2 « Jamais la Nature ne se dévoile autant que lorsqu`elle s`éloigne
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2 « Jamais la Nature ne se dévoile autant que lorsqu`elle s`éloigne
2 « Jamais la Nature ne se dévoile autant que lorsqu’elle s’éloigne des sentiers battus. De même, n’y a-t-il pas de meilleur moyen de faire progresser la Médecine que d’étudier les maladies les plus rares afin de percer à jour les lois de la Nature. Car la signification des choses ne nous apparaît jamais aussi bien que dans leur manque ou leur dérangement ». William HARVEY (1653) 3 Maladie récente, rare, et peu étudiée jusqu’à peu, le syndrome de DiGeorge est une affection mettant en jeu aussi bien le pronostic immédiat par ses composantes létales possibles, (cardiopathies, endocrinopathies), que le devenir fonctionnel et psycho mental des enfants atteints. L’étude de cette poly pathologie requiert la redéfinition des concepts traditionnels de la Médecine classique, met à contribution des équipes et des techniques nouvelles, se prend à rêver du futur tout en interrogeant notre passé, si on admet que « l’ontogenèse récapitule la phylogenèse. »1 1 Selon Ernst HAEKEL, fervent admirateur de DARWIN, pour qui les stades du développement d’un individu (ontogenèse) présentent de façon accélérée des formes semblables à celles qui sont à l’origine du groupe auquel il appartient (phylogenèse) ; le développement embryonnaire est donc une répétition abrégée de l’espèce, dont la mémoire a été conservée par l’hérédité (89). 4 I - LE SYNDROME DE DIGEORGE EST UNE MALADIE ORPHELINE : Le concept de maladie rare est une entité vague et fluctuante, regroupant des affections comptant moins d’une personne atteinte sur 2000, - soit moins de 30 000 personnes en France ; ces maladies, rares par le nombre de patients affectés, sont en fait très nombreuses, les nouvelles publications en décrivant cinq par semaine ! On dénombre plus de 7 000 maladies génétiques dites « rares », décrites dans le catalogue ORPHANET (orphanet.org). Si cette liste de maladies insiste sur le nombre relativement faible de malades touchés c’est pour mieux mettre l’accent sur leur complexité liée : - à leur probable sous-estimation, - aux difficultés de la recherche médicale, faute d’études sur de grandes séries, de techniques nouvelles et onéreuses, et de modèles animaux (chez qui l’expression de la maladie n’est pas aisée à extrapoler à l’homme), - au polymorphisme clinique foisonnant exigeant des équipes pluridisciplinaires capables d’analyser des stigmates physiques souvent déroutants aussi bien que des déficits sensoriels ou mentaux, et de ce fait impliquant des prises en charge médicales, techniques et psycho sociales complexes. Ces moyens à mettre en œuvre ont pour but d’harmoniser les recherches et les collaborations des équipes disséminées par le monde, avec pour corollaire que («ce qui est rare est cher») des efforts financiers sont à mettre en place: Le Programme Européen «Maladies Rares» (J.O. du 22 Juin 1999) définit pour cela ces maladies dont la prévalence est si faible (< 5 p.10000) que leur approche nécessite des efforts combinés particuliers : le budget alloué en 1999 était de 6,5 millions d’Euros pour cinq ans2,3. Le but étant d’en améliorer le diagnostic, de 2 Le budget alloué par le N.I.H. (National Institut of Health) à un seul hôpital américain (le C.H.O.P. de Philadelphie) était de 1,5 millions de dollars pour 1 an : (il est vrai que le NIH a un budget 52 fois plus élevé que celui de la Commission Européenne) 3 en 2003, la Commission Européenne a débloqué 2, 2 milliards d’Euros (Congrès Européen des Maladies et handicaps Rares, Oct. 2003). 5 proposer des prises en charge adéquates des patients et de leur famille, de mieux définir le Conseil Génétique, et d’œuvrer pour la mise au point de thérapeutiques innovantes, bref, d’en faire des maladies « comme les autres », par la perte du triste privilège d’être des maladies orphelines. II - UN NOM POUR UN SYNDROME : L’historique « Les généticiens sont plus enclins à partager leur brosse à dent que leur terminologie » (145). Si l’histoire a retenu le nom de DIGEORGE (32) pour sa description en 1965 d’un syndrome associant l’hypoplasie thymique, l’hypoparathyroïdie et une dysmorphie faciale modérée, d’autres appellations seront proposées au fur et à mesure que le spectre clinique s’enrichissait. Le terme même de « syndrome » sera dénié à DiGeorge, certains arguant qu’il n’aurait en fait décrit qu’une « séquence » : SHPRINTZEN (144) prétend imposer son Velo-Cardio-Facial Syndrome (VCFS) pour lui plus large, incluant la séquence DiGeorge comme il peut inclure une séquence Pierre-Robin, une séquence Potter, CHARGE (109)… et pouvant satisfaire à des étiologies autres que chromosomiques, tératogène en particulier. D’autres candidats mettront l’accent sur un fait saillant à leurs yeux (Tableau I). Dans un souci d’harmonisation fut mis en avant l’acronyme CATCH 22 (164) ; il sera vilipendé pour sa connotation péjorative (en anglais, a CATCH 22 situation : une situation sans issue), faisant référence à un roman noir et controversé des années 60 (66). Dans le but de mettre fin à cette nébuleuse de dénominations, - qui témoignait pourtant de la prééminence des descriptions cliniques – l’appellation consensuelle de micro délétion 22q11 a été adoptée, mettant en valeur l’origine commune de toutes ces anomalies, leur conférant une relative homogénéité étiologique tranchant avec l’hétérogénéité phénotypique. Cependant, les termes de Syndrome de DiGeorge et de VCFS sont encore largement utilisés. 6 7 Tableau I – Historique 8 III - DEFINITION Rappels Les délétions, perte d’un segment d’ADN, résultent de l’excision de matériel avec rétablissement de la continuité, allant de grandes amputations (visibles alors sur un caryotype traditionnel) jusqu’à un seuil de détectabilité uniquement accessible par cytogénétique si 2 à 5 millions de paires de bases4. (pb) sont emportées, ou par les cartes de restriction (Southern) si seulement quelques dizaines de pb sont délétées. La délétion est la conséquence d’une cassure unique quand elle se produit à l’extrémité d’un chromosome (elle est dite télomérique), ou de deux cassures si elle est interstitielle, sur un bras du chromosome (p pour le bras court, q sur le bras long) ; la notation internationale rendra compte de la localisation de la délétion en indiquant la bande et la sous-bande concernées (Nomenclature ISCN 1985) : ainsi, le syndrome de DiGeorge correspond à del (22)q 11.2, soit délétion sur le bras long du chromosome 22, bande 11, sous-bande 2 (36). Les délétions sont des accidents non rares en pathologie humaine : - del (22)q11.2 = syndrome de DiGeorge/VCFS - del(7)q11 = syndrome de Williams - del(17)q11 = Neurofibromatose type I - del(17)p = syndrome de Smith-Magenis - del(8p) = syndrome de délétion 8 p distale etc… Le chromosome 22, « premier chapitre du Livre de la Vie » pour avoir été le premier séquencé en entier (147) est, malgré sa petite taille, riche de plus de 600 gènes, dont beaucoup sont impliqués dans des pathologies importantes (Sarcome d’Ewing, L.L.C., Neurofibromatose, cancer colo-rectal,…) est composé de 12 segments contigus couvrant 56 Mb séparés par des brèches 4 La distance physique du génome se mesure en nombre de nucléotides, soit en paires de bases (pb, kb = 1000 pb., Mb = 1 Million de pb); elle s’exprime aussi en Morgan, nombre ou fréquence des recombinaisons méiotiques : c’est alors la distance génétique, mesure plus «élastique»: 1 Morgan peut fluctuer de 5.105 à 1.107. 9 (ACTGU d’Oklahoma) ; sa région 22q11 est sujette à d’importants remaniements chromatiniens et de brassages de gènes propices à l’émergence d’aberrations chromosomiques. Dans le SDG, on parle de micro délétion, puisqu’elle emporte dans 90 % des cas 3 Mégabases, et dans 8 à 10 % des cas 1,5 mégabase, soit une trentaine de gènes dans le premier cas et vingt-quatre gènes dans le deuxième cas. Dans quelques situations rares mais fondamentales pour les recherches et pour la compréhension du syndrome, on retrouve d’authentiques syndromes de DiGeorge mais sans qu’aucune micro délétion si petite soit-elle ne soit détectée. On a ainsi pu déterminer la région critique en cause, dénommée DGCR (DiGeorge Critical Region) [Driscoll et al.], plus petite région délétée compatible avec un phénotype évocateur, abritant une trentaine de gènes et en affiner les limites jusqu’à une MDGCR (minimum DGCR) ou SRO (Shortest Region of Overlap) pour traquer les gènes résidents dont l’haplo-insuffisance serait responsable de la maladie : les gènes ne seraient présents qu’à un seul exemplaire et l’individu hemizygote à ces loci ; pour certains gènes, l’absence d’une copie ne sera qu’une mutation sans conséquence phénotypique, d’où la difficulté de prédire combien de gènes sont impliqués dans le phénotype et de quel aspect malformatif est responsable chacun d’entre eux (119). Dans d’autres délétions, on a pu démontrer qu’un seul gène était responsable de tout le syndrome malformatif (syndrome d’ANGELMAN). Dans le SDG, on parle encore de « syndrome de gènes contigus » faute de pouvoir relier l’ensemble des signes à un gène-candidat qui cumulerait l’entière responsabilité de la pathologie observée. (Tableau II). 10 Tableau II – Les syndromes 11 IV - L’EMBRYOLOGIE REVISITEE Les premières observations de SDG ont d’emblée focalisé l’attention sur les dysfonctionnements du thymus, des glandes parathyroïdes, puis du conotroncus cardiaque (3, 138, 79), orientant les travaux vers une perturbation « régionale », localisée aux parties molles du cou, champ commun de développement de structures éphémères, les arcs pharyngés et les poches branchiales, héritées d’anciens ancêtres aquatiques. Cette démarche a, pour se poursuivre, profité des avancées qui ont permis à l’embryologie classique de cesser de considérer des organes, mais des mouvements morphogénétiques, impliquant non seulement des gènes, des voies de signalisation, des contraintes environnementales, stochastiques, et de véritables dialogues entre ces structures (67), et dont toute perturbation sera à l’origine de malformations. 1 . L’embryologie classique Le développement des principaux organes de ce champ morphogénétique est lié à l’apparition de l’appareil branchial à la 4-5ème semaine de la vie embryonnaire, dont l’aspect caractéristique rappelle les fentes branchiales des Poissons et des Amphibiens ; il est constitué des arcs branchiaux et des poches endoblastiques, la 3ème et la 4ème étant la cible du SDG. A la 5ème semaine, l’épithélium de la 3ème poche se différencie en tissu parathyroïdien (recessus dorsal), le recessus ventral évoluant vers l’ébauche thymique ; une évagination de la 4ème poche (le corps ultimo-branchial) est à l’origine des cellules C de la glande thyroïde. Les arcs pharyngiens sont pour leur part à l’origine du modelage de la crosse aortique (entre autres)… (Tableau III) (19). 