Recommandations de l`EASL sur le traitement de l`hépatite C 2015
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Recommandations de l`EASL sur le traitement de l`hépatite C 2015
Recommandations Recommandations de l’EASL sur le traitement de l’hépatite C 2015 European Association for the Study of the Liver * Introduction L’hépatite C (VHC) est l’une des principales causes de la maladie chronique du foie à travers le monde [1]. L’impact à long-terme de l’infection par le VHC est très variable, allant des modifications histologiques minimes à une fibrose avancée ou à la cirrhose, avec ou sans carcinome hépatocellulaire (CHC). Le nombre de personnes chroniquement infectées dans le monde est estimé à environ 160 millions, mais la plupart de ces personnes ignorent tout de leur infection. La mise en œuvre de critères étendus pour le dépistage du VHC fait l’objet d’un grand débat parmi les différents experts. La prise en charge des patients atteints de maladie hépatique liée au VHC a considérablement progressé au cours des deux dernières décennies, grâce à une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie, à l’évolution des procédures de diagnostic et aux améliorations dans le traitement et dans la prévention. En décrivant la prise en charge optimale actuelle pour les patients atteints d’infection aiguë ou chronique par le VHC, ces recommandations de l’EASL sur le traitement de l’hépatite C sont destinées à aider les médecins et les autres professionnels de santé, ainsi que les patients et les autres personnes intéressées, à prendre les décisions cliniques. Au moment de leur publication, ces recommandations s’appliquent aux traitements qui ont été autorisés dans l’Union européenne (UE). Les normes de soins jusqu’à 2014 Le principal objectif du traitement du VHC est la guérison de l’infection. Une réponse virologique soutenue (RVS) est définie par un ARN du VHC indétectable 12 semaines (RVS12) ou 24 semaines (RVS 24) après la fin du traitement. L’infection est définitivement guérie chez plus de 99 % des patients qui obtiennent une RVS. La RVS est généralement associée à une normalisation du foie chez les patients sans cirrhose. Les patients cirrhotiques restent à risque de complications potentiellement mortelles ; cependant la fibrose hépatique peut régresser, et le risque de complications telles que l’insuffisance hépatique ou l’hypertension portale est réduit. Des données récentes suggèrent que le risque de CHC et la mortalité toutes causes confondues diminuent considérablement mais ne sont pas éliminés chez les patients cirrhotiques qui éradiquent le VHC, comparativement aux patients non traités et aux répondeurs virologiques non soutenus [2,3]. Le VHC peut aussi affecter les fonctions neurocognitives et l’obtention d’une suppression virale efficace est associée à une réversion des anomalies de la résonance magnétique cérébrale [4]. Jusqu’en 2011, l’association de l’interféron pégylé-α (Peg-IFN-α) et de la ribavirine sur une durée de 24 ou 48 semaines a été le traitement de référence de l’hépatite chronique C. Avec cette bithérapie, la proportion de patients infectés par le VHC de génotype 1 obtenant une RVS était d’environ 40 % en Amérique du Nord et de 50 % en Europe de l’Ouest. Des taux plus élevés de RVS ont été obtenus chez des patients infectés par le VHC de génotype 2, 3, 5 et 6 (jusqu’à environ 80 %, ce taux étant plus élevé pour le génotype 2 que pour les génotypes 3, 5 et 6). Des taux intermédiaires de RVS ont été obtenus chez des patients infectés par le VHC de génotype 4 [6]. En 2011, le telaprevir et le boceprevir ont obtenu leur AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour le traitement du VHC de génotype 1. Ces deux médicaments sont de la première vague d’antiviraux à action directe (AAD) de première génération. Ils ont pour cible la sérine protéase NS3-4A du VHC et sont donc appelés inhibiteurs de la protéase. Le telaprevir comme le boceprevir doivent être administrés en association avec le Peg-IFN-α et la ribavirine. Dans la Phase III des essais sur le boceprevir et le telaprevir pour le VHC de génotype 1 chez des patients naïfs de traitement, les triples thérapies ont permis d’atteindre des taux de RVS plus élevés - de l’ordre de 65 % à 75 % - que ceux obtenus avec la bithérapie associant le Peg-IFN-α à la ribavirine, [7–10]. Cependant, le profil des effets indésirables de ces trithérapies est si peu favorable et leur coût par RVS chez les patients atteints de fibrose hépatique avancée si élevé, qu’elles ne devraient idéalement plus être utilisées chez des patients infectés par le VHC de génotype 1, si d’autres options plus efficaces et mieux tolérées sont disponibles. Trois nouveaux AAD anti-VHC ont été autorisés dans l’UE en 2014 pour être utilisés en association avec d’autres médicaments dans le traitement de l’infection par le VHC. Le sofosbuvir, un analogue de nucléotide inhibiteur pangénotypique de l’ARN polymérase ARN-dépendante NS5B du VHC a été autorisé en janvier 2014. Actif contre les génotypes 1 et 4, le simeprevir, inclus dans une deuxième vague de première génération d’inhibiteurs de la protéase NS3-4A, a été autorisé en mai 2014. Le daclatasvir, un inhibiteur pangénotypique du complexe NS5A a été autorisé en août 2014. Chacun de ces trois AAD peut être administré en association avec le Peg-IFN-α et la ribavirine, cette trithérapie permettant d’atteindre des taux de RVS de 60 % à 100 % en fonction de l’AAD utilisé, du génotype du VHC, de la présence de substitutions d’acides aminés détectables induisant une résistance à l’AAD utilisé et de la Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 Recommandations (EASL-Association européenne pour l’étude du foie) Recommandatios Recommandations gravité de la maladie hépatique. Bien que ces associations soient mieux tolérées que les trithérapies incluant le telaprevir ou le boceprevir, le profil et la gestion de leurs effets indésirables demeurent préoccupants, en raison de l’utilisation du Peg-IFN-α et de la ribavirine. Après l’autorisation de ces trois AAD anti-VHC, des schémas thérapeutiques sans IFN ont largement été utilisés à travers l’Europe en 2014, tout d’abord dans le cadre de programmes d’accès compassionnel essentiellement destinés à des patients atteints de maladie hépatique avancée (score METAVIR F3 ou F4). L’association du sofosbuvir et de la ribavirine est indiquée chez les patients infectés par le VHC de génotype 2 (12 semaines) ou de génotype 3 (24 semaines), avec pour résultats des taux de RVS de l’ordre de 80 à 95 %. L’association du sofosbuvir et du simeprevir, sans IFN et avec ou sans ribavirine, a été utilisée sur la base des résultats de l’étude COSMOS, un petit essai de phase II sur des patients infectés par le VHC de génotype 1, dans lequel des taux de RVS de 93 à 100 % ont été obtenus [11]. Récemment, des données préliminaires en vie réelle provenant des États-Unis ont montré des taux de RVS légèrement inférieurs à ceux de l’étude COSMOS, chez les patients infectés par le VHC de génotype 1 : 82 % de RVS12 dans l’étude TRIO, 89 % de RVS4 dans l’étude TARGET [12,13]. L’association du sofosbuvir et du daclatasvir, avec ou sans ribavirine, a elle aussi été largement utilisée en Europe, chez les patients présentant une maladie hépatique avancée, sur la base des résultats d’une étude de phase II conduite chez des patients infectés par le VHC de génotype 1, dans laquelle les taux de RVS étaient de l’ordre de 95 % à 100 % [14]. Cette association a été bien tolérée au cours du traitement dans le cadre de l’essai et des données en vie réelle sont attendues. Le comité d’experts de l’EASL reconnaît l’hétérogénéité des revenus par habitants et des systèmes d’assurance maladie à travers l’Europe et dans d’autres régions du monde, et par conséquent, l’éventualité d’une poursuite de l’utilisation du traitement associant le PegIFN-α et la ribavirine, avec ou sans l’un ou l’autre des inhibiteurs de protéase de première génération (telaprevir ou boceprevir). L’arrivée des nouveaux AAD implique cependant que ces traitements ne sont plus recommandés en 2015. Il y a lieu d’espérer que la publication de la mise à jour des recommandations orientera le remboursement des médicaments (et l’actualisation de leur coût) pour permettre une harmonisation des traitements du VHC à travers différents pays et régions. Méthodologie Les présentes recommandations ont été élaborées par un groupe d’experts désignés par le Conseil d’administration de l’EASL. Elles ont été approuvées par le Conseil d’administration de l’EASL. Les recommandations sont fondées, dans la mesure du possible, sur les données provenant de publications ou de présentations effectuées lors de rencontres internationales, et si ces données ne sont pas disponibles, sur l’expérience et l’avis personnel des experts. Lorsque cela est possible, le niveau de la preuve et de la recommandation est mentionné. La preuve et la gradation de ces recommandations ont été hiérarchisées conformément au système GRADE (Grading of Recommendations Assessment, La certitude des Development and Evaluation). 200 recommandations reflète ainsi la qualité des preuves scientifiques sous-jacentes. Les principes du système GRADE ont été énoncés [15]. La qualité de la preuve dans les recommandations a été classée dans l’un des trois niveaux : élevé (A), modéré (B) ou faible (C). Le système GRADE offre deux catégories de recommandations : forte (1) ou faible (2) (Tableau 1). Les recommandations prennent donc en compte la qualité de la preuve : plus la preuve est de qualité, plus il y a de chances que la recommandation soit fortement justifiée ; plus grande est la variabilité dans les valeurs et les préférences, ou plus il y a d’incertitude, plus il y a de chances que la recommandation soit faiblement justifiée. Ces recommandations sont nécessairement fondées sur le moment à partir duquel les médicaments sont autorisés. Elles seront mises à jour régulièrement, suite à l’autorisation de nouveaux traitements par l’Agence européenne des médicaments. Recommandations Diagnostic de l’hépatite aiguë et chronique C Le diagnostic de l’infection aiguë et chronique par le VHC repose sur la détection de l’ARN du VHC par une méthode moléculaire sensible (limite inférieure de détection <15 unités internationales [UI]/ml). Les anticorps anti-VHC sont détectables par un dosage immuno-enzymatique (EIA) chez la très grande majorité des patients infectés par le VHC, mais les résultats des EIA peuvent être négatifs au début de l’hépatite aiguë C et chez les patients très immunodéprimés. Après la clairance virale spontanée ou induite par le traitement, des anticorps anti-VHC persistent en l’absence de l’ARN du VHC mais peuvent diminuer et finalement disparaître chez certaines personnes [16,17]. Le diagnostic de l’hépatite aiguë C ne peut être posé en toute sécurité que si la séroconversion des anticorps antiVHC peut être décrite, étant donné qu’il n’existe pas de marqueurs sérologiques prouvant que l’infection par le VHC se trouve dans la phase aiguë de novo. Les patients atteints d’hépatite aiguë C ne sont pas tous séropositifs aux anticorps anti-VHC au moment du diagnostic. Mais l’hépatite aiguë C peut être suspectée si les signes cliniques et les symptômes sont compatibles avec une hépatite aiguë C (alanine aminotransférase [ALAT] > 10 fois la limite supérieure de la normale ; jaunisse) en l’absence d’antécédents de maladie hépatique chronique ou d’autres causes d’hépatite aiguë, et/ou si une source récente susceptible de transmission est identifiable. Dans tous les cas, l’ARN du VHC peut être détecté dans la phase aiguë, bien que de brèves périodes d’indétectabilité puissent se présenter. Le diagnostic de l’hépatite chronique C est basé sur la détection à la fois des anticorps anti-VHC et de l’ARN du VHC, en présence de signes biologiques ou histologiques d’une hépatite chronique C. Dans le cas d’une infection par le VHC nouvellement acquise, la clairance virale spontanée étant très rare au-delà de quatre à six mois d’infection, le diagnostic de l’hépatite chronique C peut être posé une fois passée cette période. Recommandations . • Le dosage des anticorps anti-VHC est le test de diagnostic de 1ère ligne pour l’infection par le VHC (A1) • En cas de suspicion d’hépatite aiguë C ou chez les patients immunodéprimés, la quantification de l’ARN du Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 VHC doit faire partie de l’évaluation initiale (A1) • Si des anticorps anti-VHC sont détectés, l’ARN du VHC doit être déterminé par une méthode de biologie moléculaire sensible (A1) • Les patients avec un dosage d’anticorps anti-VHC positif et un dosage de l’ARN négatif doivent bénéficier d’un nouveau dosage de l’ARN trois mois plus tard pour confirmer une vraie convalescence (A1) Dépistage de l’hépatite chronique C sont infectés par le VHC. En outre, des données précises de prévalence et d’incidence sont nécessaires pour analyser l’ampleur de l’épidémie dans différentes régions et élaborer des ripostes de santé publique pertinentes. Le dépistage de l’hépatite C est donc nécessaire pour l’identification des personnes infectées et leur entrée dans les soins et les traitements ; et le dépistage des marqueurs du VHC dans les populations ciblées doit être mis en place. Les groupes les plus à risque pour l’infection par le VHC peuvent être identifiés et devraient donc bénéficier du dépistage. La définition des populations à risque devant être ciblées par les stratégies de dépistage dépend de l’épidémiologie locale du VHC. En plus des EIA, les tests rapides à orientation diagnostique (TROD) peuvent être utilisés pour détecter les anticorps anti-VHC. L’autorisation de nouveaux traitements très performants du VHC appelle à un élargissement de l’accès à ces traitements. Un grand nombre de patients atteints d’hépatite chronique C ignorent qu’ils Tableau 1. Gradation de la preuve utilisée (adapté du système GRADE). Qualité de la preuve Notes Grade Élevée Modérée A B Faible Recommandation Forte Faible D’autres recherches sont très peu susceptibles de modifier notre niveau de confiance en ces résultats D’autres recherches sont susceptibles d’avoir un impact important sur notre niveau de confiance et B pourraient changer cette estimation D’autres recherches sont très susceptibles d’avoir un impact important sur notre niveau de confiance en l’estimation de l’effet et de changer l’estimation. Tout changement dans l’estimation est incertain Notes Les facteurs qui influencent la force de la recommandation incluent la qualité de la preuve, les résultats présumés liés au patient et le coût Variabilité dans les préférences et dans les valeurs, ou plus d’incertitude. La recommandation est faite avec moins de certitude, un coût plus élevé ou une consommation des ressources Les TROD peuvent être réalisés sur différentes matrices, comme le sérum, le plasma, mais aussi le sang total capillaire prélevé au bout du doigt ou, pour certains d’entre eux, des fluides oraux (liquide craviculaire), qui permettent de se passer du prélèvement veineux, de la centrifugation des tubes, de la congélation et de l’expertise d’un personnel qualifié. Les TROD sont simples à utiliser, à température ambiante et sans instrumentation spécifique ou formation particulièrement approfondie. Grade 1 2 (RVS24) après la fin du traitement, suite à sa quantification par une méthode biologique moléculaire sensible avec une limite inférieure de détection de <15 UI/ml. La RVS12 comme la RVS24 ont été validées en tant que critères d’évaluation du traitement par les autorités de réglementation aux États-Unis et en Europe, étant donné que leur concordance est de 99 % [18]. Des études sur le suivi à long terme ont montré qu’une RVS correspond à une guérison définitive de l’infection par le VHC dans plus de 99 % des cas [19]. Recommandations Recommandations • Le dépistage de l’infection par le VHC doit être recommandé pour certaines populations cibles, définies selon l’épidémiologie locale de l’infection par le VHC, idéalement dans le cadre des plans nationaux (A1) • • • C • Le dépistage de l’infection par le VHC doit être effectué sur la base de la détection d’anticorps anti-VHC (A1) L’objectif du traitement est d’éradiquer l’infection par le VHC pour prévenir la cirrhose hépatique, la décompensation de la cirrhose, le carcinome hépatocellulaire, les manifestations extra-hépatiques sévères et la mort (A1) • Plutôt que les tests immunoenzymatiques classiques, les tests rapides d’orientation diagnostique peuvent être utilisés en vue de faciliter le dépistage des anticorps antiVHC et d’améliorer l’accès aux soins (B1) Le critère d’évaluation du traitement est l’ARN du VHC indétectable avec un test sensible (≤15 UI/ml) 12 semaines (RVS12) et 24 semaines (RVS24) après la fin du traitement (A1) • Chez les patients avec une fibrose avancée/une cirrhose, l’éradication du VHC réduit le taux de décompensation et permet de réduire, sans le supprimer, le risque de CHC. Chez ces patients, la surveillance du CHC doit être poursuivie (A1) • Chez les patients ayant une cirrhose décompensée, l’éradication du VHC réduit la nécessité d’une transplantation du foie. L’impact potentiel de l’éradication du VHC sur la survie à moyen ou long-terme chez ces patients n’est pas déterminé (B2) Si des anticorps anti-VHC sont détectés, l’ARN du VHC doit être quantifié par une méthode moléculaire sensible afin d’identifier les patients atteints d’une infection persistante (A1) Objectifs et critères d’évaluation du traitement de l’infection par le VHC L’objectif du traitement est l’éradication de l’infection par le VHC afin de prévenir les complications liées au VHC, hépatiques ou extrahépatiques, incluant les lésions nécro-inflammatoires du foie, la fibrose, la cirrhose, la décompensation de la cirrhose, le carcinome hépatocellulaire, les manifestations extra-hépatiques sévères et la mort. Le critère d’évaluation du traitement est une RVS, définie par un ARN du VHC indétectable 12 semaines (RVS12) ou 24 semaines Évaluation pré-thérapeutique La relation de cause à effet entre l’infection par le VHC et la maladie du foie doit être établie. La gravité de la maladie du foie doit être évaluée et les paramètres virologiques initiaux, nécessaires à la personnalisation du traitement, doivent être déterminés. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 201 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Recommandations Recherche d’autres causes de la maladie du foie Les autres causes de la maladie chronique du foie ou les facteurs susceptibles d’affecter l’histoire naturelle ou la progression de la maladie du foie doivent être systématiquement recherchés, et tous les patients doivent être incités au dépistage d’autres virus hépatotropes, en particulier le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). La consommation d’alcool doit être évaluée et quantifiée, et des conseils spécifiques doivent être donnés pour inciter à l’arrêt de toute consommation d’alcool. Les comorbidités doivent être évaluées, y compris l’alcoolisme, l’autoimmunité, les maladies du foie d’origine génétique ou métabolique (par exemple l’hémochromatose génétique, le diabète ou l’obésité) et la possibilité d’une origine médicamenteuse de l’hépatotoxicité. Évaluation de la gravité de la maladie du foie L’évaluation de la gravité de la maladie du foie est recommandée préalablement au traitement. L’identification des patients atteints de cirrhose ou de fibrose avancée (pont) est d’une importance particulière, puisque le pronostic après le traitement dépend du stade de la fibrose. L’absence de fibrose significative peut également avoir des implications importantes pour la gradation de la maladie et, peutêtre, le moment du début du traitement. L’évaluation du stade de la fibrose n’est pas nécessaire chez les patients présentant des signes cliniques de cirrhose. Les patients atteints de cirrhose nécessitent une surveillance pour le CHC. Une fibrose significative pouvant être présente chez les patients présentant des ALAT normales de façon répétée, l’évaluation de la gravité de la maladie doit être effectuée, indépendamment des niveaux de transaminases. Pendant de nombreuses années, la biopsie du foie a été la méthode de référence pour le classement de l’activité et de l’évolution histologique (stades) de la maladie. Dans le cas de l’hépatite chronique C, de nombreuses études suggèrent que les méthodes non invasives peuvent maintenant remplacer la biopsie hépatique pour l’évaluation de la gravité de la maladie du foie avant la mise sous traitement, avec un niveau de preuve très sûr. La mesure de l’élasticité du foie (LSM) peut être effectuée pour évaluer la fibrose hépatique chez les patients atteints d’hépatite chronique C, à condition que les facteurs qui peuvent influencer ses résultats, tels l’obésité, soient pris en compte. Une série de tests sanguins validés pour l’évaluation de la fibrose peut aussi être utilisée. Ces deux méthodes non invasives (LSM et tests sanguins) donnent de bons résultats dans l’identification de la cirrhose ou de l’absence de fibrose, mais ils sont moins précis dans l’identification des stades intermédiaires de la fibrose. La combinaison des marqueurs sanguins, ou de la LSM et d’un test sanguin, affinent la précision et rendent moins nécessaire la réalisation de la biopsie hépatique visant à lever les incertitudes [20,21]. Ces examens s’ont d’un intérêt particulier chez les patients présentant des troubles de la coagulation, bien que la biopsie hépatique transjugulaire puisse être pratiquée en toute sécurité dans cette situation et permette, en plus, la mesure de la tension portale. En cas de résultats contradictoires obtenus avec ces méthodes non invasives, la biopsie du foie peut être indiquée. L’histologie peut elle aussi s’avérer nécessaire en cas d’étiologies mixtes connues ou présumées (par exemple, infection par le VHC accompagnée d’une infection par le VHB, syndrome métabolique, alcoolisme ou autoimmunité). Détection/quantification de l’ARN du VHC et détermination du génotype La détection/quantification de l’ARN du VHC est indiquée pour les patients qui nécessitent un traitement antiviral. La quantification de l’ARN du VHC doit être effectuée avec un test sensible et fiable, et les niveaux d’ARN s’expriment en UI/ml. Le génotype du VHC, ainsi que le sous-type du génotype 1, doivent aussi être identifiés avant l’initiation du traitement. Le génotypage et le sous-typage doivent être effectués avec un test qui différencie le sous-type 1a du sous-type 1b [22]. La recherche de résistance du VHC avant un traitement de première ligne n’est pas nécessaire. En effet, la présence de variants de résistance préexistants, détectés par séquençage des populations 202 virales, n’a pas un impact majeur sur la performance du traitement et ne doit pas influencer la décision thérapeutique (à l’exception de l’effet de la mutation Q80K chez les patients porteurs du sous-type 1a, traités avec l’association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du simeprevir – voir ci-dessous). Détermination de la génétique de l’hôte Le génotypage de l’IL28B a perdu de sa valeur prédictive avec les nouveaux traitements plus efficaces sans IFN. Aussi, le génotypage de l’IL28B n’est utile que dans les unités où le Peg-IFN-α et la ribavirine sont les seuls traitements disponibles ou pour sélectionner une option thérapeutique efficace en cas de restrictions budgétaires. Recommandations • La relation causale entre l’infection par le VHC et la maladie du foie doit être établie (A1) • L’importance des comorbidités dans la progression de la maladie hépatique doit être évaluée et les mesures correctives appropriées mises en œuvre (A1) • La gravité de la maladie hépatique doit être évaluée avant le traitement. Identifier les patients atteints de cirrhose est particulièrement important, car leur pronostic est différent et leur traitement peut être adapté (A1) • Le stade de fibrose peut être initialement évalué par des méthodes non-invasives, la biopsie du foie étant réservée pour les cas incertains ou avec une autre étiologie possible ou associée (A1) • La détection et la quantification de l’ARN doivent être effectuées avec une méthode sensible (limite inférieure de détection de ≤15 UI/ml (A1) • Le génotype du VHC et le sous-type 1 (1a/1b) doivent être identifiés avant l’initiation du traitement, car ils détermineront le choix du traitement (A1) • Le génotypage IL28B ne joue aucun rôle dans le choix du traitement de l’hépatite C avec les nouveaux AAD (A1) • Il n’est pas nécessaire d’évaluer la résistance du VHC avant le traitement, parce que les taux de RVS se sont montrés très élevés chez les patients avec ou sans variants de résistance détectables par séquençage des populations virales à l’évaluation initiale (à l’exception des patients infectés par le sous-type 1a qui reçoivent l’association PegIFN-α, ribavirine et simeprevir) (A1) Contre-indications au traitement IFN-α et ribavirine Le traitement de l’hépatite chronique C avec le Peg-IFN-α associé à la ribavirine est totalement contre-indiqué pour les patients avec : une dépression incontrôlée, une psychose ou une épilepsie ; femmes enceintes ou couples ne souhaitant pas adopter des méthodes efficaces de contraception ; des maladies graves concomitantes et des comorbidités comprenant les maladies de la rétine, une thyroïdite auto-immune ; une maladie du foie décompensée. L’utilisation du Peg-IFN-α n’est pas recommandée chez les patients dont le nombre de neutrophiles est de <1500/mm3 et/ou celui des plaquettes de 690.000/mm3. Les patients avec une maladie du foie avancée, dont les paramètres ne correspondent pas aux indications des médicaments, peuvent être traités dans des centres expérimentés, sous condition de consentement éclairé et d’une surveillance attentive. Les AAD autorisés Sur la base des connaissances actuelles, il n’existe aucune contreindication absolue à l’utilisation des antiviraux à action directe dans l’UE en 2015. La prudence est de mise avec l’utilisation du sofosbuvir chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère, l’effet de la fonction rénale altérée sur la clairance des métabolites Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Indications du traitement : Qui doit être traité ? Le traitement doit être envisagé pour tous les patients naïfs de traitement ou prétraités, avec une maladie hépatique chronique C, compensée ou décompensée, qui sont prêts à être traités et pour qui le traitement n’est pas contre-indiqué. Dans la mesure où l’ensemble des patients atteints d’hépatite C ne pourra accéder à un traitement antiviral dans l’année à venir, il est nécessaire d’établir des priorités (Tableau 2). Le groupe d’experts reconnaît que ces