sommaire - Livre et lecture en Bretagne

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sommaire - Livre et lecture en Bretagne
Pages
S e p t e m b r e
0 9
19
de
Bretagne
Crédit photo : Gwenaël Saliou
sommaire
Pajennoù Breizh
D o ss i e r : Com m e n t va la librai ri e en B re ta gn e ?
Portraits
Fa b ien n e Ju h el
Ar m an d Rob i n & G i l l es Ba udry
P ie r re You i n o u , l ecteu r et chercheur
Gwe n a ël Sa l i o u , p h o to g raphe social
B r u no P i l o rg et , i l l u st ra teu r décom plexé
Priz ar Yaouankiz
Des abonnements gratuits dans les médiathèques ?
Enquête sur la diffusion
Promenades littéraires en Finistère
Belles Étrangères : littérature des États-Unis
a c t u a l i t é
dulivre
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lecture
é
d
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t
o
Le dossier de ce numéro de Pages de Bretagne,
aussi évident que dans le secteur de la musique,
Bretagne
désor-
consacré à la librairie, dresse un premier bilan
ne peut pas être négligé.
mais un nouveau site
sur un acteur culturel qui s’interroge sur son
Le travail que mène actuellement Livre et lecture
Internet. Un outil à
avenir. Si on peut constater que le nombre de
pour collecter des données concernant, entre
votre service et qu’il
librairies n’a pas diminué en Bretagne ces der-
autres, les librairies permettra d’aller au-delà
vous appartient d’en-
nières années, l’inquiétude demeure quant à
d’un bilan et aidera les collectivités à adapter
richir par vos contri-
leur pérennité. Indispensables pour le maintien
leur soutien à ce commerce pas comme les
butions. Il met en avant l’actualité de ce secteur
d’une offre diversifiée, les librairies indépen-
autres. Diderot le voyait déjà ainsi lorsqu’il écri-
culturel, très abondante en Bretagne. Il s’agit
dantes ne peuvent trouver de réponses, face
vait, en 1763, sa Lettre sur le commerce de la
avant tout de vous offrir un lieu de diffusion
à leurs incertitudes, que collectivement. Hélas,
librairie :
et de partage d’informations. Il contribue à
les librairies n’échappent pas aux conséquences
la mission de centre de ressources de Livre et
d’un contexte économique très difficile. De plus,
lecture en Bretagne et a été conçu comme un
elles doivent faire face à des pratiques cultu-
outil évolutif pour répondre à vos besoins.
relles qui évoluent sans cesse.
Les groupes de travail, qui se sont réunis pour la
L’attachement des lecteurs au livre papier est
Sylvie Robert,
première fois en juin dernier, auront là un espace
indéniable; cependant l’attrait des nouveaux
d’échanges complémentaire aux réunions.
supports numériques, même s’il ne semble pas
présidente de Livre et lecture en Bretagne
© Charles Crié
Livre et lecture en
a
« Une bévue que je vois commettre sans cesse
à ceux qui se laissent mener par des maximes
générales, c’est d’appliquer les principes d’une
manufacture d’étoffe à l’édition d’un livre. »
Portait de lecteur - Brest
Pierre Youinou, chercheur
auto-immunes. En octobre, à Brest, il organise le congrès mondial de la spécialité. Mais son
extraordinaire énergie, son intuition, c’est dans la littérature qu’il les puise.
Pierre Youinou dirige une vingtaine de personnes
dans son laboratoire brestois. « Il y a une telle
pression, dit-il, que si l’on n’est pas passionné, on
explose. » Le travail est exigeant : il faut trois ans
pour démontrer l’importance d’une cellule ; ensuite,
il faut encore du temps pour aboutir à un traitement
par des anticorps et mettre en place une application. Le laboratoire navigue entre recherche fondamentale et dépôt de brevets. Le chercheur ne tarit
pas d’éloges à propos de ses collaborateurs : « Je
suis entouré de gens bien plus doués que moi, en
technique. Ils peuvent isoler trois gènes dans une
cellule, c’est extraordinaire ; je ne saurais le faire.
Mon rôle, c’est d’extrapoler à partir des résultats
que l’on me donne, de leur donner du sens. Et je
crois que l’imaginaire que je développe grâce à
la littérature aide dans la recherche, en stimulant
l’intuition, mais aussi la construction intellectuelle. »
Le souhait de Pierre est toujours que des sociétés
s’installent à la pointe du Finistère, pour exploiter
ses recherches. Car, même s’il voyage beaucoup
à travers le monde, il aime son pays, et il sait d’où il
vient. « Mon père était médecin, il était trop occupé,
avec une famille de dix enfants à charge. Nous
étions livrés à nous-mêmes et il n’avait pas le temps
de lire. J’étais le seul à aimer ça. » Quand il s’est
retrouvé au petit séminaire de Pont-Croix – un établissement que connaît bien l’écrivain Jean-François
Coatmeur, pour y être passé, lui aussi – Pierre était
le seul à venir de la ville. Il arrivait de Douarnenez
et n’était pas fils de paysan, comme les autres
élèves. « En plus, j’étais le plus jeune de la classe.
Je voyais bien qu’on me regardait comme un gars
bizarre. Je me suis encore plus réfugié dans la
2
lecture. J’ai dévoré tout ce qui était lisible dans
la bibliothèque de l’établissement. Et j’ai fait la
même chose au lycée Saint-Yves de Quimper.
C’est comme ça que je me suis fait alpaguer en
étude en train de lire Le Petit Arpent du bon Dieu,
de Caldwell, un bouquin assez osé. C’était un
motif de renvoi, mais on m’a juste puni, et on m’a
confisqué le livre, bien entendu. Je ne sais pas ce
que le curé en a fait. » Depuis, ses enfants lui ont
offert l’ouvrage, histoire de lui rappeler un temps
révolu. « Ma première lecture, je crois bien que
c’est Sans famille, d’Hector Malot. Et la seconde,
Crime et châtiment, de Dostoïevski. Un choc. Je
suis allé à Saint-Pétersbourg, sur les lieux de l’histoire. Dans les trains, là-bas, j’ai pensé à Anna
Karénine, de Tolstoï. J’ai d’ailleurs gardé un goût
immodéré de la littérature
russe, dont les auteurs
couvrent un pan entier
de notre principale bibliothèque, celle qui réunit
les ouvrages auxquels
nous sommes le plus attachés, au rez-de-chaussée
de notre maison. Mon
préféré, c’est Pouchkine.
J’ai eu la chance de
rencontrer Natha Minor,
cette psychanalyste qui
a fait la meilleure traduction d’Eugène Oniéguine.
C’était à la librairie
Dialogues, à Brest. Elle
avait 85 ans, des yeux
brillants d’intelligence. » Chez lui, Pierre ne
regarde jamais la télé, mais il vit entouré de près
de dix mille bouquins. « Il y en a à tous les étages,
dans toutes les pièces, sauf dans mon bureau, où
il y a le minimum de choses. La lecture est une
vraie passion. J’ai jamais soulevé le capot d’une
voiture, et ma femme Véronique vous dira que ça
nous a coûté deux moteurs. Elle aussi, c’est une
grande lectrice, plus attirée par la littérature latine,
plus baroque, peut-être. » Pierre Youinou écrit
dans les revues spécialisées (plus de quatre cents
articles publiés). « Mais, se désole-t-il, ce n’est pas
de la littérature ! » Il espère que le congrès d’immunologie de Brest sera l’occasion de fédérer les
associations mondiales de malades, victimes de
ces étranges affections dites auto-immunes, dont la
fréquence est plus grande dans les pays où il y a
plus d’hygiène et moins de maladies infectieuses.
Mais si on le pousse un peu, il est intarissable
sur ses dernières lectures : L’Hypothèse communiste, d’Alain Badiou, des ouvrages de Fadeiev
et Kataev, des auteurs russes, encore et toujours...
© Gilles Pouliquen
Pierre Youinou est considéré comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux des maladies
Portrait d’auteur - Saint-Brieuc
Le bestiaire de Fabienne Juhel
À 43 ans, Fabienne Juhel vient de connaître un début de consécration, en obtenant le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2009, pour son
troisième roman, À l’angle du renard, œuvre noire et suave comme un poison.
Lorsqu’on lui demande depuis combien de temps
elle écrit, Fabienne répond, comme beaucoup
d’écrivains : « Depuis toujours. » Mais elle n’oublie
pas d’ajouter : « Le déclic, quand on écrit, c’est
la publication, le reste n’existe pas. » Au cours de
cette « préhistoire », elle avoue cependant avoir
commis trois polars qu’elle n’a jamais osé envoyer
à un éditeur. « Je me suis décidée à proposer un
manuscrit [qui allait devenir son premier roman, La
Verticale de la lune], parce que la personne que
j’aimais était amoureuse d’un écrivain. Je crois que
j’ai voulu prendre sa place. » Élevée dans le Pays
gallo, du côté de Plélo et du Vieux Bourg, entre
parents et grands-parents, Fabienne Juhel y a
puisé la force de son écriture. « Et puis, mon père
était pour moi un formidable fabricateur d’histoires. Il ne me lisait pas de contes pour enfants, il
les inventait avec leur bestiaire. Ça m’a marquée.
Plus tard, j’ai d’ailleurs intitulé ma thèse sur Tristan
Corbière, Le Bestiaire des Amours jaunes. » Autre
source d’inspiration : Daphne
du Maurier, dont elle découvre
les œuvres, alors qu’elle
n’a pas 13 ans. Par la suite,
Fabienne retiendra surtout de
ses lectures Giono, Camus et
Colette. « Je dévorais les livres
de mes parents, plus attirée
par les paysages, la sensualité émanant de la nature,
que par les personnages...
Enfin, j’exagère, j’ai lu pas
mal de San Antonio, aussi. »
Professeur de lettres à Quintin,
Fabienne Juhel avoue écrire
dans l’urgence : « C’est mon
travail qui me donne mon
rythme d’écriture, au cours de
l’année. Je n’écris pas pendant
les grandes vacances. En fait,
j’écris par réaction, peut-être
à force d’analyser des textes
avec mes élèves. Pour moi, écrire n’est pas un
“ travail ” mais un plaisir, même si je souffre, et
même de plus en plus. Je pars toujours d’une
phrase qui me trotte dans la tête, d’une idée. Les
choses se greffent au bout d’un certain temps.
Je sais où je vais, mais je ne sais pas comment
j’y vais. Je n’ai pas de problème pour trouver
les titres. Ils sont présents dès le début. Il suffit
d’enlever quelque chose pour que ça devienne
énigmatique. Par exemple, “À l’angle de la
maison du renard” devient À l’angle du renard, ce
qui ne veut rien dire, en somme, mais c’est ça qui
me plaît. J’étais en analyse et, à un moment, j’ai
dit à mon analyste que j’avais tous les éléments
pour commencer mon prochain roman. Au revoir
et merci ! Elle avait déjà lu les précédents et elle
savait que ça se passerait comme ça. Dans la
vie, moi aussi, j’écoute. Les gens m’intéressent. Je
ne prends jamais de notes. Je ne regarde pas
la télé. Comme le photographe a l’œil, l’écrivain a
une oreille. Après, il faut
apprendre à gommer la
belle phrase qui fait plaisir.
Et il ne faut pas s’inquiéter :
elle reviendra sous une
autre forme ou ailleurs. »
Dans À l’angle du renard, le
crime affleure comme une
chose très naturelle, partie
intégrante du règne animal
et végétal. Le style y sert
magnifiquement l’histoire.
Les mots semblent capables
de voler au vent, comme de
se graver dans l’écorce des
arbres. On sent que, pour
Fabienne Juhel, la langue
est priée de s’adapter
© Gwenaël Saliou
et de ne pas rester enfermée dans un dogme.
La professeur de lettres n’a d’ailleurs pas hésité
à faire sauter la négation, si peu usitée dans la
langue orale, afin de donner toute sa justesse au
personnage d’Arsène Le Rigouleur, son drôle de
« héros ». Et l’auteur, qui ne cherche même pas
à se cacher derrière la professeur, cet auteur, vif
comme un petit animal sauvage, est encore tout
surpris que des étudiants lui demandent si elle a
fait des recherches sur Internet, pour écrire son
roman. Elle a l’air de sortir d’une cabane retirée
dans les bois pour protester : « Qu’est-ce qu’ils
croient ? Comme si tout cela n’existait plus... »
Il est des murmures du monde qu’il faut savoir
écouter, tout simplement, et Fabienne Juhel fait
partie de ces gens qui tendent l’oreille...
Son prochain roman est prévu pour la
rentrée 2010. Un premier polar devrait suivre,
dans la série « Les enquêtes de Léo Tanguy. »
Bibliographie :
La Verticale de la lune,
éditions Zulma, 2005
Les Bois dormants, éditions du Rouergue,
2007
À l’angle du renard,
éditions du Rouergue, 2009
3
D O S S I E R
La librairie
en Bretagne
On dit beaucoup de choses sur l’évolution de la librairie, en Bretagne comme ailleurs.
Les pires rumeurs circulent : elles fermeraient, dit-on, au même rythme que les cafés ;
Répartition des librairies de Bretagne
elles seraient condamnées, dit-on encore, par l’appétit vorace des grandes surfaces.
Au 20 juillet 2009, il y avait en Bretagne
(5 départements) 486 points de vente
du livre référencés à Livre et lecture en
Bretagne, se répartissant comme suit :
Curieusement, on nous dit aussi que les Bretons seraient les plus grands lecteurs de
l’Hexagone. La réalité apparaît plus nuancée et contredit quelques lieux communs.
Pour tenter de l’appréhender, nous allons utiliser les études et les évaluations dont
nous disposons, avant que l’état des lieux lancé par Livre et lecture en Bretagne nous
permette d’affiner notre connaissance de la librairie en Région.
44 grandes surfaces spécialisées ou grandes et moyennes surfaces
(GSS et GSM)
57 librairies d’occasion
120 maisons de la presse
Politique nationale
89 librairies spécialisées
176 librairies indépendantes généralistes
Le rapport Gallimard de 2007 marque un tournant dans la politique nationale, en établissant
l’urgence d’agir pour le maintien de la librairie indépendante. Il débouche sur la création du label
LIR, dont la principale mesure, pour les librairies qui l’obtiendront, est l’exonération intégrale de la taxe
professionnelle. Parmi les objectifs du rapport figure également la valorisation des librairies et de leurs
politiques d’animation. Dans ce cadre, les aides VAL proposées en 2008 ont été rattachées au projet
de label LIR.
