Accueillir les enfants de 3 ans non scolarisés

Transcription

Accueillir les enfants de 3 ans non scolarisés
Accueil de
loisirs du
« P’tit Val »
3-5 ans
Projet Pédagogique
Été 2013
Ce projet comprend un volet
particulier concernant la tranche
d’âge des enfants de 3 ans (et moins)
non scolarisés et inscrits à l’école
Nous prenons en compte les spécificités de l’enfant de 3 à 5 ans pour décliner nos objectifs
pédagogiques et les moyens à mettre en œuvre
Si les besoins fondamentaux sont les mêmes, ils ne se manifestent pas de la même façon et
n'attendent pas les mêmes réponses chez un enfant de 3 ans ou chez un enfant plus âgé.
Pour chaque spécificité, nous avons mis en lien un objectif
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La place de l’enfant – Le lien à la famille
L'enfant a besoin d'avoir une relation stable avec une personne qui le connaît, qu'il reconnaît. Il
faut que ce soit la même personne qui l'accueille chaque matin. Cette relation doit être fiable et
continue pour aider l'enfant à grandir (l'enfant va pouvoir compter sur cette personne, elle va
l'aider à se repérer)
Un enfant qui ne se sent pas en sécurité peut avoir deux réactions : s'isoler ou agresser.
ETABLIR UNE RELATION DE CONFIANCE AVEC LES ENFANTS ET LEURS PARENTS
En amont du 1er jour,
Par une journée de présentation de l’accueil sous forme de journée porte ouverte.
Par la présence de la directrice aux inscriptions pour répondre aux interrogations des parents.
En faisant visiter les lieux dès l’arrivée pour ceux qui découvrent l’accueil de loisirs.
Par une présentation de chaque membre de l’équipe
-trombinoscope
-l’animateur se présentera à l’arrivée de l’enfant
En assurant un accueil individualisé à chaque enfant et à chaque parent :
Un animateur référent pour l’accueil de l’enfant et de sa famille de 7h30 à 8h30, puis deux de 8h30 à 9h30
(même fonctionnement le soir)
Un tableau des humeurs sera mis en place dans l’entrée de l’accueil (content, triste, fatigué, bien dormi).
Chaque enfant disposera d’une étiquette portant son prénom et sa photo. Accompagné de l’animateur, il
pourra positionner son étiquette en fonction de son humeur. A chaque moment de la journée, l’enfant aura
la possibilité de changer son positionnement.
Ce rituel instauré favorisera les échanges entre l’enfant, sa famille et l’équipe.
 ACCOMPAGNER L’ENFANT DANS SON IMMATURITE AFFECTIVE
En laissant l’enfant exprimer ses émotions.
En l’aidant à mettre des mots sur ce qu’il ressent.
En accompagnant la séparation du matin en instaurant des rituels (faire coucou en partant…)
En accompagnant l’enfant sur les différents espaces de jeux.
En prévenant l’enfant en amont de tout changement (lieu, personne, activité….)
En offrant un cadre sécurisant à l’enfant au moment de la sieste.
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Les lits seront installés prés des murs pour éviter le vide autour de l’enfant (peut être angoissant).
Il est prévu d’aménager la salle de sieste avec les enfants pour un aménagement plus « cosy » : petites cloisons (en
carton) décorées par les enfants pour créer des espaces plus contenants.
L’adulte privilégiera sa présence physique auprès des touts petits.
Une ambiance calme sera mise en place : musique douce et pénombre.
En autorisant l’enfant à avoir son « doudou » en libre accès.
 COMMUNIQUER REGULIEREMENT AVEC LES PARENTS
En allant à la rencontre des parents pour évoquer la journée de leur enfant.
Un tableau décrivant « ce que l’on a fait aujourd’hui » sera installé dans l’entrée de l’accueil. A tous
moments de la journée, les enfants pourront y faire relater leur journée.
Par le biais du « P’tit mag » qui permet de faire le lien entre les familles et l’équipe.
L’EVALUATION :
-évolution du nombre d’enfants qui éprouvent des difficultés lors de la séparation
-durée du temps de séparation
-retours positifs ou négatifs des familles
-difficulté ou facilité d’endormissement
-suivi de l’utilisation du tableau des humeurs, de sa fréquence et de son importance
.
