones
régionalisation de
1.34
.
0.12
0.30
.
0.99
Autres
la radio peut elle
Enfin la réhabilitation des formation est, selon les populamême être développée : le coût médias traditionnels peut être tions interrogées, un des éléréduit des émetteurs peut per- d'un apport appréciable dans ments indispensables à l'accès
mettre la multiplication des l'accès et la création de l'infor- aux ressources et ce aussi bien
radios villageoises facilitant mation (halqa, meddah et goual pour les populations éligibles au
ainsi la participation des popu- peuvent être mis à contribution filet social que celles qui sont
lations dans la création de l'in- pour améliorer la communica- en quête d'un emploi, qui porformation. L'expérience locale tion dans les zones rurales en tent un projet et qui cherchent
peut aussi s'adapter à la presse tant que tels ou en étant intégrés un financement, ou pour celles
écrite à travers la promotion dans des moyens audiovisuels). qui dotées d'un savoir faire
d'une presse locale de qualité. L'amélioration de l'accès à l'in- espèrent le valoriser.
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LA RADIO
L'accès à la radio est parmi ceux qui se sont le plus amélioré durant les dernières années notamment avec le développement des radios locales. Les chaînes nationales restent parmi les plus écoutées, dans l'ordre suivant : 25.63%,
7.66% et 2.52% respectivement pour la chaîne une, deux et trois.
Dans les radios locales ou de
Nord
Nord
Nord
H.P
H.P
H.P
Sud
Sud Total
proximité, El Bahdja est au troiOuest
Centre
Est
Ouest Centre
Est
Ouest
Est
sième rang des radios les plus
0
46.25
44.46 49.91
44.44
70.33 53.73
59.34 45.42 48.67
écoutées, et ce avant la chaîne
41.32
15.29 36.22
25.76
12.91 31.30
34.07 22.30 25.63
trois de la radio nationale avec ENRS(1)
6.85% de taux d'audience. Les ENRS(2)
.
18.08
.
.
1.34
1.75
.
.
7.66
chaînes régionales les plus écou- ENRS(3)
0.96
5.12
0.06
1.01
0.74
1.22
.
0.17 2.52
tées ensuite sont Radio
UFC
.
0.07
2.19
.
0.15
0.42
.
.
0.38
Soummam et radio Ouargla avec
0.27
0.56
1.13
.
0.45
0.14
.
.
0.45
respectivement 1.81% et 0.99% Coran
0.27
0.09
0.65
.
.
0.03
.
.
0.16
d'audience. Le poids que pren- Culture
nent les radios locales dans les Mitidja
0.09
0.10
0.24
.
.
0.07
.
.
0.10
choix des auditeurs est révélaEl Bahdja
3.02
11.86
2.73
2.53
6.08
4.41
.
1.83 6.85
teur des possibilités que ces der- Soummam
.
3.74
0.06
.
.
1.54
.
.
1.81
nières peuvent offrir en matière
El Bahia
1.83
0.21
0.36
.
1.04
0.17
.
.
0.49
d'IEC (information, éducation et
.
0.02
.
.
.
.
.
.
0.01
communication) en direction des Saoura
3.47
.
.
.
.
.
.
.
0.53
populations rurales. De la même Tlemcen
manière, le fait qu'elles soient
Bechar
0.05
.
.
.
0.15
.
.
.
0.01
conçues comme des radios de Constantine
.
.
2.49
.
.
.
.
.
0.29
proximité, travaille à l'amélioraBatna
.
.
0.36
.
.
2.41
.
.
0.52
tion de la participation des popu.
.
2.96
.
.
.
.
.
0.35
lations tant au niveau de l'infor- Annaba
.
.
.
.
.
.
.
23.63 0.99
mation sur leur situation socioé- Ouargla
.
.
.
.
5.19
.
.
5.66 0.48
conomique et sur leurs besoins, Laghouat
leurs opinions que sur le plan
Tebessa
.
.
.
.
.
0.87
.
.
0.17
purement culturel : récits de vie, Tiaret
.
.
.
26.01
.
.
.
.
0.72
témoignages sur les traditions et
Autre
2.47
0.40
0.65
0.25
1.63
1.92
6.59
1.00 1.21
la culture locales, la transmission
de savoirs et de savoir-faire, etc. contribuant ainsi à développer la cohésion et la solidarité au sein des populations
rurales.
Afrique: la radio, en passe de supplanter les médias traditionnels
La radio est, incontestablement, l'instrument
le plus puissant de construction nationale en
Afrique. Elle permet en effet, dans un
contexte marqué par une tradition orale, d'atteindre tous les africains. La radio, de plus
en plus écoutée, est en passe de supplanter
les médias traditionnels. Mais, comme c'est
souvent le cas en Afrique, tradition et
modernité continuent de coexister. On a
souvent tendance à oublier que l'Afrique a
un riche patrimoine médiatique. Les systèmes de communication traditionnels ont
toujours existé pour dialoguer, informer,
éduquer et résoudre les conflits sociaux.
Selon Emmanuel Ngwainbi, spécialiste en
communication camerounais, " les populations rurales, qui constituent la majorité de la
population du continent, utilisent des
moyens traditionnels de diffusion de l'information : un crieur marche dans le village
durant la nuit, faisant sonner son gong pour
appeler les habitants à se joindre aux activités du village ; un tambour communique la
mort, une invasion imminente, ou une épidémie qui se répand. Et les paroles de chansons chantées en public sont là pour apaiser
et encourager les travailleurs. Sans aucun
doute, les systèmes de communication traditionnels sont riches en idées et en compétences ". Mais le développement de la radio,
particulièrement rurale et communautaire,
réduit peu à peu l'influence des systèmes traditionnels. Malheureusement, la radio est
handicapée par de nombreuses faiblesses
structurelles. La mise en place de radios privées a étendu la couverture et l'accès à l'in-
formation à de nombreux segments de la
population, particulièrement les populations
pauvres, urbaines et péri-urbaines. Mais l'orientation commerciale des radios et leur
domination par les cultures étrangères (exercée notamment à travers la musique étrangère) font partie des effets négatifs.
