L`Autre Observateur

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L`Autre Observateur
Bon appétit
Bon appétit
Bon appétit
L’
au
tre
’’L’homme politique cherche le pouvoir, en général au moyen des suffrages. Le journaliste s’évertue à révéler la vérité au public.’’
Hebdomadaire Nigérien Indépendant d’Informations Générales 3èmeAnnée N° 67 du 25 Avril 2008 Prix:300FCFA
BP: 13.687 Cel. 96 97 36 69
e-mail: [email protected] Sites : www.tamtaminfo.com www.nigerdiaspora.com
Mise au point musclée de Seyni Oumarou
Vers la cassure totale
entre les deux hommes
Çà y est ! On a atteint le cap de la rupture total
entre l'ancien Premier Ministre Hama Amadou
Affaire destitution du sultan de Zinder
et son successeur Seyni Oumarou. Les mésentenLe Damagaram orphelin de son sultan
tes sourdes et autres petits complots alimentés par
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des obscurs militants de bases et des militants de
Les revendications de l’ex-résistance
direction ont fini par éclater au grand jour et risarmée et leur niveau d’application
quent d'aboutir à un divorce total entre l'ancien et
Dossier pp 4 et 5
le nouveau Premier Ministre. Les couleurs s'anReportage: Konni
noncent depuis cette mise au point musclée du
Premier ministre Seyni Oumarou à certaines pontes du parti au cours d'une réunion interne qui a
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eu lieu à Niamey il y a quelques jours.
SOMMAIRE:
Au cœur du commerce
et de la fraude
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
1
TRIBUNE LIBRE
Konni
Au cœur du commerce et de la fraude
Située à un peu plus de 410 Km à l'Est de
Niamey dans la région de Tahoua, la ville
de Konni s'offre à vous dès que vous foulez
son sol. En effet, c'est une ambiance indescriptible, composée à la fois des ronronnements de moteurs, des appels des petits
commerçants et autres tintamarres qui
vous accueillent, traduisant par là même
l'importance du commerce dans cette
ville. Un commerce dont la pratique pour
l'essentiel obéit à tout sauf à un cadre légal.
Konni :
Un véritable centre commercial
Un petit tour de la ville sur un KabouKabou (Moto taxi) permet de saisir l'importance du commerce dans cette ville
qu'on a, à juste titre, appelé " Konni, la
commerçante ". Sur toutes les artères
principales, dans chaque coin de la ville,
au niveau de tout lieu de regroupement
ou tout espace favorable, se dressent
des étalages de toutes natures et qui
vous proposent des marchandises aussi
riches que variées. A longueur de journée comme de nuit, les commerçants
s'activent à vendre leurs produits pour
pouvoir profiter et faire d'autres affaires.
Le temps presse, tout urge. En effet, ce
commerce est beaucoup plus " un sens
des affaires " qu'un commerce de type
traditionnel qui permet aux pratiquants
de tirer quelques bénéfices au gré des
fluctuations du marché.
Celui-là, celui de Konni, est beaucoup
plus axé sur la vente par tous les
moyens, car les bénéfices y sont recouvrés quel que soit le prix. Cette situation
particulière du commerce de Konni est
sans doute liée à la position géographique de cette ville, située dans certains
endroits à moins de 2 Km de notre grand
voisin du sud, le Nigeria, notamment la
ville de Illela dont l'influence explique en
grande partie cette particularité du commerce des Konnawas par rapport à celui
pratiqué dans les autres régions du Niger.
Aussi, cette proximité d'avec le Nigeria
favorise un rapide approvisionnement de
la ville de Konni en articles divers et surtout avec une facilité qui frise un laisseraller ou une complicité tacite collective
ruineuse pou l'économie. Si ce n'est pas
cette attitude qui explique la singularité
de ce commerce de Konni, c'est beaucoup plus une fraude caractéristique qui
s'est installée il y a des années et qui
s'est développée qui serait à l'origine.
Le phénomène de la fraude
Cette fraude qui concerne toutes les
marchandises est cependant plus importante pour les marchandises à plus
grande valeur marchande, les marchandises " shap shap ", telles que les hydrocarbures et certains produits comme
le ciment.
La fraude des hydrocarbures
Favorisée par la proximité de la frontière
nigéro-nigeriane, la fraude des hydrocarbures par exemple est très développée
et doit interpeller les autorités pour trouver des solutions plus rigoureuses. Sinon comment la structure mise en place
par l'Etat lui-même pour assurer le contrôle de cette marchandise peut-elle valablement jouer son rôle quand des pratiques aussi nuisibles à ces structures
ont libre cours ? Les conséquences sont
aussi très perceptibles dans le fonctionnement au ralenti des deux (2) uniques
stations d'essence de la ville. Celles-ci,
en effet, ne fonctionnent qu'au gré des
passages de certains véhicules administratifs ou des projets, seuls clients qui
ne courent pas le risque d'utiliser le carburant fraudé. Les autres usagers le préférant sans doute de par son prix largement en deçà de celui de la pompe, mais
avec toutes les impuretés qu'il contient.
Le carburant fraudé entre au Niger grâce
à une frontière poreuse du fait de la multiplicité des voies concurremment à des
moyens insuffisants de lutte contre la
fraude. Les fraudeurs conscients de cet
avantage s'y adonnent complaisamment,
ou à dos d'ânes ou avec des charrettes
ou même sur des motos, au point où,
aujourd'hui, la ville de Konni est parsemée d'innombrables dépôts de ce carburant fraudé et dont les matériaux qui
en constituent la composition en disent
long sur ce qui peut quelque part sembler à une complicité à plusieurs niveaux.
Déposé dans des hangars en tiges de
mil et au vu de tout passant, le carburant
fraudé ne retient aucune attention ; surtout pas celle de ceux qui doivent com-
Naissance :
battre le phénomène. Seul l'étranger de
passage reste stupéfait et s'interroge sur
ce qui se passe réellement. Ce qu'en
plus des facilités de fraude qu'on peut
déceler, il y a, à côté, un fait plus grave
et qui demande de la part de l'Etat une
réelle prise en compte. C'est cette complicité qui ne dit pas son nom.
Les marchandises passent sans trop de
rigueur par " voie légale ". c'est peut être
mieux comme ça que d'apeurer tout le
monde et ne rien gagner du tout en lançant tout le monde sur les pistes de la
fraude tous azimuts !
Au départ une simple déclaration d'importation leur est dressée et c'est sur
cette base que les marchandises transitent à longueur des journées via la barrière.
Les agents de l'Etat font de leur mieux,
mais le système est bien plus fort ; et
pour le comprendre, il faut être un initié.
A chaque passage, c'est le transporteur
même qui verse dans la caisse disposée à cet effet la caution retenue lors de
la déclaration. Une caution toujours identique pour autant de passages effectués.
Une sorte d'initiation de zone franche
avant la lettre que l'Etat a bien voulu instituer il y a des années, mais dont le processus n'est pas encore à son terme.
Ce qui fait qu'à la fin de chaque semaine
beaucoup de comploteurs tirent partie de
cet infime recouvrement. C'est dire que
ces facilités dont bénéficient les commerçants de Konni ne bénéficient ni à la région dans son processus de décentralisation, ni au pays dans ses efforts de
développement à la base. Autant dire le
phénomène de la fraude tel qu'il se développe et tel qu'il est pratiqué à Konni fragilise notre économie déjà moribonde et
qu'il est grand temps que l'Etat prenne
les mesures du problème pour lui appliquer une solution à la mesure de la situation. Il y va de la de survie de nos rares entreprises existantes dans un
monde où la concurrence reste la seule
règle.
Maman K.PANTCHO, Envoyé spécial
L’Autre OBERSAVATEUR
M. Farouk Adamou Gaoh, Consultant indépendant et Madame née Zalifa Anicet Sidi, enseignante à
l'école Banifandou 3 de Niamey ont la joie de faire part aux parents, amis et connaissances de la
naissance d'une fille dans leur foyer le Lundi 21 Avril 2008. Le baptême auquel vous êtes cordialement invités aura lieu Incha le lundi 28 Avril 2008 au domicile du Capitaine à la retraite Anicet Sidi
au quartier TP d'Agadez.
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Directeur de Publication
Ibrahim Manzo
Rédacteur en chef
Maman Kaïlou Pantcho
Naissance :
Monsieur Rahamani Zabeirou, LONANI Niamey et Madame ont
la joie d'informer parents amis et connaissances de la naissance
d'un garçon dans leur foyer. Le baptême aura lieu Incha Allah le
Samedi 26 Avril à partir de 08 heures précises à leur domicile sis
au quartier Ryad.
