sommaire - Livre et lecture en Bretagne
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sommaire - Livre et lecture en Bretagne
Pages S e p t e m b r e 0 9 19 de Bretagne Crédit photo : Gwenaël Saliou sommaire Pajennoù Breizh D o ss i e r : Com m e n t va la librai ri e en B re ta gn e ? Portraits Fa b ien n e Ju h el Ar m an d Rob i n & G i l l es Ba udry P ie r re You i n o u , l ecteu r et chercheur Gwe n a ël Sa l i o u , p h o to g raphe social B r u no P i l o rg et , i l l u st ra teu r décom plexé Priz ar Yaouankiz Des abonnements gratuits dans les médiathèques ? Enquête sur la diffusion Promenades littéraires en Finistère Belles Étrangères : littérature des États-Unis a c t u a l i t é dulivre e t d e l a lecture é d i t o Le dossier de ce numéro de Pages de Bretagne, aussi évident que dans le secteur de la musique, Bretagne désor- consacré à la librairie, dresse un premier bilan ne peut pas être négligé. mais un nouveau site sur un acteur culturel qui s’interroge sur son Le travail que mène actuellement Livre et lecture Internet. Un outil à avenir. Si on peut constater que le nombre de pour collecter des données concernant, entre votre service et qu’il librairies n’a pas diminué en Bretagne ces der- autres, les librairies permettra d’aller au-delà vous appartient d’en- nières années, l’inquiétude demeure quant à d’un bilan et aidera les collectivités à adapter richir par vos contri- leur pérennité. Indispensables pour le maintien leur soutien à ce commerce pas comme les butions. Il met en avant l’actualité de ce secteur d’une offre diversifiée, les librairies indépen- autres. Diderot le voyait déjà ainsi lorsqu’il écri- culturel, très abondante en Bretagne. Il s’agit dantes ne peuvent trouver de réponses, face vait, en 1763, sa Lettre sur le commerce de la avant tout de vous offrir un lieu de diffusion à leurs incertitudes, que collectivement. Hélas, librairie : et de partage d’informations. Il contribue à les librairies n’échappent pas aux conséquences la mission de centre de ressources de Livre et d’un contexte économique très difficile. De plus, lecture en Bretagne et a été conçu comme un elles doivent faire face à des pratiques cultu- outil évolutif pour répondre à vos besoins. relles qui évoluent sans cesse. Les groupes de travail, qui se sont réunis pour la L’attachement des lecteurs au livre papier est Sylvie Robert, première fois en juin dernier, auront là un espace indéniable; cependant l’attrait des nouveaux d’échanges complémentaire aux réunions. supports numériques, même s’il ne semble pas présidente de Livre et lecture en Bretagne © Charles Crié Livre et lecture en a « Une bévue que je vois commettre sans cesse à ceux qui se laissent mener par des maximes générales, c’est d’appliquer les principes d’une manufacture d’étoffe à l’édition d’un livre. » Portait de lecteur - Brest Pierre Youinou, chercheur auto-immunes. En octobre, à Brest, il organise le congrès mondial de la spécialité. Mais son extraordinaire énergie, son intuition, c’est dans la littérature qu’il les puise. Pierre Youinou dirige une vingtaine de personnes dans son laboratoire brestois. « Il y a une telle pression, dit-il, que si l’on n’est pas passionné, on explose. » Le travail est exigeant : il faut trois ans pour démontrer l’importance d’une cellule ; ensuite, il faut encore du temps pour aboutir à un traitement par des anticorps et mettre en place une application. Le laboratoire navigue entre recherche fondamentale et dépôt de brevets. Le chercheur ne tarit pas d’éloges à propos de ses collaborateurs : « Je suis entouré de gens bien plus doués que moi, en technique. Ils peuvent isoler trois gènes dans une cellule, c’est extraordinaire ; je ne saurais le faire. Mon rôle, c’est d’extrapoler à partir des résultats que l’on me donne, de leur donner du sens. Et je crois que l’imaginaire que je développe grâce à la littérature aide dans la recherche, en stimulant l’intuition, mais aussi la construction intellectuelle. » Le souhait de Pierre est toujours que des sociétés s’installent à la pointe du Finistère, pour exploiter ses recherches. Car, même s’il voyage beaucoup à travers le monde, il aime son pays, et il sait d’où il vient. « Mon père était médecin, il était trop occupé, avec une famille de dix enfants à charge. Nous étions livrés à nous-mêmes et il n’avait pas le temps de lire. J’étais le seul à aimer ça. » Quand il s’est retrouvé au petit séminaire de Pont-Croix – un établissement que connaît bien l’écrivain Jean-François Coatmeur, pour y être passé, lui aussi – Pierre était le seul à venir de la ville. Il arrivait de Douarnenez et n’était pas fils de paysan, comme les autres élèves. « En plus, j’étais le plus jeune de la classe. Je voyais bien qu’on me regardait comme un gars bizarre. Je me suis encore plus réfugié dans la 2 lecture. J’ai dévoré tout ce qui était lisible dans la bibliothèque de l’établissement. Et j’ai fait la même chose au lycée Saint-Yves de Quimper. C’est comme ça que je me suis fait alpaguer en étude en train de lire Le Petit Arpent du bon Dieu, de Caldwell, un bouquin assez osé. C’était un motif de renvoi, mais on m’a juste puni, et on m’a confisqué le livre, bien entendu. Je ne sais pas ce que le curé en a fait. » Depuis, ses enfants lui ont offert l’ouvrage, histoire de lui rappeler un temps révolu. « Ma première lecture, je crois bien que c’est Sans famille, d’Hector Malot. Et la seconde, Crime et châtiment, de Dostoïevski. Un choc. Je suis allé à Saint-Pétersbourg, sur les lieux de l’histoire. Dans les trains, là-bas, j’ai pensé à Anna Karénine, de Tolstoï. J’ai d’ailleurs gardé un goût immodéré de la littérature russe, dont les auteurs couvrent un pan entier de notre principale bibliothèque, celle qui réunit les ouvrages auxquels nous sommes le plus attachés, au rez-de-chaussée de notre maison. Mon préféré, c’est Pouchkine. J’ai eu la chance de rencontrer Natha Minor, cette psychanalyste qui a fait la meilleure traduction d’Eugène Oniéguine. C’était à la librairie Dialogues, à Brest. Elle avait 85 ans, des yeux brillants d’intelligence. » Chez lui, Pierre ne regarde jamais la télé, mais il vit entouré de près de dix mille bouquins. « Il y en a à tous les étages, dans toutes les pièces, sauf dans mon bureau, où il y a le minimum de choses. La lecture est une vraie passion. J’ai jamais soulevé le capot d’une voiture, et ma femme Véronique vous dira que ça nous a coûté deux moteurs. Elle aussi, c’est une grande lectrice, plus attirée par la littérature