Le tabac est l`ennemi de vos dents

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Le tabac est l`ennemi de vos dents
Le tabac est l’ennemi de vos dents !
Quand on parle de maladie grave liée au tabac, on pense au cancer du poumon ou aux
maladies cardio-vasculaires. Moins aux dégâts causés insidieusement à notre santé buccodentaire, qui vont du déchaussement au cancer. Et si vous en parliez à votre dentiste ?
Le tabac est l’ennemi de votre sourire et de votre séduction. Le goudron qu’il contient se
dépose sur vos dents, les couvrant d’une vilaine coloration jaunâtre. En outre, l’haleine d’un
fumeur est souvent repoussante, notamment au réveil…
Plus grave et moins connu, la cigarette nuit à votre santé bucco-dentaire. « Les petits capillaires
sanguins qui aboutissent dans la bouche vont s’obstruer. Moins bien vascularisés, les tissus des
gencives dépérissent, entraînant un déchaussement plus rapide des dents et, à terme, leur
perte », explique le Dr Eric Arbide, chirurgien-dentiste mutualiste à Cholet (Maine-et-Loire). En
raison de ce problème de vascularisation, la technique des implants est fortement déconseillée
aux gros fumeurs.
Enfin, le tabac et l’abus d’alcool irritent les muqueuses de la bouche. Associés à une mauvaise
hygiène bucco-dentaire, ils peuvent provoquer une lésion pré-cancéreuse, puis l’apparition d’un
cancer situé sur les lèvres, sur ou sous la langue. Toute lésion blanchâtre, rouge foncé ou
bourgeonnante persistante, toute ulcération chronique, même indolore, doivent être signalées à un
dentiste ou à un médecin et éventuellement faire l’objet d’un prélèvement.
A l’arrêt du tabac, les bénéfices sont rapides. Améliorée, l’oxygénation du sang permet une
stabilisation des déchaussements. Le risque de lésions pré-cancéreuses diminue. Petit à petit, le
préjudice esthétique s’estompe, même si, pendant des années, le goudron, resté dans les
poumons et expulsé par la respiration, continue de se déposer sur les dents.
Des ateliers de sevrage
Que faire ? Le mieux est évidemment d’arrêter complètement de fumer. Votre dentiste ou votre
médecin peut vous orienter vers une consultation de tabacologie. Comme celle de la Dre
Françoise Hescot, qui anime des ateliers de sevrage, dans le cadre du service de pneumologie de
l’hôpital de Reims.
Avant le rendez-vous avec le tabacologue, le patient reçoit un questionnaire concernant sa
dépendance, sa motivation et sa santé. Le jour même, une infirmière le soumet au testeur d’oxyde
de carbone (CO) pour connaître la quantité expirée. Pendant le sevrage, l’évolution de cette
mesure permettra de constater les progrès. Les dérivés nicotiniques sont également dosés lors
d’un prélèvement d’urine.
Le patient participe ensuite à un atelier réunissant 10 à 15 personnes, animé par deux
médecins tabacologues, deux infirmières et une diététicienne. « Cette réunion les aide à prendre
conscience des circonstances entourant leur tabagisme : dépendance, plaisir, automatismes (“à
chaque fois que je téléphone”). Ils pèsent ensuite le pour et le contre d’un arrêt de la cigarette :
faire des économies et se libérer d’un esclavage, mais aussi risques liées à la dépendance et peur
de grossir », commente la Dre Hescot.
La deuxième partie de la réunion est consacrée aux différents moyens facilitant l’arrêt du
tabac. L’atelier est complété par une consultation individuelle avec le médecin. Le patient est suivi
durant la première semaine de sevrage, puis 5 à 6 fois dans l’année, voire plus s’il le souhaite.
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Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699
Parvenir à s’arrêter de fumer, c’est bien. Ne jamais commencer, c’est
encore mieux. Aussi, le Dr Régis Bogopolsky chirurgien-dentiste à
Flers (Orne), délégué régional de l’UFSBD (Union
française pour la santé bucco-dentaire), prône-t-il un développement des campagnes anti-tabac
auprès des jeunes : « Je parle souvent avec des ados déjà dépendants du tabac. Je leur propose
de voir leur médecin traitant. Mais je ne peux pas, en trente minutes de consultation, remplacer
l’éducation familiale…»
Mais si vous n’arrivez vraiment pas à abandonner la cigarette, rendez-vous chez votre dentiste
pour une visite préventive tous les six mois. Il s’attaquera régulièrement au tartre, facteur
aggravant les méfaits du tabac. C’est mieux que rien !
Nadine Allain
Sandrine a retrouvé le sourire
Sandrine, 35 ans, responsable marketing : « Depuis que j’ai arrêté de fumer, je fais très
attention à mes dents qui sont désormais plus blanches. Gourmande, j’ai enfin retrouvé le goût des
bonnes choses, sans être obligée d’ajouter une grande quantité de poivre. Et pour me détendre, je
me suis inscrite à un cours de yoga. Comme tous les fumeurs ”repentis“, je milite autour de moi.
Arrêter de fumer, c'est aussi un grand service à rendre à ceux que vous aimez ! »
N. A.
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