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
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une autre façon
de voir l’actualité
Comité de Rédaction
Maman Kaïlou Pantcho
Agali Moumouni
Ibrahim Manzo
Sani Ibrahim
Mounkaïla Garba
Saisie : Adama Hamsatou
Routage : Mounkaïla Garba
Composition:
L’autre OBSERVATEUR
Impression: NIN
Tirage: 1000 exemplaires
2
POLITIQUE
Mise au point musclée du Premier ministre
Vers la cassure totale entre Seyni Oumarou et Hama Amadou
Çà y est ! On a atteint le cap de la rupture total entre l'ancien Premier
Ministre Hama Amadou et son successeur Seyni Oumarou. Les mésententes sourdes et autres petits complots alimentés par des obscurs militants de bases et des militants de direction ont fini par éclater au grand
jour et risquent d'aboutir à un divorce total entre l'ancien et le nouveau
Premier Ministre. Les couleurs s'annoncent depuis cette mise au point
musclée du Premier ministre Seyni Oumarou à certaines pontes du parti
au cours d'une réunion interne qui a eu lieu à Niamey il y a quelques
jours.
Les contradictions qui ont germé depuis
la mise à l'écart du bélier de Youri de la
primature le 31 Mai dernier ont fini par
remonter à la surface. C'est du moins le
constat qui se dégage de la fameuse réunion des cadres du parti qui a eu lieu à
Niamey il y a quelques jours où les principaux responsables du parti se sont mis
les points sur les " i ".
Le Premier ministre Seyni Oumarou ne
veut plus entendre parler de ces dissensions entretenues par des militants trop
entreprenants, qui font de tout bois flèche pour satisfaire à leurs ambitions per-
sonnelles ou à celles de ceux qui se
considèrent comme des leaders
indétrônables installés à vie à la tête du
MNSD-Nassara.
Ce climat délétère fait désormais de
méfiance réciproque n'est pas de nature
à le laisser travailler avait déjà annoncé
les couleurs il y a plusieurs mois, en
créant notamment une impression de
manque d'autorité dans le pays, et que
chacun peut faire ce qu'il veut.
Depuis que Hama Amadou, n'ayant rien
à faire, après avoir refusé l'offre de collaboration au journal L'autre Observateur,
Affaire destitution du sultan de Zinder
Le Damagaram est orphelin de son sultan. Son attente dure depuis juillet 2001,
date à laquelle son sultan Aboubacar
Sanda est injustement suspendu sur des
griefs imaginaires par Arrêté N°0258/MI/
AT/DAPJ/DAC-R du 09 Juillet 2001 pris
par son ami d'enfance Mahamane
Manzo, à l'époque ministre de l'intérieur.
Après une longue bataille judiciaire qui a
soulevé de vives émotions dans notre
pays et à l'extérieur, l'affaire est finalement allé jusqu'à la Cour Suprême, malgré que le rapport de la chambra administrative de cette Cour et celui de la
Commission Nationale des Droits de
l'Homme et les Liberté Fondamentales
n'aient pas trouvé véritablement des motifs suffisants à cette destitution. C'est
sans doute pourquoi la Cour Suprême a
annulé cet arrêté controversé par arrêt
N°0018 du 23-10-2002. il était assisté
dans ce procès par trois (3) avocats de
grande renommée Maîtres Yayé
Mounkaïla, Issaka Souna et Moussa
Coulibaly.
Depuis, il vit Niamey avec sa famille et
une bonne partie des notables de la Cour
qui n'ont pas voulu apporter leur caution
à cette mascarade.
En réalité, ce ne sont pas les seuls notables de la Cour qui soutiennent le sultan Aboubacar dans cette épreuve. Dans
l'arrière-pays, le soutien est encore plus
fort. Les jeunes, les moins jeunes, paysans et intellectuels, de Zinder, comme
d'ailleurs le soutiennent toujours dans
cette épreuve et espèrent que le prochain
arrêt de la Cour Suprême qui examinera
ce dossier le 26 Mai prochain lui sera
très favorable. Ce soutien est encore plus
fort chez les populations de l'arrière pays
qui éprouvent une grande envie de le retrouver, parce qu'elles ne lui reprochent
rien. Sa longue absence n'a donc rien
entamé à sa popularité auprès des
Damagrawas qui semblent avoir un pacte
avec lui. Comme on dit, " loin des yeux,
près du cœur ". Sinon, cette situation
inédite au Niger risque de créer un précédent grave susceptible d'empêcher aux
chefs traditionnels de remplir correctement leurs obligations, dès lors que
l'épée de Damoclès est indéfiniment suspendue au dessus de leurs têtes.
Tout dépendra en partie des dispositions
d'esprit du ministre de l'intérieur actuel
Abouba Albadé, ministre de tutelle de la
Photo I. Manzo L’Autre Observateur
Le Damagaram orphelin de son sultan
Le sultan Aboubacar Sanda
chefferie traditionnelle, réputé pour sa
droiture, de Dagra Mamadou et son intégrité pour une bonne application de la loi,
du Premier ministre Seyni Oumarou, qui
dispose de l'administration, sont tous de
nouveaux acteurs, qui n'étaient pas trempés dans l'affaire scabreuse de
Mahamane Manzo et de Maty Elhadji
Moussa et qui sont prêts à laisser la justice lire le droit, rien que le droit, tout le
droit. L'Etat du Niger doit gérer cette affaire avec sagesse et montrer à l'occasion que la République du Niger est vraiment un Etat de droit
Il est à noter que depuis quelques années la situation économique de la région ne cesse de se dégrader et elle aura
besoin d'un bon coup d'accélérateur pour
redémarrer, de façon à ce que les populations puissent se réaliser et contribuer
efficacement au développement économique du pays. On se rappelle que sous
son règne, la commune de Zinder avait
des échanges très florissants avec les
grandes villes frontalières du Nigeria voisin, ainsi que des jumelages avec beaucoup de villes européennes et des échanges très cordiaux avec certains sultanats
arabes ainsi que ceux de la Tripolitaine.
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
Ibrahim Manzo
a pris son bâton de pèlerin et s'est mis à
parcourir monts et vallées à la recherche
d'une légitimité qui le conduira à son investiture comme candidat du MNSDNassara, l'atmosphère entre lui et beaucoup de hauts cadres du parti s'est viciée et n'avait besoin que de peu de
chose pour exploser.
Eh bien, aujourd'hui, elle a fini par exploser avec sa persistance de de vouloir se
présenter coûte que coûte comme la vitrine du MNSD, l'alpha et l'oméga du parti,
celui par qui tout passe et celui vers qui
tout revient, quand il s'agit de réaliser le
destin des militants de base.
Cette situation de persistance à jouer au
m'as-tu vu a fini naturellement exaspérer
beaucoup de gens dans ce pays.
D'abord le Président de la République,
dont on utilise le nom, à propos de tout
et de rien. Cela fait d'autant plus mal que
celui-ci a fait l'objet d'une sorte de trahison qui ne dit pas son nom sur beaucoup de questions qu'il estime capitales
pour la vie de ce pays ; comme celles de
la gestion des ressources publiques et
de l'aide au développement ou celle de
la gestion du Programme Spécial, à laquelle tout le régime a pris part, d'une
façon ou d'une autre ; mais à propos de
laquelle les gens veulent maintenant se
débiner et demander l'audit pour l'embêter en quelque sorte.
Mieux encore, voilà qu'il n'a pas dit son
dernier mot sur son désir de se faire réélire ou pas, que les gens créent il y a
quelques mois un faux débat sur une
éventuelle modification de la Constitution
en vue de lui permettre de se présenter
pour un troisième mandat. La pression a
été si forte qu'il s'est senti obligé de faire
un démenti en accordant la fameuse interview à notre confrère le journal Le
Monde dans laquelle il dit n'avoir pas l'intention de se présenter pour tenter de
couper court à ses rumeurs.
Et puis, comment quand, en tant que
magistrat suprême, on a eu confiance en
quelqu'un pendant 8 ans, on l'a laissé
faire ce qu'il veut, on peut admettre qu'il
nourrisse des velléités de nature à remettre en cause les fondements même du
régime ? Surtout quand, dans le parti,
c'est une bonne partie des militants qui
n'a plus confiance en lui !
Surtout, il y a cette affaire de tournées
politiques pleines de fanfaronnades dans
les sections du parti pour haranguer les
foules, alors même qu'on sait que, lorsque le juge inculpe quelqu'un sur des faits
aussi graves que ceux de l'affaire Moussa
Keïta, la personne devrait être en principe sous les verrous.