latine, plus baroque, peut-être. » Pierre Youinou écrit dans les revues spécialisées (plus de quatre cents articles publiés). « Mais, se désole-t-il, ce n’est pas de la littérature ! » Il espère que le congrès d’immunologie de Brest sera l’occasion de fédérer les associations mondiales de malades, victimes de ces étranges affections dites auto-immunes, dont la fréquence est plus grande dans les pays où il y a plus d’hygiène et moins de maladies infectieuses. Mais si on le pousse un peu, il est intarissable sur ses dernières lectures : L’Hypothèse communiste, d’Alain Badiou, des ouvrages de Fadeiev et Kataev, des auteurs russes, encore et toujours... © Gilles Pouliquen Pierre Youinou est considéré comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux des maladies Portrait d’auteur - Saint-Brieuc Le bestiaire de Fabienne Juhel À 43 ans, Fabienne Juhel vient de connaître un début de consécration, en obtenant le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2009, pour son troisième roman, À l’angle du renard, œuvre noire et suave comme un poison. Lorsqu’on lui demande depuis combien de temps elle écrit, Fabienne répond, comme beaucoup d’écrivains : « Depuis toujours. » Mais elle n’oublie pas d’ajouter : « Le déclic, quand on écrit, c’est la publication, le reste n’existe pas. » Au cours de cette « préhistoire », elle avoue cependant avoir commis trois polars qu’elle n’a jamais osé envoyer à un éditeur. « Je me suis décidée à proposer un manuscrit [qui allait devenir son premier roman, La Verticale de la lune], parce que la personne que j’aimais était amoureuse d’un écrivain. Je crois que j’ai voulu prendre sa place. » Élevée dans le Pays gallo, du côté de Plélo et du Vieux Bourg, entre parents et grands-parents, Fabienne Juhel y a puisé la force de son écriture. « Et puis, mon père était pour moi un formidable fabricateur d’histoires. Il ne me lisait pas de contes pour enfants, il les inventait avec leur bestiaire. Ça m’a marquée. Plus tard, j’ai d’ailleurs intitulé ma thèse sur Tristan Corbière, Le Bestiaire des Amours jaunes. » Autre source d’inspiration : Daphne du Maurier, dont elle découvre les œuvres, alors qu’elle n’a pas 13 ans. Par la suite, Fabienne retiendra surtout de ses lectures Giono, Camus et Colette. « Je dévorais les livres de mes parents, plus attirée par les paysages, la sensualité émanant de la nature, que par les personnages... Enfin, j’exagère, j’ai lu pas mal de San Antonio, aussi. » Professeur de lettres à Quintin, Fabienne Juhel avoue écrire dans l’urgence : « C’est mon travail qui me donne mon rythme d’écriture, au cours de l’année. Je n’écris pas pendant les grandes vacances. En fait, j’écris par réaction, peut-être à force d’analyser des textes avec mes élèves. Pour moi, écrire n’est pas un “ travail ” mais un plaisir, même si je souffre, et même de plus en plus. Je pars toujours d’une phrase qui me trotte dans la tête, d’une idée. Les choses se greffent au bout d’un certain temps. Je sais où je vais, mais je ne sais pas comment j’y vais. Je n’ai pas de problème pour trouver les titres. Ils sont présents dès le début. Il suffit d’enlever quelque chose pour que ça devienne énigmatique. Par exemple, “À l’angle de la maison du renard” devient À l’angle du renard, ce qui ne veut rien dire, en somme, mais c’est ça qui me plaît. J’étais en analyse et, à un moment, j’ai dit à mon analyste que j’avais tous les éléments pour commencer mon prochain roman. Au revoir et merci ! Elle avait déjà lu les précédents et elle savait que ça se passerait comme ça. Dans la vie, moi aussi, j’écoute. Les gens m’intéressent. Je ne prends jamais de notes. Je ne regarde pas la télé. Comme le photographe a l’œil, l’écrivain a une oreille. Après, il faut apprendre à gommer la belle phrase qui fait plaisir. Et il ne faut pas s’inquiéter : elle reviendra sous une autre forme ou ailleurs. » Dans À l’angle du renard, le crime affleure comme une chose très naturelle, partie intégrante du règne animal et végétal. Le style y sert magnifiquement l’histoire. Les mots semblent capables de voler au vent, comme de se graver dans l’écorce des arbres. On sent que, pour Fabienne Juhel, la langue est priée de s’adapter © Gwenaël Saliou et de ne pas rester enfermée dans un dogme. La professeur de lettres n’a d’ailleurs pas hésité à faire sauter la négation, si peu usitée dans la langue orale, afin de donner toute sa justesse au personnage d’Arsène Le Rigouleur, son drôle de « héros ». Et l’auteur, qui ne cherche même pas à se cacher derrière la professeur, cet auteur, vif comme un petit animal sauvage, est encore tout surpris que des étudiants lui demandent si elle a fait des recherches sur Internet, pour écrire son roman. Elle a l’air de sortir d’une cabane retirée dans les bois pour protester : « Qu’est-ce qu’ils croient ? Comme si tout cela n’existait plus... » Il est des murmures du monde qu’il faut savoir écouter, tout simplement, et Fabienne Juhel fait partie de ces gens qui tendent l’oreille... Son prochain roman est prévu pour la rentrée 2010. Un premier polar devrait suivre, dans la série « Les enquêtes de Léo Tanguy. » Bibliographie : La Verticale de la lune, éditions Zulma, 2005 Les Bois dormants, éditions du Rouergue, 2007 À l’angle du renard, éditions du Rouergue, 2009 3 D O S S I E R La librairie en Bretagne On dit beaucoup de choses sur l’évolution de la librairie, en Bretagne comme ailleurs. Les pires rumeurs circulent : elles fermeraient, dit-on, au même rythme que les cafés ; Répartition des librairies de Bretagne elles seraient condamnées, dit-on encore, par l’appétit vorace des grandes surfaces. Au 20 juillet 2009, il y avait en Bretagne (5 départements) 486 points de vente du livre référencés à Livre et lecture en Bretagne, se répartissant comme suit : Curieusement, on nous dit aussi que les Bretons seraient les plus grands lecteurs de l’Hexagone. La réalité apparaît plus nuancée et contredit quelques lieux communs. Pour tenter de l’appréhender, nous allons utiliser les études et les évaluations dont nous disposons, avant que l’état des lieux lancé par Livre et lecture en Bretagne nous permette d’affiner notre connaissance de la librairie en Région. 