Parallèlement, il y a eu un fort développement des politiques en Région, avec, par exemple, la création
d’un label en Poitou-Charentes, et la mise en place d’aides à l’exploitation (trésorerie) plutôt qu’à
l’investissement (informatique, fonds, etc.) dans d’autres régions. Des aides renforcées ont été actées
en Rhône-Alpes. Des études sont également menées par des structures régionales, comme le Motif en
Les 89 librairies spécialisées le sont
dans les domaines suivants :
Littérature : 25,85 %
BD : 15,75 %
Scolaire : 10,1 %
Bretagne : 9 %
Jeunesse : 9 %
Religion : 7,85 %
Ésotérisme : 7,85 %
Autres : 6,7 %
Île-de-France – cartographie et aide au développement de la librairie en banlieue (grande couronne).
Littérature étrangère : 4,5 %
C’est aussi le cas dans le Centre (cartographie), en Limousin et en Bretagne. Toutes ces études visent
Beaux livres et livres d’artistes : 3,4 %
à mieux repérer les urgences.
La répartition
les lieux
d’implantation
peut sede
définir
:
Deselon
toutes
les différentes
formes
livresainsi
d’artiste,
La question de la transmission alimente la réflexion, car la librairie est confrontée à de nombreux
Grandes villes
plus(Nantes/Rennes/Saint-Malo/Brest/Quimper/
répandue semble être celle qui est
Saint-Brieuc/Vannes/Lorient) : 175 librairies, soit 36 %
départs en retraite.
Les collectivités se demandent aussi comment mieux aider et accompagner la création.
Le code des marchés publics alimente nombre de débats et une réflexion nationale, lancée par le
Le livre de l’artiste
la
créée par
une seule et même personne. C’est la version angloMilieu rural et petites villes : 183 librairies, soit 37,5 %
saxonne, particulièrement en vogue en Allemagne et
Bord de mer : 128 librairies, soit 26,5 %
aux États-Unis.
Conseil du livre.
Ouvertures et fermetures :
Un changement de la politique du CNL de l’édition vers la librairie a été impulsé par Benoît Yvert et
Depuis 2005, on compte, en Bretagne, 35 fermetures
Christine Albanel. Ce sera sans doute l’un des chantiers importants du nouveau ministre de la Culture
pour 44 ouvertures de librairies indépendantes.
et de la Communication, Frédéric Mitterrand.
Enquête sur la librairie indépendante
L’enquête publiée en mars 2007
par le ministère de la Culture et de
la Communication, et réalisée en
partenariat avec le SLF, le SNE, le CNL
et la DLL, porte sur un échantillon
de 296 librairies, dont 140 ont
retourné un questionnaire exploitable.
Quarante d’entre eux ont fait l’objet
d’un entretien approfondi.
Selon le panel Ipsos, la librairie représentait le
premier réseau de vente au détail avec 41 % du
marché du livre en 2006 (hors Internet, vente par
correspondance, clubs et courtage). Les grandes
surfaces multimédia viennent ensuite avec 34 %
des ventes, et les grands distributeurs avec 25 %.
En
littérature
et
sciences
humaines,
cette
position dominante se renforce avec 50 % du
total des ventes, mais redescend jusqu’à 35 %
dans le domaine du pratique, et à 38 % pour
les dictionnaires.
Les autres produits vendus en librairie sont : la
papeterie pour 42 % des répondants (7 % du CA),
les disques et DVD pour 35 % des répondants
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(2,3 % du CA), la presse pour 15 % des répondants (0,6 % du CA).
Salaires et qualification
L’enquête confirme la faiblesse des salaires en librairie,
quelle que soit la taille de la structure. 42 % des
salariés concernés par l’enquête ont une formation
universitaire supérieure à Bac + 3, 39 % ont une
formation professionnelle spécifique du métier du livre
(IUT, BP librairie, Bac + 2 ou Bac + 3).
Un libraire très qualifié avec seize ans d’ancienneté
gagne en moyenne 1,6 fois le SMIC.
Le poids du livre de poche
Le poids du livre de poche est discriminant selon la
taille : de 11 % dans les librairies A (plus de 2 M
d’euros de CA) à 26 % dans les librairies C (entre 0,3
et 1 M d’euros). Il est également discriminant selon la
spécialisation : 20,5 % dans les librairies spécialisées
en littérature et sciences humaines contre 14 % en
moyenne dans les librairies générales.
Remises et délais
La remise des distributeurs s’établit à 36,2 % en résultat
globalisé. Alors que la remise moyenne obtenue
auprès des distributeurs par les librairies A varie entre
34,5 % et 39,5 %, elle s’étale de 28,4 % à 37,6 %
pour les libraires D (moins de 0,3 M d’euros de CA).
Le délai de paiement moyen obtenu auprès des
distributeurs est de 63 jours. On constate un écart de
7 jours entre librairies A et D (65 jours contre 58).
Les 4 types de librairies
(classification établie pour l’enquête, selon le montant
de leur CA annuel)
Librairies A
Librairies B
Librairies C
Librairies D
:>2M€
: de 1 à 2 M €
: de 0,3 à 1 M €
: < 0,3 M €
Offices et retours
Les librairies C et D ont la part de l’office la
plus importante. Elles sont moins visitées par les
commerciaux. Ces taux de retour élevés agissent
directement sur les conditions d’exploitation : en temps,
en productivité, en transport, et surtout en trésorerie (les
ouvrages retournés ne sont crédités que plusieurs mois
après le règlement des offices).
Les librairies D enregistrent des rotations de 1,5 à
2 fois plus faibles que les librairies A. Le poids des
stocks (détenus depuis plus de 12 mois) est donc 2 fois
plus élevé. Ce sont les librairies qui travaillent le plus le
fonds des éditeurs. Les librairies D ont donc un besoin
en fonds de roulement 4 fois plus long, ce qui influe
fortement sur leur trésorerie.
Attentes et préoccupations
Les petites librairies, moins fréquemment visitées, soulignent
l’importance du rôle du représentant. Le caractère
insatisfaisant des relations commerciales avec certains
fournisseurs ressort d’ailleurs comme la préoccupation
la plus partagée par les libraires. La multiplication des
relances par télévente n’arrange pas les choses et
augmente la défiance vis-à-vis des intermédiaires.
Autre point d’accord, les remises qui n’évoluent pas, la
prise en compte insuffisante du qualitatif, le problème
de la maîtrise des assortiments (offices sauvages ou
obligatoires, hausse de la production éditoriale) et
le sentiment d’être moins bien traités que les autres
réseaux (chaînes, grandes surfaces).
D’autres points sont soulevés : absence de marge
de manœuvre, difficultés économiques (conjoncture
économique dégradée, forte hausse des charges de loyer
et de transport), impossibilité de rémunérer suffisamment un
personnel qualifié, difficultés de transmission des entreprises.
La principale préoccupation concerne la revalorisation
de leur métier, notamment au travers d’une meilleure
reconnaissance du qualitatif.
Librairie bretonne et
paysage national
Les chiffres semblent placer la librairie bretonne au
même niveau que l’ensemble des librairies françaises.
Elle présente toutefois quelques spécificités : le
développement récent des librairies-cafés, l’importance
du réseau des maisons de la presse, et l’activité
saisonnière, qui a pour conséquence un développement
plus important des librairies de bord de mer.
Il y a, en Bretagne, cinq très grosses librairies (classement
Livres Hebdo) : Dialogues à Brest, Durance et Coiffard,
à Nantes, Le Failler, à Rennes, Ravy, à Quimper.
On peut y ajouter Gwalarn (Lannion), L’Imaginaire
(Lorient), La librairie du Renard (Paimpol), Vent d’Ouest
et Les Enfants terribles (Nantes), Cheminant (Vannes),
la librairie-papeterie Mary (Fougères), Le Grenier et Les
Rouairies (Dinan), La Courte Échelle (Rennes), la Librairie
de la Côte d’Émeraude (Dinard), et L’Expression en
liberté (La Baule), qui apparaissent également dans le
classement de Livres Hebdo.
D’autre part, la librairie indépendante, que l’on disait
moribonde, enregistre en Bretagne 44 ouvertures pour
35 fermetures depuis 2005. On est donc loin de
l’effondrement annoncé ! On peut signaler également
la proportion importante, dans les ouvertures récentes,
de librairies spécialisées jeunesse et/ou BD.
Dialogues, Brest
C’est en 1976 que Charles Kermarec et sa sœur, Marie-Paule, décédée en 2007, créent la librairie
Dialogues. Marie-Paule en rêvait depuis longtemps et pensait s’installer à Guipavas. Charles, qui
avoue un sens des affaires plus affirmé, lui conseille plutôt de choisir Brest. Pendant les vacances,
il abandonne le cabinet d’avocats où il travaille, afin de dénicher un local. Ce sera rue Pasteur, à
l’emplacement d’un ancien magasin de meubles, à mi-chemin entre deux « institutions » brestoises,
la Librairie de la Cité et la librairie Jouanneau. Charles Kermarec ne retournera jamais dans son
cabinet, car, comme il dit : « C’était beaucoup plus amusant. Et ça a tout de suite bien marché.
Je crois qu’on apportait pas mal de fraîcheur dans la librairie brestoise. La plupart des libraires
avaient l’âge que j’ai aujourd’hui et n’étaient pas très à l’écoute des envies des lecteurs, qui voulaient
fureter, lire tranquillement dans un coin. Nous étions jeunes et libres ; nous ne voulions pas que
notre établissement ressemble à une pharmacie. » Tout de suite, Charles Kermarec impose une
pratique différente des offices : « Je disais au représentant : “Vous l’avez lu, ce livre dont vous voulez
m’imposer une douzaine d’exemplaires ?” Bien entendu, la réponse était négative. Alors j’ajoutais :
“On va en prendre un, et puis on verra bien.” »
En 1980, Dialogues ouvre une seconde librairie dans la galerie marchande du supermarché
Rallye. Le succès est immédiat. Rallye demande à Charles Kermarec d’ouvrir des succursales dans
toute la France. « C’était intéressant d’un point de vue financier, mais pour nous, ce n’était pas
vraiment une librairie. Les gens poussaient des caddies et mettaient des dictionnaires dedans. »
L’expérience s’arrête en 1988, en même temps que Dialogues Rennes, ouvert en 1982, mais pour des
raisons diamétralement opposées : « Là, c’était intéressant d’un point de vue librairie, mais difficile
financièrement. »
En 1989, enfin, Dialogues s’installe rue de Siam, à Brest. « Pour une librairie généraliste, il faut de
la place, du choix et du confort. Il n’y a pas d’alternative, à part la spécialisation, mais qui reste
difficile, dans une ville de la taille de Brest. » Avec 1 850 m2 de surface de vente et 127 000 titres
disponibles, Dialogues offre l’équivalent des plus grandes librairies de métropoles comme Lyon,
Bordeaux ou Toulouse. « C’est là notre vraie singularité, nous offrons ce que souhaitent les clients :
des fauteuils, un café, des lumières comme à la maison, un lieu où ils se sentent bien. » Malgré un
chiffre d’affaires de 16,5 millions d’euros, 75 employés, dont 45 en librairie, une seconde librairie
spécialisée jeunesse et une enseigne à Morlaix, Charles Kermarec affirme ne pas vouloir ouvrir des
succursales un peu partout : « Je crois qu’une librairie doit être indépendante. C’est le cas à Morlaix,
où l’une de mes employées a souhaité s’installer. Si d’autres salariés ont envie de créer quelque
chose ailleurs, je les aiderai, mais dans les mêmes conditions : jusqu’à 50 % du capital, et après ils
se débrouillent. C’est tout le contraire d’une succursale. »
L’évolution de la librairie dans les prochaines années, Charles Kermarec la considère plutôt d’un
point de vue technique. Dialogues dispose déjà de trois sites Internet et de quatre informaticiens à
plein temps. « Le numérique bouleverse la donne. Ceux qui ne prendront pas le train resteront en
gare. Nous avons des projets, notamment dans le domaine de l’édition. La connerie, c’est de penser
le livre numérique comme une alternative à Gutenberg. »
www.librairiedialogues.fr
Un rôle d’animation culturelle
Le libraire n’est pas seulement un vendeur de livres. Son
rôle d’acteur culturel, par son travail de découverte
des auteurs, l’organisation de rencontres, de lectures,
d’animations diverses, le développement des salons,
commence à être reconnu. En Bretagne, certains
libraires sont particulièrement actifs dans l’animation. On
peut penser à Dialogues, à La Droguerie de Marine, de
Saint-Servan, ou à L’Autre Rive, à Berrien. Cette dernière
est une librairie-café. On peut penser que le succès de
ce concept est lié à l’animation, à la vie qu’engendrent
les librairies-cafés autour du livre, qui amènent à ne plus
considérer celui-ci comme un objet mort.
Charles Kermarec.
5
D O S S I E R
Mots et Images, Guingamp
Laurence Nicolas a ouvert la librairie Mots et Images, en 1997, à Guingamp. D’origine bretonne, elle arrivait
de Paris avec sa famille (son mari est kinésithérapeute). « C’est d’abord le choix d’une région, la Bretagne,
et d’une ville, Guingamp, avant d’être un choix professionnel. Quand j’ai vu qu’il y avait un pas-de-porte à
louer et que je me suis rendu compte qu’une installation ne serait pas si coûteuse, je me suis décidée. Ouvrir
une librairie, vu de Paris, c’était un rêve. » Avec 20 000 ouvrages, une surface de vente de 120 m2, Mots
et Images est une librairie généraliste, avec quelques spécialités, comme la psychologie, la jeunesse, la
littérature, la BD, la Bretagne et les livres scolaires. Dans la clientèle, on compte beaucoup d’enseignants.
