Untitled - Réseau RECI

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Untitled - Réseau RECI
Problèmes économiques, sociaux et urbains endémiques... Armentières concentre les
dysfonctionnements d'une ville-centre d'une agglomération à caractère résidentiel.
Malgré une volonté forte de reconversion, la ville ne parvient pas à s'extraire de ces
problématiques issues principalement d'un passé industriel prégnant.
Armentières, commune de 25 273 habitants, est la sixième ville de la métropole lilloise.
Elle se situe au coeur d’un bassin de vie de près de 60 000 habitants et assure une
fonction de centralité et d’articulation avec les territoires des Flandres intérieures, du
Béthunois et de la province Flandre occidentale de Belgique.
Aujourd’hui, la ville est en mutation. L’industrie reste présente conjointement aux
activités nouvelles du tertiaire et à celles du domaine de la santé.
UN PASSÉ INDUSTRIEL PRÉGNANT
Le passé industriel d’Armentières est principalement lié, d’une part, aux activités de
tissage et de filage, profitant de la Lys pour s’alimenter en eau, et d’autre part, à celles
de la brasserie. Après avoir été rasée à 80 % lors de la Première guerre mondiale, la
ville s’est construite autour des usines. Un habitat modeste et dense, ainsi que des
écoles et des églises ont constitué l’environnement des fabriques afin d’assurer la
proximité des ouvriers. Ce qui explique la forte densité de la ville : 6 689 habitants au
km²
contre 1344 dans la métropole en moyenne. Cette composition particulière,
propre aux villes ouvrières que l’on trouve notamment dans le Nord de la France, forme
les quartiers historiques de la ville.
Avec le long déclin de l’industrie textile à partir des années 50, les usines se sont
progressivement transformées en friches. La ville est contrainte par ses limites
naturelles et géographiques limitant son expansion urbaine depuis le début du XXe
siècle. Les ruptures urbaines constituées par la Lys, la voie ferrée ou les axes de trafic
routier enclavent fortement les quartiers. Le système viaire s’appuie soit sur les routes
départementales qui traversent de part en part la ville, soit sur les voies permettant de
desservir les entreprises. Celles-ci sont très souvent étroites, occasionnant des
difficultés de déplacement et de stationnement.
En outre, l’étroitesse des maisons et l’absence de jardin dans les coeurs de quartier,
imposent à la rue d’être un espace public dans lequel se mêlent circulation,
déplacements piétonniers, jeux d’enfants mais aussi stockage des containers de tri
sélectif et stationnement des voitures. Cette organisation urbaine génère des conflits
d’usage plus ou moins importants en fonction des quartiers.
Pour autant, cette forme urbaine a également généré des solidarités de quartier. Elles
ont permis à Armentières, pendant plusieurs années, de bénéficier d’un contrôle social
qui a limité les difficultés de gestion urbaine. Cependant, l’évolution démographique et
sociologique a altéré ce contrôle social, ce qui a imposé la mise en place du dispositif de
gestion urbaine dès 1998.
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UN HABITAT SOCIAL OBSOLÈTE
Armentières compte 10 541 logements avec un taux de vacance de 7,3 %. L’offre
sociale représente 22,3 % du parc immobilier. 51,6 % de la population est locataire dont
46,5 % en logement H.L.M. (soit 24 % sur l’ensemble de la commune).
14,4 % des logements sont considérés comme inconfortables selon les critères de
l’INSEE (absence de W.C. ou d’une salle de bain à l’intérieur du logement) et 30 %
relèvent des critères d’indécence de la loi S.R.U. Ce constat s’explique par l’ancienneté
des constructions : 53,6 % des logements ont été construits avant 1948, 14,3 % des
logements sociaux. En particulier, les logements sociaux des Prés-du-Hem, héritage de
l’industrie textile, sont composés de maisons individuelles construites entre 1870 à
1920.
D’une manière générale, l’offre d’habitat, portée par une urbanisation issue de
l’industrialisation, ne répond plus aux critères de confort attendus par la population
salariée, qui quitte la ville pour l’aire périurbaine. La relance de la construction neuve
d’une offre sociale n’a pu s’opérer qu’au début des années 2000 avec la reconquête des
sites dégradés (ZAC des Portes de France : 256 logements).
L’offre sociale est une alternative à l’offre locative privée dégradée. Pour autant, elle doit
répondre à l’ensemble des besoins du canton.