44 grandes surfaces spécialisées ou grandes et moyennes surfaces (GSS et GSM) 57 librairies d’occasion 120 maisons de la presse Politique nationale 89 librairies spécialisées 176 librairies indépendantes généralistes Le rapport Gallimard de 2007 marque un tournant dans la politique nationale, en établissant l’urgence d’agir pour le maintien de la librairie indépendante. Il débouche sur la création du label LIR, dont la principale mesure, pour les librairies qui l’obtiendront, est l’exonération intégrale de la taxe professionnelle. Parmi les objectifs du rapport figure également la valorisation des librairies et de leurs politiques d’animation. Dans ce cadre, les aides VAL proposées en 2008 ont été rattachées au projet de label LIR. Parallèlement, il y a eu un fort développement des politiques en Région, avec, par exemple, la création d’un label en Poitou-Charentes, et la mise en place d’aides à l’exploitation (trésorerie) plutôt qu’à l’investissement (informatique, fonds, etc.) dans d’autres régions. Des aides renforcées ont été actées en Rhône-Alpes. Des études sont également menées par des structures régionales, comme le Motif en Les 89 librairies spécialisées le sont dans les domaines suivants : Littérature : 25,85 % BD : 15,75 % Scolaire : 10,1 % Bretagne : 9 % Jeunesse : 9 % Religion : 7,85 % Ésotérisme : 7,85 % Autres : 6,7 % Île-de-France – cartographie et aide au développement de la librairie en banlieue (grande couronne). Littérature étrangère : 4,5 % C’est aussi le cas dans le Centre (cartographie), en Limousin et en Bretagne. Toutes ces études visent Beaux livres et livres d’artistes : 3,4 % à mieux repérer les urgences. La répartition les lieux d’implantation peut sede définir : Deselon toutes les différentes formes livresainsi d’artiste, La question de la transmission alimente la réflexion, car la librairie est confrontée à de nombreux Grandes villes plus(Nantes/Rennes/Saint-Malo/Brest/Quimper/ répandue semble être celle qui est Saint-Brieuc/Vannes/Lorient) : 175 librairies, soit 36 % départs en retraite. Les collectivités se demandent aussi comment mieux aider et accompagner la création. Le code des marchés publics alimente nombre de débats et une réflexion nationale, lancée par le Le livre de l’artiste la créée par une seule et même personne. C’est la version angloMilieu rural et petites villes : 183 librairies, soit 37,5 % saxonne, particulièrement en vogue en Allemagne et Bord de mer : 128 librairies, soit 26,5 % aux États-Unis. Conseil du livre. Ouvertures et fermetures : Un changement de la politique du CNL de l’édition vers la librairie a été impulsé par Benoît Yvert et Depuis 2005, on compte, en Bretagne, 35 fermetures Christine Albanel. Ce sera sans doute l’un des chantiers importants du nouveau ministre de la Culture pour 44 ouvertures de librairies indépendantes. et de la Communication, Frédéric Mitterrand. Enquête sur la librairie indépendante L’enquête publiée en mars 2007 par le ministère de la Culture et de la Communication, et réalisée en partenariat avec le SLF, le SNE, le CNL et la DLL, porte sur un échantillon de 296 librairies, dont 140 ont retourné un questionnaire exploitable. Quarante d’entre eux ont fait l’objet d’un entretien approfondi. Selon le panel Ipsos, la librairie représentait le premier réseau de vente au détail avec 41 % du marché du livre en 2006 (hors Internet, vente par correspondance, clubs et courtage). Les grandes surfaces multimédia viennent ensuite avec 34 % des ventes, et les grands distributeurs avec 25 %. En littérature et sciences humaines, cette position dominante se renforce avec 50 % du total des ventes, mais redescend jusqu’à 35 % dans le domaine du pratique, et à 38 % pour les dictionnaires. Les autres produits vendus en librairie sont : la papeterie pour 42 % des répondants (7 % du CA), les disques et DVD pour 35 % des répondants 4 (2,3 % du CA), la presse pour 15 % des répondants (0,6 % du CA). Salaires et qualification L’enquête confirme la faiblesse des salaires en librairie, quelle que soit la taille de la structure. 42 % des salariés concernés par l’enquête ont une formation universitaire supérieure à Bac + 3, 39 % ont une formation professionnelle spécifique du métier du livre (IUT, BP librairie, Bac + 2 ou Bac + 3). Un libraire très qualifié avec seize ans d’ancienneté gagne en moyenne 1,6 fois le SMIC. Le poids du livre de poche Le poids du livre de poche est discriminant selon la taille : de 11 % dans les librairies A (plus de 2 M d’euros de CA) à 26 % dans les librairies C (entre 0,3 et 1 M d’euros). Il est également discriminant selon la spécialisation : 20,5 % dans les librairies spécialisées en littérature et sciences humaines contre 14 % en moyenne dans les librairies générales. Remises et délais La remise des distributeurs s’établit à 36,2 % en résultat globalisé. Alors que la remise moyenne obtenue auprès des distributeurs par les librairies A varie entre 34,5 % et 39,5 %, elle s’étale de 28,4 % à 37,6 % pour les libraires D (moins de 0,3 M d’euros de CA). Le délai de paiement moyen obtenu auprès des distributeurs est de 63 jours. On constate un écart de 7 jours entre librairies A et D (65 jours contre 58). Les 4 types de librairies (classification établie pour l’enquête, selon le montant de leur CA annuel) Librairies A Librairies B Librairies C Librairies D :>2M€ : de 1 à 2 M € : de 0,3 à 1 M € : < 0,3 M € Offices et retours Les librairies C et D ont la part de l’office la plus importante. Elles sont moins visitées par les commerciaux. Ces taux de retour élevés agissent directement sur les conditions d’exploitation : en temps, en productivité, en transport, et surtout en trésorerie (les ouvrages retournés ne sont crédités que plusieurs mois après le règlement des offices). Les librairies D enregistrent des rotations de 1,5 à 2 fois plus faibles que les librairies A. Le poids des stocks (détenus depuis plus de 12 mois) est donc 2 fois plus élevé. Ce sont les librairies qui travaillent le plus le fonds des éditeurs. Les librairies D ont donc un besoin en fonds de roulement 4 fois plus long, ce qui influe fortement sur leur trésorerie. Attentes et préoccupations Les petites librairies, moins fréquemment visitées, soulignent l’importance du rôle du représentant. Le caractère insatisfaisant des relations commerciales avec certains fournisseurs ressort d’ailleurs comme la préoccupation la plus partagée par les libraires. La multiplication des relances par télévente n’arrange pas les choses et augmente la défiance vis-à-vis des intermédiaires. Autre point d’accord, les remises qui n’évoluent pas, la prise en compte insuffisante du qualitatif, le problème de la maîtrise des assortiments (offices sauvages ou obligatoires, hausse de la production éditoriale) et le sentiment d’être moins bien traités que les autres réseaux (chaînes, grandes