Jérôme Buret - Altaprofits

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Jérôme Buret - Altaprofits
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Flash Marchés
Le 7 mars 2014
Sur les marchés
La semaine a été marquée par la crise ukrainienne oubliée par les marchés dès le lendemain.
Bonnes et mauvaises statistiques, bons et moins bons résultats se succèdent sans altérer l’optimisme des marchés.
Tout se passe comme si cette reprise économique mondiale passive convenait à tout le monde puisqu’elle diffère le
moment où le régime de liquidité changera.
Nous restons donc confiants sur les actions et gérons tactiquement nos portefeuilles taux.
 ALLOCATION D’ACTIFS ET DETTES SOUVERAINES
La poussée de l’aversion pour le risque liée aux tensions géopolitiques aura été de courte durée puisque les flux acheteurs dans les pays
développés sont rapidement venus soutenir les marchés actions dans leur ensemble. Les actions des pays développés ont enregistré à
ce titre une collecte nette de 16 milliards de dollars depuis le début de l’année dont 12 milliards uniquement sur l’Europe tandis que les
décollectes sur les pays émergents se poursuivent. Le MSCI Monde en devise locale progresse donc légèrement de +0.63% à la clôture
de jeudi, tandis que le MSCI Emergents en dollar gagne 0,42%, dû essentiellement à un effet devise positif. Si les dettes souveraines
périphériques continuent d’attirer les faveurs des investisseurs, les dettes d’état allemand et américain reculent sur la semaine suite au
statu quo de la BCE et dans l’attente de la publication des chiffres d’emplois américains.
S’agissant de l’allocation d’actifs, nous continuons à croire que pour les prochains mois les taux resteront bas, que les résultats des
entreprises devraient progresser ainsi que la valorisation des actions. Les flux entrants en Europe restent selon nous le facteur clé dans
cette phase d’attente de la confirmation de la croissance. Nous restons ainsi nettement surpondérés sur les pays développés en
cherchant à renforcer nos expositions sur tout repli. Sur les taux et devises, nous demeurons prudents sur la sensibilité au risque de taux
tandis que sur le dollar, nous restons positifs, dans l’attente d’une nouvelle accélération de la croissance américaine.
 ACTIONS EUROPEENNES
Les événements politiques en Ukraine ont dominé la tendance boursière et pesé sur les indices en début de semaine. Les valeurs les plus
exposées à la Russie en ont le plus pâti au cours des premières séances (Metro, Société Générale, ING et Renault entre autres...). Après
la décision prise par la Fed de ne rien faire sur les taux, les marchés se sont redressés pour finir sur une note quasi stable. L’indice PMI
manufacturier s’améliore et confirme la tendance positive d’activité dans la zone euro. Par secteur, l’automobile et la construction restent
bien orientées à l’instar de la semaine dernière.
Beaucoup de résultats sans mauvaise surprise cette semaine. Ceux d’Arkema, conformes aux attentes, ont été salués par le marché,
alors qu’ils avaient été revus à la baisse au début du mois de janvier. Les chiffres de Carrefour confirment l’amélioration attendue en
Europe (redressement des marges en France et en Espagne au 2 nd semestre 2013) et la poursuite des bons chiffres au Brésil. RWE,
Continental, Beiersdorf ou encore Deutsche Telecom publient en ligne. Telecom Italia publie aussi en ligne mais délivre un message très
prudent sur le début d’année en termes d’objectifs…
Le secteur télécom ne nous déçoit pas en termes d’actualité. Suite aux discussions de la semaine précédente, des offres ont été lancées
par Numéricable et Bouygues pour le rachat de SFR à Vivendi. Les conséquences sur les synergies, le développement et les parts de
marché ouvrent la voie à un remodelage du paysage français. Les titres qui en profitent sont Orange (en marge de la publication de ses
résultats le titre monte de 10%), Iliad (+6%) et Bouygues (+5%, pressenti comme potentiel vainqueur). Les offres sont à l’étude chez
Vivendi. Dans le même temps, Vodafone serait en train de négocier le rachat de Ono.
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 ACTIONS AMERICAINES
Les marchés actions américains ont continué leur progression au cours de la semaine. La progression de l’indice ISM manufacturier à
53,2 et les ventes de véhicules globalement en ligne avec les attentes sont des signaux encourageants dans un contexte où nombre
d’indicateurs restent perturbés par les intempéries. C’est d’ailleurs ce que rappelle la Réserve Fédérale dans son livre Beige, ajoutant qu’il
faudrait observer un réel décrochage de l’économie américaine pour modifier le rythme des rachats d’actifs. Les chiffres de l’emploi
publiés par l’ADP (source privée) sont légèrement en deçà des attentes avec seulement 139 000 créations de postes dans le secteur
privé. Toutefois, les chiffres officiels devraient être publiés au cours de la journée. Les commandes industrielles ont quant à elles
enregistré un recul de 0,7% contre 0,5% attendu.
