les grandes conventions internationales applicables à
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les grandes conventions internationales applicables à
LES GRANDES CONVENTIONS INTERNATIONALES APPLICABLES À BORD DES NAVIRES La convention Marpol (Prevention of Pollution from Ships) vise à prévenir la pollution par les navires, qu’elle soit accidentelle ou fonctionnelle et que celle-ci provienne de rejets liquides, solides ou atmosphériques. 162—LA TERRE EST BLEUE La convention STCW (Standards of Training, Certification and Watchkeeping) définit les normes de formation des gens de mer. Elle prévoit des règles strictes sur les qualifications requises et la délivrance de brevets, du commandant au mécanicien. La convention sur le travail maritime de l’OIT fixe des normes sociales applicables aux gens de mer. Elle prévoit notamment un salaire minimum à l’échelle mondiale et des horaires maximum de travail par jour et par semaine. La convention Solas (Safety of Life at Sea) définit les normes pour la sauvegarde de la vie en mer : construction des navires, équipements de sécurité et de sauvetage présents à bord, moyens de communication, sécurité de la navigation… coordonnera les recherches via un centre opérationnel et mobilisera tant ses moyens étatiques que les navires privés situés à proximité. Navire de commerce victime d’une avarie de propulsion, voilier lancé dans une course transocéanique, marin-pêcheur blessé ou touriste âgé victime d’un malaise à bord d’un paquebot, tous auront droit à la mise en œuvre de cette organisation quels que soient leur pavillon ou leur nationalité. Les États coopèrent également au sein de l’Autorité internationale des fonds marins pour la gestion des ressources attendues de l’exploitation des fonds marins en haute mer. Si les résultats dans ce domaine ne sont pas encore tangibles, les premières explorations ont débuté et les principes existent, en particulier celui qui prévoit un partage des ressources entre pays industrialisés et pays en voie de développement. Dans des domaines où la convention de Montego Bay se limite à appeler à une coopération entre États en haute mer, ceux-ci se sont efforcés de la mettre concrètement en œuvre. En effet, tant les pollutions que les poissons se déplacent et méconnaissent les délimitations maritimes, rendant illusoire toute tentation pour un État de gérer seul ces questions. Si la pêche est libre en haute mer, le principe est toutefois posé d’une coopération visant à éviter la surexploitation. Cette coopération, détaillée dans un accord de mise en œuvre de la Convention adopté en 1995 et relatif aux poissons migrateurs, passe par l’existence d’organisations régionales de pêche. Elles réunissent États côtiers et États du pavillon des navires de pêche et couvrent l’ensemble des océans. Leur objectif est de conduire une pêche responsable, ce qui passe notamment par des limitations des droits de pêche et la mise en place de dispositifs de contrôles croisés entre les différents États signataires. Les États coopèrent également en matière de protection de l’environnement. Des aires marines protégées voient le jour en haute mer, en particulier dans le cadre de conventions de mers régionales. C’est notamment le cas de la convention Ospar qui couvre de larges espaces en haute mer dans l’Atlantique Nord-Est. Des normes très protectrices existent également dans l’océan Austral au large de l’Antarctique dans le cadre de la CCAMLR. Si ces instruments ne lient que les États côtiers signataires et ne couvrent que certaines zones, ils constituent néanmoins des premiers pas d’importance. Et le mouvement se poursuit… En juin 2015, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution validant le principe d’un travail préparatoire destiné à élaborer un instrument de protection de la biodiversité en haute mer. Cette résolution est le résultat d’un processus qui a réuni durant plusieurs années États et organisations non gouvernementales au sein d’un groupe de travail informel constitué sous l’égide des Nations unies. Simple couche supplémentaire ou véritable instrument-chapeau global ? Le principe même d’un accord ainsi que son niveau d’ambition demeurent incertains. Les négociations débutent et le chemin sera long… Mais elles ont débuté. Des normes inégalement appliquées Il ne faut pourtant pas avoir une vision idyllique de la haute mer. En vertu du principe d’exclusivité de la loi du pavillon, le respect du droit y repose pour l’essentiel sur les États du pavillon. Et il faut constater que ceux-ci le font respecter de façon très variable. Si certains États ont mis en place un système de suivi et de contrôle efficace pour s’assurer que leurs navires respectent les normes internationales, d’autres le font de façon beaucoup plus aléatoire, voire négligent leurs devoirs à dessein. Ils sont alors qualifiés de pavillons de complaisance. Le lien entre ces États et les navires qui battent leur pavillon n’est que théorique. Ils se contentent de percevoir les taxes et n’exercent aucun contrôle a priori ni de jugement a posteriori. La manne qu’ils en retirent est trop importante pour qu’ils veuillent décourager les armateurs d’enregistrer leurs navires chez eux. Pour compenser la défaillance de ces États, de nouveaux acteurs sont progressivement apparus en haute mer. L’État côtier y a fait une irruption limitée dès 1969 face à la multiplication des marées noires. Il s’y est vu accorder un droit d’intervention à l’égard de tout navire menaçant, en raison d’un accident, de polluer son littoral et d’affecter ses intérêts, en particulier économiques. Concrètement, cela permet aux autorités d’un État côtier de mettre en demeure un armateur de faire cesser le