surfaces). D’autres points sont soulevés : absence de marge de manœuvre, difficultés économiques (conjoncture économique dégradée, forte hausse des charges de loyer et de transport), impossibilité de rémunérer suffisamment un personnel qualifié, difficultés de transmission des entreprises. La principale préoccupation concerne la revalorisation de leur métier, notamment au travers d’une meilleure reconnaissance du qualitatif. Librairie bretonne et paysage national Les chiffres semblent placer la librairie bretonne au même niveau que l’ensemble des librairies françaises. Elle présente toutefois quelques spécificités : le développement récent des librairies-cafés, l’importance du réseau des maisons de la presse, et l’activité saisonnière, qui a pour conséquence un développement plus important des librairies de bord de mer. Il y a, en Bretagne, cinq très grosses librairies (classement Livres Hebdo) : Dialogues à Brest, Durance et Coiffard, à Nantes, Le Failler, à Rennes, Ravy, à Quimper. On peut y ajouter Gwalarn (Lannion), L’Imaginaire (Lorient), La librairie du Renard (Paimpol), Vent d’Ouest et Les Enfants terribles (Nantes), Cheminant (Vannes), la librairie-papeterie Mary (Fougères), Le Grenier et Les Rouairies (Dinan), La Courte Échelle (Rennes), la Librairie de la Côte d’Émeraude (Dinard), et L’Expression en liberté (La Baule), qui apparaissent également dans le classement de Livres Hebdo. D’autre part, la librairie indépendante, que l’on disait moribonde, enregistre en Bretagne 44 ouvertures pour 35 fermetures depuis 2005. On est donc loin de l’effondrement annoncé ! On peut signaler également la proportion importante, dans les ouvertures récentes, de librairies spécialisées jeunesse et/ou BD. Dialogues, Brest C’est en 1976 que Charles Kermarec et sa sœur, Marie-Paule, décédée en 2007, créent la librairie Dialogues. Marie-Paule en rêvait depuis longtemps et pensait s’installer à Guipavas. Charles, qui avoue un sens des affaires plus affirmé, lui conseille plutôt de choisir Brest. Pendant les vacances, il abandonne le cabinet d’avocats où il travaille, afin de dénicher un local. Ce sera rue Pasteur, à l’emplacement d’un ancien magasin de meubles, à mi-chemin entre deux « institutions » brestoises, la Librairie de la Cité et la librairie Jouanneau. Charles Kermarec ne retournera jamais dans son cabinet, car, comme il dit : « C’était beaucoup plus amusant. Et ça a tout de suite bien marché. Je crois qu’on apportait pas mal de fraîcheur dans la librairie brestoise. La plupart des libraires avaient l’âge que j’ai aujourd’hui et n’étaient pas très à l’écoute des envies des lecteurs, qui voulaient fureter, lire tranquillement dans un coin. Nous étions jeunes et libres ; nous ne voulions pas que notre établissement ressemble à une pharmacie. » Tout de suite, Charles Kermarec impose une pratique différente des offices : « Je disais au représentant : “Vous l’avez lu, ce livre dont vous voulez m’imposer une douzaine d’exemplaires ?” Bien entendu, la réponse était négative. Alors j’ajoutais : “On va en prendre un, et puis on verra bien.” » En 1980, Dialogues ouvre une seconde librairie dans la galerie marchande du supermarché Rallye. Le succès est immédiat. Rallye demande à Charles Kermarec d’ouvrir des succursales dans toute la France. « C’était intéressant d’un point de vue financier, mais pour nous, ce n’était pas vraiment une librairie. Les gens poussaient des caddies et mettaient des dictionnaires dedans. » L’expérience s’arrête en 1988, en même temps que Dialogues Rennes, ouvert en 1982, mais pour des raisons diamétralement opposées : « Là, c’était intéressant d’un point de vue librairie, mais difficile financièrement. » En 1989, enfin, Dialogues s’installe rue de Siam, à Brest. « Pour une librairie généraliste, il faut de la place, du choix et du confort. Il n’y a pas d’alternative, à part la spécialisation, mais qui reste difficile, dans une ville de la taille de Brest. » Avec 1 850 m2 de surface de vente et 127 000 titres disponibles, Dialogues offre l’équivalent des plus grandes librairies de métropoles comme Lyon, Bordeaux ou Toulouse. « C’est là notre vraie singularité, nous offrons ce que souhaitent les clients : des fauteuils, un café, des lumières comme à la maison, un lieu où ils se sentent bien. » Malgré un chiffre d’affaires de 16,5 millions d’euros, 75 employés, dont 45 en librairie, une seconde librairie spécialisée jeunesse et une enseigne à Morlaix, Charles Kermarec affirme ne pas vouloir ouvrir des succursales un peu partout : « Je crois qu’une librairie doit être indépendante. C’est le cas à Morlaix, où l’une de mes employées a souhaité s’installer. Si d’autres salariés ont envie de créer quelque chose ailleurs, je les aiderai, mais dans les mêmes conditions : jusqu’à 50 % du capital, et après ils se débrouillent. C’est tout le contraire d’une succursale. » L’évolution de la librairie dans les prochaines années, Charles Kermarec la considère plutôt d’un point de vue technique. Dialogues dispose déjà de trois sites Internet et de quatre informaticiens à plein temps. « Le numérique bouleverse la donne. Ceux qui ne prendront pas le train resteront en gare. Nous avons des projets, notamment dans le domaine de l’édition. La connerie, c’est de penser le livre numérique comme une alternative à Gutenberg. » www.librairiedialogues.fr Un rôle d’animation culturelle Le libraire n’est pas seulement un vendeur de livres. Son rôle d’acteur culturel, par son travail de découverte des auteurs, l’organisation de rencontres, de lectures, d’animations diverses, le développement des salons, commence à être reconnu. En Bretagne, certains libraires sont particulièrement actifs dans l’animation. On peut penser à Dialogues, à La Droguerie de Marine, de Saint-Servan, ou à L’Autre Rive, à Berrien. Cette dernière est une librairie-café. On peut penser que le succès de ce concept est lié à l’animation, à la vie qu’engendrent les librairies-cafés autour du livre, qui amènent à ne plus considérer celui-ci comme un objet mort. Charles Kermarec. 