La zone de chalandise est assez étendue. Malgré l’ouverture d’un Espace culturel Leclerc, en 2008, et la
concurrence des 400 m2 de la librairie Majuscule, Laurence Nicolas tient bon. Ayant travaillé à la Fnac Étoile
pendant treize ans, elle connaît bien les grandes surfaces spécialisées. « Lors de l’ouverture de l’Espace
culturel, ça a été difficile, et puis les ventes ont remonté petit à petit. Maintenant, il y a les effets de la
crise, notamment une chute des ventes de beaux livres. J’ai dû supprimer un mi-temps. On est deux, plus
quelqu’un que j’embauche en fin d’année. Je travaille bien avec les bibliothèques, y compris celles des petites
communes, mais pas avec les CDI. Il faudrait que je fasse du démarchage, mais c’est pas mon truc. Je déplore
aussi des relations difficiles avec certaines grosses maisons, qui retirent leurs représentants, ou avec qui la
question des offices débouche sur un dialogue de sourds. » Mots et Images fait partie du réseau Initiales, qui
regroupe des librairies indépendantes, dont Gwalarn (Lannion), Le Livre Phare (Concarneau) et Vent d’Ouest
Laurence Nicolas.
(Nantes), pour la Bretagne. Ce réseau permet l’entraide entre ses membres, la présence dans les salons, un
accès commun sur Internet, ainsi que la constitution de dossiers sur des domaines éditoriaux. « J’aime mon métier, à cause du contact avec le client et avec les livres.
C’est sans doute plus enrichissant que d’autres commerces. On a un rôle d’action culturelle et la chance de vivre dans une région où il y a beaucoup de lecteurs, où il y
a beaucoup d’auteurs, de librairies. Des librairies ouvrent, cela prouve que les grandes surfaces ne sont pas encore trop présentes. Mais cela va-t-il durer ? »
www.initiales.org
Abraxas-Libris, Bécherel
Cela fait maintenant dix ans que trois librairies indépendantes de Bécherel,
spécialisées dans le livre ancien et d’occasion, ont fusionné. Voisines, elles ont
ouvert leurs murs, pour ne plus faire qu’une. Complémentaires, elles ont réuni
leur savoir-faire au sein d’un même site Internet. Pour Jérôme Charlet, l’un des
libraires d’Abraxas, « les librairies d’occasion n’ont pas le même rapport au livre
et au temps. Nous vendons un objet plus qu’un texte, même si nous défendons
des textes que nous aimons. Nous avons le temps de le faire. Chez nous, le
temps de rotation d’un ouvrage n’est pas de trois mois, mais de trois ans. Nous
nous intéressons à la place du texte dans l’histoire du genre. Tous les jours, des
gens nous proposent des livres et nous découvrons quelque chose. Mais, le plus
souvent, nous n’avons qu’un seul exemplaire d’un livre. Le fonds est notre métier,
alors que pour un libraire traditionnel, avoir du fonds n’est pas chose facile. Nous
avons trois grands types de clients : les passants, les grands collectionneurs et
les gens intéressés par un domaine particulier. Disons que le beau livre de prix
moyen est en perte de vitesse. Le poche, que nous proposons à des prix très
attractifs par rapport au neuf, se vend de plus en plus depuis un an. Il faut ajouter
que pour les livres très pointus et très chers, il n’y a jamais de soucis, on trouve
toujours un passionné. » Bien entendu, le site Internet est un atout pour ce genre
de librairie. Il permet, par exemple, de lancer une alerte pour répondre à une
recherche particulière lancée par un client, à propos de tel ou tel ouvrage.
www.abraxas-libris.fr
La librairie bretonne sur Internet
Certains libraires bretons se sont positionnés sur la Toile,
comme Dialogues, de Brest, mais aussi, pour la librairie
d’occasion, Abraxas-Libris, de Bécherel, et pour les
autres librairies, Livrenpoche de Kervignac (56) (www.
livrenpoche.com). À signaler, un site de vente de livres
en breton, sur www.klask.com, sans oublier les sites
mutualisés, comme malibrairie.com, ou placedeslibraires.
Quelques spécificités
bretonnes
Jérôme Charlet.
6
La librairie en milieu rural et dans les petites villes est
celle qui a connu le plus fort développement ces
dernières années, en Bretagne. Sur ce type de territoire,
les relations entre libraires, éditeurs et bibliothécaires
apparaissent comme étant particulièrement étroites et
solidaires.
Autre spécificité, la place de la librairie ancienne et
d’occasion, qui semble tirer son épingle du jeu, en
période de crise économique (lire l’encadré sur AbraxasLibris). Elle représente déjà près de 12 % de l’ensemble
des librairies bretonnes.
On remarque bien sûr la variété des types de points de
vente du livre en Bretagne, avec la forte présence des
maisons de la presse, mais aussi des musées, théâtres
et points d’accueil touristique. L’implantation des grandes
surfaces spécialisées, même si elle s’est accélérée ces
dernières années, semble moins hégémonique que dans
bien d’autres régions.
Marc Ledret.
L’Autre Rive, Berrien
Lorsqu’il a commencé à parler d’ouvrir une
librairie-café au cœur de la forêt d’Huelgoat,
Marc Ledret a été pris pour un doux rêveur,
voire un fou. Trois ans après, pourtant, le
succès est au rendez-vous. « La première
année, j’ai déjà été surpris d’avoir vendu mon
stock de livres, mais j’ai doublé les ventes
la deuxième année, et je les ai triplées, la
troisième. » Aujourd’hui, la librairie représente
40 % du chiffre d’affaires (s’y ajoutent le bar et
la petite restauration). Il est vrai que Marc ne
chôme pas, avec une douzaine d’événements
organisés chaque mois, des repères de
« Là-bas si j’y suis » aux conférences littéraires,
en passant par les projections de films, en
collaboration avec les vidéastes de Canal
Tizef, les concerts, les sessions, les apéros
poésie, les vernissages d’expositions. Tout
cela hors saison, car l’été reste une période
très dense, en matière de fréquentation (45 %
du CA annuel). Le succès, d’après Marc
Ledret, provient d’une alchimie qui s’est faite
peu à peu : « La clientèle locale, à elle seule,
ne suffirait pas à nous faire vivre. Le tourisme
non plus. C’est le mélange des publics qui
nous fait tenir. » Lors des animations, les gens
viennent de loin (Morlaix, Quimper). L’endroit,
géographiquement central, est devenu un
espace de rencontre, pour les familles ou les
organismes dont les membres sont dispersés
dans toute la Bretagne. Et les grands-mères
débarquent en groupe, à 4 heures, pour
déguster les fameux cakes maison... « Nous
voyons des gens de tous âges et de toutes
conditions. Nous habitons le canton le plus
pauvre du département ; il y a beaucoup de
chômeurs. C’est aussi pour ça que j’ai tenu,
à côté des livres neufs, à proposer des livres
d’occasion. Et c’est une grande satisfaction
de voir des gens se remettre à lire. » La
couleur des ouvrages est clairement affirmée :
résistance et rébellion. « En arrivant ici,
je ne le savais pas, mais cette thématique
correspond très bien à l’état d’esprit de cette
partie de la Bretagne. Les gens y trouvent leur
compte. D’ailleurs, on me demande rarement
de commander un best-seller. » Quant à la
cohabitation entre bar et librairie, elle ne
semble pas poser de problème : « Une fois,
deux marins sont arrivés, fin saouls. L’un a
été pris en charge par une mémé, qui lui a
expliqué comment fonctionnait le lieu, et
l’autre, par une prof de lettres. Celui-là, il est
parti avec Les Mots, de Jean-Paul Sartre, sous
le bras ! » Marc s’est formé sur le tas, faute
d’avoir reçu un bon accueil, lorsqu’il a cherché
à faire un stage dans de grandes librairies. Il
apprécie ce métier qui le fait explorer quantité
de domaines différents : « Je suis barman,
libraire, organisateur de spectacles, et j’assure
ma propre communication. Je ne comprends
pas ces gens qui me demandent : “Si j’ouvre
un café dans ma librairie, ça va me rapporter
combien ?” Ici, tous les bouquins sont déjà
payés et attendent leurs lecteurs. C’est un
vrai boulot. Je lis jusqu’à 3 heures du matin,
après la fermeture. » Le travail est exigeant :
de 11 h à 23 h, en se ménageant deux mois
de vacances. En été, deux employés viennent
soulager le patron touche-à-tout, qui passe
aussi pas mal de temps à alimenter son blog. Il
n’est pas très optimiste sur l’avenir de certains
types de commerces : « Je crois que les petites
librairies généralistes qui n’offrent pas autre
chose, comme les cafés qui ne proposent rien
d’autre, vont avoir beaucoup de mal. »
http://autrerive.hautetfort.com
Revenus des libraires
Jean-Michel
Blanc
(librairie
Ravy,
à
Quimper) a tenu à réagir à la lecture du
Pages de Bretagne n° 17 (janvier 2009),
dont le dossier était titré « De quoi vivent
RÉPARTITION DE LA MARGE SUR UN LIVRE
Prix du livre 100 %
20
Marge sur F° (remise fournisseur) 38 %
7,60
Remise moyenne aux clients 3,50 %
0,70
RESTE une marge nette pour la librairie de 34,50 %
6,90
Masse salariale 17,50 %*
3,50
Frais de fonctionnement 4,90 %
0,98
les auteurs ? » Même si elle ne remet pas
en cause le pourcentage attribué au libraire,
cette réaction apporte un éclairage fort
intéressant sur le présent dossier.
« Dans l’encadré, L’auteur : un prolétaire de l’édition, il
est attribué 30 à 35 % du prix public de l’ouvrage pour
le libraire. Or, ces 30 à 35 % sont la rémunération
d’une entreprise qui s’appelle la Librairie et qui a ellemême des charges. Vous trouverez ci-contre une petite
étude permettant de voir comment se répartissent
ces fameux 35 % que l’on attribue au libraire. Vous
constaterez alors que la masse salariale, charges
comprises, représente 17,50 % du prix public HT du
livre et que ce montant se répartit entre l’ensemble du
personnel de la librairie... Arrêtons de faire croire que
le libraire mange le veau gras sur le dos des auteurs.
La chaîne du livre est tendue et les rémunérations sont
minces pour chacun. »
Jean-Michel Blanc
Consommables/antivol/entretien/logiciel/téléphone
Port 2,50 %
0,50
Loyer 2,50 %
0,50
Publicité 2 %
0,40
Assurance 0,30 %
0,06
Frais financiers 0,70 %
0,14
Impôts 1 %
0,20
Investissements 1,50 %
0,30
Sous-total : 32,90 %
6,58
Résultat net de l’Entreprise (Bénéfice) 1,60 %
0,32
*Il faut préciser que de nombreux libraires indépendants ne peuvent pas se rémunérer au-delà de 12,50 %
de leur chiffre d’affaires total, ce qui a d’ailleurs valu quelques contestations à propos des critères retenus
pour l’octroi du label LIR (ndlr).
7
Le v r i o ù
e b r e zh o n e g
- L i v r es
en b r e to n
gant Katell Chantreau
Fanny ha Yann-Fañch n’int ket klaskerien
bara. Klaskerien skridoù ne lâran ket.
Arabat eo deoc’h bezañ souezhet eta ma
tostaont ouzhoc’h ha goulenn ganeoc’h
kregiñ en ho pluenn evit sevel ur romant
bihan evit ar vugale pe ar grennarded. Setu
penaos int deuet a-benn da lakaat un 30
den bennak da skrivañ evit ar re yaouank
ha da embann 50 romant e-korf 6 vloaz !
Da gentañ-penn e oa Fanny Chauffin, kelennerez
war ar galleg e skolaj Diwan Kemper, a gemere
perzh e Priz des Incorruptibles gant he skolidi.
Hag ar skolajidi krog da lenn dizehan : er porzh,
en trepas, er c’houskva... Levrioù gallek hepken,
avat. Levr brezhonek ebet. D’ar c’houlz-se, e
2003, ne oa bet embannet nemet 19 romant
brezhonek evit ar re yaouank, ha blaz ar c’hozh
a oa warne alies war ar marc’had. Ha setu deuet
ar soñj da Fanny aozañ ur priz evit al lennerien
yaouank. Graet ganti tro ar bolitikourien (Kuzul
departamant Penn-ar-Bed, Yaouankiz ha Sportoù)
hag an embannerien (laouen Yann-Fañch Jacq
eus Keit Vimp Bev da genlabourat ganti), kavet
un tamm arc’hant da lañsañ ar raktres ha bec’h
deï. Ya ‘at, met mankout a rae un dra bennak :
skrivagnerien !
Kavet o doa ; hag e 2004 e oa bet embannet
pevar levr bet dibabet gant ar skolajidi : N’omp
ket deñved gant Yann-Fañch Jacq, Krampouezh
pe pizza ? gant Avalig Morvan, Huñvreoù gant
Gwennvred Latimier-Kervella ha Hañvezhioù gant
Maï Ewen. A vloaz da vloaz eo aet ar raktres
war ledanaat. Ar skolajoù publik ha katolik o doa
kroget da gemer perzh e 2007, pa ne oa nemet
ar skolajidi Diwan o kemer perzh er bloavezhioù
kentañ. Ar skolidi CE2-CM2 ivez a oa deuet
barzh ar jeu, adalek 2008, pa oa bet krouet Priz
ar vugale.
634 skolajiad ha 192 skoliad o deus votet da
geñver Priz ar yaouankiz ha Priz ar vugale 2009.
Peseurt dazont ?
Betek-henn eo douget Priz ar yaouankiz gant
tud a youl vat dreist-holl. Hervez Fanny Chauffin
e vefe poent micherelaat al labour-se evit mont
war-raok da vat :
– kreñvaat an darempredoù gant ar skolaerien
hag ar gelennerien (ijinañ doareoù da aesaat
al lenn, aozañ emgavioù gant ar skrivagnerien,
rastellañ muioc’h a lennerien yaouank)
– enrollañ istorioù evit ar radioioù
– stummañ tresourien brezhonegerien gouest da
skeudennaouiñ levrioù buan
– kenderc’hel da aozañ prantadoù stummañ hag
eskemm gant skrivagnerien brudet ha re all zo
o kregiñ ganti, evit dont a-benn da wellaat an
istorioù, ar yezh, ar stil...
Labour zo c’hoazh !
8
© Katell Chantreau
Deiziataer Priz ar yaouankiz ha Priz
ar vugale 2010
Ebrel 2009 : skridoù kaset gant ar
skrivagnerien.
Mae 2009 : skridoù dibabet gant an 2 juri
(4 skrid diwar 10 evit Priz ar vugale, 6 skrid diwar
10 evit Priz ar yaouankiz).
Even-Eost 2009 : labour reizhañ gant ar
skrivagnerien kaset gant Mich Beyer ; sevel an
tresadennoù hag ar goloioù (Mosca e karg eus
levrioù Priz ar vugale, Christophe Babonneau eus
al levrioù evit ar 6veidi-4reidi, Owen Poho eus
al levrioù evit an 3deidi hag al liseidi) ; mont e
darempred gant ar skolioù da ginnig al levrioù
dezho ha da enrollañ o enskrivadennoù.