priorités doivent être modulées en fonction des circonstances locales et/ou sociétales. La priorité de l’accès au traitement antiviral doit se définir selon la gravité de la fibrose, le risque de progression vers une maladie plus évoluée, la présence de manifestations extra-hépatiques et le risque de transmission du VHC. Le traitement doit être une priorité chez les patients ayant une fibrose avancée (score METAVIR F3 à F4), y compris ceux qui ont une cirrhose décompensée et pour qui l’IFN-α est contre-indiqué, mais qui peuvent recevoir des traitements sans IFN en toute sécurité. En effet, des données d’essais cliniques ou de cohortes en vie réelle indiquent que ces patients pourraient bénéficier davantage, à court terme, de la guérison de l’infection par le VHC, étant donné que celle-ci améliore considérablement les scores de Child-Pugh et de MELD et diminue l’incidence des complications cliniques. Cependant, les données sur l’amélioration clinique et biologique chez les patients ayant des scores de ChildPugh supérieurs à 12 et des scores de MELD supérieurs à 20 restent limitées. Le traitement sans IFN chez les patients ayant une maladie décompensée ne doit être tenté que dans des centres expérimentés jusqu’à ce que des données supplémentaires d’innocuité et d’efficacité soient disponibles. Les groupes de patients hautement prioritaires comprennent aussi les patients co-infectés par le VIH ou le VHB, les patients en attente de transplantation ou transplantés, les patients avec des manifestations extra-hépatiques cliniquement significatives (par exemple, vascularité symptomatique associée à une cryoglobulinémie mixte, néphropathie à complexes immuns et lymphome non-hodgkinien B) et les patients présentant une asthénie invalidante, indépendamment de leur stade de fibrose. Indépendamment du stade de fibrose ou des manifestations extrahépatiques, le traitement doit également être une priorité chez les patients à risque élevé de transmettre le VHC, parmi lesquels les usagers actifs de drogues par voie intraveineuse, les homo/bisexuels masculins qui ont des pratiques sexuelles à risque élevé, les femmes qui souhaitent avoir un enfant, les patients hémodialysés et les personnes incarcérées. Les usagers de drogues injectables et les homo/bisexuels masculins qui ont des pratiques sexuelles à risque élevé doivent être informés des risques de réinfection par le VHC et adopter des mesures préventives après la guérison de leur infection par le VHC. Le traitement est justifié chez les patients atteints de fibrose modérée (score METAVIR F2). Pour les patients avec peu ou pas de fibrose (score METAVIR F0-F1), le moment et la nature du traitement sont discutés, le traitement peut être différé. La décision de différer le traitement pour un patient particulier devrait s’envisager suivant les désirs et les priorités de ce patient, l’histoire naturelle et le risque de progression de la maladie, la présence des comorbidités et l’âge du patient. Les patients dont le traitement est différé doivent être évalués régulièrement, l’objectif étant de rechercher des signes de progression, afin de rediscuter l’indication du traitement et les nouveaux traitements, à mesure qu’ils émergent ou deviennent disponibles et abordables. Le traitement n’est pas recommandé chez les patients dont l’espérance de vie est limitée en raison de comorbidités sans rapport avec une maladie du foie. Recommandations • Le traitement doit être envisagé pour tous les patients naïfs de traitement ou prétraités, avec une maladie hépatique chronique C, compensée ou décompensée (A1) • Le traitement doit être une priorité chez les patients atteints de fibrose avancée ou de cirrhose (score METAVIR F3 à F4) (A1) • Les patients présentant une cirrhose décompensée (ChildPugh B et C) doivent être traités rapidement avec un traitement sans IFN (A1) • Le traitement doit être une priorité, indépendamment du stade de fibrose, chez les patients co-infectés par le VIH ou le VHB, les patients en attente de transplantation du foie ou transplantés, les patients ayant des manifestations extra-hépatiques cliniquement significatives (par ex. vascularité symptomatique associée à la cryoglobulinémie mixte liée au VHC, néphropathie à complexe immun dû au VHC et lymphome non-hodgkinien B), et les patients atteints d’asthénie invalidante (A1) • Indépendamment du stade de fibrose, le traitement doit être une priorité chez les personnes à risque de transmettre le VHC, tels les usagers actifs de drogues par voie intraveineuse, les homo/bisexuels masculins qui ont des pratiques à risque élevé, les femmes qui souhaitent avoir un enfant, les patients hémodialysés et les personnes incarcérées (B1) • Le traitement est justifié chez les patients atteints de fibrose modérée (score METAVIR F2) (A2) • Chez les patients avec peu ou pas de fibrose (score METAVIR F0-F1) et aucune des manifestations extrahépatiques mentionnées ci-dessus, l’indication et le moment du traitement peuvent être individualisés (B1) • Le traitement n’est pas recommandé chez les patients dont l’espérance de vie est limitée en raison de comorbidités sans rapport avec une maladie du foie (B1) Les médicaments disponibles dans l’Union européenne en 2015 Les médicaments de l’hépatite C disponibles dans l’Union européenne sont énumérés dans ce paragraphe et figurent au Tableau 3. Leurs interactions avec d’autres médicaments, connues à ce jour, sont également présentées. Pour une liste plus complète des interactions médicamenteuses, consulter les tableaux 4A-F et www.hep-druginteractions.org Peg-IFN-α. Le Peg-IFN-α-2a doit être utilisé à la dose de 180 µg/semaine ; le Peg-IFN-α-2b doit être utilisé en fonction du poids corporel, à la dose de 1,5 mg/kg/semaine. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 203 Recommandations dérivés du sofosbuvir étant toujours en cours d’évaluation. L’association du paritepravir boosté par le ritonavir, de l’ombistavir et du dasabuvir est en cours d’évaluation chez les patients qui présentent une cirrhose décompensée classée Child-Pugh B et est contre-indiquée chez les patients atteints de cirrhose décompensée classée Child-Pugh C. Des études sont en cours pour évaluer la pharmacocinétique et la tolérance du simeprevir dans le cas de la cirrhose décompensée. Recommandatios Tableau 2. Indications du traitement de l’hépatite C chronique en 2015 : Qui doit être traité et quand ? Degré de priorité du traitement Le traitement est indiqué Le traitement doit être une priorité Recommandations Groupes de patients • Tous les patients naïfs de traitement ou prétraités, avec une maladie hépatique compensée ou décompensée • Patients avec une fibrose avancée (F3) ou une cirrhose (F4), y compris une cirrhose décompensée • Patients co-infectés VIH • Patients co-infectés VHB • Patients avec une indication de transplantation du foie • Patients avec une rechute du VHC après une transplantation du foie • Patients avec des manifestations extra-hépatiques cliniquement significatives • Patients avec une asthénie invalidante • Personnes à risque de transmettre le VHC (usagers actifs de drogues injectables, homo/bisexuels masculins qui ont des pratiques sexuelles à risque élevé, femmes en âge de procréer, patients hémodialysés, personnes incarcérées) • Patients avec une fibrose modérée (F2) • Patients avec peu ou pas de fibrose (F0-F1) et aucune des hépatiques mentionnées ci-dessus Le traitement est justifié Le traitement peut être différé manifestations extraLe traitement n’est pas • recommandé avec une maladie du foie Patients dont l’espérance de vie est limitée en raison de comorbidités sans rapport Tableau 3. Médicaments de l’hépatite C autorisés dans l’Union européenne en 2015. Produit PegIFN-α2a Peg-IFN-α2b Ribavirine Présentation Solution pour injection contenant 180, 135 ou 90 µg de Solution pour injection contenant 50 µg par 0.5 ml de PegIFN-α2b Capsules contenant 200 mg de ribavirine Sofosbuvir Simeprevir Daclatasvir Sofosbuvir/ledipasvir Comprimés contenant 400 mg de sofosbuvir Comprimés contenant 400 mg de sofosbuvir Comprimés contenant 30 ou 60 mg de daclatasvir Comprimés contenant 400 mg de sofosbuvir et 90 mg de ledipasvir Paritaprevir/ombitasvir/ ritonavir Comprimés contenant 75 mg de paritaprevir, 12.5 mg de ombitasvir et 50 mg de ritonavir Dasabuvir Comprimés contenant 250 mg de dasabuvir Ribavirine. La dose de ribavirine doit être de 1000 ou de 1200 mg/jour, en fonction du poids corporel (<75 kg ou >75 kg, respectivement). Le sofosbuvir doit être administré à la dose de 400 mg (un comprimé) une fois par jour. Il a une élimination rénale d’environ 80 % et fécale de 15 %. La majorité du sofosbuvir urinaire est son métabolite nucléoside GS-331007 dérivé de la déphosphorylation (78 %), tandis que 3.5 % du médicament sont retrouvés en tant que sofosbuvir. Cela signifie que la clairance rénale est la voie principale d’élimination du sofosbuvir GS-331007, dont une large part est activement sécrétée. Actuellement, aucune recommandation posologique ne peut être émise pour les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (débit de filtration glomérulaire estimé [DFGe] <30 ml/min/1.73 m2) ou en phase terminale de maladie rénale due à des expositions plus élevées (jusqu’à 20 fois) de GS331007. L’AUC du sofosbuvir n’est pas significativement modifiée chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère, mais elle est augmentée de 2,3 fois chez les personnes atteintes d’insuffisance hépatique modérée. Le sofosbuvir est bien toléré au cours des 12 à 24 semaines d’administration. Les effets indésirables les plus fréquents (≥ 20 %) du sofosbuvir, observés lorsqu’il est associé à la ribavirine, sont la fatigue et les céphalées. Les effets indésirables les plus fréquents (≥ 20 %), observés lorsqu’il est associé au Peg-IFN-α et à la ribavirine, sont la fatigue, les céphalées, les nausées, l’insomnie et l’anémie. De légères élévations des taux de créatine kinase, d’amylase et de lipase ont également été observées sans pour autant qu’elles aient un impact clinique. Le sofosbuvir n’est pas métabolisé par le cytochrome P450 mais est transporté par la P-glycoprotéine (P-gp). Les médicaments qui sont des inducteurs puissants de la P-gp diminuent significativement 204 Posologie Une injection sous-cutanée par semaine de 180 µg Une injection sous-cutanée par semaine de 1.5 µg/ kg (ou moins si une réduction de dose est nécessaire) Deux capsules le matin et 3 le soir si le poids corporel <75 kg ou Trois capsules le matin et 3 le soir si le poids corporel ≥75 kg Un comprimé une fois par jour (matin) Une capsule une fois par jour (matin) Un comprimé une fois par jour (matin) Un comprimé une fois par jour (matin) Deux comprimés une fois par jour (matin) Un comprimé deux fois par jour (matin et soir) les concentrations plasmatiques du sofosbuvir et peuvent induire une diminution de l’effet thérapeutique. De ce fait, le sofosbuvir ne doit pas être administré avec d’autres inducteurs de la P-gp, tels que la rifampicine, la carbamazepine, la phenytoïne ou le millepertuis. Il existe aussi des interactions potentielles avec la rifabutine, la rifapentine et le modafinil. Aucune autre interaction médicamenteuse importante n’a été rapportée, en particulier avec l’ensemble des agents antirétroviraux testés, comprenant l’emtricitabine, le tenofovir, la rilpivirine, l’efavirenz, le darunavir/ritonavir et le raltegravir, et il n’existe pas d’interactions médicamenteuses potentielles avec les autres antirétroviraux. L’administration de l’amiodarone (et possiblement aussi la drodedanone) avec le sofosbuvir, associé au daclatasvir, au simeprevir ou au ledipasvir est contre-indiquée en raison du risque de bradycardie symptomatique sévère (un cas mortel a été rapporté). Le mécanisme de cette interaction et le rôle joué par les autres médicaments ne sont pas connus et des recherches supplémentaires sont nécessaires. La bradycardie a été observée dans les heures ou dans les jours qui ont suivi les premières prises des AAD, mais certains cas ont été observés jusqu’à 2 semaines après le début du traitement. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Inhibiteurs d’entrée/d’intégrase Inhibiteurs de protéase SIM DCV SOF SOF/ LDV 3D Abacavir • • • • • Didanosine • • • • • Emtricitabine • • • • • Lamivudine • • • • • Stavudine • • • • • Tenofovir • • • • • Zidovudine • • • • • Efavirenz • • • • Etravirine • • • •* • • • Nevirapine • • • • Rilpivirine Atazanavir atazanavir/ritonavir Darunavir/ritonavir; darunavir/cobicistat Fosamprenavir • • • •* • • • • •* • • • • •* • • • • •* • Lopinavir • • • •* • Saquinavir • • • •* • Dolutegravir • • • • • Elvitegravir/cobicistat • • • •* • Maraviroc • • • • • Raltegravir • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledipasvir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. *Augmentation connue ou anticipée des concentrations de tenofovir avec les traitements boostés et avec l’efavirenz et la rilpivirine en présence du sofosbuvir et du ledipasvir : prudence et suivi rénal fréquents nécessaires. Légende des couleurs. Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : interaction potentielle qui peut rendre nécessaire un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être coadministrés. • Des modifications des doses de certains médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • L’utilisation des couleurs (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique de l’interaction médicamenteuse est inspirée du site web www.hep-druginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions médicamenteuses et une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné cidessus. Le sofosbuvir et le ledipasvir sont disponibles dans une association fixe contenant 400 mg de sofosbuvir et 90 mg de ledipasvir en un comprimé unique. La posologie recommandée pour cette association est de un comprimé une fois par jour, avec ou sans nourriture. L’élimination du ledipasvir est principalement biliaire sous sa forme inchangée, l’élimination rénale étant mineure (environ 1 %), tandis que le sofosbuvir est principalement éliminé par les reins, comme indiqué ci-dessus. Les demi-vies médianes du sofosbuvir et de son métabolite prédominant (GS-331007) après l’administration de sofosbuvir/ledipasvir sont respectivement de 0.5 et 27 heures. Ni le sofosbuvir ni le ledipasvir ne sont des substrats des transporteurs hépatiques ; le GS-331007 n’est pas un substrat des transporteurs rénaux. Tableau 4B. Interactions entre AAD VHC et substances récréatives illicites. SOF/ 3D LDV Amphetamine • • • • • Cannabis • • • • • Cocaïne • • • • • Diamorphine • • • • • Diazepam • • • • • Gamma-hydroxybutyrate • • • • • Ketamine • • • • • MDMA (ecstasy) • • • • • Methamphetamine • • • • • Phencyclidine (PCP) • • • • • Тemazepam • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledispavir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. Légende des couleurs. Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : interaction potentielle qui peut rendre nécessaire un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être coadministrés. • Des modifications des doses de certains médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • L’utilisation des couleurs (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique de l’interaction médicamenteuse est inspirée du site web www.hep-druginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions médicamenteuses et une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné cidessus. SIM DCV SOF Tableau 4C. Interactions entre AAD VHC et médicaments hypolipidémiants SOF/ 3D LDV Atorvastatine • • • • • Bezafibrate • • • • • Ezetimibe • • • • • Fenofibrate • • • • • Fluvastatine • • • • • Gemfibrozil • • • • • Lovastatine • • • • • Pitavastatine • • • • • Pravastatine • • • • • Rosuvastatine • • • • • Simvastatine • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledipasvir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. Légende des couleurs. Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : interaction potentielle qui peut rendre nécessaire un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être coadministrés. • Des modifications des doses de certains médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • L’utilisation des couleurs (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique de l’interaction médicamenteuse est inspirée du site web www.hep-druginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions médicamenteuses et une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné cidessus. SIM DCV SOF L’AUC du ledipasvir (AUC) est identique chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère et chez les patients dont l’infection est contrôlée et qui ont une fonction hépatique normale. L’analyse de la pharmacocinétique en population chez les personnes infectées par le VHC indique que la cirrhose (y compris décompensée) n’a pas d’effet clinique significatif sur l’exposition au ledipasvir. Si aucun ajustement de dose du sofosbuvir ou du ledipasvir n’est nécessaire Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 205 Recommandations INNTIs INTI Tableau 4A. Interactions entre AAD VHC et antirétroviraux VIH. Recommandatios SIM DCV SOF SOF/ LDV 3D Amitriptyline • • • • • Citalopram • • • • • Duloxetine • • • • • Escitalopram • • • • • Fluoxetine • • • • • Paroxetine • • • • • Sertraline • • • • • Trazodone • • • • • Trimipramine • • • • • Venlafaxine • • • • • Amisulpiride • • • • • Aripiprazole • • • • • Chlorpromazine • • • • • Clozapine • • • • • Flupentixol • • • • • Haloperidol • • • • • Olanzapine • • • • • Quetiapine • • • • • Risperidone • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledipasvir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. Légende des couleurs. Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : interaction potentielle qui peut rendre nécessaires un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être administrés. • Des modifications de doses des médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • L’utilisation des couleurs (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique des interactions médicamenteuses est inspirée du site web www.hepdruginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions médicamenteuses et une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné ci-dessus. chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère ou modérée, l’innocuité de l’association sofosbuvir-ledipasvir n’a pas été évaluée chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (DFGe <30 ml/min/1.73 m2) ou en phase terminale de maladie rénale exigeant une hémodialyse. Par rapport à une fonction rénale normale (DFGe > 80 ml/min/1.73 m2), l’AUC du sofosbuvir est de 61 %, 107 % et 171 % plus élevée chez les patients ayant une insuffisance rénale légère, modérée ou sévère, respectivement, tandis que l’AUC du GS-331007 est de 55 %, 88 %, et 451 % plus élevée, respectivement. De ce fait, aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère ou modérée. Cependant, aucune recommandation de dose ne peut être émise actuellement pour les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (DGFe < 30 ml/min/1.73 m2) ou en phase terminale de maladie rénale. Les effets indésirables les plus fréquents de cette association sont la fatigue et les céphalées. Le ledipasvir et le sofosbuvir étant les composés de cette association, toute description d’interaction avec l’un d’eux, prise en compte individuellement, s’applique aussi lorsqu’ils sont combinés. 206 Tableau 4E. Interactions entre AAD VHC et médicaments cardiovasculaires. Agents contre Inhibiteurs Anti-plaquettes l’hypertension et Beta bloquants Antiarythmiques calciques et anticoagulants l’insuffisance cardiaque Antipsychotiques Recommandations Antidépresseurs Tableau 4D. Interactions entre AAD VHC et médicaments pour le système nerveux central. SIM DCV SOF SOF/ LDV 3D Amiodarone • • • • • Digoxine • • • • • Flecainide • • • • • Vernakalant • • • • • Clopidogrel • • • • • Dabigatran • • • • • Warfarine • • • • • Atenolol • • • • • Bisoprolol • • • • • Propranolol • • • • • Amlodipine • • • • • Diltiazem • • • • • Nifedipine • • • • • Aliskiren • • • • • Candesartan • • • • • Doxazosine • • • • • Enalapril • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledipasvir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. Légende des couleurs Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : interaction potentielle qui peut rendre nécessaire un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être co-administrés. • Des modifications des doses de certains médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • L’utilisation des couleurs pour (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique de l’interaction est inspirée du site web www.hepdruginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions médicamenteuses et une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné ci-dessus. Étant donné que le ledipasvir et le sofosbuvir sont transportés par la Pgp et la BCRP (Breast Cancer Resistant Protein), la co-administration de médicaments qui sont des inducteurs puissants de la P-gp diminue les concentrations plasmatiques non seulement du sofosbuvir mais aussi du ledipasvir, avec pour conséquence une réduction de l’effet thérapeutique. Bien que la co-administration des médicaments inhibiteurs de la P-gp et/ou de la BCRP puisse augmenter l’AUC du sofosbuvir et du ledipasvir, les conséquences cliniques sont peu probables. Un aspect important des interactions médicamenteuses avec le ledipasvir est l’inhibition de la P-gp et/ou de la BCRP par laquelle le ledipasvir peut augmenter l’absorption intestinale des médicaments coadministrés. De ce fait, la prudence est de mise avec les substrats de Pgp comme la digoxine et le dabigatran, mais aussi potentiellement avec d’autres médicaments transportés par ces protéines (par exemple, aliskreine, amlodipine, buprenorphine, carvedilol, cyclosporine). La co-administration d’amiodarone (et peut-être de la dronedarone) avec l’association sofosbuvir/ledipasvir est contre-indiquée en raison du risque sérieux de bradycardie symptomatique (voir ci-dessus, mécanisme d’interaction inconnu). Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 Tableau 4F. Interactions immunosuppresseurs. entre AAD VHC et SIM DCV SOF SOF/ LDV 3D Azathiopine • • • • • Cyclosporine • • • • • Etanercept • • • • • Everolimus • • • • • Mycophenolate • • • • • Sirolimus • • • • • Tacrolimus • • • • • SIM, simeprevir ; DCV, daclatasvir ; SOF, sofosbuvir ; SOF/LDV, sofosbuvir plus ledipasvir ; 3D, paritaprevir boosté par ritonavir, plus ombitasvir et dasabuvir. Légende des couleurs Vert : pas d’interaction cliniquement significative attendue. Orange : Interaction potentielle qui peut rendre nécessaire un ajustement des doses, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle. Rouge : ces médicaments ne doivent pas être co-administrés. • ‘Des modifications des doses de certains médicaments, déterminées par la fonction hépatique, peuvent être nécessaires. Pour un avis sur les dosages, consultez la notice de chaque médicament spécifique. • ‘L’utilisation des couleurs (vert, orange, rouge) pour hiérarchiser l’importance clinique des interactions est inspirée du site web www.hep-druginteractions.org (Université de Liverpool). Pour des informations sur d’autres interactions et sur une plus large gamme de médicaments, des données détaillées de la pharmacocinétique des interactions et des ajustements de doses, consultez le site web mentionné cidessus. L’utilisation de la rosuvastatine n’est pas recommandée (suspicion d’une inhibition des OATP par le ledipasvir) et les interactions avec d’autres statines ne peuvent être exclues. Il est important d’évaluer attentivement les effets indésirables des statines. La solubilité du ledipasvir diminuant lorsque le pH augmente, il est probable que les médicaments qui augmentent le pH gastrique (antiacides, antagonistes des récepteurs H2, inhibiteurs de la pompe à protons) diminuent les concentrations du ledipasvir. Peuvent donc être pris en même temps que le ledipasvir ou 12 heures après le ledipasvir, les anti-H2, à une dose ne dépassant pas a famotidine à 40 mg ; ou les inhibiteurs de la pompe à protons, à une dose comparable à 20 mg d’omeprazole. Le ledipasvir/sofosbuvir peut être administré avec tous les antirétroviraux. Cependant, en raison d’une augmentation des concentrations de tenofovir lorsque le traitement antirétroviral contient un médicament qui en potentialise la pharmacocinétique (ritonavir ou cobicistat), ces associations (par exemple, atazanavir/ritonavir, darunavir/ritonavir, lopinavir/ritonavir, elvitegravir/cobicistat, darunavir/cobicistat, tous en association avec le tenofovir/emtricitabine) doivent être utilisées avec précaution et des évaluations rénales fréquentes réalisées si d’autres choix ne sont pas disponibles. Aucune donnée sur l’innocuité et l’efficacité de l’association du sofosbuvir et du ledipasvir, administrés avec des traitements du VIH contenant un inhibiteur de protéase boosté par le ritonavir, n’est actuellement disponible. Par ailleurs, l’interaction n’est pas atténuée par un échelonnement de la dose quotidienne toutes les douze heures. Les concentrations de tenofovir augmentent également dans les traitements contenant de l’efavirenz et il est recommandé d’utiliser ces associations avec prudence. Le simeprevir doit être administré à la dose de 150 mg (une capsule) une fois par jour. Le simeprevir est fortement lié aux protéines plasmatiques (> 99.9 %), principalement à l’albumine. Il est essentiellement métabolisé par le CYP3A hépatique. Son élimination est principalement biliaire, l’excrétion rénale est minime. L’AUC moyenne et stable du simeprevir est 2.4 fois plus élevée chez les patients non-infectés par le VHC atteints d’insuffisance hépatique modérée (Child-Pugh B). Elle est 5.2 fois plus élevée chez les patients non-infectés par le VHC atteints d’insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C). Le simeprevir n’a pas été étudié de façon exhaustive chez ce type de patients, mais il a été utilisé en vie réelle. Cependant, puisque l’on sait que l’AUC du simeprevir augmente de façon considérable chez ces patients, ce médicament ne leur est pas recommandé. Aucune adaptation de dose n’est nécessaire chez les patients avec une insuffisance rénale, qu’elle soit faible, modérée ou sévère. L’innocuité et l’efficacité du simeprevir n’ont pas été étudiées chez les patients avec une clairance de la créatinine inferieure à 30 ml/mn ou en phase terminale de maladie rénale, y compris les patients dialysés. Cependant, le simeprevir étant fortement lié aux protéines, il est fort peu probable que la dialyse élimine le