Préconisations diagnostic 11 Mai 09x

Transcription

Préconisations diagnostic 11 Mai 09x
A.2B.Conseil
Cabinet Olivier Lacroix
Diagnostic sur l'information à
destination des jeunes dans le
département des Deux-Sèvres
2009
Préconisations générales
Préconisations de Formations
Sommaire
1. PRECONISATIONS ............................................................................................. 4
1. Les jeunes dans leur relation à l'information ................................................................. 5
2. Être jeune et connaître des itinéraires diversifiés et complexes .................................. 7
3. Renforcer la cohérence de l’information autour du jeune............................................ 9
4. L’information relayée ...................................................................................................... 11
5. La nécessité d’un pilote de projet .................................................................................. 15
6. Repenser le portage de la mission d'information jeunesse ........................................ 16
7. L'accompagnement : un travail dans la durée ............................................................. 17
8. La création d’une fonction de l’adulte relais................................................................ 18
9. La création d'outils numériques mutualisés………...……………………… ............. 19
10. Redynamiser des zones en faisant évoluer des dispositifs ...................................... 20
11. Synthèse ........................................................................................................................... 21
2. PRECONISATIONS DE MODULES DE FORMATIONS ...................................... 22
1. Formation d’Animateur / Coordinateur Local d’Information Jeunesse ................. 24
2. Recherche-action d'une organisation partenariale des acteurs de
l'information sur un territoire ............................................................................................. 25
3. Analyser la demande du jeune....................................................................................... 26
4. Intégrer dans un projet les informations utiles à sa réalisation................................. 27
5. Accompagner le jeune dans sa recherche d’information sur Internet...................... 28
3. PRECONISATIONS COMPLEMENTAIRES ........................................................ 29
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
2
Introduction
Le diagnostic pose les éléments qui permettent d’apprécier la situation de
l’information des jeunes, en portant un regard objectif. Les données qui nous sont
fournies permettent, à partir des forces et des faiblesses constatées, de formuler un
ensemble de préconisations. Celles-ci, liées à des actions concrètes, sont de nature à
faire évoluer une offre d’information qui réponde à la demande des jeunes DeuxSévriens.
Ce document comporte trois parties. La première est consacrée à une analyse qui
introduit la formulation de préconisations. La seconde partie est destinée à
l’accompagnement opérationnel des préconisations, en proposant des modules de
formations. Enfin, une troisième partie s’attache à conclure ce travail en présentant
des préconisations complémentaires.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
3
1.
Analyses préliminaires
1. Préconisations
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
4
1. les jeunes dans leur relation à l'information
L’enquête révèle deux données importantes dans une perspective d’évolution de ce
que peut être une politique publique sur le département des Deux-Sèvres :
•
Un intérêt réel pour l’information de la part des jeunes
•
Une appréciation positive de sa diffusion
Le diagnostic, en identifiant des forces et des faiblesses, montre l’intérêt d’envisager
certaines évolutions, susceptibles d’améliorer le service rendu.
En entendant les jeunes et les adultes, la recherche d’information apparaît comme
faisant partie intégrante de la formation sociale d’un adolescent. C’est dans une
approche constructive qu’intervient ce qui peut prédisposer à définir l’adulte relais :
Quelqu’un qui n’agirait pas en tant que gardien d’un guichet, mais en qualité
d’intervenant compétent, ayant acquis la confiance du jeune.
L’adulte créerait la situation qui invite le jeune à recueillir de l’information. Le but
est de l’aider, par ce biais, à se confronter à l’inconnu, à entrer en contact avec des
construits sociétaux, à faire l’acquisition de règles d’intégration… L’accès à
l’information est un moyen d’acquérir une expérience de la relation ; d’abord à soi en
confrontant ses capacités au réel, ensuite dans la relation aux autres, par l’intégration
des usages. L’information cumulerait deux intérêts :
•
être renseigné et être informé sur "comment les choses
fonctionnent".
Des exemples nous sont fournis : préparation d’exposés en milieu scolaire,
construction d’un projet au sein d’une structure d’éducation populaire, recherche
d’informations pour confirmer un projet professionnel en Mission Locale. La
recherche d’information est un champ de démarche et d’implication que savent
exploiter les adultes, avec en toile de fond l’acquisition de l’autonomie.
Certains jeunes évoquent la difficulté de cette prise d’autonomie, lorsqu’ils sont
dépendants des adultes. Les
déplacements sont le frein principal. Parfois,
l’utilisation d’outils comme le téléphone, ou de connexion Internet, leur fait défaut.
En Deux-Sèvres, les territoires, le département, la région, l'État et l’Europe ont
investi pour dépasser un manque de moyens, susceptible d’être préjudiciable à
l’intégration des jeunes dans la société.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
5
Nous employons volontairement le terme "intégration", car davantage que
l’insertion, il associe la participation d’un individu à la bonne marche du système
dans lequel il évolue1. Une personne intégrée possède une vision généralement
cohérente des logiques de fonctionnement de son environnement social. On peut être
inséré professionnellement et ne pas avoir accès à cette complexité.