Au cours de la semaine, les rumeurs de fusions et acquisitions ont refait surface avec un possible rapprochement entre Lorillard et
Reynolds qui figurent parmi les plus grands fabricants de cigarettes. Dans le secteur des cosmétiques, Nu Skin a chuté de plus de 10%
après avoir entrevu un résultat par actions inférieur aux attentes pour le prochain trimestre.
Au cours des cinq derniers jours, la progression des marchés est tirée par les valeurs financières, les matériaux et les industrielles.
Inversement les secteurs traditionnellement défensifs : services publics, télécommunications et santé n’accompagnent pas la hausse des
marchés.
 ACTIONS JAPONAISES
Pour la première fois de l’année, les marchés japonais ont gagné du terrain pendant deux semaines consécutives, sur fond de dissipation
des craintes à l’égard de l’Ukraine et d’affaiblissement du yen. En outre, une autorité de contrôle a laissé entendre que le fonds de
pension public japonais (GPIF), qui gère 129 000 milliards de yens, devrait diversifier ses positions en obligations au profit d’actions, ce
qui a été vu comme un signe encourageant par les opérateurs. Après avoir plongé de 20% au cours des deux premiers mois de l’année,
le secteur immobilier a bondi de 6%, sous l’impulsion de Sumitomo (+9%). Nitto Denko s’est adjugé 6% car des fabricants de pièces
détachées pour smartphones de premier plan projetteraient d’accroître leur production. Fast Retailing, dont les certificats hongkongais de
dépôt d’actions (HDR) sont depuis cette semaine cotés à la Bourse de Hong Kong a progressé de 6%, une rumeur faisant par ailleurs état
que le groupe de prêt-à-porter songerait à racheter son concurrent américain J. Crew. En revanche, les actions liées à la Russie ont
accusé un repli : Japan Tobacco, qui réalise 16% de ses ventes sur ce marché, a cédé 2%.
 MARCHES EMERGENTS
Les marchés émergents finissent la semaine en hausse et au-dessus de leur prix de clôture de vendredi dernier, et ce malgré la forte
baisse du marché russe, liée à la crise ukrainienne en début de semaine, et des chiffres macroéconomiques en provenance de Chine
plutôt faibles. L’Inde, la Turquie, l’Indonésie connaissent une belle semaine de hausse, ce qui devrait signer la fin du concept construit un
peu hâtivement par certains analystes des « cinq fragiles ». C’est d’autant plus vrai pour l’Inde où la publication d’un déficit des comptes
courants pour son 3e trimestre fiscal, à fin décembre, en nette résorption à 0,8% du PIB est une très bonne nouvelle qui laisse espérer
une normalisation très prochaine de ses grands équilibres économiques.
L’indicateur PMI chinois pour février est en baisse à 50,2 points contre 50,5 en janvier, mais en ligne avec les attentes. Les exportations
restent modérées mais les niveaux d’inventaires ne sont pas en hausse. Le yuan n’a pas cassé les 6,15 contre USD et s’est réapprécié
cette semaine, ce qui laisse à penser que la PBOC a bien gardé le contrôle de la tendance tout en réinjectant plus de volatilité. La
Conférence Consultative du Peuple Chinois (CPPCC, réunion des partis proches du PC) et le Congrès annuel du Parti du Peuple (NPC)
se sont ouverts cette semaine. Le NPC est la réunion annuelle du parlement élargi chinois. Vont être discutées les grandes réformes à
venir et fixés les objectifs macroéconomiques pour 2014. Ces grandes réformes continuent de prendre corps avec l’annonce par le
chairman de Sinopec, géant de l’énergie et leader de la distribution de pétrole dans le pays, de la privatisation de jusqu’à 30% de son parc
de stations-services, du jamais vu pour une société d’Etat de cette taille.
Les choses ont bougé dans le bon sens en Thaïlande. L’opposition a levé le siège dans les rues de Bangkok pour se regrouper sur le parc
de Lumpini, plusieurs raisons expliquent ce repli :
 lassitude et manque de fonds
 négociations en coulisse entre le pouvoir et les opposants. Une résolution pourrait être trouvée dans les semaines à venir. La place de
Bangkok a poursuivi son rebond et le baht s’est stabilisé.
Premier jour de cotation à Hong Kong cette semaine de la deuxième plus grosse maison de ventes aux enchères chinoise, Poly Culture,
qui appartient au groupe d’Etat China Poly. C’est la première cotation sur ce secteur. Le titre prend plus de 25% ce matin. La Chine est,
depuis trois ans, le plus gros marché au monde de ventes aux enchères d’art avec 41% de parts de marché (2012) et plus de 5 Mds USD
de ventes, contre 3,3 Mds aux Etats-Unis et 2,2 Mds au Royaume-Uni. Ce marché est structurellement déficitaire en offre car très
concentré sur deux types de produits avec d’une part, la peinture traditionnelle chinoise et la calligraphie et d’autre part les porcelaines et
objets en céramiques. Le marché est en train de s’ouvrir rapidement à de nouvelles catégories et devrait connaître une croissance. Ce
marché devrait quasiment doubler en valeur d’ici à 2017.