12 Tableau III – Formation et évolution organique des arcs branchiaux chez l’Homme (Couly G.,1991) 13 2. Les cellules de la Crête Neurale L’un des premiers actes de l’embryologie moderne a été de rendre compte d’un phénomène magistral, la migration des cellules de la crête neurale (CCN), mis en lumière par les travaux expérimentaux de Nicole LE DOUARIN sur les Chimères Caille-Poulet (90). Les CCN dérivent du neuro-épithélium de la plaque neurale : elles sont pourvues de capacités étonnantes de migration et de diversification phénotypique, pouvant se diversifier en squelette cranio-facial, en cellules à Calcitonine ou en neurones végétatifs. Cette différenciation, que l’on pensait préprogrammée, s’avère modulée par des facteurs et des signaux émis par les structures auxquelles elles doivent parvenir. Leur cheminement depuis l’arrièrecerveau (le rhombencéphale) est balisé par des voies de signalisation orientant leur migration ; un contingent de ces cellules migre en direction ventrale, atteignant l’aire cardiaque en traversant les 4ème et 6ème arcs pharyngiens, pour participer à la septation du Tronc et du Cône artériels, nécessaires à l’individualisation du cono-troncus en Aorte et en Artère Pulmonaire (Schéma 1 et Tableau IV). 3. De l’Embryologie à la génétique Les malformations congénitales sont des anomalies morphologiques résultant d’une erreur innée, présentes dès la naissance même si elles ne sont pas décelables immédiatement (définition OMS) ; elles font suite à une aberration lors des mouvements d’organisation qui s’opèrent au cours du développement embryonnaire. Dans le cas le plus simple, une malformation repose sur la mutation d’un gène ; si ce gène est nécessaire au développement de la cellule ou de l’embryon, la mutation dans ce locus ne sera pas compatible avec la vie. De nombreux gènes orientent, organisent, modèlent le développement embryonnaire : ils sont dits « gènes-architectes » pour les uns, «gènes ouvriers» pour d’autres et sont communs à tous les vertébrés et même à certains invertébrés ; nous savons aussi qu’ils sont fortement conservés depuis l’origine (travaux de Lewis, Nusslein-Volhardet et Wieshaus, Prix Nobel 1995). Parmi eux, citons les gènes PAX (pour Paired Box), les gènes Hox ou gènes homéoti- 14 Schéma 1 – 15 ques, gènes régulateurs ainsi dénommés parce qu’ils déterminent des segments identiques ; ils comportent une séquence consensus appelée Homeobox (dite homéoboite en français) et codent pour des facteurs de transcription qui se lient à l’ADN. Ils sont placés l’un derrière l’autre sur un chromosome, constituant un groupe de gènes, ou cluster ; leur allumage séquentiel permet d’activer l’ensemble des gènes de structure caractéristiques d’un type cellulaire : cette colinéarité spatiale est donc doublée d’une « co-linéarité temporelle », leur intervention se faisant en cascade dans un ordre strictement pré-établi. L’activité des facteurs de transcription ainsi activée est modulée par des hormones et des facteurs d’induction spécifiques secondairement fournis par les cellules voisines : il existe donc un double contrôle, à partir d’un « patron » préprogrammé, corrigé par des interactions loco régionales. Ce programme est régulé de telle sorte que ce gène soit réprimé une fois sa fonction accomplie par de multiples facteurs, dont : - Les C.A.M. (Cell Adhesion Molécules), - Les facteurs de croissance, - Des hormones transmembranaires (par exemple, la testostérone induit les organes génitaux mâles). - L’Acide Rétinoïque (vitamine A) qui coopère avec les gènes Hox pour déterminer la segmentation de l’axe corporel et la formation du patron dans les extrémités : son rôle est bien connu chez la Souris, mais aussi en pathologie humaine dans la genèse de certaines malformations - L’Apoptose, ou mort cellulaire programmée d’une cellule, cellule dont la survie serait au contraire source de perturbation de l’organogenèse, - Récemment, d’autres facteurs autres que biochimiques ont été découverts qui pourraient aussi moduler le développement : une contrainte mécanique appliquée sur un embryon (de Drosophile) exprimerait un gène Twist (torsion) normalement muet pouvant entraver le processus cellulaire et pouvant mener à l’arrêt total du développement ; cette mécano sensibilité est étudiée à l’Institut Curie. 16 Tableau IV – dérivés 17 Au total, le Syndrome de DiGeorge, principalement caractérisé par des anomalies de développement des 2ème et 3ème arcs pharyngés et des 3 et 4ème poches branchiales responsables des phénotypes cardiaque, endocrinien et immunologique, a longtemps été cantonné sous l’étiquette de neurocristopathie, tant la perturbation de la migration, de la différenciation ou de la maturation des cellules de la crête neurale dites « cardiaque » semblait en être le primum movens ; cette théorie pourtant étayée par de nombreuses expérimentations consistant en l’ablation des CCN rhombencéphaliques et conduisant toujours à une cardiopathie de type cono troncal est toujours valide, mais d’autres études visent à la prendre en défaut (94). 18 LE GENOTYPE 19 Corollaire de l’implication génétique dans son étiologie, la confirmation d’un syndrome de DiGeorge passe nécessairement par la mise en évidence de la délétion emportant la région 22q 11, ce qui fut établi par de La Chapelle en 1981 (25), puis par Driscoll (36). En pratique, il s’agit d’établir un diagnostic de « routine », de réalisation simple, rapide et fiable, et de coût modéré ; dans le cadre de la recherche, des techniques plus sophistiquées, - donc plus chères – sont menées pour affiner la résolution des outils traditionnels et disséquer les fragments les plus étroits du génome (Tableau V). I – LE DIAGNOSTIC DE ROUTINE - Caryotype Standard : L’étude des chromosomes selon les techniques classiques permettant leur individualisation en culture cellulaire, après blocage en métaphase ou en prophase, avec une résolution supérieure à 5 ou 10 Mb a certes permis bien des avancées importantes (Trisomie 21, Cri du Chat, reconnaissance de la délétion 22q11 elle-même (25)). Même améliorées par le « banding » et la haute résolution, elles montrent cependant leurs limites dès qu’il s’agit de microdélétions (3 Mb), ce qui est le cas dans les monosomies partielles : dès lors, le caryotype standard n’est plus suffisant. - F.I.S.H. La cytogénétique fait désormais appel à l’Hybridation in Situ en Fluorescence (FISH), qui permet d’affiner la résolution à quelques kilo bases : l’hybridation in situ détermine le nombre et la localisation de séquences spécifiques dans les cellules humaines ; elle est basée sur l’hybridation moléculaire, c’est-à-dire sur la complémentarité entre deux séquences nucléotides qui vont pouvoir s’apparier : une sonde connue (TUPLE1 ou N25) et son ADN-cible : elle est donc très spécifique d’un fragment de chromosome, voire d’un gène. D’abord réalisée à l’aide de sondes radioactives (Pardue et Gall, 20 1969), elle fait maintenant appel à des sondes « froides » (Pinkel, 1986) marquées par un fluorochrome ; l’hybridation est observée au microscope à épi fluorescence : grâce à des fluorochromes différents, on obtient des FISH multi couleurs (24 couleurs) (129,132). Chez le sujet indemne de toute délétion, les deux chromosomes sont marqués ; en cas de délétion, un seul signal coloré sera visible sur le chromosome intact. La technique est de réalisation simple, sur une préparation de sang hépariné, ou toute autre préparation de chromosomes, en particulier issus de cellules amniotiques ou trophoblastiques ; c’est un examen fiable, positif dans 90 % des SDG (jusqu’à 100 % des VCFS), à condition que les critères cliniques soient rigoureux (le meilleur score du caryotype n’est que de 25 %). Les faux « négatifs » de DiGeorge sont dus à une délétion sur un autre chromosome (10p), d’autres sont des phénocopies, imputables à d’autres causes (diabète maternel, alcool fœtal, exposition à l’acide rétinoïque) ; enfin, et fait capital, d’authentiques SDG ne présentent aucune délétion et font penser que la lésion initiale ne concerne qu’un seul gène. 21 Tableau V – Stratégie 22 II – LA RECHERCHE Le diagnostic assuré par la technique FISH, la cytogénétique va tenter de déterminer la région minimum de délétion, puis de la cartographier grâce à des techniques de clonage (dans des chromosomes artificiels, les YAC ou les BAC), de champ pulsé, de Southern, de PCR et enfin de séquençage des gènes pour arriver à une résolution de moins de 1000 paires de bases et parvenir à détecter des mutations ponctuelles dans un seul gène (« puces » ADN, CGH-aray, analyse du transcriptome… (129). Apports des modèles animaux - Les progrès de l’embryologie sont légitimement freinés par l’impossibilité d’études expérimentales sur l’embryon humain, - Le séquençage des génomes humains et animaux ont permis de constater la synthénie (l’homologie) presque parfaite entre les chromosomes de certaines espèces et ceux de l’homme (Schéma 2), - Les modèles animaux sont d’observation privilégiée, (faible coût d’entretien, temps de gestation court, portées nombreuses…), - L’extrapolation à l’homme est naturellement difficile : de nombreuses inconnues demeurent en ce qui concerne les différences de pénétrance et d’expressivité, de sensibilité au dosage génique selon l’espèce (94,119), plus encore quand il s’agit d’établir des correspondances avec des morphotypes faciaux chez la Souris, ou de standardiser des réactions comportementales (cependant, des études tentent d’observer ces manifestations chez l’animal, en analysant les réactions de peur, de sursaut, d’inhibition de la pré pulsion (P.P.I.), qui seraient des indicateurs de troubles de la mémoire, et du comportement analogues à ceux constatés dans les syndromes schizophréniques chez l’homme) (116). 23 Schéma 2 – Cartes comparatives entre le chromosome 22 humain et ses Homologues 24 - Les espèces les plus volontiers sollicitées sont nombreuses, la Drosophile, les Nématodes (C. elegans), le Poisson-zèbre (dont l’embryon transparent permet de visualiser la migration des CCN), les Chimères Caille-Poulet (90) et surtout la Souris, qui se prête aisément à la destruction de structures anatomiques, aux délétions ciblées, à l’invalidation exclusive d’un gène (knock-out), à l’hybridation avec suivi de lignées. Le meilleur exemple est la Souris Splotch (invalidée pour le gène Pax3) qui reproduit fidèlement les malformations de la voie cardiaque efférente impliquant les troubles de la migration des CCN (76). 25 III - RESULTATS Cartographie de la région délétée : les faits A. Nous l’avons vu, la première approche réalisée en 1992 grâce à des marqueurs génétiques définit la zone délétée et en fixe les limites centro – et télomérique : cette DGCR (DiGeorge Critical Region) s’étend dans 80 % des cas environ sur 2 à 3 Mb, et dans 8 % sur 1,5 Mb ; plusieurs équipes (21, 26, 138) arrivent à en rétrécir les frontières jusqu’à une SRO, plus petite région possible compatible avec un phénotype évocateur ; elle ne compte plus que 250 kb pour les chercheurs américains, 500 kb pour l’équipe anglaise et est estimée à 500-700 pour Aurias et ses collaborateurs en France. B. AUGUSSEAU (1986) observe chez un patient (d’initiales ADU) et chez sa mère (VDU), tous deux porteurs de SDG, une translocation équilibrée t(2,22) : d’où la conviction que cette cassure devait nécessairement interrompre un gène précis qui sera tenu pour le responsable du phénotype (3). Cette observation définissait donc les critères d’éligibilité du gène candidat : - résider dans la DGCR, (DiGeorge Critical Region), - être pléiotrope, c' est-à-dire pouvoir rendre compte de la diversité du phénotype, - être interrompu par la translocation ADU. Cette hypothèse sera invalidée, d’abord parce que le clonage du point ADU n’a pas réussi à sélectionner de candidat sérieux, mais seulement des transcrits non codants ou des pseudo gènes (92), ensuite lorsque LEVY (91) a découvert un autre patient, le patient G porteur de SDG et de la même translocation t(2,22) mais à distance du point ADU (Schéma 3). C. L’analyse de la région 22q11 a permis d’individualiser des structures répétées, dites « duplicons » (LCR22 = low copy repeats) qui flanquent la région : il s’agit de 8 blocs de répétition, contenant 11 gènes (dont DGCR-6 et PRODH), des pseudo gènes et des fragments de gènes ; ils ont la particularité de partager une très forte homologie entre eux (> 99 %) leur conférant la propension à s’apparier très facilement. 