Neige, routes, voitures et cours d`eau : Le devenir d`un

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Neige, routes, voitures et cours d`eau : Le devenir d`un
Neige, routes, voitures et cours d’eau : Le devenir
d’un flocon de neige tombé en milieu urbain
Volume 2, numéro 8
Janvier-Février 2008
[email protected]
L’équipe du RAPPEL vous offre ses meilleurs souhaits pour l’année 2008 ! Que cette année internationale
de la planète Terre soit riche en actions visant à protéger notre précieuse ressource Eau. Offrons-lui santé et
pérennité pour les générations futures. Prenons bien conscience des répercussions de chacun de nos gestes
sur notre environnement. L’eau est la vie et elle nous vivifie !
À l'échelle cosmique, l'eau est plus rare que l'or. [Hubert Reeves]
Pas si pure cette neige...
La formation des gouttes d’eau et des cristaux de glace nécessite la présence d’impuretés
telles que des poussières industrielles ou volcaniques, des gaz de combustion ou encore
des sels métalliques. En tombant, un cristal de glace s’associe avec d’autres cristaux pour
former un flocon de neige. L’accumulation de neige résultante contiendra donc une légère
quantité de divers contaminants, naturels ou d’origine humaine, qu’elle aura acquise lors
de son passage dans l’atmosphère.
impureté
La neige urbaine
C’est au niveau du sol et dans le but d’avoir une circulation routière sécuritaire,
qu’une myriade de polluants vient souiller la neige. On y compte des abrasifs, des
sels de déglaçage, des huiles, des graisses et des métaux qui proviennent de
l’usure des véhicules ainsi que tous les débris de sol ou de route qu’une charrue
arrache sans ménagement avec sa puissante pelle.
Les eaux de fonte
Toutes ces particules d’abrasifs et de sols sont des sources de matières en suspension qui rendront les eaux de
fonte impures et brunâtres. Ainsi, lors de la fonte de la neige contaminée en milieu urbain, la libération de ces
éléments peut engendrer des impacts sur les écosystèmes aquatiques à proximité. Par exemple, les sables et
autres matières en suspension peuvent recouvrir les habitats des organismes benthiques en plus de dégrader les
frayères des poissons. Les métaux et les huiles, pour leur part, offrent un risque potentiel de toxicité chez les
animaux qui vivent dans les cours d’eau. Le déversement des neiges usées directement dans les cours d’eau
s’avère donc être une pratique inacceptable et interdite au Québec depuis 2002.
Élimination des neiges usées
Les municipalités québécoises et les entrepreneurs privés ont trois options pour la gestion et l’élimination des neiges usées :
1 Repousser la neige sans l’enlever;
Cette méthode contribue aux impacts que peuvent causer les sels de voirie sur les écosystèmes en bordure des routes.
2 Faire le dépôt dans des décharges de surface avec traitement des eaux de fonte, puis les rejeter dans les cours d’eau;
Le choix du site de dépôt nécessite une autorisation du MDDEP. De plus, un système
de décantation doit être mis en place pour l’enlèvement des débris, des matières en
suspension, des huiles et des graisses. Un suivi des eaux de fonte est aussi requis.
Le lieu d’élimination doit être situé à plus de 30 mètres de la rive d’un cours d’eau.
3 Rejeter, dans les égouts, de la neige usée ou des eaux de fonte, puis les traiter à l’usine d’épuration.
Regroupement des associations pour la protection de l'environnement des lacs
et des cours d'eau de l'Estrie et du haut bassin de la rivière Saint-François
ÉVÉNEMENTS À VENIR
Colloque régional de RÉSEAU
environnement Capitale-Nationale
/Chaudière-Appalaches
La mise en valeur des matières compostables :
présentation des solutions possibles.
Le jeudi 21 février 2008
à l’Hôtel Plaza de Québec
Journée
Conservation des Ressources
Le 12 février 2008 au
Centre de recherche d'Agriculture et
Agroalimentaire Canada
200, rue Collège (route 108)
Pavillon Sévigny, Lennoxville
Sujets qui s’inscriront au programme:
insectes prédateurs et ravageurs
érosion
bandes riveraines
travail du sol, et plus.
Huguette Martel
Tél. : 819 820-3035, poste 243
Université de Sherbrooke
Les midis MAD sont des conférences sur des
sujets d’importance en environnement. Les
soirées du 7e art environnemental sont des
projections
de
films
à
portée
environnementale. Ces activités sont gratuites
et ouvertes à tous. Visitez le site web de la
nouvelle revue électronique L’averti, du centre
de formation en environnement de l’UdeS sous
la section événements.
http://www.usherbrooke.ca/environnement
/publications/
Cyanobactéries, des outils pour agir
Événement organisé par les conseils de bassins
versants de la région (CBVBM, COBARIC,
COGEBY, COGESAF, COPERNIC), le Conseil
régional de l’Environnement et le RAPPEL.
Le 2 mai 2008 à l’Hôtel Delta de Sherbrooke
Pour plus d’information et inscription :
http://www.environnementestrie.ca/
Consultations publiques
sur le projet de règlement sur la
protection des eaux contre les rejets
des embarcations de plaisance.
Vous avez jusqu’au 17 février pour faire
parvenir vos commentaires au MDDEP.
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/Projetreglement/embarcations/index.htm
APPEL À TOUS !