Gwengolo 2009 : embann al levrioù ha kas
anezho d’ar skolioù.
Here 2009-Mae 2010 : ar skolidi a lenn
al levrioù hag a gej gant ar skrivagnerien,
votadegoù e fin miz Mae.
Even 2010 : 2 abadenn klozañ hag embann
an disoc’hoù : tabut, lennadennoù, kejadennoù
gant ar skrivagnerien aozet en ur skol hag ur
skolaj hag o deus kemeret perzh er brizadeg.
les éditions Keit Vimp Bev étaient prêtes à se
lancer dans l’aventure, et c’est ainsi qu’en 2004,
408 collégiens Diwan ont sélectionné quatre
romans qui ont été publiés. Depuis, cet événement
a pris de l’ampleur : les collégiens bilingues du
public et du privé sont entrés dans la danse en
2007 et, depuis 2008, les enfants de CE2-CM2
aussi ont leur Prix ainsi que leurs petits romans.
634 collégiens et 192 élèves de primaire ont
ainsi voté pour leurs livres préférés à l’occasion
du Priz ar yaouankiz et du Priz ar vugale 2009. Il
reste encore du pain sur la planche : développer
les rencontres écrivains et jeunes lecteurs dans les
écoles, inventer des façons d’aider les enfants
qui peinent à lire en breton, former les écrivains
pour qu’ils améliorent leurs histoires et leur style...
Encore toute une histoire à écrire !
© Katell Chantreau
Priz ar yaouankiz
ha Priz ar vugale :
Boued evit al
lennerien yaouank !
Priz ar yaouankiz et
Priz ar vugale :
Deux prix pour les
jeunes lecteurs
bretonnants
Lorsque Fanny Chauffin, professeur de
français au collège Diwan de Quimper,
a commencé à participer au Prix des
Incorruptibles, les adolescents sont vite
devenus des papivores. Dans la cour, dans
les couloirs, dans les dortoirs, partout ils
lisaient. Mais rien que des livres en français !
Pas une histoire en breton ! Pas étonnant
quand on sait que de 1950 à 2003, seuls
Comptines et
berceuses de
Bretagne
Un dek kaner bennak, Annie Ebrel ha YannFañch Kemener en o zouez, o deus kemeret
perzh el levr-CD-se, bet embannet nevez
zo gant Didier Jeunesse evit reiñ da glevet
ul lodenn eus kanaouennoù ha rimadelloù
kaerañ Breizh, e gallaoueg hag e brezhoneg.
Brav-eston eo ar sonerezh, ar mouezhioù ha
tresadennoù Aurelia Grandin eus Douarnenez.
http://www.didierjeunesse.com/nouveautes
Ul levraoueg
gouestlet d’ar
brezhoneg e Kawan
Ur skourr eus levraoueg departamant Aodoùan-Arvor eo levraoueg Kawan, enni levrioù,
pladennoù, filmoù, kelaouennoù, dielloù
diwar-benn ar skrivagnerien brezhonegerien...
Digor eo eus al Lun betek ar Gwener.
19 romans pour la jeunesse ont été publiés.
Alors, pourquoi ne pas lancer un Prix de littérature
jeunesse en breton qui aurait une triple vocation :
inciter à l’écriture en langue bretonne à destination des jeunes, stimuler l’édition de nouveaux
livres, donner aux jeunes bretonnants davantage
d’occasions de lire en breton ? Les politiques
étaient partants (Conseil général du Finistère et
Direction départementale Jeunesse et Sports),
Le Liaun
Le numéro de mai de la revue Le Liaun est
disponible. Il est téléchargeable sur le site
Internet de Bertaèyn Galeizz.
Bonn leizeürr ! / Bonne lecture !
http://www.bertaeyn-galeizz.com/bertaeyn-liaun.htm
E s p a ce c ritiq u e
© Gérard Alle
pa r Alain - Gabriel M onot
Armand Robin
et Gilles Baudry
Armand Robin vers 1950-1955 dans l’exercice du métier qu’il a inventé, écouteur / décrypteur des propagandes radiophoniques.
Rendons tout simplement l’hommage qu’ils
méritent à deux ouvrages récents qui
portent à son plus haut degré de beauté et
de gravité la parole poétique. Deux livres
qui sont bonheur et consolation. Deux
ouvrages sans doute promis à trop peu de
renom, nulle publicité sinon ce bouche à
oreille tremblant qui va d’un lecteur l’autre
son chemin de hasard, sa petite route étroite
Jean Bescond travaille depuis des années à
faire connaître Armand Robin. On lui doit déjà
le site Internet de référence consacré au poète.
Loin des querelles qui ont autrefois déchiré le tout
petit monde des autoproclamé(e)s spécialistes de
L’Homme sans nouvelles, il œuvre avec discrétion
et talent au service tout entier d’une œuvre qu’il
cherche non à s’approprier, mais à répandre.
Ainsi, il publie aux éditions Jean-Paul Rocher
Le Combat libertaire, ouvrage fondamental qui
reprend de manière intelligemment organisée
l’ensemble des articles, Poèmes indésirables,
traductions, écoutes radiophoniques qui participent de l’activité anarchiste du poète originaire
de Plouguernével. Celle-ci est tout entière du côté
de la révolte et de la douleur, de la foi impossible en un monde un jour meilleur, de la dénonciation blessée des imposteurs et des « bandits
politiques ». Comme telle, elle nous parle d’un
monde éternellement sous le joug, où « la colline,
promise au bonheur, s’éloigne et [où] désormais
chaque maison conte les morts sans tombe qu’elle
abrite ».
On se penchera d’abord dans ce fort volume
sur la magnifique lettre à Jean Guéhenno de
1935 (Armand Robin a alors 23 ans), qui
marque l’entrée de l’écrivain en devenir au sein
du mouvement libertaire. Relisant ses textes à la
fois déchirés et éclairés d’une intelligence critique
supérieure, on reste pantois devant tant de lucidité
meurtrie. Et l’on est mille fois reconnaissant à Jean
Bescond (et à Anne-Marie Lilti, qui signe l’excellente préface de cet ouvrage) de son œuvre d’infatigable propagandiste et de critique inspiré.
Aux éditions Rougerie, Gilles Baudry publie
Instants de préface. Un recueil admirable venu,
comme les précédents, « des belvédères de
Rosnoën et de Landévennec », où l’homme s’en va
pas à pas dans le territoire majestueux des mots
sous la moisson des étoiles. Une poésie magnifique qui serre la gorge et fait sourire d’un pâle
sourire à la fois, comme si l’on touchait vraiment
© Claude Rolland-Manuel
et obstinée.
ici aux zones les plus sensibles de cet être
tremblant que nous sommes – celui-là qui hésite
toujours entre le désastre et la merveille. Poèmes
de haut vol, lesquels nous mènent plus loin que
nous et sont comme une accalmie d’intelligence
douce au sein d’un monde brutal sans recul ni
pause. Peu de poètes ont une voix véritablement
somptueuse ; Gilles Baudry est de ces rares élus.
C’est l’émerveillement de vivre dans la proximité
de la beauté, au sein d’un univers proprement
grandiose, qui guide ces pages emplies d’une
beauté curieuse, laquelle est illumination, célébration de l’existence sous la lumière venue de très
haut. Rien donc de simplement local ou d’étriqué,
de naïf ou de convenu dans cette poésie. Le poète
échappe résolument à ces petitesses. Son œuvre,
noble, profonde, étoffée, est celle d’« un homme
[qui] se penche avec gravité sur l’enfant qu’il fut,
recueille le reflet des étoiles dans les vers luisants,
erre plein de gravité dans les petits cimetières
bossus ». Elle nous parle des heures filantes, de
la proximité de l’Éternel, de l’épiphanie du silence
dans les petits matins de neige, et de nous autres,
enfin, qui tous allons d’une fenêtre à l’autre à la
recherche de notre vrai visage. Pas de désespoir
dans cette écriture, même si le poète sait de
source sûre que « toujours il y aura l’absence plus
large que nos désirs, l’empreinte la plus vive de
l’épaule manquante, l’éloignement intime ». Mais
qu’importe en somme puisqu’« en nous veille plus
grand que nous un rien dont tout surgit sous la
dictée de l’inconnu ».
Armand Robin, Le Combat libertaire,
éditions Jean-Paul Rocher, 2009
Gilles Baudry, Instants de préface,
Rougerie Éditions, 2009
Gilles Baudry
9
Portrait de photographe
Saint-Pern
Gwenaël Saliou,
photographe social
De sa formation d’éducateur spécialisé, Gwenaël Saliou a conservé
le désir de placer la question sociale et l’être humain au cœur
de son travail de photographe. Ses clichés en noir et blanc, lors
du centenaire du Tour de France, ou dans le magazine Bretons,
imposent son style.
Né en 1970 à Quimper, Gwenaël Saliou y a
également passé son Bac, avant d’entrer à l’école
d’éducateurs spécialisés de Gouesnou. Sa passion
pour la photographie naît au lycée et s’affirme lors
d’un stage Bafa de qualification photo, encadré
par des professionnels, à l’Île Grande, dans les
Côtes-d’Armor. Le père de Gwenaël est correspondant local à Ouest-France, le fils cherche un
job pour financer ses études. Ça tombe bien : il
manque quelqu’un au service des sports. « Mon
père travaillait encore en 6x6, à l’époque. Gamin,
j’étais fasciné par la chambre noire, et très inspiré par
des photographes locaux de grand talent, comme
Michel Thersiquel. » Gwenaël Saliou ne se contente
pas de travailler sur les événements sportifs du
week-end, pour le quotidien régional. Il se spécialise
dans la voile et fait des piges pour des magazines
comme Voiles et Voiliers. Puis il effectue son service
militaire dans le Sirpa (Service d’informations et de
relations publiques des armées), qui lui offre une
solide formation technique, de la photo d’identité
au reportage, en passant par la photo technique ou
d’illustration. L’officier qui le dirige est un passionné
de l’image. Pour la première fois, un appelé du
contingent va exposer au Quartz, à Brest. Il s’appelle
Gwenaël Saliou. La Ville de Brest fait appel à ses
services, puis le magazine ArMen, dont le rédacteur
en chef a flairé le talent du jeune homme, qui travaille
souvent en binôme avec Sandrine Pierrefeu. Suivent
des piges pour des journaux nationaux, mais aussi la
plongée dans le monde des expositions, des livres
de photo.
Lorsqu’il débarque à Rennes, en 1998, Gwenaël
décide d’arrêter le reportage sportif. « Je devais
faire un choix. Les investissements à effectuer, si
j’avais voulu continuer dans cette voie, étaient
considérables. Et puis, j’avais envie d’autre chose.
En fait, j’ai étoffé mon carnet d’adresses et obtenu
pas mal de travaux intéressants, sans appartenir à
une agence. En restant à Brest, trop loin de Paris, cela
n’aurait pas été possible, à l’époque. Je voulais aussi
faire le lien avec ma formation initiale de travailleur
social. Pendant un certain temps, j’ai d’ailleurs repris
un emploi d’éducateur. » Gwenaël réalise son
premier ouvrage, pour les éditions Ouest-France. Ses
portraits pour le festival de cinéma rennais Travelling
sont remarqués. En 2003, pour le centenaire du
Tour de France, le journal La Croix lui donne carte
blanche. Gwenaël Saliou impose son style, avec
des Polaroid en noir et blanc. « Si ça ne tenait qu’à
moi, je ne ferais que du noir et blanc, parce que
je trouve que lorsqu’on travaille sur l’humain, cela
Bibliographie
Vivre en Bretagne, avec Gérard Alle,
éditions Ouest-France, 2003
Sur les pas d’Anne de Bretagne, avec
Hervé Ronné, éditions Ouest-France, 2003
Aimer les hauts lieux de la Côte d’Azur,
éditions Ouest-France, 2004
Dinan, ville d’Art et d’Histoire,
éditions Ouest-France, 2005
111 Bretons des Temps modernes,
collectif, éditions ArMen, 2008
permet d’aller à l’essentiel. Il n’y a pas de problème
d’harmonie des couleurs, on peut se concentrer sur
l’attitude, sur le regard. » La naissance du magazine
Bretons va lui permettre d’aller au bout de ses idées
et de continuer à faire ce qui n’est plus guère possible
dans la presse, où le portrait et le reportage n’ont
plus de place. Parallèlement, Gwenaël propose ses
services aux entreprises, mais sans renier son style.
Comme tout le monde ou presque, il est passé au
numérique. « Même si j’ai freiné des quatre fers, au
début. Je regrette un peu la manière dont le photographe est perçu, à présent. Les gens se figurent qu’il
suffit d’appuyer sur un bouton. Mais le numérique a
aussi ses exigences, et il y a un gros travail de postproduction, que les photographes
effectuent le plus souvent eux-mêmes,
quand il s’agit d’une commande pour
la presse. Pour les livres, je fais appel
à un graphiste. »
Gwenaël a un projet auquel il tient
particulièrement : s’associer avec
des rédacteurs dans un travail à long
terme autour du handicap mental.
« J’y pense depuis longtemps. Mais il
fallait que j’aie suffisamment de recul.
Sinon, de nombreux projets sont restés
en stand-by, à cause de la naissance
de mes deux enfants : des carnets de
voyage sur le Yémen, Cuba, le Chili,
et les expositions qui les accompagnent. » Autant de projets qui aboutiront un jour ou l’autre, avec, bien sûr,
l’humain en plein cœur.
Gwenaël Saliou est l’auteur du
portrait de Fabienne Juhel qui figure
en couverture de ce numéro de Pages
de Bretagne.
www.saliouphoto.fr
Photographie réalisée à l’occasion
d’une commande pour le quotidien
La Croix sur le Tour de France.
10
Portrait de graphiste
Arradon
Bruno Pilorget,
illustrateur sans
complexe
Illustrateur, carnettiste, peintre et sculpteur, Bruno Pilorget
l’image. Là-bas, quand je m’installe quelque part pour dessiner,
on vient me voir, on commente,
demeure son activité principale, le livre jeunesse, son terrain
on me donne des conseils. »
de jeu, et le voyage, réel ou imaginaire, sa première source
Après son carnet consacré aux
d’inspiration.
enfants de Gaza, Bruno prépare
un autre projet sur la Palestine.
