Le théâtre au XVII e siècle
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Le théâtre au XVII e siècle
Travailler en séquences Proposition de séquence Le théâtre au XVIIe siècle Séquence proposée à partir des textes du groupement 3, Le théâtre classique, du chapitre 1, Les mouvements littéraires aux XVIe et XVIIe siècles, et du groupement 2 A, Le théâtre baroque, du chapitre 3, Le théâtre. Il s’agira de s’appuyer sur les acquis des élèves sur le théâtre (classe de 2nde : tragédie et comédie) pour aller plus loin dans l’étude de deux grands mouvements littéraires et artistiques du XVIIe, caractéristiques de deux conceptions du monde antithétiques. Leur association permet de prendre conscience des effets de rupture qui caractérisent l’évolution des goûts et des mentalités, dans une perspective historique. Conformément aux programmes, on abordera la mixité des genres (dépassement de l’opposition tragédie-comédie), et on accordera une place majeure à la mise en voix et en espace. Objets d’étude • Le théâtre : texte et représentation • Les mouvements littéraires et culturels Perspective dominante • Étude des genres et des registres Perspectives complémentaires complémentaires • Histoire littéraire et culturelle • Étude de l’intertextualité et de la singularité des textes Objectifs • Réactiver les savoirs sur la tragédie ou la comédie classiques, étudiés en classe de seconde • Associer des registres aux genres, et dépasser ceux du tragique ou du comique (en classe de seconde) • Approche de la réception : comment genres et registres postulent un certain destinataire Lectures cursives Les programmes recommandent d’associer à l’étude du théâtre une œuvre intégrale. On propose ici une œuvre baroque (pour la mixité des genres) en recherchant si possible à associer la lecture cursive à la projection d’une mise en scène filmée (ou mieux une sortie théâtre). Le tout peut faire l’objet d’une évaluation (sujet de dissertation sur lecture - mise en scène ; extrait représentatif de la séquence). Déroulement de la séQ uence Séance 1 Un auteur, deux influences Étude comparée d’un extrait de Cinna, 1641 ! page 54 du manuel et L’Illusion comique 1635 ! page 178 du manuel, de Corneille ◗ Objectif : Réviser les règles propres à la tragédie classique (voir fiche d’histoire littéraire, « Tragédie et comédie au XVIIe s. » ! page 65 du manuel ; articuler esthétiques classique et baroque ; montrer qu’un même auteur peut avoir été influencé par deux mouvements TRAVAILLER EN SÉQUENCE 1 ◗ Prolongements : Le personnage de Matamore peut être l’occasion d’un portrait qui peut caractériser le Baroque (du moins par le raccourci de la caricature). On peut s’appuyer sur les illustrations p. 179 du manuel pour faire correspondre visuel et textuel : exagération, auto-satisfaction, costume tape-à-l’œil : enflures, hyperboles, métaphores hyperboliques et autres procédés d’amplification) Pour fixer les savoirs, on aura avantage à demander aux élèves de mettre en voix un extrait du discours de Matamore, en travaillant à la fois le ton et les signes du langage non verbal, chargés de renchérir sur l’expression. Séance 2 Un genre, deux approches Étude comparée d'un extrait d’une comédie classique et d’une comédie baroque (dont le genre ne recouvre pas celui de l’acception française) : Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670 ! page 58 du manuel et Calderón, La vie est un songe, 1635, ! page 180 du manuel ◗ Objectif : Différencier la comédie baroque de la comédie classique ; associer d’autres registres au comique baroque (lyrique et pathétique) ; découvrir la mixité des genres dans la comédie-ballet, dont l’esprit relève aussi de l’esthétique baroque ; penser l’espace de la scène en transposant le texte en mise en scène, avec costumes et musique ; contextualiser le goût pour les ballets et parades avec la politique de toute puissance de Louis XIV ; élargir le baroque à sa dimension européenne. Séance 3 Monsieur Jourdain, ou le règne de l’apparence Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670 ! page 58 du manuel ◗ Objectifs : Percevoir l’importance du costume dans la scène du tailleur qui habille M. Jourdain en musique ; entrevoir les possibilités diverses de mise en scène, avec comique de gestes et variations dans le choix de la musique (commencer par Lully), pointer l’importance de l’apparence dans le Baroque (en quoi la comédie-ballet relève du théâtre et du ballet [spectacle complet]). ◗ Contextualisation : Fiche de contexte historique « La monarchie absolue » (p. 64 du manuel) et fiche d’histoire littéraire « Le Classicisme » (p. 84 du manuel) où apparaît le lien entre les spectacles royaux et le goût pour les parades et représentations, ainsi que le lien entre goût de l’illusion baroque et son utilisation au théâtre. Séance 4 Le Baroque ou le mouvement au service du tourment Calderón, La vie est un songe, 1635, associé à la lecture du témoignage du comédien qui a joué le personnage ! page 181 du manuel ◗ Objectifs : Dimension européenne du Baroque ; différence de définition générique entre comédie baroque espagnole et comédie française (registres lyrique et pathétique associés) ; le discours du comédien : transposition texte-interprétation (dimension orale et visuelle) ; opposition Instabilité du théâtre baroque - mise en ordre classique du Bourgeois gentilhomme. ◗ Contextualisation : Fiche d’histoire littéraire « Le théâtre baroque » (p. 183 du manuel), « Le baroque européen » (p. 53 du manuel) ◗ Prolongement : Des lectures comparées de photographies d’édifices, de jardins, de sculptures baroques et classiques, peuvent aider à la compréhension ; de même une courte visite thématique dans un musée peut fixer les données littéraires, permettant d’élargir le mouvement aux autres arts. La lecture du dossier passé-présent (p. 98 du manuel sur Cortázar) permet aussi de voir qu’une certaine veine baroque peut encore se donner à lire chez les auteurs contemporains. Séance 5 Synthèse : Le Baroque, du texte à la représentation Shakespeare, Hamlet, 1596, ! page 172 du manuel accompagné du témoignage du metteur en scène Dario Fo ! page 174 du manuel. ◗ Objectifs : Vérifier que l’esprit du Baroque est compris, en relation avec les caractéristiques stylistiques de l’écriture ; réfléchir sur la vocation du texte théâtral, support de mise en scène ; aborder la mise en abyme, chère au Baroque friand d’illusions ; travailler la mise en scène de manière à rechercher la rencontre contradictoire du Baroque et du Classicisme. TRAVAILLER EN SÉQUENCE 2 On aurait intérêt à commencer par la lecture de Dario Fo qui présente la complexité de la pièce en l’intégrant dans l’esprit baroque. On peut alors remarquer ce qu’a de paradoxal l’extrait d’Hamlet. Il s’agit d’une évidente mise en abyme (raccrocher à L’Illusion comique) où Hamlet donne une leçon de comédie aux comédiens ambulants (registre didactique). Le paradoxe tient à la teneur de cette leçon, qui prône la mesure et le refus de tout excès, la fonction du théâtre étant « dès l’origine […], de présenter pour ainsi dire un miroir à la nature […] ». ◗ Prolongements : Il serait intéressant d’exploiter cette contradiction en jouant un extrait de cette leçon de façon paradoxale. Puisque Hamlet est torturé par ses angoisses et ses doutes, on peut imaginer ce texte mesuré dit par un acteur qui surjoue et dont le jeu nonverbal entre en contradiction avec le verbal. Ainsi se verraient mêlés enjeux baroques et classiques, dans un jeu qui doit tenir compte des différents codes (oral, textuel, visuel) qui travaillent le jeu théâtral. Séance 6 Évaluation écrite ◗ Sujet de dissertation sur Hamlet ! page 175 du manuel L’intention du théâtre est-elle de présenter un miroir à la nature, ainsi que le suggère Hamlet ? ◗ Sujet d’invention Imaginez le discours des comédiens après le départ d’Hamlet ; ceux-ci préfèrent la façon toute baroque d’interpréter la scène. Ils devront défendre le bien-fondé de leur vision du jeu théâtral (et de la mise en scène) en critiquant les arguments d’Hamlet. TRAVAILLER EN SÉQUENCE 3