Alors, comment notre appareil judiciaire,
au dessus duquel il y a l'un des ministres les plus intègres, plus le Président
de la République lui-même, magistrat suprême, président du conseil de la magistrature, peut-il accepter que l'inculpé
Hama Amadou, non content de rester li-
bre de ses mouvements se mette encore
à soulever la poussière sous le nez des
gens ?
Il y a quand même là de quoi mettre mal
à l'aise tout le monde ! Alors que les autorités politiques et judiciaires l'ont fait, non
pas pour un individu, mais pour l'intérêt
général, au nom de la paix et de la cohésion sociale ! Si ça persiste et ça devient agaçant, quelle explication notre
pays et ses autorités peuvent-ils donner
à tous ces pays qui nous admirent, nous
envient et qui estiment que le Niger est
un laboratoire de la démocratie ? N y a-til pas lieu pour Hama et les Hamistes de
profiter de cette bonne disposition d'esprit des autorités politiques et judiciaires
et se reposer tranquillement, le temps
de trouver une formule assez civilisée
pour oublier tout çà, plutôt que de jouer
au Rambo politique ?
Ensuite, il y a le fait qu'en envahissant
les médias publics et privés, Hama Amadou donne l'impression que son parti est
plus fort que l'Etat lui-même, duquel il
tire la force de tout ce cirque grotesque
!!!
Et là, aucun Premier ministre, chef de
gouvernement, füt-il aussi bon que Seyni
Oumarou, ne peut accepter de vivre avec
cette idée, même s'il est un militant du
parti en question.
D'un point vue purement humain enfin,
Seyni Oumarou a-t-il commencé la politique pour jouer au garçon d'opéra et ne
servir que les ambitions d'autrui ? N’estil pas asez robuste pour jouer les premiers rôles, du haut de la plus grosses
section MNSD-Nassara du Niger? Il a
quand même le droit d'avoir ses propres
ambitions, comme n'importe quel nigérien, les vivre et se donner un jour les
moyens de les voir se réaliser !!!
Voilà des vraies questions qui ne peuvent pas ne pas se poser dans la tête de
chacun de nous et qui constituent
aujourd'hui des motifs assez clairs et nets
pour qu'il soit mis un terme à la campagne présidentielle anticipée du Tandem
Hama Amadou Salah Habi.
C'est sans doute ce qui a cabré le Premier ministre Seyni Oumarou qui n'a
aucun intérêt à laisser s'installer la chienlit
dans le pays et les violations répétées
de la charte des partis et du code électoral, qui déterminent la conduite à tenir
par les partis politiques à tout moment
et en tout lieu et disent quand est-ce que
la campagne électorale s'ouvre et se referme. Parce que, si jamais il fait preuve
de faiblesse sur ces petits dérapages,
c'est finalement toute l'alliance au pouvoir qui va être en campagne, puis l'opposition politique, puis les non
alignés…et adieu la paix et la cohésion
sociale, puisqu'il n'existe aucun dispositif juridique qui régit une campagne électorale hors période campagne électorale.
Ibrahim Manzo
3
DOSSIER
Accord établissant une paix définitive entre le Gouvernement du Niger
Préambule
Le Gouvernement de la République du
Niger et l'Organisation de la Résistance
Armée (O.R.A.) dénommées les deux
Parties dans le cadre du présent Accord,
- Convaincus de la nécessité de retrouver et de préserver la paix dans leur
pays, de consolider l'unité nationale, et
de se consacrer aux tâches de développement socio-économique,
- Soucieux de parachever le processus
de paix engagé par l'Accord de paix signé à Ouagadougou le 9 octobre 1994
et consacré par le présent Accord,
- Réaffirmant leur attachement à la constitution du 26 décembre 1992,
- Respectueux de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 et
de la Charte Africaine des Droits de
l'Homme et des Peuples de 1981,
- Désireux de donner aux populations la
responsabilité de gérer leurs propres affaires par une libre administration des
collectivités territoriales reposant sur les
principes de la décentralisation et de la
déconcentration contenus dans la Constitution du 26 décembre 1992,
Sont convenus sous la médiation de la
République Algérienne Démocratique et
Populaire, du Burkina Faso et de la République Française, de ce qui suit :
TITRE I - Des principes directeurs
ARTICLE 1 :
Le présent Accord dont les dispositions
sont irréversibles engage solennellement
le Gouvernement de la République du
Niger et l'Organisation de la Résistance
Armée (O.R.A.) à ramener la paix d'une
manière globale et définitive sur l'ensemble du territoire de la République.
ARTICLE 2 :
Les dispositions du présent Accord lient
tous les Nigériens et leurs institutions.
TITRE II - De l'organisation territoriale et
administrative
ARTICLE 3 :
Le découpage territorial, l'organisation et
les pouvoirs des collectivités territoriales seront ceux définis par la loi sur la
base des travaux de la commission spéciale chargée de réfléchir sur le découpage administratif de la République du
Niger, en conformité avec l'Accord de
Paix signé à Ouagadougou le 9 octobre
1994, en ses titres I, II, III ainsi libellés :
A/ DÉCOUPAGE TERRITORIAL
ARTICLE 4 :
La République du Niger est divisée en
circonscriptions administratives qui sont
: la Région - le Département - l'Arrondissement - la Commune.
ARTICLE 5 :
La Région, le Département et la Commune sont érigées en Collectivités territoriales.
ARTICLE 6 :
La création et les limites des Collectivités territoriales (Régions, Départements,
Communes) et celles des Arrondissements sont fixées par la loi sur proposition de la commission spéciale dont
seront membres les représentants de la
CRA.
B/ DE L'ORGANISATION ET DES POUVOIRS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
ARTICLE 7 :
Les Collectivités territoriales seront do-
tées de Conseils ou d'Assemblées, élus
au suffrage universel et dont les Présidents élus en leur sein seront les Chefs
des exécutifs régionaux, départementaux
et communaux.
ARTICLE 8 :
Dans le cadre de leur libre administration, les Conseils ou les Assemblées élus
règleront par voie délibérative leurs propres affaires dans les domaines prévus
par la loi, notamment le budget, la conception, la programmation, la mise en
œuvre, le suivi et l'évaluation des actions
de développement économique, social et
culturel d'intérêt régional ou local.
C/ DES REPRÉSENTANTS DE L'ÉTAT :
LEURS POUVOIRS
ARTICLE 9 :
La représentation de l'État sera assurée
par :
- un représentant au niveau de la Région
- un représentant dans le Département un représentant dans l'Arrondissement un Maire élu dans la Commune.
La dénomination de ces représentants
sera déterminée par la loi.
ARTICLE 10 :
Les représentants de l'État auront pour
mission :
a/ de veiller à l'application des lois et règlements de l'État dans la limite du territoire de l'entité administrative.
b/ d'assurer le contrôle de la légalité a
posteriori des décisions et actions des
collectivités territoriales.
c/ d'apporter aux collectivités territoriales, à leur demande, conseils et assistance des services techniques de l'État.
TITRE III - De la restauration de la paix
et de la réconciliation nationale
ARTICLE 11 :
Un cessez-le-feu définitif entrera en vigueur à zéro heure (heure de Niamey) le
lendemain de la signature du présent
Accord.
ARTICLE 12 :
En vue de l'instauration d'une sécurité définitive, de la restauration et de la consolidation de la paix, les deux Parties décident de créer et d'établir à Niamey, dans
les quinze jours qui suivront la signature
du présent Accord, un Comité Spécial de
Paix composé de chacune des deux
Parties sur une base paritaire et de la
médiation. L'effectif de ce Comité ne
pourra dépasser 20 dont 14 pour les deux
Parties.
La Présidence du Comité Spécial de Paix
sera confiée au Haut Commissaire à la
Restauration de la Paix et la Vice-Présidence à un représentant de l'O.R.A. Les
moyens nécessaires au fonctionnement
du Comité seront assurés par l'État.
Le Comité tiendra des réunions périodiques. Il pourra aussi être convoqué par
son Président à la demande de l'une ou
l'autre des Parties. Les réunions du Comité feront l'objet de procès-verbaux.
Le Comité aura pour mission :
1/ de veiller à l'application de l'Accord et
du calendrier établi par celui-ci.
2/ de veiller à ce que les dispositions de
l'Accord fassent l'objet d'une large diffusion et d'une campagne d'explication
auprès des populations Nigériennes.
3/ de veiller à l'exécution des opérations
de désarmement et de récupération de
toutes les armes, munitions et matériel
de guerre.
4/ de déterminer les effectifs avant le
début des intégrations.