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La place de l’enfant dans son quotidien
Le jeune enfant grandit vite et son développement cardio-pulmonaire est faible. Il ne peut
fournir un effort intense et prolongé. Il n'a pas d'endurance. Par contre, il récupère assez vite.
On voit souvent un jeune enfant courir vite à en perdre haleine pendant quelques minutes,
s'asseoir pour souffler et repartir en courant. Il n'y a aucune raison à faire participer un jeune
enfant à des jeux sportifs prévus pour les plus grands.
C'est en agissant que l'individu se construit. L'activité, et en premier lieu le jeu, permet à l'enfant
de découvrir et de s'approprier son environnement, d'entrer en relations avec les autres, de
s'exprimer. Le besoin d'activité est un besoin vital tout comme l'alimentation, le repos..
Le jeune enfant en est à la découverte de son corps et à la conquête de sa maîtrise corporelle, à
la découverte de son environnement (milieu matériel et humain).
Il ne faut pas oublier que tous les actes de la vie quotidienne sont des activités et souvent source
d'apprentissage pour le jeune enfant.
Le besoin de bouger : le jeune enfant découvre le mouvement de son corps, son corps en entier
mais aussi la motricité fine. Il a besoin de mouvement : marcher, courir, sauter, grimper...
Attention, ce n'est pas à heure fixe que l'enfant a envie de grimper. L'enfant doit pouvoir choisir
entre des activités motrices (par ex. grimper) et d'autres activités (par ex. dessiner).
Être actif, ce n'est pas forcement bouger. Etre actif, c'est aussi s'intéresser à ce qui se passe,
participer. Un enfant qui " ne fait rien " inquiète beaucoup les éducateurs. Or, certains enfants
ont besoin de regarder ce qui se passe autour d'eux. Ils élaborent ainsi leur pensée.
Il faut veiller à ne pas tomber dans l'obligation de résultat, de production à tout prix. Un enfant
qui passe la matinée à transvaser de l'eau d'un récipient à un autre est actif, il se construit.
Même si la découverte et le grandir de l’enfant sont importants, il pourrait se sentir en situation
d’échec du fait de son incapacité actuelle à réaliser cette activité. L’enfant pourrait par
conséquence recevoir une mauvaise image de lui-même et sa propre estime en pâtirait.
C'est par l'agir que l'enfant va à la découverte de son milieu environnant qu'il soit naturel
(manipulation de l'eau, la terre, le sable, participation à l'allumage du feu...) ou culturel (papier,
peinture, objet technique qu'il manipule en tournant les boutons...) Il va aussi découvrir les
outils (crayons, gommes, pinceaux, ciseaux, marteaux...) qui facilitent ou augmentent ses
possibilités d’action. L'enfant va tester l'outil et ce qu'il peut faire avec, pas toujours ce à quoi
l'outil était prévu. C’est pourquoi l’expression " Ne touche pas ! " est à bannir.
Ce qui l'intéresse dans une première étape, c'est de découvrir la consistance, le poids, le
rugueux, le lisse, l'odeur...Ce n'est que dans un second temps, qu'il va vouloir construire quelque
chose. Et encore une fois, ce n'est pas l'objet terminé qui est le plus important mais sa
construction.
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TENIR COMPTE DE LEURS CAPACITES MOTRICE ET INTELLECTUELLE EN ADAPTANT LES
ACTIVITES
En proposant des activités courtes, adaptées, qui ne mettent pas l’enfant en difficulté.
En adaptant la durée des temps de repas, de repos.
En respectant son envie de faire, de ne pas faire, de ne rien faire.
En ne cherchant pas à produire à tous prix.
En ne jugeant pas le choix de l’enfant.
En mettant à disposition des jeux et du matériel adaptés.
En reconnaissant son besoin de bouger, en l’accompagnant à l’exterieur.
En aménageant l’espace pour offrir des lieux sécurisés où l’enfant peut sauter, grimper… Un coin moticité
permanent sera installé. Les enfants pourront s’y rendre quand ils le désirent.
L’EVALUATION :
-nombre d’enfants qui participent aux activités proposées
-demande des enfants
-observation
-agitation des enfants
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La place de l’enfant dans son temps
Pour un jeune enfant, se repérer dans le temps est difficile. À 3 ans, il n'arrive pas à avoir une
vision globale de la journée. II ne s'y reconnaît pas entre hier et demain, il ne sait pas toujours si
on est le matin ou l'après-midi.
