analyse film - Collège du Val de Rance

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analyse film - Collège du Val de Rance
HDA
- Cinéma
Comment analyser un film ?
Il faut d'abord deux choses : rassembler des informations sur le réalisateur et
son équipe de prioduction et de tournage, sur le casting, comme on le ferait
pour un peintre par exemple. Ensuite, il faut une certaine maîtrise du
vocabulaire spécifique au cinéma.
I) Les éléments du « langage » cinématographique
Le plan
- l'échelle des plans : plan d'ensemble, plan moyen, plan américain, gros plan
- l'angle de prise de vue : horizontal (= non marqué), plongée, contreplongée, angle oblique (les bords supérieurs de l'image ne correspondent
pas à l'horizontale)
- la composition du plan : le cadre, la position des personnages
- le « hors-champ » : au cinéma, le «hors-champ» a une présence dynamique
puisqu'il est toujours susceptible de faire irruption dans le champ (exemple
type : le gros plan sur la victime apeurée laisse deviner la présence d'une
menace située «hors-champ»)
- la profondeur de champ : la mise au point peut se faire sur une zone plus ou
moins grande du champ : l'image pourra alors être nette dans une zone
étroite, par exemple à l'avant-plan, tandis que le reste de l'image, l'arrièreplan, sera flou; en modifiant la mise au point, l'opérateur peut alors rendre
l'avant-plan flou et l'arrière-plan net; enfin, en jouant sur l'ouverture de
l'obturateur de la caméra, il peut agrandir (ou au contraire rétrécir) la
profondeur de champ, c'est-à-dire la zone de netteté qui, dans certains cas,
pourra s'étendre de l'avant à l'arrière-plan.
Les mouvements de caméra
- panoramique : la caméra tourne sur son axe vertical (de gauche à droite, ou
inversement) ou horizontal (de haut en bas ou inversement).
- travelling : la caméra se déplace sur un chariot d'avant en arrière, ou
inversement, latéralement, ou dans tout autre combinaison de mouvement.
- zoom : le zoom est un dispositif optique (également disponible sur les
appareils photos) qui permet d'agrandir plus ou moins rapidement le centre
de l'image (ou de la rétrécir); il est difficile de distinguer, pour un nonprofessionnel le zoom avant (ou arrière) d'un travelling avant (ou arrière) : le
zoom produit un simple agrandissement du centre de l'image alors que le
travelling, qui suppose un déplacement de la caméra, entraîne une
transformation générale de la perspective.
- la « steadycam » : il s'agit d'un harnais porté par l'opérateur et sur lequel est
disposé la caméra : grâce à un système de contrepoids, ce dispositif donne
une grande liberté de mouvement à l'opérateur, tout en diminuant les
soubresauts qui caractérisent une caméra portée à l'épaule; la steadycam,
beaucoup utilisée depuis les années 80, permet notamment d'accompagner
les personnages dans les scènes d'action et donne ainsi une impression de
participation subjective.
Le montage
Les raccords entre plans sont le plus souvent « secs » (on parle de« cut » ou
« coupe franche »), c'est-à-dire que les plans sont collés l'un après l'autre
sans transition; mais il existe des transitions «marquées» comme le fondu
enchaîné, le fondu au noir, le fondu à l'ouverture, le passage au noir. Ces
raccords obéissent en général à des «règles» de réalisation (règles des 30°,
des 180°, raccord de regard, raccord de mouvement) destinées à éviter de
donner au spectateur l'impression d'un hiatus, d'une saute, d'une discordance
entre plans successifs : de ce fait, le montage devient «invisible» ou, en tout
cas, peu perceptible.
Le montage peut être très fragmenté (avec des plans très courts) ou non
(avec des plans plus longs qui peuvent aller jusqu'au plan-séquence).
Le montage respecte très généralement la chronologie des événements mis
en scène, mais il se caractérise pratiquement toujours par des ellipses
temporelles plus ou moins marquées.
Les exceptions au montage chronologique sont les retours en arrière («flashback») et les projections vers le futur («flash forward»), les plans imaginaires
(rêves, hallucinations d'un personnage) ainsi que le montage parallèle de
deux séries d'événements qui se déroulent à des époques différentes ou bien
en même temps; dans ce dernier cas, il est souvent difficile de distinguer le
montage parallèle de ce qu'on appelle le montage alterné (les plans des
poursuivis et des poursuivants se succèdent-ils ou bien se déroulent-ils en
même temps?).
Le montage peut être qualifié de «fluide» (les plans se succèdent sans
produire d'effet sensible) ou, au contraire, de «contrasté» (le plan suivant
produit un effet de rupture, de surprise, d'inattendu, de contraste).
Le mouvement : le cinéma est un art du mouvement, mouvement dans le
plan ou entre les plans, mais il y a peu d'instruments pour analyser le
«mouvement» d'un film. On oppose cependant couramment des films
«dynamiques» et des films «statiques» : cette impression résulte d'une
interaction complexe entre de nombreux éléments, les mouvements de
caméra (ci-dessus), la mise en scène des personnages (voir ci-dessous), le
montage, l'utilisation des lieux, les déplacements entre les lieux, l'interaction
entre les gestes et les paroles Il est donc intéressant de s'interroger de façon
plus précise sur les éléments qui produisent l'impression de dynamisme ou
au contraire de statisme.