L’étude que nous venons de conduire nous démontre que le jeune est, dès sa sortie
du système scolaire, en situation de gérer des transitions sociales. Un corpus de
témoignages, formulés par des jeunes, mais aussi par des professionnels et des élus,
présente un schéma de parcours post scolaire. Aujourd’hui, un individu, pour
s’insérer professionnellement, doit assumer des situations initiatiques, qui le
conduiront de statuts en statuts intermédiaires vers l’emploi stable.
1
Dominique Schnapper. Qu’est-ce que l’intégration ? Editions Gallimard. 2007
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
6
2. Etre jeune et connaître des itinéraires diversifiés et complexes
Être jeune, c’est multiplier les preuves de sa compétence, tout en se confrontant aux
aléas du marché de l’emploi.
SORTIE
ENTREE
Formations
Système
scolaire
Emplois
Emploi
stable
Chômage
Stages
Afin d’assumer ces statuts transitoires et spécifiques, le recours à l’information est
inévitable. Des répétitions en boucles produisent quelques fois un sentiment
d’immobilisme. Dans un tel contexte, il est incontournable de travailler l’orientation
en même temps que l’information.
Bien que les jeunes aient un accès aisé à de l’information, il n’est pas acquis qu’ils
soient dépositaires de la bonne information, celle qui réponde à leur besoin du
moment.
Le sentiment d’autonomie que procure Internet, ne doit pas masquer la difficulté
d’appréhender avec justesse certaines situations. Devant certaines complexités, l’outil
numérique délivre une information qui apporte un premier niveau de réponse. Parce
que des connexions sont nécessaires entre différentes données d’une même
information, des jeunes déclarent avoir recours à une personne ressource. C’est
souvent devant cette nécessité de réussir à faire des liens, que la présence de l’adulte
est incontournable.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
7
Le diagnostic nous révèle que le jeune est entouré par des personnes qui, plus ou
moins qualifiées, vont l’aider à s’informer avant de faire ses choix. Mais à
l’observation de parcours concrets, nous relevons deux phénomènes qui méritent
d’être interrogés :
1. la difficulté d’emboîter les bonnes informations, afin de créer un continuum
qui permet d’atteindre un objectif.
2. l’emprunt trop systématique d’une voie unique, qui, si elle est mal
appréhendée, conduit à l’échec et à la répétition d’un nouvel effort.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
8
3. Renforcer la cohérence de l'information autour du jeune
Il ne s’agit pas de « couver » le jeune, mais bien au contraire de favoriser son accès à
la maîtrise d’un itinéraire balisé par l’appropriation des données objectives.
En rencontrant des jeunes des trois tranches d’âges et en nous référant aux résultats
du questionnaire, nous observons que la relation à l’information évolue. Si, pour les
13-17 ans, les loisirs ont une grande importance, nous constatons que pour les 18-26
ans, le besoin d’être informé sur les formations et l’emploi devient progressivement
une priorité.
Nous préconisons que les démarches qui seront entreprises à la suite de ce diagnostic
prennent en compte cette évolution, y compris dans la relation éducative à
l’information qui sera mise en œuvre.
.
Une éducation au choix en construisant l’information
Ce terme doit renvoyer aux prémices de l’adolescence, l’âge ou l’on commence à se
sentir des velléités d’indépendance, la période où le « je social » s’affirme. La
fréquentation de lieux comme le collège, le foyer socio éducatif, le CDI, le centre
social ou le club, doit devenir un temps favorable à un « apprentissage de
l’information ».
Des expériences montrent que les adultes peuvent travailler à favoriser l’émergence
d’une information construite par le jeune. L’information en tant que ressource
pédagogique peut faire prendre conscience de l’importance de la dimension de
responsabilité qu’elle recouvre. En fabriquant des contenus, destinés à un public en
particulier, le jeune peut s’identifier et comprendre à quel point la qualité de
l’information est importante. Dans le diagnostic, nous abordons l’impact de son
caractère intrinsèque, en tant que facteur de motivation. Former le jeune à
l’information, c’est en priorité travailler sur son propre rapport à cet objet.
Tant qu’il ne l’appréhende pas, dans cette période d’individuation que nous
évoquions plus haut, elle reste une donnée neutre, qui n’appelle pas nécessairement
d’implication. Il est donc impératif de veiller à l’objectif poursuivi, avec des
questionnements clés :
•
A.2B.Conseil
Avril 2009
En quoi cette information est elle importante ? (sa
construction). Comment peut-elle démontrer qu’elle est
importante ? (sa diffusion).
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
9
Cette approche contient les vertus d’un esprit critique. Il ne suffit pas d’alerter sur le
risque d’utilisation d’une mauvaise information, encore faut-il que la personne ait
réfléchi à ce que recouvre la notion d’information. Est-ce un renseignement que je
recherche ? Où est-ce une connaissance complexe qui réponde à une demande
singulière?
Nous encourageons les orientations qui seront prises pour faciliter les expériences
qui permettront aux acteurs de travailler à la construction de l’information par les
jeunes eux-mêmes.
Pourtant, un apprentissage seul, si complet soit-il, ne peut suffire à s’orienter.
