tous responsables !? du tourisme ethnique au tourisme ethique

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tous responsables !? du tourisme ethnique au tourisme ethique
Enquête | HUG MAGAZINE 203
TOUS RESPONSABLES !?
DU TOURISME ETHNIQUE AU
TOURISME ETHIQUE
Depuis 2008, l’AFNOR délivre des certificats de « tourisme responsable » à une dizaine
de voyagistes, garantissant le respect des cinq principes, tel l’encouragement au
développement d’un tourisme qualitatif pour une découverte authentique des régions
d’accueil, de veiller à ce que les retombées économiques soient le plus justement réparties
entre les acteurs du voyage, de respecter les usages et différences culturelles des régions
d’accueil, de respecter l’environnement et le patrimoine culturel et naturel, mais aussi
d’informer de façon transparente et sincère.
E
n effet, depuis 2004,
l’association « Agir
pour un Tourisme
Responsable » (ATR)
fédère des opérateurs
pionniers qui agissent pour ne
pas scier la branche sur laquelle
le tourisme est assis. A savoir
un environnement fragile, tant
sur le plan naturel que culturel
et humain. Des voyagistes, tels
que Terres d’Aventure, numéro
un du trek en France, engagé dès
l’origine dans une démarche qui
parait naturelle pour valoriser
durablement
les
destinations.
Car si le tourisme dit ethnique et
plus généralement les voyages
de rencontre se développent, ils
ne pourront perdurer que si les
populations locales sont associées
au développement touristique. « Le
partage est l’un des engagements
du label mis en place par ATR »,
selon Jean-François RIAL, PDG de
Voyageurs du Monde, membre actif
du collectif.
labellisés ATR, le temps est venu
de changer d’échelle et permettre
à tous les voyageurs français
de partir responsable », clame
Vincent FONVIEILLE, PDG de la
Balaguère et Président d’ATR.
Pour cela, il s’agit de rassembler
plus largement les professionnels
français du tourisme, mais aussi
d’impliquer leurs partenaires dans
les destinations ainsi que leurs
clients. Des prestataires d’accueil
qui sont la clé de voute du tourisme
responsable, et des touristes qui
sont sensibilisés depuis 10 ans
à travers la Charte éthique du
voyageur.
Si la solidarité est un fil rouge
du référentiel d’engagements du
tourisme responsable, décliné par
des organisations comme Insolites
Bâtisseurs ou Globetrekkeurs,
« l’enjeu réside avant tout dans
le respect d’un cahiers des
charges qui garantit la qualité des
voyages » selon Christian JUNI,
fondateur de l’agence Tirawa.
« Alors que plus de 200 000 Le tourisme responsable n’est
voyageurs
partent
chaque d’ailleurs pas réservé aux pays
année avec les tour-opérateurs dits en développement. En atteste
l’agrément délivré par Europarcs à
Chamina et Grand Angle, soutenus
respectivement par le Parc Naturel
National des Cévennes et le Parc
Naturel Régional du Vercors pour
développer un tourisme intégré au
territoire. Une évidence pour ces
deux voyagistes basés au coeur
de ces espaces naturels protégés.
Une proximité qui se traduit par
une veille active sur la pollution des
sentiers ou encore une production
de randonnées respectueuses de la
faune et de la flore.
A l’heure où les parts du voyage sur
mesure progressent, il s’agit aussi de
s’interroger sur la responsabilité des
vendeurs, qui se doivent de porter la
démarche de tourisme responsable
tout autant que les producteurs
de voyages. « Ainsi à l’intersection
d’une offre pléthorique et d’une
demande en quête d’authenticité,
les agents de voyage doivent
renforcer leurs compétences »
indique Alain CAPESTAN, PDG
de Comptoir des Voyages. La
formation des équipes représente
justement l’un des engagements
importants du référentiel du
204 HUG MAGAZINE | Enquête
l’ensemble des professionnels qui
souhaitent agir pour qu’ethnique
rime avec éthique. Nous saluons
un nouveau venu avec Evaneos
dont son dirigeant Samy Bailly en
charge de la prod, nous a confié
Quinze ans après l’adoption du code ses engagements pour un tourisme
mondial d’éthique du tourisme et responsable. Après 5 ans et plus
au delà des grandes déclarations, de 40 000 voyageurs mis en
les membres d’ATR agissent relation avec une sélection de 210
au quotidien pour un tourisme réceptifs de par le monde, Samy
responsable, avec leurs équipes, Bailly se déplace et rencontre ses
leurs prestataires et leurs clients. Il partenaires pour s’assurer qu’ils
sont aujourd’hui prêts à partager partagent la même éthique.
leurs pratiques et à rassembler
tourisme responsable qui exige
passion et professionnalisme mais
aussi respect du patrimoine naturel,
de la culture et des habitants des
pays d’accueil.
Si, comme le promet ce proverbe
bambara, « le voyage permet la
rencontre, la rencontre permet la
connaissance, et la connaissance
permet la confiance », alors
voyageons !
Agir pour un Tourisme Responsable !
> www.facebook.com/agir.
tourisme.responsable
> www.tourisme-responsable.org
PRODUCTION TERDAV
DIDIER COUR
Directeur de production Terdav
Photo : © Thierry Robinet
Nous avons organisé aussi un voyage sur l’île de Bornéo chez les Dayaks,
ex coupeurs de têtes mais les conditions d’approche de cette ethnie ont
été trop difficiles par nos clients ; il y a des étapes de 6 à 7 heures
dans des pirogues très sommaires sans parler de l’étape de plus de 4h
à marcher dans une rivière qu’il faut remonter, la forêt étant trop dense
pour se frayer un chemin. Nous avons aussi organisé régulièrement des
voyages chez les papous mais là aussi, pour trouver aujourd’hui des
papous «authentiques», peu habitués au contact avec des «étrangers»,
les approches sont très (trop) difficiles : jungle, boue etc…
“La chose la plus efficace que nous ayons mise en place est de faire
encadrer ses voyages par de réels spécialistes ; en l’occurrence, sur les
3 voyages cités, ils le sont exclusivement par Thierry Robinet, considéré
comme un de meilleurs spécialiste français de l’Indonésie, notamment des
zones «reculées». De même et/ou du coup, nous ne proposons que très
peu de départs, maxi un par an et pour d’autres un tous les 2 ans afin de
limiter le nombre de «touristes» ; de plus les groupe sont limités à 10/12
clients maxi. Au Galápagos de plus en plus de scientifiques demandent à
ce que l’accès à ces îles soient fermées par souci de préservation ; il en est
de même pour les populations très isolées : moins il y aura de «touristes»
plus ils auront la chance de maintenir leur coutumes Seul bémol, si leur
habitat se trouve sur une zone avec des ressources naturelles…”