Le RAPPEL est à la recherche d’un garage
d’environ 6’ x 10’ dans la région de
Sherbrooke pour remiser la remorque de
sa nouvelle exposition itinérante «Où est
cachée la mouchetée?».
Téléphonez-nous ou contactez Antoine
Gagné, chargé de projet à :
[email protected] .
SELS DE DÉGLAÇAGE SUR NOS ROUTES ... SERIONS-NOUS EN TERRAIN GLISSANT ?
Pour un automobiliste, l’hiver est trop souvent
synonyme d’accumulation de neige sur le véhicule, d’un
habitacle glacial et d’une chaussée glissante. Afin de
palier aux risques que représentent l’utilisation d’un
véhicule sur une route gelée, l’utilisation de sels de
déglaçage, communément appelés « sels de voirie »,
s’impose. Annuellement, 5 millions de tonnes de sels de
voirie sont utilisés afin de rendre les routes canadiennes
accessibles et sécuritaires. Mais quels impacts peuvent
avoir ces sels sur nos lacs et rivières?
L’utilisation des sels de voirie
http://www.ec.gc.ca
Les sels de voirie sont principalement utilisés sous
forme solide pour l’épandage direct ou encore comme
agents anti-cohésifs ajoutés à des abrasifs tels que le
sable, permettant de limiter la formation de blocs gelés
pouvant endommager la machinerie. Ce type de
pratique est répandu au Canada depuis les années 40.
Des proportions aussi faibles que 2 à 5 % de sels
ajoutés au sable suffisent à prévenir la formation de
blocs. Des solutions liquides sont également utilisées
durant l’été comme abat-poussière sur les routes
secondaires ou lors de travaux de réfection.
Qu’est-ce que les sels de voirie?
Les sels de voirie sont généralement composés
de chlorure de sodium ou de chlorure de calcium
bien que d’autres composés soient également
utilisés. Ces sels sont très solubles dans l’eau et
utilisent l’eau contenue dans la glace et dans la
neige pour se dissoudre, former une saumure et
favoriser la fonte de la glace. Les chlorures de
calcium sont plus efficaces à basse température
et seront préférés au chlorure de sodium lors du
temps très froid.
Ce qui en résulte - Impacts environnementaux
L’utilisation des sels de voirie peut avoir certains effets
néfastes sur la biodiversité. Ils peuvent agir sur la
diversité de la végétation et favoriser la prolifération
d’espèces résistantes et envahissantes tant sur le
bord des routes que dans un plan d’eau. Ils peuvent
également agir sur la faune et les algues aquatiques
par leur action sur le pH de l’eau.
L’accumulation des sels peut modifier la perméabilité, la structure et la stabilité du sol provoquant un
ruissellement accru et des décrochements de parois. Dans les cas extrêmes, les sels dissous peuvent
perturber le mélange vertical des eaux au printemps et à l’automne puisque les eaux chargées de sels auront
tendance à couler vers le fond du lac pour y demeurer. Les milieux particulièrement vulnérables aux sels de
voirie sont ceux qui comportent généralement un faible taux de dilution, les terres humides, les marais, les
lacs et les étangs en milieu urbanisé ainsi que les cours d’eau dont le renouvellement de l’eau s’effectue sur
une longue période de temps.
Pas d’interdiction, mais une gestion responsable
Au sens de l’article 64 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE, 1999), les sels de
voirie pourraient être considérés comme ‘’toxiques’’ bien qu’ils ne figurent pas sur la liste des substances
toxiques de l’ANNEXE I de la LCPE. Les sels de voirie ont toutefois été inscrits à la liste des substances
d’intérêt prioritaire pour évaluation, mais le problème réside dans l’importance d’utiliser ces substances pour
la sécurité du public versus l’impact qu’ils représentent pour l’environnement. La solution trouve sa source
dans une gestion adéquate des sels de voirie et de leur utilisation. Les lieux d’entreposage des sels de voirie
sont particulièrement ciblés pour la réduction des écoulements chargés en sels. L’Association québécoise du
transport et des routes (AQTR) offre une formation théorique destinée aux opérateurs de véhicules
d’entretien hivernal. Cette formation de deux jours vise à outiller les participants afin de bien comprendre les
principes de déneigement et d’épandage, le fonctionnement de la machinerie et permet de connaître les
effets des fondants et abrasifs. Pour de plus amples informations concernant la formation, consultez le site
Internet suivant : http://www.aqtr.qc.ca/cgics/cs.waframe.content?topic=27373&lang=1
Sources :
• Guide d'aménagement des lieux d'élimination de neige et mise en oeuvre du Règlement sur les lieux d'élimination de neige ; http://www.mddep.gouv.qc.ca/matieres/neiges_usees/index.htm
• Environnement Canada et Santé Canada (2001) Loi canadienne sur la protection de l’environnement - 1999 - Liste d’intérêt des substances prioritaires. Rapport d’évaluation - Sels de voirie. 188 p. ;
http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/alt_formats/hecs-sesc/pdf/pubs/contaminants/psl2-lsp2/road_salt_sels_voirie/road_salt_sels_voirie_f.pdf
• Environnement Canada (2004) Loi canadienne sur la protection de l’environnement – 1999 [LCPE(1999)]. Code de pratique pour la gestion environnementale des sels de voirie. 24p.;
http://www.ec.gc.ca/nopp/roadsalt/cop/pdf/1774_FreBook_00.pdf
Pour des suggestions ou plus de renseignements, contactez-nous : 819 564-9426, [email protected] , www.rappel.qc.ca