La bande-son
Les éléments de la bande-son se distinguent par leur nature : paroles /
musiques / bruits.
On propose parfois de distinguer les sons «visibles» (dont la source est
visible à l'écran), les sons «hors-champ» (qu'on entend mais dont la source
est hors du champ de la caméra) et les sons «off» (qui appartiennent à un
autre espace-temps que l'action mise en scène : c'est la voix off d'un
narrateur extérieur, c'est également la musique d'accompagnement qui ne
vient de «nulle part» et que les personnages, contrairement au spectateur, ne
semblent pas entendre). Ces frontières ne sont pas étanches, et un son peut
passer du «off» au «in» (visible ou hors-champ), ou du «hors-champ» au
«visible», et inversement.
II) Une marche à suivre
1) Le scénario
Le titre : commentez-le, cherchez d'autres titres possibles. Résumez l'histoire
en quelques ligne. Quelles sont les différentes parties du film ? Toutes les
actions se passent-elles au présent ? Y a-t-il des flash-back ? Comment sontils annoncés ?
2) Les personnages
Combien sont prépondérants ? Leur prénom est-il stéréotypé ? Quel est le
caractère dominant de chacun des principaux personnages ? En quoi leur
voix est-elle en rapport avec leur image ? Quel est leur mode de langage ?
En quoi ce langage permet de mieux caractériser les personnages ? En quoi
leur habit est-il en rapport avec leur image ?
3) Les lieux
Choisissez un des lieux principaux du film. Décrivez-le. Pourrait-on en
dessiner le plan ?
4 ) Le genre : répertorier des caractéristiques qui renvoient au genre (le
policier, le drame psychologique, le fantastique…) et celles qui lui échappent.
5) Le rythme général : lenteur d'une narration dramatique, ou rapidité
elliptique dans les films d’action et d’aventures.
6) La mise en scène du film : les éléments de la scénographie : décor,
extérieur/intérieur, espace réel, espace onirique… Repérage des grandes
unités narratives organisées autour d’une époque, d’un ou plusieurs
personnages, d’un lieu…
7) Le rythme interne : les grandes unités se divisent parfois en grandes
séquences. Analyser le temps : dégager sous forme de diagramme les temps
d’accélération , les ruptures, les moments de transition, de pause…
8) Le son : repérer la qualité générale du son : voix, musique, bruits,
silences… ; en noter les caractéristiques : sons réalistes, sons « in », « hors
champ » et « off ». Noter ses rapports à l’image : redondance ou opposition,
sa valeur temporelle. Repérer les images sonores autonomes, le rôle du
leitmotiv. Analyser plus particulièrement la version originale sous-titrée qui
oblige à lire en même temps que voir et entendre.
9) Les rythmes plastiques : étudier l’alternance des formes, des valeurs, des
couleurs et la composition des images.
10) L'étude d'un plan : on entre dans un espace-temps qu’on ne perçoit pas
globalement, le défilement étant réduit à 24 images par seconde ; il s’agit
d’une étude instantanée et verticale sans lien avec le temps logique. Cette
analyse concerne l’étude plan par plan qui peut aller à l’analyse image par
image à l’intérieur du plan. On utilise le défilement ralenti et l’arrêt sur image :
éléments de composition du plan, puis de l’image. Identification et analyse
des détails non perceptibles lors du visionnage global du film. Etude pointue
du rythme : tous les types de raccord de plans : dans le regard, dans le
mouvement, par contraste… Etude du son à défilement normal dans son
rapport avec les images...
11) Le cinéma est dès le début du XX° siècle une industrie du divertissement
: quel succès a eu le film ? Succès public ? Critique ? Comment cela modifiet-il notre regard ? Bref, en dehors de l'aspect technique, les mêmes questions
se posent que n'importe quelle œuvre d'art !
Grille de lecture d’une scène de film
Eléments à
analyser
Durée et
rythme
Questions à se poser pour dégager les effets
recherchés et la signification des procédés
•
•
Nature
dramatique
longueur ou brièveté ?
lenteur ou rapidité ?
•
scène d’action ? d’émotion ?
gradation de l’intensité dramatique ?
conduite du dialogue (tendue, détendue,
fragmentée, coopérative de part et d’autre...) ?
jeux de scène ?
Ton
•
gravité ? gaieté ?...
Lieu
•
•
•
•
•
•
choix attendu ? inattendu ?
extérieur ? intérieur (ouvert ? fermé ?)
symbolique ?
Décor
•
•
•
Lumière
•
•
Musique
Mise en scène de
l’image
•
•
•
•
richesse ? dépouillement ?
rôle des accessoires ?
symbolique ?
jour ? nuit ?
effets de lumière ?
simple ornement ou moyen de créer une
atmosphère ?
quels mouvements de caméra ?
quels choix de cadrages (échelle de plans) ?
quelle(s) profondeur(s) de champ ?