A cet effet, il recevra notamment :
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
Point sur l'application des accords de paix du 24 Avril
Beaucoup a été fait, mais…
La journée de la concorde vient d'être
célébrée cette année pour la 8ème fois
depuis la signature des accords de paix
du 24 Avril 1995. Au regard du chemin
qui a été parcouru et de la situation
actuelle de notre pays faite de tensions
sociales sur fond de particularismes
ethniques, avec une rébellion armée à
la clé, il serait malhonnête de ne pas
reconnaître que la conception, l'acceptation et la gestion de cette fête de la
concorde sont catastrophiques. Parce
qu'on a l'impression que les uns et les
autres s'y sont investis pour rien !
Pourtant, trois (3 ) accords de paix ont
été signés : L'Accord de paix du 24
Avril 1996, le Protocole d'accord additionnel d'Alger du 28 Novembre 19987
et l'Accord de paix de N'Djamena du
21 Août 1998.
Ces accords sont tous structurés dans
l'ensemble autour de 4 piliers fondamentaux à savoir la décentralisation,
la gestion de la sécurité dans les zones touchées par le conflit armé, l'intégration socio-économique des ex-combattants, ainsi que le retour des populations réfugiées déplacées par les
conflits dans leurs régions.
Mais en fait, ces 4 grands chantiers
ne sont pas les seules ambitions des
3 accords de paix. Dans le même ordre d'idée, des mesures susceptibles
de créer la confiance mutuelle entre les
différentes parties en conflit, comme
l'amnistie de tous ceux qui du fait du
conflit ont commis des infractions à la
- la liste des éléments démobilisés de
l'O.R.A. dont il procèdera au décompte,
- la liste des armes, munitions et matériel de guerre qui devront être rendus et
dont il contrôlera la récupération et le
stockage, et décidera de la destination.
Le Comité Spécial de Paix aura sous son
autorité un Groupe d'observateurs militaires pour la composition duquel il sera
fait appel essentiellement aux pays médiateurs.
Le Groupe d'observateurs militaires aura
pour tâches pendant son mandat :
- de contrôler l'application du cessez-lefeu et de rendre compte de ses violations
éventuelles.
- de contrôler dans le cadre du présent
Accord la récupération, la remise et le
stockage des armes.
Les fonctions de ce Groupe seront définies par un document qui devra être arrêté avant l'arrivée des observateurs et
qui précisera les modalités de leur emploi.
Sa mission sera d'une durée de trois
mois, renouvelable en cas de nécessité.
Le Groupe, dont le Poste de Commandement sera à Niamey, disposera d'antennes dans les régions touchées par le
conflit.
ARTICLE 13 :
Le Comité Spécial de Paix veillera à l'exécution des opérations de désarmement
et de récupération de toutes les armes,
loi pénale en posant des actes répréhensibles du fait du conflit ont été prises.
Pour satisfaire à la revendication de la
décentralisation, cinq (5) lois ont été
prises en vue de permettre aux différents processus de paix d'être appliqués au mieux des capacités de l'Etat
et des bailleurs de fonds.
Quant au volet développement des zones touchées par les confits, une table ronde sur les problèmes spécifiques à la zone pastorale a eu lieu du
30 au 31 Octobre 1995.
Mais, force est de reconnaître que cette
table ronde des bailleurs de fonds n'a
pas répondu aux attentes, ni de l'Etat
ni des bénéficiaires, parce qu'ils n'ont
répondu que timidement aux vœux de
l'Etat et des populations bénéficiaires.
Au plan au volet intégration, qui est
l'aspect le mieux réussi apparemment,
il a concerné 3914 combattants tous
fronts confondus, lors des différents
relevés de conclusions des accords
avec les différents fronts.
En outre, il y a eu la création de coopératives dans les zones touchées par
les conflits et bien d'autres réalisations,
dont nous allons dresser le bilan dans
notre prochain numéro.
Hélas, il y a eu tout çà, il y a une nouvelle rébellion qui s-me la mort encore.
Ibrahim Manzo
munitions et matériel de guerre lorsque
le Gouvernement :
- aura mis en place la loi sur la décentralisation avec un calendrier détaillé d'application.
- aura adopté le statut des unités à statut militaire particulier avec un calendrier
de création et d'organisation de ces unités et aura mis en place ces unités.
- aura mis en place avec l'appui des partenaires du Niger l'exécution du programme d'urgence et des stratégies de
développement économique, social et
culturel prévues dans le présent Accord
afin de permettre la création d'emplois
dans la zone touchée par le conflit.
- aura démarré l'intégration, la réintégration, le recrutement d'éléments démobilisés de l'O.R.A. dans l'Administration
publique, les Forces de Défense et de
Sécurité, les Sociétés d'État, les Lycées
et à l'Université et dans les projets de
développement.
Pour sa part, l'O.R.A. s'engage à désarmer et démobiliser ses éléments.
ARTICLE 14 :
Le Gouvernement s'engage à mettre fin
à l'action de tous groupes et bandes armés (milices, brigades, etc.) susceptibles d'aggraver le climat d'insécurité et
de compromettre les efforts de paix.
A cet effet, il procèdera à leur désarmement.
4
DOSSIER
et l'Organisation de la Résistance Armée (O.R.A.)
ARTICLE 15 :
Une amnistie générale sera décidée en
faveur des éléments de l'O.R.A. et des
éléments des Forces de Défense et de
Sécurité ainsi que des autres agents de
l'État pour tous les actes commis du fait
du conflit antérieurement à la date de signature du présent Accord.
Le Gouvernement instituera une journée
commémorative de réconciliation nationale à la mémoire des victimes du conflit
et des événements de mai 1990 et prendra des mesures d'apaisement en leur
faveur.
ARTICLE 16 :
Le Gouvernement procèdera à la réintégration à la Fonction Publique et dans
les Sociétés d'État, des éléments démobilisés de l'O.R.A. qui avaient le statut
de fonctionnaires ou d'agents publics.
Le Gouvernement procèdera également
à la réintégration dans les établissements
scolaires et universitaires des éléments
démobilisés de l'O.R.A. qui avaient le
statut d'élèves ou d'étudiants.
TITRE IV - De l'organisation des forces
de défense et de sécurité
ARTICLE 17 :
A/ Unités à statut militaire particulier
Il sera créé des unités à statut militaire
particulier dans les régions de l'Aïr,
l'Azawak et le Kawar.
Le statut particulier de ces unités (commandement, gestion des personnels, recrutement, formation, avancement) sera
déterminé par des textes réglementaires
sur proposition d'une commission interministérielle dont seront membres en
outre des représentants de l'O.R.A.
Ces unités auront pour mission d'assurer le maintien de l'ordre et de la sécurité
publique.
Dans le cadre de leur mission, elles devront agir de façon coordonnée et en complémentarité avec les forces classiques
de défense et de sécurité.
Le personnel de ces unités sera composé d'éléments démobilisés de l'O.R.A.
et de ressortissants des régions concernées.
B/ Forces Armées Nigériennes et Gendarmerie Nationale
Dans le cadre de la restauration de la
paix et de la confiance, le Gouvernement
s'engage à intégrer dans l'armée des éléments démobilisés de l'O.R.A. qui recevront une formation appropriée. Ces éléments souscriront un engagement conformément aux dispositions réglementaires.
En plus, dans le cadre du recrutement
annuel, le contingent de recrues, ressortissants de la zone touchée par le conflit, sera revu à la hausse.
A cet effet, les textes réglementaires y
afférents seront réaménagés.
Par ailleurs, la loi 62-10 du 16 mars 1962,
sur proposition du Comité interministériel prévu à l'alinéa A/ du présent article,
sera soumise pour révision à l'Assemblée Nationale.
C/ Forces Paramilitaires
Le Gouvernement intègrera selon les textes en vigueur au sein des Forces Paramilitaires (Gardes Républicaines, Police
Nationale, Douane) des éléments démobilisés de l'O.R.A. qui recevront une formation appropriée.
Pour la protection de l'environnement, de
la faune et de la flore, un accent particulier sera mis sur le recrutement du personnel local.
En cas de nécessité, les dispositions seront prises pour réaménager les textes
en vigueur.
TITRE V - Du développement économique, social et culturel.
ARTICLE 18 :
Dans le cadre de l'application de l'Article 8 du présent Accord, le Gouvernement prendra dans les domaines prévus par la loi, toutes les mesures nécessaires pour assurer aux collectivités
territoriales la libre gestion de leurs affaires dans les actions de développement
économique, social et culturel d'intérêt
régional ou local.
ARTICLE 19 :
En vue de permettre le retour librement
consenti et la réinsertion des personnes
déplacées, le Gouvernement s'engage,
en liaison avec l'O.R.A., les pays amis
et les organisations humanitaires internationales concernées, à mettre en
place d'une part des centres d'accueil
et d'orientation où le séjour sera des plus
brefs possible et d'autre part des sites
de réinsertion dans lesquels seront développées des activités socio-économiques adéquates.