Un parcours résidentiel bloqué
À Armentières, il est particulièrement difficile de réaliser un parcours résidentiel pour
quatre raisons :
• l’offre de logements de qualité, dans un environnement adapté est faible,
• Armentières capte les populations défavorisées du canton en raison de
l’existence d’un parc important de logements sociaux de fait qui n’existe pas dans les
communes limitrophes, principalement résidentielles,
• les propriétaires achètent des logements de médiocre qualité pour les louer
sans pour autant les remettre en état puisque la demande est forte,
• les habitants percevant des minima sociaux sont considérés comme étant plus
solvables que les classes
intermédiaires, donc prioritaires.
En conséquence, les classes moyennes et hautes, qui ne trouvent pas d’offre
correspondant à leur exigence, quittent la commune pour aller s’installer dans des villes
plus résidentielles.
Un marché de l’habitat tendu
L’analyse du nombre et des valeurs D.I.A. (Déclaration d’Intention d’Aliéner) montre une
tension sur le marché immobilier (augmentation du nombre de D.I.A. et des prix de
transaction). Le parc privé locatif est un parc social de fait, inconfortable mais
représentant une alternative à la tension sur le marché de l’habitat. Cette dernière
s’observe également au travers du développement des sociétés civiles immobilières, qui
transforment les maisons de maître en immeubles de rapport.
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UNE POPULATION DÉFAVORISÉE
Une population jeune
44 % de la population de la ville a moins de 30 ans au dernier recensement. Cependant,
les 30-70 ans ont tendance à s’expatrier, même si l’on observe une baisse du
phénomène (1,5 % entre 1990 et 1999 qui se confirme au recensement intermédiaire).
La stabilisation de la population entre les recensements de 1990 et 1999 (+ 0,02 % par
an sur la période, selon l'INSEE) s’explique principalement par un processus de
décohabitation des familles armentiéroises masquant un solde migratoire négatif des
salariés de la commune.
L’impact de ce phénomène démographique se traduit par une précarisation de la
population, notamment dans les quartiers Salengro, des Prés-du-Hem et de la Route
d’Houplines.
Un faible revenu
Armentières est une ville ouvrière dont le revenu fiscal de référence moyen est de 10
743 euros par ménage (14 248 euros en moyenne pour la métropole).
Les ouvriers représentent 54 % de la population de la ville et 57 % de la population est
non imposable sur le revenu.
Une précarisation croissante
Les indicateurs de précarité ont tous évolué sur la période 1999-2005 malgré les
mesures mises en oeuvre pour juguler cette situation.
Si le taux de chômage (catégorie 1) s’est stabilisé et s'est même infléchi entre 1999
(14,1 %) et 2002 (12,3 %), il atteint 13,53 % au 31 décembre 2005, selon l’ANPE. Le
chômage touche essentiellement les personnes les moins qualifiées issues de
l’entreprise textile et brassicole et les employés. En revanche, sur la même période
1999-2005, les bénéficiaires des minima sociaux ont globalement augmenté de 25 %.
Les bénéficiaires du R.M.I. sont aujourd’hui 740, alors qu’ils étaient 530 en 1999, soit
une augmentation de 40 %.
La précarisation de la population a plusieurs effets :
• une cristallisation dans un parc locatif privé ancien et dégradé (logement social
de fait),
• une dégradation globale de la santé de la population, et notamment des plus
jeunes, se traduit par une prévalence des anomalies bucco-dentaires et des problèmes
psychomoteurs bien que le nombre de bénéficiaires de la C.M.U. soit supérieur à
l’arrondissement,
• une dégradation de la structure familiale qui se traduit principalement par une
surreprésentation de la monoparentalité
(16,5 % contre 12,7 % dans l’arrondissement),
• un faible niveau de qualification des salariés, des demandeurs d’emploi mais
aussi des femmes adultes. 80 % des demandeurs d’emploi ont un niveau de formation
inférieur ou égal au C.A.P-B.E.P.
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L’impact négatif des logements sociaux
Le logement ancien, inadapté aux structures familiales (les surfaces habitables sont en
moyenne de 20 % inférieures aux normes actuelles) impose aux familles des modes de
vie centrés sur l’urgence. De fait, les problèmes de santé environnementale restent
prégnants et se traduisent généralement par des pathologies liées à un manque
d’hygiène générale et alimentaire qui pèse notamment sur les enfants. Ces tensions
intra familiales induisent de nombreux conflits qui aboutissent généralement à des
parcours familiaux rythmés par les séparations et les recompositions familiales. Ce qui
explique la surreprésentation de la monoparentalité.
Cet environnement rejaillit sur la scolarité. Le taux de retard scolaire d’une année en fin
de CM2 est de 20 % sur la ville, soit de trois points supérieurs à la circonscription. De
plus, les jeunes éprouvent des difficultés à se projeter dans l’avenir puisque le taux de
fin de scolarité à 16 ans est de 2 % et le taux d’orientation en C.A.P-B.E.P. en fin de 3e
est de 45 %.