26 Schéma 3 – Cartographie des gènes de la région 22q11 communément délétée 27 D. Les gènes résidants Le séquençage de la région, - et même du Génome Humain Entier – est de nos jours achevé et disponible sur les bases de données (www.ncbi.nlm.nih.gov.) ; une trentaine de gènes a été clonée, codant pour : Des facteurs de transcription (HIRA, TBX1), Des éléments de cycle cellulaire (PNUTL1, UFDL1), Des molécules d’adhésion (DGCR-6, DGCR-2, Claudin-5) Des facteurs métaboliques ou enzymatiques (CTP, COMT), D’autres protéines (DVL 22, DGCR-1/DGCR-8), (Tableau VI) Parmi tous ces gènes candidats, certains ont été récusés (134), d’autres retenus pour leur intervention possible dans l’expression d’un phénotype particulier : à ce jour, aucun n’a fait la preuve de sa responsabilité exclusive : - HIRA (TUPLE1) code pour un orthologue mammifère de protéines de la Levure (Hir 1p et Hirp2) co-répresseurs des gènes de la régulation des Histones et exprimés dans les tissus dérivés des CCN : l’atténuation de Hira dans les CCN du Poulet entraîne bien une incidence élevée de tronc Artériel persistant, mais n’affecte pas l’alignement du cono-troncus ni l’architecture des arcs artériels (50) ; il interagit cependant avec Pax3, un homéodomaine impliqué dans le développement des CCN. - UFDL1, seul gène délété chez un nourrisson porteur de SDG typique, possède un profil d’expression recoupant celui de d-HAND (6) dont l’absence produit une insuffisance cardiaque létale avec des défects cardio-vasculaires proches de ceux du SDG et en rapport avec des anomalies des CCN. La protéine encodée est nécessaire à la viabilité de la Levure pour son rôle dans la voie de dégradation des protéines ubiquitynilées : plusieurs études chez des patients et chez l’animal semblent la mettre hors de cause (161). - DGCR-6, homologue de la chaîne Laminine a été présenté comme candidat pour son rôle dans l’assemblage des tissus, la migration des cellules, leur adhésion et leur différenciation (26). 28 Tableau VI Gènes 29 - COMT et PRODH pourraient avoir un rôle majeur dans la survenue des troubles comportementaux et psychiatriques en altérant directement le développement des circuits neuronaux au niveau synaptique, et/ou par effet métabolique (104,38). 30 IV – CONCLUSION A. MECANISME DE LA DELETION : La région 2q11 est considérée comme un « hot spot », un point chaud très instable, propice aux remaniements inter et intra chromosomiques se produisant lors de la méiose, occasion d’un brassage de gènes – inéluctable et sans doute souhaitable pour l’évolution des espèces, mais dont l’effet premier délétère est la recombinaison illégitime entre deux duplicons. Profitant d’un mauvais alignement, deux de ces blocs de répétition (homologues à plus de 99 %) vont se recombiner, et de ce fait entraîner l’excision du segment d’ADN les séparant (Schéma 4). Ce même mécanisme aboutit aussi bien à une délétion, à une duplication, ou à une inversion, fournissant une explication globale à l’ensemble des syndromes dits d’aneusomie segmentaire (21) tels que : - le syndrome des yeux de Chat (Cat Eye-Syndrome) , - le syndrome de dérivation 22, - le syndrome de Williams, - le syndrome de Smith-Magenis, - le syndrome de Charcot-Marie-Tooth type I, - le syndrome de Neuropathie Héréditaire à la Pression. B. ORIGINE DE LA DELETION : La confrontation des données cliniques, aux constations embryologiques et aux résultats cytogénétiques met en opposition deux hypothèses : 1. La théorie du gène unique, obéissant aux critères de champ morphogénétique commun, de pléiotropie et interrompu par une translocation précise, 31 Schéma 4 – Les recombinaisons homologues conduisent aussi bien à : 32 2. Plusieurs gènes contigus pourraient rendre compte de la variabilité du phénotype, en particulier de l’apparente discordance entre les signes de la série « pharyngée » et les symptômes psycho-comportementaux. Cette hypothèse admettrait que le phénotype sera d’autant plus riche que le nombre de gènes emportés par la délétion serait important, ce qui n’est pas vérifié ; il est avéré que la multiplicité ou la gravité des signes observés ne sont nullement corrélées à l’étendue de la délétion, et que la même délétion (observée chez des vrais jumeaux) exhibe des phénotypes différents (99,137). De nombreuses observations font état de familles où le père et l’un de ses enfants, porteur d’une délétion identique, arborent des phénotypes dissemblables, simple dysmorphie faciale discrète chez le père et importantes anomalies cardiaques, cérébrales, immunologiques et comportementales chez l’enfant, accréditant plutôt la thèse du gène unique (155). C. A LA RECHERCHE DU GENE PERDU : Les gènes dits « d’intérêt », suspects potentiels sont recherchés activement grâce à deux approches complémentaires : • La première par le clonage positionnel, en quête du gène coupable unique chez les rares patients porteurs du SDG mais sans délétion reconnue par FISH, • La deuxième repose sur les modèles animaux, le chromosome 16 de la souris, synthétique du chromosome 22 humain permettant le knock-out, c’est-à-dire l’invalidation d’un ou plusieurs gènes, et la complémentation (restitution du gène supprimé dans la lignée pour constater la restauration de son dosage). C’est ainsi que chez la Souris, la création par ingénierie d’une délétion (Dfl) emporte 18 des 24 gènes homologues de ceux perdus chez les patients délétés : la souris Df1l – (hémizygote pour ces gènes) exhibe un phénotype cardio-vasculaire évocateur ; la réintroduction du « set » de gènes invalidé corrige les malformations dans la descendance : on conclue qu’un gène au moins est responsable ; par des constructions de plus en plus étroites, un ultime gène a été retenu, Tbxl le plus prometteur ; il s’agit d’un gène appartenant à la boîte T 33 (T-Box), famille très conservée de facteurs de transcription, identifié en 1920 et nécessaire à la formation du mésoderme précoce ; la boîte T contient d’autres gènes impliqués en pathologie humaine (166,113) : - TBX 3 = syndrome Radio Mammaire (Ulnar Mammary Syndrome) - TBX 5 = syndrome d’Holt-Oram, - TBX 19 = Déficit isolé en ACTH, - TBX22 = Responsable de certaines fentes palatines - TBX2 = carcinomes ovariens, - etc… Bon candidat, TBX1, semble rendre compte du phénotype cardiovasculaire et pharyngien du SDG : la Souris déficiente en Tbx1 présente des anomalies évocatrices des arcs aortiques et une hypoplasie de la voie efférente (95,105), mais, n’étant exprimé ni dans le Cerveau, ni dans le Rein, il ne peut pas être tenu pour responsable des troubles psycho-comportementaux, ni des anomalies rénales (30 % des SDG) (94). Par ailleurs, aucune mutation de TBX1 n’avait jamais été retrouvée chez les patients porteurs de SDG, mais sans délétion (60b). Or, une équipe japonaise vient récemment de combler cette lacune en décrivant (Lancet 2003) 3 mutations de TBX1 chez des patients méticuleusement sélectionnés pour leur phénotype naso-facial qui aurait pu passer inaperçu ; sa conclusion est double, d’abord s’appuyer sur un examen clinique rigoureux, ensuite proposer que l’étendue de la mutation de TBX1 pourrait être corrélée à l’importance du phénotype (167). Cependant, il est probable que TBX1 n’agit pas seul, mais dans le cadre d’une « association de malfaiteurs » son activité étant modulée par d’autres facteurs, dont FGF8 (Facteur de Croissance de Fibroblaste, dont la collaboration avec TbX1 a été démontrée (55) et V.E.G.F. (facteur de croissance vasculaire endothélial). L’implication forte de TBX1 remet en cause le dogme admis de la responsabilité des CCN dans la genèse du SDG parce qu’il est prouvé que le développement initial des arcs branchiaux se met en place même en l’absence 34 des crêtes neurales, et que TBX1 n’est pas exprimé au niveau de ces cellules de la crête neurale ; il pourrait malgré tout leur transmettre un signal à distance, mais leur rôle est jugé secondaire par certains (94). NB : On note TBX1 en majuscule les gènes humains, et Tbx1 les gènes des modèles animaux . 35 APPROCHE PHENOTYPIQUE 36 I – L’ETUDE ANALYTIQUE A. LE PHENOTYPE « PHARYNGIEN » 1. La cardiogénétique moderne Rappel embryologique Si en 1978, l’ouvrage de LENEGRE et SOULE (90b) ne fait que citer « un facteur héréditaire et génotypique », de nombreux travaux depuis ont fait la preuve de l’implication des gènes dans la survenue des cardiopathies congénitales ; dès 1980, il revenait à VAN PRAGH (157) d’imaginer que le conus peut à lui seul jouer le rôle d’organisateur modulant toute la région du tube cardiaque et de la « sortie » du cœur, focalisant les troubles de rotation, de translation et de septation : une origine génétique commune agit sur le flux migratoire des cellules de la crête neurale atteignant l’aire cardiaque à travers les 3 et 4ème poches branchiales, après avoir colonisé et modelé les 3,4 et 5ème arcs aortiques (et entraîné la disparition des autres arcs) (19,114) (Schéma 5) Le septum issu du cono troncus fusionne avec les septa musculaires inférieurs pour assurer l’étanchéité de la cloison entre les deux chambres, ce qui suppose un alignement parfait entre des deux structures ; les bourrelets du cono troncus sont envahis par les CNN pré différenciées en ectomésenchyme pour constituer les tissus fibreux et le muscle strié des cloisons ; l’absence de fusion des septa a pour résultat la persistance du canal atrioventriculaire, associé à une C.I.V ; à son émergence, le tronc artériel est divisé par le septum spirale aortico-pulmonaire qui va individualiser l’aorte et l’artère pulmonaire. Ces mouvements morphogénétiques sont placés sous la dépendance de facteurs complexes, impliquant les CCN, guidés par des voies de signalisation, modulés par des facteurs de transcription, (par exemple, PAX3, un gène dont la mutation reproduit les atteintes cardiaques du SDG), le tout dirigé par un code Hox (19, 67), et bien d’autres facteurs, comme l’acide rétinoique, des mitogènes (VEGF impliqué dans la vasculogenèse), et enfin un gène d’une boîte-T, TBX1, 37 Schéma 5 –Les arcs aortiques 38 logé dans la région délétée dans le SDG et fortement suspecté de la responsabilité de la quasi-totalité du phénotype pharyngien (166,78). La conviction que certaines malformations cardiaques possèdent une origine embryologique commune est à la base d’une classification dite « mécanistique » proposée par CLARCK (in 11) pour individualiser un groupe de « cardiopathies cono-troncales » (Schéma 6, Tableau VII). L’origine des cardiopathies cono-troncales ainsi définies répondrait à un mécanisme unique : l’anomalie de développement du septum conal, dont le mal alignement avec les septa musculaire et d’admission rendra compte de toutes les malformations spécifiques du SDG, soit : - La sténose pulmonaire et la CIV par bascule antérieure du septum conal, c’est la Tétralogie de Fallot - L’atrésie pulmonaire + CIV avec obstruction pulmonaire (« hyperFallot »), - Le tronc Artériel Commun (et CIV), par absence de développement conal du septum - L’interruption de la crosse de l’aorte par bascule postérieure du septum, - La