Bruno Pilorget est né à Vannes en 1957. Après
Les droits seront reversés à une association. Le
avoir passé deux ans aux Beaux-Arts de Lorient,
dessinateur s’étonne encore des réactions qui
il débarque à Paris au début des années 1980,
ont suivi le précédent ouvrage : « On m’a parfois
et demande un rendez-vous à Pierre Marchand,
demandé de me justifier, alors que je n’ai fait que
patron des Éditions Gallimard Jeunesse, qui lui
montrer des enfants, une situation. » Parallèlement,
donne immédiatement sa chance. Chez Folio
Bruno va poursuivre la série entamée avec Rue
junior, il côtoie les maîtres du genre, auprès
du Monde et l’écrivain Bertrand Solet, sur la
desquels il apprend son métier. Même s’il travaille
Révolution française. D’autres albums devraient
un temps dans une agence de publicité, pour
voir le jour, en collaboration avec sa compagne,
gagner sa vie, Bruno Pilorget voit donc son talent
Véronique Chéneau.
très vite reconnu. « Le dessin m’a toujours accomBruno Pilorget se définit lui-même comme un
pagné ; mes cahiers d’écolier en étaient remplis,
dessinateur « multicasquette ». Il a su s’extirper
même si je me faisais engueuler. Je crois que c’est
du dessin réaliste, s’évader vers d’autres univers.
le cas de beaucoup d’enfants. La différence, c’est
Parmi ses inspirateurs, il cite volontiers, Egon
que moi, j’ai continué, alors que pour les autres,
Schiele, Moebius, Hugo Pratt, Ousmane Sow,
ça s’arrête souvent en sixième, curieusement au
Royal de Luxe, Salgado, Zhang Yimou, Tom
moment où apparaissent les professeurs d’arts
Waits, Mathurin Méheut et Yvon Le Corre, le
plastiques. » Intervenant en milieu scolaire, Bruno
maître du carnet de voyage, un art qui le séduit
sait de quoi il parle. Il s’attache, comme il dit, « à
énormément : « J’aime ce travail sur le vif, sans
redonner aux enfants le plaisir de dessiner. Et c’est
filet, sans gomme, debout dans un vieux train
très important, ce travail de fourmi que font les
chaotique, accroupi dans un bus, à genoux sur
auteurs, dans les écoles ». Ses premières lectures
un bateau, assis sur une selle de moto, qui place
marquantes sont liées à l’image : Gustave Doré,
l’homme au cœur de la démarche. »
Astérix, Tintin... Il s’intéresse aussi au cinéma,
Un jour, Bruno Pilorget compte s’attaquer à
à la photo. Plus tard, il y aura Agatha Christie
l’univers de la BD ; et puis, il aimerait également
et Les Dix Petits Nègres. « Nous n’avions pas
revenir au roman illustré : « Quand je vois le
autant de choix que les enfants d’aujourd’hui, à
nombre d’adultes qui achètent des livres destinés
qui on reproche pourtant de ne pas lire. Je crois
à la jeunesse, je me dis qu’il y a quelque chose
que rien n’est plus faux. J’ai beaucoup collaboré
à faire dans ce domaine. » Parmi ses plus belles
au magazine J’aime lire, qui est lu par deux
émotions, Bruno place la remise du Prix Villages
millions trois cent mille enfants chaque mois. C’est
d’enfants à son album Les Sages Apalants, par
énorme ! »
trois cents gamins venus de milieux défavorisés, et
Bruno Pilorget est revenu en Bretagne, pour la
déguisés pour l’occasion. « Je suis touché par le
qualité de vie, les amis, la force que dégage
monde de l’enfance, que les adultes ont tendance
cette région. « C’est quelque chose en moi… »
à oublier. C’est un secteur d’édition d’une formiIl est très heureux des ouvrages qu’il a pu illustrer
dable vitalité, en France. Ça marche très bien,
récemment, sur le golfe du Morbihan ou le Pays
et pourtant, on ne parle pas beaucoup de nous.
bigouden. Mais, pour Bruno Pilorget, l’attacheL’illustrateur est mal considéré. C’était déjà le cas
ment au pays natal n’est pas un frein à la rencontre
quand j’étais aux Beaux-Arts. C’est peut-être aussi
et à la découverte, bien au contraire. L’Asie exerce
bien comme ça. On nous laisse tranquilles pour
une forte attraction. « Il y a un accueil, une infinie
travailler. »
www.bruno-pilorget.com
gentillesse. Et puis, ce sont des gens qui adorent
vit depuis 1996 à Arradon, dans le golfe du Morbihan.
Auteur de près de 180 publications depuis 1981, l’illustration
Bibliographie sélective récente :
Gaza, un pavé dans la mer, ouvrage
collectif, éditions La Boîte à Bulles
Colas veut prendre la Bastille, tome 1, Le
14 juillet 1789, avec Bertrand Solet, éditions
Rue du Monde
Les Sages Apalants, avec Marie-Sabine
Roger, éditions Sarbacane
Le Journal de Yann Boutenot en Bretagne,
avec Didier Dufresne, éditions Mango
Carnets de voyage le long des canaux de
Bretagne, Comité du Tourisme de Bretagne
Patrimoine dans l’ouest de la Cornouaille,
Communauté de Communes du Pays
Bigouden
Patrimoine dans l’Aulne Maritime,
Communauté de Communes
Carnets de la Mer, avec Farid Abdelouahab,
collectif, Sélection du Reader’s Digest
Ria d’Étel, Histoire des Gens de Mer,
avec Gilles Millot, Hengoun Éditions
L’Histoire de toutes les Histoires, avec JeanPierre Kerloc’h, éditions Milan album
Le Journal de Victor Dubray au Vietnam,
avec Didier Dufresne, éditions Mango
Dolmens et menhirs, Carnac, Locmariaquer,
avec Corinne Albaut,
éditions du Patrimoine/Monum
11
ActuALité de LA Lecture pubLique
Saint-Brieuc
Bilan d’un an de gratuité
à la bibliothèque
Depuis le 1er janvier 2008, l’inscription aux bibliothèques de Saint-Brieuc est gratuite. Quel bilan peut-on en tirer ?
L’accès à ce service que l’on considère comme utile à tous s’est-il amélioré ?
À Saint-Brieuc, la participation des usagers
couvrait, en 2006, 0,16 % des dépenses de
fonctionnement, ce qui est fort peu. En fait, si l'on
enlève le coût du personnel préposé aux perceptions des recettes, c'est encore moins (personnel
qui peut, en cas de gratuité, être employé plus
intelligemment au service du public). D’autre part,
en France, les bibliothèques qui sont passées à
la gratuité ont vu leurs inscriptions augmenter de
30 à 50 %. Confrontés à ces chiffres, les élus
briochins ont finalement considéré qu’une amélioration du service valait bien une diminution des
recettes de 40 centimes par habitant et par an. Le
Conseil municipal a donc voté la gratuité de l’inscription des bibliothèques de Saint-Brieuc pour
les Briochins et ceux qui travaillent ou étudient à
Saint-Brieuc, à compter du 1er janvier 2008.
Un premier bilan, effectué par Dominique
Grellard, directrice, semble justifier ce choix.
En 2008, en effet, le nombre d’inscrits dans les
bibliothèques de Saint-Brieuc est passé à 8 164.
Il était de 7 049 en 2007, ce qui représente une
augmentation des inscrits de 15,8 %. Or, depuis
2004, on pouvait noter une érosion continue
(comme dans beaucoup de bibliothèques municipales en France). Le taux de pénétration (nombre
d’inscrits par nombre d’habitants du territoire) est
à présent de 16,9 % (contre 14,5 % en 2007), ce
qui correspond au taux moyen de pénétration des
villes de 40 000 à 60 000 habitants.
Comme dans toutes les bibliothèques, il y a un
renouvellement important des inscrits chaque
année : environ 2 000 nouvelles inscriptions qui,
les années précédentes, n’équilibraient pas les
non-réinscriptions. 2008 a vu l’arrivée de 22 %
de nouveaux usagers, et l’on observe aussi une
fidélisation des lecteurs, sans doute chez ceux qui
passaient habituellement de la gratuité à un tarif
payant (en particulier les adolescents).
Ce sont principalement des Briochins qui se sont
inscrits : leur nombre a augmenté de 22 %. Les
autres chiffres : plus 4,7 % pour les habitants de
l’agglomération hors Saint-Brieuc ; moins 18,2 %
pour les personnes extérieures à l’agglomération.
Ouverture de
bibliothèques en
Ille-et-Vilaine
À Noyal-Châtillon-sur-Seiche, la nouvelle médiathèque municipale, La Source, a été inaugurée
le 13 juin 2009. Elle dispose de 18 600 livres,
600 DVD, 500 CD-Rom, 55 abonnements à des
périodiques et 1 700 CD audio. À signaler, dans
le même département, la médiathèque de Dol-deBretagne, inaugurée le 22 avril, intégrée à un
centre culturel regroupant une salle de spectacle
et une ludothèque; la bibliothèque de Chasné-surIllet, ouverte le 25 avril; la médiathèque de Bréalsous-Montfort et la bibliothèque d’Ercé-près-Liffré,
inaugurées début mars 2009.
Les augmentations les plus importantes concernent
les employés, les retraités et les lycéens/étudiants.
Les tranches d’âge pour lesquelles on note la plus
grosse augmentation sont, dans l’ordre, les plus
de 60 ans, les 14/17 ans, les 18/25 ans.
On enregistre 306 inscrits supplémentaires pour
les quartiers populaires. Mais on constate aussi
que la gratuité ne suffit pas : l’éloignement
géographique des bibliothèques reste un frein
important à leur développement.
Le bilan après une année de gratuité semble donc
positif. Il sera intéressant de faire un nouveau bilan
fin 2009 (une campagne de communication a eu
lieu en mars 2009) et de voir ultérieurement si le
nombre d'inscrits se maintient dans la durée.
Médiathèque de Dol-de-Bretagne
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ActuALité de LA Lecture pubLique
Rennes
Une bibliothèque de l’image
Une nouvelle bibliothèque a ouvert le 25 août dernier, au parc du Thabor. Elle porte le nom de Lucien
Rose et est consacrée à l’image sous toutes ses formes (graphisme, BD, mangas, photo, etc.). Elle
bénéficie de la collection de la bibliothèque de La Borderie, qui a été fortement enrichie.
Ille-et-Vilaine
Départ d’Annie Dourlent
Annie Dourlent a quitté la direction de la BDP d’Ille-et-Vilaine le 1er septembre 2009, pour rejoindre
la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges-Pompidou, à Paris. Elle y est en charge des
relations internationales et de la coopération nationale.
Dinan
La Campagne d’Indochine
Depuis cet été, la bibliothèque publique de Dinan accueille les archives militaires et personnelles de
M. Alain Courtois, sur son engagement durant la campagne d’Indochine (1945-1954). La bibliothèque publique de Dinan recherche des fonds documentaires sur l’Indochine (livres, cartes, photos)
afin d’informer sur le rôle des soldats bretons dans cette ancienne colonie française.
Antenne de Cavan
Cavan
Une bibliothèque de langue bretonne
À Cavan, dans le Trégor, l’antenne de la Bibliothèque départementale des Côtes-d’Armor a été inaugurée, le 21 mars 2009. Il s’agit d’une bibliothèque dédiée
à la langue bretonne. Elle regroupe des livres, des disques, des films, des revues et des documents d’archives concernant des écrivains brittophones. Ces
documents proviennent de la Bibliothèque départementale, de Levraoueg Breizh, de Dastum (borne informatique, disques) et de prêts de propriétaires privés.
La bibliothèque est ouverte du lundi au vendredi. D’autre part, un site Internet lui est entièrement consacré. Tél. : 02 96 49 12 06
Quimperlé
Un portail pour la médiathèque
La médiathèque municipale de Quimperlé a ouvert un portail netvibes particulièrement pratique et bien fourni. Au hasard de la promenade, on y trouve des
recettes de cuisine, des conseils de lecture, des interviews d’auteurs en vidéo, une carte des musiciens interprètes bretons en fonction de leur terroir, des CD
à écouter en direct, des zones de dialogue, des conseils de jardinage, des onglets qui concernent : la Ville, la musique, les écrivains de Bretagne, les livres
d’artistes, les libraires du secteur, les autres bibliothèques, l’apprentissage de la langue bretonne, les galeries d’art, le livre jeunesse et la poésie. En somme,
une médiathèque virtuelle qui donne envie de se rendre à l’autre médiathèque, la vraie. www.netvibes.com/mediathequequimperle
Retraite des illustrateurs
À compter du 1er janvier 2010, les illustrateurs
de livres pourront bénéficier des dispositions
prévues aujourd’hui pour le financement de la
retraite complémentaire des écrivains et traducteurs. La moitié des cotisations dues par ces
derniers au titre de leur retraite complémentaire
est aujourd’hui financée par une partie des
ressources issues du droit de prêt des livres en
bibliothèque. Les illustrateurs et photographes
qui souhaitent profiter de cette mesure doivent
satisfaire à deux obligations : leurs œuvres
doivent avoir fait l’objet d’un contrat d’édition
en vue d’une publication et d’une diffusion sous
la forme de livre, et plus de la moitié de leurs
revenus doit provenir de l’exploitation desdits
livres. Alors que 2 600 écrivains et traducteurs
bénéficient aujourd’hui de ce dispositif, le
CNL estime à plus de 1 500 les nouveaux
allocataires concernés par cette extension
et à 1,6 million d’euros son financement, soit
le montant total des sommes issues du droit
de prêt qui seront affectées à cette prise en
charge.
Bibliothèque numérique mondiale
Au siège de l’Unesco, à Paris, le 21 avril 2009,
a été donné le coup d’envoi de la Bibliothèque
numérique mondiale (BNM). Cette bibliothèque « en ligne » est un site Internet gratuit qui
propose une sélection de documents en provenance des fonds numérisés des grandes bibliothèques du monde. Le projet se veut éducatif,
patrimonial et philanthropique. Il s’agit de
réduire la fracture numérique entre le Nord et
le Sud, en rendant accessibles au plus grand
nombre des « documents fondamentaux »
qui appartiennent à la culture planétaire
(manuscrits, cartes, films). Aujourd’hui, près
de 1 250 documents, en provenance de neuf
régions géographiques, sont ainsi accessibles.