UNE DEMANDE D’EMPLOI INADAPTÉE À L’OFFRE
Les entreprises armentiéroises représentent 22 % de l’activité économique de la ville et
accueillent principalement des habitants issus du bassin de vie et non de la ville. Par
ailleurs, sachant que plus de 40 %(1) des salariés armentiérois travaillent dans le bassin
de vie, il est possible d’en conclure que la mobilité professionnelle est faible. Pour les
salariés armentiérois travaillant en dehors du bassin de vie, les déplacements
domicile/travail se font principalement vers le coeur de la métropole. En revanche, les
personnes travaillant à Armentières mais domiciliées en dehors du bassin de vie sont
principalement originaires de la Flandre et du Pas-de-Calais.
Le développement progressif des réseaux de transport en commun (bus, train) conforte
les déplacements avec le coeur de la métropole. La mutation économique vers le
secteur tertiaire a permis l’apport de salariés originaires de ce secteur mais sur les
postes qualifiés. La polarité économique d’Armentières a pour conséquence de
stabiliser la perte d’emploi à moins 9,2 %(1) sur la période 2000-2004 alors que la perte
d’emploi moyenne de l’arrondissement était de moins 12 %(1). Il existe donc une
potentialité de développement économique de la ville qui s’appuie principalement sur sa
mutation tertiaire. Pour autant, la fonction commerciale de la ville et le maintien des
entreprises du bâtiment font apparaître des tensions sur les métiers de bouche et du
bâtiment. Les différentes initiatives prises pour sensibiliser les plus jeunes à ces
branches professionnelles apportent peu de résultats du fait de l’absence d’organismes
de formation implantés sur le territoire. Le manque de mobilité est le principal obstacle à
la qualification des demandeurs d’emploi.
L’écart de qualification entre les demandeurs d’emploi et l’offre constitue une difficulté
majeure en matière de reconversion professionnelle, en l’absence d’implantation de
structures de formation et de dispositifs d’accompagnement. L’absence
d’intercommunalité sur ce thème n’a pas permis, en 1998, la mise en oeuvre d’un PLIE
et en 2005 d’une Maison de l’emploi.
Pour autant, les démarches strictement locales comme le Plan local d’actions
concertées et les actions collectives mises en oeuvre avec la Mission locale et l’A.N.P.E,
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démontrent des résultats en termes d’adaptation et de mise à l’emploi des personnes
faiblement qualifiées et privées d’emploi. Cependant, ces actions restent circonscrites
au regard des moyens mobilisables.
Malgré l’existence, sur le territoire communal, de l’ensemble des filières de formation
initiale, une part importante des jeunes Armentiérois arrête sa scolarité au niveau V (70
%). Si l’offre de formation initiale permet d’entretenir des liens étroits avec le monde
économique local, ces partenariats ne bénéficient pas principalement aux Armentiérois
puisqu’ils concernent essentiellement les sections post Bac (B.T.S.). De facto,
l’existence d’un pôle de services publics ne constitue pas une plus-value importante
pour les habitants si une politique sociale centrée sur l’accompagnement n’est pas
initiée par la ville et ses partenaires.
Enfin, la coexistence du pôle de services publics et de l’offre de logements sociaux attire
les ménages les plus fragilisés.
UNE DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE EN RECONSTRUCTION
Dans le domaine économique, le rattachement à la C.C.I. d’Armentières-Hazebrouck,
mais aussi au bassin d’emploi de Lille, induit simultanément un élargissement de la
zone d’emploi, qui s’oppose à une faible mobilité des Armentiérois, culturellement
inscrits dans des activités sur place. 40 % de la population d’Armentières travaille dans
l’aire urbaine. Ainsi, dans une démarche communautaire et intercommunale, le
développement des zones d’activités, en périphérie de l’aire urbaine, initie une relance
de l’activité économique dans le territoire. Ceci préfigure le projet de la porte des Anglais
(projet de plateforme multimodale né du premier contrat d’agglomération en 1994) inscrit
au schéma directeur.
Une zone d’activités de 40 ha est en cours de commercialisation à Houplines et une
étude d’aménagement de la zone d’activités d’Armentières est engagée en complément
des zones d’activités de La Chapelle d’Armentières, de Nieppe et de la Belgique.
Enfin, Armentières est une ville commerçante. Cette spécificité est directement issue de
son passé textile. Le centre-ville d’Armentières, par son offre commerciale, son histoire
et l’image qu’il développe, rayonne sur l’ensemble des territoires évoqués. Cette
dynamique commerciale, associée aux fonctions urbaines évoquées ci-dessus, a permis
à la ville d’Armentières d’engager sa mutation progressive.