Comme nous le rapporte le diagnostic, l’information est changeante. Les acteurs
adultes doivent consacrer une part importante de leur temps d’activité, à se poster en
veille sur une information qui actualise leurs propres connaissances des dispositifs,
mesures et lois. Tous ne possèdent pas la totalité des informations. Quelque fois c’est
le réseau nécessaire pour orienter les publics qu’ils accueillent, qui est défaillant.
Renforcer la qualité des relais devient un axe de progrès nécessaire.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
10
4. L'information relayée
Tout d’abord, il nous faut revenir sur des notions que nous abordons dans ce
diagnostic, mais qui sont déterminantes dans l’approche que les adultes peuvent
développer.
.
Des dynamiques partenariales à engager
La vision souvent erronée de ce qu’est le partenariat, procure une illusion
contre productive. Il ne suffit pas de considérer l’autre comme partenaire pour que la
magie d’une collaboration efficace fonctionne. Tout au plus, et ce n’est pas de notre
point de vue réducteur, les structures ont des fonctionnements en réseau, soit
d’acteur à acteur. Comme nous le soulignons dans le diagnostic, cette réalité fragilise
la relation, en cas de changement de personne dans une structure. Ce réseau est, bien
entendu, prépondérant. Il est la base des relais qui se mettent en place, autour du
projet d’un jeune. Le réseau, grâce aux échanges qui l’animent, peut être à l’origine
d’un projet dont le caractère partenarial va engager plusieurs structures.
Sur le département des Deux-Sèvres, des dynamiques partenariales font émerger des
manifestations de type forums des métiers. D’autres s’inscrivent dans la durée en
envisageant de partager des locaux, un fond documentaire mais également des
tâches concrètes.
Pour que le partenariat fonctionne, il doit, comme tout système relationnel, respecter
des règles, que nous proposons de rappeler. Il s’agit de préconisations en vue d’une
conception de la relation partenariale : 2
- Ce sont les structures qui s’engagent et non des acteurs en fonction de leur
inspiration.
- Le partenariat doit apporter une plus value à la réalité ordinaire.
- Lorsque des organisations interviennent sur le même champ, il y a un risque
concurrentiel.
La complémentarité est donc à rechercher. Il est inutile de vouloir faire plaisir.
Chaque partenaire potentiel doit démontrer en quoi il peut être utile. Un partenariat
2
Les apports que nous faisons sur le partenariat sont largement inspirés des travaux de Roland
Fonteneau, sociologue en sciences de l’éducation. Maître de conférence à l’université F. Rabelais de
Tours.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
11
agit sur un projet précis, qui se définit par des objectifs, un public et une durée, au
sein d’un territoire.
Une parité d’estime est incontournable. Chaque partenaire doit se reconnaître dans
les valeurs des autres et considérer que le partage est possible. Cette dimension est
d’autant plus prégnante lorsque l’on intervient dans des champs comme la
pédagogie, l’accompagnement, l’animation. Un partenaire doit être capable
d’accepter d’autres visions et sur l’espace partenarial être capable de modifier sa
nature et son comportement.
Tous ne font pas la même taille, mais chacun doit pouvoir mesurer son utilité.
Nous constatons que le respect de cette condition produit de l’échange d’information
entre partenaires : fichier, données statistiques, partage de la veille stratégique…
N’oublions pas que, malgré les discours et la volonté de montrer des apparences,
nous sommes sur un champ où de la concurrence existe3.
Pour envisager de véritables actions cohérentes sur un territoire, il convient de
clarifier ces aspects opérationnels.
Aujourd’hui, il est nécessaire, dans l’intérêt des parcours des jeunes Deux-Sévriens,
d’engager sur les territoires de véritables construits partenariaux.
Excepté pour l’agglomération niortaise, nous constatons que les dynamiques locales,
se développent à l’échelle de la communauté de communes.
Le bocage Bressuirais, en revanche, présente une cohérence de pays. L’information
circule de structure à structure. Les produits des uns sont affichés et diffusés par les
autres sans difficulté. Culturellement, cette collaboration est admise.
Il est difficile de décréter le partenariat. Pour qu’il soit efficace, il est préférable qu’il
émerge d’initiatives locales. Il peut, en revanche, être accompagné afin de permettre
aux acteurs de respecter des règles d’efficacité.
.
Principes fondamentaux du partenariat
Le partenariat est une mise en commun d’énergies et de compétences, au service
d’une mission qui ne peut être accomplie par une seule organisation.
3
Lors de notre enquête une structure nous a refusé la liste des sites Internet qu’elle utilise avec les
jeunes.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
12
Comme toute relation, il répond, pour fonctionner, à des règles qui, si elles sont
respectées, doivent peser sur la qualité de la production des acteurs.
Pour conduire cette animation des partenariats, nous invitons à respecter le schéma
suivant :
Nous fournissons, afin d’exemplariser notre propos, d’inclure dans le schéma, des
structures que l’on peut rencontrer en Deux-Sèvres.
Pl@n Net
M.F.R.
Mission
Locale
E.P.C.I.
PROJET
B.I.J.
Fédératio
n
Espace d'implication dans
le partenariat. Des règles
et
des
procédures
peuvent créer un système
propre au projet.
C.I.O.
C.S.C.
Cette zone signifie que les
partenaires
conservent
leurs missions spécifiques
et
donc
leur
indépendance.