Il y a cependant des exceptions et des raisons d'espérer. Les radios rurales et communautaires se développent dans de nombreux
pays africains ; elles sont des supports
suceptibles de diffuser des informations
publiques liées au développement et à l'éducation. Leur longévité dépendra de leur aptitude à donner aux auditeurs des informations de fond sur les questions qui les intéressent : santé, éducation des enfants, économie, etc.
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N°68 - Mai 2004
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La presse
écrite est
lue par moins de 30% des personnes interrogées. Le journal le plus
lu est " El Khabar " avec près de
74% du lectorat suivi de " Le matin
" avec 6.94%, de “Liberté” avec
LA PRESSE ÉCRITE
0
Liberté
Liberté Economie
El Watan
Le Quotidien d'Oran
El Moudjahid
La Tribune
Le Soir d'Algérie
L'Authentique
Le Matin
El Khabar
Ech-Chaab
Le Siècle
El Bilad
El-Acil
APS/Economie
El Massa
Le Jeune Indépendant
Horizons
El Youm
El Ahrar
L'Expression
Université Info
Ouest Tribune
En Nasr
Chourouk El Youmi
Le Quotidien d'Algerie
El Fedjr
L'actualité
Er_Rai
Autre
6.01% puis du " Soir d'Algérie "
avec 2.60%.
Selon les régions, " El Khabar "
reste au premier rang sur tout le
territoire, mais plus ou moins en
compagnie d'autres titres comme
dans le Nord Centre et Nord-Est où
la presse francophone est fortement
représentée. Dans le Sud seule la
presse arabophone domine avec
notamment et quasi exclusivement
El Khabar.
Nord
Nord Nord H.P
H.P
H.P
Sud
Sud
Ouest Centre Est Ouest Centre Est Ouest Est
78.38
66.48 68.70 75.51
75.07 68.73 91.21 80.03
1.28
3.45 0.24
.
.
0.84
.
.
.
0.28 0.12
.
.
0.07
.
.
0.05
1.31 0.47
.
0.45 0.49
.
.
0.46
0.14
.
0.51
.
0.14
.
.
.
0.33 0.24
0.25
.
0.17
.
0.17
.
0.14
.
0.25
.
.
.
.
.
1.81 0.18
.
.
0.10
.
.
.
0.54 0.06
4.80
.
.
.
.
0.09
4.86 0.30
.
.
0.24
.
.
18.88
19.44 27.68 16.16
23.59 25.81
8.79 18.97
.
0.05
.
.
0.15
.
.
.
.
0.02
.
.
.
0.03
.
.
.
.
.
.
.
0.24
.
.
.
.
0.06
.
.
.
.
.
.
0.02 0.12
.
.
.
.
.
.
. 0.12
.
.
0.07
.
0.33
.
0.07 0.06
.
.
0.03
.
.
.
0.09
.
.
.
0.10
.
0.17
.
0.24 0.24
0.25
0.15 0.10
.
.
.
0.03 0.30
.
.
0.07
.
.
.
0.02
.
.
.
.
.
.
.
0.02
.
.
.
.
.
.
.
.
0.06
.
.
.
.
.
.
.
0.24
.
.
0.14
.
.
0.05
0.38 0.77
.
0.59 1.96
. 0.33
0.09
0.05
.
1.01
.
.
.
.
.
.
.
.
.
0.07
.
.
.
0.02
.
.
.
.
.
.
0.73
0.12
.
1.26
.
0.03
.
.
.
0.10 0.06
.
.
0.52
.
.
Total
70.54
1.77
0.14
0.70
0.17
0.21
0.06
0.77
0.36
2.04
21.54
0.03
0.01
0.05
0.01
0.02
0.04
0.04
0.06
0.16
0.06
0.01
0.01
0.01
0.06
0.68
0.06
0.01
0.01
0.20
0.15
L'accès à Internet bien que présent reste très faible dans les zones rurales. Ce
L'ACCÈS À INTERNET sont les jeunes qui y accèdent le plus notamment ceux qui sont dans la seconde tranche d'age (25 à 29 ans). Les zones de montagne semblent être mieux
MEAN
pourvues du fait que les populations qui la composent
MEAN
18 a 24 0.18
notamment celles du Nord-Centre présentent des caracMontagneuse
0.15
25 a 29 0.21
téristiques économiques et sociales particulières : plus
Plaines céréalière 0.07
30 a 34 0.11
d'habitat aggloméré, électrification, ressources, etc.
Plaines
0.03
35 a 39 0.03
Le développement de l'accès à Internet est à envisager
Haut plateaux
0.03
40 a 49 0.06
comme priorité car il permet un accès à l'information
Steppiques
0.07
50 et + 0.02
qui est sans égale mesure avec les possibilités existant
Total
0.12
Total
0.12
par le passé.
CENTRE NATIONAL D’ETUDES ET D’ANALYSES POUR
LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT
98, Route Nationale N°1. Birkhadem BP 34
Tél: 213 (21) 54 29 82 & 54 29 83; Fax: 213 (21) 54 21 49
E.mail: [email protected] - site web: www.ceneap.com.dz
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