simeprevir de façon significative. Les effets indésirables associés ayant une fréquence plus élevée d’au moins 3 % chez les patients recevant le simeprevir, en association avec le Peg-IFN-α et la ribavirine, sont les éruptions cutanées (y compris la photosensibilité), un prurit et des nausées. Le simeprevir étant un inhibiteur des transporteurs OATP1B1 et MRP2 [23], des hyperbilirubinémies modérées, transitoires et non accompagnées d’autres modifications des paramètres hépatiques ont été observées dans environ 10 % des cas. Puisque l’enzyme principale du métabolisme du simeprevir est le CYP3A4, la co-administration du médicament avec des substances qui sont des inducteurs ou des inhibiteurs, modérés ou puissants, du CYP3A4, n’est pas recommandée car elle peut conduire à une exposition du simeprevir significativement inférieure ou significativement supérieure, respectivement. Un certain nombre de composés sont contre-indiqués chez les patients recevant du simeprevir, parmi lesquels certains anticonvulsivants (carbamazepine, oxcarbazepine, phenobarbital, phenytoïne), certains antibiotiques (erythromycine, clarythromycine, telithromycine), certains antimycobactériens (rifampicine, rifabutine, rifapentine), les antifongiques systémiques (itraconazole, ketoconazole, posaconazole, fluconazole, voriconazole), la dexamethasone systémique, le cisapride, les produits à base de plantes (chardonmarie, millepertuis) et un certain nombre de médicaments antirétroviraux tels que ceux qui sont boostés par le cobicistat, l’efavirenz, l’etravirine, la nevirapine, le ritonavir et tout inhibiteur de la protéase, boosté ou non par le ritonavir. Le raltegravir, le maraviroc et l’abacavir n’ont pas d’interactions avec le simeprevir et peuvent donc être utilisés en toute sécurité chez les patients qui reçoivent celui-ci. L’ajustement de la dose est nécessaire en présence de certains antiarythmiques, la warfarine, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de réductase HMG Co-A et les sédatifs/anxyolitiques. Aucune modification de dose n’est nécessaire lorsque l’utilisation du simeprevir est concomitante à celle d’immunosuppresseurs, tels le tacrolimus et le sirolimus, bien qu’une mesure des concentrations plasmatiques des immunosuppresseurs soit recommandée en routine. En revanche, l’administration du simeprevir avec la cyclosporine entraîne une augmentation importante des concentrations plasmatiques du simeprevir (due à l’inhibition du transporteur hépatique), de sorte que la coadministration de ces médicaments n’est pas recommandée. Le daclatasvir doit être administré à la dose de 60 mg (un comprimé) une fois par jour, ou de 30 mg (un comprimé) une fois par jour lorsqu’il est nécessaire de réduire la dose de référence (60 mg). Environ 90 % du daclatasvir est éliminé dans les selles (la moitié de la dose n’est pas modifiée) et moins de 10 % dans les urines (principalement sous forme de médicament non modifié). Les données de pharmacocinétique du daclatasvir chez les patients non-infectés par le VHC avec une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A), modérée (Child-Pugh B) ou sévère (ChildPugh C) indiquent que l’AUC du daclatasvir total (libre et lié aux protéines) est diminuée chez ces patients. Cependant, l’insuffisance hépatique n’a pas d’effet cliniquement significatif sur la fraction pharmacologique libre du daclatasvir. De ce fait, l’ajustement de la dose du daclatasvir n’est pas nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A), modérée (ChildPugh B) ou sévère (Child-Pugh C). La pharmacocinétique du daclatasvir après une seule dose de 60 mg par voie orale a été étudiée chez des personnes non-infectées par le VHC atteintes d’insuffisance rénale. Comparativement aux personnes ayant une fonction rénale normale, l’AUC libre du daclatasvir était plus élevée de 18 %, 39 % et 51 % chez les personnes avec une clairance de la créatinine respectivement de 60, 30 et 15 ml/mn. Chez les patients hémodialysés, l’AUC du Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 207 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Recommandations daclatasvir était augmentée de 27 % et celle du daclatasvir libre était augmentée de 20 %, comparativement aux patients ayant une fonction rénale normale. Ainsi, aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients avec une insuffisance rénale, quel qu’en soit le stade. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec le daclatasvir sont la fatigue, les céphalées et les nausées. Le daclatasvir est un substrat du CYP3A4 et un substrat et inhibiteur de la P-gp. C’est aussi un inhibiteur des OATP1B1 et BCRP. La co-administration du daclatasvir et de médicaments induisant fortement le CYP3A4 et la P-gp – et ainsi, diminuant la concentration du daclatasvir – est donc contre-indiquée. Ces médicaments comprennent certains anticonvulsivants (carmabazepine, phenytoïne, oxcarbazepine, phenobarbital), antimycobactériens (rifampicine, rifabutine, rifapentine), la dexamethasone systémique et le millepertuis. Les inhibiteurs puissants du CYP3A4 augmentent la concentration plasmatique du daclatasvir ; par conséquent, une adaptation de dose pour le daclatasvir est recommandée. Chez les patients infectés par le VIH recevant de l’atazanavir/ritonavir ou tout autre traitement antirétroviral contenant du cobicistat, la dose du daclatasvir doit être réduite à 30 mg une fois par jour. En revanche, des données récentes indiquent qu’aucune adaptation de dose n’est nécessaire avec le darunavir/ritonavir ou avec le lopinavir/ritonavir. Dans l’essai clinique ALLY-2 qui a porté sur des patients co-infectés par le VIH recevant du sofosbuvir et du daclatasvir, un plus faible taux de RVS12 a été observé chez les patients sous traitement antirétroviral contenant du darunavir, pour qui la dose de daclatasvir avait été réduite à 30 mg (conformément aux premières données sur l’atazanavir/ritonavir), en particulier chez ceux qui avaient été traités pendant 8 semaines. Ce résultat a mis l’accent sur la nécessité d’administrer la dose de référence du daclatasvir aux patients recevant le darunavir boosté. En présence de l’efavirenz (un inducteur d’enzyme), il est recommandé d’augmenter la dose du daclatasvir à 90 mg. Cette recommandation ne peut être émise concernant l’etravirine et la nevirapine (deux inducteurs d’enzyme) car les données sont encore trop limitées. Il n’existe pas d’interactions entre le daclatasvir et le tenofovir, l’emtricitabine, l’abacavir, la lamivudine, la zidovudine, la stavudine, la rilpivirine, le raltegravir, le dolutegravir ou le maraviroc. La dose du daclatasvir doit être réduite à 30 mg également en présence de certains antibactériens (clarithromycine, telithromycine, erythromycine) et antifongiques (ketoconazole, itraconazole, posaconazole et voriconazole). Des études conduites sur des agents antiacides (famotidine, omeprazole), l’escitalopram et un contraceptif oral, ont montré qu’il n’est pas nécessaire d’adapter les doses du daclatasvir ou de ces produits. Mais étant donné que le daclatasvir inhibe certains transporteurs, la prudence est de mise avec la co-administration du dabigatran, de la digoxine et d’autres substrats de P-gp. Paritaprevir boosté par ritonavir, ombitasvir et dasabuvir. Le paritaprevir est un inhibiteur de la protéase NS3-4A qui est principalement métabolisé par le CYP3A4 et administré avec une faible dose de ritonavir, inhibiteur du CYP34A, en tant que booster pharmacocinétique. Ainsi, le paritaprevir peut être administré une fois par jour et à une dose plus faible qui ne pourrait être prescrite sans le ritonavir. L’ombitasvir est un inhibiteur de la protéine NS5A qui est administré dans une association fixe avec le paritepravir/ritonavir. La dose recommandée pour cette association est de deux comprimés de ritonavir/paritaprevir/ombitasvir (50 mg/75 mg/12.2 mg par comprimé) par voie orale une fois par jour avec de la nourriture. Le dasabuvir est un inhibiteur non-nucléosidique de l’ARN polymérase ARN dépendante, présenté sous la forme de comprimés à 250 mg à prendre deux fois par jour, en association avec l’association fixe ritonavir/paritaprevir/ombitasvir. Le dasabuvir est indiqué chez les patients infectés par le génotype 1. Le paritaprevir est principalement éliminé dans les selles. L’ombitasvir montre une cinétique linéaire et est principalement éliminé dans les selles. Le dasabuvir est métabolisé dans le foie et son principal métabolite est éliminé par voie biliaire et fécale, avec une clairance rénale minimale. 208 Dans les études sur l’insuffisance hépatique, les données de pharmacocinétique ont montré que chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C), l’AUC du paritaprevir était augmentée de 9.5 fois, celle de l’ombitasvir réduite de 54 % et celle du dasabuvir augmentée de 3.3 fois. Par conséquent, aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A) et ne le sera probablement pas chez les patients atteints de cirrhose modérée (ChildPugh B). En revanche, cette association est contre-indiquée chez les patients atteints de cirrhose sévère (Child-Pugh C). L’AUC du paritepravir est augmentée de 45 % ches les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine 15-29 ml/mn), celle du ritonavir de 114 % et celle du dasabuvir de 50 %. Actuellement, aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale, quel qu’en soit le stade. À ce jour, la question d’une élimination partielle du paritaprevir, de l’ombitasvir et/ou du dasabuvir par l’hémodialyse est sans réponse. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés concernant l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir sont la fatigue et les nausées. Le paritaprevir est principalement métabolisé par le CYP3A4, tandis que le dasabuvir l’est principalement par le CYP2C8 et que l’ombitasvir l’est par hydrolyse. Cependant, l’ombitasvir comme le dasabuvir peuvent être métabolisés par le CYP3A4. Les transporteurs semblent jouer un rôle important dans la répartition de ces médicaments. Le paritaprevir inhibe les OATP1B1/B3, la P-gp et la BCRP. Le dasabuvir et le ritonavir pourraient eux aussi inhiber la P-gp et la BCRP. Étant donné le profil métabolique des médicaments et la présence du ritonavir, de nombreuses interactions médicamenteuses sont possibles. Un vaste programme de recherche sur les interactions médicamenteuses, prenant en considération les orientations réglementaires de l’Agence européenne du médicament et de la Food and Drug Administration américaine a été lancé. Il est important de tenir compte du profil d’interactions de chacun des composés associés (avec ou sans le dasabuvir) parce qu’ils ont un effet les uns sur les autres. Le ritonavir est un puissant inhibiteur du CYP3A4 ; de ce fait, sa co-administration avec des médicaments métabolisés par cette enzyme pourrait considérablement augmenter leurs concentrations plasmatiques. Certains médicaments sont contre-indiqués parce qu’une augmentation de leur AUC pourrait entraîner des effets indésirables graves : alfuzosine, aiodarone, astemizole, terfenadine, cisapride, dérivés des ergots, lovastatine, simvastatine, atorvastatine, midazolam par voie orale, triazolam, quetiapine, quinidine, salmeterol, sildenafil dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire. Les inducteurs d’enzyme qui pourraient compromettre l’efficacité virologique sont eux aussi contre-indiqués, par exemple, la carbamazepine, la phenytoïne, le phenonarbital, la rifampicine, le millepertuis, l’enzalutamide et les inhibiteurs d’enzyme qui pourraient augmenter l’AUC du paritaprevir, comme les antifongiques azolés, certains macrolides. En plus de ces contre-indications, de nombreux autres médicaments doivent être utilisés avec prudence, et un ajustement de dose, une modification du schéma d’administration ou une évaluation additionnelle peuvent s’avérer nécessaires. Les interactions médicamenteuses doivent faire l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la co-infection par le VIH. L’atazanavir et le darunavir doivent être administrés sans le ritonavir et d’autres inhibiteurs de protéase sont contre-indiqués. L’efavirenz, l’etravirine et la nevirapine sont contre-indiqués, et la rilpivirine doit être utilisée avec prudence (ECG répétés). L’AUC du raltegravir et celle du dolutegravir peuvent augmenter, mais cette augmentation n’est pas associée à des problèmes de tolérance. L’elvitegravir/cobicistat ne doit pas être utilisé en raison de l’effet stimulant additionnel. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandations • • Des interactions médicamenteuses, nombreuses et complexes, entre certains médicaments et les AAD ont été décrites, en particulier lorsque ces derniers sont compris dans des associations sans IFN. Aussi, leur gestion doit être stricte. Des informations sur les contre-indications et les ajustements de dose sont disponibles dans les tableaux 4A à 4F de ces recommandations et sur le site web www.hep-druginteractions.org avec des mises à jour régulières (B1) L’utilisation de traitements contenant du cobicistat, de l’efavirenz, de l’etravirine, de la nevirapine, du ritonavir et tout inhibiteur de protéase du VIH, boosté ou non par le ritonavir, n’est pas recommandée chez les patients coinfectés par le VIH recevant le simeprevir (A1) La dose quotidienne du daclatasvir doit être ajustée à 30 mg par jour chez les patients co-infectés par le VIH qui reçoivent l’atazanavir/ritonavir et à 90 mg par jour chez ceux qui reçoivent l’efavirenz (B2) • Aucune interaction médicamenteuse entre le sofosbuvir et les antirétroviraux n’a été rapportée (A2) • L’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir peut être utilisée avec tous les antirétroviraux. Cependant, elle ne devrait pas être utilisée avec l’association tenofovir/emtricitabine plus atazanavir/ritonavir, darunavir/ritonavir, lopinavir/ritonavir ou elvitegravir/ cobicistat lorsque cela est possible ; dans le cas contraire, elle doit être utilisée avec prudence (surveillance rénale fréquente) (B1) • L’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir ne doit pas être utilisée avec l’efavirenz, l’etravirine ou la nevirapine, et la rilpivirine doit être utilisée avec prudence, c’est-à-dire accompagnée d’une surveillance répétée par ECG. L’atazanavir et le darunavir doivent être pris sans le ritonavir, et d’autres inhibiteurs de protéase sont contre-indiqués avec cette association. L’association elvitegravir/cobicistat ne doit pas être utilisée avec ce traitement en raison de l’effet booster additionnel (B1) Traitement de l’hépatite chronique C, y compris pour les patients non-cirrhotiques et les patients atteints de cirrhose compensée (Child-Pugh A) À partir de 2015, la prise en charge thérapeutique des patients naïfs et prétraités, présentant une maladie du foie compensée ou décompensée, bénéficiera d’un large choix d’associations de médicaments. Les indications dépendent du génotype/sous-type du VHC, de la gravité de la maladie du foie, et/ou des résultats des traitements antérieurs. Indépendamment des coûts respectifs de ces options, les traitements sans IFN sont les plus efficaces lorsqu’ils sont disponibles, en raison de leur efficacité virologique, de leur facilité d’utilisation et de leur bon profil de tolérance. Les indications sont identiques pour les patients mono-infectés par le VHC et coinfectés par le VIH. Cependant, des modifications de traitement ou des ajustements de doses peuvent être nécessaires dans ce dernier cas en raison des interactions médicamenteuses (voir ci-dessus, les interactions médicamenteuses). • Les indications sont identiques pour le traitement du VHC chez les patients co-infectés VHC/VIH et mono-infectés VHC (A1) • Indépendamment des coûts respectifs de ces options, les traitements sans IFN sont les plus efficaces chez les patients mono-infectés VHC et co-infectés par le VIH, sans cirrhose ou avec cirrhose compensée (Child-Pugh A) ou décompensée (Child-Pugh B ou C) lorsqu’ils sont disponibles, en raison de leur efficacité virologique, leur facilité d’utilisation et leur profil de tolérance. (A1) • Les mêmes traitements sans IFN peuvent être utilisés chez les patients co-infectés par le VIH et chez les patients noninfectés par le VIH, les résultats virologiques étant identiques dans ces deux populations (A1) Les traitements disponibles sont décrits ci-dessous, relativement à chacun des génotypes,. Ces descriptions sont suivies d’un récapitulatif des données disponibles concernant chacune de ces options, résumées par la suite dans les tableaux 5 et 6. Traitement du VHC de génotype 1 En 2015, six options de traitement sont disponibles pour les patients infectés par le VHC de génotype 1, deux avec IFN et quatre sans IFN. L’association du sofosbuvir et de la ribavirine ne doit pas être utilisée chez les patients infectés par le génotype 1. Dans les régions où aucun des traitements proposés ci-dessous n’est disponible, la double association du Peg-IFN-α et de la ribavirine, ou la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du telaprevir ou du boceprevir restent acceptables pour les patients les plus susceptibles de répondre à ces traitements, jusqu’à ce que les nouveaux AAD y soient disponibles et abordables ; voir les précédentes recommandations de pratiques cliniques de l’EASL [5,24]. Options avec IFN Génotype 1, Option 1 avec IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α hebdomadaire, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et du sofosbuvir (400 mg/jour) pendant 12 semaines (A1) Commentaires: Cette association a été étudiée dans l’essai de phase III NEUTRINO chez des patients naïfs de traitement [25]. Le taux global de RVS était de 89 % (259/291), de 92 % (207/225) pour le sous-type 1a et de 82 % (54/66) pour le sous-type 1b. Les patients atteints de cirrhose ont obtenu un taux de RVS inférieur à celui obtenu chez les patients noncirrhotiques (respectivement, 80 % vs. 92 %). Les patients qui n’ont pas répondu à ce traitement n’ont pas sélectionné de variants de résistance au sofosbuvir. Aucune donnée de phase II sur ce schéma de traitement n’a été publiée concernant les patients prétraités par le Peg-IFN-α et la ribavirine. Cependant, en se basant sur les taux de RVS obtenus dans les études historiques et l’essai NEUTRINO, la FDA a prédit que 78 % des patients qui n’ont pas répondu à un traitement antérieur par Peg-IFN-α et ribavirine atteindront une RVS s’ils sont retraités avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir (bien que des modèles différents prédisent d’autres résultats) [26]. De même, il n’existe pas de données sur ce traitement administré à des patients qui n’ont pas répondu à un traitement antérieur par Peg-IFN-α, ribavirine et soit telaprevir, soit boceprevir. Le taux de RVS12 obtenu avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir a été de 74 % chez les patients qui n’avaient pas obtenu une RVS après un traitement par Peg-IFN-α, ribavirine et un inhibiteur de protéase en cours d’étude, seul ou avec un inhibiteur non-nucléosidique de l’ARN polymérase ARN dépendante, ou le ledipasvir. Aucune donnée sur ce schéma de traitement n’a été publiée concernant les patients co-infectés par le VIH, et le nombre de patients atteints de cirrhose a en avoir bénéficié a été relativement faible. La durée nécessaire de traitement dans la population la plus difficile à traiter est inconnue. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 209 Recommandations • Recommandations Recommandatios Recommandations Les résultats préliminaires de deux essais américains de grande ampleur et en vie réelle ont été communiqués. Dans l’essai HCVTARGET2.0 [13], le taux global de RVS4 obtenu avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir a été de 85 % (140/164 ; 55 % des patients étaient naïfs de traitement et 45 % étaient prétraités). La RVS4 a été obtenue chez 90 % (114/127) des patients nonatteints de cirrhose et chez 70 % (26/37) des patients atteints de cirrhose. Dans l’étude en vie réelle TRIO qui a inclus 58 % de patients naïfs et 42 % de patients prétraités, la RVS12 a été atteinte chez 81 % (112/138) des patients naïfs non-cirrhotiques ; chez 81 % (25/31) des patients naïfs cirrhotiques ; chez 77 % (30/39) des patients prétraités et sans cirrhose, et chez 62 % (53/85) des patients prétraités et atteints de cirrhose (intention de traiter) recevant du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir [28]. Génotype 1, Option 2 avec IFN, • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α en prise hebdomadaire et, en prise quotidienne, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement), et du simeprevir (A1) • Cette association n’est pas recommandée chez les patients infectés par le sous-type 1a qui ont une mutation Q80K détectable dans la séquence de la protéase NS3 avant le traitement, évaluée par séquençage de l’ensemble de la population virale (analyse par séquençage direct) (A1) • • simeprevir doit être administré pendant 12 semaines, en association avec le Peg-IFN-α et la ribavirine. Le Peg-IFNα et la ribavirine doivent ensuite être administrés sans le simeprevir pendant 12 semaines supplémentaires (durée totale du traitement 24 semaines) chez les patients naïfs et les patients précédemment rechuteurs, y compris les patients cirrhotiques, et pour une durée supplémentaire de 36 semaines (durée totale du traitement 48 semaines) chez les patients précédemment répondeurs partiels et nuls, y compris cirrhotiques (B1) Options sans IFN Génotype 1, Option 1 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités, sans IFN, avec l’association fixe du sofosbuvir (400 mg) et du ledipasvir (90 mg) en un seul comprimé administré une fois par jour (A1) • Les patients qui ne sont pas atteints de cirrhose, y compris naïfs ou prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant 12 semaines, sans la ribavirine (A1) • La durée du traitement peut être réduite à 8 semaines chez les patients naïfs de traitement et sans cirrhose si leur ARN du VHC est inférieur à 6 millions (6.8 Log) d’UI/ml à l’évaluation initiale. Ce schéma doit être utilisé avec prudence, en particulier chez les patients ayant une fibrose F3, en attendant que la détermination de l’ARN du VHC dans cette fourchette de valeurs soit validée comme étant fiable et la confirmation que 8 semaines de traitement sont suffisantes pour obtenir des taux élevés de RVS (B1) • Les patients atteints de cirrhose compensée, naïfs de traitement ou prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant12 semaines, avec de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) (A1) • Les patients atteints de cirrhose compensée, avec des contre-indications à l’utilisation de la ribavirine, ou montrant une faible tolérance au traitement par ribavirine, doivent recevoir l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir pendant 24 semaines, sans la ribavirine (B1) • Le traitement par l’association fixe du sofosbuviret du ledipasvir, avec la ribavirine, peut être prolongé jusqu’à 24 semaines chez les patients prétraités atteints de cirrhose compensée et présentant des facteurs prédictifs négatifs de réponse, tels un taux de plaquettes <75 x 103/μl (B2) Les niveaux d’ARN du VHC doivent être surveillés pendant le traitement. Celui-ci doit être stoppé si le niveau de l’ARN du VHC est ≥25 UI/ml aux semaines de traitement 4,12 ou 24 (A2) Commentaires: Cette association a été évaluée dans les essais cliniques de phase III QUEST-1 et QUEST-2 chez les patients naïfs de traitement [29,30]. Les taux globaux de RVS étaient de 80 % (210/264) et de 81 % (209/257), respectivement. Dans une analyse regroupée des deux essais, les patients infectés par le sous-type 1b ont obtenu une RVS dans 84 % des cas (228/267). Les patients infectés par le soustype 1a ont obtenu une RVS dans 84 % des cas (138/165) en l’absence de détection de la mutation Q80K dans la séquence de la protéase NS3 avant l’instauration du traitement. Le taux de RVS était de seulement 58 % (49/84) en cas de détection, par séquençage de la population virale, de la mutation Q80K à l’évaluation initiale. La RVS a été atteinte avec ce traitement chez 84 % (317/378) des patients ayant un score METAVIR F0-F2, chez 73 % (60/82) des patients ayant un score F3, et chez 60 % (29/48) des patients ayant un score F4 (cirrhose). Cependant, pour les patients qui ont reçu 24 semaines de traite ment et qui avaient un ARN du VHC < 25 UI/ml à la semaine 4, le taux de RVS a été plus faible que chez ceux dont l’ARN du VHC était 210 indétectable à la semaine 4 (respectivement 69 % vs. 93 %) [29,30]. Chez les patients co-infectés par le VIH et naïfs de traitement recevant ce traitement, le taux de RVS obtenu a été de 79 % (42/53) [31]. Chez les patients mono-infectés ayant déjà rechuté suite à un traitement par IFN et ribavirine, la RVS24 a été obtenue dans 86 % (128/149) des cas pour les patients infectés par le sous-type 1b et dans 70 % (78/111) des cas pour les patients infectés par le sous-type 1a. Parmi ces derniers, la RVS24 a été obtenue chez 78 % de ceux qui, à l’évaluation initiale, n’avaient pas de mutation Q80K détectable et chez 47 % de ceux qui avaient cette mutation [32]. Dans une autre étude, le taux de RVS obtenu chez des patients co-infectés par le VIH et rechuteurs a été de 87 % (13/15) [31]. Dans l’étude de phase II ATTAIN, la RVS12 a été obtenue avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du simeprevir dans 70 % (101/145) des cas chez les répondeurs partiels et dans 44 % (102/234) des cas chez les répondeurs nuls au traitement par IFN-α et ribavirine, contre 68 % (100/146) et 46 % (110/238) dans les mêmes groupes qui ont reçu du telaprevir, respectivement [33]. Dans une autre étude conduite chez des patients co-infectés par le VIH, 70 % (7/10) des répondeurs partiels et 54 % (15/28) des répondeurs nuls ont obtenu une RVS24 [31]. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Patients Peg-IFN-α, RBV et sofosbuvir Génotype 1а 12 S. Génotype 1b Génotype 2 Génotype 3 12 S. 12 S. Génotype 4 12 S. Génotype 5 ou 6 12 S. Peg-IFN-α, RBV et simeprevir 12 S, puis Peg-IFN-α et RBV 12 S (naïfs ou rechuteurs) ou 36 S (répondeurs partiels ou nuls) Sofosbuvir et RBV Sofosbuvir et ledipasvir Non 8-12 S, sans RBV Paritaprevir boosté par ritonavir ; ombitasvir et dasabuvir Paritaprevir boosté par ritonavir ; et ombitasvir Sofosbuvir et simeprevir Sofosbovir et daclatasvir Non 12 S sans RBV 12 S sans RBV 12 S avec RBV 12 S sans RBV Non Non 12 S, puis Peg-IFN-α et RBV 12 S (naïfs ou rechuteurs) ou 36 S (répondeurs partiels ou nuls) 12 S 24 S Non Non Non Non Non Non Non Non 12 S sans RBV 12 S sans RBV Non 12 S sans RBV Non 12 S avec RBV 12 S sans RBV 12 S sans RBV Non Non 12 S sans RBV Non Non Non 12 S sans RBV Tableau 6. Recommandations sur le traitement du VHC chez les patients mono-infectés ou les patients co-infectés VHC/VIH atteints d’une hépatite chronique C avec une cirrhose compensée (Child-Pugh A), y compris les patients naïfs de traitement et les patients qui n’ont pas répondu à un traitement à base de Peg-IFN-α et de ribavirine (RBV). Patients Peg-IFN-α, RBV et sofosbuvir Génotype 1а 12 S. Génotype 1b Peg-IFN-α, RBV et simeprevir Sofosbuvir et RBV Sofosbuvir et ledipasvir 12 S (naïfs ou rechuteurs) ou 24 S (répondeurs partiels ou nuls) Non 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV, ou 24 S avec RBV si prédicteurs négatifs de réponse Génotype 2 12 S. Non 16-20 S Génotype 3 12 S. Non Non Génotype 4 12 S. 12 S (naïfs ou rechuteurs) ou 24 S (répondeurs partiels ou nuls) Non Génotype 5 ou 6 12 S. Non Non Paritaprevir boosté par ritonavir ; ombitasvir et dasabuvir Paritaprevir boosté par ritonavir ; et ombitasvir Sofosbuvir et simeprevir Sofosbuvir et daclatasvir Non 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV 24 S avec RBV 24 S avec RBV Non Non Non Non 12 S sans RBV Non Non Non Non 24 S sans RBV Non 24 S avec RBV 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV Non Non Non 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV, ou 24 S avec RBV si prédicteurs négatifs de réponse 12 S avec RBV, ou 24 S sans RBV, ou 24 S avec RBV si prédicteurs négatifs de réponse Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 211 Recommandations Tableau 5. Recommandations sur le traitement du VHC chez les patients mono-infectés ou co-infectés VHC/VIH atteints d’une hépatite chronique C sans cirrhose, y compris les patients naïfs de traitement et les patients n’ayant pas répondu à un traitement à base de PegIFN-α et de ribavirine (RBV). Recommandatios Recommandations Commentaires: Cette recommandation se base sur les résultats de trois essais de phase III, ION-1, ION-2 et ION-3 [34–36]. Dans ION1, les patients naïfs de traitement, dont 16 % avec une cirrhose compensée, ont obtenu une RVS12 dans 99 % (211/214) et 97 % (211/217) des cas après 12 semaines de traitement par l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir, respectivement, sans ou avec la ribavirine. Les taux de RVS12 étaient, respectivement, de 98 % (212/217) et de 99 % (215/217) après 24 semaines de traitement par la même association, sans ou avec la ribavirine, respectivement [34]. Dans ION-3, chez des patients naïfs de traitement ne présentant pas de cirrhose (F3 chez seulement 13 % de ceux qui ont subi une biopsie hépatique), les taux de RVS12 étaient de 94 % (202/215) (8 semaines sans ribavirine), de 93 % (201/216) (8 semaines avec ribavirine) et de 95 % (205/215) (12 semaines sans ribavirine). Le nombre absolu de rechutes post-traitement a toutefois été plus élevé chez les patients traités 8 semaines : 11/215, 9/216 et 3/216, respectivement. L’analyse post-hoc montre que seuls les patients ayant eu un ARN du VHC < 6 millions (6.8 Log) d’UI/ml à l’évaluation initiale pouvaient être traités pendant 8 semaines [36]. Cependant, avec les tests de détection actuellement disponibles, la mesure des niveaux d’ARN peut être imprécise dans cette fourchette de valeurs, et une confirmation de leur intérêt en vie réelle est nécessaire afin de déterminer si 8 semaines de traitement avec cette association sont suffisantes. On relèvera que les taux de rechute étaient de 1 % (1/84) et de 1% (1/96) chez les patients de sexe féminin traités pendant 8 semaines avec le sofosbuvir et le ledipasvir, sans et avec la ribavirine, respectivement ; et 8 % (10/129) et 7 % (8/114) chez ceux de sexe masculin, respectivement, dans l’étude ION-3 [36]. Dans une autre étude de phase II, l’association du sofosbuvir et du ledipasvir a été administrée pendant 12 semaines, sans la ribavirine, à des patients infectés par le VHC de génotype 1, co-infectés par le VIH, dont 37 étaient traités pour le VIH et 13 ne l’étaient pas. À l’exception d’un seul d’entre eux, tous les patients ont obtenu une RVS12 (98 %) [37]. Dans ION-2, chez des patients prétraités (traitement antérieur par Peg-IFN-α et ribavirine, ou Peg-IFN-α, ribavirine et telaprevir ou boceprevir), dont 20 % atteints de cirrhose, les taux de RVS étaient de 94 % (102/109 et de 96 % (107/111), respectivement, sans ou avec la ribavirine. Après 24 semaines de traitement, les taux de RVS étaient de 99 % (108/109) et de 99 % (110/111), respectivement [37]. Une analyse intégrée portant sur 513 patients infectés par le génotype 1 et atteints de cirrhose compensée, traités par l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir, avec ou sans ribavirine, dans différents essais de phase II et III, a montré des taux globaux de RVS12 de 95 % (305/322) après 12 semaines de traitement et de 98 % (188/191) après 24 semaines de traitement [38]. Ni la durée du traitement ni la ribavirine n’ont eu un impact sur la RVS12 chez les patients naïfs de traitement (taux de RVS12 entre 96 % et 100 %). En revanche, chez les patients prétraités, les taux de RVS12 sont de 90 % après 12 semaines de traitement, sans la ribavirine, de 96 % après 12 semaines avec la ribavirine, de 98 % après 24 semaines sans la ribavirine et de 100 % après 24 semaines avec la ribavirine. Un nombre de plaquettes <75 x 103/ll s’est révélé comme étant associé à un plus faible taux de RVS parmi les patients prétraités (basé sur un nombre de 28 patients) [38]. Dans l’étude SIRIUS, 12 semaines de traitement par l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir, avec la ribavirine, ou 24 semaines de cette même association sans la ribavirine, chez des patients atteints de cirrhose compensée qui n’avaient pas obtenu de RVS après un traitement par Peg-IFN-α, ribavirine et telaprevir ou boceprevir, ont permis d’atteindre des taux de RVS12 de 96 % (74/77) et de 97 %, respectivement [39]. 212 Génotype 1, Option 2 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités sans IFN, avec l’association fixe de l’ombitasvir (12.5 mg), du paritaprevir (75 mg) et du ritonavir (50 mg) en un comprimé unique (deux comprimés une fois par jour avec de la nourriture), et du dasabuvir (250 mg) (un comprimé deux fois par jour) (A1) • Les patients infectés par le sous-type1b et ne présentant pas de cirrhose doivent recevoir cette association pendant 12 semaines, sans ribavirine (A1) • Les patients infectés par le sous-type 1b et atteints de cirrhose doivent recevoir cette association pendant 12 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou >75 kg, respectivement) (A1) • Les patients infectés par le sous-type 1a et ne présentant pas de cirrhose doivent recevoir cette association pendant 12 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) (A1) • Les patients infectés par le sous-type 1a et ne présentant pas de cirrhose doivent recevoir cette association pendant 12 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) (A1) Commentaires: Cette recommandation est basée sur les résultats de sept essais de phase III. Dans l’étude SAPPHIRE-I, parmi des patients naïfs de traitements et non cirrhotiques traités avec cette association plus la ribavirine pendant 12 semaines, les taux de RVS12 étaient de 95 % (307/322) chez ceux qui étaient infectés par le sous-type 1a et de 98 % (148/151) chez ceux qui l’étaient par le sous-type 1b [40]. Dans l’étude PEARL-IV, les taux de RVS12 étaient de 90 % (185/205) et de 97 % (97/100) sans ou avec la ribavirine, respectivement, chez des patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, infectés par le sous-type 1a. Dans l’étude PEARLIII, les taux de RVS12 étaient de 99 % (207/209) et de 99 % (209/210) sans ou avec la ribavirine, respectivement, chez les patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, infectés par le soustype 1b [41]. Dans l’essai TURQUOISE-I qui portait sur des patients naïfs de traitement, non-cirrhotiques, co-infectés par le VIH-1 et stables sous un traitement antirétroviral contenant de l’atazanavir ou du raltegravir, les taux de RVS12 étaient de 93 % (29/31) et de 91 % (29/32) après 12 ou 24 semaines de traitement, respectivement ; la RVS12 a été obtenue chez 91 % (51/56) des patients infectés par le sous-type 1a et chez 100 % (7/7) de ceux qui l’étaient par le soustype 1b [42]. Chez les patients non-cirrhotiques prétraités (échecs au Peg-IFNα associé à la ribavirine) ayant reçu cette association, plus la ribavirine, pendant 12 semaines dans l’essai SAPPHIRE-II, les taux de RVS12 étaient de 96 % (166/173) chez les patients infectés par le sous-type 1a et de 97 % (119/123) chez les patients infectés par le sous-type 1b. Dans l’ensemble, les taux de RVS12 ont été de 95 % (82/86) chez les rechuteurs antérieurs, de 100 % (65/65) chez les répondeurs partiels antérieurs et de 95 % (139/146) chez les répondeurs nuls antérieurs [43]. La RVS12 a été obtenue dans 100 % (91/91) des cas sans la ribavirine et dans 97 % (85/88) des cas avec la ribavirine, chez les patients infectés par le sous-type 1b recevant cette association dans l’étude PEARL-II [44]. Chez les patients naïfs de traitement et prétraités, atteints de cirrhose compensée, les taux de RVS étaient de 92 % (191/208) après 12 semaines de traitement et de 96 % (165/172) après 24 semaines de traitement par l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir plus la ribavirine dans l’essai TURQUOISE-II. La RVS12 a été obtenue dans 92 % (239/261) des cas chez les patients infectés par le génotype 1a et dans 99 % (118/119) des cas chez les patients infectés par le génotype 1b [45]. Chez les patients qui avaient une α-fétoprotéine Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Génotype 1, Option 4 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités, sans IFN, par l’association du sofosbuvir (400 mg) et du daclatasvir (60 mg) pendant 12 semaines, en prises quotidiennes (A1) • Des données sur d’autres associations sans IFN conduisent à recommander l’adjonction de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) chez les patients atteints de cirrhose (B1) • Pour les patients atteints de cirrhose, avec des contreindications à la ribavirine, la prolongation de la durée du traitement jusqu’à 24 semaines doit être envisagée (B1) Génotype 1, Option 3 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 peuvent être traités, sans IFN, avec l’association du sofosbuvir (400 mg) et du simeprevir (150 mg) pendant 12 semaines, en prises quotidiennes (A1) • Les données d’études sur d’autres associations sans IFN ont conduit à la recommandation d’ajouter la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) pour les patients cirrhotiques (B1) • Pour les patients cirrhotiques ayant des contre-indications à la ribavirine, une prolongation de la durée du traitement jusqu’à 24 semaines doit être envisagée (B1) Commentaires: Cette recommandation est basée sur les résultats de l’étude de phase IIb COSMOS [11]. Dans la première cohorte, 80 répondeurs nuls antérieurs au traitement par Peg-IFN-α et ribavirine, avec un score METAVIR de F0 à F2 ont été traités pendant 12 ou 24 semaines, avec ou sans la ribavirine. Les taux de RVS12 obtenus étaient de 93 % (13/14) et de 96 % (26/27) après 12 semaines de thérapie, sans ou avec la ribavirine, respectivement, et de 93 % (14/15) et 79 % (19/24) après 24 semaines de thérapie, sans ou avec la ribavirine, respectivement. Dans la deuxième cohorte, 87 patients naïfs de traitement et répondeurs nuls antérieurs avec un score METAVIR de F3–F4 ont été traités pendant 12 ou 24 semaines, sans ou avec la ribavirine. Les taux de RVS12 obtenus étaient de 93 % (13/14) et de 93 % (25/27) après 12 semaines de thérapie, sans ou avec la ribavirine, respectivement, et de 100 % (16/16) et 93 % (28/30) après 24 semaines de thérapie, sans ou avec la ribavirine, respectivement. Tous les échecs virologiques ont eu pour cause des rechutes post-thérapeutiques [11]. Les résultats préliminaires de deux essais américains de grande ampleur conduits en vie réelle avec du sofosbuvir et du simeprevir indiquent que cette association est bien tolérée et permet d’obtenir des taux élevés de RVS. Cependant, ces taux sont plus faibles que ceux qui ont été rapportés dans l’essai COSMOS, en particulier chez les patients atteints de maladie hépatique avancée [13,28]. Ces études ne sont pas concluantes en ce qui concerne l’adjonction de la ribavirine à l’association sofosbuvir-simeprevir (dans ces études, elle a été décidée par les seuls médecins et cette décision peut avoir été influencée par différents paramètres pré-thérapeutiques). Dans l’étude HCV TARGET 2.0 [13], le taux global de la RVS4 était de 89 % (269/303). La RVS4 a été obtenue chez 92 % (113/123) des patients non-cirrhotiques, 87 % (156/180) des patients cirrhotiques et 75 % (61/81) des patients cirrhotiques avec une décompensation antérieure. La RVS4 a été plus fréquente chez les patients infectés par le sous-type 1b que chez les patients qui étaient infectés par le sous-type 1a : 95 % (88/93) et 89 % (47/53), respectivement. La RVS4 a été obtenue chez 81 % (44/54) des patients en échec d’un traitement antérieur par Peg-IFN-α, ribavirine et telaprevir ou boceprevir, y compris chez 85 % (17/20) des patients noncirrhotiques et 79 % (27/34) des patients cirrhotiques. Les données préliminaires de l’étude en vie réelle TRIO ont montré qu’une RVS12 a été obtenue chez 88 % (68/88) des patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, et chez 75 % (41/55) de patients naïfs de traitement et cirrhotiques ; les taux de RVS étaient de 87 % (64/74) et de 76 % (53/70) chez les patients prétraités, non-cirrhotiques ou cirrhotiques, respectivement (intention de traiter) [28]. Commentaires: Des données de phase IIb sur cette association chez des patients non-cirrhotiques ont été publiées. [14]. Après 24 semaines de thérapie, les taux de RVS étaient de 100 % (14/14 et 15/15, sans ou avec la ribavirine, respectivement) chez des patients naïfs de traitement, et de 100 % (21/21) et 95 % (19/21) sans et avec la ribavirine, respectivement, chez des patients qui n’avaient pas répondu à l’association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du telaprevir ou du boceprevir. Après 12 semaines de thérapie, la RVS a été obtenue chez 98 % (40/41) des patients naïfs de traitement, sans ribavirine (le 41ème patient a été perdu de vue) [14]. Des données en vie réelle à large échelle des programmes européens d’accès précoce seront présentées en 2015. Traitement de l’infection par le VHC de génotype 2 La meilleure option de traitement de première ligne pour les patients infectés par le VHC de génotype 2 est l’association sans IFN du sofosbuvir et de la ribavirine. D’autres options sont possibles pour les quelques patients qui ne répondent pas à ce traitement. Dans les régions où ces options ne sont pas disponibles, l’association du PegIFN-α et de la ribavirine reste acceptable, conformément aux précédentes recommandations de pratique clinique de l’EASL [5]. Génotype 2, Option 1 • Les patients infectés par le VHC de génotype 2 doivent être traités avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement), et le sofosbuvir (400 mg/jour) pendant 12 semaines (A1) • Le traitement doit être prolongé jusqu’à 16 ou 20 semaines chez les patients atteints de cirrhose, en particulier s’ils sont prétraités (B1) Commentaires: Les résultats de quatre essais de phase III ont été publiés. Dans l’étude FISSION qui a porté sur des patients naïfs de traitement traités pendant 12 semaines [25], le taux de RVS obtenu était de 95 % (69/73). Le taux de réponse était plus élevé chez les patients ne présentant pas de cirrhose (97 % vs. 83 % chez les patients présentant une cirrhose). L’essai POSITRON avait inclus des patients considérés comme étant inéligibles ou intolérants à l’IFN, qui ont été traités pendant 12 semaines avec le sofosbuvir et la ribavirine [46]. La RVS a été obtenue dans 93 % (101/109) des cas. La comparaison des 12 et des 16 semaines de thérapie dans l’essai FUSION [46] a révélé que la RVS a été atteinte dans 82 % (32/39) et dans 89 % (31/35) des cas, respectivement ; dans 60 % (6/10) et 78 % (7/9) des cas, respectivement, chez les patients atteints de cirrhose. Ces résultats indiquent que les patients atteints de cirrhose peuvent bénéficier d’un traitement d’une durée supérieure à 12 semaines. Dans l’essai VALENCE [47], les taux de RVS après 12 semaines de traitement étaient de 97 % (29/30) chez les patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, de 100 % (2/2) chez les patients naïfs de traitement et cirrhotiques, de 91 % (30/33) chez les patients noncirrhotiques prétraités et de 88 % (7/8) chez les patients cirrhotiques prétraités. Dans une autre étude, 1 sur 2 patients qui avaient rechuté après le traitement par le sofosbuvir et la ribavirine, qui ont de nouveau été Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 213 Recommandations <20 ng/ml, un nombre de plaquettes de P90 x 109/L et un niveau d’albumine à P35 g/L à l’évaluation initiale, les taux de rechute ont été de 1 % (1/87) et de 0 % (0/68) après 12 ou 24 semaines de traitement, respectivement ; chez les patients dont l’α-fétoprotéine était de P20 ng/ml et/ou un nombre de plaquettes <90 x 109/L et/ou un taux d’albumine <35 g/L à l’évaluation initiale, les taux de rechute ont été de 21 % (10/48) et de 2 % (1/45) après 12 ou 24 semaines de traitement, respectivement [45]. Recommandatios traités pendant 24 semaines avec le sofosbuvir et la ribavirine, et obtenu une RVS [48]. L’association du sofosbuvir et de la ribavirine a été bien tolérée dans toutes ces études. Aucun échappement virologique n’a été observé chez les patients observants, et les rechutes n’ont pas été associées à la sélection de variants de résistance du VHC. Génotype 3, Option 1 Recommandations • Les patients infectés par le VHC de génotype 3 peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α en prises hebdomadaires, et en prises quotidiennes, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg chez patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et du sofosbuvir (400 mg) pendant 12 semaines (B1) • Cette association est une option intéressante pour les patients qui n’ont pas obtenu une RVS après un traitement par sofosbuvir et ribavirine (B1) Génotype 2, Option 2 • Les patients cirrhotiques et/ou prétraités peuvent être traités avec une dose de Peg-IFN-α hebdomadaire, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et du sofosbuvir (400 mg/jour) pendant 12 semaines (B1) Commentaires: Dans l’étude de phase IIb LONESTAR-2 [49], une étude unicentrique avec 23 patients infectés par le VHC de génotype 2 et prétraités, dont 14 avaient une cirrhose, qui ont reçu du Peg-IFNα, de la ribavirine et du sofosbuvir pendant 12 semaines, le taux de RVS obtenu a été de 96 %. Dans une autre étude, 4/4 patients qui avaient rechuté après un traitement par sofosbuvir et ribavirine ont de nouveau été traités pendant 12 semaines avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir, et ont obtenu une RVS [48]. Génotype 2, Option 3 • Les patients cirrhotiques et/ou prétraités peuvent être traités avec l’association sans IFN du sofosbuvir (400 mg/jour) et du daclatasvir (60 mg/jour) pendant 12 semaines (B1) Commentaires: Le daclatasvir a une activité contre le génotype 2 in vitro. Dans un essai de phase II, 92 % (24/26) des patients infectés par le génotype 2 ont obtenu une RVS12 après 24 semaines de traitement par sofosbuvir et daclatasvir. Les données disponibles concernant d’autres génotypes du VHC, plus difficiles à traiter, amènent à considérer qu’une durée de 12 semaines avec ce traitement est probablement suffisante, mais aussi que ce traitement devrait être réservé aux patients n’ayant pas répondu à d’autres options. Traitement de l’infection par le VHC de génotype 3 Trois options de traitement sont disponibles pour les patients infectés par le VHC de génotype 3. L’association du sofosbuvir et de la ribavirine est sous-optimale, en particulier chez les patients qui ont une cirrhose et qui n’ont pas répondu à un traitement antérieur par IFN et ribavirine. Les données disponibles pour d’autres génotypes et les résultats obtenus dans un petit groupe de patients infectés par le génotype 3, amènent à considérer que la triple association du PegIFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir serait appropriée dans ce cas. L’association sans IFN du sofosbuvir et du daclatasvir, avec ou sans ribavirine, est une autre option intéressante pour les patients infectés par le VHC de génotype 3. In vitro, le ledipasvir est significativement moins puissant que le daclatasvir contre le génotype 3 ; dans les essais cliniques sur le ledipasvir, les rôles respectifs de ce produit et de la ribavirine en association avec le sofosbuvir ne peuvent être déterminés en l’absence de bras de contrôle constitué de seulement du sofosbuvir et de la ribavirine. De ce fait, bien que cette association ait été utilisée, en attendant que d’autres études soient conduites dans des populations plus importantes avec les bras de contrôle appropriés, l’association du sofosbuvir et du ledipasvir n’est pas recommandée chez les patients infectés par le VHC de génotype 3. Dans les régions où aucune de ces options n’est disponible, l’association du Peg-IFN-α et de la ribavirine reste acceptable ; voir les précédentes recommandations de pratique clinique de l’EASL [5]. 214 Commentaires: Cette association a été évaluée chez 10 patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, infectés par le génotype 3. Neuf d’entre eux ont obtenu une RVS, le dixième a été perdu de vue [50]. En outre, des données sur cette association chez des patients infectés par le VHC de génotype 3 – essai LONESTAR-2 de phase IIb chez des patients prétraités [49] – montrent que la RVS a été obtenue dans 83 % (20/24) des cas, y compris chez 10/12 patients atteints de cirrhose. Cependant, l’activité pangénotypique du sofosbuvir ainsi que les taux élevés de RVS obtenus pour d’autres génotypes (89% (259/291) dans l’ensemble, pour les génotypes 1 et 4 à 6) indiquent que cette association peut être utilisée en toute sécurité chez les patients infectés par le VHC de génotype 3. Dans une autre étude, les patients infectés par le génotype 3 qui ont rechuté après le traitement par sofosbuvir et ribavirine, et ont été retraités avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir pendant 12 semaines ont obtenu une RVS dans 91 % (20/22) des cas [48]. Génotype 3, Option 2 • Les patients infectés par le VHC de génotype 3 peuvent être traités par la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et le sofosbuvir (400 mg/jour) pendant 24 semaines (A1) • Ce traitement est sous-optimal chez les patients prétraités et cirrhotiques et chez les patients qui n’ont pas obtenu une RVS après un traitement par sofosbuvir plus ribavirine, et qui devraient recevoir un autre traitement (B1) Commentaires:Les résultats de quatre études de phase III ont été publiés. Dans l’étude FISSION conduite chez des patients naïfs de traitement et traités pendant 12 semaines [25], le taux de RVS était de 56 % (102/183). Le taux de réponse a été plus élevé chez les patients noncirrhotiques (61 % et 34 % chez les patients sans et avec cirrhose, respectivement). L’étude POSITRON a inclus des patients inéligibles ou intolérants à la thérapie basée sur l’IFN qui ont été traités pendant 12 semaines avec le sofosbuvir et la ribavirine [46] ; la RVS a été obtenue dans 61 % (60/98) des cas. La comparaison des 12 et des 16 semaines de traitement dans l’essai FUSION [46] a révélé que la RVS avait été obtenue dans 30 % (19/64) et 62 % (39/63) des cas, respectivement, 19 % (5/26) et 61 % (14/23) chez les patients atteints de cirrhose, respectivement. Dans l’étude VALENCE [51], les taux de RVS après 24 semaines de traitement étaient de 94 % (86/92) chez les patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques, de 92 % (12/13) chez les patients naïfs de traitement et cirrhotiques, de 87 % (87/100) chez les patients prétraités et non-cirrhotiques, et de 60 % (27/45) chez les patients prétraités et cirrhotiques.. Ces résultats indiquent que la durée appropriée de traitement par ces médicaments chez les patients infectés par le VHC de génotype 3 est de 24 semaines , et que ce traitement est sous-optimal chez les patients prétraités atteints de cirrhose. Dans une autre étude, les patients infectés par le VHC de génotype 3 qui avaient rechuté après un traitement par le sofosbuvir et la ribavirine, et qui ont été retraités par ces médicaments pendant 24 semaines, n’ont obtenu une RVS que dans 63 % (24/38) des cas, ce qui indique que ce traitement est sous-optimal chez ce type de patients [48]. L’association du sofosbuvir et de la ribavirine a été bien tolérée et très peu de patients ont arrêté le traitement. Aucun échappement virologique Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 n’a été relevé chez les patients observants et les rechutes n’ont pas été associées à la sélection de mutations de résistance du VHC. • Le simeprevir doit être administré pendant 12 semaines en association avec le PegIFN-α et la ribavirine. Le Peg-IFN-α et la ribavirine doivent ensuite être administrés seuls pendant 12 semaines de plus (la durée totale du traitement est donc de 24 semaines) chez les patients naïfs de traitement et les patients précédemment rechuteurs, y compris les patients cirrhotiques, et 36 semaines de plus (la durée totale du traitement est donc de 48 semaines) chez les patients précédemment répondeurs partiels et nuls, y compris cirrhotiques (B1) • Les niveaux d’ARN du VHC doivent être surveillés pendant le traitement. Celui-ci doit être arrêté si le niveau d’ARN du VHC est ≥25 UI/ml aux semaines 4,12 ou 24 (A2) Génotype 3, Option 3 • Les patients infectés par le VHC de génotype 3 et noncirrhotiques peuvent être traités par l’association sans IFN de sofosbuvir (400 mg/jour) et de daclatasvir quotidien (60 mg/jour) pendant 12 semaines (A1) • Les patients naïfs de traitement et prétraités infectés par le VHC de génotype 3 et atteints de cirrhose doivent recevoir cette association avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) pendant 24 semaines, en attendant la publication d’autres données de comparaison d’un traitement de 12 semaines avec la ribavirine et d’un traitement de 24 semaines avec et sans ribavirine dans cette population (B1) Commentaires: Dans une étude de phase II sur cette association administrée pendant 24 semaines [14], le taux de RVS a été de 89 % (16/18) chez des patients naïfs de traitement et non-cirrhotiques infectés par le VHC de génotype 3. Dans l’essai de phase III ALLY-3, les patients ont été traités pendant 12 semaines avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir, sans ribavirine. Les taux de RVS ont été de 97 % (73/75) et de 58 % (11/19) chez les patients naïfs de traitement, non-cirrhotiques et cirrhotiques, respectivement ; ils ont été de 94 % (32/34) et de 69 % (9/13) chez les patients prétraités, non-cirrhotiques et cirrhotiques, respectivement [52]. Ce traitement a été bien toléré. Rares ont été les effets indésirables, dont aucun n’a conduit à l’arrêt du traitement. L’impact des mutations préexistantes dans la séquence de la protéine NS5A - connues pour entraîner une résistance au daclatasvir en début de traitement - sur la réponse n’est pas connu pour ce génotype. Traitement de l’infection par le VHC de génotype 4 En 2015, six options de traitement sont disponibles pour les patients infectés par le VHC de génotype 4, soit deux traitements contenant de l’IFN et quatre autres sans IFN. Dans les régions où aucune de ces options n’est disponible, l’association du Peg-IFN-α et de la ribavirine reste acceptable ; voir les précédentes recommandations de pratique clinique de l’EASL [5]. Commentaires: Le simeprevir est actif contre le génotype 4 in vitro. Des données de phase III sur 107 patients infectés par le génotype 4 indiquent que l’association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du simeprevir est efficace chez les patients naïfs de traitement et les rechuteurs antérieurs ayant reçu un traitement contenant de l’IFN, mais sous-optimal chez les répondeurs partiels et les répondeurs nuls antérieurs [53]. En effet, la RVS12 a été obtenue chez 83 % (29/35) des patients naïfs de traitement, 86 % (19/22) des rechuteurs antérieurs, 60 % (6/10) des répondeurs partiels antérieurs et 40 % (16/40) des répondeurs nuls antérieurs. La mutation Q80K dans la séquence de la protéase NS3 n’a été détectée chez aucun de ces patients à l’évaluation initiale. Options sans IFN Génotype 4, Option 1 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 peuvent être traités, sans IFN, par l’association fixe du sofosbuvir (400 mg) et du ledipasvir (90 mg) en un seul comprimé administré une fois par jour (A1) • Les patients ne présentant pas de cirrhose, naïfs de traitement ou prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant 12 semaines, sans ribavirine (A1) • Des données sur des patients infectés par le VHC de génotype 1 indiquent que les patients atteints de cirrhose compensée, naïfs de traitement et prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant 12 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) (B1) • Les patients atteints de cirrhose compensée avec des contre-indications à la ribavirine ou montrant une faible tolérance à la ribavirine alors qu’ils sont sous traitement doivent recevoir l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir pendant 24 semaines sans la ribavirine (B1) • Des données sur des patients infectés par le VHC de génotype 1 indiquent que le traitement avec l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir, avec la ribavirine, peut être prolongé jusqu’à 24 semaines chez les patients prétraités présentant une cirrhose compensée et des facteurs négatifs de réponse, tels un nombre de plaquettes <75 x 103/μl (B1) Options avec IFN Génotype 4, Option 1 avec IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α en prise hebdomadaire, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et du sofosbuvir (400 mg/jour) pendant12 semaines (B1) Commentaires: Cette association a été évaluée dans l’essai de phase III NEUTRINO chez des patients naïfs de traitement [25]. Le taux de RVS parmi les patients infectés par le génotype 4 a été de 96 % (27/28). Le patient qui n’a pas répondu au traitement n’a pas sélectionné de variants de résistance du VHC au sofosbuvir. Aucune donnée n’est disponible sur ce traitement chez les patients prétraités ou les patients co-infectés par le VIH. On ne sait pas si une plus longue durée de traitement est nécessaire pour les patients les plus difficiles à traiter. Génotype 4, option 2 avec IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α hebdomadaire, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) et du simeprevir (150 mg/jour) (B1) Commentaires: L’essai SYNERGY a évalué l’efficacité et l’innocuité de l’association du sofosbuvir et du ledipasvir sans la ribavirine chez des patients infectés par le génotype 4. Après 12 semaines de thérapie, 95 % (20/21) de ces patients avaient obtenu une RVS (un patient a arrêté sa participation à l’étude à la semaine 4) [54]. En l’absence de données sur le génotype 4, on ne sait pas précisément si la durée du traitement peut être réduite à 8 semaines (comme le montrent les résultats de l’étude ION-3 pour certains patients infectés par le génotype 1). Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 215 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Génotype 4, Option 2 sans IFN • Recommandations • • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 ne présentant pas de cirrhose peuvent être traités sans IFN avec un traitement comprenant l’association fixe de l’ombitasvir (12.5 mg), du paritaprevir (75 mg) et du ritonavir (50 mg) en un seul comprimé (deux comprimés une fois par jour avec de la nourriture) pendant 12 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement), et sans le dasabuvir (A1) Les patients infectés par le VHC de génotype 4 présentant une cirrhose peuvent être traités sans IFN avec un traitement comprenant l’association fixe de l’ombitasvir (12.5 mg), du paritaprevir (75 mg) et du ritonavir (50 mg) en un seul comprimé (deux comprimés une fois par jour avec de la nourriture) pendant 24 semaines, avec la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement), et sans le dasabuvir, en attendant la publication de nouvelles données (B1) Commentaires: Cette recommandation est basée sur les résultats de l’essai PEARL-I, dans lequel des patients naïfs de traitement et des patients prétraités, infectés par le génotype 4, traités pendant 12 semaines avec le paritepravir boosté par du ritonavir, et de l’ombitasvir (sans le dasabuvir), plus de la ribavirine, ont obtenu une RVS12 dans 100 % (42/42) et dans 100 % (49/49) des cas, respectivement [55]. Il est toutefois important de se rappeler que cette étude n’a inclus que des patients non-cirrhotiques. Une étude actuellement en cours apportera des précisions concernant la durée de traitement nécessaire pour cette association chez les patients infectés par le génotype 4 atteints de cirrhose. Génotype 4, Option 3 sans IFN • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 peuvent être traités avec l’association quotidienne, sans IFN, du sofosbuvir (400 mg) et du simeprevir (150 mg) pendant 12 semaines (B2) • En l’absence de données, par analogie avec d’autres associations, l’adjonction de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) chez les patients atteints de cirrhose est recommandée (B2) • Chez les patients ayant une cirrhose et des contreindications à l’utilisation de la ribavirine, la prolongation de la durée du traitement jusqu’à 24 semaines doit être envisagée (B2) Commentaires: Il n’existe pas de données sur cette association chez les patients infectés par le VHC de génotype 4. Néanmoins, étant donné l’efficacité antivirale à la fois du sofosbuvir et du simeprevir envers ce génotype, il est probable que les résultats de l’étude COSMOS chez des patients infectés par le génotype 1 soient extrapolables au traitement du VHC de génotype 4 [11]. Commentaires: Il n’existe pas de données sur cette association chez les patients infectés par le VHC de génotype 4. Néanmoins, étant donné l’efficacité antivirale à la fois du sofosbuvir et du daclatasvir envers ce génotype, il est probable que les résultats de l’étude COSMOS chez des patients infectés par le génotype 1 soient extrapolables au traitement du VHC de génotype 4 [11]. Traitement de l’infection par le VHC de génotype 5 ou de génotype 6 Les trois options de traitement pour les patients infectés par le VHC de génotype 5 ou de génotype 6 sont la triple association du PegIFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir ; l’association sans IFN du sofosbuvir et du ledipasvir ; et l’association sans IFN du sofosbuvir et du daclatasvir. Dans les régions où aucune de ces options n’est disponible, le traitement associant le Peg-IFN-α à la ribavirine reste acceptable [5]. Génotype 5 ou 6, Option 1 • Les patients infectés par le VHC de génotype 4 peuvent être traités avec l’association quotidienne, sans IFN, du sofosbuvir (400 mg) et du daclatasvir (60 mg) pendant 12 semaines (B2) • En l’absence de données, par analogie avec d’autres associations, l’adjonction de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) chez les patients atteints de cirrhose est recommandée (B2) 216 Les patients infectés par les génotypes 5 ou 6 du VHC peuvent être traités avec l’association du Peg-IFN-α hebdomadaire, de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg or ≥75 kg, respectivement) et du sofosbuvir (400 mg/jour) pendant 12 semaines (B1) Commentaires: Cette association a été évaluée dans l’essai de phase III NEUTRINO chez des patients naïfs de traitement [25]. Le seul patient infecté par le génotype 5 et tous les 6 autres patients infectés par le génotype 6 ont obtenu une RVS. Aucune donnée sur ce traitement chez les patients prétraités n’est disponible. On ne sait pas si une plus longue durée de traitement est nécessaire pour les patients les plus difficiles à traiter. Génotype 5 ou 6, Option 2 • Les patients infectés par les génotypes 5 ou 6 du VHC peuvent être traités, sans IFN, avec l’association fixe du sofosbuvir (400 mg) et du ledipasvir (90 mg) en un comprimé unique administré une fois par jour (A1) • Les patients non-cirrhotiques, naïfs ou prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant 12 semaines, sans ribavirine (B1) • En l’absence de données, par analogie avec le génotype 1, les patients ayant une cirrhose compensée, naïfs de traitement ou prétraités, doivent être traités avec cette association fixe pendant 12 semaines, plus la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg or ≥75 kg, respectivement) (B1) • Les patients présentant une cirrhose compensée et des contre-indications ou une faible tolérance à la ribavirine doivent recevoir l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir pendant 24 semaines, sans la ribavirine (B1) • En l’absence de données, par analogie avec le génotype1, le traitement avec l’association fixe sofosbuvir + ledipasvir, plus la ribavirine, peut être prolongé chez les patients prétraités ayant une cirrhose compensée et des facteurs prédictifs de réponse négatifs, tels un nombre de plaquettes <75 x 103/μl (B1) Génotype 4, Option 4 sans IFN • Chez les patients présentant une cirrhose et des contreindications à la ribavirine, la prolongation du traitement jusqu’à 24 semaines doit être envisagée (B2) Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY traitement précédent), et aux semaines 12 ou 24 après la fin du traitement (A2) • Génotype 5 ou 6, Option 3 • • • Les patients infectés par les génotypes 5 ou 6 du VHC peuvent être traités avec l’association sans IFN du sofosbuvir (400 mg/jour) et du daclatasvir (60 mg/jour) pendant 12 semaines (B1) En l’absence de données, par analogie avec d’autres associations, l’adjonction de la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou ≥75 kg, respectivement) chez les patients atteints de cirrhose (B2) Règles d’arrêt Les règles d’arrêt ont été définies uniquement avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du simeprevir. Recommandations • Avec la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du simeprevir, le traitement doit être arrêté si le niveau de l’ARN du VHC est ≥25 UI/ml à la semaine 4 de traitement, semaine12 ou semaine 24 (A2) • Le remplacement immédiat du traitement par un traitement composé d’IFN et d’AAD ; ou sans IFN - mais sans inhibiteur de protéase pour ces deux options, doit être envisagé (B1) • Aucune règle d’arrêt n’a été définie avec les autres traitements (A1) Chez les patients présentant une cirrhose et des contreindications à la ribavirine, la prolongation de la durée du traitement jusqu’à 24 semaines doit être envisagée (B1) Commentaires: Le daclatasvir a une activité in vitro contre les génotypes 5 et 6. Aucune donnée n’est disponible sur cette association dans le traitement de ces génotypes rares. Chez les patients traités sans IFN, l’ARN du VHC doit être mesuré à l’évaluation initiale, aux semaines 2 (évaluation de l’observance), 4, 12 ou 24 (fin du traitement chez les patients traités pendant 12 ou 24 semaines, respectivement), et aux semaines 12 ou 24, après la fin du traitement (A2) Suivi du traitement Le suivi du traitement comprend la surveillance de son efficacité, de son innocuité et de ses effets indésirables. Suivi de l’efficacité du traitement Suivi des effets indésirables Le suivi de l’efficacité du traitement est basé sur des mesures répétées des niveaux d’ARN du VHC. Un dosage précis et sensible doit être utilisé avec une large gamme dynamique de quantification. Le même test, de préférence à partir du même laboratoire, doit être utilisé pour mesurer l’ARN du VHC à différents moments, afin d’assurer la cohérence des résultats [57–59]. Afin de surveiller l’efficacité du traitement, les mesures des niveaux d’ARN du VHC devraient être réalisées à des moments spécifiques. Les mesures doivent être réalisées pour évaluer l’observance des patients. Pour certains schémas thérapeutiques, les résultats de ces mesures peuvent déterminer si un traitement doit être abandonné (règles d’arrêt) ou abrégé (traitement guidé par la réponse). Dans tous les cas, le suivi des niveaux de l’ARN indiquent si le traitement a atteint son objectif (évaluation en fin du traitement et de la RVS après le traitement). On connaît peu l’impact de la sensibilité de l’analyse et des limites inférieures de détection ou de quantification des dosages d’ARN du VHC pour l’évaluation des règles d’arrêt et la durée du traitement. Traitements contenant du Peg-IFN-a Des symptômes pseudo-grippaux sont souvent présents après les injections de Peg-IFN-α. Ils sont facilement contrôlés par le paracetamol et ils tendent à s’atténuer après 4 à 6 semaines de traitement. Lors de chaque visite, les patients devraient être évalués pour les les effets indésirables cliniques tels que l’asthénie sévère, la dépression, l’irritabilité, des troubles du sommeil, des réactions cutanées et la dyspnée. La thyroxine et la thyroïd stimulating hormone (TSH) doivent être mesurées toutes les 12 semaines pendant le traitement [60]. Les effets indésirables hématologiques du Peg-IFN-α et de la ribavirine sont la neutropénie, l’anémie, la thrombocytopénie et une lymphopénie. Ces paramètres doivent être évalués aux semaines 1, 2, et 4 du traitement, et à des intervalles de 4 à 8 semaines par la suite. Recommandations • Des tests basés sur la PCR en temps réel ayant une limite inférieure de détection de ≤15 UI/ml doivent être utilisés pour surveiller les niveaux d’ARN du VHC pendant et après le traitement (A1) • Chez les patients traités avec la triple association du PegIFN-α, de la ribavirine et du sofosbuvir pendant 12 semaines, l’ARN du VHC doit être mesuré à l’évaluation initiale et aux semaines 4 et 12 (fin du traitement), puis 12 ou 24 après la fin du traitement (A2) • Chez les patients traités avec la triple association du PegIFN-α, de la ribavirine et du simeprevir (12 semaines plus 12 ou 36 semaines de Peg-IFN-α et de ribavirine seuls), l’ARN du VHC doit être mesuré à l’évaluation initiale, aux semaines 4, 12, 24 (fin du traitement des patients naïfs de traitement et rechuteurs à un traitement précédent), 48 (fin du traitement chez les répondeurs partiels et nuls à un Traitements comprenant de la ribavirine Les traitements par AAD sans IFN et avec la ribavirine peuvent entraîner une légère anémie ; en effet, une diminution de l’hémoglobine est plus importante et plus fréquente avec les AAD lorsqu’ils sont associés à la ribavirine plutôt qu’en l’absence de ribavirine. Chez toutes les espèces animales exposées à la ribavirine, des effets secondaires tératogènes et/ou embryocides significatifs ont été constatés. Les femmes en âge de procréer et/ou leurs partenaires masculins doivent utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement et pendant 6 mois après la fin du traitement. Recommandations • Les femmes en âge de procréer et/ou leurs partenaires masculins doivent utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement comprenant de la ribavirine et pendant 6 mois après la fin du traitement (A1) Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 217 Recommandations Commentaires: Le ledipasvir a une activité in vitro envers les génotype 5 et 6. Aucune donnée n’est disponible sur cette association pour le génotype 5. L’association du sofosbuvir et du ledipasvir, administrée pendant 12 semaines sans la ribavirine chez les patients naïfs de traitement et prétraités, infectés par le génotype 6, a permis d’obtenir un taux de RVS de 96 % (24/25) [56]. Recommandatios Recommandations Traitements comprenant des AAD Les nouveaux traitements comprenant des AAD sont généralement bien tolérés. La fréquence des événements indésirables très graves ou graves nécessitant l’arrêt des traitements sans IFN est faible. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les données sur les patients ayant une cirrhose décompensée ou ayant eu une greffe du foie sont rares. L’efficacité et la toxicité de médicaments concomitants administrés pour les comorbidités, avec leurs interactions potentielles, doivent être surveillées pendant le traitement. Simeprevir. Les patients recevant du simeprevir peuvent présenter des éruptions cutanées modérées et une photosensibilité ; des mesures de protection solaire et une moindre exposition au soleil sont nécessaires. Une hyperbilirubinémie indirecte peut se produire, mais la concentration augmente moins chez les patients qui ne reçoivent pas de ribavirine. Chez les patients ayant une ascendance en Asie de l’Est, l’AUC du simeprevir est plus élevée. Dans les essais cliniques, ces concentrations élevées du simeprevir ont été associées à une fréquence plus importante des effets indésirables, parmi lesquels des éruptions cutanées et une photosensibilité. Dans l’étude COSMOS [11], les effets indésirables les plus fréquemment rapportés (>10 %) pendant 12 semaines de traitement avec le simeprevir associé au sofosbuvir sans la ribavirine sont la fatigue (25 %), les céphalées (21 %), les nausées (21 %), l’insomnie (14 %) et le prurit (11 %). Des éruptions cutanées et une photosensibilité ont été rapportées concernant 11 % et 7 % des patients, respectivement. Au cours du traitement de 24 semaines avec le simeprevir associé au sofosbuvir, les vertiges (16 %) et la diarrhée (16 %) ont également été fréquemment rapportés. L’innocuité et l’efficacité du simeprevir n’ont pas été évaluées chez les patients infectés par le VHC avec une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min) ou en phase terminale d’une maladie rénale, y compris ceux nécessitant une dialyse. Daclatasvir. Le profil général de tolérance du daclatasvir, soit en association avec le sofosbuvir, avec ou sans la ribavirine, soit en association avec le Peg-IFN-α et la ribavirine, suggère que les effets indésirables en rapport avec ce médicament le plus fréquemment rapportés sont la fatigue, les céphalées et les nausées. Sofosbuvir et ledipasvir. La proportion de patients ayant arrêté leur traitement de manière définitive en raison des effets indésirables pendant ce traitement était de 0 %, de <1 % et de 1 % pour les patients ayant reçu le sofosbuvir et le ledipasvir pendant 8, 12, et 24 semaines, respectivement ; et de <1 %, 0 % et 2 % pour les patients ayant reçu l’association du sofosbuvir et du ledipasvir, plus la ribavirine, pendant 8, 12, et 24 semaines, respectivement. Dans les études cliniques, la fatigue et les céphalées étaient plus fréquentes chez les patients traités avec le sofosbuvir et le ledipasvir que chez les patients recevant un placebo. Lorsque le sofosbuvir et le ledipasvir ont été administrés avec la ribavirine, les effets indésirables les pus fréquents ont été conformes au profil de tolérance connu de la ribavirine. La fonction rénale doit être contrôlée régulièrement chez les patients recevant du sofosbuvir. Paritaprevir boosté par le ritonavir, ombitasvir et dasabuvir. Une analyse intégrée de la tolérance a révélé que le prurit, la fatigue, les nausées, la fatigue et l’insomnie étaient les effets indésirables les plus fréquents rencontrés dans les études cliniques ayant évalué cette association. Si les effets indésirables les plus fréquents ont été considérés comme étant liés à la ribavirine, le prurit a été considéré comme lié aux trois traitements par AAD. Des effets indésirables graves se sont produits dans <2.5 % des cas. Les arrêts de traitement pout cause d’effets indésirables sont de 1 à 2 % par étude. La diminution des taux d’hémoglobine a été proportionnelle à l’hémolyse entraînée par la ribavirine et s’est largement résolue 4 semaines après la fin du traitement. La diminution des taux d’hémoglobine peut rendre nécessaire la réduction des doses de ribavirine. Des augmentations asymptomatiques des ALAT sériques se sont produites, d’une manière générale, au cours des 4 premières semaines de traitement, mais elles se sont résolues sans aucune intervention et avec les traitements continus par AAD, aucune d’entre elles n’ayant été simultanée à des augmentations de la 218 bilirubine. Des augmentations transitoires de la bilirubine sérique indirecte ont été observées chez des patients recevant de la ribavirine ; elles étaient provoquées par l’inhibition des transporteurs de bilirubine OATP1B1 et OATP1B3 par le paritaprevir et par l’hémolyse associée. Une plus grande fréquence des augmentations de la bilirubine totale a été observée chez les patients atteints de cirrhose. L’utilisation de médicaments contenant des œstrogènes a été associée à un plus grand risque d’augmentation des ALAT. Recommandations • Les patients recevant du Peg-IFN-α et de la ribavirine doivent être évalués pour les effets indésirables cliniques lors de chaque visite, tandis que les effets indésirables hématologiques doivent l’être aux semaines 2 et 4 du traitement et à des intervalles de 4 à 8 semaines par la suite (A1) • La fonction rénale doit être contrôlée régulièrement chez les patients recevant du sofosbuvir (B1) • Des éruptions cutanées et des augmentations de la bilirubine indirecte sans augmentation des ALAT peuvent se produire avec le simeprevir (A1) • Les augmentations de la bilirubine indirecte sont rarement observées avec l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir (A1) • L’ajustement des doses du simeprevir, du sofosbuvir et du ledispavir ou du daclatasvir n’est pas nécessaire chez les patients atteints d’une insuffisance rénale légère, modérée ou sévère. La dose appropriée de sofosbuvir pour les patients ayant un DFGe <30 ml/min/1.73 m2 n’est pas encore définie (B2) • L’ajustement des doses du sofosbuvir associé au ledipasvir ou au daclatasvir n’est pas nécessaire pour les patients atteints d’une insuffisance hépatique légère, modérée ou sévère (Child-Pugh C) (B2) • Chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère, des AUC plus importantes ont été observées pour l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, l’ombitasvir et le dasabuvir. L’innocuité de ces produits doit être étudiée plus largement dans cette population (B2) Gestion des interactions médicamenteuses Il est important de passer en revue tous les médicaments pris par le patient, y compris ceux qui sont en vente libre et les drogues récréatives. Les questions suivantes doivent aussi être posées : (i) tous les médicaments co-administrés sont-ils nécessaires pendant la durée du traitement du VHC(il peut être possible d’arrêter la prise d’un médicament, par exemple une statine, pendant 8 à 10 jours) ? (ii) Si tel est le cas, peuvent-ils être remplacés par d’autres médicaments dans les mêmes classes thérapeutiques sans qu’ils entraînent des interactions ? Enfin,(iii) les interactions médicamenteuses peuvent-elles être gérées avec un ajustement des doses ou un plan précis de gestion des interactions ? Voir ci-dessus pour les interactions médicamenteuses et les ajustements de dose spécifiques. Recommandations • L’efficacité et la toxicité des médicaments concomitants administrés pour les comorbidités, ainsi que les potentielles interactions médicamenteuses doivent être surveillées pendant le traitement (A1) • Lorsque cela est possible, un médicament concomitant pouvant interagir doit être arrêté pendant la durée du Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 traitement ou remplacé par un autre qui présente moins de risques d’interaction (B1) Réduction de la dose de traitement La dose de Peg-IFN-α doit être réduite en case d’effets indésirables graves, tels que les symptômes cliniques de dépression sévère, de baisse du nombre absolu de neutrophiles en-dessous des 750/mm3, ou de baisse du nombre de plaquettes en-dessous des 50 000/mm3. Lors de l’utilisation du Peg-IFN-α-2a, la dose peut être réduite à partir de 180 μg/semaine à 135 μg/semaine, puis à 90 μg/semaine. Lors de l’utilisation du Peg-IFN-α-2b, la dose peut être réduite à partir de 1.5 μg/kg/semaine à 1.0 μg/kg/semaine puis à 0.5 lg/kg/semaine. Le Peg-IFN-α doit être arrêté en cas de dépression profonde, si le nombre de neutrophiles est inférieur à 500/mm3 ou si le nombre de plaquettes est inférieur à 25.000/mm3. Quand les neutrophiles ou les plaquettes augmentent à partir de ces valeurs de nadir, le traitement peut être repris, mais à dose réduite. Les interruptions de traitement par interféron doivent être aussi brèves que possible. Les options thérapeutiques sans IFN doivent être envisagées chez les patients qui nécessitent l’arrêt de l’IFN. Si une anémie importante apparaît (hémoglobine <10 g/dl), la dose de ribavirine doit être ajustée par paliers de 200 mg. Une réduction plus rapide de la dose peut être nécessaire chez les patients présentant une baisse rapide de l’hémoglobine, en particulier si le taux d’hémoglobine initial était faible. L’administration de la ribavirine doit être interrompue si le taux d’hémoglobine descend en-dessous de 8.5 g/dl [60–68]. Le traitement doit être arrêté rapidement en cas de poussée de l’hépatite (taux d’ALAT supérieurs à 10 fois la normale, si ce taux n’est pas présent au début du traitement) ou si une infection bactérienne grave se présente, quels que soient le site et le nombre de neutrophiles. Tous les symptômes visuels doivent être évalués et un fond d’œil devra être réalisé pendant le traitement. Aucun ajustement de dose n’est recommandé pour le sofosbuvir, le simeprevir, le