Pour autant, si la population en journée est estimée à près de 50 000 personnes, force
est de constater que les salariés viennent travailler à Armentières mais n’y habitent plus.
UN PÔLE D’ÉQUIPEMENTS STRUCTURANTS
Armentières concentre aujourd’hui un pôle d’équipements publics qui assure l’ensemble
des services à la population : établissements scolaires, établissements de santé,
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organismes sociaux (CAF, C.P.A.M, A.N.P.E, ASSEDIC…), chambres consulaires
notamment.
Le centre hospitalier, de par son statut d’hôpital pivot, rayonne sur l’ensemble de la
Flandre intérieure, jusqu’aux limites du Dunkerquois, et assure la coordination des
centres hospitaliers de Bailleul et Hazebrouck. Simultanément, l’E.P.S.M.
(Établissement Public de Santé Mentale) Lille métropole, basé lui aussi à Armentières,
assure la coordination des secteurs de psychiatrie de la métropole lilloise.
Côté équipements scolaires, chaque jour, près de 13 000 élèves et étudiants sont
accueillis dans les établissements publics et privés de la ville. L’ensemble des filières de
formation initiale est représenté sur le territoire. Cette offre capte le Béthunois et la
Flandre intérieure et apporte une réponse complémentaire à l’offre métropolitaine pour
des filières techniques spécifiques.
Ce pôle d’équipements, générant une capacité d’accueil et d’accompagnement des
populations, crée de l’animation dans la ville. Pour autant, force est de constater que les
Armentiérois ne profitent pas pleinement de l’ensemble de ces équipements pour deux
raisons majeures :
• au regard du ressort géographique de ces organismes, il n’est pas nécessaire
d’habiter à Armentières pour bénéficier de leurs services. De fait, les ménages pouvant
prétendre à l’accession à la propriété partent vers les communes résidentielles
périphériques,
• les habitants restant à Armentières sont alors captifs d’un parcours résidentiel
bloqué. Ces derniers connaissent des difficultés socio-économiques ou des problèmes
liés à leur santé, pour lesquels la seule présence des services publics ne constitue pas
une réponse suffisante.
LE P.R.U, UN PROJET INSCRIT DANS LE PROJET DE VILLE
D’ARMENTIÈRES
Sixième ville et porte d’entrée de la Métropole lilloise, Armentières doit avoir les moyens
de :
• conforter sa position au sein de la métropole et en articulation avec la Flandre,
le Pas-de-Calais et la Belgique, en renforçant son attractivité résidentielle et
économique,
• répondre à ses charges de centralité dans une zone de rayonnement de plus de
100 000 habitants, en apportant des réponses socio-économiques pour les habitants de
la zone et des quartiers,
• désenclaver ses quartiers, portes d’entrée de la ville pour favoriser la mobilité
de ses habitants et des flux économiques,
• organiser la mutation urbaine de la ville, accompagnement de la mutation
économique, afin de permettre aux habitants de bénéficier de l’ensemble des
potentialités du territoire.
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Pour ce faire, la ville d’Armentières s’est engagée depuis 1998 dans un processus de
rénovation urbaine et de cohésion sociale concernant l’ensemble des quartiers. En
l’absence d’une éligibilité aux dispositifs nationaux de renouvellement urbain (G.P.U,
G.P.V, ORU), elle s’est appuyée sur des partenariats locaux avec Lille Métropole
Communauté Urbaine et le Conseil Général du Nord.
Une offre nouvelle d’habitat
Ainsi la ZAC des portes de France, mise en oeuvre en partenariat avec L.M.C.U, a
permis la mobilisation des promoteurs publics et privés et l’urbanisation d’une friche de
14 ha en articulant la construction d’une offre nouvelle de logements sociaux (154) et de
logements en accession à la propriété (102 logements) ainsi qu’un parc urbain de 7 ha.
Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la ville en matière d’habitat. Cette offre nouvelle
de logements répond en partie aux besoins des habitants puisque 100 % des logements
sociaux ont été attribués à des Armentiérois sortant principalement du parc locatif privé
et 80 % des accessions à la propriété ont été réalisées par des Armentiérois.
3 défis pour le quartier de la Gare
• Mettre Armentières à 15 mn de Lille par le train, conforter le transport public
routier vers le coeur de Flandre et prolonger le linéaire commercial jusqu’à la gare
pour la rapprocher du coeur de ville et en faire une porte d’entrée.
• Créer des équipements structurants dans un quartier en lien entre les quartiers
prioritaires Salengro et Route
d’Houplines. Ce lien est structuré par les
aménagements des espaces publics et du réseau viaire afin de rapprocher ces deux
quartiers du centre-ville.