 DONNER DES REPERES DANS LE TEMPS pour l’aider à comprendre le déroulement de sa
journée
Horloge indiquant les différentes périodes de la journée (repas, jeux, temps calmes…).
Soleil/lune dans la salle de sieste pour indiquer le moment où l’on peut se lever.
Anticiper les moments de transitions en prévenant avant chaque changement.
L’EVALUATION :
-questions des enfants
-observation : comment les enfants se lèvent- ils ?Quelles sont leurs réactions aux changements d’activités,de lieux…
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La place de l’enfant dans son espace
Les repères dans l'espace sont aussi plus difficiles à établir à cet âge. Il faut songer à la
découverte des lieux, à leur appropriation et à donner à l'enfant des repères : lieu de sommeil,
table où il va manger, aire de jeux sans oublier bien sûr les sanitaires.
 DONNER DES REPERES DANS L’ESPACE pour l’aider à s’approprier un nouvel environnement
Dessins sur les portes à hauteur d’enfant qui symbolisent la pièce et ses fonctions.
Etiquettes personnalisées sur leur porte manteau pour leur permettre de retrouver l’endroit où se
trouvent leurs affaires.
En mettant les jeux et jouets toujours à la même place et en les rangeant pour les rendre toujours
accessibles.
En faisant découvrir l’environnement extérieur (Jardin, terrain de foot, jeux…)
L’EVALUATION :
-observation : comment les enfants se déplacent- ils dans l’accueil. Semblent-ils à l’aise dans leurs déplacements ?
-suivi de l’évolution et de l’aisance de l’enfant seul ou/et dans le groupe.
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La place de l’enfant dans le groupe
Il y a une différence entre le " laisse tout-faire " et le " laisser-agir " :L'animateur doit maîtriser
ce qui se passe, s'intéresser, donner des règles, des limites... L'enfant a besoin qu'on lui donne
ces limites.
Travailler en équipe, c’est fixer ensemble des règles qui s'appliqueront tout le temps, quel que
soit l'animateur présent. Chacun est garant d’une cohérence éducative indispensable à la
stabilité morale, affective et physique de tous.
Les relations avec les autres enfants sont très particulières à cet âge : le jeune enfant regarde ce
que fait l'autre, l'imite, intervient pour voir comment il réagit, l'expérimente comme il
expérimente le sable, déclenche la sympathie ou l'agressivité. C'est l'apprentissage des relations
sociales.
Le jeune enfant n'arrive pas à se mettre à la place de l'autre. Il est égocentrique ; le monde
n'existe que par rapport à lui. C'est une étape normale de son développement qui n'a rien à voir
avec l'égoïsme. Une véritable coopération n'apparaît que vers 6-7ans.
 FAVORISER LA RENCONTRE DE L’AUTRE
En proposant aux plus grands d’accompagner les petits dans des taches simples.
En proposant des activités collectives, des jeux coopératifs.
En montrant l’intérêt de faire ensemble plutôt que seul. En valorisant le « travail » d’équipe, les actions
collectives.
En mettant en place des temps de discussions enfants-animateurs où chacun doit écouter la parole de
l’autre.
En ne forçant pas un enfant à être dans le groupe en permanence, en respectant son envie d’isolement.
En présentant ce qui est possible et ce qui ne l’est pas dans l’accueil à travers un temps d’échange
commun, de jeux.
En s’assurant de la compréhension des règles par tous. En faisant un rappel des règles lors des
transgressions.
En étant cohérent tout au long de la journée et du séjour. Tous les membres de l’équipe doivent
appliquer les mêmes règles quel que soit l’enfant.
L’EVALUATION :
-cohésion du groupe
-nombre et types de conflits
-nombre d’enfants hors du groupe
-fréquence et types de transgressions
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La place de l’enfant dans son développement
Ce n'est pas parce que l'enfant est très dépendant de l'adulte qu'il faut que ce dernier fasse tout
à sa place, qu'il le manipule comme un objet. La plus grande aspiration de l'enfant est de
grandir. Il a envie sans cesse de réussir ce qu'il n'arrivait pas à faire la veille. Ce qui ne veut pas
dire que l'animateur abandonne l'enfant à son sort. L'animateur doit trouver le bon équilibre
entre " assurer la sécurité affective " et permettre la conquête de l'autonomie. Ce n'est pas
l'animateur qui décide à quel moment l'enfant doit trouver l'aide de l'adulte et à quel moment
l'enfant doit conquérir son autonomie. C'est l'enfant qui le manifeste et l'adulte par sa vigilance
doit le déceler.
