Projet BOUGE Donner les moyens aux élèves de « lutter » contre
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Projet BOUGE Donner les moyens aux élèves de « lutter » contre
Titre Projet BOUGE Donner les moyens aux élèves de « lutter » contre leur obésité ou surpoids à travers l'activité physique et l'alimentation. Contexte Collège ECLAIR situé dans une zone urbaine défavorisée. Classe de 5° à profil ( élèves en difficulté ). 20 élèves filles et garçons peu ou pas motivés par l'activité physique, voire l'école. La plupart des garçons sont en surpoids ou obèses, quelques filles sont en surpoids. Je suis le prof d'EPS et le PP de la classe. Compétences visées Changer les habitudes alimentaires et sédentaires des élèves pour augmenter leur « capital santé » : ● augmenter le temps de travail effectif ● améliorer les relations prof-élèves ● ● déclencher une source de motivation intrinsèque chez les élèves pour l'activité physique donner les moyens de lutter contre l'obésité et/ou la sédentarité. Cf : item 86 et 96 socle commun Démarche Afin d'atteindre l'objectif de recherche, le travail effectué sur ce groupe « difficile » sera composé de 3 étapes. ● ● ● proposer des formes de pratiques différentes selon les profils. Le but est de permettre à tous de passer d'une représentation initiale de soi dans l'activité physique comme traumatisante ou humiliante, à une représentation de soi dans l'activité physique comme source de plaisir ou de bien-être. sensibiliser et informer les élèves sur leur habitudes alimentaires. Le but de cette phase vise à une prise de conscience sur l'impact que peut avoir une mauvaise hygiène alimentaire, comment la repérer et quels sont les remédiations qu'il est possible d'apporter. évaluer les effets de la mise en place de nouvelles habitudes tant sur le plan de l'activité physique qu'alimentaire. Le but est d'accompagner les élèves dans leur changement d'habitudes, de les guider, les aider, et de leur faire constater rapidement les résultats. 1) Se réconcilier avec son corps et l'activité physique Cibler les besoins de chacun dans la mesure du possible. En majorité, les garçons sont atteints de sur-poids, d'obésité et sont assez sédentaires, tandis que les filles souffrent d'une image d'elles-mêmes qui les conduit à l'évitement voire au refus de pratiquer une activité physique. Les garçons suivent un cycle de plongée. Cette activité offre plusieurs avantages : ● ● ● Sa nouveauté la rend attractive. La part de danger perçue et la manipulation des blocs amènent les élèves à plus d'attention et la valorisation de l'action est réellement ressentie par les élèves. Le milieu aquatique facilite une activité longue car elle est moins traumatisante pour les articulations pour les élèves obèses. 1) Se réconcilier avec son corps et l'activité physique Les filles sont prises en charge par une sophrologue. ● ● ● ● Elle agit sur leur émotion, la perception de leur corps, la prise de conscience de leur corps dans l'espace. Le climat instauré est favorable à une écoute et au passage à l'action car il n'y a pas de garçons. La salle réservée n'a jamais été utilisée auparavant par les élèves et est donc dépourvue de ressentit qu'il soit positif ou négatif. La sophrologue étant une femme, les filles sont davantage perceptives à son discours. 1) Se réconcilier avec son corps et l'activité physique Après 7 séances : ● ● Les garçons qui considéraient la plongée comme une plage horaire supplémentaire dans leur emploi du temps, sont désormais ravis de participer à cette activité. L'assiduité est réelle, rares sont les absences et elles sont systématiquement justifiées. La poursuite de l'activité hors du cadre du projet « Bouge » est largement demandé par les élèves. Les filles participent beaucoup plus au cours d'EPS. Même si l'engagement est encore mesurée, les refus de travail sur toute la séance ont cessé. Le rapport entre elles et moi s'est d'ailleurs amélioré. 2) Sensibiliser les élèves sur l'équilibre alimentaire Une action pluridisciplinaire a été entreprise. En plus de mon intervention, le professeur de SVT a placé son cycle d'apprentissage sur l'alimentation 7 semaines après le début du projet. Cela a permis de bien avancer la 1e phase, essentielle à une meilleure réception des informations qui seront apportées ici. Après quelques séances, l'intervention d'une diététicienne a été programmée. Cette intervention a été construite dans le but de : ● créer beaucoup d'interactions entre les élèves, ● les faire participer à des petits jeux, ● proposer différents supports au cours tels le vidéo projecteur, des aliments en plastique.. La classe a été séparée en 2 groupes pour permettre à chacun de s'exprimer plus facilement. Ayant déjà eu quelques apports théoriques lors des cours de SVT, ils ont pu rapidement « entrer » dans la séance en répondant correctement à plusieurs questions. 