• Créer une offre d’habitat en accession à la propriété dans une forme plus
urbaine (collectif) répondant aux besoins d’une
population originaire du coeur de
métropole, qui recherche le confort et les services des villes moyennes.
Le projet pour le quartier de la Gare articule la création d’un pôle multimodal, la
construction d’une médiathèque et d’un cinéma, la redynamisation du linéaire
commercial et la création d’une offre de logements. La ville porte seule ce projet dans le
cadre d’une convention publique d’aménagement, qu’elle a confiée à la SEM Ville
Renouvelée et qui débutera par la construction de la médiathèque.
La régénération du quartier de la Gare est un élément clé du projet de la ville, qui
permet d’associer dans une même dynamique des acteurs publics et des acteurs
économiques. Son caractère emblématique a permis à la ville d’attirer de nouveaux
promoteurs sur le territoire communal et, dans le cadre des négociations, d’évoquer le
traitement des quartiers prioritaires.
Le centre-ville : une requalification "charnière"
En partenariat avec L.M.C.U, la ville s’est engagée dans ce projet ambitieux depuis
2004. En effet, aujourd’hui complètement minéralisées et réservées au stationnement,
les places du centre-ville ne traduisent pas la qualité de vie à Armentières et ne
favorisent pas l’attractivité résidentielle et commerciale. Par ailleurs, les voiries de
desserte sont à requalifier pour rendre lisible le maillage avec l’ensemble des quartiers
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armentiérois. Ainsi, la coulée verte reliant le quartier des Prés-du-Hem au centre-ville a
été réalisée en 2004.
Le Projet de Rénovation Urbaine des quartiers Salengro et des Prés-du-Hem
Les interventions prévues sur le centre-ville, la gare et la partie nord de la ville, devraient
permettre à la commune de bénéficier pleinement des effets générés par sa position de
ville-centre, porte d’entrée des Flandres.
Toutefois les quartiers des Prés-du-Hem, de Salengro et de la Route d’Houplines, lieux
de relégation sociale, ne pourront en bénéficier qu’au prix d’une intervention lourde
permettant de :
• restaurer l’attractivité de l’offre d’habitat et ainsi de fluidifier les parcours
résidentiels,
• d’agir sur l’image des quartiers pour restaurer la mixité sociale,
• de structurer l’accessibilité et l’attractivité des quartiers dans leurs différentes
fonctions par une amélioration qualitative
des dessertes, des espaces et des
équipements publics,
• d’organiser les liaisons urbaines entre les différentes fonctions des quartiers et
la ville.
Aussi, le Projet de Rénovation Urbaine constitue-t-il une formidable occasion pour la
ville de changer ces deux quartiers, parmi les plus problématiques du territoire.
Pour cela, la commune bénéficie d’une dérogation aux critères d’éligibilité au
Programme National de Rénovation Urbaine, en application de l’article 6 de la loi du 1er
août 2003.
La spécificité de ces deux quartiers réside dans le fait qu’ils concentrent l’ensemble des
problèmes sociaux qu’il est possible de trouver à Armentières (chômage, délinquance,
précarité…). L’habitat, à dominante sociale, est dégradé et les quartiers, enclavés par la
Lys, la voie ferrée et la départementale, sont peu lisibles, véhiculant ainsi une image
négative, surtout pour le secteur des H.L.M. du quartier Salengro.
Et, par ailleurs, ces quartiers comprennent près de 10 ha de friches industrielles le long
de la Lys, permettant des mutations foncières significatives. En effet, le Projet de
Rénovation Urbaine prévoit la réappropriation des terrains occupés par ces anciennes
usines pour construire de nouveaux logements dont un tiers seront des logements
sociaux. Au total, 324 logements verront ainsi le jour, dont 139 locatifs sociaux. En
accompagnement, il s’agira de réhabiliter les logements privés anciens dégradés au
travers d’une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat. L’ensemble de ces
opérations de création, de démolition et d’amélioration de l’habitat permettra de
développer la mixité sociale sur le quartier et d’apporter une première réponse au
blocage du parcours résidentiel.
Enfin, le Projet de Rénovation Urbaine intègre une stratégie de désenclavement des
quartiers et de liaison au centre ville et aux équipements structurants (piscine, collèges,
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lycées…). Notamment, la réalisation d’un boulevard urbain et du franchissement de la
Lys permettra d’ouvrir le quartier au reste de la ville.
Améliorer le cadre et la qualité de vie des habitants, en résolvant les problèmes sociaux
des deux quartiers et en requalifiant la structure urbaine, sont les enjeux dans lesquels
s’inscrit le Projet de Rénovation Urbaine.