Cette liste de structures n’est pas exhaustive. On peut, selon les endroits, ajouter un
collège, un lycée, mais aussi un IREO ou un CFA, le service communication d’une
ville, etc…
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
13
L’intérêt de travailler ensemble de façon continue favorise les prises de relais dans le
parcours d’un jeune. Posséder une vision juste de ce que font les autres, c’est être en
capacité de proposer des hypothèses. Le jeune concerné est ainsi en mesure de se
projeter et de comparer, avant de choisir la solution. En insistant sur cet aspect, nous
ne confondons pas l’information et l’accompagnement. L’information est bien un
moyen qui permet d’atteindre un objectif. Mais l’emboîtement des données, peut être
accompagné.
Pendant l’enquête, les propos des professionnels insistent sur l’intérêt de leur acquis,
lorsqu’ils possèdent une connaissance précise des compétences de leurs collègues.
Certains regrettent que des dynamiques locales aient disparues. L’échange de
pratique, leur permettait à la fois d’interroger leurs propres compétences, tout en
apprenant des autres.
Mais une approche réellement partenariale exige, pour s’avérer efficace, une
coordination solide.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
14
5. La nécessité d'un pilote de projet
Les tentatives avortées ne sont pas rares. Les acteurs citent dans leur histoire
professionnelle, des exemples de volontés partenariales qui se sont éteintes dans la
durée. La principale raison invoquée demeure le manque de temps et l’absence d’une
coordination. Le manque de temps est souvent lié au fait que les individus
s’investissent individuellement à partir de leur emploi. S’ils étaient missionnés
clairement par leur structure, engagée elle-même, comme nous le recommandons, ils
pourraient envisager une participation suivie sur l’espace partenarial.
Nous proposons, pour les territoires qui souhaiteraient engager une telle démarche,
qu’ils identifient un animateur/coordinateur. Il aurait en charge de mettre en
cohérence l’ensemble, tout en animant les réunions de travail inhérentes aux
différents projets.
Il assurerait également le suivi en tant qu’évaluateur des progrès accomplis sur le
territoire. Les résultats de cette évaluation seraient à considérer comme un vecteur de
communication, auprès des autorités et des élus. A partir de données objectivées, une
pratique transparente permettrait de lever les soupçons d’opacité qui, parfois,
accompagnent le mouvement associatif, pourtant opérateur de politiques publiques.
Nous ajoutons que le fait de procéder à l’évaluation permet de communiquer
autrement, qu’en basant son analyse sur des données brutes.
Pour qu’un tel emploi puisse être viable, il doit disposer de financements spécifiques,
prenant en compte temps de travail dédié à cette fonction, ainsi que la formation
nécessaire à la maîtrise du poste. Il serait tout aussi important que cet acteur puisse,
à l’échelle du département, rencontrer régulièrement ses collègues. Ces
regroupements devraient intégrer de véritables échanges et analyses de pratiques.
De ce fait, ils concourraient à asseoir une cohérence départementale de la mission
d’information à destination de la jeunesse.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
15
6. Repenser le portage de la mission d'information jeunesse
Cette initiative ne devrait pas être la plus simple à réaliser. Elle remettrait en
question des financements et la vie de structures si elle devait s’appliquer
autoritairement. Certains PIJ connaissent une baisse de fréquentation. Nous
constatons qu’il s’agit prioritairement des PIJ intégrés dans un Centre Socioculturel.
Lorsque nous reprenons les réponses des jeunes au questionnaire, ceux qui
fréquentent les CSC sont majoritairement dans la tranche d’âge 13-17 ans. Lors de
nos visites nous avons observé que les plus âgés s’y présentent rarement, la structure
étant identifiée comme compétente avec les plus jeunes. Nous préconisons qu’une
réflexion s’engage sur "qui doit être identifié comme porteur d’une spécificité
Information Jeunesse". A l’inverse, une structure unique sur un territoire, qui dans
sa mission originelle serait perçue comme spécialisée auprès des plus âgés (ML,
FJT…) pourrait connaître la même désaffection. Des jeunes en recherche d’emploi,
n’entrent pas en relation avec la ML, car ils craignent d’être repérés comme « en
difficulté » ou « en insertion ».
D’après nos observations, une baisse de fréquentation de certaines structures (toutes
ne sont pas concernées), n’est pas forcément liée à un désintérêt de la jeunesse. Nous
pensons que la stratégie d’approche doit être questionnée. Lieu inadapté au passage
du public, fausses représentations sur qui peut-être accueilli, accompagnent parfois
une difficulté d’assurer la continuité du service.
Le fait que des animateurs assument d’autres fonctions ne permet pas une ouverture
constante. Certaines structures fonctionnent le samedi matin, comme le PIJ de
Mauléon. Cette ouverture élargit la possibilité d’accueil des jeunes. Elle renvoie à la
question 16 du questionnaire « jeunes », dont les réponses confirment une attente
d’ouverture le samedi. Certains animateurs de Centres Socio Culturels, proposant
des activités le samedi, poursuivent leur mission d’information, ce jour là. Les temps
d’ouverture ont un réel impact sur l’image. Des structures qui ferment pendant les
vacances scolaires sont critiquées. « J’y vais une fois, deux fois, c’est fermé, alors je n’y
retourne plus. »Autre phénomène qui invite à davantage de collaboration : la faible
communication sur les autres structures.