daclatasvir, le sofosbuvir-ledipasvir ou le paritaprevir boosté par le ritonavir/ombitasvir/dasabuvir. Le traitement doit être arrêté en cas d’effets indésirables graves, tels que la septicémie chez les patients ayant une cirrhose décompensée. Les effets sur l’efficacité du traitement, le nombre de jours acceptables sans traitement et la durée du retraitement chez les patients qui redémarrent une thérapie ne comprenant pas d’IFN ne sont pas déterminés. Mesures d’amélioration de l’observance La pleine adhésion à tous les médicaments est associée à des taux de RVS élevés. À l’inverse, l’exposition sous-optimale au traitement est associée à des échappements virologiques ou à des rechutes posttraitement avec l’émergence de variants associés à une résistance, en particulier dans la phase de début du traitement. Des mesures simples pour améliorer l’observance du traitement doivent donc être mises en œuvre. Avant de commencer un traitement antiviral, les patients doivent être informés du schéma thérapeutique quotidien et des éventuels effets indésirables (aussi bien des traitements avec IFN et ribavirine que des traitements sans IFN) auxquels s’attendre. Les patients doivent également être informés sur les mesures préventives et thérapeutiques pouvant atténuer ces effets indésirables, par exemple l’utilisation des antipyrétiques, des analgésiques ou des antidépresseurs s’ils reçoivent de l’IFN. Un suivi régulier avec des visites régulières doit être planifié afin d’évaluer l’évolution du traitement et les effets indésirables. Des procédures de rappel des patients, en cas de rendez-vous manqués, doivent être mises en place. L’élément clé de la gestion clinique efficace du VHC est l’accès à une équipe multidisciplinaire, comprenant généralement des cliniciens et des infirmiers pour les soins, l’évaluation clinique et la surveillance, des virologues, des services de suivi de la toxicomanie et de l’alcoolisme, des services pour l’infection à VIH, des services de soutien psychiatriques dans certains cas précis, une pharmacie, des travailleurs sociaux et d’autres services de soutien social (y compris le soutien par les pairs, le cas échéant). Les mesures visant à accroître l’observance sont interdisciplinaires. Elles comprennent l’éducation et les services d’évaluation, et en particulier l’aide d’une infirmière dédiée [69,70]. Pour les patients étrangers, les difficultés de langage et de compréhension devraient être réglées avant le début du traitement. Afin d’optimiser la probabilité d’efficacité pour les patients qui commencent un nouveau traitement du VHC, les ressources devraient être consacrées à l’évaluation pré-thérapeutique, à la préparation au traitement, à l’observance et au soutien, ce qui est de plus en plus facile avec les nouveaux schémas thérapeutiques. La consommation d’alcool a un impact sur l’observance du traitement [71]. Les patients doivent donc être incités à cesser ou à réduire leur consommation d’alcool avant le début du traitement. Pour les patients qui ne peuvent s’abstenir de consommer de l’alcool, le traitement devrait être individualisé, avec une observation sur leur capacité à adhérer au traitement et aux rendez-vous. Les patients atteints d’hépatite C qui maintiennent leur consommation d’alcool pendant le traitement devraient bénéficier de mesures de soutien supplémentaires au cours du traitement antiviral [71–74]. Les pharmaciens devraient fournir des informations sur les interactions médicamenteuses potentielles. Recommandations • Le traitement du VHC doit être effectué au sein d’une équipe multidisciplinaire ayant une expérience de l’évaluation et du traitement du VHC (A1) • Les patients infectés par le VHC doivent être informés de l’importance de l’observance pour atteindre la RVS (A1) • Pour les patients confrontés à des difficultés socioéconomiques et pour les migrants, les services d’aide sociale doivent être intégrés à la prise en charge clinique du VHC (B2) • Pour les personnes qui s’injectent des drogues, l’accès à un programme de réduction des risques est obligatoire (A1) • Le soutien par les pairs doit être envisagé comme un moyen d’améliorer la prise en charge clinique du VHC (B2) • Les patients devraient être conseillés sur l’importance de l’abstinence alcoolique au cours du traitement antiviral. Les patients poursuivant leur consommation d’alcool pendant le traitement antiviral devraient recevoir plus de soutien (A1) • Le traitement du VHC peut également être discuté pour les patients utilisant activement des drogues, à condition qu’ils souhaitent être traités et soient capables et désireux de maintenir des rendez-vous réguliers. En outre, le potentiel d’interactions médicamenteuses impliquant des médicaments/ substances prescrits ou non, doit être pris en compte (A1) Suivi des patients traités qui obtiennent une RVS Les patients non-cirrhotiques qui obtiennent une RVS doivent être testés pour l’ARN du VHC 48 semaines après le traitement. Si l’ARN du VHC n’est alors toujours pas détecté, l’infection peut être considérée comme définitivement éliminée et il n’est pas nécessaire de réaliser une autre recherche de l’ARN du VHC. L’hypothyroïdie pouvant survenir après l’arrêt du traitement, la thyroxine et le niveau de la TSH doivent être évalués 1 et 2 ans après le traitement si le patient a reçu de l’IFN. Les patients avec des cofacteurs préexistants de maladie du foie (notamment une histoire d’alcoolisme et/ou de diabète de type 2) doivent être soigneusement et régulièrement soumis à un examen clinique complet si nécessaire. Les patients cirrhotiques qui obtiennent une RVS devraient rester sous surveillance échographique pour le CHC tous les 6 mois et pour la recherche de varices œsophagiennes par endoscopie si celles-ci étaient présentes à l’endoscopie pré-thérapeutique (bien que la première rupture de varices œsophagiennes soit rarement observée après une RVS). La présence de cofacteurs de la maladie du foie, tels que des antécédents d’alcoolisme et/ou de diabète de type 2 peut indiquer la nécessité d’examens supplémentaires. La durée exacte de la surveillance du CHC chez les patients ayant une fibrose avancée ou une cirrhose qui obtiennent une RVS n’est pas déterminée en Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 219 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Recommandations l’état actuel des connaissances, mais il est probable qu’elle soit illimitée. En effet, des études sur les suivi post-RVS à long terme montrent que le risque de développer un CHC persiste chez les patients atteints de cirrhose qui ont éliminé le VHC, malgré la réduction plus importante de ce risque, comparativement aux patients non traités ou à ceux qui n’ont pas obtenu une RVS [2,3]. Le niveau du risque de CHC sera déterminé par des études prospectives. Une certaine incertitude persiste sur la réinfection possible en raison de comportements à risque récurrents et persistants qui peuvent rendre nul le bénéfice potentiel du traitement. Les taux déclarés de réinfection après un traitement anti-VHC réussi chez des patients à risque élevé, comme les personnes qui s’injectent des drogues ou les hommes qui ont des rapports avec les hommes (HSH) sont faibles, avec des estimations de 1 à 5 % de risque par an [75– 79]. Cependant, il se pourrait que le confort associé au traitement sans IFN augmente la probabilité de la réinfection. Afin d’optimiser le bénéfice du traitement, les patients à risque doivent être informés du risque de réinfection et l’incitation à la modification des comportements doit être positivement renforcée. Recommandations • Chez les patients non-cirrhotiques avec une RVS, les ALAT et l’ARN du VHC doivent être à nouveau mesurés 48 semaines après le traitement, et si les ALAT sont normales et l’ARN du VHC négatif, la surveillance de ces patients n’est plus nécessaire (B1) • Les patients cirrhotiques, et probablement les patients avec une fibrose avancée (F3), ayant obtenu une RVS devraient faire l’objet d’une surveillance par échographies tous les 6 mois pour le dépistage du CHC (B1) • Les recommandations sur la gestion de l’hypertension portale et des varices œsophagiennes doivent être mises en application, même si une rupture de varice œsophagienne est rarement observée chez les patients à faible risque après l’obtention d’une RVS (sauf si d’autres lésions du foie sont présentes et persistent) (A2) • Les patients qui utilisent des drogues ne doivent pas être exclus du traitement du VHC sur la base des perceptions sur leur risque de réinfection (B1) • Le risque de réinfection doit être expliqué aux personnes chez qui les comportements à risque sont récurrents, afin qu’elles modifient ces comportements (B1) • Après la RVS, le suivi pour la réinfection par le VHC doit être réalisé annuellement par le dosage de l’ARN du VHC pour les usagers de drogues et les hommes qui ont des rapports avec des hommes continuant d’avoir des comportements à risque (B2) Retraitement des patients n’ayant pas obtenu de RVS Retraitement des patients qui n’ont pas répondu à la double association Peg-IFN-α et ribavirine Plusieurs études indiquent que les patients n’étant pas parvenus à obtenir une RVS après le traitement par Peg-IFN-α et ribavirine seuls, obtiennent les mêmes réponses que celles obtenues par les patients naïfs de traitement. C’est pourquoi ces patients doivent bénéficier d’un nouveau traitement sans IFN, conformément aux recommandations ci-dessus (Tableaux 5 et 6). Retraitement des patients infectés par le génotype 1 n’ayant pas répondu à l’association Peg-IFN-α et ribavirine, associée soit au telaprevir soit au boceprevir (Tableau 7) Les schémas thérapeutiques sans IFN ont été évalués chez des patients infectés par le VHC de génotype 1 qui n’ont pas obtenu de RVS après le traitement associant le Peg-IFN-α et la ribavirine, soit au telaprevir, soit au boceprevir. L’expérience du retraitement chez ces patients avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir, avec ou sans ribavirine, pendant 12 semaines, est limitée à des cohortes 220 observationnelles en vie réelle qui se poursuivent. Dans l’étude de cohorte TARGET 2.0, l’échec antérieur de la triple association était un facteur prédictif significativement négatif de la RVS4 [13]. L’impact de la présence, au début du retraitement, de mutations du VHC associées à une résistance aux inhibiteurs de protéase n’est pas connu. Dans l’étude en vie réelle du Réseau TRIO [28], les taux de RVS12 obtenus avec le sofosbuvir et le simeprevir étaient de 82 % (27/33) chez les patients qui n’avaient pas répondu à une triple association, donc peu différents de ceux obtenus chez les patients n’ayant pas répondu à l’association du Peg-IFN-α et de la ribavirine seuls (80 % [60/80]). Le retraitement avec l’association du Peg-IFNα, de la ribavirine et du sofosbuvir chez ce type de patients a donné des taux de RVS de 73 % (29/40) et de 67 % (24/36), respectivement [28]. Chez des patients non-cirrhotiques qui n’ont pas répondu à une triple thérapie, après 24 semaines de traitement par l’association du sofosbuvir et du daclatasvir, les taux de RVS étaient de 95 % (19/21) et de 100 % (21/21) sans et avec la ribavirine, respectivement [14]. Dans l’essai ION-2, les taux de RVS chez les patients noncirrhotiques retraités avec du sofosbuvir et du ledipasvir pendant 12 semaines, sans ou avec la ribavirine, étaient de 96 % (50/52) et de 100 % (50/51), respectivement ; ils étaient de 97 % (35/36) et de 100 % (38/38) après 24 semaines de thérapie sans ou avec la ribavirine, respectivement [35]. Il convient de souligner que dans l’essai ION-2, les taux de RVS obtenus chez les patients cirrhotiques retraités avec du sofosbuvir et du ledipasvir pendant 12 semaines, sans ou avec la ribavirine, étaient de 86 % (12/14) et de 85 % (11/13), respectivement ; ces taux sont passés à 100 % (14/14) et à 100 % (13/13) après 24 semaines de thérapie sans ou avec la ribavirine, respectivement [35]. Dans l’étude SIRIUS, les taux de RVS obtenus avec le sofosbuvir et le ledipasvir soit pendant 12 semaines avec la ribavirine, soit pendant 24 semaines sans la ribavirine, étaient de 96 % (74/77) et de 97 % (75/77), respectivement [39]. Retraitement des patients n’ayant pas répondu à un traitement comprenant un agent ou plus de la deuxième vague des AAD (Tableau 7) Le sofosbuvir a une barrière de résistance élevée. La sélection de variants du VHC résistant au sofosbuvir et cliniquement significatifs a été exceptionnellement rapportée et ces variants disparaissent après l’arrêt du traitement. C’est pourquoi les stratégies de retraitement doivent inclure le sofosbuvir. En revanche, les patients exposés à un inhibiteur de protéase (simeprevir, paritaprevir), un inhibiteur du NS5A (daclatasvir, ledipasvir, ombitasvir) ou un inhibiteur nonnucléosidique de la polymérase du VHC (dasabuvir) qui n’obtiennent pas une RVS sélectionnent des virus porteurs de substitutions d’acides aminés dans la protéase NS3, les régions NS5A et polymérase, respectivement, qui confèrent une résistance à ces médicaments. Les virus résistants aux inhibiteurs de protéase et, probablement (mais plus lentement), les virus résistants aux inhibiteurs non-nucléosidiques de la polymérase, diminuent progressivement et proportionnellement pour devenir indétectables par des moyens de séquençage en population (analyse de séquence directe) en un délai de quelques mois à 2 ans après l’arrêt du traitement. En revanche, les virus résistants aux inhibiteurs de NS5A ont une fitness importante et restent dominants pendant de nombreuses années, peut-être pour toujours, après avoir été sélectionnés par un traitement incluant un inhibiteur de NS5A [80– 86]. Actuellement, les données ne sont pas suffisantes pour étayer solidement ces recommandations de retraitement, qui sont émises sur la base de données indirectes et sur la prise en compte du génotype du VHC, des profils connus des médicaments antérieurement administrés, du nombre de médicaments utilisés, de l’utilisation de la ribavirine et de la durée du traitement. L’intérêt de l’évaluation de la séquence des gènes cibles du VHC (tests de résistance du VHC) pour prendre une décision de retraitement, ainsi que la décision thérapeutique sur la base de ce résultat, reste inconnu. Intuitivement, les patients en échec d’un traitement contenant un AAD doivent être re-traités avec un nouveau traitement sans IFN et contenant un médicament avec une barrière de résistance élevée Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY (actuellement, le sofosbuvir), plus un ou deux autres médicaments, idéalement sans résistances croisées avec les médicaments antérieurement administrés. Sur la base des résultats obtenus dans les populations difficiles à traiter, le retraitement doit être réalisé pendant 12 semaines avec la ribavirine, ou prolongé jusqu’à 24 semaines avec ou sans ribavirine (aucune donnée de comparaison de ces deux approches n’est disponible). Traitement antérieur Génotype Peg-IFN-α, RBV et soit telaprevir soit boceprevir Génotype 1 Sofosbuvir seul, en association avec RBV ou avec combinaPeg-IFN-α et RBV Peg-IFN-α, RBV et daclatasvir Sofosbuvir et simeprevir Sofosbuvir et daclatasvir ou Sofosbuvir et ledipasvir 12 S avec RBV Paritaprevir/ritonavir ombitasvir et dasabuvir Paritaprevir/ritonavir ombitasvir et dasabuvir Sofosbuvir et simeprevir Non Non Non Génotype 1 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 2 ou 3 Non Non Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Non Non Non Non Non Génotype 4 Génotype 5 ou 6 Peg-IFN-α, RBV et simeprevir Sofosbuvir et ledipasvir Génotype 1 ou 4 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Sofosbuvir et daclatasvir 12 S avec RBV 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 1 Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Génotype 2 ou 3 Non Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 4 Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Génotype 5 ou 6 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 1 ou 4 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 1 Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Génotype 2 ou 3 Non Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Génotype 4 Non Non Non 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Non Non Non Non Non Non Non Non Génotype 5 ou 6 Paritaprevir/ritonavir, ombitasvir et dasabuvir Génotype 1 Paritaprevir/ritonavir et ombitasvir Génotype 4 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose 12 S avec RBV ou 24 S avec RBV si F3 ou cirrhose Actuellement, les données ne sont pas suffisantes pour étayer solidement ces recommandations de retraitement, qui sont émises sur la base de données indirectes et sur la prise en compte du génotype du VHC, des profils connus des médicaments antérieurement administrés, du nombre de médicaments utilisés, de l’utilisation de la ribavirine et de la durée du traitement. De ce fait, ces recommandations sont susceptibles d’être modifiées lorsque de nouvelles données seront disponibles. Les patients en échec d’un traitement par le sofosbuvir seul, ou le sofosbuvir plus la ribavirine, ou le sofosbuvir plus le Peg-IFN-α et la ribavirine peuvent être retraités avec le sofosbuvir plus le simeprevir(génotypes 1 ou 4), le sofosbuvir plus le daclatasvir (tous génotypes) ou le sofosbuvir plus le ledipasvir (génotypes 1, 4, 5 ou 6), avec le paritaprevir boosté par le ritonavir, l’ombitasvir et le dasabuvir (génotype 1), ou avec le paritaprevir boosté par le ritonavir et l’ombitasvir (génotype 4). Une étude a montré que le retraitement pendant 12 semaines avec le sofosbuvir plus le ledipasvir, avec la ribavirine, permettait d’obtenir une RVS chez 98 % (50/51) des patients infectés par le génotype 1 qui étaient en échec d’un traitement antérieur avec le sofosbuvir plus un placebo, ou le sofosbuvir plus la ribavirine, ou le sofosbuvir plus le Peg-IFN-α et la ribavirine [87]. Les patients infectés par les génotypes 1 et 4 et en échec d’un traitement associant le Peg-IFN-α, la ribavirine et le simeprevir Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 221 Recommandations Tableau 7. Recommandations thérapeutiques pour le retraitement du VHC chez les patients mono-infectés ou co-infectés VHC/VIH patients ayant une hépatite chronique C qui n’ont pas obtenu une RVS avec un traitement antiviral antérieur contenant un ou plusieurs AAD. RBV : ribavirine. Recommandatios Recommandations doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir ou du ledipasvir. Les patients en échec d’un traitement associant le Peg-IFN-α, la ribavirine et le daclatasvir, doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir (génotypes 1 et 4). Les patients infectés par les génotypes 1 ou 4 et en échec d’un traitement contenant le sofosbuvir et le simeprevir doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir, ou du ledipasvir, tandis que les patients en échec d’un traitement contenant le sofosbuvir et le daclatasvir, ou le ledipasvir, doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir (génotypes 1 et 4). Les stratégies de retraitement ne sont pas clairement définies pour les patients infectés par les génotypes 2, 3, 5 ou 6 en échec d’un • Les patients en échec avec l’association du Peg-IFN-α et de la ribavirine doivent être retraités comme des patients naïfs de traitement et en fonction du génotype du VHC par lequel ils sont infectés, conformément aux recommandations ci-dessus (A1) • Les patients infectés par le génotype 1 du VHC, en échec à la triple association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et soit du telaprevir soit du boceprevir, doivent être retraités avec l’association sans IFN du sofosbuvir et du ledipasvir, ou du sofosbuvir et du daclatasvir, avec la ribavirine pendant 12 semaines (A1) • Les recommandations sur le retraitement après un échec avec une thérapie basée sur des AAD anti-VHC de la deuxième vague se basent sur des données indirectes et sont susceptibles d’être modifiées lorsque de nouvelles données seront disponibles (A1) • • Les patients en échec à une thérapie contenant des AAD de la deuxième vague, avec ou sans le Peg-IFN-α, avec ou sans la ribavirine, doivent être retraités avec un schéma thérapeutique sans IFN pendant12 semaines, avec de la ribavirine administrée en fonction du poids. La prolongation de la durée du traitement jusqu’à 24 semaines peut être envisagée, en particulier pour les patients ayant une maladie hépatique avancée, y compris une fibrose extensive (F3) et une cirrhose (F4) (B2) Les patients en échec avec le sofosbuvir seul, ou le sofosbuvir associé à la ribavirine, ou le sofosbuvir associé au Peg-IFN-α et à la ribavirine, peuvent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir (génotype 1 ou 4) ; du sofosbuvir et du daclatasvir (tous génotypes) ; du sofosbuvir et du ledipasvir (génotypes 1, 4, 5 ou 6) ; ou avec du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir (génotype 1) ; ou avec du paritaprevir boosté par le ritonavir et de l’ombitasvir (génotype 4) (B2) • Les patients infectés par le VHC de génotype 1 ou 4 en échec d’un traitement associant le Peg-IFN-α, la ribavirine et le simeprevir, doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir, ou du ledipasvir (B2) • Les patients en échec de l’association du Peg-IFN-α, de la ribavirine et du daclatasvir doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir (s’ils sont infectés par les génotypes 1 ou 4). Les patients infectés par d’autres génotypes doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir (génotypes 2, 3, 5 et 6) ou avec celle du sofosbuvir et du ledipasvir (génotypes 5 et 6) (B2) Traitement des patients atteints d’insuffisance hépatique sévère Patients atteints de cirrhose décompensée sans indication de transplantation hépatique L’objectif principal du traitement du VHC chez les patients ayant une cirrhose décompensée qui ne sont pas enregistrés sur une liste d’attente pour une transplantation du foie est d’améliorer la fonction 222 traitement contenant le sofosbuvir et le daclatasvir ou le ledipasvir ; le retraitement avec la même option peut leur être proposé, à condition qu’il soit administré avec la ribavirine et/ou que la durée du traitement soit prolongée jusqu’à 24 semaines. Les patients en échec de la triple association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir doivent être retraités avec un traitement à base de sofosbuvir. L’intérêt et l’innocuité des stratégies de retraitement associant trois médicaments, incluant le sofosbuvir, un inhibiteur de protéase et un inhibiteur de NS5A ne sont pas connus. Les patients n’ayant pas un besoin urgent d’être traités peuvent attendre que plus de données et/ou de nouvelles options thérapeutiques soient disponibles. • Les patients infectés par les génotypes 1 ou 4 en échec d’un traitement contenant du sofosbuvir du simeprevir doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir, ou du ledipasvir (B2) • Les patients en échec d’un traitement contenant du sofosbuvir et du daclatasvir ou du sofosbuvir et du ledipasvir doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir (génotypes 1 et 4). Les patients infectés par d’autres génotypes doivent être retraités avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir (génotypes 2, 3, 5 et 6) ou avec celle du sofosbuvir et du ledipasvir (génotypes 5 et 6) pendant 24 semaines (B2) • Les patients infectés par le génotype 1 en échec de la triple association du paritaprevir boosté par ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir, doivent être retraités avec une thérapie à base de sofosbuvir, par exemple, l’association du sofosbuvir et du simeprevir, celle du sofosbuvir et du daclatasvir ou celle du sofosbuvir et du ledipasvir (B2) • Les patients infectés par le génotype 4 en échec de la double association du paritaprevir boosté par le ritonavir et de l’ombitasvir, doivent être retraités avec une thérapie à base de sofosbuvir, par exemple, l’association du sofosbuvir et du simeprevir, celle du sofosbuvir et du daclatasvir ou celle du sofosbuvir et du ledipasvir (B2) • Par ailleurs, les patients n’ayant pas un besoin urgent d’être traités peuvent attendre que plus de données et/ou de nouvelles options thérapeutiques soient disponibles (A1) • L’efficacité et l’innocuité d’une triple association contenant du sofosbuvir, un inhibiteur de la protéase NS3 et un inhibiteur de la protéase NS5A chez les patients en échec d’un traitement contenant des AAD ne sont pas connues (B2) • L’utilité des tests de résistance du VHC (c’est-à-dire la détermination de la séquence des régions cibles des AAD) réalisés préalablement au retraitement des patients en échec de tout traitement contenant des AAD n’est pas démontrée (B2) hépatique et la survie. Un traitement de 48 semaines associant le sofosbuvir et la ribavirine est en cours d’évaluation chez des patients atteints de cirrhose et d’hypertension portale [88]. Les résultats préliminaires ont démontré des réponses excellentes au traitement et une légère amélioration de la fonction hépatique. Les bénéfices cliniques et l’effet sur l’hypertension portale de ce traitement sur le long terme n’ont pas été rapportés. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandations • Les patients atteints de cirrhose décompensée (Child-Pugh B et Child-Pugh C, jusqu’à 12 points) qui ne sont pas sur liste d’attente pour une transplantation hépatique et qui n’ont pas de comorbidités concomitantes pouvant avoir un impact sur leur survie peuvent être traités avec l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pendant 16 à 20 semaines (génotype 2), l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir (génotypes 1, 4, 5 et 6), ou l’association du sofosbuvir et du daclatasvir (tous génotypes), avec la ribavirine en fonction du poids, pendant 12 semaines (B1) • Les patients atteints de cirrhose décompensée avec des contre-indications à la ribavirine ou une faible tolérance à la ribavirine doivent recevoir l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir (génotypes1, 4, 5 ou 6), ou l’association du sofosbuvir et du daclatasvir (tous génotypes) pendant 24 semaines sans la ribavirine (B1) Patients ayant un CHC sans indication de transplantation hépatique Le VHC est une cause majeure du CHC à travers le monde et la morbidité et la mortalité dues au CHC associé au VHC sont en augmentation, en particulier dans les régions à revenus élevés. Le taux annuel du CHC varie de 1 à 7 % chez les patients atteints de cirrhose. Le risque de CHC est associé à la gravité de la fibrose, entre autres facteurs. Il a été démontré que la RVS est associée à la réduction de la mortalité de toutes causes, de la mortalité due à une maladie hépatique et du risque de CHC. Plusieurs méta-analyses ayant examiné le lien entre l’obtention d’une RVS et la réduction du risque de CHC suggèrent que la RVS est associée à une réduction du risque de CHC [90,91]. Cependant, la plupart de ces études sont observationnelles, rétrospectives et basées sur l’obtention d’une RVS avec un traitement contenant de l’IFN. Il a été démontré que l’IFN a un impact positif sur les suites d’une ablation ou d’une résection du CHC. Il est donc possible que les taux élevés de RVS obtenus avec les nouveaux traitements sans IFN diminuent les risques de récidive suite à une ablation ou à une résection du CHC [92]. S’il est possible de réduire l’incidence des récidives du CHC grâce à cette stratégie, il se pourrait que des taux plus élevés de résection ou d’ablation, ainsi que de RVS obtenues grâce aux traitements antiviraux, réduisent le nombre de cas où une transplantation ultérieure, conséquente à un CHC associé au VHC, est nécessaire. De plus amples données sont nécessaires sur l’évaluation de l’impact des AAD (sans IFN) très performants sur le risque de récidive du CHC suite à une résection ou à une ablation. Recommandations • Bien que l’effet à long-terme de la thérapie antivirale concernant le risque de CHC chez les patients soumis à une résection ou une ablation en raison d’un CHC associé au VHC soit inconnu, ces patients ont souvent une fibrose avancée et doivent par conséquent recevoir un traitement antiviral approprié pour leur maladie hépatique, conformément aux recommandations détaillées ci-dessus (B2) Patients ayant un CHC avec une indication de transplantation hépatique La transplantation hépatique est le traitement de choix pour les patients au stade terminal de la maladie du foie. Cependant, en l’absence de prévention, la récidive de l’hépatite C due à une infection du greffon est systématique après la transplantation [93], et la durée de vie du greffon est réduite chez les patients présentant une récidive d’hépatite C. Le traitement de l’infection par le VHC chez les patients en attente d’une transplantation du foie a deux objectifs complémentaires : prévenir l’infection du greffon après la transplantation (dans tous les cas) et améliorer la fonction hépatique en pré-transplantation (chez les patients avec une maladie décompensée du foie). On pourrait soutenir que puisque le traitement de l’infection par le VHC peut être réalisé en post-transplantation chez la grande majorité des patients, il n’est pas nécessaire de traiter l’infection en pré-transplantation, notamment parce que la durée de la thérapie antivirale ne peut être prévisible avec certitude pour un patient sur une liste d’attente. Néanmoins, la prévention de l’infection du greffon facilite considérablement la prise en charge post-transplantation. De plus, l’amélioration de la fonction hépatique a pour implication le retrait de certains patients des listes d’attente [94], cette stratégie ayant toute sa pertinence dans le contexte actuel de pénurie d’organes [89]. Par ailleurs, le risque de récidive du CHC pourrait théoriquement être réduit par la thérapie antivirale après la résection ; et de ce fait, le nombre de patients pouvant accéder à la résection serait plus important. Dans une étude récente [95], 61 patients infectés par le génotype 1 ou le génotype 4 atteints de cirrhose Child-Pugh A ont été traités avec du sofosbuvir et de la ribavirine jusqu’à 48 semaines, préalablement à la transplantation ; parmi ces patients, 46 ont bénéficié d’une transplantation. La population pour l’analyse de l’efficacité per protocole a été de 43 patients ayant un niveau d’ARN du VHC <25 UI/ml au moment de la transplantation. Parmi ces 43 patients, 30 (70 %) ont obtenu une RVS12 persistante après la greffe, c’est-à-dire sans récidive de l’infection. Dans cette étude, la durée de l’indétectabilité de l’ARN du VHC avant la greffe a été le meilleur facteur prédictif de réponse au traitement (ARN du VHC indétectable depuis plus de 30 jours consécutifs). Cette étude de preuve de concept a démontré qu’un traitement sans IFN administré pendant quelques semaines avant la transplantation a empêché l’infection du greffon chez une majorité des patients traités. Chez les patients infectés par le génotype 2, l’association du sofosbuvir et de la ribavirine est le traitement de choix qui permet d’obtenir des taux très élevés de RVS. Pour les autres génotypes, cette association doit être administrée en pré-transplantation, seulement dans les cas où aucune autre option thérapeutique n’est pas disponible. Les données d’une étude sur 164 patients infectés par le génotype 1, dont la moitié étaient prétraités et un tiers avaient une cirrhose, et chez qui une RVS4 a été obtenue dans 85 % des cas [13], permettent d’avancer que le traitement avec le Peg-IFN-α, la ribavirine et le sofosbuvir pendant 12 semaines est acceptable chez les patients atteints de cirrhose compensée (Child-Pugh A) en attente de greffe du foie, lorsque les associations de médicaments ne contenant pas d’IFN ne sont pas disponibles. L’association du sofosbuvir et du ledipasvir plus la ribavirine pendant 12 ou 24 semaines a été étudiée chez des patients infectés Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 223 Recommandations Une étude a évalué l’innocuité et l’efficacité de l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir avec la ribavirine pendant 12 ou 24 semaines chez des patients atteints de cirrhose décompensée (score de Child-Pugh jusqu’à 12), infectés par les génotypes 1 ou 4 du VHC [89]. Les taux de RVS obtenus étaient de 87 % (45/52) et de 89 % (42/47) après 12 et 24 semaines de traitement, respectivement ; le traitement a été équivalent en efficacité chez les patients ayant une cirrhose Child-Pugh B et Child-Pugh C. L’effet de la clairance virale sur la fonction hépatique a été évident, avec une amélioration significative des valeurs de la bilirubine, de l’albumine et de l’INR et, par conséquent, des scores de MELD et de Child-Pugh. L’amélioration de la fonction hépatique a été rapportée 4 semaines après l’interruption du traitement. De ce fait, il sera important d’évaluer le bénéfice de l’élimination du VHC sur la fonction hépatique et la survie qui en découle à des moments ultérieurs. Ces résultats préliminaires suggèrent que les patients atteints de cirrhose décompensée bénéficient de ce traitement. L’indication du traitement doit prendre en compte la présence de comorbidités qui peuvent avoir un impact sur la survie. Les données sur les patients ayant une maladie du foie plus avancée (Child-Pugh >12) sont limitées. Recommandatios Recommandations par le génotype 1 ou le génotype 4 atteints de cirrhose compensée (Child-Pugh A) ou décompensée (Child-Pugh B et C, jusqu’à 12 points) [89]. Dans cette étude comme dans d’autres, les taux de RVS12 obtenus sont supérieurs à 95 % aussi bien pour les patients naïfs de traitement que pour les patients prétraités, indépendamment de la durée du traitement. Dans le cas de la cirrhose décompensée, une analyse préliminaire a montré que des taux de RVS12 de 88 % (50/57) et de 88 % (37/42) étaient obtenus chez les patients de stade Child-Pugh B et Child-Pugh C, respectivement, indépendamment de la durée du traitement [89]. À la quatrième semaine après la fin du traitement, les scores MELD étaient améliorés de 1 à 8 points chez 64 % (34/53) des patients de stade Child-Pugh B et chez 70 % des patients (28/40) des patients de stade Child-Pugh C. Les scores de Child-Pugh étaient améliorés de 1 à 3 points chez environ deux tiers des patients. Cette association a été bien tolérée et les effets indésirables les plus graves, y compris la mort, n’ont pas été associés avec les médicaments évalués. Bien que cette étude n’ait pas été conçue spécifiquement pour évaluer l’impact de la thérapie antivirale chez les patients en attente de greffe du foie, les données indiquent que cette association peut être utilisée chez les patients atteints de cirrhose compensée ou décompensée qui sont sur liste d’attente. Les données d’efficacité et de tolérance de l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir avec la ribavirine chez des patients infectés par le génotype 1 et atteints de cirrhose compensée ont été publiées [45]. Généralement, la fréquence de la maladie du foie plus avancée et de l’hypertension portale est plus importante chez les patients atteints de cirrhose compensée en attente de transplantation hépatique que chez les participants à l’étude ; cependant, des patients ayant de faibles taux d’albumine (<35 g/dl, 43 patients) et un faible nombre de plaquettes (<100,000/ml, 78 patients) ont été inclus dans l’étude. Chez les patients dont le nombre de plaquettes était <100.000/ml, les taux de RVS12 obtenus ont été de 89 % et de 97 % pour les durées de traitement de 12 et 24 semaines, respectivement. Les taux de RVS chez les patients ayant un taux d’albumine <35 g/dl étaient de 84 % et de 89 %, respectivement. De ce fait, cette association peut être envisagée pour les personnes ayant une cirrhose compensée et un CHC, en attente de transplantation. L’association du sofosbuvir et du simeprevir, avec ou sans ribavirine, a été évaluée dans de vastes cohortes en vie réelle incluant un nombre important de patients atteints de cirrhose [13]. Chez les patients infectés par le génotype 1 du VHC et atteints de cirrhose compensée, les taux de RVS4 étaient de l’ordre de 90 %. Des données préliminaires pour 81 patients infectés par le VHC de génotype 1 atteints de cirrhose décompensée montrent que les taux de RVS4 sont de 75 % et que l’association a été bien tolérée. Cependant, le simeprevir n’est pas indiqué chez les patients atteints de cirrhose, en raison des fortes concentrations de médicaments observées. 224 Recommandations • Chez les patients en attente d’une transplantation hépatique, le traitement antiviral est indiqué car il empêche l’infection du greffon (A1) • Le traitement doit débuter le plus tôt possible afin qu’il puisse être suivi jusqu’au bout, avant la transplantation, et que l’impact de la clairance virale sur la fonction hépatique soit évalué, étant donné qu’une amélioration significative de la fonction hépatique peut conduire au retrait des patients des listes d’attente (B1) • Les patients en attente d’une transplantation hépatique doivent être traités avec une thérapie sans IFN, en principe pendant 12 ou 24 semaines, pratiquement jusqu’à la transplantation, avec la ribavirine (A1) • Les patients ayant une fonction hépatique conservée (Child-Pugh A) pour qui l’indication de transplantation est un CHC peuvent être traités avec l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pendant 16 à 20 semaines (génotype 2) ; avec l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotypes 1, 4, 5 ou 6) ; avec l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotype 1b) ou 24 semaines (génotype 1a) ; avec l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir et de l’ombitasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotype 4) ; avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotypes 1 et 4) ; ou avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (tous génotypes) (B1) • Le traitement avec le Peg-IFN-α, la ribavirine et le sofosbuvir pendant 12 semaines est acceptable pour les patients ayant une cirrhose compensée (Child-Pugh A) en attente de transplantation hépatique si les associations sans IFN ne sont pas disponibles (B2) • Les patients atteints de cirrhose décompensée (Child-Pugh B ou C) en attente de transplantation du foie peuvent être traités avec l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pandant 16 à 20 semaines (génotype 2), avec l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir avec la ribavirine pendant 12 semaines (génotypes 1, 4, 5 ou 6), ou avec l’association du sofosbuvir du daclatasvir avec la ribavirine pendant 12 semaines (tous génotypes) ; les données sont toutefois limitées concernant les patients ayant une cirrhose de Child-Pugh C >12 points ou avec un score MELD >20 (A1) • La définition du moment le plus approprié pour démarrer le traitement (c-à-d en pré-transplantation ou en posttransplantation) afin d’optimiser la survie est encore débattue et, pour l’instant, doit se baser sur l’évaluation individuelle des patients (B2) • Les données de tolérance étant limitées concernant les patients atteints de cirrhose décompensée en attente de transplantation hépatique, il est recommandé de procéder fréquemment à une évaluation clinique et biologique de ces patients (B2) Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 Récidive post-transplantation hépatique La récidive de l’infection par le VHC est systématique chez les patients avec un ARN du VHC détectable au moment de la transplantation du foie [93]. L’évolution de la maladie du foie liée au VHC est accélérée après la transplantation du foie et environ un tiers des patients développent une cirrhose dans les 5 ans suivant la transplantation [96,97]. La présence d’une hépatite cholestatique aiguë, d’une fibrose significative ou d’une hypertension portale, un an après la transplantation, est un facteur prédictif de la perte du greffon et indique un traitement antiviral en urgence [98,99]. Le traitement par Peg-IFN-α et ribavirine ne permet d’obtenir que de faibles taux de RVS et est mal toléré chez les patients ayant bénéficié d’une transplantation. L’adjonction du telaprevir ou du boceprevir augmente les taux de RVS à 60-70 % chez les patients infectés par le VHC de génotype 1, mais au prix d’effets indésirables sévères et fréquents. De plus, des ajustements de dose des inhibiteurs de la calcineurine sont nécessaires pour éviter les toxicités résultant des interactions médicamenteuses. Néanmoins, il a été démontré que la clairance du VHC a un impact positif à la fois sur le greffon et sur la survie des patients [100,101]. La première étude à avoir évalué l’innocuité et l’efficacité d’un traitement sans IFN chez les patients infectés par le VHC et bénéficiaires d’une greffe du foie a utilisé l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pendant 24 semaines [102]. La cohorte incluait 40 patients dont 40 % étaient atteints de cirrhose et 88 % étaient des non-répondeurs à un traitement basé sur l’IFN. Cette association a permis d’obtenir un taux de RVS12 de 70 % et le profil de tolérance s’est montré excellent (effets indésirables graves chez 15 % des patients, anémie chez 20 % des patients et arrêts du traitement chez 5 % des patients). En raison de l’absence d’interactions significatives entre le sofosbuvir et la tacrolimus ou la cyclosporine, l’ajustement des doses des inhibiteurs de la calcieurine n’a pas été nécessaire. L’impact bénéfique de la clairance du VHC sur la fonction hépatique et la survie des patients en post-transplantation est confirmé par des données du programme d’accès compassionnel au sofosbuvir qui avaient inclus des patients atteints d’hépatite C récidivante grave et une espérance de vie de moins de 12 mois sans traitement antiviral [103]. Ces patients ont reçu jusqu’à 48 semaines de sofosbuvir et de ribavirine, avec ou sans Peg-IFN-α. Le taux de RVS12 obtenu a été de 59 %. Cinquante-sept pour cent des patients ont montré une amélioration clinique significative à la dernière visite de l’étude, ce qui n’a pas été le cas pour 22 % des patients. Chez 3 % des patients, l’état clinique s’est aggravé, et 13 % des patients sont décédés. Ces résultats suggèrent que la clairance virologique a un impact bénéfique sur la survie de ces patients très malades, en particulier ceux qui présentent une récidive grave et précoce du VHC. En vie réelle, dans l’étude TARGET, l’association du sofosbuvir et de la ribavirine administrée en post-transplantation a permis d’obtenir un taux de RVS très élevé parmi des patients infectés par le VHC de génotype 2 [13]. Des données préliminaires d’un essai clinique en cours qui évalue l’efficacité et l’innocuité de l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir avec la ribavirine pendant 12 ou 24 semaines ont été présentées [104]. Les patients inclus sont naïfs de traitement ou, pour la plupart, prétraités ; infectés par le VHC de génotype 1 ou 4 ; atteints de fibrose de tous stades (F0 à F4), y compris de cirrhose décompensée de Child-Pugh B et C. Les taux de RVS obtenus sont de 97 % (108/111) chez les patients ayant une fibrose de stade F0F3, de 96 % (49/51) chez les patients atteints de cirrhose Child-Pugh A, et de 84 % (37/44) chez les patients avec une cirrhose de ChildPugh B. Les données n’étaient disponibles que pour 8 patients avec une cirrhose de Child-Pugh C, dont 5 (62 %) ont obtenu une RVS. Les traitements de 12 et de 24 semaines ont été équivalents en efficacité et le profil de tolérance de l’association s’est révélé excellent. De même que les patients immunocompétents, les scores de MELD étaient améliorés chez la plupart des patients atteints de cirrhose de Child-Pugh A et B qui ont obtenu une clairance virologique [104]. L’efficacité antivirale et l’innocuité de l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir avec la ribavirine pendant 24 semaines a été évaluée chez 34 bénéficiaires d’une greffe du foie infectés par le VHC de génotype 1 [105]. Tous ces patients étaient naïfs de traitement en posttransplantation et avaient une fibrose de stade F0 à F2. À l’exception d’un seul, ils ont tous obtenu une RVS12, tandis que seulement 6 % d’entre eux ont rapporté des effets indésirables sévères et 17 % une anémie. Un patient a arrêté le traitement. En raison des interactions médicamenteuses avec le ritonavir et le paritaprevir, des ajustements de dose du tacrolimus et de la cyclosporine ont été nécessaires pendant la période du traitement. Pour les patients présentant une maladie hépatique plus avancée, les données de ceux qui ne présentent pas de récidive en post-transplantation doivent être extrapolées. Les données de cohortes en vie réelle avec des patients recevant l’association du sofosbuvir et du simeprevir avec ou sans ribavirine ont été rapportées. La RVS12 a été obtenue chez 91 % (60/66) patients infectés par le VHC de génotype 1, dont la plupart étaient des patients prétraités, un tiers d’entre eux présentant une fibrose avancée ou une cirrhose compensée. Chez les patients infectés par le génotype 1a et atteints de fibrose avancée, le taux de RVS a été légèrement plus faible [28]. Dans l’étude de cohorte en vie réelle TARGET, avec une majorité de patients prétraités et plus de la moitié d’entre eux présentant une cirrhose, l’association du sofosbuvir et du daclatasvir a permis d’obtenir un taux de RVS4 de 90 % (61/68) [106]. Les quelques données disponibles sur l’association du sofosbuvir et du daclatasvir en post-transplantation sont pour la plupart issues de petites cohortes en vie réelle. D’une manière générale, la RVS est obtenue dans plus de 90 % des cas, y compris chez des patients atteints d’hépatite fibrosante cholestatique [107], avec ce traitement bien toléré. Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 225 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Recommandations Recommandations • Le traitement doit être envisagé pour tous les patients présentant une récidive de l’infection par le VHC en posttransplantation (A1) • L’hépatite cholestatique aiguë, la présence d’une fibrose modérée à extensive ou d’une hypertension portale un an après la transplantation prédisent une évolution rapide de la maladie et la perte du greffon, indiquant ainsi la nécessité encore plus urgente d’un traitement antiviral (A1) • Les patients présentant une récidive en posttransplantation doivent être traités avec un traitement sans IFN, pendant 12 ou 24 semaines, avec la ribavirine (A1) • • Les patients sans cirrhose ou atteints de cirrhose compensée (Child-Pugh A) en post-transplantation peuvent être traités avec l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pendant 12 semaines (génotype 2) ; avec l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir, plus la ribavirine, pendant 12 semaines (génotypes 1, 4, 5 ou 6) ; ou avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (tous génotypes), sans qu’il soit nécessaire d’ajuster les doses des immunosuppresseurs (A1) Les patients non cirrhotiques ou atteints de cirrhose compensée (Child-Pugh A) en post-transplantation peuvent être traités avec l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotype 1b) ou 24 semaines (génotype 1a avec cirrhose) ; avec l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir et de l’ombitasvir pendant 12 ou 24 semaines, avec la ribavirine (génotype 4 sans ou avec cirrhose, respectivement) ; ou avec l’association du sofosbuvir et du simeprevir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotypes 1 et 4), conditionnée à la nécessité d’ajuster les doses des immunosuppresseurs ou, dans le cas de l’association du sofosbuvir et du simeprevir, celle d’éviter la cyclosporine A (B1) Les patients atteints de cirrhose décompensée (ChildPugh B ou C) peuvent être traités avec l’association du sofosbuvir et de la ribavirine pendant 12 semaines (génotype 2) ; avec l’association fixe du sofosbuvir et du ledipasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (génotypes 1, 4, 5 ou 6) ; ou avec l’association du sofosbuvir et du daclatasvir plus la ribavirine pendant 12 semaines (tous génotypes). Chez ces patients, la ribavirine peut être démarrée à la dose de 600 mg par jour qui, selon la tolérance, peut être ajustée par la suite (B1) • Aucun ajustement de dose n’est nécessaire pour le tacrolimus ou la cyclosporine en présence des : sofosbuvir-ribavirine, sofosbuvir-ledipasvir ou sofosbuvir-daclatasvir (A2) • En raison de l’augmentation significative des concentrations plasmatiques du simeprevir, l’utilisation concomitante du simeprevir et de la cyclosporine A n’est pas recommandée chez les bénéficiaires d’une greffe du foie. Aucune modification de la dose du simeprevir n’est nécessaire en présence du tacrolimus et du sirolimus, mais une surveillance régulière des concentrations plasmatiques de ces médicaments doit être réalisée (A2) • En présence de l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir, la dose du tacrolimus doit être ajustée à 0.5 mg une fois par semaine ou à 0.2 mg tous les 3 jours, tandis que celle de la cyclosporine A doit être ajustée à un cinquième de la dose quotidienne donnée préalablement à la dose de traitement du VHC une fois par jour ; l’utilisation de la prednisone à des doses ≤5 mg/jour est permise, mais celle des inhibiteurs de mTOR n’est pas recommandée (A2) Recommandations Traitement des populations particulières Co-infection par le VHB Chez les patients co-infectés par le VHB, le niveau d’ADN du VHB est souvent faible ou indétectable, même si la charge virale peut fluctuer considérablement, et le VHC est généralement le principal moteur de l’activité de l’hépatite chronique. Les patients devraient être évalués attentivement selon l’état de la réplication du VHB et du VHC, et l’infection par le virus de l’hépatite delta doit être recherchée. En cas de réplication du VHC à l’origine de la maladie du foie, le patient doit être traité selon les mêmes règles que celles appliquées aux patients mono-infectés par le VHC. Il existe un risque potentiel de réactivation du VHB pendant ou après la clairance du VHC [108]. Dans ce cas, ou si la réplication du VHB est détectable à un niveau significatif, un traitement contre le VHB avec des analogues nucléosidiques/nucléotidiques est indiqué simultanément. Le simeprevir augmente l’exposition au tenofovir. Ainsi, chez les patients recevant du tenofovir dans le traitement du VHB, le DFGe et la fonction tubulaire doivent être contrôlés fréquemment et les doses de tenofovir ajustées en conséquence. 