Comme la plupart des matins , Maël se réveilla le visage blême , les
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Comme la plupart des matins , Maël se réveilla le visage blême , les
Comme la plupart des matins , Maël se réveilla le visage blême , les mains tremblantes accompagnées d’un sacré mal de crâne … Il avait encore sans doute passé sa soirée en face de son minuscule appartement de banlieue, dans un bar appelé « L’envol ». Il s’était sûrement saoulé comme à son habitude. Il faut dire que la vie de Maël n’est pas très rose, malgré pourtant sa grande intelligence et son esprit créatif, il s’était renfermé sur lui-même depuis la séparation avec sa femme, Clothilde. Depuis toujours Maël avait une tendance plutôt dépressive et pessimiste … Mais ce choc l’avait totalement transformé. Il avait perdu tout contact avec sa famille et passait son temps à se détruire la santé de manière parfois illégale … Il en était réduit à vouloir absolument découvrir son futur, c’était une obsession qu’il s’était fixé. Son intelligence ne pouvait alors que faciliter les choses… Il décida de voyager à travers le temps. Il s’était bien renseigné sur la question, il avait lu des tas de blogs sur internet et les lettres de rappel pour rendre les livres sur ce sujet étaient en abondance dans le salon. Le salon était l’endroit principal de toute l’expérience, il faut dire que c’était la pièce la plus « grande » de cet appartement. « Nous sommes le 8 Février 2011 et il est exactement 8 heures , 47 minutes et 35 secondes . » Voilà les mots que Maël prononça avant d’appuyer sur le bouton qui le ferait voyager dans le temps. Précisément 15 ans après, c’est-à-dire lors de ses 45 ans. Maël eut à peine « le temps » de faire le moindre petit mouvement qu’il était déjà à destination. Il ne reconnut pas vraiment les lieux mais après tous les textes qu’il avait lu et étudié, il savait que se faire voir par son « lui » du futur créerait sûrement un choc ou vraisemblablement un paradoxe. Il marchait dans un couloir d’apparence plutôt chic et il se dirigea vers les bruits de voix qu’il entendait. Il ouvrit la porte doucement et comprit où il était : dans un salon du livre. Avec en premier plan, en haut d’une estrade son « lui » du futur : il signait des autographes et dédicaçait ses bouquins. « Il avait l’air heureux » se répéta Maël. Le simple mot « heureux » lui fit mal au ventre. Mais comment avait-il fait ? Lui qui était si mal ? Alors qu’il résistait à l’appel de la mort depuis son adolescence, son probable futur était… Joyeux ? Il réfléchissait à tout ceci en se concentrant sur chaque trait de son probable futur visage, de ses nouvelles manies et de ses sourires persistants. Une idée lui apparut et il ne prit pas le temps de réfléchir à quoi que se soit. Il ne voulait pas attendre 15 ans pour avoir le sourire aux lèvres et être riche. Il voulait du bonheur maintenant ! Sur de longues tables étaient étalés des livres , les gens s’empressaient de les observer, tout ce qu’il cherchait, lui, c’était son livre … -> Premier roman de Maël Tabarin : « L’amour de ma vie ». Le nom du roman le fit sourire… Mais depuis quand n’avait-il donc pas souri ? Il acheta directement un exemplaire du livre… Il ne voulut pas rester plus longtemps dans son futur, pour la première fois depuis une éternité de l’espoir remplit son cœur. Ce bonheur incompréhensible remplissait tout son être. Cela faisait tellement longtemps que tout ceci n’était pas arrivé qu’il lançait des sourires à toutes les personnes qu’il croisait jusqu’à retrouver sa machine. Ce qu’il y avait de pratique avec cette machine c’est qu’elle avançait en technologie en même temps que la machine se déplaçait à travers les années. Elle était donc garé à coté de toutes les autres voitures. Malgré tout en la voyant il fut surpris de voir ces 