Nous préconisons que des groupes de travail qui se mettraient en place sur les
territoires, examinent les liens systématiques à établir de structure à structure face à
certaines problématiques. Nous citons en exemple, le cas récurrent d’un jeune en
rupture d’apprentissage dans un CFA. Il serait judicieux que, systématiquement, à ce
moment là de son itinéraire d’insertion professionnelle, il soit mis en relation avec la
Mission Locale de son lieu d’habitation. Nous ne prétendons pas que cela ne se fait
pas, mais là encore, ce type d’information n’est pas automatique.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
16
7. L'accompagnement : un travail dans
la durée
Certains professionnels sont convaincus qu’il y a trop d’information. D’autres
prétendent qu’elle « manque cruellement ». Les jeunes raisonnent autrement.
L’information, ils disent savoir généralement où la trouver. Ce qui fait défaut, c’est
le manque de précisions opérationnelles. Comment mettre en œuvre l’information
dont ils disposent ?
Nous avons rencontré des jeunes, à la sortie d’entretiens avec des professionnels.
Nous constatons une déperdition de l’information non négligeable, dès la fin de
l’entretien. Afin d’essayer de comprendre où pourrait se situer cette perte, nous
avons échangé avec quelques jeunes, en utilisant l’entretien d’explicitation. Nous
leur demandons de retracer le parcours qu’ils souhaitent entreprendre, à partir des
informations qu’ils viennent d’acquérir. Nous remarquons que c’est dans les
moments liés aux changements d’étapes du projet, que l’ancrage de l’information ne
s’est pas fait. Nous avons eu l’opportunité dans un CIO de conduire un entretien de
ce type avec une jeune femme qui était accompagnée de sa maman. Bien qu’elles
aient entendues les mêmes informations, là encore, à un moment charnière
(changement de cycle universitaire), ce qu’elles avaient retenu était différent. Cet
exemple montre que l’appropriation d’une information complexe, peut se concrétiser
en plusieurs temps. Souvent un premier captage ne permet pas d’identifier, les
étapes charnières où peuvent se loger les difficultés d’intégration. Le rôle de l’adulte
dans l’accompagnement est alors primordial. Grâce à un accompagnement, qui offre
la possibilité au jeune d’effectuer des allers-retours, pour parfaire sa prise
d’information, il créé les conditions de sa prise d’autonomie.
Ces observations nous conduisent inévitablement à insister sur le maintien de la
présence des professionnels de l’information destinée aux jeunes. Bien que plusieurs
personnes interviennent autour d’un jeune, il nous paraît important de renforcer la
professionnalisation de celles et ceux qui sont missionnés en veillant à assurer une
répartition cohérente sur les territoires. Actuellement, les structures les plus
efficientes (CIO, ML, BIJ, CIJ et des PIJ urbain), sont situées en ville.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
17
8. La création d'une fonction de l'adulte relais
Il conviendrait de former des acteurs qui seraient identifiés comme adultes référents
en matière d’information. Leur mission principale serait d’être en capacité d’orienter
vers les lieux adaptés, les demandes individuelles ou collectives. La posture
professionnelle de ces adultes serait d’être de véritables relais entre le jeune et
d’autres intervenants. Ils devraient être capables de comprendre les logiques d’une
formation, afin de réexpliquer à un jeune ce qu’il n’aurait pas intégré. Ces adultes
relais seraient formés à travailler sur la construction d’hypothèses de parcours. Une
collaboration étroite les lierait avec l’animateur/coordinateur local de l’information
Jeunesse.
Afin de ne pas multiplier inutilement la naissance de structures, nous proposons
d’envisager ces postes dans des organisations déjà existantes. Nous situons leur
existence, principalement, dans des zones rurales qui ne sont pas suffisamment
couvertes par les structures spécialisées (CIO, PIJ, ML).
Les PIJ ruraux sont en difficulté, par manque de professionnalisme et de
structuration dans le champ de l’information. Nous invitons à envisager leur
présence sur ces lieux en faisant un travail d’ouverture de la structure vers d’autres
publics.
Nous sommes conscients que cette préconisation ne sera pas automatiquement
recevable de la part des professionnels. Cependant, nous nous situons dans une
optique de restauration de la fonction information. Si elle continue d’être noyée dans
d’autres activités et se cantonne à informer sur les activités de loisirs, une part
importante de son impact sur les parcours des jeunes est alors négligée.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
18
9. La création d’outils numériques mutualisés
Pour que la préconisation précédente puisse se montrer efficiente, elle doit
s’accompagner d’une proposition qui nous est faite régulièrement lors des entretiens,
par les jeunes, les adultes et des élus.
Étant donné l’importance d’Internet, premier média à procurer de l’information, il
semble logique de l’intégrer dans le processus de mise en lien avec des adultes. Il est
souhaité que des portails d’accueil présentent et détaillent, sur un même site,
l’ensemble des structures qui, sur un territoire, sont susceptibles de fournir de
l’information. Le jeune devrait trouver près de chez lui la réponse adaptée à sa
requête. Afin de ne pas connaître le brouillage actuel qui mélange communication,
publicité et information, nous recommandons de s’en tenir à cette dernière sur
l’utilisation d’un tel outil.
