Plant de sureau Sureau

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Plant de sureau Sureau
SUREAU --- ELDERBERRY --- SAMBUCUS NIGRA SBSP. CANADENSIS
HISTORIQUE
Il n’existe que deux espèces indigènes de sureau au Canada et au Québec. Une troisième espèce, le sureau yelbe,
serait échappée de culture. Au Québec, le sureau du Canada, ou sureau blanc, atteint sa limite de distribution
nordique dans la région de la Beauce. Les Amérindiens utilisaient les baies bien avant l’arrivée des premiers
Européens pour traiter, entre autres, la fièvre et le rhumatisme. Les colons Européens ont également apportés
avec eux une longue tradition touchant aussi bien l’utilisation alimentaire que médicinale du sureau. En effet,
dans plusieurs pays d’Europe, une plante très similaire, le sureau noir (S. nigra sbsp. nigra) y est exploitée depuis
plusieurs siècles. On attribue même au sureau le pouvoir de chasser les mauvais esprits.
Plant de sureau
Sureau – le fruit
Fleur de sureau
IDENTIFICATION
Jusqu’à tout récemment, le sureau du Canada était rattaché à la famille des caprifoliacées (chèvrefeuille). On
l’inclut maintenant dans la famille des adoxacées. C’est un arbuste pouvant atteindre 3 m de haut. Ses feuilles
sont composées-pennées et comportent habituellement de 5 à 11 folioles dont la marge est dentelée. La moelle
très abondante rend les tiges fragiles. Cette plante forme habituellement des bosquets isolés dont le
développement est assuré par l’apparition de nouvelles tiges issues de la base et la production occasionnelle de
drageons. La feuillaison est l’une des plus hâtives des arbustes de nos régions. La floraison est tardive mais
spectaculaire. Vers la fin du mois de juin, le sureau s’orne de nombreuses ombelles de fleurs blanches qui
permettent de reconnaître l’arbuste de très loin. Ces fleurs se transforment en petites baies qui passeront du vert
au rouge puis au noir violacé. Le sureau préfère les milieux ouverts et humides. Il n’est pas rare de l’observer le
long des routes et cours d’eau ou à l’orée de boisées. Le sureau du Canada ne doit pas être confondu avec le
sureau rouge ou sureau pubescent (S. racemosa ou S. pubens). Ce dernier fleurit tôt en avril ou en mai et produit
des fruits rouges.
CULTURE DE SUREAU
À l’exception de certains cultivars ornementaux dont le feuillage est nettement différent de celui de l’espèce
indigène, ce sont les fruits que l’on utilise pour les différencier. Ces différences, parfois minimes, se situent au
niveau de la grosseur des fruits, l’uniformité et la précocité de leur maturation, du rendement et de la teneur en
pigments. Des différences subtiles au niveau de la saveur ont également été rapportées.
Guide de production
En plus de l’espèce indigène, cinq cultivars rustiques (Kent, Nova, Scotia, Victoria et York) sont cultivés au
Québec. Sauf le cultivar York, tous sont le résultat de croisements effectués par Agriculture et Agroalimentaire
Canada au cours des années soixante. Le sureau se bouture bien et ce matériel sera préféré au semis, les graines
de cette espèce demandant une longue période de stratification. Les boutures de bois dur ou de bois mou
Comité des citoyens de Pointe-Fortune inc. 2006-2007
s’enracinent très bien lorsque plantées sur buttons recouverts d’un paillis plastique. Le sureau compétitionnant
piètrement avec les mauvaises herbes lors de l’implantation, le paillis en permet le contrôle jusqu’à ce que le
plant soit bien établi. Le sureau surpasse alors la compétition, la croissance annuelle des nouvelles cannes
pouvant dépasser 1,5 m. En plantation, on pourra maintenir environ 1,5 m entre les plants et environ 3 m entre
les rangs.