ARTICLE 20 :
En vue du renforcement et de l'élargissement à la zone touchée par le conflit
des actions déjà entreprises dans le
cadre des aides d'urgence au plan alimentaire, sanitaire et scolaire prévues
dans l'Accord de paix de Ouagadougou
du 9 octobre 1994, le Gouvernement
s'engage, en liaison avec l'O.R.A. et les
populations concernées, à établir, à partir
des statistiques disponibles des populations déplacées et de celles déjà en
place, les besoins réels d'aide d'urgence
à insérer dans un programme global. Ce
programme sera soumis par le Gouvernement aux bailleurs de fonds en temps
opportun.
ARTICLE 21 :
Dans le cadre du programme de réinsertion sociale des éléments démobilisés de l'O.R.A., le Gouvernement prendra des dispositions en vue de leur recrutement dans les projets à haute intensité de main-d'oeuvre dans la zone
touchée par le conflit.
ARTICLE 22 :
Sans préjudice des dispositions de l'Article 8 du présent Accord, le Gouvernement s'engage à prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de poursuivre et d'accélérer les efforts d'investissements dans la zone pastorale par
la mise en oeuvre des nouvelles stratégies de développement visant :
A. Dans le domaine du développement
rural
1- L'élevage
Une politique de rentabilisation de l'élevage prenant en compte :
- la santé animale
- la reconstitution du cheptel
- la commercialisation du bétail et des
produits dérivés de l'élevage
- l'implantation d'unités de transformation et de conservation des produits
- une meilleure gestion des pâturages
- l'aménagement des points d'eau et la
multiplication des puits pastoraux
- la constitution de banques céréalières.
2- L'agriculture
Une mise en valeur des potentialités agricoles que recèlent les régions en assurant leur exploitation tout au long de l'année et une transformation locale des produits par - l'encadrement technique des
paysans
- l'appui au service d'encadrement des
collectivités
- la commercialisation des produits agri-
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
coles
- la lutte contre les ennemis des cultures
- la création des unités de transformation
et de conservation des produits agricoles
- l'exploitation des eaux souterraines
- le renforcement des potentialités maraîchères par la mise en exploitation de périmètres hydro agricoles.
B. Dans le domaine des mines et industries
Les mines resteront une richesse nationale dont les bénéfices doivent permettre
le développement de toutes les régions.
Pour cela, il faut :
- diversifier la production minière.
- valoriser les matières premières locales
à travers l'industrialisation.
- favoriser le développement de l'économie régionale par la mise en oeuvre pour
l'ensemble du secteur industriel et minier
de mesures incitatives à la création d'emplois en faveur des populations locales qui
bénéficieront d'une priorité dans le recrutement.
- transférer aux collectivités territoriales
une partie des ressources nationales générées par l'exploitation minière et industrielle. Le taux et les modalités de transfert de ces ressources seront déterminés
par la loi sur la décentralisation.
C. Dans le domaine du développement social et culturel
1- Santé
- la réhabilitation des infrastructures déjà
existantes
- la construction et l'équipement de nouvelles unités sanitaires
la multiplication des pharmacies et des
dépôts des médicaments
- la formation du personnel
- la mise en place d'équipes mobiles de
santé dans les zones nomades.
2- Éducation
- adapter les programmes d'enseignement
selon les réalités socioculturelles des régions
- promouvoir les langues et écritures nationales, notamment le Tamachek et le
Tifinar
- envisager la création d'institutions d'enseignement supérieur dans les régions du
Nord
- réhabiliter, construire et multiplier les écoles et cantines scolaires
- former le personnel enseignant
- affecter dans la mesure du possible, dans
les régions, le personnel enseignant ressortissant de ces régions pour s'assurer
d'une meilleure sensibilisation des populations sur les problèmes de l'éducation
afin de résoudre les problèmes inhérents
au recrutement scolaire
- accroître le taux de scolarisation.
3- Culture
- la création des centres culturels et musées régionaux valorisant les cultures,
l'histoire et les traditions orales
- la multiplication d'échanges culturels et
sportifs interrégionaux et extérieurs.
D. Dans le domaine des services
1- Transports et communications
- l'entretien, la gestion et la construction
des routes, pistes, aéroports, auto- gares
- l'ouverture et le développement du trafic
aérien afin de désenclaver les régions
- l'assouplissement des contrôles et formalités de police
- la création, dans la mesure du possible,
de stations de radio et de télévision régionales émettant en langues nationales
et reprenant les principaux programmes
nationaux
- l'installation des moyens de communication BLU (Bandes Latérales Uniques)
dans les centres les plus reculés.
2- Tourisme, Hôtellerie et Artisanat
- envisager la suppression des visas pour
les ressortissants de l'Union Européenne
- mettre en place des vols charters directs
- assouplir les formalités d'accueil et de
circulation des personnes
- réhabiliter et promouvoir les unités hôtelières
- prendre les mesures d'accompagnement pour relancer les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de l'artisanat, générateurs de recettes, devises et emplois.
3- Administration publique
Le Gouvernement, soucieux d'une participation active de toutes les composantes de la population nigérienne à la gestion des affaires de l'État et dans le cadre de la consolidation de la paix, s'engage à intégrer des éléments démobilisés de l'O.R.A. à tous les niveaux de l'Administration publique selon les critères
de compétence et les nécessités de
l'État.
Il en sera de même pour les fonctions
politiques.
E. La liste des actions ci-dessus énumérées n'est pas limitative.
ARTICLE 23 :
Le Gouvernement organisera une table
ronde regroupant les pays amis du Niger
et les Organisations Internationales pour
le financement du programme économique et social du présent Accord.
ARTICLE 24 :
Dans le souci d'une meilleure répartition
géographique des infrastructures et des
équipements, le Gouvernement s'engage
à appuyer la politique de décentralisation par une politique d'aménagement du
territoire. Cette répartition devra tenir
compte des potentialités économiques
de chaque région.
ARTICLE 25 :
Les dispositions du présent Accord seront mises en oeuvre ainsi qu'il suit :
1. 15 avril 1995 : Paraphe de l'Accord
définitif de Paix à Ouagadougou
2. 24 avril 1995 : Signature solennelle de
l'Accord définitif de Paix à Niamey
3. 25 avril 1995 : Entrée en vigueur du
cessez-le-feu définitif à zéro heure (heure
de Niamey)
4. 09 mai 1995 : Installation du Comité
Spécial de Paix
5. 31 mai 1995 : Installation de la Commission Interministérielle
6. 30 juin 1995 : Adoption du Statut des
Unités à Statut Militaire Particulier
7. 1er juillet 1995 : Démarrage de l'Intégration, de la Réintégration et du Recrutement dans les Forces Paramilitaires,
les Sociétés d'État, les Lycées, l'Université, l'Administration publique et les projets de développement
8. 1er juillet 1995 : Installation du Groupe
d'Observateurs Militaires
9. 15 juillet 1995 : Mise en place de la
Loi sur la Décentralisation
10. 15 juillet 1995 : Démarrage du Programme d'aide d'urgence et des projets
de développement
11. 1er septembre 1995 : Début des travaux de détermination des effectifs
12. 1er octobre 1995 : Mise en place des
Unités à Statut Militaire Particulier
13. 1er octobre 1995 : Désarmement/démobilisation des éléments de l'O.R.A.
14. 1er octobre 1995 : Démarrage de la
formation et de l'Intégration des éléments
de l'O.R.A. dans les Forces de Défense
et de Sécurité
15. 15 octobre 1995 : Table ronde sur le
Programme d'urgence
(Suite page 7)
5
SPIRITUALITE
LES SECRETS DU CORAN
CHAP. 11
LES BUTS DIVINS DES DONS
DANS LA VOIE DE DIEU
L'un des actes de culte les plus importants qui purifie matériellement et
spirituellement l'homme de ses impuretés, qui lui permet de discipliner
son âme et d'atteindre ainsi une
haute moralité dont Dieu serait satisfait, est de dépenser dans la voie
de Dieu pour des causes généreuses. Dieu a dit au Prophète, que la
paix soit sur Lui, de prélever des
aumônes des croyants pour les purifier ainsi de leurs péchés:
Prélève de leurs biens une
Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis, et prie pour eux.