Pour envisager son utilisation, il serait important que ce site territorial soit médiatisé
dans les collèges et dans les lycées (CDI, COP, FSE), mais également par l’ensemble
des structures ou institutions qui maillent un territoire.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
19
10. Redynamiser des zones en faisant évoluer des
dispositifs
Bien que le département soit correctement pourvu en installations, la présence
spécifique de lieux d’information ou repérés comme tel, n’est pas égale sur le
territoire. En observant la cartographie, il apparaît que deux dispositifs (souvent
jumelés), les EPN et les Pl@n Net, soient de nature à renforcer cette cohérence. Tous
les deux bénéficient de la présence d’un animateur. Ils utilisent l’outil favori des
jeunes. Devant cette convergence, il serait constructif que ces animateurs puissent
être formés en tant qu'adultes relais. Nous observons (voir cartographie) que les
orientations prises pour développer le Pl@n Net, le structurent, en partie, dans cet
esprit.
A l’exemple de la région et du département, qui mutualisent leurs dispositifs, la
collaboration des différents échelons politiques peut jouer un rôle préalable aux
dynamiques que peuvent initier les acteurs engagés dans la politique jeunesse.
Certaines zones comme le Sud-est du département, ou le Centre Ouest, pourraient y
gagner en compétences. Il serait également intéressant que les dispositifs existants
soient médiatisés, voire, dans certains contextes, alimentés en information par les
autres structures.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
20
11. Synthèse
Pour qu’une politique à destination des jeunes, cohérente, se mette en place, il
devient indispensable que les structures concernées travaillent ensembles. Le point
crucial demeure sur les relais qui peuvent accompagner la diffusion de l’information
en fonction des besoins de la jeunesse. Pour que ces relais soient efficaces, il est
nécessaire que les acteurs apprennent à collaborer. Pour que cette collaboration
devienne opérationnelle, ils doivent partager un projet commun, avec des modalités
organisationnelles spécifiques à leur collectif et à leur territoire.
Au terme de ce diagnostic, il nous apparaît clairement que, seule une volonté de
développer l’axe information, ne suffira pas. C’est dans le cadre d’une démarche
maîtrisée, avec un accompagnement des structures et des acteurs que des modalités
d’actions émergeront. Pour qu’une dynamique se maintienne dans le temps, un
Animateur/Coordinateur est indispensable. Pour que l’information soit considérée
comme une question centrale et non comme une donnée uniquement transversale,
des adultes relais doivent pouvoir réfléchir à ces questions tout en se dotant d’un
renforcement de leurs compétences.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
21
2.
Préconisations de cycles de formations
2. Préconisations de modules de
formations
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
22
Les propositions suivantes ne se limitent pas à la mise en œuvre de formations, puisqu’une
approche « recherche/action » est proposée. Une recherche action est une approche
dynamique destinée à mettre en situation de réflexion, un groupe de personnes dans
un objectif de production. La recherche/action est animée par un intervenant. Il est
conseillé que cette personne soit qualifiée dans l’accompagnement de cette démarche
pour, entre autre, exercer en toute neutralité.
L’ensemble des propositions fait systématiquement référence à un élément de
préconisations.
Nous conseillons de veiller, à ce que les propositions qui émaneraient de la diffusion
liées de cahiers des charges, soient formulées par des organismes de formation, sur
la base d’objectifs opérationnels. Cela signifie que l’intervenant ne peut se limiter à
délivrer des connaissances conceptuelles (indispensables). Il a le devoir de compléter
la théorie par des apports pratiques, qui mettent les participants en capacité de
mettre en œuvre les acquis de la formation.
L’intérêt des cycles de formation est de favoriser les échanges de pratiques. Afin que
cette dimension soit atteinte, nous recommandons que l’opérationnalité recherchée
s’appuie sur les réalités des acteurs.
Dans notre esprit, cela signifie que les contenus devront être travaillés dans un cadre
pédagogique, qui intègre systématiquement l’ensemble des problématiques
rencontrées par les participants aux formations :
•
Information Jeunesse
•
Territoire et système d’acteurs
•
Prise en compte du public jeune
•
Itinéraire et intégration
A partir de l’ensemble de ces préconisations, nous proposons 5modules.
Rappel des préconisations :
A.2B.Conseil
•
Favoriser l’organisation partenariale
l’information sur un territoire
•
Créer une fonction
d’Information Jeunesse
•
Renforcer le rôle et les missions d’une fonction Adulte relais
•
Redynamiser les zones en faisant évoluer les dispositifs
Avril 2009
des
acteurs
d’Animateur/coordinateur
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
de
Local
JJD
23
1. Formation d'animateur / Coordinateur Local d'Information Jeunesse
Public : personnes en situation ou souhaitant entrer en situation, d’Animation et de
coordination avec un groupe d’acteurs sur un territoire.
Si la préconisation que nous faisons est retenue, il est indispensable que les
personnes qui auront en charge de mobiliser et maintenir actives les énergies, soient
soutenues par une prise de recul méthodologique dans leur prise de fonction. Un
cycle de formation pour une mission de ce type repose sur les acquisitions de
compétences suivantes :
.