15 ans de technologie en plus, mais en regardant les voitures voisines, elle était équipée des mêmes fonctions. En se plaçant à l’intérieur, il découvrit avec joie tout l’équipement automobile. Pendant ces instants de fantaisie, il oublia toute souffrance passée. Il voulait tout oublier et tout recommencer à zéro et supprimer le reste. Il était fier de lui et voilà peut-être pourquoi il souriait pour des futilités. Ce livre était une véritable chance pour lui, la célébrité le rendrait heureux. Il feuilleta les pages du livre, il s’arrêta à un chapitre qui parlait apparemment de sa difficile adolescence et il s’arrêta précisément à une ligne : « Le pire dans tout ça, c’est que c’est le début de la vie, le commencement des épreuves ». La nostalgie aurait dû l’envahir, mais pour une fois il ne voulait pas que la détresse le ronge, il savait qu’après la douleur vient le bonheur, il pensait à cette phrase : « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit » ( Khalil Gibran ). Il était prêt, prêt à revivre ! Il appuya sur le bouton qui le ferait revenir 15 ans en arrière dans sa vie triste et glacée. Il arriva directement au pied de son appartement, prit l’ascenseur petit et tagué et monta jusqu’à son étage. Son souffle était toujours aussi irrégulier, il ouvrit la porte de son petit appartement et appela directement une maison d’édition. Il marchait maintenant vers la 13eme rue, son livre en main, là où il pensait qu’était son destin. Cette rue était remplie des magasins les plus chics et de toutes les plus grandes sociétés. Une des sociétés l’interpella, la sienne. Plus précisément, celle dans laquelle il avait travaillé pendant 10 ans. Une société de design pour le mobilier moderne. Il s’arrêta devant et tout lui revint en mémoire : Un soir de Septembre, il avait eu une violente dispute avec Clothilde sa femme. À son réveil, elle n’était pas dans leur lit, Maël avait enfilé son traditionnel costume pour travailler. Il étatit bien entendu mélancolique à l’idée que sa femme le quitte mais il n’y croyait pas, il pensait qu’elle l’aimait vraiment. Il rentra dans son bureau, il était comme d’habitude uns des premiers à arriver. Le téléphone se mit à sonner, il vit le numéro inconnu et décrocha sans la moindre hésitation. Il reconnut directement la voix de sa femme : un adieu, un silence, une larme, la fin d’une vie. Tandis que Maël réfléchissait à tout ceci, il n’eut pas le temps de se rendre compte qu’un homme s’était approché de lui. Un homme à la carrure imposante. C’était Jules, un de ses anciens collègues à qui il devait de l’argent… Depuis le temps que Jules le recherchait ! Il ressentait une grande satisfaction envers la coïncidence qui les avait réunis… Après, tout se passa très vite, Jules l’attrapa par le col de sa veste et le projeta contre le mur. Il lui réclama son argent, mais Maël ne possédait sûrement pas une telle somme. Il lui colla son poing violemment sur le visage déjà sanguinolent de Maël. Maël était à terre , les mains pour se protéger et suppliant que tout cela cesse. Jules restait insensible à sa douleur, il le releva brutalement et lui pointa un long couteau de poche sous le cou. Ses yeux brillaient de colère, il serrait les dents et ses mains tremblaient de toute part. Il lui demanda une dernière fois son argent. Maël était essoufflé, le visage en sang, la peur au ventre, sa vie défilait devant les yeux. Jules descendit jusqu’au ventre de Maël et l’enfonça d’un coup sec. Les yeux de Maël étaient exorbités et sa respiration stoppa au moment où il sentit l’arme lui transpercer le corps, Jules lui murmurant dans le creux de l’oreille : « Va en enfer ! ». Le corps s’écroula et toute sa vie , son passé et même son futur disparut de la surface de la Terre. Et tout cela n’était qu’un instant, un instant bel et bien dans le présent .