la recherche publique et les libertes scientifique et academique

Transcription

la recherche publique et les libertes scientifique et academique
RESOLUTION 2.6
LA RECHERCHE PUBLIQUE ET LES LIBERTES SCIENTIFIQUE ET
ACADEMIQUE
Proposée par SNCS-FSU/France, SNESUP-FSU/France, CAUT-ACCPU/Canada et SAES/ Sénégal
Langue originale : français
1.
Dans la plupart des pays du monde, les réformes de l’organisation et du financement de la
recherche publique organisent le pilotage de la recherche essentiellement pour des intérêts à
court terme économiques et, dans une certaine mesure, sociétaux.
2.
En conséquence, les financements des laboratoires publics de recherche dépendent toujours plus
d’orientations définies par les politiques n’ayant pas fait l’objet du moindre débat dans la
communauté scientifique ni dans la société.
3.
Les questions de recherche que se posent les scientifiques sont ainsi occultées au profit
d’injonctions politiques leur imposant une obligation d’innovation et de transfert vers l’industrie,
qui seraient des clefs pour résoudre la crise économique.
4.
Ces politiques s’appuient sur les concepts du New Public Management pour organiser le pilotage
des recherches et des chercheurs. Le financement sur projets devient le mode très majoritaire
du financement des recherches. Les réformes en cours conduisent ainsi à brider les libertés
scientifiques, et à réduire significativement le temps des chercheurs effectivement disponible
pour des activités de recherche.
5.
Une des conséquences majeures du financement sur projets est l’explosion de la précarité, tout
particulièrement celle des jeunes scientifiques, au détriment d’emplois stables et permanents.
6.
Face à ces attaques contre la recherche publique, l’IE doit engager une campagne
mondiale pour la liberté de la recherche et la liberté académique sur les bases
suivantes.
7.
La recherche doit être libre. Ce qui veut dire, liberté d'initiative et de réalisation de la recherche
et indépendance des chercheurs qui doivent être à l'abri des pressions de toutes sortes. La
recherche doit contribuer à l’accroissement des connaissances dans quelque domaine que ce
soit, seule garantie du bien-être intellectuel et culturel des humains. L’activité de recherche ne
peut participer à la construction d’un avenir meilleur pour la planète et se développer dans
l’intérêt des sociétés humaines que si sont garanties deux libertés fondamentales : la liberté de
recherche et la liberté académique.
8.
Pour assurer ces libertés et le développement de la recherche, les chercheurs, les enseignantschercheurs ainsi que les personnels ingénieurs et techniciens doivent bénéficier de meilleures
conditions de travail, et en particulier d’emplois stables et de salaires décents.
9.
L'exigence démocratique fait des connaissances scientifiques des biens publics mondiaux. Tout
en œuvrant à une démocratie scientifique qui favorise débats et co-élaborations de savoirs entre
chercheurs et acteurs citoyens, les Etats doivent garantir la liberté intellectuelle de la recherche
et l’autonomie professionnelle du champ scientifique, garantes de la scientificité des savoirs, en
amont des décisions visant à la construction de politiques publiques.

Documents pareils