Antonín Dvořák (1841-1904) «Silence de la forêt» pour violoncelle

Antonín Dvořák (1841-1904)
«Silence de la forêt» pour violoncelle et orchestre, op. 68
A la demande de son éditeur Simrock, Dvořák a entamé fin 1883 la composition d'un recueil de petites
«pièces caractéristiques» pour piano à quatre mains évoquant les paysages des montagnes boisées de
Šumava qu'il aimait visiter en compagnie de ses amis. Si les idées musicales ne lui faisaient pas défaut,
le compositeur s'est par contre trouvé en panne d'inspiration pour titrer ces pages. Il s'est donc basé sur
les suggestions poétiques de sa librettiste Marie Červinková-Riegrová pour produire six petits morceaux
de forme tripartite, où l'esprit populaire côtoie des ambiances plus fantasques ou même épiques.
Suivant une pratique courante au XIXe siècle, Dvořák a ensuite choisi une pièce du recueil pour en faire
un arrangement. Cette version pour violoncelle et piano a été présentée en public à l'occasion de la
tournée d'adieu effectuée par le compositeur début 1892 en compagnie du violoniste Ferdinand
Lachner et du violoncelliste Hanuš Wihan, juste avant son départ pour le continent américain.
L'arrangement a rencontré un tel succès que Dvořák a réalisé une nouvelle version de l'œuvre, cette
fois pour violoncelle et orchestre. Ces deux arrangements ont été publiés en 1894 par Simrock, qui a
changé le titre allemand «Die Ruhe» (Le calme, traduction du tchèque «Klid») donné par l'auteur en
«Waldesruhe» (Silence de la forêt). La version avec orchestre a été créée à Bâle le 16 décembre 1894
par le violoncelliste allemand Moritz Kahnt, sous la baguette d'Alfred Volkland.