2) Sensibiliser les élèves sur l'équilibre alimentaire Lors des dernières séances de cette phase, le travail est recentré sur l'alimentation réelle de l'élève. Il leur est donc demandé de : ● ● ● Décripter les informations sur les emballages des aliments qu'ils ont l'habitude de consommer. Noter l'apport calorique de plusieurs types d'aliments et créer une « banque de données » Calculer approximativement son apport moyen journalier en calories. La notion d'apport calorique et de balance énergétique sont importants pour la 3e phase. 3) Se mettre en projet : changer ses habitudes alimentaires et physiques Au début de cette phase, chaque élève sera pesé et mesuré par l'infirmière scolaire. Son IMC sera ainsi calculé et sera une bonne piste pour discuter avec l'élève de l'objectif atteignable sur la période restante. Chaque élève a également son apport calorique moyen journalier. A l'aide de cardio fréquencemètre, le nombre de calories dépensées pour un temps et une intensité d'activité physique pourra être évaluée. ● ● ● Pratiquer différentes activités physiques, sous différentes formes, à différentes intensités et durées. Noter les dépenses caloriques enregistrées sur les cardio fréquencemètre. Mettre en relation un type d'effort ( APSA, intensité, durée ) avec une dépense énergétique ( nombre de calories ) et un aliment ( apport calorique identique à la dépense ). La manipulation des variables par les élèves est importante car ils sont guidés par une motivation intrinsèque, ils intègrent mieux les connaissances, ils prennent davantage conscience des effets recherchés. 3) Se mettre en projet : changer ses habitudes alimentaires et physiques La mise en projet de l'élève devient plus réalisable car on laisse aux choix à l'élève de la démarche qui lui semble la plus adaptée à ses besoins et ses motivations. Le but étant la recherche de l'équilibre de la balance énergétique en jouant sur : ● Diminuer les apports ● Augmenter les dépenses ● Faire les 2. Cette démarche n'est possible que si l'élève a acquis une certaine autonomie donc des compétences réelles. Modalités d'évaluation de l'action ● Les tests « Bouge » ● L'IMC ● La moyenne en EPS ● L'évolution (ou non) des réponses aux questionnaires donnés en début d'action et en fin d'action. Obstacles rencontrés ● ● ● ● Les élèves sont encore trop jeunes pour s'investir réellement d'eux-mêmes dans cette problématique : on les place face à cette problématique, ce n'est pas d'eux que vient le souhait de résoudre ce problème. Le temps et l'investissement pour mettre en place un projet plus motivant pour les élèves sont trop importants par rapport aux moyens dont on dispose pour le réaliser dans de bonnes conditions. Les difficultés que rencontre l'infirmière à s'impliquer dans ce projet. Le milieu social et familial : incompréhension, pas d'aide et/ou de soutien, changement des habitudes alimentaires profondément ancrées dans les modes de vie. ● L'évolution réelle des changements visés sur une courte période. ● L'évaluation des changements liés aux habitudes alimentaires et sédentaires des élèves. Conclusions / perspectives Par rapport à la motivation des élèves et la prise d'habitudes : Bilan mi-juin avec IMC, questionnaires et tests « Bouge ». Par rapport au temps de travail effectif : Le temps de mis en activité est rapide et la durée des situations et des matchs est plus longues. Seules 2 élèves refusent de travailler, mais ce phénomène quasi systématique en début d'année est moins fréquent désormais. . Conclusions / perspectives Par rapport aux échanges pendant le cours : L'envie de pratiquer dirige plus les élèves et les comportements déviants apparaissent beaucoup moins. Mes interventions sont plus orientées vers le cours et moins vers la discipline. Des élèves reprennent même les perturbateurs pour les recadrer alors qu'avant ils les suivaient. Des échanges entre élèves sur les critères de réalisations et de réussite ont lieu régulièrement. Par rapport à l'activité extra-scolaire : Les élèves ayant participé à la plongée ont un créneau extra-scolaire le mercredi après-midi. 3 élèves souhaitent s'inscrire au club de tennis. Cependant, aucune fille n'a semblé faire la démarche de pratiquer une activité en dehors de l'école. L'impact de cette expérience semble plus attirer leur attention sur leur alimentation