transposition des gros Vaisseaux (exceptionnellement observé dans le SDG° (15,133). Les malformations cardiaques sont présentes chez 75 % des porteurs de microdélétion (99,133) ; elles sont réunies sous le terme de cardiopathies conotroncales (Kinouchi 1976) (79), qui suggère que leur découverte est quasi spécifique du SDG, si elles sont accompagnées d’autres signes évocateurs, la plus pathognomonique étant l’interruption de l’arc aortique dans son type B. 39 Schéma 6 40 Tableau VII 41 Conséquences cliniques Outre leur association aux autres éléments du SDG, les cardiopathies cono-troncales sont subtilement différentes (12) par certains détails qui seraient la signature de la microdélétion (Tableau VIII) Par ailleurs, il a été montré qu’elles ne sont jamais isolées, ce qui suppose la recherche minutieuse d’autres anomalies syndromiques (22). Tableau VIII - Anomalies CV suggestives de micro délétion 22q11 Arc aortique haut ou à droite Artère sous-clavière anormale Collatérale aortopulmonaire de gros calibre Fallot avec CIV infundibulaire Atrésie pulmonaire, CIV en A Pulm non confluentes Atrésie pulmonaire, CIV et absence de Canal Artériel 1.1. La tétralogie de Fallot (1888) : La « maladie bleue » est la plus fréquente des cardiopathies cyanogènes ; elle est constituée de quatre éléments : une communication inter ventriculaire (CIV), - par mauvais alignement des septa, ce qui déplace l’aorte et la positionne à cheval vers la droite ; une partie de la mitrale se voit alors émerger du Ventricule Droit. On observe aussi une sténose de l’Artère Pulmonaire. En résulte l’hypertrophie du V.D. La cyanose est d’autant plus précoce que la sténose pulmonaire est serrée, elle s’accroît avec les pleurs et à l’effort, plus tard, et en l’absence de réparation chirurgicale, on verrait s’installer les classiques « squatting » qui obligent l’enfant à s’accroupir à l’effort, l’hippocratisme digital, le souffle de sténose infundibulaire (râpeux, haut situé), et le cœur en « sabot » sur la radio. L’échographie confirme la C.I.V., la continuité mitro-aortique, la sténose infundibulaire. La chirurgie s’envisage dès l’âge de six mois, pour fermer la C.I.V., réséquer la sténose et élargir l’anneau et le tronc pulmonaire. 42 1.2. L’interruption de la Crosse Aortique : Conséquence de l’oblitération anormale du 3ème arc aortique, l’interruption de la crosse de l’aorte peut se produire à plusieurs étages que l’on nomme : Type A : après la naissance de la sous-clavière gauche, Type B : entre la carotide gauche et la sous-clavière gauche, c’est la plus spécifique du SDG (127), Type C : entre les deux carotides. Si le Canal Artériel assure la vascularisation du fœtus, sa fermeture est à l’origine de la défaillance cardiaque grave après la naissance. 1.3. L’Atrésie Pulmonaire à Septum Ouvert est la forme majorée de la Tétralogie de Fallot : il s’agit de la discontinuité entre le V.D., et un arbre vasculaire pulmonaire hypoplasique perfusé par le shunt du canal artériel ; le VD se vide dans le VG et dans l’Aorte ; la cyanose est plus prononcée et précoce si le canal artériel est étroit ou s’est fermé rapidement. 1.4. Le Tronc Artériel Commun – ou Troncus arteriosus consiste en un vaisseau unique par défaut de septation, naissant du cœur audessus d’une large C.I.V. avec une valve artérielle unique, qui donne naissance aux coronaires, aux artères pulmonaires et à l’Aorte. 1.5. Les autres malformations rencontrées : - La Transposition des gros vaisseaux est exceptionnellement rencontrée lors du SDG : RYAN et al n’en retrouvent que 4 sur les 545 patients de l’étude européenne (133). La TGV représente un syndrome de cyanose réfractaire, par discordance ventriculo-artérielle, où l’aorte sort du VD, et l’artère pulmonaire du VG, le foramen ovale et le canal artériel assurant la survie tant qu’ils restent perméables. - Coarctation de l’Aorte : elle n’a rien de spécifique, pas plus que les CIV, CIA isolées. Il convient de rappeler que si une cardiopathie conotroncale doit faire 43 penser à un SDG, ces cardiopathies sont tout à fait exceptionnellement isolées doivent conduire tout d’abord à rechercher d’autres éléments du syndrome. Les cardiopathies liées à la micro délétion 22q11 ont pu être rapprochées d’une entité plus large, appelée DNTC (Dysfonctionnement Néo-natal du Tronc Cérébral) associant une dysoralité (mauvaise dynamique succion-dégluttition), des anomalies motrices oesophagiennes (dysphagie (42), des troubles ventilatoires et une hyperactivité vagale ; le DNTC aurait une étiologie commune avec le SDG, le Tronc cérébral émanant lui aussi des mêmes rhombomères que les CCN à destinée cardio-pharyngée (1). 2. Autres anomalies des structures extra-cardiaques Rappel ontologique Chaque arc branchial du fœtus est constitué d’un axe mésenchymateux provenant des cellules de la crête neurale (CCN); l’épithélium du recessus dorsal de la 3ème poche se différencie en tissu parathyroïdien, le recessus ventral se destinant au futur thymus ; ces ébauches glandulaires migrent en direction caudale et médiale, sous l’effet d’homéotiques (Hox 1-5) ; là encore, les perturbations de la migration, de la différenciation ou de la survie des CCN, sont sous la dépendance supposée de TBX1 dont la neutralisation chez l’animal empêche la formation des poches pharyngées (alors que l’ablation de la crête neurale n’a pas cet effet )(67,94). 2.1 . Les parathyroïdes - Au plan physiologique, les glandes parathyroïdes sont identifiables à la fin du 1er trimestre, et fonctionnelles dès le 2ème trimestre de la gestation (124) en secrétant la parathormone (PTH) qui garantit le taux constant de la calcémie (43), (alors que la Calcitonine, issue des Cellules C de la thyroïde, - issues elles aussi des CCN – tend à l’abaisser). La sécrétion de PTH est tributaire du taux circulant de Calcium ; elle agit par une triple action, rénale par réabsorption accrue de Calcium, osseuse par libération de calcium fixé, et par stimulation de sécrétion de Calcitrol par le Rein, facilitant une entrée digestive supplémentaire de Calcium. Normalement, la réponse PTH à une hypocalcémie 44 est immédiate ; en quelques secondes, la restauration de PTH consommée est rétablie, s’il le faut par accélération de la transcription du gène codant pour la pré-pro-PTH (43). - L’Hypoparathyroïdie : Jugée « anecdotique » il y a trente ans à peine (10), l’hypoparathyroïdie est présentée comme l’un des composants essentiels par DiGeorge dans son observation-princeps (32) ; elle est donc due à l’insuffisance de production de PTH par des glandes hypoplasiques. En dehors de toute pathologie, elle peut survenir en période néo-natale, lorsqu’à la naissance le transport actif mère-enfant est interrompu ; l’hypocalcémie qui en résulte est habituellement asymptomatique, avec des taux de Calcémie jusqu’à 1,8 mmol (Nle : 2,35 -2,65), sans hyper phosphorémie, et une PTH normale. Plus tard, (4-5ème jour), on peut assister à une hypoparthyroïdie transitoire, liée à un pool vitaminique déficient chez le nouveau-né nourri artificiellement. Dans le syndrome de DiGeorge, l’hypocalcémie est précoce, néo-natale et transitoire, PTH-dépendante, répondant bien à la supplémentation en Calcium et Vitamine D. Sa fréquence est évaluée entre 49 et 60 % des cas, (17, 133) révélée parfois par des signes classiques, trémulations, signe de Schvostek, voire convulsions, ou plus discrets ou passer inaperçus ; sa survenue (sa récurrence) tardive peut se faire chez l’enfant plus grand, ou chez l’adolescent, de façon évocatrice ou non (crampes, convulsions (39 % chez RYAN) parfois confondues avec des manifestations d’épilepsie), ou encore à l’occasion d’un examen de routine : on parle d’hypoparathyroïdisme latent avec résolution transitoire et récurrences d’hypocalcémie (GREG (65)). 2.2. Le Thymus Le Thymus représente « l’école des Lymphocytes T » impliqués dans les défenses de l’immunité spécifique : la différenciation des cellules lymphocytaires T commence aux alentours de la 10ème semaine de la vie fœtale ; les ébauches épithéliales du thymus apparaissent à la 7ème semaine et l’organe prend sa place définitive à la 10ème semaine ; il est alors colonisé par les 45 précurseurs lymphoïdes T qui vont y subir leur maturation : les lymphocytes T sont disponibles dès la 12ème semaine, matures, compétents, mais « naïfs ». Ils devront d’abord se confronter aux diverses stimulations antigéniques et bénéficier de la collaboration T/B dans les premières années (39,106). Bien que mis en avant dans les premières publications, un déficit immunitaire sévère a rarement été observé dans le SDG (l’étude européenne n’en rapporte que 1 %), et de toutes façons, l’amélioration après l’âge de 1 an est la règle (133) ; il se manifeste par une sensibilité accrue aux infections sévères et récurrentes, associées à un taux de CD4 < 400/mm3, l’absence de réponse aux mitogènes étant jugée la plus prédictive d’infections répétées, ORL (otites), ou broncho-pulmonaires) (39,69) ; les candidoses sont souvent rapportées. 2.3. Anomalies de la sphère ORL Dès 1955, il revenait à l’ORL-phoniatre tchèque Sedlackova (142) de décrire un « syndrome du Palais Court Congénital », associant l’insuffisance vélaire et une voix nasonnée, qui sera plus tard rattaché à la micro délétion 22q11. Plusieurs anomalies seront ainsi découvertes : • L’hypotonie pharyngienne, pouvant résulter de l’insuffisance musculaire, voire de l’absence d’un muscle de la luette, ou de l’atteinte du glosso-pharyngien ou du Pneumogastrique (eux-mêmes dépendants des CCN) ; • L’insuffisance vélo-pharyngée est estimée de façon variable (12 à 70 %, 32 % dans l’étude de Ryan), indiquant les difficultés d’interprétation de ces anomalies chez le tout-petit ; elle est due au dysfonctionnement du « clapet » obtenu quand le voile du palais s’élève contre le mur postérieur du pharynx, d’où une séparation incomplète des cavités orale et nasale : les conséquences se font sentir sur la déglutition, la succion, le souffle, la parole. Les régurgitations nasales sont fréquentes (jusqu’à 73 %), la coordination succion-dégluttition inefficace provoque les fausses-routes et diminue l’endurance à la tétée. La dysphagie peut être sévère, allant jusqu’à nécessiter un gavage par sonde ou une gastrostomie (42)… Plus tard, l’insuffisance vélaire se traduit volontiers par une voix nasonnée ; l’altération du timbre (rhinolalie) rend la voix inintelligible, associée 46 à la dysphonie et aux troubles de l’articulation : seuls 1/3 des enfants sont compris par les parents (130). L’association du SDG avec les fentes palatines a été décrite par Schprintzen et justifiait l’appellation de syndrome vélo-cardio facial (VCFS) ; elle est reconnue chez 14,5 % des enfants atteints (Ryan) ; elle aggrave l’insuffisance vélo-pharyngée et accentue les troubles de l’élocution. La fente se développe aux dépends du palais osseux (11 %), du palais mou (fente ouverte), ou peut n’être que sous-muqueuse, camouflée par une muqueuse intacte, ce qui rend son diagnostic délicat (16 %) ; l’association à une fente labiale est rare (2 % : 99). 2.4 Autres anomalies : Malformations de la trachée et du larynx Otites moyennes à répétition, Surdité par aplasie mineure, malformation des osselets, d’origine sensorielle, ou cochléo-vestibulaire. 