Ont été choisis en provenance de la BnF, entre
autres, le premier enregistrement sonore de
La Marseillaise et le manuscrit numérisé de
Carmen. Figurent aussi parmi les trésors disponibles la reproduction de la plus ancienne
écriture chinoise, ou encore une peinture vieille
de huit mille ans, représentant des antilopes
d’Afrique du Sud. L’offre de la BNM est
présentée par ses promoteurs comme n’entrant
« absolument pas en compétition » avec les
autres bibliothèques numériques existantes,
que ce soit Europeana ou Google. Elle se
différencie, notamment, par sa dimension
multilingue et par son hypersélectivité dans le
choix des documents mis en ligne.
www.wdl.org
13
A c t u A Lité
d es écr it u r es co n te m p o r A i n es
Rennes
La Caravane Compagnie
La Caravane Compagnie développe un pan de son
activité associative autour de la lecture et de l’écriture de textes de théâtre. Ainsi, depuis 2007, la bibliothèque Guy-Parigot de l’ADEC-MTA accueille la
Caravane des Lecteurs chaque mois. La compagnie
interpelle également les passants par des lectures
déambulatoires. Elle a mis en place des lectures radiophoniques et elle est partie prenante du projet
des « Suites au noir », coordonné par Radio Campus
Rennes. La Caravane Compagnie possède aussi
une épicerie de mots et un stand d’écriture en direct.
La Car’à livres – caravane transformée en bibliothèque de théâtre – est un lieu d’accueil et de rencontre, un support pour des animations auprès des
troupes de théâtre amateur. Une de ses missions est
de susciter le débat autour de la question du répertoire, de permettre aux amateurs de découvrir de
nouveaux auteurs, d’explorer de nouveaux horizons.
La Car’à livres propose la lecture de théâtre en accès libre, pour tous. Elle est ouverte aux artistes (comédiens, danseurs, plasticiens, vidéastes) pour une
création en lien avec une lecture, des animations
de lectures participatives, une loterie de lecture, des
lectures minutées sauce impro, ou déambulatoires.
La Caravane Compagnie
12, square Henry-Dunant – 35700 Rennes
Tél. 06 80 65 08 54
http://lacaravanecompagnie.over-blog.com
La Car’à livres
qu’exerce toujours – la pointe de la Bretagne sur
les plus grands auteurs. Certains d’entre eux sont
parfaitement inattendus, comme cette Simone de
Beauvoir conquise par Douarnenez, ou cet Émile
Zola photographié en costume breton. Un travail
titanesque et fort bien réussi, qui ne manque
pas d’humour, avec comme fil conducteur un
Gustave Flaubert quelque peu hautain et de fort
mauvaise humeur. À n’en pas douter, un ouvrage
de référence pour toutes les bibliothèques de
Bretagne et un guide indispensable au promeneur
curieux de littérature.
Promenades littéraires en Finistère (éd. Coop Breizh)
Femmes en
littérature
Promenades
littéraires en
Finistère
Ce superbe ouvrage, signé Nathalie Couilloud,
qui se présente sous la forme d’un guide
abondamment et fort joliment illustré, invite à suivre
les pas des écrivains, qu’ils soient disparus ou
bien vivants, à travers le Finistère. Les trouvailles,
les anecdotes, les extraits de textes savoureux
abondent, et le lecteur se prend à partager
l’extraordinaire fascination qu’a pu exercer – et
14
La revue Spered Gouez publie en octobre 2009,
sous la direction de Marie-Josée Christien, un horssérie intitulé Femmes en littérature. Au sommaire :
contributions et témoignages sur la place des
femmes dans la littérature ; le point de vue des
éditrices ; un entretien avec la sociologue Anne
Guillou. Trente-six d’entre elles seront invitées dans
cet ouvrage.
Spered Gouez – Ti ar vro
6, place des Droits de l’Homme
BP 103 – 29833 Carhaix Cedex
Patrimoine culturel
immatériel
La France a ratifié en 2006 la Convention de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par
l’Unesco en 2003. En décembre 2008 avaient lieu,
à Rennes, les Rencontres du Patrimoine culturel immatériel (PCI) de Bretagne, qui rassemblèrent plus de
deux cents personnes. Il faut signaler qu’Ana Sohier,
conseillère municipale à Rennes, est la première élue
en France déléguée au PCI.
À la suite de ces Rencontres, un groupe de travail
s’est constitué. Il invite à signer un appel commun à
la reconnaissance de cette notion, qui remplace celle
de culture traditionnelle et impose l’idée que le patrimoine, ce n’est pas uniquement du « matériel ». Selon
la Convention de l’Unesco, les pratiques que couvrent
le PCI incluent « les traditions et expressions orales,
les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels
et évènements festifs, les connaissances et pratiques
concernant la nature et l’univers ou les savoir-faire
liés à l’artisanat traditionnel ». Le texte de l’appel est
disponible sur le site de Dastum.
www.dastum.net
Rétro-Viseur
Rétro-Viseur n° 113 est sorti, avec un dossier signé
Jean-Claude Bailleul et intitulé « Bretagne en
poésie » (une trentaine de pages).
Hervé Lesage - Les Échevins
58, rue de la Barre – 59800 Lille
A c t u A Lité
d es écr it u r es co n te m p o r A i n es
Nantes
Soirées lecture
Accompagné d’Éliane Hervé et de quelques amis,
Éric Simon anime des soirées lecture, le jeudi, à
20 h, au Café de la Rotonde, 2 rue Louis-Blanc, à
Nantes (entre les urgences du CHU et la place de la
République). Au programme :
Le 24 septembre : spectacle « Armand Robin,
poète sans passeport »
Les 8 octobre, 5 novembre, 3 décembre :
libres lectures avec les poètes
Les 22 octobre et 19 novembre : lectures et
rencontre avec un éditeur et ses auteurs
Le 17 décembre : lecture-dédicace avec un poète
(non encore déterminé)
Renseignements : 02 40 20 55 75
Rennes
Rentrée littéraire
aux Champs Libres
Mercredi 7 octobre à 18 h 30
Rencontre avec Cécile Ladjali, autour d’Ordalie, son
dernier roman, qui retrace la relation entre le poète
Paul Celan et l’écrivaine Ingeborg Bachmann.
Jeudi 15 octobre à 18 h 30
Café littéraire avec Bernard Chambaz, animé par
Yvon Le Men
Dans Yankee (Prix Louis Guilloux 2009), Bernard
Chambaz évoque sa vie, avec en arrière-plan de
grandes figures américaines. Cette rencontre est en
lien avec l’exposition La Vérité de cette vie… Louis
Guilloux et ses proches.
Mercredi 28 octobre à 18 h 30
3 Nuit
des
Auteurs
de
théâtre
e
Action emblématique
du
réseau
des
partenaires de Cathel,
catalogue collectif des
ressources théâtrales
en Bretagne, elle
aura lieu le 3 octobre
2009 dans les quatre départements de la Bretagne
administrative. La Nuit des Auteurs valorise de
manière festive l’existence d’un réseau de lieux
ressources théâtrales en Bretagne, en favorisant
l’accès du public à la lecture des textes de théâtre.
Dans ce cadre, Laurent Contamin sera à Josselin ;
Christophe Pellet à Lorient ; Erwan Bargain et Marie
Dilasser à Brest ; Eduardo Manet à Carhaix ;
Lumière d’août (Alexandre Koutchevsky et Alexis
Fichet) et la Caravane Compagnie à Rennes.
Cette manifestation est proposée en partenariat
avec Spectacle vivant en Bretagne et Livre et lecture
en Bretagne.
www.spectacle-vivant-bretagne.fr
www.livrelecturebretagne.fr
Panorama de la littérature allemande contemporaine,
par Olivier Le Lay, traducteur. Dans le cadre du cycle
La Chute du Mur de Berlin, 20 ans après.
Jeudi 29 octobre à 18 h 30
Café littéraire avec Reiner Kunze, poète majeur de
l’ex RDA. Cette rencontre est organisée avec Yvan
Guillemot, éditeur de Calligrammes, et sera accompagnée d’une lecture de ses poèmes.
http://agenda.leschampslibres.fr
Printemps des
Poètes
La douzième édition du Printemps des Poètes, du 8
au 21 mars 2010, se déclinera sur le thème « Couleur
femme ». Voici ce qu’en dit le poète Jean-Pierre Siméon :
« Disons-le sereinement, en poésie comme dans
les autres domaines artistiques, la femme a le plus
souvent été cantonnée à un rôle subalterne : muse,
confidente, consolatrice… La valeur péjorative de
l’appellation “poétesse” en dit plus que de longs
discours. La question n’est pas de débattre s’il y
a ou non une poésie féminine. La question est de
mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire, des
femmes poètes et leur présence remarquable dans
la création contemporaine. Ce pourra être aussi
l’occasion de considérer les représentations du
féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà des
stéréotypes de la célébration amoureuse. »
www.printempsdespoetes.com
Appel aux auteurs
Salon Azimut
Livre et lecture en Bretagne lance un appel aux
auteurs, qui ne se sont pas encore fait connaître,
pour qu’ils se signalent. Un questionnaire leur sera
envoyé, dans le cadre de l’état des lieux, pour
évaluer la diversité des situations. Ils pourront
également, s’ils le désirent, être référencés sur le
site Internet de Livre et lecture.
Le Salon Azimut, consacré à l’orientation des
étudiants, qui aura lieu du 21 au 23 janvier 2010,
au parc des expositions de Brest, recherche
des auteurs, des éditeurs, des libraires, des
maquettistes, des correcteurs et des traducteurs,
pour intervenir auprès des scolaires.
[email protected]
Cécile Ladjali
Plobannalec-Lesconil
Concours de
nouvelles
L’association « Lire à Plobannalec-Lesconil », qui gère
la bibliothèque municipale, organise un concours de
nouvelles intitulé « Sous la Plume », du 15 juin au
13 novembre 2009. La participation est gratuite,
ouverte à tous (groupes y compris). Un texte introductif
est imposé. Un jury présidé par l’écrivain Jean-Pierre
Le Marc sélectionnera les trois meilleures nouvelles, au
cours de la première semaine de décembre 2009.
Les trois meilleures nouvelles pourraient être illustrées
par des artistes amateurs et éditées.
http://pagesperso-orange.fr/lire.plobannalec
Je déballe ma
bibliothèque
Ce texte, rédigé à la suite de la perquisition de la
bibliothèque de Julien Coupat (mis en examen dans
l’affaire dite de « Tarnac »), à l’initiative de la Mel
(Maison des écrivains et de la littérature), a été signé
par plus de 3 000 personnes.
« Je déballe ma bibliothèque
Nos bibliothèques sont toutes pleines à craquer de
livres subversifs. De ceux-là nous vient l’inspiration. De
ceux-là, nous apprenons à penser. De ceux-là, nous
apprenons à douter. Mais aussi à croire. De ceux-là,
nous apprenons à lire le monde, à le délier aussi. À
ceux-là nous tenons, tant ils nous tiennent en vie. Ces
livres que nous lisons, que nous aimons, sont tous, par
essence, dans le fond comme dans la forme – par
le rapport qu’ils entretiennent à la langue, enracinée
dans le vivant –, subversifs. Ainsi, pour dénoncer le
délit de lecture dont est accusé Julien Coupat, nous
entendons ouvertement déballer nos bibliothèques, à
l’instar de Walter Benjamin. »
www.m-e-l.fr
[email protected]
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A c t u A Lité
d e L’éditi o n
Enquête sur la diffusion/
distribution en Région
(1 r e p a r tie)
Cette enquête de la Fill (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) examine la situation de la
commercialisation du livre en Région et analyse les expériences innovantes, afin d’élaborer des pistes
de travail. La totalité de l’enquête est disponible sur le site de Livre et lecture en Bretagne ainsi que sur
le site de la Fill. Pages de Bretagne en présente une synthèse en trois parties.
Dans un premier temps, l’enquête présente la nature
des différents moyens de distribution/diffusion : l’autodiffusion, la diffusion déléguée, les comptoirs/grossistes/diffuseurs/distributeurs. Le choix de la distribution/diffusion est lié à un moment dans l’évolution
de l’entreprise. Est-il temps pour l’éditeur de chercher
à se développer nationalement ? Sa production le
permet-elle ? Son réseau propre de librairies est-il
suffisant ? Son positionnement est-il cohérent ?
L’autodiffusion
L’autodiffusion est une forme de diffusion non négligeable. Les chiffres de l’enquête nationale réalisée en
2004 par le ministère de la Culture et de la Communication et le Syndicat national de l’édition ont ainsi
montré que, sur les 768 petits éditeurs ayant répondu
au questionnaire, 43 % étaient autodiffusés et 49 %
autodistribués. Les maisons d’édition au statut associatif et les maisons d’édition régionales ont massivement
recours à ce mode de commercialisation. Il permet
à l’éditeur de développer sa politique commerciale
en démarchant les libraires et en ayant ainsi un retour direct sur sa production. Cela permet également
de mieux cerner son lectorat. La difficulté est alors
pour l’éditeur de gérer intégralement sa diffusion
(placements, relances téléphoniques, constitution de
catalogue) et sa distribution (facturation, gestion des
commandes, envois des colis, recouvrement). Pour le
libraire qui peut avoir entre 700 et 1 400 comptes
ouverts, c’est un interlocuteur unique, qui se mêle à
la masse des comptes et qui est de fait peu visible.
Si gérer des relations avec 50 libraires est réalisable,
les phases de commercialisation et de distribution
16
ralentissent le travail éditorial. L’étude de la Fill fait
ressortir, après interrogation des structures de
diffusion/distribution, que l’éditeur doit prendre le
temps de cette confrontation avec les libraires, pour
pouvoir ensuite mieux appréhender sa clientèle,
mieux cerner le rôle du libraire ainsi que le travail
des distributeurs/diffuseurs. L’éditeur sera toujours le
plus à même de défendre ses titres et le choix d’une
diffusion/distribution déléguée implique de confier
sa production à un tiers. Le pas est souvent dur à
franchir et économiquement risqué. Comme le note
Bertrand Legendre : « On peut considérer que le regroupement d’éditeurs autour d’un des leur prenant
en charge la commercialisation collective peut jouer
un rôle provisoire de mutualisation, le temps d’assurer le développement d’un catalogue, d’atteindre un
niveau de production et de diffusion indispensables
pour convaincre un diffuseur/distributeur, et, une fois
fait, de revenir à la fonction éditoriale. » (Regard sur
l’édition, Vol. 1 : Les petits éditeurs, La Documentation
française, Paris, 2007.)
