Les Olympes de la Parole 2013 du lycée Louis Thuillier d`Amiens

Transcription

Les Olympes de la Parole 2013 du lycée Louis Thuillier d`Amiens
Les Olympes de la Parole 2013 au lycée Louis Thuillier d’Amiens
Le sujet 2013 :
«Comment expliquez-vous que dans certaines filières et carrières scientifiques et technologiques,
l’équilibre de la mixité ne soit pas complètement réalisé ? Vous proposerez des solutions pour
corriger cette anomalie.»
Un lycée picard lauréat à Paris
Lauréat de la finale académique à laquelle participaient également les
lycées Pierre Méchain et Paul Claudel de Laon, le lycée Louis Thuillier
d’Amiens remportait le 2e prix de la catégorie lycée, lors de la finale
nationale, le 10 avril à Paris. La partie anglophone du projet et la réalisation
d’un jeu destiné à mieux faire connaître l’apport des femmes aux sciences
ont séduit le jury.
« Notre démarche est de faire travailler les élèves sur un projet transversal,
de les faire réfléchir sur la place des femmes dans la société, le tout en lien
avec les programmes, expliquent Catherine de Catheu et Martine Tellier,
respectivement professeures d’histoire-géographie et d’anglais. Quand
nous avons présenté le sujet à notre classe de seconde, certains garçons ont soupiré : encore les
femmes… tandis que la plupart des filles ont adhéré d’emblée. La perspective de remporter un
concours les a tous fortement motivés. Nos élèves sont « sportifs de haut niveau » : ils aiment la
compétition !».
Prendre conscience des inégalités
Vivant dans un contexte de mixité scolaire depuis leur enfance, ces adolescent-e-s n’ont pas
conscience des inégalités entre les sexes. Pour eux, mixité rime avec égalité. Ceci est encore renforcé
par leur statut de sportive et sportif de haut niveau, qui passe avant celui de fille ou garçon.
La première démarche a été d’amener les élèves à repérer les inégalités entre les femmes et les
hommes. Le programme d’éducation civique, juridique et sociale qui porte sur « la loi, le droit et la
justice », dont les droits des femmes, s’y prêtait particulièrement bien. La séquence « Leading the
way » du programme d’anglais a permis aux élèves de découvrir qu’un « leader » pouvait être une
femme et que des femmes, comme les suffragettes au Royaume-Uni, se sont battues pour conquérir
les mêmes droits que les hommes.
Des chiffres parlants
Le constat de la faible présence des filles dans les prépas scientifiques du lycée ou dans les filières
menant aux métiers du bâtiment ou de l’industrie des lycées voisins a été pour beaucoup des élèves
une découverte. De même, il-elle-s ignoraient que, depuis l’Antiquité, de nombreuses femmes
avaient mis leurs talents au service des sciences. Pour les présenter au concours, plusieurs
biographies de femmes scientifiques ont été élaborées en anglais.
Ces faits ont suscité des questionnements : pourquoi si peu de filles dans les filières scientifiques et
techniques ? Pourquoi les femmes de sciences sont-elles si peu connues ? Quel est le niveau de
connaissance du public en matière de droit des femmes ?
Pour répondre à cette question, deux enquêtes ont été réalisées et soumises à 40 adultes et 45
lycéen-ne-s. Traduites en anglais et adaptés, elles ont également été envoyées aux correspondant-e-s
danois-e-s et australien-ne-s des élèves.
Dépouillées avec l’aide du professeur de mathématiques, ces enquêtes montrent, par exemple, que
la plupart des personnes interrogées surestime le nombre de députées en France, sous-estime l’écart
salarial entre les femmes et les hommes ou encore connaisse peu les femmes scientifiques.
Comment faire évoluer ces représentations ? L’idée d’un jeu prend alors forme (voir encadré).
A la rencontre de femmes scientifiques
La démarche s’est poursuivie avec la rencontre de femmes exerçant des métiers scientifiques et
technologiques. « Les représentations des élèves sur les métiers se sont enrichies, témoignent les
enseignantes, ils ont découvert par exemple, qu’une femme pouvait travailler sur un chantier et y
encadrer des hommes ». Les échanges avec trois anciennes élèves du lycée, titulaires du Prix de la
vocation scientifique et technique des filles ont également été riches d’enseignement. « Elles leur ont
expliqué que contrairement à une idée reçue, beaucoup de jeunes filles s’intéressent aux sciences
mais n’ont pas assez confiance en elles pour entreprendre des études dans ce domaine », poursuivent
les deux professeures.
Préparation de la prestation orale
Pour préparer la partie orale de leur prestation, les élèves ont été soutenus par Sylvie Lagneau. Cette
professeure de lettres du lycée est intervenue pendant les heures d’accompagnement personnalisé
pour travailler sur l’expression orale. Certains élèves avaient déjà dû surmonter leur timidité pour
faire passer les questionnaires ou pour interviewer les professionnelles rencontrées. « Ce type de
projet soude les élèves et génère un bon esprit de classe, constatent les enseignantes. Il permet de
révéler des talents qui ne peuvent s’exprimer dans le cadre ordinaire de la classe ».
Compas vs aiguille à coudre
La prestation des élèves s’appuyait sur un diaporama utilisé comme fond d’écran. L’une des
diapositives représentait les deux bas-reliefs qui ornent les murs d’une école primaire d’Amiens et
qui datent de l’entre-deux guerres. Le premier montre des garçons qui tiennent un livre ou un
compas. Le second représente des filles avec un livre ou un ouvrage de couture… La parité dans les
métiers scientifiques et technologiques semble parfois avancer à la vitesse de l’escargot. Un bref
retour en arrière permet de mesurer le chemin parcouru : rien n’est immuable.
Le Slow Mix Snail : SMS
Pour transmettre leur « message », les élèves se sont attelés à la réalisation d’un jeu, type jeu de
l’oie (dont le seul titre est un petit bijou).
L’objectif du Slow Mix Snail (S.M.S) est d’enrichir les connaissances des participants sur les droits des
femmes au travail (Savoir), de faire découvrir les femmes scientifiques (Mémoire) et de résoudre
quelques exercices scientifiques (Science).
Le 8 mars 2013 : temps fort du projet
A l’occasion de la journée des Droits des femmes, au sein du lycée, Louise et Kubra ont interprété les
rôles d’Olympes de Gouges et d’Emeline Pankhurst. Le discours de cette figure du mouvement
suffragiste avait été étudié en cours d’anglais.
Pendant deux heures, les élèves de seconde 1 ont proposé à leurs camarades et aux adultes présents
un quizz très animé sur les femmes célèbres.
Le 30 septembre 2013