 MATIERES PREMIERES
L’or, à qui l’on prédisait un oubli perpétuel, continue de se redresser et grappille encore du terrain. Les bruits de botte en Crimée ont sans
doute contribué à l’appréciation du cours de l’or tout comme l’annonce que les banques en charge de la détermination du cours de l’or au
fixing sont sous le coup d’une assignation en justice pour collusion (Deutsche Bank, Barclays, Nova Scotia, Société Générale, HSBC). La
situation tendue en Ukraine « profite » bien évidemment à de nombreuses matières premières. L’Ukraine étant l’un des plus grands
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producteurs de blé au monde (6e rang), le prix de cette matière première agricole s’est renforcé au cours de la semaine (+7%). Le prix du
gaz naturel en Europe a aussi augmenté (avant de rendre une grande partie de la hausse) en raison de craintes que le transport de gaz
russe par l’Ukraine puisse être limité (l’Europe assure 25% de ses approvisionnements en gaz de la Russie et 50% de ce gaz passe par
l’Ukraine). Le pétrole (Brent) a également réagi à la hausse lundi avant de corriger le restant de la semaine en même temps que les
médias modéraient leurs propos quant à l’éventualité d’un conflit armé. Il est vrai qu’il semble peu probable que le monde occidental
inflige des sanctions à la Russie comme on a pu le voir en Iran; en effet, la Russie est le premier producteur de pétrole au monde (10,5
millions de barils/jour dans un monde qui consomme 91 millions de barils/jour) et aucun pays ne pourrait compenser une perte, même
partielle, de la production russe.
 DETTES D’ENTREPRISES
Avec une situation ukrainienne qui paraît moins risquée et une volatilité sur les marchés émergents qui se calme, les arguments positifs
pour le marché du crédit en Europe reviennent. Les indices se resserrent le main revient à 71 et le Xover passe en dessous des 260 à
258. Les taux Core remontent en Europe le 10 ans allemand est à 1,65% mais les taux des emprunts périphériques continuent de se
resserrer 3,40% pour le 10 ans italien et 3,37% pour le 10 ans espagnol.
Sur le Credit Investment Grade, BAT (British American Tobacco) a sorti un Floater 2018 et du 3,125% 2029 et Praxair (chimiste
américain) a sorti du 1,5% 2020.
Sur le Crédit High Yield, la semaine a été fournie en termes de primaire au milieu des résultats toujours en ligne avec les attentes voire
au-dessus. Avis-Budget réémet 200 M € de sa souche 2021 avec un rendement de 4,8%, Obrascon (concession espagnole et mexicaine)
sort du 8 ans avec un coupon de 4,75%, HeidelbergCement a sorti un 6 ans avec un rendement de 2,5%. Un nouvel émetteur arrive sur le
marché du High Yield, Labeyrie (secteur alimentaire saumon et foie gras) qui sort une émission 2021 avec un coupon de 5,625% ;
l’émission est un succès.
Au sein des financières, la semaine a été marquée par la sortie de 3 Additional Tier 1 pour Santander (6,25% de coupon), Danskebank
(banque danoise 5,75% de coupon) et Nationwide (mutualiste anglais 6,875% de coupon en £). Ces émissions ont toutes eu un franc
succès. Lloyds propose d’échanger ces anciennes contingent convertibles pour de nouveaux Additional Tier 1 compatible avec Bâle 3
dans des conditions généreuses. On a observé une grosse activité sur les banques italiennes après des résultats en demi-teintes mais
largement compensés par des annonces d’augmentation de capital.
Sur le marché des convertibles, les chiffres de vente d’Advanced Semiconductor Engineering et d’Epistar pour le mois de février
ressortaient supérieurs aux attentes, les titres traitaient au plus haut niveau historique.
Nous avons participé à l’émission de Alps Electic au Japon qui est intéressante pour son exposition au secteur des composants
automobiles, l’industrie restant en forte croissance.
Nous avons aussi aimé l’émission d’ASM Pacific Holdings, un producteur de machines-outils destinées à l’industrie des semi-conducteurs
listé à Hong Kong. La société est notamment exposée au secteur de la LED qui est en forte expansion et au secteur du packaging de
semi-conducteurs qui devrait aussi être porteur avec un transfert de la chaîne de valeur vers l’assemblage de plus en plus complexe des
puces électroniques.
Les convertibles russes et des pays d’Europe de l’Est ont été malmenées avec la crise russe. Cependant nous n’avons pas constaté
d’écartements significatifs sur notre marché.
L’actualité sur le marché des obligations convertibles américaines cette semaine a été dominée par la nouvelle opération géante de Tesla,
qui a émis pour 2 milliards de dollars de titres en deux tranches, à échéance 2019 et 2021. Le produit servira à accélérer la croissance de
son activité aux États-Unis et à l’international, pour la fabrication de véhicules grand public de troisième génération et la construction de sa
« méga-usine » de batteries. Pionnier sur le marché des véhicules électriques, Tesla est en train de transformer le secteur. Avec son
projet de méga-usine, le constructeur a pour objectif de devenir l’un des producteurs mondiaux à bas coût de solutions de stockage
d’énergie et pourrait donc bouleverser les secteurs connexes.
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