5 D O S S I E R Mots et Images, Guingamp Laurence Nicolas a ouvert la librairie Mots et Images, en 1997, à Guingamp. D’origine bretonne, elle arrivait de Paris avec sa famille (son mari est kinésithérapeute). « C’est d’abord le choix d’une région, la Bretagne, et d’une ville, Guingamp, avant d’être un choix professionnel. Quand j’ai vu qu’il y avait un pas-de-porte à louer et que je me suis rendu compte qu’une installation ne serait pas si coûteuse, je me suis décidée. Ouvrir une librairie, vu de Paris, c’était un rêve. » Avec 20 000 ouvrages, une surface de vente de 120 m2, Mots et Images est une librairie généraliste, avec quelques spécialités, comme la psychologie, la jeunesse, la littérature, la BD, la Bretagne et les livres scolaires. Dans la clientèle, on compte beaucoup d’enseignants. La zone de chalandise est assez étendue. Malgré l’ouverture d’un Espace culturel Leclerc, en 2008, et la concurrence des 400 m2 de la librairie Majuscule, Laurence Nicolas tient bon. Ayant travaillé à la Fnac Étoile pendant treize ans, elle connaît bien les grandes surfaces spécialisées. « Lors de l’ouverture de l’Espace culturel, ça a été difficile, et puis les ventes ont remonté petit à petit. Maintenant, il y a les effets de la crise, notamment une chute des ventes de beaux livres. J’ai dû supprimer un mi-temps. On est deux, plus quelqu’un que j’embauche en fin d’année. Je travaille bien avec les bibliothèques, y compris celles des petites communes, mais pas avec les CDI. Il faudrait que je fasse du démarchage, mais c’est pas mon truc. Je déplore aussi des relations difficiles avec certaines grosses maisons, qui retirent leurs représentants, ou avec qui la question des offices débouche sur un dialogue de sourds. » Mots et Images fait partie du réseau Initiales, qui regroupe des librairies indépendantes, dont Gwalarn (Lannion), Le Livre Phare (Concarneau) et Vent d’Ouest Laurence Nicolas. (Nantes), pour la Bretagne. Ce réseau permet l’entraide entre ses membres, la présence dans les salons, un accès commun sur Internet, ainsi que la constitution de dossiers sur des domaines éditoriaux. « J’aime mon métier, à cause du contact avec le client et avec les livres. C’est sans doute plus enrichissant que d’autres commerces. On a un rôle d’action culturelle et la chance de vivre dans une région où il y a beaucoup de lecteurs, où il y a beaucoup d’auteurs, de librairies. Des librairies ouvrent, cela prouve que les grandes surfaces ne sont pas encore trop présentes. Mais cela va-t-il durer ? » www.initiales.org Abraxas-Libris, Bécherel Cela fait maintenant dix ans que trois librairies indépendantes de Bécherel, spécialisées dans le livre ancien et d’occasion, ont fusionné. Voisines, elles ont ouvert leurs murs, pour ne plus faire qu’une. Complémentaires, elles ont réuni leur savoir-faire au sein d’un même site Internet. Pour Jérôme Charlet, l’un des libraires d’Abraxas, « les librairies d’occasion n’ont pas le même rapport au livre et au temps. Nous vendons un objet plus qu’un texte, même si nous défendons des textes que nous aimons. Nous avons le temps de le faire. Chez nous, le temps de rotation d’un ouvrage n’est pas de trois mois, mais de trois ans. Nous nous intéressons à la place du texte dans l’histoire du genre. Tous les jours, des gens nous proposent des livres et nous découvrons quelque chose. Mais, le plus souvent, nous n’avons qu’un seul exemplaire d’un livre. Le fonds est notre métier, alors que pour un libraire traditionnel, avoir du fonds n’est pas chose facile. Nous avons trois grands types de clients : les passants, les grands collectionneurs et les gens intéressés par un domaine particulier. Disons que le beau livre de prix moyen est en perte de vitesse. Le poche, que nous proposons à des prix très attractifs par rapport au neuf, se vend de plus en plus depuis un an. Il faut ajouter que pour les livres très pointus et très chers, il n’y a jamais de soucis, on trouve toujours un passionné. » Bien entendu, le site Internet est un atout pour ce genre de librairie. Il permet, par exemple, de lancer une alerte pour répondre à une recherche particulière lancée par un client, à propos de tel ou tel ouvrage. www.abraxas-libris.fr La librairie bretonne sur Internet Certains libraires bretons se sont positionnés sur la Toile, comme Dialogues, de Brest, mais aussi, pour la librairie d’occasion, Abraxas-Libris, de Bécherel, et pour les autres librairies, Livrenpoche de Kervignac (56) (www. livrenpoche.com). À signaler, un site de vente de livres en breton, sur www.klask.com, sans oublier les sites mutualisés, comme malibrairie.com, ou placedeslibraires. Quelques spécificités bretonnes Jérôme Charlet. 6 La librairie en milieu rural et dans les petites villes est celle qui a connu le plus fort développement ces dernières années, en Bretagne. Sur ce type de territoire, les relations entre libraires, éditeurs et bibliothécaires apparaissent comme étant particulièrement étroites et solidaires. Autre spécificité, la place de la librairie ancienne et d’occasion, qui semble tirer son épingle du jeu, en période de crise économique (lire l’encadré sur AbraxasLibris). Elle représente déjà près de 12 % de l’ensemble des librairies bretonnes. On remarque bien sûr la variété des types de points de vente du livre en Bretagne, avec la forte présence des maisons de la presse, mais aussi des musées, théâtres et points d’accueil touristique. L’implantation des grandes surfaces spécialisées, même si elle s’est accélérée ces dernières années, semble moins hégémonique que dans bien d’autres régions. Marc Ledret. L’Autre Rive, Berrien Lorsqu’il a commencé à parler d’ouvrir une librairie-café au cœur de la forêt d’Huelgoat, Marc Ledret a été pris pour un doux rêveur, voire un fou. Trois ans après, pourtant, le succès est au rendez-vous. « La première année, j’ai déjà été surpris d’avoir vendu mon stock de livres, mais j’ai doublé les ventes la deuxième année, et je les ai triplées, la troisième. » Aujourd’hui, la librairie représente 40 % du chiffre d’affaires (s’y ajoutent le bar et la petite restauration). Il est vrai que Marc ne chôme pas, avec une douzaine d’événements organisés chaque mois, des repères de « Là-bas si j’y suis » aux conférences littéraires, en passant par les projections de films, en collaboration avec les vidéastes de Canal Tizef, les concerts, les sessions, les apéros poésie, les vernissages d’expositions. Tout cela hors saison, car l’été reste une période très dense, en matière de fréquentation (45 % du CA annuel). Le succès, d’après Marc Ledret, provient d’une alchimie qui s’est faite peu à peu : « La clientèle locale, à elle seule, ne suffirait pas à nous faire vivre. Le tourisme non plus. C’est le mélange des publics qui nous fait tenir. » Lors des animations, les gens viennent de loin (Morlaix, Quimper). L’endroit, géographiquement central, est devenu un espace de rencontre, pour les familles ou les organismes dont les membres sont dispersés dans toute