La Route d’Houplines : 3e quartier prioritaire
Similaire au quartier des Prés-du-Hem dans son organisation urbaine et sa sociologie,
mais ne disposant pas d’une offre locative sociale institutionnelle, ce dernier n’est pas
repris au titre des périmètres du P.R.U.
Néanmoins, dans le cadre du Contrat de Ville, depuis 2000, ce quartier bénéficie d’une
OPAH qui rencontre les mêmes difficultés que dans les autres quartiers : l’insolvabilité
des ménages.
Depuis 2004, les dernières entreprises du quartier ont fermé leurs portes, laissant 11 ha
de friches industrielles.
Dans le cadre de la convention Ville Renouvelée, qui associe la ville et L.M.C.U, il a été
décidé la mise en oeuvre d’une étude de renouvellement urbain s’appuyant sur :
• le caractère intercommunal du quartier avec la ville d’Houplines,
• la reconquête des friches industrielles permettant de recomposer une offre
d’habitat en lien avec le parc urbain de la
route d’Houplines et de reconstruire une
offre scolaire (un collège et un groupe scolaire maternelle/primaire),
• la réorganisation urbaine du quartier favorisant le desserrement urbain et son
désenclavement.
Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale, une démarche intégrée aux politiques de droit
commun
A l’image du P.R.U., le Contrat Urbain de Cohésion Social s’inscrit dans les politiques
de droit commun mises en œuvre sur la ville et s’attache, par son organisation et les
actions qu’il soutient à réduire les écarts de développement collectif et personnel des
habitants des quartiers prioritaires tout en préservant les principes de mixité sociale,
d’intégration et de lutte contre toutes formes de discrimination.
L’articulation des échelles ville et quartiers repose sur une organisation des services à la
personne, des dispositifs dédiés et une adaptation des actions aux problématiques des
quartiers au travers de 4 thématiques prioritaires :
-
l’emploi et l’insertion – de la Maison de l’Emploi à l’insertion des jeunes des
quartiers prioritaires
l’éducation – de la réussite éducative et de l’insertion sociale
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-
la gestion urbaine de proximité – de la requalification à la pérennisation du
cadre de vie
la santé publique – de la souffrance urbaine à l’état de bien être
Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale s’intègre aux dispositif de droit commun pour
développer des actions permettant de renforcer la prise en compte des besoins et des
attentes des habitants des quartiers prioritaires et structurer la lutte contre toutes les
formes de discrimination qui obvie à l’accès aux droits et à l’égalité des chances.
L’emploi et l’insertion
La Maison de l’Emploi Lille-Lomme-Hellemmes-Armentières, par l’implantation d’une
antenne sur le territoire d’Armentières, permettra de mobiliser l’offre de services du
bassin d’emploi, de conforter les acteurs locaux dans les actions qu’ils mettent en
œuvre et de mettre en œuvre des stratégies de développement de l’offre de service
locale.
Pour autant, le diagnostic local met en évidence les problèmes de qualification, de
mobilité, d’intermédiation à l’emploi et notamment de mise en relation des jeunes avec
l’offre de services.
Ainsi, en lien avec le Projet de Rénovation Urbaine, l’OPAH RU et l’ensemble des
grands chantiers de la ville, intégré au plan pour l’emploi de la Mission Locale, la mise
en œuvre des clauses d’insertion et des dispositifs connexes qui lui sont liés, sera
développée. Cette mesure, structurée au niveau local, s’adressera tout particulièrement
aux jeunes de moins de 25 ans des quartiers prioritaires.
De la même manière, la ville organisera ses services, et notamment la direction des
ressources humaines, pour renforcer ses pratiques en matières d’accompagnement à
l’insertion professionnelle des personnels en contrat aidé et traiter les demandes
d’emploi public au sein d’une cellule spécifique mobilisant les services de la Maison de
l’Emploi et le SPE local.
Enfin, la Plateforme Ressources Humaines de la Chambre de Commerce et d’Industrie,
sensibilisée aux questions de l’emploi dans les quartiers prioritaires, développera, dans
le cadre de la Maison de l’Emploi, les articulations avec les dispositifs d’insertion mis en
place, au bénéficie des habitants des quartiers.
De fait, les actions relevant du Contrat Urbain de Cohésion Sociale, inscrites dans la
thématique Emploi-Insertion se devront, en s’appuyant sur l’organisation locale, de
relever les objectifs suivants :
-
Favoriser la mise en relation et l’accompagnement des habitants des quartiers
prioritaires avec les acteurs locaux de l’insertion professionnelle
Agir sur les obstacles périphériques à l’accès à l’emploi au travers d’actions
inscrites dans un parcours validé et reconnu par la Maison de l’Emploi et le
SPE Local
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-
Développer l’accompagnement personnalisé,
structurantes, vers l’accès à l’emploi
au
travers
d’activités
Les publics prioritaires, sur la durée du contrat, seront définis annuellement sur la base
d’un diagnostic emploi, par une commission ad hoc réunie au sein de la Maison de
l’Emploi. Une attention particulière sera portée aux jeunes victimes de discrimination à
l’embauche.