Ta prière est une quiétude pour
eux. Et Allah est audient et omniscient. (Sourate Ettawba - 9,
verset 103)
Cependant, l'acte de dépense qui
purifierait l'homme est celui qui se fait
de la manière indiquée dans le Coran. Les gens croient avoir accompli
leur devoir quand ils font l'aumône
aux mendiants, donnent certains de
leurs vieux vêtements aux pauvres
ou quand ils nourrissent une personne nécessiteuse. Ce sont sans
doute des actes qui seront récompensés par Dieu s'ils sont réalisés
avec l'intention d'obtenir Sa satisfaction. Pourtant il y a des limites rapportées par le Coran. Par exemple,
Dieu ordonne à l'homme de dépenser l'excédent de ses biens:
… Et ils t'interrogent: "Que doiton dépenser (en charité)?" Dis:
"L'excédent de vos biens." Ainsi,
Allah vous explique Ses versets
afin que vous méditiez. (Sourate
El Baqara - 2, verset 219)
L'homme a besoin de très peu pour
vivre dans ce monde. L'excédent
veut dire ce qui reste à l'homme une
fois qu'il aura satisfait à ses besoins
pour en donner aux autres. Ce n'est
pas la quantité des dépenses qui est
importante mais que l'homme donne
avec sincérité. Dieu a la connaissance de tout et Il lui laisse la décision de ce qui est à dépenser. Dépenser dans la voie de Dieu est une
forme d'adoration facile à satisfaire
pour ceux qui ne sont pas saisis par
les ambitions de ce monde et qui ont
troqué la vie de ce monde contre
celle de l'au-delà. Dieu commande à
l'homme de se purifier en donnant
ses biens pour éviter de s'attacher à
la vie sur terre. C'est un moyen de
se purifier de l'avarice. Sans doute,
cette forme de culte est très importante pour les croyants quant aux
comptes à rendre dans l'au-delà. Le
messager de Dieu, que la paix soit
sur lui, a également dit que celui qui
dépense dans la voie de Dieu est favorisé:
Deux sortes de personnes sont favorisées: l'une est celle à qui Dieu a
donné le Coran et qui vit selon ses
préceptes. Elle accepte ce qui est licite et s'y conforme, et s'arrête à l'illicite tel qu'il l'a décrété. L'autre est
celle à qui Dieu a donné des biens et
qui a réparti ces biens parmi ses proches et les a dépensés dans la voie
de Dieu.6
L'HOMME DOIT DONNER DE CE
QU'IL AIME AUX NECESSITEUX
Les gens ont tendance à faire des faveurs lorsqu'elles ne s'opposent pas
à leurs intérêts. Par exemple, une
personne qui donne de ses biens aux
nécessiteux, leur offre souvent des
choses anciennes ou dont elle n'a
plus besoin.
Dieu, cependant, commande à
l'homme de donner des biens qu'il
aime. Cela peut lui paraître difficile,
mais une telle générosité est essentielle pour se purifier et atteindre la
vertu. C'est un secret important que
Dieu révèle à l'humanité:
Vous n'atteindrez la (vraie) piété,
que si vous faites largesses de
ce que vous chérissez. Tout ce
dont vous faites largesses, Allah
le sait certainement bien. (Sourate Al 'Imran - 3, verset 92)
Ô les croyants! Dépensez des
meilleures choses que vous avez
gagnées et des récoltes que
Nous avons fait sortir de la terre
pour vous. Et ne vous tournez pas
vers ce qui est vil pour en faire
dépense. Ne donnez pas ce que
vous-mêmes n'accepteriez qu'en
fermant les yeux! Et sachez qu'Allah n'a besoin de rien et qu'Il est
digne de louange. (Sourate El
Baqara - 2, verset 267)
FAIRE PREUVE DE LARGESSES
POUR LA CAUSE DE DIEU EST UN
MOYEN DE SE RAPPROCHER DE
LUI
Pour les croyants, rien n'est plus important que d'obtenir la satisfaction
et l'amour de Dieu. Ils cherchent les
voies et moyens de s'en rapprocher
davantage pendant toute leur vie:
Ô les croyants! Craignez Allah,
cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa
cause. Peut-être serez-vous de
ceux qui réussissent! (Sourate El
Maïda - 5, verset 35)
Dieu nous enseigne dans le Coran,
comme un secret et une bonne nou-
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
velle aux croyants, que les dépenses
faites pour Sa cause est un moyen
de se rapprocher de Lui. Par conséquent, pour un croyant, donner aux
autres de ce qu'il chérit et ce dont il
n'a pas besoin n'est pas difficile, mais
plutôt une occasion de montrer sa
dévotion et son amour à Dieu. Il est
noté dans le Coran:
(Tel autre,) parmi les Bédouins,
croit en Allah et au Jour Dernier
et prend ce qu'il dépense comme
moyen de se rapprocher d'Allah
et afin de bénéficier des invocations du Messager. C'est vraiment
pour eux (un moyen) de se rapprocher (d'Allah) et Allah les admettra en Sa miséricorde. Car Allah est pardonneur et miséricordieux. (Sourate Ettawba - 9, verset 99)
TOUTE DEPENSE SUR LA VOIE DE
DIEU EST RECOMPENSEE
Un autre secret évoqué dans le Coran concerne ce sujet: tout ce qui est
dépensé est remplacé, selon la promesse de Dieu. Ceux qui font des
dépenses pour le bien sans craindre
la pauvreté, auront des bénédictions
auxquelles ils ne s'attendent pas,
pendant toute leur vie. Tout ce qui est
dépensé pour la cause de Dieu est
complètement remplacé. Certains
des versets qui annoncent cette promesse sont les suivants:
Ce n'est pas à toi de les guider
(vers la bonne voie), mais c'est
Allah qui guide qui Il veut. Et tout
ce que vous dépensez de vos
biens sera à votre avantage et
vous ne dépensez que pour la
recherche de la face "wajh" d'Allah. Et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnes œuvres vous sera récompensé pleinement. Et vous ne
serez pas lésés. (Sourate El
Baqara - 2, verset 272)
... Et tout ce que vous dépensez
dans le sentier d'Allah vous sera
remboursé pleinement et vous ne
serez point lésés. (Sourate El
Anfal - 8, verset 60)
Dis: "Mon Seigneur dispense
avec largesse ou restreint Ses
dons à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et toute dépense que
vous faites [dans le bien], Il la
remplace, et c'est Lui le Meilleur
des donateurs." (Sourate Saba 34, verset 39)
Les croyants désirent seulement obtenir la satisfaction et le paradis de
Dieu quand ils donnent de leurs biens
à ceux qui en ont besoin; mais tel un
secret divin, tout leur est rendu. Ces
récompenses incluent les bénédictions dans ce monde ainsi que les
cadeaux dans le paradis préparés
par Dieu pour les croyants. D'autre
part, contrairement à ceux qui font des
largesses, Dieu restreint Ses dons
aux gens qui conservent leurs biens
par avarice et qui désirent en accumuler encore plus en négligeant les
limites prescrites par Dieu. Le verset
suivant décrit l'état de ceux qui prennent des intérêts usuraires:
Allah anéantit l'intérêt usuraire et
fait fructifier les aumônes. Et Allah n'aime pas le mécréant pécheur. (Sourate El Baqara - 2, verset 276)
Dieu nous informe également de l'état
de félicité qu'atteignent ceux qui font
don de ce qu'ils possèdent:
Ceux qui dépensent leurs biens
dans le sentier d'Allah ressemblent à un grain d'où naissent
sept épis, à cent grains l'épi. Car
Allah multiplie la récompense à
qui Il veut et la grâce d'Allah est
immense, et Il est omniscient.
(Sourate El Baqara - 2, verset 261)
Ô les croyants! N'annulez pas vos
aumônes par un rappel ou un tort,
comme celui qui dépense son
bien par ostentation devant les
gens sans croire en Allah et au
Jour Dernier. Il ressemble à un
rocher recouvert de terre: qu'une
averse l'atteigne, elle le laisse
dénué. De pareils hommes ne tireront aucun profit de leurs actes. Et Allah ne guide pas les gens
mécréants. Et ceux qui dépensent
leurs biens cherchant l'agrément
d'Allah, et bien rassurés (de Sa récompense), ils ressemblent à un
jardin sur une colline. Qu'une
averse l'atteigne, il double ses
fruits; à défaut d'une averse qui
l'atteint, c'est la rosée. Et Allah voit
parfaitement ce que vous faites.
(Sourate El Baqara - 2, versets
264-265)
Chacun de ces versets révèle un secret: les croyants dépensent leurs
biens pour obtenir seulement le consentement et la miséricorde de Dieu
et Son paradis. Cependant, comme
ils connaissent les secrets du Coran,
ils espèrent également les bénédictions et la grâce de leur Seigneur. Plus
ils font de largesses et observent le
licite et l'illicite, plus Dieu augmente
leur richesse, leur facilite leurs affaires, et leur fournit d'occasions pour
faire des dépenses dans Sa voie.