la Bretagne. Et les grands-mères débarquent en groupe, à 4 heures, pour déguster les fameux cakes maison... « Nous voyons des gens de tous âges et de toutes conditions. Nous habitons le canton le plus pauvre du département ; il y a beaucoup de chômeurs. C’est aussi pour ça que j’ai tenu, à côté des livres neufs, à proposer des livres d’occasion. Et c’est une grande satisfaction de voir des gens se remettre à lire. » La couleur des ouvrages est clairement affirmée : résistance et rébellion. « En arrivant ici, je ne le savais pas, mais cette thématique correspond très bien à l’état d’esprit de cette partie de la Bretagne. Les gens y trouvent leur compte. D’ailleurs, on me demande rarement de commander un best-seller. » Quant à la cohabitation entre bar et librairie, elle ne semble pas poser de problème : « Une fois, deux marins sont arrivés, fin saouls. L’un a été pris en charge par une mémé, qui lui a expliqué comment fonctionnait le lieu, et l’autre, par une prof de lettres. Celui-là, il est parti avec Les Mots, de Jean-Paul Sartre, sous le bras ! » Marc s’est formé sur le tas, faute d’avoir reçu un bon accueil, lorsqu’il a cherché à faire un stage dans de grandes librairies. Il apprécie ce métier qui le fait explorer quantité de domaines différents : « Je suis barman, libraire, organisateur de spectacles, et j’assure ma propre communication. Je ne comprends pas ces gens qui me demandent : “Si j’ouvre un café dans ma librairie, ça va me rapporter combien ?” Ici, tous les bouquins sont déjà payés et attendent leurs lecteurs. C’est un vrai boulot. Je lis jusqu’à 3 heures du matin, après la fermeture. » Le travail est exigeant : de 11 h à 23 h, en se ménageant deux mois de vacances. En été, deux employés viennent soulager le patron touche-à-tout, qui passe aussi pas mal de temps à alimenter son blog. Il n’est pas très optimiste sur l’avenir de certains types de commerces : « Je crois que les petites librairies généralistes qui n’offrent pas autre chose, comme les cafés qui ne proposent rien d’autre, vont avoir beaucoup de mal. » http://autrerive.hautetfort.com Revenus des libraires Jean-Michel Blanc (librairie Ravy, à Quimper) a tenu à réagir à la lecture du Pages de Bretagne n° 17 (janvier 2009), dont le dossier était titré « De quoi vivent RÉPARTITION DE LA MARGE SUR UN LIVRE Prix du livre 100 % 20 Marge sur F° (remise fournisseur) 38 % 7,60 Remise moyenne aux clients 3,50 % 0,70 RESTE une marge nette pour la librairie de 34,50 % 6,90 Masse salariale 17,50 %* 3,50 Frais de fonctionnement 4,90 % 0,98 les auteurs ? » Même si elle ne remet pas en cause le pourcentage attribué au libraire, cette réaction apporte un éclairage fort intéressant sur le présent dossier. « Dans l’encadré, L’auteur : un prolétaire de l’édition, il est attribué 30 à 35 % du prix public de l’ouvrage pour le libraire. Or, ces 30 à 35 % sont la rémunération d’une entreprise qui s’appelle la Librairie et qui a ellemême des charges. Vous trouverez ci-contre une petite étude permettant de voir comment se répartissent ces fameux 35 % que l’on attribue au libraire. Vous constaterez alors que la masse salariale, charges comprises, représente 17,50 % du prix public HT du livre et que ce montant se répartit entre l’ensemble du personnel de la librairie... Arrêtons de faire croire que le libraire mange le veau gras sur le dos des auteurs. La chaîne du livre est tendue et les rémunérations sont minces pour chacun. » Jean-Michel Blanc Consommables/antivol/entretien/logiciel/téléphone Port 2,50 % 0,50 Loyer 2,50 % 0,50 Publicité 2 % 0,40 Assurance 0,30 % 0,06 Frais financiers 0,70 % 0,14 Impôts 1 % 0,20 Investissements 1,50 % 0,30 Sous-total : 32,90 % 6,58 Résultat net de l’Entreprise (Bénéfice) 1,60 % 0,32 *Il faut préciser que de nombreux libraires indépendants ne peuvent pas se rémunérer au-delà de 12,50 % de leur chiffre d’affaires total, ce qui a d’ailleurs valu quelques contestations à propos des critères retenus pour l’octroi du label LIR (ndlr). 7 Le v r i o ù e b r e zh o n e g - L i v r es en b r e to n gant Katell Chantreau Fanny ha Yann-Fañch n’int ket klaskerien bara. Klaskerien skridoù ne lâran ket. Arabat eo deoc’h bezañ souezhet eta ma tostaont ouzhoc’h ha goulenn ganeoc’h kregiñ en ho pluenn evit sevel ur romant bihan evit ar vugale pe ar grennarded. Setu penaos int deuet a-benn da lakaat un 30 den bennak da skrivañ evit ar re yaouank ha da embann 50 romant e-korf 6 vloaz ! Da gentañ-penn e oa Fanny Chauffin, kelennerez war ar galleg e skolaj Diwan Kemper, a gemere perzh e Priz des Incorruptibles gant he skolidi. Hag ar skolajidi krog da lenn dizehan : er porzh, en trepas, er c’houskva... Levrioù gallek hepken, avat. Levr brezhonek ebet. D’ar c’houlz-se, e 2003, ne oa bet embannet nemet 19 romant brezhonek evit ar re yaouank, ha blaz ar c’hozh a oa warne alies war ar marc’had. Ha setu deuet ar soñj da Fanny aozañ ur priz evit al lennerien yaouank. Graet ganti tro ar bolitikourien (Kuzul departamant Penn-ar-Bed, Yaouankiz ha Sportoù) hag an embannerien (laouen Yann-Fañch Jacq eus Keit Vimp Bev da genlabourat ganti), kavet un tamm arc’hant da lañsañ ar raktres ha bec’h deï. Ya ‘at, met mankout a rae un dra bennak : skrivagnerien ! Kavet o doa ; hag e 2004 e oa bet embannet pevar levr bet dibabet gant ar skolajidi : N’omp ket deñved gant Yann-Fañch Jacq, Krampouezh pe pizza ? gant Avalig Morvan, Huñvreoù gant Gwennvred Latimier-Kervella ha Hañvezhioù gant Maï Ewen. A vloaz da vloaz eo aet ar raktres war ledanaat. Ar skolajoù publik ha katolik o doa kroget da gemer perzh e 2007, pa ne oa nemet ar skolajidi Diwan o kemer perzh er bloavezhioù kentañ. Ar skolidi CE2-CM2 ivez a oa deuet barzh ar jeu, adalek 2008, pa oa bet krouet Priz ar vugale. 634 skolajiad ha 192 skoliad o deus votet da geñver Priz ar yaouankiz ha Priz ar vugale 2009. Peseurt dazont ? Betek-henn eo douget Priz ar yaouankiz gant tud a youl vat dreist-holl. Hervez Fanny Chauffin e vefe poent micherelaat al labour-se evit mont war-raok da vat : – kreñvaat an darempredoù gant ar skolaerien hag ar gelennerien (ijinañ doareoù da aesaat al lenn, aozañ emgavioù gant ar skrivagnerien, rastellañ muioc’h a lennerien yaouank) – enrollañ istorioù evit ar radioioù – stummañ tresourien brezhonegerien gouest da skeudennaouiñ levrioù buan – kenderc’hel da aozañ prantadoù stummañ hag eskemm gant skrivagnerien brudet ha re all zo o kregiñ ganti, evit dont a-benn da wellaat an istorioù, ar yezh, ar stil... Labour zo c’hoazh ! 