2.5. La dysmorphie cranio-faciale Ces malformations ne sont pas l’apanage de la micro délétion 22q11 : on dénombre plus de 3000 phénotypes cranio-faciaux sur plus de 6 000 maladies génétiques ; cependant, la dysmorphie faciale observée dans le SDG/CFS est présentée comme une manifestation-clef : c’est le meilleur marqueur, le plus constant, et aussi discret soit-il, il devrait pouvoir être détecté dans tous les cas, selon des critères anthropomorphiques précis, faisant de la dysmorphologie une discipline à part entière (Lacombe 84 ). Ces critères exigent avant tout l’interrogatoire et l’examen de la famille, pour éliminer d’emblée les traits relevant d’aspects familiaux ou ethniques (Yagi admet que les traits faciaux dans la population japonaise sont plus aisés à distinguer quand ils relèvent d’anomalies (167), tandis qu’aux USA, Mc DonaldMc Ginn reconnaît des difficultés à les reconnaître chez les patients de race noire (98). L’examen des patients détaille tous les étages du massif cranio-facial, note 47 les mimiques et doit relever des anomalies dans 98 % des cas (et non plus seulement 85 % dans les anciennes études). Seront appréciés : * les distances entre canthus interne et externe, entre les pupilles (hypertélorisme), le strabisme, * la rétraction, la protrusion, le philtrum, le menton (rétro-, pro-, micrognathisme), * l’aspect du nez : il est proéminent par hypertrophie des os propres et hypoplasie des ailes, semblant divisé en deux parties supérieure et inférieure, avec un aspect bulbeux, une base courte et anguleuse, la bouche est petite, ronde, en « carpe, restant généralement ouverte, avec un philtrum long et étroit, la rétrognathie est fréquente, les dents petites et pointues, avec des anomalies de l’émail. Le syndrome de Cayler (intégré à la micro délétion 22q11 décrit une asymétrie faciale aux pleurs, par hypoplasie du muscle triangulaire des lèvres (23)). * les oreilles sont bas implantées, en rotation postérieure, asymétrique, décollées, dysplasiques, avec un hélix fin ou replié. Dans une étude particulièrement minutieuse, l’équipe japonaise de YAGI (167) a énoncé 9 critères qui à ses yeux devraient définir le « portrait-robot » du phénotype caractéristique du syndrome de micro délétion 22q11 : - hypertélorisme - déplacement latéral des canthi internes - fentes palpébrales étroites - bouffissure des paupières - dysmorphie nasale (nez en 2 parties) - oreilles bas implantées et anomalies des lobes - voix nasonnée - insuffisance vélo pharyngée - bouche petite, en « O ». L’impression générale est celle « d’enfants agréables à regarder » (92). Il faut noter que ces traits particuliers sont éphémères et ont tendance à s’atténuer avec l’âge, d’où l’intérêt de conserver des photographies. 48 B. LE PHENOTYPE PSYCHO-COMPORTEMENTAL Avertissement Le terme de phénotype psycho-comportemental suggère un comportement particulier présent chez la plupart des sujets atteints d’une même affection génétique ; or, la rigueur clinique et méthodologique nécessaire pour établir un tel lien n’est pas toujours suffisante. Le succès de cette notion de phénotype est certes conforté par les découvertes en Génétique, mais est peutêtre en rapport avec les excès des explications analytiques qui ont pu entraîner la culpabilisation injustifiée de certains parents… les généticiens mettent en garde contre les simplifications abusives liées au « tout-génétique » en soulignant la complexité et les limites actuelles de leur discipline ; 1. Troubles du développement moteur : L’hypotonie axiale, bien que non spécifique, est retrouvée très tôt dans 76 à 85 % des cas (144) ; la tonicité, la coordination, l’organisation spatiale, l’équilibre se développent plus lentement que chez les autres enfants ; la marche ne sera le plus souvent acquise qu’entre 18 et 24 mois. 2. Le langage Le retard de langage, auquel participent les difficultés à la parole, du fait des malformations anatomiques (dents), de l’insuffisance vélaire, de l’hyper nasalité, des hospitalisations répétées (donc de la scolarité perturbée), altère l’intelligibilité de l’enfant, le privant du plaisir de s’exprimer ; il est rapporté jusqu’à 90 % des cas dans certaines études (130) ; les premiers mots n’apparaissent qu’à 18 mois en moyenne, et il faut parfois jusqu’à 7 ans pour les premières phrases. 3. Développement intellectuel Il est apprécié de façons diverses : l’étude européenne décrit 30 % des patients comme « normaux, » 30 % avec un retard léger, et 18 % auraient un retard «moyen » à « sévère » (133). Ce retard permet cependant une intégration sociale satisfaisante. Il porte sur l’apprentissage, avec pauvreté de la perception 49 spatiale, faiblesse de l’abstraction et du développement des concepts numériques (difficultés à s’organiser, à planifier, échecs en mathématiques). Bien que restrictive, la notion de Q.I. montre des niveaux différents entre Q.I verbal qui est normal et un bas Q.I de performance (qui teste l’intelligence « pratique »). L’intelligence est globalement jugée « moyenne » (49). La dysharmonie entre le retard à la parole et la bonne compréhension du langage met l’enfant en situation difficile qui tend à l’amener au retrait : l’orthophonie doit donc être précoce, ainsi que l’utilisation d’autres supports d’expression non oraux (jeux, ordinateurs…) ; opportunément, ces enfants sont décrits comme joueurs, aimant la musique, les langues, la micro-informatique (Génération 22, Association de parents d’enfants malades). 4. Les troubles du comportement les plus souvent rapportés font état de troubles de l’attention avec difficultés à se concentrer, de blocages devant une situation inconnue, d’où la tendance au renfermement et à la timidité, mais avec des épisodes d’impulsivité, voire d’agressivité (151). Plus globalement, Nicklasson parle d’un manque « d’énergie mentale », faisant allusion aux performances lentes, au déficit dans le maintien de l’attention, et à la difficulté à initier une activité observée chez 75 % de ses patients (111). La plupart des études retrouvent un nombre élevé de Syndromes d’Hyperactivité avec troubles de l’Attention (ADHD des anglo-saxons). Au total, le profil comportemental est marqué par le retrait renforcé par les difficultés de communication, avec des risques potentiellement élevés de développer un syndrome anxio-dépressif (151), et une évolution possible vers des troubles psychiatriques plus systématisés. 5. Les troubles psychiatriques Ils sont présents dans 10 % des cas environ, avec pour prémisses des comportements d’allure psychotique chez l’adolescent (49, 51, 121) mais parfois notés chez des enfants plus jeunes, où s’intriquent d’autres considérations peutêtre psychogènes elles-mêmes : Interventions chirurgicales parfois lourdes (chirurgie cardiaque avec des épisodes d’hypoxie cérébrale ?) (101) 50 Un environnement familial perturbant Des causes biologiques non documentées. Cependant les données épidémiologiques ont clairement montré l’implication de facteurs génétiques – pressentis depuis fort longtemps5- transmettant une « vulnérabilité » à la schizophrénie, grâce à des études de suivi de familles, de jumeaux, d’enfants adoptés… Rappel clinique : La schizophrénie est une maladie qui touche environ 1 % de la population générale, avec une installation dès l’adolescence par des troubles de la série cognitive et des perturbations de la mémoire, de l’attention et de l’apprentissage ; elle se caractérise par des symptômes dits « ‘positifs » (vision, hallucinations, idées délirantes (persécutions, idées mystiques), pensées ou discours décousu, comportement bizarre, voire hostile, et des symptômes « négatifs » (retrait social, manque de motivation, incapacité émotionnelle) ; les idées suicidaires sont souvent à l’origine de passages à l’acte. On considère qu’il s‘agit d’un trouble résultant d’interactions complexes entre une vulnérabilité biologique et des facteurs de stress environnementaux. Cependant, la plus grande prudence a présidé aux conclusions admettant un phénotype psychiatrique dans la micro délétion : il fallait affirmer a) :Que la fréquence de la schizophrénie est significativement élevée chez les patients porteurs de la micro délétion, ce qui fut constaté par plusieurs études, Schprintzen l’évaluait à plus de 10 % en 1992, Murphy retrouve 24 % de syndromes schizophréniques, 64 % de maladies bipolaires et 10 à 24 % de troubles psychotiques (110, 144). b) Qu’à l’inverse, la fréquence de la délation était significativement élevée chez les patients schizophrènes (7) bien que cette fréquence soit jugée sousdiagnostiquée (93), elle est estimée à 6 % ( 1 % dans la population générale) , 5 KRAEPELIN (1896) cherchait déjà à introduire en Psychiatrie la rigueur des Sciences Naturelles : il parlait de la coexistence avec la maladie mentale « d’autres signes de dégénérescence », tels que la brièveté ou la déformation des membres, « les dents manquantes », les oreilles déformées » (141). 51 c) Disposer d’études génétiques moléculaires désignant un locus pour la schizophrénie au sein de la région délétée : la cartographie de la DGCR a focalisé l’attention sur deux gènes d’intérêt : COMT et PRODH. Le gène COMT a été présenté comme candidat possible pour les troubles schizophréniques et les Troubles Obsessionnels Compulsifs ; la Catéchol O’Méthyl Transférase est une enzyme catabolisant les neurotransmetteurs (dopamine, adrénaline, noradrénaline), dont la baisse d’activité serait liée à une incidence élevée de troubles psycho-schizophréniques (10, 146). Le locus de son gène est situé dans la DGCR. Le gène PRODH2 également résidant dans la région 22q11 délétée code pour la proline-deshydrogénase, dont le déficit conduit à l’hyperprolinémie, ce qui entraînerait un effet toxique sur l’hippocampe. Il faut noter qu’une autre maladie, l’hyperprolinémie de type 1 s’accompagne d’un retard mental sévère (68). d) Enfin, pouvoir extrapoler à partir de modèles animaux, ce que malgré les difficultés d’interprétation certaines études tentent de réaliser en étudiant les réactions comportementales de la Souris délétée par manipulation (Df1/-) qui semblent manifester un phénotype similaire (déficits sensitivo-moteurs, troubles de l’apprentissage et de mémorisation) (116). e) Ces hypothèses ont pu être confortées par des résultats d’imagerie cérébrale (IRM), montrant des anomalies identiques dans les schizophrénies et dans les syndromes de micro délétion 22q11, soit : réduction de volume de matière cérébrale, élargissement des ventricules, hypoplasie du vermix, lobes temporaux et hippocampe plus réduits . EN CONCLUSION Le phénotype psycho-comportemental observé dans le SDG recrute des partisans de la théorie du champ morphogénétique commun associant un ensemble cranio-pharyngien, y compris les structures cérébrales, et tributaires de la crête neurale et de TBX1. Or cette hypothèse du gène unique doit être abandonnée, TBX1 n’ayant pas donné la preuve de sa présence durant le développement du cerveau ni dans le cerveau adulte. Il est probable que ces faits 52 soient imputables à l’haploinsuffisance de plusieurs gènes (61) dont COMT, PRODH2, et d’autres à découvrir qui agiraient de façon synergique en altérant le développement ou la maturation des circuits neuronaux (104). 