Fonction animation
Acquérir les connaissances qui régissent les logiques de la dynamique
des groupes restreints
Appliquer les principes théoriques des fonctionnements des groupes
Situer sa place en tant qu’animateur
Produire avec un groupe
Animer et dynamiser des réunions
.
Fonction coordination
Communiquer avec un groupe partenarial
Situer les niveaux d’intervention
Relations avec le groupe partenarial
Relations avec les acteurs institutionnels
Conduire et gérer un projet
Coordonner une organisation et une progression
Gérer le temps du projet
Évaluer un projet
Rendre compte des avancées et résultats d’un projet
.
Analyser ses pratiques
Durée de formation à envisager : de 4 à 5 jours, avec une intersession pour mettre
en œuvre des contenus et effectuer un retour sur les pratiques pendant la formation.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
24
2. Recherche-action d'une organisation partenariale des acteurs de l'information
sur un territoire
Public : responsable salarié ou bénévole d’une structure, Animateur/coordinateur,
adulte relais, animateur, conseiller, formateur, enseignant, élus, COP…
Il est pertinent que les acteurs puissent mener un travail de réflexion autour du ou
des projets qu’ils pourraient conduire. Un travail de recherche action, animée par un
intervenant, si possible neutre, doit aider les participants à formuler des enjeux. Ce
travail passe par la clarification des ressources locales :
•
Compétences des structures
Savoir-faire
Connaissance du public
Modalité de veille
•
Complémentarités
Nature des informations utilisées ou produites
Modalités de diffusion
•
Moyens
.
Humains
Matériel
Locaux
Capacité d’accueil
Numériques
Objectifs :
Eviter les déperditions d’information
Assurer un niveau d’information adapté aux évolutions d’une demande liée à
l’âge des publics
Assurer des relais de qualité dans un parcours
Durée à envisager : de 3 à 5 jours
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
25
3. Analyser la demande du jeune
Public : Adulte relais, Animateur/Coordinateur Local de l’information à destination
des jeunes
Dans une relation duale, ce module s’attache à fournir les moyens opérationnels de
conduire un entretien d’analyse de la demande.
.
Objectif :
Donner aux adultes les moyens de comprendre les demandes explicites et implicites
des jeunes.
.
Contenus :
Appréhender les particularités de la notion de jeunesse et son rapport à
l’information
Appliquer une méthodologie de conduite d’entretien adapté au public
Mettre en œuvre les principes de l’écoute active (aider le jeune à percevoir les
implications de sa demande)
Analyser ses pratiques
Durée de la formation : 3 jours minimum
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
26
4. Intégrer dans un projet les informations utiles à sa réalisation
Public : Adulte relais, Animateur/Coordinateur Local de l’information à destination
des jeunes
La construction d’un projet s’appuie en partie sur la qualité et l’utilité des
informations recueillies. L’adulte présent doit être en capacité d’aider le jeune à
rechercher et sélectionner les informations qui lui seront utiles.
.
Objectif :
Accompagner la production et la capitalisation de l’information
.
Contenus :
Clarifier la notion de parcours
Rechercher de l’information
Exercer un sens critique
Projeter le besoin d’information dans le temps
Identifier les différentes personnes ressources et les différentes nature
d’informations
Produire une information adaptée à une demande
Analyser ses pratiques
Durée de la formation : 4 jours
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
27
5. Accompagner le jeune dans sa recherche d'information sur Internet
Public : Animateur/Coordinateur Local d’Information Jeunesse, Adulte relais
Les jeunes utilisent Internet dans leur recherche d’information. Deux problématiques
apparaissent :
•
La vérification de la qualité de l’information
•
Le stockage de l’information
La formation des adultes dans une relation axée sur les aspects pédagogiques,
présente l’intérêt d’aider le jeune à optimiser sa recherche d’information, dans son
utilisation des supports numériques.
.
Objectif :
Accompagner le jeune dans son appropriation d’Internet
.
Contenus :
Identifier les sites spécifiques à l’information jeunesse
Repérer les différents supports numériques pour accéder à l’information
Créer un blog et un site
Sélectionner l’information sur support numérique et faire des choix
Développer un regard critique
Organiser le stockage d’information sur son ordinateur
Repérer dans son environnement les lieux où il est possible d’utiliser
gratuitement un ordinateur
Analyser ses pratiques
Durée de la formation : 2 jours
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
28
3.
Préconisations complémentaires
2. Préconisations complémentaires
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
29
Nous avons, à partir de l’existant, souhaité privilégier un champ de préconisations
réalistes. Le propre d’un diagnostic est de s’appuyer sur les ressources qui
composent le paysage de la problématique en question.
Nous sommes convaincus que les moyens actuels permettent de faire progresser la
qualité du rapport entre le jeune et son besoin d’information.
Tout au long de ces neuf mois de rencontres et d’entretiens, nous avons entendu des
jeunes, parfois étonnés d’être écoutés sur ce sujet. Ils n’en ont pas moins démontré
leur intérêt, principalement dans la relation qu’ils établissent entre leur avenir et la
nécessité d’être correctement informés. Il s’agit d’un constat important, car il est
rarement efficient de conduire une politique publique sans l’adhésion de la
population concernée.