8 © Katell Chantreau Deiziataer Priz ar yaouankiz ha Priz ar vugale 2010 Ebrel 2009 : skridoù kaset gant ar skrivagnerien. Mae 2009 : skridoù dibabet gant an 2 juri (4 skrid diwar 10 evit Priz ar vugale, 6 skrid diwar 10 evit Priz ar yaouankiz). Even-Eost 2009 : labour reizhañ gant ar skrivagnerien kaset gant Mich Beyer ; sevel an tresadennoù hag ar goloioù (Mosca e karg eus levrioù Priz ar vugale, Christophe Babonneau eus al levrioù evit ar 6veidi-4reidi, Owen Poho eus al levrioù evit an 3deidi hag al liseidi) ; mont e darempred gant ar skolioù da ginnig al levrioù dezho ha da enrollañ o enskrivadennoù. Gwengolo 2009 : embann al levrioù ha kas anezho d’ar skolioù. Here 2009-Mae 2010 : ar skolidi a lenn al levrioù hag a gej gant ar skrivagnerien, votadegoù e fin miz Mae. Even 2010 : 2 abadenn klozañ hag embann an disoc’hoù : tabut, lennadennoù, kejadennoù gant ar skrivagnerien aozet en ur skol hag ur skolaj hag o deus kemeret perzh er brizadeg. les éditions Keit Vimp Bev étaient prêtes à se lancer dans l’aventure, et c’est ainsi qu’en 2004, 408 collégiens Diwan ont sélectionné quatre romans qui ont été publiés. Depuis, cet événement a pris de l’ampleur : les collégiens bilingues du public et du privé sont entrés dans la danse en 2007 et, depuis 2008, les enfants de CE2-CM2 aussi ont leur Prix ainsi que leurs petits romans. 634 collégiens et 192 élèves de primaire ont ainsi voté pour leurs livres préférés à l’occasion du Priz ar yaouankiz et du Priz ar vugale 2009. Il reste encore du pain sur la planche : développer les rencontres écrivains et jeunes lecteurs dans les écoles, inventer des façons d’aider les enfants qui peinent à lire en breton, former les écrivains pour qu’ils améliorent leurs histoires et leur style... Encore toute une histoire à écrire ! © Katell Chantreau Priz ar yaouankiz ha Priz ar vugale : Boued evit al lennerien yaouank ! Priz ar yaouankiz et Priz ar vugale : Deux prix pour les jeunes lecteurs bretonnants Lorsque Fanny Chauffin, professeur de français au collège Diwan de Quimper, a commencé à participer au Prix des Incorruptibles, les adolescents sont vite devenus des papivores. Dans la cour, dans les couloirs, dans les dortoirs, partout ils lisaient. Mais rien que des livres en français ! Pas une histoire en breton ! Pas étonnant quand on sait que de 1950 à 2003, seuls Comptines et berceuses de Bretagne Un dek kaner bennak, Annie Ebrel ha YannFañch Kemener en o zouez, o deus kemeret perzh el levr-CD-se, bet embannet nevez zo gant Didier Jeunesse evit reiñ da glevet ul lodenn eus kanaouennoù ha rimadelloù kaerañ Breizh, e gallaoueg hag e brezhoneg. Brav-eston eo ar sonerezh, ar mouezhioù ha tresadennoù Aurelia Grandin eus Douarnenez. http://www.didierjeunesse.com/nouveautes Ul levraoueg gouestlet d’ar brezhoneg e Kawan Ur skourr eus levraoueg departamant Aodoùan-Arvor eo levraoueg Kawan, enni levrioù, pladennoù, filmoù, kelaouennoù, dielloù diwar-benn ar skrivagnerien brezhonegerien... Digor eo eus al Lun betek ar Gwener. 19 romans pour la jeunesse ont été publiés. Alors, pourquoi ne pas lancer un Prix de littérature jeunesse en breton qui aurait une triple vocation : inciter à l’écriture en langue bretonne à destination des jeunes, stimuler l’édition de nouveaux livres, donner aux jeunes bretonnants davantage d’occasions de lire en breton ? Les politiques étaient partants (Conseil général du Finistère et Direction départementale Jeunesse et Sports), Le Liaun Le numéro de mai de la revue Le Liaun est disponible. Il est téléchargeable sur le site Internet de Bertaèyn Galeizz. Bonn leizeürr ! / Bonne lecture ! http://www.bertaeyn-galeizz.com/bertaeyn-liaun.htm E s p a ce c ritiq u e © Gérard Alle pa r Alain - Gabriel M onot Armand Robin et Gilles Baudry Armand Robin vers 1950-1955 dans l’exercice du métier qu’il a inventé, écouteur / décrypteur des propagandes radiophoniques. Rendons tout simplement l’hommage qu’ils méritent à deux ouvrages récents qui portent à son plus haut degré de beauté et de gravité la parole poétique. Deux livres qui sont bonheur et consolation. Deux ouvrages sans doute promis à trop peu de renom, nulle publicité sinon ce bouche à oreille tremblant qui va d’un lecteur l’autre son chemin de hasard, sa petite route étroite Jean Bescond travaille depuis des années à faire connaître Armand Robin. On lui doit déjà le site Internet de référence consacré au poète. Loin des querelles qui ont autrefois déchiré le tout petit monde des autoproclamé(e)s spécialistes de L’Homme sans nouvelles, il œuvre avec discrétion et talent au service tout entier d’une œuvre qu’il cherche non à s’approprier, mais à répandre. Ainsi, il publie aux éditions Jean-Paul Rocher Le Combat libertaire, ouvrage fondamental qui reprend de manière intelligemment organisée l’ensemble des articles, Poèmes indésirables, traductions, écoutes radiophoniques qui participent de l’activité anarchiste du poète originaire de Plouguernével. Celle-ci est tout entière du côté de la révolte et de la douleur, de la foi impossible en un monde un jour meilleur, de la dénonciation blessée des imposteurs et des « bandits politiques ». Comme telle, elle nous parle d’un monde éternellement sous le joug, où « la colline, promise au bonheur, s’éloigne et [où] désormais chaque maison conte les morts sans tombe qu’elle abrite ». On se penchera d’abord dans ce fort volume sur la magnifique lettre à Jean Guéhenno de 1935 (Armand Robin a alors 23 ans), qui marque l’entrée de l’écrivain en devenir au sein du mouvement libertaire. Relisant ses textes à la fois déchirés et éclairés d’une intelligence critique supérieure, on reste pantois devant tant de lucidité meurtrie. Et l’on est mille fois reconnaissant à Jean Bescond (et à Anne-Marie Lilti, qui signe l’excellente préface de cet ouvrage) de son œuvre d’infatigable propagandiste et de critique inspiré. Aux éditions Rougerie, Gilles Baudry publie Instants de préface. Un recueil admirable venu, comme les précédents, « des belvédères de Rosnoën et de Landévennec », où l’homme s’en va pas à pas dans le territoire majestueux des mots sous la moisson des étoiles. Une poésie magnifique qui serre la gorge et fait sourire d’un pâle sourire à la fois, comme si l’on touchait vraiment © Claude Rolland-Manuel et obstinée. ici aux zones les plus sensibles de cet être tremblant que nous sommes – celui-là qui hésite toujours entre le désastre et la merveille. Poèmes de haut vol, lesquels nous mènent plus loin que nous et sont comme une accalmie d’intelligence douce au sein d’un monde brutal sans recul ni pause. Peu