226 • • Les patients doivent être traités avec les mêmes schémas thérapeutiques, en suivant les mêmes règles que celles appliquées aux patients mono-infectés par le VHC (B1) • Si le VHB se réplique à des niveaux significatifs avant, pendant ou après la clairance du VHC, le traitement du VHB est indiqué concomitamment par l’administration d’analogues de nucléoside/nucléotide (B1) Manifestations auto-immunes au cours de l’hépatite chronique C Plusieurs manifestations auto-immunes de l’infection chronique C ont été décrites. La cryoglobulinémie mixte sous-tendue par l’expansion des lymphocytes B peut entraîner une vascularite systémique impliquant plusieurs organes, à cause des dépôts vasculaires de complexes immuns. Le traitement de la cryoglobulinémie mixte repose sur le traitement causal (antiviral) et/ou le traitement immunosuppresseur. Le rituximab, un anticorps monoclonal antiCD20, a été utilisé aussi bien pour les atteintes de la peau que des organes. Il existe une association significative entre l’hépatite C et le lymphome non-hodgkinien (LNH) à cellules B. Le lymphome diffus à grandes cellules B est le plus courant des LNH. La maladie est traitée avec les schémas R-CHOP standards ; les résultats obtenus avec le rituximab semblent renforcés même s’il se peut que le médicament relance la réplication virale. Le rituximab a été associé à la possibilité Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandations • Le traitement du lymphome associé au VHC doit comprendre des nouveaux agents antiviraux sans IFN, mais l’effet de la RVS sur le pronostic général est encore inconnu. Les connaissances sur l’effet des nouvelles thérapies antivirales concomitantes à la thérapie de déplétion cellulaire B doivent être approfondies. Une approche interdisciplinaire avec une surveillance rapprochée de la fonction hépatique est nécessaire (B1) • Une thérapie antivirale appropriée doit être envisagée pour le traitement de la cryoglobulinémie mixte et de la maladie rénale associées à l’infection chronique par le VHC. Le rôle du rituximab dans le traitement de la maladie rénale associée au VHC nécessite d’être évalué. L’inhibition plus rapide de la réplication du VHC et les taux élevés de RVS devront être corrélés avec la réponse au traitement de la maladie rénale et de la cryoglublinémie. La surveillance attentive des effets indésirables est obligatoire (B1) Patients présentant des comorbidités Patients hémodialysés L’infection par le VHC est très répandue dans la population de personnes hémodialysées et est associée à un risque accru de mortalité de toutes causes et liées au foie. Les maladies cardiovasculaires demeurent cependant la principale cause de décès chez les patients dialysés, quelle que soit la situation vis-à-vis du VHC. Comme dans tous les cas, la décision de traitement antiviral d’un patient dialysé exige une attention particulière vis-à-vis des comorbidités, dans la mesure où la maladie du foie peut avoir peu d’impact sur la prédiction de la morbidité et de la mortalité de ce patient. Les lésions hépatiques associées au VHC peuvent être accélérées par l’immunosuppression. Pour cette raison, le traitement antiviral doit être envisagé pour tous les patients hémodialysés qui seront candidats à une greffe rénale. L’utilisation de la ribavirine est problématique dans ce cadre. La dose de ribavirine de 200 mg/jour ou de 200 mg/tous les deux jours ou de 200 mg tous les trois jours doit être individualisée après l’hémodialyse. L’utilisation de facteurs hématopoïétiques est indispensable. Il n’existe pas de donnée publiée sur les patients hémodialysés décrivant la pharmacocinétique, le dosage, l’innocuité et l’efficacité des traitements actuels du VHC sans IFN. Il est urgent que des études se penchent sur ces questions. Recommandations • Les patients hémodialysés, en particulier ceux qui sont candidats pour une transplantation rénale, doivent recevoir un traitement antiviral (B1) • Les patients hémodialysés doivent recevoir un traitement sans IFN, si possible sans ribavirine, pendant 12 semaines s’ils sont non-cirrhotiques, ou 24 semaines s’ils sont atteints de cirrhose (B1) • Le simeprevir, le daclatasvir et l’association du paritaprevir boosté par le ritonavir, de l’ombitasvir et du dasabuvir sont éliminés par le métabolisme hépatique et peuvent être utilisés chez les patients atteints de maladies rénales graves (A1) • Le sofosbuvir ne doit pas être administré aux patients ayant un DFGe <30 ml/min/1.73 m2 ou en phase terminale d’une maladie rénale, en attendant que plus de données soient disponibles (B2) • La nécessité des ajustements de dose pour les nouveaux AAD chez les patients dialysés n’est pas connue. Aucune donnée sur l’innocuité et l’efficacité des traitements n’est disponible pour cette population. Ces médicaments doivent donc être utilisés avec une grande prudence chez les patients atteints de maladies rénales graves, et seulement dans des situations où la vie est menacée pour les patients dialysés (B1) Receveurs de greffe d’organe solide non hépatique Chez les bénéficiaires de transplantation rénale, l’infection par le VHC peut être associée à une accélération de la progression de la fibrose hépatique. La plupart des études sur les cohortes de greffe du rein montrent que la séropositivité pour le VHC est associée à la baisse de la survie du greffon rénal et du patient. La faible viabilité du greffon reflète en partie l’augmentation de la mortalité des patients. En outre, les causes spécifiques liées au VHC telles que la glomérulonéphrite et un risque accru de diabète affecteront les résultats de la greffe. La positivité du VHC est associée à une augmentation des taux de mortalité de toutes causes et liée au foie, bien que les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de décès des patients [109]. La cirrhose étant un important prédicteur de faible taux de survie post-greffe après la transplantation rénale, il est conseillé d’évaluer le stade de la fibrose hépatique chez tout patient infecté par le VHC candidat à une transplantation rénale [94]. Pour les patients atteints de cirrhose et d’hypertension portale qui ne sont pas guéris (ou qui ne peuvent être traités) par un traitement antiviral du VHC, la transplantation rénale isolée peut être contre-indiquée et il faudrait envisager une transplantation du foie combinée avec une transplantation rénale [110]. Le traitement à base d’IFN pouvant conduire à un rejet de la greffe, il est urgent de proposer à ces patients des traitements sans IFN. Il reste à déterminer si les patients atteints d’hépatite chronique C et n’ayant pas de cirrhose devraient idéalement subir la transplantation rénale, en espérant que leur hépatite C pourra être guérie après la greffe pour en améliorer les résultats. Les données sur l’infection par le VHC après la transplantation cardiaque sont rares et controversées, les études montrant une équivalence ou une diminution des taux de survie chez les patients infectés par le VHC. Aucune étude sur les avantages et les risques de la thérapie antivirale n’est disponible pour ces patients et le risque de rejet de greffe avec le traitement par IFN-α reste incertain. Dans ce contexte, le traitement de l’infection chronique par le VHC chez les receveurs de transplantation cardiaque doit être basé sur des schémas de traitement sans IFN pour lesquels l’indication doit être évaluée au cas par cas, si l’infection par le VHC met la vie du patient en danger. Les recommandations internationales contre-indiquent la transplantation pulmonaire chez les patients chroniquement infectés par le VHC [111]. Le traitement du VHC avant la transplantation pulmonaire a été recommandé par certains auteurs, mais l’expérience de cette approche reste limitée. Aucune donnée n’est disponible sur Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 227 Recommandations de toxicités hépatiques et d’augmentation des transaminases, bien que ce risque soit faible. L’association de l’infection chronique par le VHC et de la maladie rénale est bien établie. Un ensemble de lésions histopathologiques a été rapporté mais la plus fréquente est la glomérulonéphrite membranoproliférative de type I, habituellement présente dans un contexte de cryoglobulinémie mixte de type II. La glomérulosclérose segmentaire et focale, les manifestations vasculitiques et la néphrite interstitielle peuvent aussi survenir. Les approches thérapeutiques pour la maladie rénale associée au VHC incluent la thérapie antivirale, les corticoïdes et la cyclophosphamide, la thérapie de déplétion cellulaire B pour prévenir la formation de complexes immuns ou les échanges de plasma. Il est possible, sans que cela soit encore prouvé, que la réponse antivirale plus efficace et rapide observée avec les nouveaux AAD sans interféron améliorera les résultats. Il existe quelques données sur l’efficacité du rituximab dans la prise en charge de la maladie rénale associée au VHC. Cependant, son innocuité et son utilisation optimale, concomitamment à celle des AAD à action rapide doivent encore être discutées. Une approche interdisciplinaire est recommandée. Recommandatios l’impact de l’infection par le VHC et son traitement après la transplantation du pancréas ou la transplantation de l’intestin. Recommandations • Recommandations • Le traitement du VHC avant une transplantation rénale peut permettre d’éviter la mortalité liée au foie chez le patient en post-transplantation, et peut prévenir les causes spécifiquement liées au VHC d’une dysfonction de la greffe rénale. Lorsque cela est possible, le traitement antiviral doit être donné aux bénéficiaires potentiels d’une greffe avant leur inscription pour la transplantation rénale. Ces patients doivent recevoir un traitement sans IFN, si possible sans ribavirine, pendant 12 semaines pour ceux qui n’ont pas de cirrhose, et 24 semaines pour ceux qui ont une cirrhose compensée (Child-Pugh A), conformément aux recommandations ci-dessus. Cependant, aucune donnée d’innocuité et d’efficacité n’est disponible pour cette population, et la nécessité d’ajuster les doses pour les nouveaux AAD est inconnue. Ces médicaments doivent donc être utilisés avec une extrême prudence et le sofosbuvir ne doit pas être administré aux patients présentant un DFGe <30 ml/min/1.73 m2 ou une maladie rénale en stade terminal jusqu’à ce que plus de données soient disponibles (B1) Pour les bénéficiaires de greffes d’organes solides non hépatiques, les patients avec une indication pour le traitement anti-VHC doivent bénéficier d’un traitement sans IFN, conformément aux recommandations sur les schémas thérapeutiques et de la gestion des interactions médicamenteuses avec la cyclosporine et le tacrolimus lorsque ceux-ci s’avèrent nécessaires (B2) Usagers de drogues actifs et patients stables sous traitement de substitution Les cohortes anciennes des usagers de drogues par voie injectable (UDIV) atteints de l’infection chronique par le VHC et peu traités correspondent à une partie importante de la population des patients présentant une maladie du foie avancée et une forte mortalité liée au foie [112,113]. La prévalence du VHC chez les UDIV est d’environ 65 % [114–116] et de 80 % chez les UDIV à long terme [114]. Le traitement anti-VHC doit être envisagé pour les UDIV, à condition qu’ils souhaitent recevoir un traitement et soient capables et désireux de maintenir régulièrement les rendez-vous médicaux. Les recommandations sur l’évaluation pré-thérapeutique pour les personnes infectées par le VHC sont équivalentes [5,117]. Des études de modélisation suggèrent que le traitement du VHC chez les UDIV peut réduire la transmission du virus [118,119]. La décision de traiter doit se prendre au cas par cas. Les UDIV ayant des problèmes sociaux persistants et/ou une histoire de maladie psychiatrique, ou une consommation de drogues plus fréquente au cours du traitement, sont à risque d’une faible observance et d’une probabilité réduite d’atteindre une RVS. Ils doivent donc être étroitement suivis pendant le traitement et bénéficier de la mise en place de mesures de soutien. Le traitement du VHC a été un succès chez les usagers de drogues à travers différents modèles cliniques, y compris dans les services spécialisés dans les maladies du foie et les hépatites virales des hôpitaux généraux, les services de désintoxication, les services de traitement de substitution des opiacés, les prisons et les centres de soins à assise communautaire. Les stratégies visant à améliorer l’observance du traitement ont été présentées ci-dessus. Les programmes de développement clinique des AAD ont exclu les usagers de drogues actifs, mais de nombreux essais ont inclus des patients recevant un traitement de substitution aux opioïdes. Les données sur l’efficacité et la tolérance des AAD n’ont pas été présentées, relativement aux sous-populations de personnes sous traitement de substitution aux opioïdes ayant participé aux essais cliniques. Des essais sur les interactions médicamenteuses ont été entrepris avec le sofosbuvir et le simeprevir d’une part, la méthadone [120] et la buprenorphine [121] d’autre part, sans que des interactions cliniquement importantes aient été observées. Des études 228 sur les interactions avec le daclatasvir et la méthadone/buprenorphine sont en cours. En plus du traitement de substitution aux opiacés, les antidépresseurs, les antipsychotiques et les sédatifs sont fréquemment prescrits aux/utilisés par les patients ayant des problèmes d’addiction. Aucune interaction médicamenteuse significative n’a été rapportée avec le sofosbuvir. Le simeprevir augmente la concentration sanguine du midazolam administré par voie orale et potentiellement celle du triazolam. La prudence est donc recommandée lors de l’utilisation de ces médicaments à marge thérapeutique étroite par voie orale. Peu de données sont disponibles sur le daclatasvir. Aucune étude de pharmacocinétique avec les drogues illicites et récréatives n’a été réalisée. Recommandations • Les UDIV devraient être testés en routine et de façon volontaire pour les anticorps anti-VHC, et en cas de négativité, tous les 6-12 mois (B1) • Du matériel stérile pour injection devrait être fourni aux UDIV et l’accès aux traitements de substitution devrait être organisé dans le cadre de programmes complets de réduction des risques, y compris dans les prisons (B1) • Une formation avant le traitement doit inclure des discussions sur la transmission du VHC, les facteurs de risque pour la progression de la fibrose, les stratégies de traitement, le risque de réinfection et la réduction des risques (B1) • Les UDIV devraient être incités à modérer leur consommation d’alcool, ou à s’abstenir, s’il existe des preuves d’une maladie du foie avancée (A1) • Les UDIV devraient être incités à modérer leur consommation de cannabis, ou à s’abstenir s’il existe des preuves d’une maladie du foie avancée (B2) • Le traitement du VHC doit être individualisé et délivré dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire (A1) • L’évaluation pré-thérapeutique doit inclure une évaluation du logement, du niveau d’éducation, de la culture du patient, des interactions sociales du patient et de la possibilité de soutien social, des moyens financiers, de la nutrition, de la consommation de drogues et d’alcool. Les UDIV devraient être mis en relation avec un service de soutien social et de soutien par des pairs, si ceux-ci sont disponibles (A1) • Une histoire de consommation de drogues injectables et l’utilisation récente de drogues à l’initiation d’un traitement ne sont pas associées à une réduction de la RVS et la décision de traiter doit être prise au cas par cas (B1) • Les consommateurs de drogues et d’alcool, ou tout autre patient présentant des problèmes sociaux continus et/ou des antécédents de maladie psychiatrique, et ceux qui utilisent plus souvent de la drogue au cours du traitement, sont à risque de faible observance du traitement et d’une réduction de la probabilité d’obtenir une RVS. Ils doivent donc être suivis de plus près au cours du traitement et bénéficier d’un soutien plus conséquent dans le cadre d’une équipe multidisciplinaire (B1) • L’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité des nouveaux traitements avec ou sans IFN chez les UDVI est nécessaire (C1) • Les UDVI sous traitement de substitution aux opioïdes doivent recevoir un traitement sans IFN (B1) • Les schémas thérapeutiques anti-VHC pouvant être utilisés chez les UDVI sont les mêmes que pour les patients qui ne consomment pas de drogues. Ils n’exigent pas des ajustements de dose spécifiques pour la méthadone ou la buprénorphine, mais la surveillance de signes d’une toxicité des opioïdes ou de retrait doit être mise en place. Il est nécessaire d’obtenir plus de données sur le daclatasvir (B1)) Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 • Les patients avec une histoire de consommation de drogues par voie intraveineuse doivent être informés de l’option thérapeutique que représente la greffe du foie (B1) • La thérapie de substitution aux opioïdes n’est pas une contre-indication pour la transplantation du foie et les personnes sous traitement de substitution ne doivent pas être incitées à réduire ou arrêter leur traitement (B1) Hémoglobinopathies L’hémoglobinopathie la plus fréquente à être associée à l’hépatite chronique C est la thalassémie majeure, qui nécessite des transfusions sanguines itératives et qui est prédominante dans les pays où le screening des dons de sang peut être, ou a été, sousoptimal. L’infection chronique par le VHC est également fréquente chez les personnes atteintes de drépanocytose. Le traitement a souvent été différé chez ces patients parce que les deux Peg-IFN-α et la ribavirine peuvent entraîner une anémie. Aucune donnée sur un traitement antiviral utilisé dans cette population n’a été publiée, mais des essais sont en cours. En l’absence de publications sur l’innocuité des traitements sans IFN chez des patients atteints d’hémoglobinopathie, il n’y a aucune raison de considérer que ces médicaments doivent être formellement contreindiqués. Ainsi, les traitements sans IFN et sans ribavirine doivent être utilisés chez ces patients, étant donné qu’ils ont l’avantage de ne pas aggraver l’anémie. non-hémophile. Les nouveaux traitements du VHC sont applicables aux patients atteints d’hémophilie. Plus de 100 greffes de foie ont été réalisées dans le monde pour des patients hémophiles. Le concentré de facteur VIII/IX est administré immédiatement avant l’acte chirurgical, soit par injection en bolus, soit par perfusion continue, et pendant 12 à 48 heures lors de la période post-opératoire immédiate, après laquelle aucun autre concentré n’est nécessaire. La co-infection VIH/VHC n’est pas une contre-indication à la transplantation hépatique dans l’hémophilie. Les indications de la transplantation hépatique chez les personnes atteintes d’hémophilie sont les mêmes que pour les personnes nonhémophiles, mais la procédure a l’avantage majeur de produire un traitement phénotypique de l’hémophilie, le foie transplanté produisant du facteur VIII. Recommandations • Les indications pour le traitement du VHC sont les mêmes chez les patients avec ou sans troubles de la coagulation (A1) • Les interactions potentielles entre les médicaments des patients co-infectés VHC/VIH recevant des antirétroviraux exigent une attention particulière dans le choix des traitements (A1) Suivi des patients non traités et des patients en échec de traitement Recommandations • L’indication du traitement du VHC est la même pour patients avec ou sans hémoglobinopathie (A1) • Les patients atteints d’hémoglobinopathie doivent être traités avec un traitement sans IFN, sans ribavirine (B1) • Les traitements anti-VHC pouvant être utilisés chez les patients qui ont une hémoglobinopathie sont les mêmes que ceux qui sont utilisés chez les patients qui n’ont pas une hémoglobinopathie (B1) • les Lorsque l’utilisation de la ribavirine est nécessaire, un suivi rapproché est recommandé, et des transfusions sanguines peuvent être nécessaires (B2) Troubles de la coagulation L'hémophilie est un trouble héréditaire de la coagulation causé par une déficience de facteur VIII ou IX dans l’hémophilie A ou B, respectivement. Les patients souffrent de saignements spontanés et traumatiques. Le traitement est basé sur le remplacement intraveineux de ces facteurs qui, jusqu’à récemment, étaient préparés à partir de dons de plasma. Les concentrés des facteurs de coagulation sont préparés à partir de pools de plasma contenant jusqu’à 30.000 dons et qui, avant 1985, ont été perfusés sans inactivation virale aux receveurs. Les hémophiles exposés à des concentrés non inactivés avant 1985 avaient un risque de près de 100 % d’être infectés par le VHC dès leur première exposition. D’autres troubles de la coagulation sont traités avec des concentrés, y compris la maladie de Von Willebrand, les déficits en fibrinogène et en facteurs II, VII, X, XI et XIII. La progression de la maladie du foie en phase terminale chez les patients atteints d’hémophilie est similaire à celle qui est connue chez les personnes infectées par le VHC dans la population générale. La recherche de la maladie chronique du foie chez les hémophiles est la même que pour les personnes non-hémophiles. Les biopsies du foie par voie transjugulaire ont amélioré la sécurité de la procédure. Les méthodes non-invasives peuvent être utilisées pour surveiller la progression de la maladie. L’insuffisance hépatique chez les personnes infectées par le VHC figure parmi les causes les plus fréquentes de décès chez les patients atteints de troubles héréditaires de la coagulation. À l’exception de la difficulté d’obtention de l’histologie hépatique, la prise en charge de l’hépatite chronique C chez les hémophiles est similaire à celle dont bénéficie la population Les patients non traités atteints d’hépatite chronique C et ceux qui n’ont pas répondu à un traitement antérieur doivent être suivis régulièrement. Les motifs de non-traitement et les raisons de l’échec du traitement doivent être clairement documentés. Les patients nontraités devraient être évalués tous les 1 à 2 ans avec une méthode non invasive. Les patients atteints de cirrhose devraient faire l’objet d’une surveillance spécifique pour le CHC tous les 6 mois. Recommandations • Les patients non traités atteints d’hépatite chronique C et ceux qui n’ont pas répondu à un traitement antérieur doivent être suivis régulièrement (A1) • L’évaluation de la fibrose dans le suivi par des méthodes non invasives sera plus adaptée (A1) • La surveillance du CHC doit être poursuivie indéfiniment chez les patients atteints de cirrhose (A1) Traitement de l’hépatite aigüe C La plupart des patients atteints d’hépatite aiguë C sont asymptomatiques, mais en l’absence de traitement, le taux de chronicité parmi eux est élevé (50-90 %). Une maladie symptomatique avec une jaunisse, le sexe féminin, un jeune âge et des polymorphismes génétiques en amont du gène de l’IL28B sont associés à une clairance virale spontanée, bien qu’aucun de ces paramètres ne permettent de prédire précisément la résolution spontanée au niveau individuel. Les patients atteints d’hépatite aiguë C doivent être traités afin de prévenir l’évolution vers une hépatite chronique C. Des taux élevés de RVS (> 90 %) ont été rapportés avec le Peg-IFN-α en monothérapie, quel que soit le génotype du VHC. De plus faibles taux de RVS ont été rapportés avec ce traitement chez les patients co-infectés VHC/VIH. L’association de ce traitement à la ribavirine n’augmente pas les taux de RVS chez les personnes mono-infectées par le VHC, mais son utilisation pouvait être envisagée chez les patients présentant une réponse lente, une coinfection par le VIH et d’autres facteurs négatifs de la réponse au traitement [122–130]. Une étude a rapporté des taux plus élevés de RVS après l’adjonction du telaprevir au Peg-IFN-α et à la ribavirine chez des patients infectés par le VHC de génotype 1 et co-infectés Journal of Hepatology 2015 vol. 63 |199-236 229 Recommandations JOURNAL OF HEPATOLOGY Recommandatios Recommandations par le VIH [131]. Aucune donnée n’est disponible sur les traitements sans IFN utilisés chez les patients atteints d’hépatite aiguë C. Le moment idéal pour commencer le traitement n’a pas été clairement établi. Certains estiment que l’apparition d’une élévation des ALAT avec ou sans symptômes cliniques, peut être le moment idéal pour traiter [132–135]. Il a également été suggéré que les patients devraient être suivis avec la quantification de l’ARN du VHC toutes les 4 semaines et que seuls les patients qui ont un ARN positif 12 semaines après le début de l’hépatite devraient être traités [136]. Les recommandations pour le traitement des patients atteints d’hépatite aiguë C ne peuvent être que basées sur des déductions faites à partir des résultats obtenus pour les patients a priori plus difficiles à traiter infectés de manière chronique. Il n’existe actuellement aucune indication pour l’administration d’IFN-α en tant que prophylaxie post-exposition, en l’absence de transmission du VHC documentée. Recommandations • Sur la base des données disponibles, le Peg-IFN-α en monothérapie (Peg-IFN-α2a, 180 µg/semaine ou Peg-IFNα2b 1,5 µg/kg/semaine) pendant 12 semaines peut être utilisé chez les patients atteints d’hépatite aiguë C, ce qui permet d’atteindre la RVS dans 90 % des cas (A1) • Le Peg-IFN-α (Peg-IFN-α2a, 180 µg/semaine ou Peg-IFNα2b, 1.5 µg/kg/semaine) doit être associé à la ribavirine en fonction du poids (1000 ou 1200 mg/jour chez les patients <75 kg ou≥75 kg, respectivement) pendant 24 semaines chez les patients atteints d’hépatite C aiguë qui sont coinfectés par le VIH (B1) • • Bien qu’aucune donnée ne soit encore disponible, les traitements sans IFN peuvent être utilisés chez ces patients puisqu’ils permettent d’atteindre des taux élevés de RVS. Les mêmes doses et les mêmes durées que pour les patients atteints d’hépatite chronique C doivent être utilisées, sans ribavirine, jusqu’à ce que de nouvelles données indiquent si un traitement plus court et/ou moins intensif est suffisant pour atteindre un taux important de guérison (B1) Il n’existe actuellement aucune indication pour l’administration d’IFN-α en tant que prophylaxie postexposition en l’absence de transmission du VHC documentée (B1) Alessio Aghemo : Comités consultatifs : Abbvie, Gilead, Janssen et Merck. Présentations et cours : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen, Merck et Roche. David Back : subvention et soutien à la recherche : Abbvie, BristolMyers Squibb, Gilead, Janssen, Merck et Viiv. Comités consultatifs : Abbvie, Gilead, Janssen et Merck. Présentations et cours : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen et Merck. Geoffrey Dusheiko : subvention et soutien à la recherche : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, GlaxoSmithKline, Janssen et Merck. Comités consultatifs : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, GlaxoSmithKline, Janssen et Merck. Présentations et cours : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, GlaxoSmithKline, Janssen et Merck. Xavier Forns : subvention et soutien à la recherche : Janssen. Comités consultatifs : Abbvie, Gilead et Janssen. Présentations et cours : Gilead et Janssen. Massimo Puoti : subvention et soutien à la recherche : Gilead. Comités consultatifs : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen et Merck. Présentations et cours : Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen et Merck. Christoph Sarrazin : subvention et soutien à la recherche : Abbott Molecular, Abbvie, Gilead, Janssen, Qiagen, Roche et Siemens. Comités consultatifs : Abbott Molecular, Abbvie, Achillion, BristolMyers Squibb, Gilead, Janssen et Merck. Présentations et cours : Abbott Molecular, Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen, Merck, Qiagen et Siemens. Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] Perspective des nouveaux traitements [7] D’autres traitements contre le VHC sont en phase de développement clinique et pourraient être mis sur le marché dans les quelques années à venir. Ils comprennent les traitements à base d’analogues nucléosidiques ; des triples associations de médicaments sans nucléotidiques, dont chacun a une faible barrière de résistance, mais qui en commun permettent d’obtenir une barrière plus élevée de résistance ; et des associations de deux médicaments sans nucléotidiques qui incluent au moins un médicament de « deuxième génération » avec une haute barrière de résistance [137,138]. On attendra des nouveaux agents pangénotypiques plus puissants et ayant une barrière de résistance plus élevée qu’ils contrebalancent les résistances aux médicaments associées aux échecs thérapeutiques, alors que l’accès aux traitements s’élargit. Ainsi, ces recommandations seront mises à jour régulièrement, à la suite de l’autorisation des nouveaux schémas thérapeutiques par l’Agence européenne des médicaments. [8] [9] [10] [11] [12] Liens d’intérêt Jean-Michel Pawlotsky : subvention et soutien à la recherche Gilead. Comités consultatifs : Abbvie, Achillion, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen, Merck. Présentations et cours : Abbvie, Bristol-Myers Squibb, Gilead, Janssen, Merck et Roche. 230 [13] Lavanchy D. Evolving epidemiology of hepatitis C virus. Clin Microbiol Infect 2011;17:107-115. Arase Y, Kobayashi M, Suzuki F, Suzuki Y, Kawamura Y, Akuta N, et al. Effect of type 2 diabetes on risk for malignancies includes hepatocellular carcinoma in chronic hepatitis C. Hepatology 2013;57:964-973. van der Meer AJ, Veldt BJ, FeldJJ, Wedemeyer H, DufourJF, Lammert F, et al. Association between sustained virological response and all-cause mortality among patients with chronic hepatitis C and advanced hepatic fibrosis. 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