53 II – OBSERVATION Fatiha O. a 10 ans quand un matin, à l’école, elle ressent une faiblesse des doigts et des mains, jusqu’à ne plus pouvoir tenir son stylo pour écrire ; l’école appelle les parents, un médecin constate la raideur des doigts en position écartée et en flexion. Elle est alors adressée au Service Pédiatrie de l’hôpital d’Argenteuil avec de la fièvre à 38°5. Elle pèse 25,400 Kg pour 125 cm ; ses doigts sont toujours enraidis, en hyper extension, tendant à se replier vers l’intérieur. On la trouve « dysmorphique », avec un petit périmètre crânien, un nez large, une bouche ovalaire ; elle a une camptodactylie des deux auriculaires. L’auscultation de son cœur ne retrouve aucune anomalie : il n’y a pas de souffle. Dans les antécédents de cette fillette qui a trois sœurs et un frère en bonne santé, on ne retrouve rien de particulier ; née à 42 SA, elle pesait 3300 gr, avec un PC à 33 cm et un Apgar noté 10. Ses cinq premières années sont décrites sans problèmes par la famille, avec bien sur des épisodes bénins, des « bronchites », du muguet à partir de 6 mois ; le même service de pédiatrie l’avait reçue à l’âge de deux ans et demi pour une impotence fonctionnelle résolutive des membres inférieurs, étiquetée « rhume de hanche » ; à cette occasion, un bilan biologique n’avait pas montré d’anomalies de l’hémogramme, ni de la biochimie sanguine ; si ce n’est une Calcémie un peu basse à 2,04 mmol/l. Lors de cette deuxième hospitalisation, les résultats sont tout autres : la Calcémie est maintenant à 1,27 mmol/l, pour une phosphorémie élevée (2,48 mmol), et une magnésie de 0,65 mmol/l. ;l’hypocalcémie reconnue, l’enfant est perfusée et reçoit une dose de charge de à,0,4 ml/kg de Gluconate de calcium dans du Glucose 10 %, sous surveillance de l’ECG et de la calcémie, qui se corrige, passant de 1,61 à H 6 à 2,30 à H 36 ; relais est alors pris par alfacalcidol (Unalfa, 2 microgrammes/jour) et carbonate de Calcium 3gr/j ; l’arrêt de la perfusion entraîne une chute de la calcémie à 1,80 mmol/l, qui remontera à un 54 taux normal (2,40mmol) avec amélioration des signes cliniques et électriques, bien qu’une certaine faiblesse des doigts persiste. Le diagnostic d’hypoparathyroïdie sera posé dès lors que la parathormone circulante sera retrouvée à un taux bas de 7 ng/l en hypocalcémie (la normale étant de 10 à 65 ng) ; on aura aussi pris soin de doser - Vitamine D2-D3 8,2 microg/l (N= 10-40) - 1,25 OHD 65 ng (N=15-50) - Cortisol plasmatique/ ACTH /FT 4 /TSH etc… Après un examen ophtalmologique normal (qui ne retrouve pas de cataracte), l’enfant rentre à la maison, avec toujours de la vitamine D et du Calcium à raison de 3 gr/jour et sera suivie en Consultation. Les consultations ultérieures vont voir fluctuer les chiffres de la Calcémie, que l’on retrouvera à plusieurs reprises inférieurs à 2 mmol/l, avec une PTH toujours abaissée, chez une enfant dont on sait qu’elle prend mal son traitement, qu’elle grandit peu, et que ses résultats scolaires sont médiocres ; à 12 ans et demi, elle mesure 134,5 cm (-3,2 DS), pèse 31,800 kg ; elle est rapidement fatigable, se plaint de douleurs osseuses diffuses. A l’examen, ses réflexes sont vifs, elle présente un discret signe de Chvostek ; la dysmorphie faciale est maintenant manifeste. A 13 ans, elle chute de sa hauteur, et est ramenée en Pédiatrie par les Pompiers ; hospitalisée, on note que le signe de Chvostek est toujours présent, elle présente une contracture en « main d‘accoucheur », et rapporte des paresthésies des mains et des pieds, et des épisodes de somnambulisme : elle a peur des « gens du voyage ». On remarque mieux sa dysmorphie faciale, qui est discrète et non disgracieuse, avec une petite tête, un nez large, une bouche ronde, de « poisson ». Son retard intellectuel est manifeste, attesté par le retard scolaire. On ne détecte aucune cardiopathie à l’examen clinique. La calcémie est encore basse (1,28 mmol/l), pour un Phosphore à 2,73 mmol/l. Son ECG montre un 55 rythme sinusal régulier à 72 pulsations/min, (PR = 012 / QT = 0,44 QTC 0,50 / Axe QRS +40 /onde T pointue, symétrique. Une échographie Transthoracique sera faite ultérieurement et ne montrera aucune anomalie cardiaque. Devant l’hypocalcémie persistante et les éléments syndromiques suggestifs, (dysmorphie, retard intellectuel), un caryotype et un FISH sont réalisés : 46, XX, del (22)q11.2 (Tuple 1), soit caryotype féminin, avec délétion d’un chromosome 22, mise en évidence par hybridation in situ, avec une sonde pour le locus Tuple1, dans la région critique du syndrome de DiGeorge. Commentaires Diagnostic retardé d’une micro délétion 22q11, à symptomatologie peu bruyante, en raison • De l’absence de décompensation majeure en période péri-natale ; - pas de signe de cardiopathie, pas d’insuffisance cardiaque, de cyanose… - pas de signe dysmorphique frappant : pas de disgrâce faciale, ni de fente palatine, pas de surdité. • Pas d’hospitalisation ultérieure qui aurait pu alerter : otites à répétition pouvant témoigner de l’immaturité immunitaire, crises convulsives,…Il y a eu certes des « bronchites » répétées, du « muguet » , épisodes trop banals pour déclencher à eux seuls une véritable enquête, • Bien que présents, ni la petite taille, ni le retard scolaire n’ont été de nature à inquiéter une famille, (ni les médecins qui ont pu la voir…). 56 III - ETUDE SYNTHETIQUE La diversité et la multiplicité des symptômes de plus en plus rattachés au syndrome de micro délétion 22q11 est impressionnante : plus de 180 signes (listés en Annexe) ont été décrits, associés de façon aléatoire, aucun d’entre eux n’étant ni prévisible, ni isolé, ce que reflètent les divergences parfois rencontrées dans la littérature ; quant à la fréquence, mais non à la nature des traits les plus caractéristiques : Dysmorphie Faciale Incompétence immunitaire Insuf. Vélo-pharyngée Hypocalcémie Anomalies cardiaques Malformations rénales Retard mental Diff. Apprentissage Petite Taille RYAN (133) CHOP (98) LEVY (92) 100 % 1% 32 % 60 % 75 % 36 % 62 % 79 % 100 % 77 % 27 % 33 % 90 % 30-40 % 41 % 100 % 70 % 51 % 84 % 50 % 71 % - L’évolution de ces diverses manifestations est modulée en fonction de l’âge et des possibilités thérapeutiques mises en œuvre : si les malformations les plus dramatiques ont vu leur pronostic aujourd’hui transformé dans les domaines cardiovasculaire, infectieux, métabolique, voire immunologique, et si les difficultés d’apprentissage et de communication des enfants aboutissent malgré tout à une insertion jugée globalement satisfaisante, l’émergence des troubles de la série psychiatrique est l’aspect le plus préoccupant. 57 A. INCIDENCE Notre patiente est l’un des rares enfants à avoir été suivi pour un syndrome de DiGeorge dans un Service de Pédiatrie important, qui draine une population de plus de 150 000 habitants, accueille 1500 enfants en hospitalisation par an, et assure 15 000 consultations/an en moyenne (Rapport d’activité du Service, 2002). Il est vrai qu’il s’agit d’une pathologie récente : en 1986, LAGNIER dans sa thèse ne colligeait que 188 observations dans la littérature mondiale (il s’attribuait lui-même 11 cas personnels…) (85). Bien que réputée rare, avec une incidence généralement admise de 1/4000 enfants nés vivants (163), le syndrome de DiGeorge n’est pas exceptionnel ; c’est la deuxième cause de malformations congénitales après la Trisomie 21 (38) et il est deux fois plus fréquent que la phénylcétonurie (13). BOTTO estime à 700 le nombre d’enfants naissant avec le SDG aux Etats-Unis chaque année. D’autres sources avancent des chiffres plus élevés (jusqu’à 1/2000 pour une Association de Parents de Malades : Génération 22). AUTEURS WILSON (GB) 1994 GOODSHIP (GB) 1998 DU MONTCEL (Fce) 1996 DEVRIENDT (Belg) 1998 OSKARDOTTIR (Swed) 2004 BOTTO (USA) 2003 INCIDENCE 1/4000 1/7700 1/10000 1/6000 1/7000 1/5950 p.100000 Réf. 25 13 10,3 15,3 14,1 17 163 62 37 29 112 13 58 B. CIRCONSTANCES DE DIAGNOSTIC 1. Le diagnostic ante-natal S’il n’est pas envisageable de se livrer à un “dépistage systématique” de la micro délétion dans toute une population, -d’autant plus illusoire qu’une seule échographie normale n’est nullement prédictive d’une évolution vers des malformations ultérieures, (15), l’amélioration des techniques et de l’habileté des échographistes a rendu le « screening » plus facile à concevoir, en focalisant l’attention sur les situations à risque : 1.1. Un parent est porteur de la délétion, ou a déjà eu un enfant atteint de SDG : le conseil génétique est indiqué, avec la lourde tache d’informer les parents que la transmission dans ce cas se fait de façon mendélienne, et que le fœtus a 50 % de risques d’être atteint, sans qu’il soit possible de prédire la nature, la sévérité ou la diversité des anomalies encourues, hormis celles accessibles à l’échographie. Cependant, 25 % des fœtus délétés n’auront pas de malformations cardiaques : un parent porteur de délétion aura ainsi 62,5 % de chances d’avoir un enfant indemne de toute anomalie cardiaque (cela n’excluant pas les autres malformations, Bouvagnet in Orphanet 1997). Nous l’avons vu, cette transmission héritée d’un parent (indifféremment le père ou la mère), est estimée à 8 à 10 % des micro délétions 22q11. 1.2. Il s’agit de la découverte fortuite d’anomalies à l’échographie systématique de la surveillance de la grossesse, certaines de ces anomalies, sans être spécifiques étant suffisamment évocatrices pour justifier une consultation de Génétique. - Le retard de croissance in utero (RCIU), d’étiologie certes multifactorielle, mais pouvant témoigner d’une souffrance cardiaque fœtale (9 % des fœtus délétés (158). - L’épaisseur insolite de la nuque fœtale, visible dès l’écho de la 12ème SA serait due à l’accumulation de liquide dans la région cervicale ; (131) - Les hygromas, toute collection enkystée détectée, auraient la même signification, 59 - Les variations de volume amniotique : oligoamnios concevable si une agénésie rénale est présente, mais surtout polyhydramnios, sans autre explication plausible que celle de troubles de la déglutition de liquide amniotique par un fœtus déjà atteint d’incompétence vélo-pharyngienne ; le polyhydramnios est tenu par DEVRIENDT comme un signe faisant partie du tableau de micro délétion 22q11 (30) : - L’échographie peut également déceler d’autres malformations pouvant alerter la famille : malformations squelettiques, rénales… Ces anomalies ont pour effet d’indiquer un Conseil Génétique, suivi d’un diagnostic anté-natal par hybridation in situ (FISH) et par de nouvelles échographies cardiaques, doppler, echo 3 D… Le Conseil Génétique : Le Conseil Génétique est donné par tout médecin, si possible généticien, à toute personne qui s’interroge sur les risques de développer une maladie héréditaire, pour lui-même ou sa descendance, dans le but de recevoir une information sur la façon dont cette anomalie peut être prévenue, évitée ou améliorée ; la consultation de conseil génétique est rendue obligatoire avant tout acte diagnostique prénatal par la loi de Bioéthique du 29 juillet 1994, qui dispose aussi que l’étude des caractéristiques génétiques d’une personne ne peut être réalisée qu’après avoir recueilli son consentement « éclairé ». Reconnaître une micro délétion, c’est faire le constat qu’il n’existe pas de thérapeutique permettant une guérison complète, que l’affection peut conduire à un handicap lourd, et qu’il est souvent impossible de prédire la survenue, la gravité le nombre et l’évolution des malformations : l’annonce en est un moment difficile, nécessitant une approche documentée, sincère et empathique, et un accompagnement prolongé de la famille. La consultation se déroule en plusieurs étapes, celle de l’interrogatoire et de l’examen des parents, de la prescription des examens, puis de la remise des résultats ; les examens pratiqués sont la recherche de la micro délétion par FISH, et de nouvelles échographies par les cardiopédiatres ; l’échographie cardiaque visualise la fameuse coupe « quatre-cavités », mais aussi les gros vaisseaux jusqu’ici méconnus ; la plupart des malformations hémodynamiquement 60 significatives sont diagnostiquées avec une spécificité et une valeur prédictive 95 % ; la coarctation de l’aorte, les petites CIV ne sont pas faciles à mettre en évidence. L’Echographie peut également se montrer plus performance et déceler des malformations d’autres organes, et même d’explorer le phénotype facial (écho 3D, 4D) (84). Dans une étude sur 54 fœtus délétés, BOUDJEMLINE retrouve en anté-natal des malformations : Cardiaques : Tetralogie de Fallot 25,9 % Atrésie pulm. à septum ouvert 20,4 % Tronc Artériel Commun 16,7 % Interruption de l’Arc Aortique 18,5 % Rénales : Polykystose, hydronéphrose, uretères bifides, Squelettiques : Camptodactylie, pied-bot Digestives – génitales : Hypoplasie thymique 72 % (15) A l’issue du Conseil Génétique, il revient à la famille, en fonction des données objectives recueillies par le généticien et à la lumière de son vécu (nombre d’enfants, niveau socio-économique, convictions propres, perception de la maladie et du handicap), de prendre une décision sereine, en jugeant le risque acceptable, auquel cas il faudra anticiper la prise en charge psychosociale, obstétricale (programmation de l’accouchement en maternité III), et médicochirurgicale (les cardiopédiatres peuvent prévoir à l’avance le geste chirurgical à faire dès la naissance). Longtemps perçu négativement parce qu’il semblait mener à une I.T.G., le diagnostic prénatal permet en réalité de réduire la mortalité en anticipant le traitement d’anomalies graves comme la coarctation de l’aorte ou la transposition des gros vaisseaux. Chez les couples dont l’un des parents est porteur connu de la micro délétion, il existe une possibilité de diagnostic pré-implantatoire qui consiste, dans le cadre d’une fécondation in vitro, à sélectionner et à implanter les embryons ne présentant pas l’anomalie appréhendée ; en pratique, l’embryon conçu in vitro est testé au stade de huit 61 cellules : une ou deux cellules sont prélevées et les anomalies sont recherchées par PCR et FISH. Les embryons indemnes sont alors implantés dans l’utérus de la femme, les autres sont détruits. Environ 200 couples souhaitent ainsi chaque année pouvoir bénéficier de cette technique, seul un quart des demandes sont satisfaites ; le diagnostic pré-implantatoire est encadré par la loi et le nombre de centres le pratiquant est volontairement limité, en raison du problème éthique posé par la manipulation des embryons et des difficultés techniques. Si le risque est jugé inacceptable, un accompagnement de la famille est nécessaire pour préparer l’interruption thérapeutique de la grossesse (intervenue dans 72,2 % des cas dans l’étude de Boudjemline (15). Il est probable que de nombreux couples voudront solliciter un avis directif de la part du généticien, ce qui n’est naturellement pas dans son rôle (54, 58, 97,107). NB : L’information est également due aux enfants (à quel âge ?) et adolescents porteurs de la micro délétion avant qu’ils n’aient le désir de procréation. 62 2. Présentation néo-natale Dès la salle de travail, (maternité niveau III s’il s’agissait d’une grossesse connue à risque), l’examen du nouveau-né doit permettre le repérage des malformations évocatrices de micro délétion : 2.1. Les urgences à orienter rapidement en U.S.I.N.N. peuvent bénéficier d’un geste immédiat permettant la survie (atrioseptostomie de Raschkind par cathétérisme qui remplace la classique intervention de Blalock, perfusion de Prostaglandine conservant le Canal Artériel ouvert, dans les cardiopathies ducto-dépendantes, ventilation, chirurgie digestive pour sténose, imperforation anale, ventilation, etc… Les principales urgences cardiologiques suivantes sont de nature à faire penser au SDG, même si elles ne sont pas spécifiques : - l’Atrésie pulmonaire a Septum Intact - le syndrome de Coarctation - l’Interruption de l’Arc Aortique - l’Hypoplasie du V.G., - le retour pulmonaire anormal total, - la Sténose valvulaire aortique critique - la T.G.V. Transposition des gros vaisseaux (rarement observée dans le SDG). Elles sont évoquées devant deux signes majeurs, la cyanose permanente et généralisée, répondant mal à l’oxygénation (Fallot, Atrésie pulmonaire à septum ouvert, T.G.V.), et la défaillance circulatoire (Coarctation, Persistance du C.A.). 2.2. La diversité du phénotype requiert un examen soigneux du nouveau-né : il est étayé par le recueil des constantes habituelles (Apgar, mensurations, tonicité, réflexes, etc…), mais recherche des anomalies évocatrices : -Fentes palatines, spina bifida, malformations squelettiques (pied-bot, doigts)° -Anomalies de la face caractéristiques dès les premiers jours et qui vont s’estomper -Malformations digestives, génitales 63 L’examen sera complété par des éléments biologiques de principe (Bilan phosphocalcique, PTH, bilan infectieux), radiologie, (ombre du thymus) ou échographiques (Cœur, Rein). L’insuffisance vélo palatine, à l’origine de l’incompétence à l’alimentation peut se trouver au premier plan, nécessitant des mesures de nutrition artificielle (gavage par sonde, voire gastrostomie). 2.3. La première enfance La petite enfance des patients atteints de SDG est marquée par de multiples hospitalisations, peut être abusives en raison de l’angoisse de la famille : dans son étude, Hopkin rapporte que 10 de ses 12 petits malades ont été hospitalisés en moyenne 26 fois avant l’âge de 1 an pour : - Troubles de l’alimentation, source de dénutrition accroissant le désarroi de la famille, - Des problèmes infectieux, liés à une malformation ORL, ou à un déficit immunitaire : otites (séro-muqueuses), bronchites, mycoses. - L’état cardio vasculaire : épisodes de dyspnée, de cyanose, insuffisance cardiaque, chez des opérés ou non. Par ailleurs, ces premières années seront dominées par - Les troubles du tonus et du développement moteur : les enfants ne rampent pas, feront leurs premiers pas tardivement - Les troubles de l’élocution et du langage, aggravés par une surdité éventuelle, qui après bilan audiométrique, peut être liée à la répétition des otites séro-muqueuses, et être améliorée par les aérateurs tympaniques ; d’origine neurologique, le pronostic en est naturellement différent. Les fentes palatines doivent recevoir un traitement chirurgical qui va en assurer la fermeture, ou pour allonger un voile trop court par pharyngoplastie : l’opération donne des résultats satisfaisants, contribuant à améliorer l’alimentation, l’élocution, et la confiance en soi ; 64 - Les infections récidivantes, sous-tendues par l’éventuelle immuno-incompétence, confirmée non seulement par le nombre de Lymphocytes T (CD4+), avec un taux de Lymphocytes B inchangé, mais aussi par les tests de prolifération des lymphocytes après stimulation par phytohémagglutinine ; ces patients peuvent faire une réaction du greffon contre l’hôte après transfusion, nécessitant la transfusion de sang irradié, sans lymphocytes. La transplantation de moelle osseuse HLA-identique ou de tissu thymique est dans ce cas créditée d’une amélioration rapide et importante (102,103). Un certain nombre de maladies auto immunes ont été décrites, sans qu’il y ait de corrélation établie avec le déficit lymphocytaire (Purpura Thrombopénique Idiopathique, Arthrite Juvénile rhumatismale (92), Diabète Insulinodépendant, Anémie hémolytique, Maladie de Basedow…) Rappelons la menace toujours possible d’une récurrence hypocalcémique, d’où la nécessité d’un suivi biologique régulier, et de savoir l’évoquer devant une crise qui pourrait se montrer d’allure comitiale ou « psychogène ». Les vaccins viraux atténués théoriquement contre-indiqués, ne seront administrés qu’après l’âge de 1 an et après vérification du statut immunitaire de l’enfant, bien qu’une étude ait montré qu’il n’y avait pas plus d’effets indésirables que chez les autres enfants (118). Dans ce contexte, la scolarisation sera un cap crucial, qui verra émerger les difficultés de socialisation et d’apprentissage, chez ces enfants plus réceptifs que communicants, de par leur élocution déficiente, leur capacité faible à conceptualiser, certains se réfugiant dans le retrait, la timidité, quand d’autres développent une paradoxale logorrhée compensatrice (145). Passé le stade des calculs simples, les mathématiques plus élaborées et abstraites seront un obstacle à leur scolarité, et il faudra favoriser un enseignement basé sur d’autres méthodes d’enseignements (jeux, informatique, musique, gestuelle…). 65 La petite taille des enfants est notée inférieure au 3ème percentile dans 39 % des cas par SHPRINTZEN (145), 36 % dans l’étude européenne ; bien que l’origine multifactorielle en soit soulignée (difficultés alimentaires nécessitant une prise en charge diététique, (mesures posturales, anti-kinétiques)(l’étude ne relève pas de différence liée à l’existence d’une cardiopathie), il a été constaté quelques cas corrélés à une déficience en hormone de croissance, nettement améliorés par l’administration de G.H. (98). 2.4. Le grand enfant et l’adolescent D’une façon globale, il est admis qu’un rattrapage se produit soit spontanément, soit sous l’effet de la prise en charge tant sur le plan médicochirurgical, (correction des anomalies somatiques et sensorielles), psychosocial (aide à l’enfant et à sa famille), éducatif (par aménagement de la scolarité, en privilégiant des pistes moins contraignantes), orthophoniques, faisant de ces enfants des individus bien intégrés socialement et agréables à vivre. C’est à l’adolescence que les troubles du comportement et de l’affectivité vont être à distinguer de la «crise dite d’adolescence » : - des troubles de l’attention (dont le syndrome d’hyperactivité avec déficit de l’attention) - une timidité excessive, - l’angoisse de séparation, - des troubles obsessionnels compulsifs Ces symptômes, pour banals qu’ils soient, pourraient être les préludes de l’évolution vers des maladies de type schizophrénique ou bipolaire ; ils sont comparables en tous points à ceux observés chez les patients non délétés (Bassett), se voient aux mêmes âges (15-30 ans) et sont repérables sur les modifications de l’humeur ou du comportement : tels que la désinhibition, la familiarité, l’impulsivité, ou au contraire, le confinement, le syndrome anxio-dépressif. Ces modes classiques d’entrée dans la schizophrénie vont conduire à la maladie ellemême avec retrait émotionnel et social, hallucination, pensées bizarres et perte de la réalité. Leur repérage précoce est d’une importance capitale. 66 Prise en charge globale La prise en charge est multidisciplinaire (641) de par la multiplicité des fonctions et des organes concernés, convoquant des compétences si variées qu’une coordination s’impose pour organiser des interventions : Chirurgicales : - cardiovasculaires - viscérales, digestives, uro-génitales - ORL (fentes, pharyngoplasties) - Orthopédiques etc… Médicales : - Surveillance du développement psycho moteur (2,74). - Evaluation de la croissance, de l’audition, de la vue, - Vaccinations - Surveillance biologique (calcium, immunité) - Survenue d’infections préoccupantes, émergence de maladies auto-immunes Psychologiques : tests et correction par l’ergothérapie, la kinésithérapie, l’orthophonie. Sociales : apprentissage de la socialisation, de l’intégration, aides matérielles et psychosociales à la famille. Cette prise en charge nous semble naturellement dévolue au médecin de famille, dont le rôle est subordonné à l’acquisition de compétences dans le domaine des maladies génétiques. Son action est prépondérante : (45). - En prénatal, lors du suivi des grossesses ; - Lors des examens systématiques des enfants qu’il connaît bien et dont il peut mesurer l’évolution aussi bien somatique que psycho comportementale, s’alarmer de signes dits « mineurs », infections récurrentes, troubles du langage, croissance freinée… lui seul peut voir « derrière la maladie, l’enfant » ; - Lors du suivi d’un enfant atteint, avec la tâche de coordonner les différentes consultations spécialisées, d’informer et de soutenir la famille ; - Pour le Conseil Génétique qu’il faudra donner à ces enfants devenus adultes. 