Chaque croyant qui craint Dieu et qui
ne s'inquiète guère pour le futur est
témoin de ce secret au cours de sa
vie.
A suivre...
6
CULURE/ SPORT
RECALL MEMORY
Rassurez vous cher lecteur, ce titre n'est
pas l'intitulé d'un article qui va vous parler
d'une calculatrice à laquelle fait défaut le
bouton " Mémoire ". C'est plutôt une invitation à certains frères et sœurs afin de
les amener à se rappeler certains événements qui ont d'une manière ou d'une
autre marqué l'histoire de notre pays ;
mais qui in So facto ont été classés
dans les oubliettes. Voyez-vous, il y a
trente quatre (34) ans de cela disparaissait notre défunte mère. En mon sens
cette maman appartenait à tous les enfants de ce pays de un million deux cent
soixante sept mille kilomètres carrés
(1.267.000KM2} dans lequel bien des réalités distinctes existent et cohabitent de
façon pacifique .Ainsi, le Songhay de Téra
ne trouvera pas de difficulté à vivre à Diffa
car il se sentira chez lui ; le Tchanga, le
kanuri,le Maouri, le Bogobiri, le Buzu se
sentiront chez eux à Bilma, Agadez, à
Tahoua ou dans tout autre coin du Niger.
Voyez vous ces gens se savent frères et
sœurs, cousins à plaisanterie et à un
certains égards, une certaine convivialité
existait entre ces enfants du même pays
car certaines personnes ont su leur insuffler le sens premier de l'unité nationale,
celui du continuel progrès, celui du travail en commun, celui de la fraternité,
celui de la solidarité et aussi et surtout
celui de la paix .Permettez moi ici de rendre un hommage mérité au Président
Félix Houphouët Boigny qui a toujours su
œuvrer pour la paix et qui de son vivant
ne cessait de dire, que : "la paix n'est
pas un vain mot, c'est un comportement
". Nos mamans et nos sœurs ont été pleinement impliquées dans cet essor national de la recherche de la paix. Et nous
devons, en mon sens, leur reconnaître
des actes si louables ; mais trente quatre (34) ans après le premier coup d'état
qu'a connu notre pays, si on parle de la
première Dame du Niger c'est pour savoir comment elle avait perdu la vie. Il est
vrai que le sergent Niandu qui l'avait fauché d'un coup de baïonnette s'était rendu
chez notre frère aîné Abdoulaye dans la
matinée du 15 avril 1974. Ce sergent
portait des armes à feu et des grenades. Pensait-il trouver une résistance
armée .chez des enfants qui venaient de
perdre leur être le plus cher quelques
heures auparavant ? Peut être bien que
cet acte de notre sergent laissait entrevoir une sorte de " MEA CULPA " qui ne
disait pas son nom. Rassurez vous, le
but de cette article n'est nullement de
mettre le feu aux poudres, encore moins
de chercher une quelconque vengeance.
Loin s'en faut. En mon sens, il est grand
temps de reconnaître à la Première dame
de l'époque la part de sa contribution à
la construction de l'unité nationale. En
effet, Mme Aissa Diori a su percevoir en
son temps le principe selon lequel une
maison pouvait tenir longtemps à condition qu'elle dispose d'une bonne base,
d'une base solide qui pouvait la soutenir
et la maintenir de façon durable. Et en
s'appuyant sur ce principe objectif, elle
faisait organiser au palais présidentiel
des fêtes auxquelles étaient conviés les
trois premiers de chaque classe et de
chaque école de la ville de Niamey. Un
tel acte mettait en concurrence le désir
et le plaisir de tous les élèves de nos
écoles qui voulaient apprendre davantage
et améliorer ainsi leurs performances.
Cela dénote bien l'importance accrue
qu'elle accordait à l'éducation des enfants. Nous connaissons bien tous le
dicton de la culture nigérienne nous enseignant le principe cardinal selon lequel
" les enfants d'aujourd'hui sont les grands
de demain " " YAARA MAGNIAN GOBEY
"
Moumouni Diori
De grands travaux sur le réseau routier national
S'achemine-t-on vers la fin du calvaire des usagers ?
Le réseau routier national nigérien et principalement la route nationale N°1 est, rappelle-t-on, totalement dégradé car vieux
de plusieurs années. Cet état de notre
route principale qui relie l'ensemble du
pays de Tillabéri jusqu'à Diffa cause énormément des désagréments aux usagers
depuis quelques années. En plus des accidents dont certains pour le moins spectaculaires que cause l'état de délabrement de ces routes, les calvaires des
usagers s'intensifient avec des trajets
lents et fatigants qui de fois font perdre
le goût même du voyage à nombreux
d'entre eux. Mais les travaux entrepris
ces dernières années avec au début la
réhabilitation du tronçon Niamey-Dosso
laisse présager des lendemains heureux
pour les usagers. Mais ce sont surtout
les travaux en cours tout le long de la
route nationale N°1 qui permettent un réel
espoir quand à la fluidité et des meilleures conditions d'une bonne circulation.
Grâce à la coopération européenne et sur
financement du 9ème FED le programme
routier qui vient de démarrer sur les différents tronçons de la RN1 constituent à
n'en point douter des lueurs d'espoir pour
tout le Niger. Avec la réhabilitation par
exemple du tronçon Doutchi-Konni, c'est
une des grandes difficultés pour les usagers qui allait s'estomper quand on sait
combien cette étape du trajet est insupportable surtout en période des pluies
avec des déviations tortueuses et serpentaires de plus 50 Km. Les travaux ac-
Photo I.Manzo/ L’Autre Observateur
Courrier
Une route refaite sur la RN1
tuellement en cours sur ce trajet entrepris par la société Razel témoignent d'une
réelle volonté de finir avec les mauvais
états de la route. Et là où les travaux
sont terminés, la nature des routes ainsi
refaites semble d'une grande ingéniosité
contrairement à certains travaux qui ont
été effectués à Niamey même par exemple. Ces genres des travaux sont également entrepris sur les tronçons DossoDoutchi, Takieta-Zinder, Gouré-Jaziri, etc.
et permettront à coup sûr de réhabiliter
totalement cette route principale pour des
transports beaucoup plus meilleurs et
donc pour un accroissement beaucoup
plus conséquent de notre économie car
l'importance de ce secteur dans l'économie n'est plus à démontrer.
Maman K.PANTCHO
(Suite de la page 5)
NB : Ce calendrier n'étant pas exhaustif,
le Comité en déterminera la suite.
TITRE VI - Dispositions finales
ARTICLE 26 :
Le présent Accord est établi en 5 exemplaires originaux rédigés en langue française et signé par chacune des deux
Parties, ainsi que des trois médiateurs.
Un exemplaire original sera conservé par
chacun des signataires.
ARTICLE 27 :
Le présent Accord, qui entre en vigueur
à compter de sa date de signature, sera
publié au Journal Officiel de la Républi-
que du Niger.
Fait à Ouagadougou, le 15 avril 1995
ont paraphé :
Pour le Gouvernement de la République
du Niger, Monsieur Maï Maï Gana
Pour l'Organisation de la Résistance Armée, Monsieur Rhissa Ag Boula
La médiation :
Pour la République Algérienne Démocratique et Populaire, Monsieur Laala
Mohamed
Pour la République Française, Monsieur
Alain Deschamps
Pour le Burkina Faso, Ablassé
Ouedraogo
Environnement
Le lac Tchad sera sauvé par des actions vigoureuses
C'est pour sauver le lac et des millions de vies qui y en dépendent
qu'une cinquantaine d'experts se
sont retrouvés la semaine dernière à
Niamey sous le soutien du programme des nations Unies pour le
Développement. Ces experts ont en
effet proposé des solutions-types
pour permettre au lac de reprendre
son lit habituel et faire en sorte que
ce cours d'eau puisse mieux contribuer au développement des pays riverains. Leurs travaux ont été ensuite entérinés par la conférence des
ministres du secteur.
En attendant, le lac Tchad se rétrécit
comme une peau de chagrin. De 25000
kilomètres carrés qu'il couvrait en 1972,
le lac s'étend malheureusement
aujourd'hui sur seulement une petite
superficie de moins de 2500 kilomètres
carrés, soit seulement 1/100ème de sa
superficie d'il y a 36 ans. La profondeur
de ses eaux ne dépasse guère les 7
mètres au lieu de 20 mètres auparavant.
Le cours d'eau n'arrose qu'une petite
partie du Tchad et du Cameroun. Quant
à la partie nigérienne, elle s'est asséchée.
