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ORDRE DES LECTURES
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Montale
Ungaretti
Montale
Montale
Montale
Montale
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Montale
Montale
Montale
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Montale
Ungaretti
Montale Ungaretti
Montale
Montale Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Montale
Ungaretti
Ungaretti
Montale
Montale
Montale Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Ungaretti
Montale
Ungaetti
Syrie
Annick
Cri
Claude
Os de seiche, à midi
Jean
Os de seiche, Apporte-moi le tournesol
Claude
Os de seiche, Souvent j’ai rencontré…
Laurence
Peut-être un matin
Jacqueline
Naissance d’aurore
Annick
Avril
Claude
Nuit de mai
Annick
De juillet
Claude
Paix
Annick
Sous la pluie
Annick
Le bernard-l’hermite
Claude
Dans un jardin à l’italienne
Jean
Silence
Annick
Variations sur le rien
Laurence
Unga
Jean
La frange de cheveux
Jean-Louis
Soliloque
Jean
À deux dans le crépuscule
Jean-Louis
Pèlerinage
Annick
Rencontre
Jean-Louis
La maison sur la mer
Jean
La pitié
Claude
In Memoriam
Jacqueline
Tu as crié, j’étouffe
Jean
Ne criez plus
Annick
Certains meurent
Jacqueline
Apollon
Claude
Étoile
Jean-Louis
À la mer
Jean-Louis, Jean
Marée basse
Jean-Louis
Au point où tu en es
Claude
Vagabond
Jean-Louis
Il te dévoilera…
Claude
J’ai tout perdu
Jean-Louis
Les fleuves Jacqueline
L’ange noir
Claude
Ultimes chœurs pour la terre promise
Tous
Mots Passants
en partenariat avec
la Comédie du Livre 2016
vous propose
« Ombres et Lumières »
un voyage poétique
dans l’Italie de
Giuseppe Ungaretti et Eugenio Montale
Giuseppe Ungaretti
De parents italiens, Giuseppe naît à Alexandrie, en 1888, à la porte du désert. Il a deux ans à la mort accidentelle de son père, qui travaillait à la construction
du canal de Suez. La famille retourne alors en Toscane. À l’école, il découvre la
poésie, qui le passionne de plus en plus, au point qu’il décide en 1912 de monter à
Paris. La France, dira-t-il, étant « La Mecque de tous les croyants en poésie » en ce
temps-là, avec les noms prestigieux de V. Hugo, Rimbaud, Apollinaire. Au cours de
ses deux années d’étude à la Sorbonne, il rencontre, entre autres, Péguy et Apollinaire, avec lequel il ressent une grande fraternité. Mais c’est Henri Bergson, avec sa
profonde connaissance de l’Homme, qui lui laisse la plus forte empreinte.
De retour en Italie il s’enrôle dans l’armée comme engagé volontaire en
1914. En 1919, il publie un recueil rassemblant les poèmes écrits de 1914 à 1919,
qu’il intitule Allégresse, et dont le titre original Allégresse des naufrages pourrait
sembler étrange « si tout n’était naufrage, si tout n’était bouleversé, étouffé, consumé par le temps » précise-t-il. Ce recueil exprime la souffrance des hommes dans
les tranchées.
Au sortir de la guerre, il retourne à Paris, où il travaille à l’ambassade d’Italie, puis employé au ministère des Affaires Étrangères à Rome. En 1936, il part au
Brésil enseigner l’italien à Sao Paolo. C’est à cette période qu’il eut la douleur de
perdre son fils, alors âgé de neuf ans.
En 1942, il obtient la chaire de littérature italienne moderne et contemporaine à l’Université de Rome. À la fin de la guerre, après la défaite de Mussolini, Ungaretti fut expulsé de l’Université à cause de ses engagements fascistes, mais il fut
réinstallé après un vote de ses collègues en faveur de sa réintégration et il conserva
son poste jusqu’à sa retraite en 1958.
Son troisième recueil, la douleur, publié en 1947, rassemble les poèmes écrits
de 1937 à 1946. Le titre s’explique par les épreuves qui l’ont atteint au cours de
cette décennie, où il va perdre successivement sa mère, son frère et son fils. Ungaretti écrira des poèmes jusqu’à sa mort, à Milan, en 1970, à l’âge de 82 ans.
Lui qui parlait remarquablement notre langue et a toujours lu nos poètes avec passion, a souffert d’être si peu connu en France.
Eugenio Montale
Eugenio Montale naît à Gênes le 12 octobre 1896, d’une famille de commerçants
en produits chimiques (le père était notamment fournisseur de l’entreprise où
était employé Italo Svevo ). Dernier de six enfants, le jeune Montale est un peu
livré à lui-même et à sa mélancolie, comme il arrive souvent au petit dernier d’une
nombreuse fratrie. Il le signale lui-même dans un de ses entretiens : « Nous étions
une famille nombreuse, mes frères allaient au bureau, seule ma sœur fréquenta
l’université, pour moi c’était hors de question. Dans beaucoup de familles, il
existe une entente tacite selon laquelle le cadet est dispensé de porter haut la
réputation de la famille.» Même s’il est inscrit à l’Institut technique commercial
Vittorio Emmanuele (il passe son diplôme de la section commerciale en 1915), il
a tout loisir pour cultiver comme il l’entend ses centres d’intérêt, principalement
littéraires, fréquenter les bibliothèques municipales et assister aux cours privés de
philosophie de sa sœur Marianna. Son éducation est donc typique d’un autodidacte, qui découvre sa vocation à travers un parcours libéré de toute influence si
ce n’est celle qui relève de sa propre volonté et de ses propres limites. La littérature (Dante Alighieri en premier lieu) et les langues étrangères sont le terrain
privilégié où l’imaginaire montalien ancre ses premières racines. Rien de spécial à
ajouter pour ce qui concerne les années d’apprentissage du poète, hors les études
musicales qu’il poursuit de 1915 à 923 avec l’ex-baryton Eugenio Sivori. Ces
études lui laissent un intérêt vif, même si superficiel, pour la musique.
Entré à l’Accademia militare de Parme, il demande à être envoyé sur le
front, et après une brève expérience de la guerre, il est libéré en 1920. Montale
arrive à Florence en 1927 pour le poste de rédacteur chez l’éditeur Bemporad. Devenu collaborateur du Corriere della sera, il écrit des critiques musicales et des reportages en allant dans plusieurs pays (entre autres le Moyen-Orient, visité à l’occasion
du pèlerinage du pape Paul VI en Palestine ). Mais « voyager » ne fait pas partie
de l’imaginaire poétique montalien. Le monde de Montale est « la solitude perdue
dans les rêves ». Paradoxalement, le poète le plus perdu dans ses rêves et « modeste
» du XX° siècle italien, a aussi été le plus comblé de reconnaissances officielles :
diplôme ad honorem : Milan 1961, Cambridge 1967, Rome 1974, nommé sénateur
à vie en 1967 et Prix Nobel en 1975.
Il décède à Milan le 12 septembre 1981 à 84 ans.