lettre label paris europe
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E ABEL ROP EU RIS PA L ■ Les droits des réfugiés en Pologne Le système du droit polonais prévoit principalement deux formes de protection pour les étrangers : - le statut de réfugié accordé sur la base de la Convention de Genève de 1951 - le « permis pour le séjour toléré », c’est-à-dire la protection subsidiaire. Un étranger obtient le « permis pour le séjour toléré » sur le territoire polonais si : 1) Son éloignement est possible uniquement vers un pays où sa vie, sa liberté et sa sécurité seraient menacées, vers un pays où il pourrait être torturé, soumis à une peine ou à un traitement inhumains ou dégradants, vers un pays où il serait soumis au travail forcé ou privé d’un procès équitable ou condamné sans aucune base juridique au sens de la Convention européenne des droits de l’homme du 4 novembre 1950. 2) L’éloignement de l’étranger n’est pas possible pour des raisons indépendantes de l’organe chargé de l’exécution de cette décision ou indépendantes de l’étranger. Un étranger peut obtenir le permis pour le séjour toléré si son transfert vers un autre Etat n’est pas autorisé suite à une décision de la justice polonaise ou du ministre de la Justice (refus d’extradition, refus de transfert pour une procédure pénale) Certains droits sont réservés aux bénéficiaires de ces deux formes de protection en Pologne. - Le droit au séjour illimité. La personne qui a obtenu le statut de réfugié, sauf les exceptions de l’article 32 et 33 de la Convention de Genève, n’est pas expulsable. La personne qui a obtenu le permis pour le séjour toléré également n’est pas expulsable mais ce permis peut lui être retiré si sont séjour constitue une menace pour la sécurité de l’Etat ou pour l’ordre public. Les étrangers qui ont obtenu le statut de réfugié ou le permis pour le séjour toléré obtiennent une carte de séjour. Cette carte est valable deux ans pour les réfugiés et un an pour les bénéficiaires du « séjour toléré » ; - Le droit au travail, la possibilité de travailler selon les mêmes règles que les ressortissants polonais (sans autorisation additionnelle) ; - Le droit d’entreprendre selon les mêmes règles que les ressortissants polonais ; ; Le droit aux allocations sociales - Le droit à l’éducation à l’école primaire, au collège et au lycée (général ou technique) ; nal de la santé et la possibilité de bénéficier des prestations de soins) ; - Le droit à l’assurance maladie, (l’assurance obligatoire liée au contrat de travail ou, pour les réfugiés qui n’ont pas cette obligation, la possibilité d’une assurance facultative auprès du fonds national de la santé) ; - Le droit à s’enregistrer comme demandeur d’emploi (qui donne droit à l’assurance auprès du fonds natio- - Le droit de voyager : le réfugié reçoit un document de voyage (passeport de Genève) ; le bénéficiaire du permis pour le séjour toléré, s’il n’est pas en mesure d’obtenir un autre document, reçoit un document de voyage polonais. Les personnes qui ont obtenu le statut de réfugié bénéficient également : - d’une aide à l’intégration contenant une aide financière générale et le financement de cours de polonais ; - du droit à l’enseignement supérieur gratuit dans des écoles publiques. L’organisation de l’aide à l’intégration est présentée en détail dans le chapitre 5 de la loi sur l’aide sociale. Le réfugié a droit à cette aide à compter du mois du dépôt de sa demande. L’aide englobe une allocation financière générale, le financement des cours de langue, les cotisations pour l’assurance maladie ainsi que le financement de conseils spécifiques. Le réfugié est tenu de déclarer sa volonté de s’installer dans un département (Wojewodstwo) déterminé et doit déclarer être prêt à poursuivre un programme d’intégration qui sera élaboré en prenant en compte la particularité de sa situation personnelle. De plus, il doit déclarer par écrit qu’il n’a pas déposé la même demande dans un autre département. Il joint à sa demande une copie de la décision lui accordant le statut de réfugié, une copie de sa carte de séjour et de son document de voyage pour le réfugié. Il peut joindre aussi des copies d’autres documents qui peuvent être utiles dans l’élaboration de son programme individuel d’intégration. Le programme individuel d’intégration est élaboré par un agent (administrateur du programme) du Centre d’aide aux familles du Powiat (Powiatowe Centrum Pomocy Rodzine, PCPR) en collaboration avec l’intéressé. La durée du programme ne peut pas dépasser un an. Le centre d’aide aux familles est tenu d’informer le réfugié sur le caractère de l’aide, les conditions du refus de son attribution et la possibilité de son arrêt. Il doit soutenir le réfugié dans ses contacts avec la communauté locale, l’aider dans la recherche d’un logement, lui fournir une assistance sociale et entreprendre d’autres actions selon la particularité de la situation personnelle du réfugié. Le réfugié, quant à lui, est tenu de déclarer auprès de l’administration territoriale le lieu de son habitation, de s’enregistrer dans le « Powiatowy Urzad Pracy » - l’équivalent de l’agence pour l’emploi - et de chercher activement un emploi, de suivre des cours de polonais (si c’est nécessaire), de garder contact (au moins deux fois par mois) et de coopérer avec l’administrateur du programme ainsi que d’accomplir les actions conclues avec l’administrateur. Le PCPR envoie au Wojewoda le programme conclu avec le réfugié, accompagné de la prévision détaillée du coût de sa réalisation. Le Wojewoda est chargé d’accepter ou non le programme et, si oui, d’allouer les moyens financiers pour sa réalisation. Pour trouver un logement, le PCPR collabore avec le Wojewoda et les autorités municipales en prenant en compte dans la mesure du possible le choix du réfugié. La non acceptation par le réfugié d’un logement déterminé par le Wojewoda signifie la fin du programme d’intégration. D’autre part, le changement du lieu d’habitation pendant la durée du programme est possible uniquement à titre exceptionnel dans des cas particulièrement justifiés. L’aide peut être arrêtée dans le cas du non respect par le réfugié des engagements inscrits dans le programme et notamment la constatation : du manque d’engagement actif du bénéficiaire dans la réalisation du programme, du non respect répété des obligations, imputable au réfugié, de l’utili- sation de l’aide dans un autre but que celui déterminé par le programme, d’une fausse déclaration sur la situation personnelle du réfugié (jusqu’au moment où l’on éclaircira les circonstances de cette déclaration). L’aide est également suspendue si le réfugié est hospitalisé pendant plus de 30 jours (jusqu’au moment de sa sortie), ou si le réfugié fait l’objet d’une procédure pénale (jusqu’à la décision finale du Tribunal à l’exception du cas de sa condamnation). L’allocation financière générale et le financement des cours de polonais sont également arrêtés dans le cas de la perte du statut de réfugié. Les règles d’attribution détaillées, les détails de la procédure, le montant, la forme et les limites de l’aide ainsi que les conditions de sa suspension et de son retrait sont décrits dans le règlement du ministre de la Politique sociale du 29 septembre 2005 concernant l’aide aux réfugiés (JO – Polonais, Dz. U. n° 201, poz. 1669). Aujourd’hui, le montant mensuel de l’allocation dans le cadre d’un programme d’intégration est fixé à : 1. Pour les six premiers mois : a) jusqu’à 1149 zl (~298 €) pour un réfugié isolé b) jusqu’à 804 zl (~208€) par personne, pour une famille de deux personnes c) jusqu’à 689 zl (~178 €) par personne, pour une famille de trois personnes d) jusqu’à 574 zl (~149 €) par personne, pour une famille de quatre personnes et plus 2. Pour les six mois suivants : a) jusqu’à 1033 zl (~268 €) pour un réfugié isolé b) jusqu’à 723 zl (~187 €) par personne, pour une famille de deux personnes c) jusqu’à 620 zl (~161 €) par personne, pour une famille de trois personnes d) jusqu’à 517 zl (~134 €) par personne, pour une famille de quatre personnes et plus L’allocation financière générale doit être utilisée principalement pour l’achat de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène et pour le financement de la location d’un logement. L’allocation est payée le 15 de chaque mois. L’aide concerne également les enfants mineurs du réfugié et son conjoint dans la mesure où ils possèdent également le statut de réfugié. Elle n’est pas attribuée au réfugié marié avec un ressortissant polonais. Un projet de loi en cours d’élaboration élargit le public concerné par l’aide en incluant les bénéficiaires de la protection subsidiaire (permis pour le séjour toléré).