Cette situation de retrait accéléré du bassin accélère naturellement la dégradation
de tout le bassin, dont l'assèchement
des eaux menace dangereusement la vie
des millions d'êtres humains, de multitudes d'espèces végétales et animales et
compromet évidemment leur avenir sur
ces lieux.
Selon les spécialistes, si la tendance
actuelle se poursuit, le lac Tchad disparaîtrait dans quelques années et laisserait en ce moment un souvenir qui ferait
certainement mordre le doigt aux pays
membres.
Le lac Tchad est victime de la négligence
des pays membres sensés le protéger
L’autre OBSERVATEUR N° 67 du 25 Avril 2008
contre l'usure du temps et des intempéries de toutes sortes, consécutives aux
changements climatiques. Ces pays ont
failli en laissant tarir ce cours d'eau permanent qui pourtant, a longtemps fait la
fierté de leurs peuples. Cette politique
de mauvaise gestion des mannes naturelles par nos pays a causé beaucoup
de torts aux populations africaines. Dieu
seul sait combien de cours d'eau ont disparu ou sont en cours de disparition par
le seul fait de cette négligence.
Hier, c'était l'ensablement du fleuve Niger qui focalisait les attentions ;
aujourd'hui c'est le lac Tchad. Et demain?
La préoccupation est de taille surtout
quand on sait que l'actualité brûlante de
notre époque, c'est la bonne gestion des
ressources en eau, car cette eau viendrait à manquer un jour. Et les pays qui
doivent craindre le plus cette situation
sont les pays en proie à la désertification.
Si la régénération de l'écosystème du
fleuve Niger sera effective bientôt, celle
du lac Tchad est encore préoccupante.
Et ce d'autant que son approvisionnement
à partir du bassin des deux fleuves Chari
et Logone pose un problème de financement, même si la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a tout le loisir
de lorgner du côté de ce nouvel adhérent
très riche qu'est la Libye.
Il faut espérer que l'application effective
du plan de Niamey sur le lac permettra
de sauver ce cours d'eau commun à ses
5 pays membres.
Gageons qu'en plus du financement des
activités de revalorisation du lac, les pays
membres sauront bien entretenir les
ouvrages à réaliser pour le bonheur de
leurs peuples.
Agali Moumouni
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CULURE/ SPORT
Culture
Le Niger fête le cousinage à plaisanterie
Le Niger a organisé du 18 au 24 avril sa première semaine de parenté à
plaisanterie. Pendant 7 jours, le Niger a vibré au rythme des chansons,
des sketches et de l'humour agrémentés par des rencontres scientifiques,
des conférences débats, ainsi que des débats sur les médias publics, privés
et communautaires sur l'origine de la plaisanterie entre tel groupe ethnolinguistique et tel autre
Cette activité a suscité beaucoup
d'engouement et a mobilisé beaucoup d'énergies pour avoir su peindre les relations séculaires de plaisanterie qui existent entre les différents groupes ethnolinguistiques du
Niger. Elle se manifeste en général
par des boutades, des blagues, des
plaisanteries entre cousins ayant des
pactes ancestraux. Cependant, dans
le cadre de ces jeux, il est formellement banni de se quereller avec un
cousin à plaisanterie, quel que soit
ce qu'il vous fera et dira sur vous.
Si jamais un cousin à plaisanterie agit
mal contre son vis-à-vis, c'est le serment d'origine contracté par les deux
ancêtres de l'un et de l'autre qui est
chargé de le sanctionner ou le discipliner. C'est pourquoi, le cousin à plaisanterie est toujours prêt à consentir
d'énormes sacrifices pour ne pas
mécontenter son cousin à plaisanterie.
Mieux encore, la philosophie de la parenté à plaisanterie est basée sur une
appartenance et une identification à
un groupe social qui revendique son
identité et sont originalité en face des
autres à qui il reconnaît les mêmes
droits que son groupe, parce qu'ils
partagent en commun des éléments
socioculturels et historiques. Accepter la parenté à plaisanterie, c'est assumer un héritage historique et social, en se reconnaissant comme tel
face aux autres groupes sociaux,
avec lesquels on ne forme qu'une
seule et même composante sociale.
C'est d'ailleurs pourquoi, en tant
qu'institution sociale et culturelle populaire, la parenté à plaisanterie n'a
jamais fait l'objet d'une quelconque
régulation de la part de l'Etat, qu'il soit
traditionnel ou moderne, parce
qu'elle préexiste à la création des
Etats, du moins dans leur forme moderne.
Cette plaisanterie relie les groupes
ethnolinguistiques entre eux indépendamment de tout lien de sang.
Au Niger Chaque groupe ethnolinguistique a un ou plusieurs parents.
Ainsi les Touaregs plaisantent avec
les Zarmas, les Gourmantchés et les
Arabes. Les Peuls quant à eux ont
pour cousins les Kanouris, les
Maouris, tandis que les Zarmas eux
sont les cousins des Haoussas
Gobirawas et des Touaregs. Par
ailleurs, les Kanouris sont aussi les
cousins des Gourmantchés.
C'est ainsi qu'au Niger, la parenté à
plaisanterie se pratique sans aucune
intervention de l'Etat. Son avantage
est de rendre facile les contacts entre nigériens, de permettre de résorber les tensions sociales mêmes les
plus compliquées.
Même si la première semaine de parenté à plaisanterie a pu convaincre
les nigériens par son caractère humoristique, il reste encore beaucoup
à faire pour que cette rencontre se
professionnalise et s'institutionnalise.
Puisque malgré tout le succès dont
est l'objet, il ne demeure pas moins
que certains éléments sentent une
forte odeur d'improvisation, de tâtonnement et ne donnent pas l'air d'avoir
été bien travaillés. Et les producteurs
des éléments culturels mettent plus
l'accès sur le caractère conflictuel des
relations humaines, alors même qu'on
le sait, la parenté à plaisanterie, c'est
aussi des amitiés solides entre cousins au point d'échanger des cicatrices raciales, en particulier sur quand
la femme du cousin et ami a un nouveau-né, à qui donne son nom et dont
on offre le mouton de baptême pour
mériter l'amitié de son père. Ces politesses peuvent s'échanger toute la
vie durant ou jusqu'à ce que les protagonistes soient assez vieux pour ne
plus faire des enfants. Il en résulte
que les enfants sont comme les enfants d'un même père, puisque chaque enfant se reconnaît aussi bien
dans sa propre famille que dans celle
du cousin, ami de sont père qui a
donné le mouton de son baptême et
dont il peut porter les cicatrices raciales d'un côté de la joue à côté de
celles de sa propre famille sur l'autre
joue.
Moumouni Agali
EMISSION DE BONS DU TRESOR
Avis d’appel d’offres
BANQUE
CENTRALE DES
ETATS
DE L’AFRIQUE
DE L’OUEST
Adjudication n° 01/2008 du 30 avril 2008
LA BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST PORTE À LA CONNAISSANCE DU PUBLIC QU’ELLE
ORGANISE POUR LE COMPTE DU TRÉSOR, À L’INTENTION DES INTERVENANTS AUTORISÉS1 AGISSANT POUR LEUR
PROPRE COMPTE OU POUR CELUI DE LEUR CLIENTÈLE, UN APPEL D’OFFRE POUR DES CESSIONS DE BONS DU TRÉSOR
AUX CARACTÉRISTIQUES SUIVANTES :
- Etat émetteur
: Niger
- Montant maximum global
: 20.000 millions de F CFA
-Valeur nominale unitaire
: 1 million de F CFA
- Date de valeur
: 2 mai 2008
- Date et heure limites de dépôt des soumissions
: 30 avril 2008 au plus tard à 10 h 30 TU
CETTE OPÉRATION EST CONSTITUÉE D’UNE TRANCHE DÉCOMPOSÉ COMME SUIT:
LES TITRES ÉMIS SONT REMBOURSABLES LE PREMIER JOUR OEUVRE SUIVANT LA DATE
D’ÉCHÉANCE, LES INTÉRÊTS SONT PAYABLES D’AVANCE.
Personnes à contacter :
Sama MAMANE :
Tél. 20.72.24.91
-
E-mail : [email protected]
Souleymane BARMOU : Tél. 20.72.24.91
-
E-mail : [email protected]
1) Sont autorisés à soumissionner directement sur le marché primaire des bons du Trésor, les Banques, Etablissements financiers et les
Organismes financiers régionaux disposant d’un compte courant ordinaire dans les livres de la BCEAO. Les autres investisseurs sont
autorisés à soumissioner sur le marché primaire par l’intermédiaire de Banques implantées sur le territoire de l’UEMOA
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