Irrigation
Sauf durant la période d’implantation durant laquelle il est préférable de maintenir une humidité adéquate, le
sureau ne requiert habituellement pas d’irrigation. Un apport ponctuel d’eau peut cependant être nécessaire lors
des périodes prolongées sans précipitation, ou lorsque le sol retient mal l’eau. Environ 15 mm d’eau par semaine
seraient suffisants. Cette plante supporte mal la saturation en eau du sol, particulièrement au printemps. Il faudra
donc se munir d’un bon système de drainage.
Contrôle des insectes nuisibles et des ravageurs
Peu d’insectes causent des dommages importants au sureau. La livrée d’Amérique (Malacosoma americanum) est
facilement repérable et il suffit d’éliminer les branches contenant les chenilles. Le perceur du sureau (Achatodes
zeae) creuse une galerie à la base des cannes. Le flétrissement anormal des feuilles est un symptôme apparent. Il
suffit alors de repérer le point d’entrée de l’insecte à la base de la canne que l’on coupera quelque cm plus bas. Il
est conseillé de brûler les cannes infestées. Le sureau n’est pas sans rappeler l’amélanchier, tous deux la proie des
oiseaux, des cerfs de Virginie et de divers petits mammifères. La prédation par les oiseaux est très variable tout
comme le sont les divers dispositifs d’éloignement. La pose de filets dès la maturation des fruits demeure la
solution la plus efficace. Dans certaines régions du Québec, il pourrait être nécessaire d’installer une clôture
(électrifiée ou non). Ce dispositif ne sera vraiment efficace que s’il est maintenu en place durant toute l’année.
En effet, les cerfs n’hésiteront pas à brouter le feuillage et les fruits du sureau. La pose d’un paillis plastique et
l’entretien des allées de la plantation permettent habituellement de contrôler les petits rongeurs. Des mesures
additionnelles devront être prises pour contrer les ravages causés par les marmottes et les lièvres.
PRODUCTIVITÉ ET COMMERCIALISATION
Selon la qualité de la parcelle et les équipements disponibles, une densité de 1000 à 2000 plants de sureau à
l’hectare est réaliste. Aucune production significative ne doit être attendue l’année d’implantation. En
Montérégie, un rendement moyen de 3 kg, 5 kg et 8 kg par plant a été obtenue la 2e, 3e et 4e année au champ,
respectivement. Les plants devraient normalement être taillés à la fin de la quatrième année, ce qui pourrait
ramener la productivité à son niveau de la 2e année. Le cultivar York produit plus de fruits, mais ceux-ci, comme
ceux de l’espèce indigène, mûrissent inégalement. Le cultivar Nova est nettement plus hâtif ce qui en fait un
meilleur choix pour une plantation plus au nord. Les fruits de l’espèce indigène sont plus petits que ceux des
cultivars. Un marché existe aussi bien pour les fleurs que pour les fruits. Une tonne métrique de fruits se vend
près de $800 pour la fabrication de colorant alimentaire. Des fruits frais ne sont pas actuellement offerts aux
consommateurs. La transformation locale offre un potentiel intéressant.
UTILISATIONS
Le goût des baies de sureau consommées fraîches ne fait pas l’unanimité. Par contre, elles se prêtent à merveille à la
transformation en d’excellents produits : tarte, gelée, confiture, jus, vin, bière. Plus d’une centaine de produits
transformés dérivés du sureau sont offerts sur l’internet. L’industrie des colorants alimentaires, pharmaceutique et
des produits naturels serait en mesure d’absorber une quantité importante de fleurs et de fruits.
Références
Charlebois, Denis. 2007. Communications personnelles, Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Craig, D. L. 1970. "La culture du sureau dans l'Est du Canada." Ministère de l'agriculture du Canada Publication 1280: 1
Martin, C. O. and S. P. Mott.1997. American Elder (Sambucus canadensis). Section 7.5.7, U.S. Army Corps of Engineers Wildlife
Resources Management Manual. Vicksburg, MS., U.S. Army Engineer Waterways Experiment Station. Technical Report EL-97-14: 18.
Schooley, K. 2006. “Elderberries for Home Gardens” 2006. [www.omafra.gov.on.ca/facts/95-005.htm.]
Photographies: Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2007.
Nos remerciements au ministère des Ressources naturelles et de la Faune pour sa contribution financière à ce projet.
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