L’éducation
L’éducation est l’axe central de la politique de développement sociale de la ville depuis
plusieurs années. A ce titre, les politiques contractuelles ont été mobilisées pour
développer une offre de services généraliste et personnalisée : Contrat Temps Libre,
Contrat enfance, Contrat Local d’Accompagnement Scolaire, Contrat Educatif Local.
Le dispositif de réussite éducative s’inscrit dans un processus progressif de mise en
œuvre qui repose sur la constitution d’une ingénierie et d’une équipe pluridisciplinaire de
soutien. La ville et ses partenaires souhaitent relever l’ambition d’en faire le dispositif de
coordination territoriale de l’ensemble des actions menées sur les quartiers prioritaires
de la ville en mettant au cœur des préoccupations l’insertion durable et la réussite
scolaire des enfants les plus en difficulté.
Cette ambition repose sur le principe partagé de ne pas développer une démarche
stigmatisante qui renforcerait la discrimination sociale des enfants et des familles
concernés mais d’adapter, de conforter, d’accompagner l’ensemble des mesures
relevant du droit commun dans une démarche participative d’insertion dans la ville des
enfants et des familles ayant besoin d’un accompagnement socio éducatif plus
prégnant.
Le dispositif de réussite éducative repose sur les objectifs suivants :
- Restaurer l’égalité des chances pour les élèves les plus en difficulté
- Accompagner les familles dans leurs fonctions d’autorité parentale
- Assurer les liaisons entre les différentes structures intervenant dans la prise en
charge
- Accompagner les enseignants pour gérer les situations de crise et de conflit
Ainsi, ne pourront être retenues dans le Contrat Urbain de Cohésion Sociale que les
actions développées dans le cadre du dispositif de réussite éducative, en lien avec les
établissements scolaires concernés.
Cependant, pourront être prises en compte les actions développées dans les domaines
du sport, de la culture, de l’accès à la citoyenneté dès lors qu’elles concourent, par leurs
relations avec le dispositif de réussite éducative, à mobiliser les jeunes et leurs familles
des quartiers prioritaires dans une démarche d’insertion.
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La Gestion Urbaine de Proximité
Le cadre de vie est un facteur de relégation urbaine. Les programmes de traitement du
domaine public, de requalification de l’habitat et de développement des équipements
publics permettent de restaurer l’attractivité résidentielle des quartiers et d’y développer
la mixité sociale.
Cependant, il est néanmoins nécessaire d’accompagner les habitants dans
l’appropriation des ces nouveaux atouts du quartier, d’éviter les phénomènes de
ségrégation spatiale et de s’assurer de la pérennité des investissements.
Depuis 1998, la ville s’est engagée dans le développement progressif des moyens
humains et techniques mobilisés pour la gestion urbaine de proximité.
Le principe d’une action de proximité a été acté. Celui-ci requiert la définition d’un
projet pluriannuel qui vise à :
•
•
•
concourir à une meilleure lisibilité de l’action publique
assurer un impact qualitatif sur l’ensemble du territoire communal et plus
particulièrement dans les quartiers prioritaires
renforcer le lien social dans les quartiers
La gestion urbaine de proximité introduit une réforme des pratiques
professionnelles existantes qui vise à optimiser les ressources actuelles dans une
stratégie d’adaptation des postes de travail et de qualification des agents.
Il est néanmoins nécessaire de maintenir et développer les moyens liés à la médiation
sociale sur des amplitudes horaires plus larges, en lien avec des projets associatifs au
cœur des quartiers et dans une démarche d’amélioration de l’accès aux services
publics.
La mesure Adulte-relais est mobilisée en ce sens. Elle permet, au travers du
développement des postes de médiation sociale, d’assurer les missions suivantes :
- Réguler les conflits par le dialogue
- Assurer une veille des espaces, observer et faciliter les usages du territoire
- Diagnostic des dysfonctionnements
- Intervention en interface entre les publics, les associations et les institutions
La santé publique
La ville d’Armentières, de par sa sociologie et sa structure urbaine, rencontre des
difficultés de santé publique a plusieurs niveaux. Cependant, les acteurs locaux de la
santé publique mettent, principalement, en évidence un allongement du délai de recours
aux soins dans les quartiers prioritaires.
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Par ailleurs, l’absence de coordination locale des actions de préventions publiques ou
associatives nuit à leur lisibilité et à leur efficience.