La diffusion/
distribution
déléguée
La diffusion déléguée permet à l’éditeur de se concentrer sur l’éditorial et la promotion. Elle décharge l’éditeur de tâches lourdes, qui amputent son temps de
manière importante : facturation, logistique, recouvrement des créances deviennent vite insurmontables
lorsque l’éditeur est seul. La distribution, en particulier,
devenue de nos jours très industrielle, se mue très vite
en un métier à part entière, que l’éditeur souhaite
déléguer en premier, bien avant la diffusion.
La délégation, outre un gain de temps, facilite le
travail des libraires en réduisant le nombre d’intermédiaires et est, pour le libraire, un signe de professionnalisation. Parmi ces structures de distribution/
diffusion déléguée, on retrouve celles de distribution/diffusion régionales et, bien évidemment,
nationales. L’étude montre bien qu’une distribution/
diffusion régionale s’adresse aux éditeurs possédant
un fonds régional ou en phase de développement.
Le passage à une distribution/diffusion nationale représente pour l’ensemble des éditeurs le moment fort
de leur développement, car il marque la fin d’une
première phase de professionnalisation et implique
un placement dans les librairies nationales. Cette
phase est perçue comme une reconnaissance de la
part des éditeurs. Mais elle ne doit pas être précipitée, car elle comporte également des risques : provisionnement de stocks importants, augmentation des
retours, perte de visibilité dans le catalogue du distributeur/diffuseur, fin de la relation de proximité avec
les libraires. Un éditeur ne peut donc se lancer directement dans une phase de commercialisation nationale sans avoir précédemment construit son image.
De nombreux éditeurs utilisent plusieurs distributeurs/
diffuseurs en fonction de leur production. Lorsqu’un
éditeur est diffusé nationalement, il peut choisir pour
certains titres un distributeur/diffuseur régional auprès
des librairies de certains niveaux, ou conserver ses
meilleurs points de vente en direct.
Les comptoirs/
grossistes/
diffuseurs/
distributeurs
Les grossistes regroupent les fonds de distributeurs/
diffuseurs ou d’éditeurs indépendants. Ces structures s’adressent donc aux libraires qui n’ont pas de
comptes ouverts chez ces distributeurs/diffuseurs ou
avec ces éditeurs. Les libraires peuvent ainsi, pour
des remises moyennes de 28 à 30 %, acquérir leurs
livres. Ces lieux, qui travaillent surtout la nouveauté,
sont de plus en plus importants, car de nombreux
libraires, par suite de CA insuffisants, ne veulent plus
ouvrir de compte chez ces distributeurs.
Le grossiste peut proposer aux tout petits points de
vente des offices qu’ils constituent en fonction de leur
typologie et de leur fonds. Ce sont donc, à l’inverse
des distributeurs/diffuseurs, des offices adaptés.
Ces structures sont aussi parfois des « dépositaires
d’édition », offrant la possibilité aux libraires d’aller
se fournir directement chez eux. Les livres ne sont
alors pas facturés aux libraires, car ces lieux servent de dépôts au diffuseur. La facture proviendra
du diffuseur, en fonction des accords contractualisés
avec les libraires. Cela permet d’économiser sur le
coût de transport et de trouver dans un même lieu
plusieurs fonds de distributeurs/diffuseurs. Ils servent
en quelque sorte de relais au diffuseur, le libraire
restant le client du distributeur. À ces deux fonctions
s’ajoute parfois la qualité de distributeurs/diffuseurs,
ces petites structures aidant des éditeurs régionaux à
se distribuer/diffuser. Dans ce cas, elles demandent
en moyenne une remise de 55 %, un provisionnement sur retour de 20 % et l’exclusivité. Les libraires
de tous niveaux peuvent venir au besoin se servir en
livres que ce « distributeur/diffuseur » atypique vend
à titre exclusif.
(À suivre...)
A c t u A Lité
Q uim p e r l é
R e n n e s - Pa ris
L o rie n t
Pierre Lungheretti, Directeur général de la Culture
de la Ville de Rennes et Directeur général culture
et sports à Rennes Métropole, a quitté ses fonctions
dans la capitale bretonne pour rejoindre le cabinet de Frédéric Mitterrand, nouveau ministre de la
Culture et de la Communication. Il quitte aussi le site
Internet Nonfiction, où il était chef du pôle « politique
culturelle ». Ses nouvelles fonctions : Conseiller au
livre, aux archives et à la valorisation du patrimoine
immatériel, à l’action territoriale et à l’outre-mer.
Une maison d’édition associative vient de voir le jour
à Lorient. Première publication : une BD collective,
tirée à 3 000 exemplaires. Les auteurs se sont rencontrés via Internet. Ils sont espagnols, turcs, québécois, français et bretons.
Salons de Paris
et de Bruxelles
L’Idée Bleue
La Ligne Pourpre Un Rennais au
ministère
Saluons la création des éditions de La Ligne Pourpre,
par Christophe Tricart, de la maison d’édition Des
dessins et des mots. Deux collections sont prévues : la
première, « La drôle d’histoire de… », sera consacrée
à des métiers et à des corporations, et la seconde au
bien-être, à l’écologie et à l’environnement.
Christophe Tricart
Éditions de La Ligne Pourpre
12, rue Génot – 29300 Quimperlé
Tél. 02 98 35 17 35
[email protected]
Départs au CNL
Après trois années en tant que Directeur du Livre
et de la Lecture et président du Centre national du
livre, Benoît Yvert a souhaité quitter ses fonctions. À
son crédit, notamment, la mise en place du Plan en
faveur du livre et de la librairie indépendante et le
lancement d’une politique numérique du livre. Dans
l’attente de la mise en œuvre de la nouvelle organisation annoncée par le ministère, Nicolas Georges,
actuel sous-directeur de la Direction du Livre et de la
Lecture, assure l’intérim. Marc-André Wagner, secrétaire général du CNL depuis janvier 2008, a également souhaité quitter ses fonctions. Il a été nommé
Inspecteur général des affaires culturelles.
d e L’éditi o n
Les dates des salons du Livre de Paris et de Bruxelles,
durant lesquels Livre et lecture en Bretagne représentera l’édition régionale, auront lieu respectivement
du 26 au 31 mars 2010, et du 4 au 8 mars 2010.
En Belgique, Livre et lecture partagera son stand
avec les régions de Basse et Haute-Normandie.
Les éditions du
moule à gaufre
Anick Lilienthal
Les éditions du moule à gaufre
58, rue Paul-Guieysse – 56100 Lorient
http://www.myspace.com/lemouleagaufre
La belle idée était bleue, mais les lecteurs n’ont pas
toujours suivi cette maison d’édition dédiée à la
poésie contemporaine. Elle ferme ses portes en ce
prochain mois de décembre, après trente-quatre ans
d’activité et 430 titres publiés, dont la moitié auront
été des premiers livres. Et sur ce cri du cœur de
l’éditeur : « N’attendez pas que les poètes soient
morts pour les lire ! »
A c t u A Lité
de
L A Li b r A i r i e
Guide de la
librairie
Le Guide 2009 de la librairie, édité par le Syndicat
de la librairie française (SLF), est paru au mois de
mars dernier. Il permet de connaître l’actualité de la
librairie, les chiffres et les informations sur ce secteur,
les formations, les aides aux librairies, les repères
juridiques essentiels, les outils collectifs et les partenaires des libraires... Ce guide entend apporter
des clés pour comprendre et agir, offrir une meilleure
visibilité sur la réalité du métier de libraire, sur les
enjeux collectifs de la librairie et sur les orientations
de la profession pour son développement à venir.
www.syndicat-librairie.fr/fr/
le_guide_de_la_librairie_2009
Fougères
Complètement
Ma Bulle
Nous n’avions pas signalé la création, en
août 2008, de la librairie Complètement Ma
Bulle, dédiée à la BD, aux mangas et à l’édition
pour la jeunesse.
Complètement Ma Bulle
24, rue du Tribunal – 35300 Fougères
Tél. 02 23 51 50 21
Fonds
thématiques
Les aides du CNL à l’acquisition de fonds thématiques par les librairies relèvent désormais du fonds
VAL. Elles visent les « librairies de référence » offrant l’accès à une création éditoriale diversifiée et
de qualité au plus large public, et doivent permettre
d’alléger les charges régulièrement consenties par le
libraire pour illustrer la qualité de son assortiment et
renforcer son rôle culturel.
Centre national du livre / Bureau de la librairie
Thierry Auger (chef de bureau) : 01 49 54 68 79
[email protected]
Élisabeth Redolfi : 01 49 54 68 61
[email protected]
www.centrenationaldulivre.fr
Rennes
Papier Timbré
Dans la continuité de La Cour des Miracles, Le
Papier Timbré, café-livres et café-broc, café écolo,
siège des éditions Goater, a été inauguré officiellement le 26 juin 2009. Le Papier Timbré propose des
livres, de la musique, des vidéos, mais aussi un café
et des tartines... Le Papier Timbré accueille également les éditions Goater (nouvelle maison d’édition
dirigée par Jean-Marie Goater), un rayon huiles essentielles, un rayon papeterie de qualité, un coiffeur
une fois par mois, et mille surprises.
Le Papier Timbré
39, rue de Dinan à Rennes (à deux pas du Vieux-SaintÉtienne et de la place Sainte-Anne)
De 11 h à 1 h, du mardi au samedi
Tél. 02 99 30 61 64 ou 09 52 52 11 25
17
A c t u A Lité
de
Livre
e t Lec t u r e en
b r e tA gn e
Lorient et Brest
Les Belles
Étrangères 2009
Pour l’édition 2009 des Belles Étrangères, Lorient (17 et 18 novembre) et Brest (19, 20 et 21 novembre)
participent à la manifestation nationale portée par le Centre national du livre. Cette année, c’est la
littérature des États-Unis qui est à l’honneur, avec l’accueil de deux auteurs américains : Forrest Gander
et John Haskell.
Poète célébré aux États-Unis, Forrest Gander est l’auteur d’une dizaine de recueils. Essayiste et traducteur
(de l’espagnol), il enseigne la littérature à Brown
University. Son premier roman, As a friend, a été traduit en français (En ami, traduit par Dominique GoyBlanquet, éd. Sabine Wespieser, 2009).
scène, et les Moriarty, pour une création autour des
œuvres des auteurs américains invités, précédée
d’une conversation. Une rencontre-lecture avec les
auteurs aura également lieu à la médiathèque de
Lorient, ainsi qu'une conférence sur « Jack London et
la mer » à la Cité de la Voile, animée par Michel Le
Bris (sous réserve).
d’André Schiffrin a été proposée le 17 septembre,
à Brest, sur « L’édition aux États-Unis, état des lieux
et perspectives, quelle résonance pour l’édition
en France ? » Fervent défenseur de la petite édition, André Schiffrin, éditeur, analyse les menaces
qui pèsent sur le monde éditorial et dénonce dans
Ancien acteur, metteur en scène et écrivain de
pièces de théâtre, John Haskell réside à Brooklyn.
Touche-à-tout, il mêle, dans un recueil de nouvelles
intitulé I am not Jackson Pollock, anecdotes sur des
personnes célèbres (Orson Welles, par exemple) et
pure imagination. Cet ouvrage, qui a remporté un
large succès aux États-Unis, est sorti en France en
2008 (Je ne suis pas Jackson Pollock, traduit par
Lazare Bitoun, éd. Joëlle Losfeld).
Parallèlement, un focus sera mis sur la littérature américaine dans les bibliothèques de Brest et de Lorient
durant tout le mois de novembre.
À Lorient, le CDDB a sollicité Marc Lainé, metteur en
En ouverture des Belles Étrangères, une conférence
Elise Molho / 02 99 37 77 54
[email protected]
Marie-Joëlle Letourneur / 02 99 37 77 52
[email protected]
www.livrelecturebretagne.fr
L o rie n t
Co n c a r n e a u
S ain t- M a l o
Le 23 avril :
Le 24 avril :
Le 30 mai :
À la bibliothèque municipale de Brest, on pourra
assister à des lectures bilingues; à un concert-lecture
avec des créations musicales inédites, à l’hôtel de
ville, ainsi qu’à une rencontre à la librairie Dialogues
et à une conférence à l’UBO.
ses ouvrages les phénomènes de globalisation
qui touchent le monde de l’édition et des médias.
La manifestation est coordonnée au niveau régional
par Livre et lecture en Bretagne.
Contact :
L’OuLiPo, Olivier Cadiot Livre et patrimoine
Étonnants Voyageurs
Comment le livre contribue-t-il aux missions de
Dans le cadre du festival Étonnants Voyageurs, Livre
et son éditeur P.O.L.
sauvegarde du patrimoine et comment permet-il
et lecture en Bretagne animait deux tables rondes :
À l’université de Bretagne Sud (UBS) ont eu lieu deux
rencontres proposées en partenariat avec le CDDBThéâtre de Lorient, l’UBS et Livre et lecture en Bretagne,
dans le cadre de l’événement « Lorient, mode
d’emploi ». La première rencontre était consacrée à
l’OuLiPo*, présenté par Jacques Jouet, et à quelquesunes de ses variantes : l’OuBaPo**, présenté par
Étienne Lécroart et Olivier Josso, et l’OuPolPot***,
présenté par Yves Frémion.
La seconde était un dialogue entre Olivier Cadiot
et Paul Otchakovsky-Laurens, directeur des éditions
P.O.L., autour des relations entre auteur et éditeur.
Des extraits des rencontres seront visibles sur notre
site très bientôt.
*OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle)
**OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle)
***OuPolPot (Ouvroir de Politique Potentielle)
www.oulipo.net
www.cddb.fr
18
d’allier patrimoine et création, histoire et avenir ?
Organisée dans le cadre du festival Livre et mer, cette
rencontre a permis des échanges féconds entre les
intervenants et les participants. Nous mettrons en
ligne, sur notre nouveau site Internet, les temps forts
« Figures de l’aventure », avec Ilija Trojanov, Patrice
Pluyette et Stéphane Héaume, et « Bretons du monde
entier », avec Hervé Quéméner, Patricia Dagier,
Bernard Le Nail, Josette Jouas et Daniel Raphalen.
de cette journée, qui nécessite une suite.