67 CONCLUSION « C’est en étant le plus particulier qu’on devient le plus universel » A. GIDE De nos jours, la «séquence » décrite par DiGeorge en 1969 peut paraître bien limitée en regard de l’élargissement du concept et l’étude des maladies rares, si elle s’attache à l’observation de syndromes peu communs, débouche sur des considérations plus universelles : - Au plan théorique, le syndrome de micro délétion s’inscrit dans un champ plus vaste de restructuration du génome ne se suffisant, plus de la recherche obstinée d’un gène responsable : des processus méconnus sont mis en jeu, des effets de position des gènes, des modifications de la chromatine, l’activité propre des feuillets primitifs… Cette dynamique, si elle est nécessaire à l’évolution des espèces est aussi pourvoyeuse de pathologies diverses, délétions, duplications, mais aussi de nombreux cancers. - Au plan clinique, l’étendue des remaniements permet de distinguer : Un phénotype « pharyngien », associé au défaut de développement de l’appareil branchial (cardiopathie cono-troncale, anomalies du thymus et des pararthyroides, dysmorphie faciale), ces anomalies, de mieux en mieux maîtrisées, permettent à l’enfant une existence jugée « compatible avec une insertion correcte » -Et un phénotype psycho comportemental, marqué par une évolution possible vers la pathologie schizophrénique qui pourrait ainsi voir confortés les partisans de son origine génétique ; cette incertitude est d’évidence de nature à rendre le Conseil génétique plus difficile. 68 - Au plan thérapeutique, si la thérapie génique annoncée par des progrès de plus en plus probants chez l’animal sera de plus en plus évoquée, de nombreux succès sont déjà possibles grâce aux succès de la greffe, de thymus luimême (102,103), de moelle osseuse (128), de cellules-souche (53), et même de facteurs tels VEGF, capables de « réparer » des malformations cardiaques. - En matière de prise en charge globale, le rôle du médecin généraliste est appelé à s’accroître pour faire face à l’émergence de la médecine génétique et à assurer un suivi multidisciplinaire dont il doit relever le challenge. 69 BIBLIOGRAPHIE (1) ABADIE E., BONNET D., LYONNET S., COULY E. 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Early signals in cardiac development Circ. Res. 2002 ; 91: 457 81 GLOSSAIRE A.D.U.: Initiale d’un patient porteur d’une translocation équilibrée t(22 ; 2)(q14 ; q11.1)°. Allèle : Versions alternatives d’un même gène différentes par leurs séquences nucléotidique, situés sur le même locus. Aneuploïdie : Nombre anormal de chromosomes, en plus ou en moins (exemple : monosomie), dans un jeu diploïde normal (2n). Aneusomie : Anomalie de structure d’un chromosome, avec perte ou gain de matériel génétique : l’aneusomie par recombinaison désigne la présence d’une duplication ou d’une délétion résultant d’un crossing-over. Angelman (syndrome d’) : Syndrome de microdélétion 15q11 associant retard psychomoteur, hypotonie, épilepsie et dysmorphie faciale (facies « hilare »). Apoptose : Mort cellulaire programmée. Atténuation : Régulation de l’expression d’un gène. Autosome : Tout chromosome non sexuel. BAC: Chromosome bactérien artificiel. Banque (Library) : Collection de clones cellulaires où chaque cellule renferme un exemplaire différent d’ADN recombiné à un vecteur. Camptodactylie : (campto = recourbé) malformation consistant en une flexion permanente et irréductible d’un ou plusieurs doigts. Carte du génome : (map) : Localisation des gènes (loci) sur un chromosome CATCH22 : Cardiac defect, Abnormal facies, Thymic hypoplasia, Cleft palate (fente palatine), Hypocalcemia, chromosome 22q11 deletion Centromère : Constriction des chromosomes séparant le bras court(p) du bras long(q). Champ pulsé : Séparation électrophorétique de grands fragments d’ADN 82 Association CHARGE : Coloboma, Heart defect, choanal Atresia, Retarded growth (retard de croissance), Genital hypoplasia, Ear anomalies (anomalies des oreilles). C.C.N. : Cellules de la Crête Neurale. Chimère : Individu ou tissu constitué de deux populations cellulaires de génotypes différents, provenant de deux zygotes différents. Chromatine : Structure constitutive des chromosomes, associant ADN, protéines basiques (histones et non-histone) et de petites quantités d’ARN. Chromosome painting (peinture chromosomique) : marquage spécifique d’un chromosome entier ou remanié par la méthode FISH. Ciblage génétique (gène targeting) ; Transfert de gènes par recombinaison homologue ; procédé utilisé pour la création de modèles animaux et la thérapie génique. Clonage moléculaire : recombinaison in vitro d’un gène. Consensus (séquence) : Courte séquence d’ADN retrouvée dans différents gènes et différentes espèces. Cosmide : Vecteur plasmidique permettant le clonage de grands fragments d’ADN (jusqu’à 45kb). Crossing-over : Echange réciproque d’information génétique entre deux chromosomes homologues survenant au niveau des chiasmas pendant la méiose et responsable d’une recombinaison génétique entre deux loci voisins ; un crossing-over inégal aboutit à une modification de structure des segments d’ADN ou des chromosomes avec duplication dans l’un des chromosomes, et délétion sur l’autre ; Délétion : Perte d’un segment chromosomique d’ADN. DGCR : DiGeorge délétée. DSG : DiGeorge Syndrome (SDG). Critical Region ; Région Communément Empreinte parentale : Non-équivalence de certains gènes selon qu’ils sont situés sur le chromosome d’origine paternelle ou sur le chromosome d’origine maternelle. 83 Expressivité : Degré d’intensité des manifestations morbides en rapport avec un trait héréditaire. FISH : Fluorescent In situ Hybridization. Hemizygotie : Situation génotypique de tous les gènes portés par le chromosome X dans le sexe masculine, ou d’un allèle autosomique si le locus homologue est délété sur l’autre chromosome de la même paire. Hétérozygotie : Situation génotypique où deux locus homologues d’une même paire chromsomique portent chacun un allèle différent (pour le chromosome X seules les femmes peuvent être hétérozygotes). Histone : Protéines chromosomiques basiques présentes dans les chromosomes des eucaryotes. Homebox : Motif très conservé de 180 nucléotides codant pour un domaine protéique interagissant avec l’ADN, l’homeodomaine. Découvert d’abord dans les gènes homéotiques (transformant une partie du corps en une autre), ils sont aussi retrouvés dans de nombreux gènes du développement et dans certains facteurs de transcription. Homozygotie : Présence du même allèle sur les 2 chromosomes d’une même paire de chromosomes ; par extension se dit aussi du génotype des individus ayant hérité une double dose d’un allèle pathologique. Incidence : Fréquence des nouveaux cas d’une maladie dans une population (la prévalence est la fréquence de la maladie dans une population). M.I.M. : (Mendelian Inheritance of Man) : Catalogue des maladies à transmission mendélienne monogénique, mis à jour par l’Université John-Hopkins, disponible en ligne (OMIM). Mutation : N’importe quel changement dans la séquence de l’ADN (Mutation ponctuelle : ne concerne qu’une seule base). Pénétrance : Pourcentage des sujets porteurs d’un gène dominant et exprimant la maladie. Phénocopie : Etat d’un sujet dont le phénotype évoque celui d’une affection d’origine génétique, sans que celle-ci puisse être mise en évidence et suggérant l’intervention d’autres facteurs. 84 Pseudogène : Séquence non exprimée d’ADN présentant une grande homologie avec un gène actif, dont il dérive par mutation/duplication ou par rétrotranscription ; sa nonexpression résulte de modifications structurales. S.R.O. : Shortest region of overlap : région minimale critique. Stochastique : Aléatoire, dont le déterminisme n’est pas absolu, et pouvant être étudié par la statistique ; Synthésie : Localisation sur un même chromosome soit de plusieurs locus différents d’une même espèce, soit d’un même locus dans différentes espèces. Tanscrit : ARN produit par la transcription d’un gène, sans préjuger de son degré de maturation. Ubiquitine : Protéine impliquée dans les mécanismes de catabolisme protéique. YAC : (Yeast Artificial Chromosome), chromosome artificiel de levure. 85 ANNEXE 1 Fréquence des signes cliniques (enquête vcfs. Org). Immaturité sociale Voix nasonnée Problèmes alimentaires Petite stature Otites moyennes à répétition Régurgitations nasales Trouble sévère du langage 75 % 74 % 74 % 66 % 64 % 63 % 62 % Anomalies cardiaques 71 % Du septum interventriculaire 67 % Sténose, atrésie pulm. 36 % Tétralogie de Fallot 36 % Arc aortique droit 25 % Ductus arteriosus 20 % Anomalies des valves aortiques 17 % I.A.A. ou double arc aortique 13 % Tronc Artériel Commun 4% Hélix replié 59 % Impulsivité 59 % Oreilles protubérantes 50 % Caries dentaires sévères 50 % Constipation 50 % Bouffissure sous-orbitaire 46 % Infections respiratoires basses 46 % Surdité de conduction 43 % Douleurs des membres inférieurs 43 % Facies asymétrique aux cris 40 % Reflux gastro-oesophagien 40 % Hernie ombilicale 38 % Rétrognatie 35 % Déficience lymphocytaire T 31 % Hypertélorisme 31 % ADHD (hyperactivité et tr. De l’attention) 30 % Scoliose 30 % Bébé irritable 29 % Crises convulsives 28 % Microcéphalie 26 % Phénomène de Raynaud Asthme Hypocalcémie Asymétrie faciale fonctionnelle Apnées obstructives Raucité de la voix 25 % 25 % 25 % 23 % 23 % 22 % 86 Anomalie rénale Thrombocytopénie 2% 21 % Tr. Obsessionnels Compulsifs Asymétrie faciela structurelle A. s/Clavière aberrante Désaturation en O2(inexpliqué) Cryptorchidie Hernie inguinale Oreilles asymétriques 20 % 19 % 19 % 18 % 18 % 17 % 15 % Fente palatine ouverte Fente sous muqueuse Fossette au bout du nez Absence congénitale de dents Retard mental Starbisme Hypospadias Anomalies anales Reflux vésico-urétral 18 % 44 % 15 % 15 % 15 % 14 % 14 % 13 % 13 % 87 ANNEXE 2 MALADIE : Microdélétion 22q11 : fréquence des signes (selon Orphanet) 88 MALADIE : Micro délétion 22q11 : fréquence des signes (selon Orphanet) 89 SITES INTERNET D’INFORMATIONS SUR LA MALADIE 90 91 ADRESSES UTILES EN FRANCE ANNEXE 3 ASSOCIATIONS DE PARENTS DE MALADES France Eragny Valentin APAC – Association de Porteurs d’Anomalies Chromosomiques Mme Isabelle MARCHETTI-WATERNAUX Les Loges-en Josas ANCC : Association Nationale des Cardiaques Congénitaux Mme Marie-Paule MASSERON Paris Fédération Française de Cardiologie M. Pr Daniel THOMAS UNAPEI : Union Nationale des Associations de Parents et Amis de Personnes Handicapées Mentales M. Régis DEVOLDERE Strasbourg Génération 22 – Association des personnes atteintes d’une micro délétion 22q11 et leur famille Mme Dominique PFEIFFER Verdun IRIS : Immuno-deficience héréditaire : Recherche, Information, Soutien M. Francis REMBERT 92