Avec l’expérience des Programmes Régionaux de Santé, la ville s’engage dans la mise
en œuvre d’une politique de santé publique coordonnée, adaptée, et qualifiée.
L’Atelier Santé Ville en est le socle. Au travers une organisation locale permettant la
coordination opérationnelle des dispositifs nationaux, régionaux et départementaux, à
l’échelle du territoire et des quartiers, l’Atelier Santé Ville a pour objectifs :
- Repérer, identifier et prendre en charge
- Conforter l’éducation à la santé
- Animer le territoire
Il s’appuie en ce sens sur les structures hospitalières, le partenariat avec les praticiens
libéraux, les services de santé du Conseil Général et le tissu associatif.
Il articule dispositifs de prise en charge Médico-sociaux et actions d’éducation à la santé
au travers du portage ou de l’accompagnement technique des actions de santé mises
en œuvre sur le territoire.
Ne relèveront du Contrat Urbain de cohésion sociale que les actions validées par les
membres de l’Atelier Santé Ville et destinées à réduire le délai de recours aux soins des
habitants des quartiers prioritaires.
Les actions relevant de l’éducation à la santé, du dépistage ou de la prévention feront
appel aux dispositifs nationaux, régionaux ou départementaux de santé publique.
Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale, un pilotage articulant les échelles d’intervention
Le pilotage politique. En application des textes en vigueur, le pilotage politique est porté
par le Conseil d’Administration du GIP LMRU
Le pilotage technique s’organise à 2 niveaux : l’échelon métropolitain et l’échelon
communal.
Le GIP LMRU est mandaté pour assurer :
-
l’animation thématique à l’échelle métropolitaine
l’accompagnement des villes ne pouvant mobiliser une direction de projets
le greffe unique de programmation annuelle
La ville d’Armentières, afin de s’assurer de la mobilisation des moyens de droit commun,
fait le choix de ne pas créer de direction de projet mais d’intégrer la gestion des
thématiques prioritaires dans le fonctionnement de ses services. Pour autant, la
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direction Générale Adjointe des services à la population est l’interlocuteur de la ville
d’Armentières.
Le pilotage technique des thématiques reposera sur des commissions ad hoc qui
rassembleront les techniciens des institutions compétentes et les acteurs locaux.
Par ailleurs, une ingénierie dédiée sera créée pour le dispositif de réussite éducative et
l’Atelier Santé Ville.
Enfin, un greffe unique ville sera mis en place pour veiller au suivi administratif et
financier du Contrat Urbain de Cohésion Sociale.
Les commissions thématiques ont pour mission d’articuler, à l’échelon local, les
mesures de droit commun et les dispositifs partenariaux et contractuels dans la mise en
œuvre d’actions au bénéfice des quartiers. Et, au cas échéant d’accompagner
techniquement des projets spécifiques en lien avec le diagnostic local pouvant relever
des crédits annualisés du CUCS. Pour ce faire, outre les ingénieries dédiées, la ville
désignera un référent par thématique au sein de ses services.
De fait, la relation au terrain repose sur les services existants de la ville et les structures
de quartiers. Cette mission sera, notamment, intégrée aux conventions d’objectifs des
centres sociaux.
Le pilotage intégré du Contrat Urbain de Cohésion Sociale a pour objectif :
-
de préserver le principe d’équité sans mettre en place une gestion
discriminante des quartiers prioritaires
d’impliquer l’ensemble des services municipaux dans une politique de
réduction des écarts de développement des quartiers
de lutter contre les discriminations en renforçant les moyens de prise en
charge des publics les plus en difficulté
L’articulation avec le Projet de Rénovation Urbaine, dont la direction de projet a été
confiée au GIP LMRU, reposera sur une équipe projet constituée de :
-
Direction Générale Adjointe des Services à la population
Chargé de Mission CISPD
Chargé de Mission Dispositif de Réussite Educative
Chargé de Mission Atelier Santé Ville
Chargé de Mission Maison de l’Emploi
Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale, une organisation financière
Le contrat Urbain de Cohésion Sociale repose sur une organisation financière à deux
niveaux : les actions relevant d’une programmation pluriannuelle et les actions relevant
d’une programmation annuelle.
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Relève de la programmation pluriannuelle :
-
La coordination du dispositif de réussite éducative et l’équipe de réussite
éducative
La coordination de l’Atelier Santé Ville
La médiation sociale et les postes d’adulte-relais
L’accompagnement local de l’application de la charte d’insertion du PRU
Le plan emploi de la mission locale
Relève de la programmation annuelle :
-
les actions mises en œuvre par les dispositifs ci-dessus
les actions issues d’un appel à projet local ou métropolitain sous réserve
qu’elles répondent aux besoins identifiés dans un diagnostic local
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