PIGNON Edouard
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PIGNON Edouard
PIGNON Edouard 1905-1993 Peintre français, né à Bully. Son père appartenait à une famille de mineurs. Après des études primaires, il s’engage à la mine, puis devient manoeuvre dans le bâtiment. Son service militaire terminé, il monte à Paris pour devenir peintre, mais il doit pour subsister pratiquer de nombreux métiers, chez Citroën, Renault, Farman, tout en suivant des cours du soir. En 1941, il s’associe aux “Jeunes peintres de tradition française” qui exposent à la Galerie Braun, manifestation à la fois esthétique et politique. Dès lors Pignon vit tout entier pour son art. En 1966, le Musée National d’Art moderne de Paris consacre au peintre une rétrospective de son oeuvre. De la première période, antérieure à la Deuxième Guerre mondiale, ne subsistent que de rares témoignages, tels “L’Ouvrier mort” de 1936 ou “L’Hommage aux mineurs des Asturies” de la même année, illustration d’une peinture à contenu social et qui se situe dans la lignée des grands expressionnistes flamands. Puis le dessin devient de plus en plus linéaire, sinueux, stylisé, tout en restant expressif. C’est déjà un art personnel et une transposition de la réalité qui situent Pignon sur le même plan que ses amis de l’exposition à la Galerie Braun : Manessier, Estève, Gischia, Bazaine et tous ceux qui, au lendemain de la guerre, vont constituer une nouvelle école française qu’accueillera la Galerie de France. Chez Pignon, les sujets semblent imposer un style. C’est ainsi que des lourdes formes noires dessinées par les filets qui sont en train de remmailler ses Catalanes (1946), il tirera les voiles, aux formes légères et géométriques, des compositions quasi abstraites que lui inspire le port d’Ostende (1948-1950) 2) La couleur redevient fluide et limpide. Mais simultanément, Pignon brosse une série de portraits de mineurs. Ainsi un dualisme profond, un conflit psychologique intérieur semblent l’amener à procéder par alternance, dans une sorte de balancement qui assure son équilibre. Et toujours, périodiquement, Pignon revient à de grandes figures humaines qu’il peint dans un style rénové. L’année 1955 est pour lui celle de la découverte de la Provence. Ses paysages s’aérent, ouvrant de larges zones tranquilles. L’olivier plus que le paysan en est le centre et il deviendra le thème d’une nouvelle suite. Après le calme des paysages, Pignon redécouvre les combats de coqs de sa jeunesse, qui lui fournissent l’occasion de déployer un lyrisme chromatique exacerbé (1958-1961); celui-ci trouvera un nouveau champ d’application dans la série des Batteurs de blé (1961-1962), où le tourbillon de la paille qui vole, l’arabesque des oliviers se fondent avec l’effort ordonné des hommes dans leur combat contre les éléments extérieurs. Puis viendront “Les Batailles” (1963-1964), dont il tirera “Les Seigneurs de la guerre”. Il y aura enfin les grands Nus rouges (1972-1976), nés d’abord de la contemplation des corps sur la plage, puis d’études plus poussées en atelier : formes d’une pureté tourmentée qui éloigne Pignon de Matisse au moment même où il semble s’en rapprocher. Pignon a exécuté plusieurs décors de théâtre, ainsi que des céramiques monumentales pour le Centre culturel d’Argenteuil. Il est enfin l’auteur de plusieurs livres dans lesquels il développe ses conceptions esthétiques, sociales et politiques. Les artistes dont le nom est souligné en gras, figurent dans le catalogue de l’artothèque.