Rennes
Le 30 avril :
Livre d’artiste
Douarnenez
Le 4 juin :
Médiathèques et
films documentaires
Cette journée professionnelle sur le livre d’artiste,
organisée en partenariat avec la Bibliothèque
des Champs Libres de Rennes Métropole, a réuni
108 personnes. Elle a permis d’aborder les différentes
définitions du livre d’artiste avec l’intervention d’Yves
Prié, fondateur des éditions Folle Avoine. Trois tables
rondes réunissant éditeurs, plasticiens et professionnels
des bibliothèques ont permis d’aborder des thèmes
tels que l’édition du livre d’artiste en Bretagne, la
constitution de collections de livres d’artistes en
bibliothèques et leur valorisation. Deux expositions
étaient accessibles aux participants : l’une proposée
par la Bibliothèque des Champs Libres et consacrée
aux éditions Le petit jaunais, la seconde, proposée
par Livre et lecture en Bretagne et intitulée « Panorama
commande sont accessibles sur :
du livre d’artiste en Bretagne ».
http://cobb.typepad.fr/diva/
Cette journée, qui s’est tenue à la médiathèque de
Douarnenez, était l’aboutissement de cinq journées de
prévisionnages en Région, organisées en partenariat
avec Daoulagad Breizh et permettait à des membres
de l’atelier DIVA d’accéder à la production régionale
récente. Cette année, 96 films ont été visionnés, 52
ont été retenus. Notons le coup de cœur du comité
de visionnage pour plusieurs documentaires : L’Autre
Mai, de Jacques Willemont et Matthieu Maury ; La
Cité des abeilles, de Marion Boé ; Le Garçon aux
chiffres, de Pierrick Guinard ; Une ombre au tableau,
d’Amaury Brumauld.
Les notices des films retenus en 2009 et le bon de
A c t u A Lité
de
Livre
M o ë l a n - s u r- M e r
Rennes
Le 16 mai :
Le 1er juillet :
Passeurs de lumière
Pour ce premier festival de cinéma et littérature,
consacré au polar, Gérard Alle animait une table
ronde intitulée « Polar, le lieu du crime », avec, comme
invités : Jean-Bernard Pouy, créateur du Poulpe, JeanPhilippe Gury, auteur d’une thèse sur le polar breton,
Hervé Claude, qui vit en Bretagne et écrit des polars
dont l’action se déroule en Australie, et Jean Failler,
auteur à succès de polars bretons.
www.lelabelimage.fr
Douarnenez
Le 29 août :
Eric Hazan
Cette rencontre avec Eric Hazan, fondateur et directeur
des éditions La Fabrique, qui fêtent cette année leurs
dix ans d’existence, a permis de parler du métier
d’éditeur et du cas particulier de la petite édition.
Elle a été suivie de la présentation du film N’entre
pas sans violence dans la nuit, de Sylvain Georges.
Eric Hazan défend, avec les éditions La Fabrique,
un modèle d’indépendance et d’engagement. Il est
aussi l’auteur d’ouvrages marquants à propos des
libertés individuelles et collectives, qui vont de la
situation de la Palestine aux cent premiers jours de
présidence de Nicolas Sarkozy, en passant par une
analyse critique de la langue de la Ve République.
Mais, tous ses ouvrages personnels, il se garde bien
de les éditer lui-même. C’est dire assez l’importance
qu’il accorde au rôle de l’éditeur dans la chaîne du
livre. Cette rencontre était animée par Christian Ryo.
e t Lec t u r e en
b r e tA gn e
Livre numérique :
quelles implications pour
la chaîne du livre ?
Cet atelier, qui se déroulait dans la cadre des
Etés tic, portait sur les conséquences de l’éventuel
développement du livre numérique : comment les
acteurs du livre, auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires,
envisagent-ils les progrès du livre numérique ? À quel
renouvellement des usages peut-on assister à court
et moyen termes ? Quels modèles économiques
sont appelés à se développer ? Résolument placé
sous l’angle de la prospective, cet atelier a donné
lieu à une intervention de Lorenzo Soccavo, Christian
Ryo et Olivier Pennaneac’h, qui ont apporté un
témoignage sur la perception du livre numérique chez
les professionnels du livre et de la lecture.
http://lorenzo.soccavo.free.fr/
http://www.lesetestic.com/programme/mercredi-1er-juillet
La lettre d’info
Le lancement de la lettre d’information de Livre
et lecture en Bretagne ne vous a sans doute pas
échappé. Toutefois, si vous souhaitez communiquer
avec Livre et lecture, nous vous prions de noter les
nouvelles adresses mel de ses collaborateurs :
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Annie Chevalier
Nouvelles
collaboratrices
Nous saluons l’arrivée, au sein de Livre et lecture en
Bretagne, d’Annie Chevalier, chargée des relations
avec les administrations et les entreprises, de l’accueil
téléphonique, de la comptabilité, de la gestion
des bulletins de paye et de celle du personnel.
Son arrivée coïncide avec les départs de Jennifer
Romer et d’Isabelle Bailliet vers d’autres horizons. À
signaler également, l’arrivée en avril dernier de deux
stagiaires, dans le cadre de l’état des lieux et de la
préparation de la journée sur le livre numérique du
26 novembre : Fanny Saint-Georges et Anne-Pauline
Petitjean.
Le site
[email protected]
La nouvelle adresse du site, dont vous trouverez le
mode d’emploi dans le supplément joint à ce numéro
de Pages de Bretagne, est la suivante :
[email protected]
www.livrelecturebretagne.fr
[email protected]
Actions de Livre et lecture en Bretagne - septembre à décembre 2009
Septembre
Octobre
23 et 24 novembre :
17 septembre : L’édition aux États-Unis. État
des lieux et perspectives. Quelle résonance pour
l’état de l’édition en France ? Conférence d’André
Schiffrin. 14 h-15 h 30. Dans le cadre des Belles
Étrangères 2009. En partenariat avec le réseau des
bibliothèques municipales de Brest.
3 octobre :
Journée d’étude : la distribution
Coorganisée par le Centre régional du livre en
Limousin, Écrit, cinéma, livre et audiovisuel (ÉCLA)
Aquitaine, Livre et lecture en Bretagne – Levrioù ha
lennadennoù e Breizh, le Centre régional des lettres
Midi-Pyrénées, le Centre du livre et de la lecture en
Poitou-Charentes.
22 septembre :
Lancement du nouveau site Internet.
24 septembre :
Rencontre autour de l’édition en langue bretonne
De 10 h à 17 h 30, au palais des congrès, à
Pontivy : Tables rondes sur la production éditoriale en
langue bretonne et sur la création littéraire en langue
bretonne. Interventions de Mathilde Rimaud, chargée
de l’économie du livre à ÉCLA (agence régionale du
livre d’Aquitaine), et d'Amaia Licheratzu, de l’OPLB
(Office public de la langue basque).
Lancement du partenariat avec RCF-Alpha : Livre et
lecture propose des contenus et des invités pour un
panel d’émissions : « L’invité du 11-13 », « L’agenda
culturel », « Regard », « Regard sur la culture », animées
par Arnaud Wassmer.
Début de la phase d’analyse des questionnaires
dans le cadre de l’état des lieux de la filière livre et
lecture en Bretagne.
3 Nuit des Auteurs de théâtre en Bretagne. En
partenariat avec l’ADEC 22, l’ADEC-FNCTA 29,
l’ADEC Maison du théâtre amateur, l’ADEC 56, les
médiathèques de Lorient, Ploufragan, Lanester et
Brest, La Fontaine aux chevaux, le CDDB-Théâtre de
Lorient et Spectacle vivant en Bretagne.
e
24 octobre :
Table ronde : Bretagne, terre d'écrivains ? Dans
le cadre du 20e Festival du livre en Bretagne de
Carhaix. Organisation : Centre culturel breton Egin.
Dans le cadre du cycle « La commercialisation du
livre : Quels enjeux pour les éditeurs et les libraires
indépendants ? »
Lieu : Hôtel de Région, Limoges. Possibilité de s’y
rendre en commun depuis Rennes.
Novembre
Décembre
17 au 21 novembre :
4 décembre :
Journée d’étude : la frontière entre la littérature
adolescente et la littérature adulte
Dans le cadre du 8e Salon du livre jeunesse du pays de
Lorient. En partenariat avec la Fédération des œuvres
laïques du Morbihan et le Centre de documentation
pédagogique du Morbihan. Organisateur : Salon du
livre jeunesse du pays de Lorient.
Les Belles Étrangères à Lorient et à Brest : la littérature
nord-américaine – États-Unis d’Amérique.
Coordination : Livre et lecture en Bretagne. En
partenariat avec La Cité de la Voile-Éric Tabarly, la
médiathèque de Lorient, le CDDB-Théâtre de Lorient,
la librairie L’Imaginaire, l’association Hop’n Jazz,
L’École supérieure d’Art de Lorient, le lycée SaintJoseph, le Jardin Gourmand, la Ville de Lorient, la
librairie Dialogues, la bibliothèque municipale de
Brest, l’université de Bretagne occidentale, l’Institut de
Géoarchitecture de Brest et la Ville de Brest.
10 décembre :
Journée d’étude : le livre numérique.
Parution de Pages de Bretagne n° 20.
19
A g en d A
sep te m b r e à d é c e m b r e
2009
16 au 22 septembre
Le Pellerin (44)
Paroles de partout –
festival de contes
7 édition
www.parolesdepartout.com
e
4 octobre
Ploeren (56)
Salon du livre
10 édition
e
02 97 40 11 91
9 au 11 octobre
Nantes (44)
Festival Midiminuitpoésie
9e édition
www.maisondelapoesie-nantes.com
10 au 18 octobre
Quimper (29)
L’Odyssée des mots
1 édition : La gourmandise
re
02 98 98 86 65
15 au 17 octobre
Nantes, Gétigné-Clisson
(44)
Les entretiens de la
Garenne Lemot
16e édition
www.lettres.univ-nantes.fr/
recherche/elgl2/r
23 au 25 octobre
Saint-Malo (35)
Quai des Bulles
29 édition
www.quaidesbulles.com
e
24 et 25 octobre
Carhaix(29)
Festival du livre en
Bretagne
20 édition
www.festivaldulivre-carhaix.org
31 octobre au 1er novembre
Morlaix (29)
Salon de la petite édition
d’artistes dans le cadre
de Multiple 8
4e édition
http://lesmoyensdubord.free.fr
6 au 8 novembre
Nantes (44)
Rencontres littéraires
nordiques
5 édition
e
Nantes (44)
Utopiales
Lorient (56), Brest (29)
Les Belles Étrangères
La littérature des
États-Unis
Décembre
Bécherel (35)
Trésors et curiosités de la
Cité du Livre ®
8e édition
www.becherel.com
www.livrelecturebretagne.fr
19 au 22 novembre
4 au 6 décembre
Saint-Nazaire (44)
Meeting
Nantes (44)
Festival de BD Les
CrayoNantes
7e édition
www.meet.asso.fr
4e édition
www.impressionsdeurope.com
http://nantesbd.free.fr
20 au 22 novembre
8 novembre
Plestin-les-Grèves (22)
Salon du livre des terroirs
de Bretagne
13e édition
02 96 35 69 93
02 96 35 06 28
8 novembre
Pluguffan (29)
Salon multilingue du livre
jeunesse
17e édition
02 98 91 14 21
14 et 15 novembre
Lamballe (22)
Noir sur la ville
13e édition
http://fureurdunoir.free.fr
14 et 15 novembre
Redon (35)
Salon du livre ancien et
d’occasion
23e édition
http://salonlivreancienredon.chezalice.fr
e
28 octobre au 1er novembre
17 au 21 novembre
15 novembre
Riantec (56)
Salon du livre
21e édition
02 97 82 53 69
10e édition
www.utopiales.org
Fougères (35)
Salon du livre jeunesse
4 au 9 décembre
Lorient (56)
Salon du livre jeunesse
du pays de Lorient
25 édition
www.office-culturel-fougeres.fr
e
8e édition
www.laligue-morbihan.org
21 et 22 novembre
Guérande (44)
Festival du livre en
Bretagne
5 et 6 décembre
Elven (56)
Salon du roman
populaire
6 édition
e
www.festivaldulivreenbretagne.com
10e édition
http://roman.populaire.free.fr
21 et 22 novembre
Thouaré-sur-Loire (44)
Festival du livre
Bibliopolis
12 décembre
Ploufragan (22)
Salon du livre jeunesse
18e édition
www.thouare.fr
11e édition
www.livrejeunesse.salon.free.fr
27 au 29 novembre
Saint-Brieuc (22)
Salon breton du livre et
du gourmet
12 décembre
Saint-Nazaire (44)
Salon du livre jeunesse
L’enfance à la page
2 édition
e
www.salonbretonlivregourmet.com
3e édition
02 40 01 95 70
28 et 29 novembre
Le Relecq-Kerhuon (29)
Salon Lennvor
12 et 13 décembre
Lorient (56)
Salon du livre
11e édition
http://salondulivrelennvor.hautetfort.
com
19 novembre au 6 décembre
Côtes-d’Armor (22)
Paroles d’hiver – festival
de contes
2e édition
www.citevoile-tabarly.com
20 et 21 décembre
2e édition
www.louisetiti.com
20e édition
www.oddc22.com
Directeur de la publication : Christian Ryo
Rédacteur en chef : Gérard Alle
Ont collaboré à ce numéro :
Katell Chantreau, Annie Chevalier, Florence Le Pichon,
Marie-Joëlle Letourneur, Elise Molho, Alain-Gabriel
Monot, Olivier Pennaneac’h, Anne-Pauline Petitjean,
Christian Ryo, Fanny Saint-Georges, Gwenaël Saliou.
Ce numéro a été relu par Bénédicte TrocherisJobbé Duval, de l’association Correcteurs en Bretagne.
Maquette :
Nouvelle norme / www.nouvelle-norme.com
Impression :
Les Compagnons du Sagittaire, Rennes
Tiré à 3 000 exemplaires.
Gratuit
Larmor-Plage (56)
Les contes détournés
Livre et lecture en Bretagne
Levrioù ha lennadennoù e Breizh
14, rue Guy-Ropartz - BP 30407
35704 Rennes Cedex 7
Tél. 02 99 37 77 57 - Fax 02 99 59 21 53
[email protected]
www.livrelecturebretagne.fr
Siret : 200 013 977 00026 - APE : 9101Z
ISSN : 1771-6896

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