Sans arrêt, l’enfant exerce son habilité et son adresse ; c'est une période d'apprentissage où il
lui faut du temps et de la liberté d'action où « dépêche-toi » est un mot à bannir.
 PERMETTRE DE DEVELOPPER SON AUTONOMIE DANS LES ACTES QUOTIDIENS
En prenant le temps de le laisser faire seul.
En le valorisant dans ses efforts et ses actes.
Pendant les temps de repas : répartir les petits avec les grands, les faire se servir seul, leur proposer des
couverts « comme les grands ».
Pour la sieste : l'enfant se déshabillera sur son lit et mettra ses vêtements dans un panier individuel
qu'il prendra à son réveil.
En rendant le matériel accessible et en veillant à ce qu'il soit toujours à la même place.
En le laissant gérer seul son Doudou (sauf au temps des repas où il sera rangé).
En lui proposant de personnaliser son porte manteau afin de lui permettre gérer seul ses vêtements et
de savoir où il peut les poser et les reprendre.
En mettant à disposition des panières où il pourra déposer toutes ses affaires : doudou, casquette,
dessins…
L’EVALUATION :
-nombre des demandes des enfants qui ont besoin de l’aide des adultes
-caractéristiques des demandes (pour s’habiller, pour prendre un jouet….)
-observation de l’évolution des enfants
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La place de l’enfant non scolarisé
 Offrir
un accueil spécifique aux enfants qui ne sont pas encore
scolarisés
La spécificité de ce public demande une attention toute particulière. Outre les besoins
particuliers, ces enfants vont intégrer un structure existante ; cette particularité demande :
Des moyens humains adaptés :
Détacher le directeur du taux d'encadrement pour permettre une disponibilité immédiate en cas de besoin
spécifique.
Composer une équipe qualifiée dans le domaine de la petite enfance. Pour l’été 2013 l’équipe du P’tit Val
sera composée (entre autre) de :
BAFA Petite Enfance,
CAP Petite Enfance,
Éducatrice de Jeunes Enfants,
Psychologue…
Que l’enfant ait acquis la propreté.
La gestion des « accidents » est évidemment envisagée. Les enfants seront sollicités régulièrement pour le
passage aux toilettes. L’enfant aura la possibilité de s’y rendre seul en cas de besoin.
Limiter à 10 le nombre d’enfants de moins de trois ans.
Vérifier l’adéquation entre les jeux proposés et la tranche d’âge des enfants.
Lancer la procédure de faisabilité pour l’installation de toilettes supplémentaires.
Adapter les sanitaires (robinets et distributeurs de savon)
Adapter la hauteur des portes manteaux
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Pour la réalisation de ces objectifs, le rôle de l'adulte est primordial.
Il est demandé aux adultes référents d’aller au-delà de la simple assurance morale est affective des
enfants. Pour qu’il se sente bien, l’enfant doit pourvoir compter sur des encadrants qui doivent :
Faire respecter la parole de chacun : petits par rapport aux grands, bavards par rapport aux timides et
inciter à l'expression.
Prendre le temps d'expliquer, de laisser agir.
Faire preuve d’une présence attentive et notamment se rendre disponible pour rassurer l'enfant qui
peut avoir des difficultés à se séparer de ses parents dans ce nouvel environnement.
S’adapter aux capacités et besoins de cette tranche d'âge.
Accompagner la transition vers l'école (dont la rentrée se déroulera en septembre) en l’accompagnant
dans son autonomie.
Laisser l'enfant faire seul, ne pas faire à sa place.
Rappeler les règles de vie commune et laisse le temps aux petits de les intégrer.
Donner toujours les mêmes règles servant de repères pour tous.
Inciter mais ne pas forcer ; amener lentement l'enfant à faire sachant que « faire » n'est pas synonyme
de « produire ».
Ne pas juger mais valoriser les actes de l'enfant pour qu'il prenne confiance en lui et ait confiance en
l'adulte.
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