Souvent, nous avons entendu des adultes critiquer les supports proposés (affiches,
documentation…). Les jeunes sont, pour leur part, davantage préoccupés sur la
manière dont les adultes perçoivent leur projet et le manque d’harmonisation de
ceux qui sont censés leur fournir l’information dont ils ont besoin.
C’est pourquoi, nous avons souhaité recentrer nos préconisations sur l’implication
des adultes dans leur environnement. Il nous paraît essentiel que la complexité du
cheminement que doivent emprunter les jeunes pour s’intégrer, soit soutenue par
des acteurs qui dépassent le chacun pour soi. La difficulté est trop grande pour
feindre d’ignorer que d’autres existent et qu’ils sont en capacité de prendre des
relais. Le schéma que nous présentons sur les itinéraires diversifiés, ne relève pas
d’une simple appréciation théorique. Elle est fondée sur la base de parcours
personnels et fait actuellement l’objet de publications4 sociologiques.
Le souhait de voir progresser cette implication collective des acteurs, répond à la
nécessité d’autonomie dont les jeunes ont besoin pour élaborer leur cheminement.
Mais l’autonomie ne se décrète pas. Elle n’est pas non plus une improvisation. Un
être autonome, c’est celui qui maîtrise les règles de fonctionnement du système dans
lequel il évolue. Et ce n’est pas le jeune qui invente les lois, les procédures qui
permettent de progresser en limitant ses erreurs. Si les adultes qui sont en charge de
son accompagnement ne mobilisent pas ensemble leurs ressources, nous
continuerons d’assister à des itinéraires fragmentés, faits d’interruptions, de
déceptions non verbalisées.
Si nous inscrivons ici ces propos avec cette teneur, c’est qu’il est difficile de les
« placer » dans le cadre d’un diagnostic. L’opportunité de produire des
préconisations complémentaires offre un espace de communication supplémentaire
avec le commanditaire de la démarche qui, par définition, est fortement sensibilisé.
4
Cécile Van De Velde, à lire une série d’articles ou d’ouvrages. Entre autres, « Le diplôme d’abord,
l’autonomie un jour ». « Une génération Tanguy ? ». « Devenir adulte ». Sociologie comparée de la
jeunesse en Europe. PUF 2008.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
30
Si une préconisation devait synthétiser l’ensemble de ce travail, elle serait de
parvenir à intégrer, donc à faire agir sur la question, les différents acteurs.
Nous pensons que ce travail est déjà engagé, avec l’organisation des ateliers du 19
mai et des deux journées en général. Les réunions préparatoires sont elles-mêmes de
nature à préparer les esprits à cette nouvelle implication.
Le diagnostic en soi fut un moyen d’attirer l’attention sur un travail quotidien, que
beaucoup s’appliquent à réaliser, mais sans réflexion de fond. En tous cas telle
qu’elle est abordée par le ministère.
.
Gérer le temps du projet
Nous attirons l’attention sur l’importance de ne pas laisser passer trop de temps
entre le 19 mai et la mise en œuvre d’une démarche opérationnelle.
Un facteur contraignant risque de se poser quant à la disponibilité des personnes,
notamment lorsque des salariés de structures devront quitter leurs postes pour
participer à des réunions. Nous pensons qu’il sera judicieux de démarrer des
formations sans tarder, car elles représentent un levier déterminant dans la volonté
de faire vivre un projet. Les participants ayant généralement l’envie de prolonger
leurs connaissances par une mise en application.
Il faudra prendre en compte le fait de dégager du temps, en trouvant
l’argumentation nécessaire pour convaincre les dirigeants de libérer leurs salariés.
C’est pourquoi, nous avons insisté sur le principe de poser de véritables partenariats.
En impliquant la structure, ce sont ses dirigeants qui sont engagés. Tant que
l’intéressé n’était que le salarié, il lui était difficile de réclamer un départ en
formation ou de s’investir dans des groupes de réflexion localement. Le traitement
de cette démarche doit donc emprunter des voies parallèles en travaillant avec les
dirigeants et les salariés de façon concomitante.
Concernant les élus, nous sommes confrontés à une dilution des responsabilités. On
peut être en charge du dossier jeunesse sur une communauté de communes, mais ne
pas recueillir le soutien de ses co-délégués.
La jeunesse est néanmoins une préoccupation des élus, mais elle est souvent
généraliste. Des réalisations sont faites dans un but occupationnel, sans toujours se
projeter dans une volonté politique plus ambitieuse. Néanmoins, il convient de
pondérer ses propos, car certains sont sensibles aux questions d’autonomie et
d’intégration.
Nous espérons que nos propositions trouvent un écho favorable de la part de la
Direction Départementale de la Jeunesse et des sports et des acteurs qu’elle associe
dans sa démarche.
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
31
A.2B.Conseil
4.
Méthodologie employée
Les prés du bour
16220 ROUZEDE
0961-000-541
[email protected]
A.2B.Conseil
Avril 2009
Diagnostic sur l'information à destination des jeunes
DDJS 79
JJD
32