de poètes ont une voix véritablement somptueuse ; Gilles Baudry est de ces rares élus. C’est l’émerveillement de vivre dans la proximité de la beauté, au sein d’un univers proprement grandiose, qui guide ces pages emplies d’une beauté curieuse, laquelle est illumination, célébration de l’existence sous la lumière venue de très haut. Rien donc de simplement local ou d’étriqué, de naïf ou de convenu dans cette poésie. Le poète échappe résolument à ces petitesses. Son œuvre, noble, profonde, étoffée, est celle d’« un homme [qui] se penche avec gravité sur l’enfant qu’il fut, recueille le reflet des étoiles dans les vers luisants, erre plein de gravité dans les petits cimetières bossus ». Elle nous parle des heures filantes, de la proximité de l’Éternel, de l’épiphanie du silence dans les petits matins de neige, et de nous autres, enfin, qui tous allons d’une fenêtre à l’autre à la recherche de notre vrai visage. Pas de désespoir dans cette écriture, même si le poète sait de source sûre que « toujours il y aura l’absence plus large que nos désirs, l’empreinte la plus vive de l’épaule manquante, l’éloignement intime ». Mais qu’importe en somme puisqu’« en nous veille plus grand que nous un rien dont tout surgit sous la dictée de l’inconnu ». Armand Robin, Le Combat libertaire, éditions Jean-Paul Rocher, 2009 Gilles Baudry, Instants de préface, Rougerie Éditions, 2009 Gilles Baudry 9 Portrait de photographe Saint-Pern Gwenaël Saliou, photographe social De sa formation d’éducateur spécialisé, Gwenaël Saliou a conservé le désir de placer la question sociale et l’être humain au cœur de son travail de photographe. Ses clichés en noir et blanc, lors du centenaire du Tour de France, ou dans le magazine Bretons, imposent son style. Né en 1970 à Quimper, Gwenaël Saliou y a également passé son Bac, avant d’entrer à l’école d’éducateurs spécialisés de Gouesnou. Sa passion pour la photographie naît au lycée et s’affirme lors d’un stage Bafa de qualification photo, encadré par des professionnels, à l’Île Grande, dans les Côtes-d’Armor. Le père de Gwenaël est correspondant local à Ouest-France, le fils cherche un job pour financer ses études. Ça tombe bien : il manque quelqu’un au service des sports. « Mon père travaillait encore en 6x6, à l’époque. Gamin, j’étais fasciné par la chambre noire, et très inspiré par des photographes locaux de grand talent, comme Michel Thersiquel. » Gwenaël Saliou ne se contente pas de travailler sur les événements sportifs du week-end, pour le quotidien régional. Il se spécialise dans la voile et fait des piges pour des magazines comme Voiles et Voiliers. Puis il effectue son service militaire dans le Sirpa (Service d’informations et de relations publiques des armées), qui lui offre une solide formation technique, de la photo d’identité au reportage, en passant par la photo technique ou d’illustration. L’officier qui le dirige est un passionné de l’image. Pour la première fois, un appelé du contingent va exposer au Quartz, à Brest. Il s’appelle Gwenaël Saliou. La Ville de Brest fait appel à ses services, puis le magazine ArMen, dont le rédacteur en chef a flairé le talent du jeune homme, qui travaille souvent en binôme avec Sandrine Pierrefeu. Suivent des piges pour des journaux nationaux, mais aussi la plongée dans le monde des expositions, des livres de photo. Lorsqu’il débarque à Rennes, en 1998, Gwenaël décide d’arrêter le reportage sportif. « Je devais faire un choix. Les investissements à effectuer, si j’avais voulu continuer dans cette voie, étaient considérables. Et puis, j’avais envie d’autre chose. En fait, j’ai étoffé mon carnet d’adresses et obtenu pas mal de travaux intéressants, sans appartenir à une agence. En restant à Brest, trop loin de Paris, cela n’aurait pas été possible, à l’époque. Je voulais aussi faire le lien avec ma formation initiale de travailleur social. Pendant un certain temps, j’ai d’ailleurs repris un emploi d’éducateur. » Gwenaël réalise son premier ouvrage, pour les éditions Ouest-France. Ses portraits pour le festival de cinéma rennais Travelling sont remarqués. En 2003, pour le centenaire du Tour de France, le journal La Croix lui donne carte blanche. Gwenaël Saliou impose son style, avec des Polaroid en noir et blanc. « Si ça ne tenait qu’à moi, je ne ferais que du noir et blanc, parce que je trouve que lorsqu’on travaille sur l’humain, cela Bibliographie Vivre en Bretagne, avec Gérard Alle, éditions Ouest-France, 2003 Sur les pas d’Anne de Bretagne, avec Hervé Ronné, éditions Ouest-France, 2003 Aimer les hauts lieux de la Côte d’Azur, éditions Ouest-France, 2004 Dinan, ville d’Art et d’Histoire, éditions Ouest-France, 2005 111 Bretons des Temps modernes, collectif, éditions ArMen, 2008 permet d’aller à l’essentiel. Il n’y a pas de problème d’harmonie des couleurs, on peut se concentrer sur l’attitude, sur le regard. » La naissance du magazine Bretons va lui permettre d’aller au bout de ses idées et de continuer à faire ce qui n’est plus guère possible dans la presse, où le portrait et le reportage n’ont plus de place. Parallèlement, Gwenaël propose ses services aux entreprises, mais sans renier son style. Comme tout le monde ou presque, il est passé au numérique. « Même si j’ai freiné des quatre fers, au début. Je regrette un peu la manière dont le photographe est perçu, à présent. Les gens se figurent qu’il suffit d’appuyer sur un bouton. Mais le numérique a aussi ses exigences, et il y a un gros travail de postproduction, que les photographes effectuent le plus souvent eux-mêmes, quand il s’agit d’une commande pour la presse. Pour les livres, je fais appel à un graphiste. » Gwenaël a un projet auquel il tient particulièrement : s’associer avec des rédacteurs dans un travail à long terme autour du handicap mental. « J’y pense depuis longtemps. Mais il fallait que j’aie suffisamment de recul. Sinon, de nombreux projets sont restés en stand-by, à cause de la naissance de mes deux enfants : des carnets de voyage sur le Yémen, Cuba, le Chili, et les expositions qui les accompagnent. » Autant de projets qui aboutiront un jour ou l’autre, avec, bien sûr, l’humain en plein cœur. Gwenaël Saliou est l’auteur du portrait de Fabienne Juhel qui figure en couverture de ce numéro de Pages de Bretagne. www.saliouphoto.fr Photographie réalisée à l’occasion d’une commande pour le quotidien La Croix sur le Tour de France. 10 Portrait de graphiste Arradon Bruno Pilorget, illustrateur sans complexe Illustrateur, carnettiste, peintre et sculpteur, Bruno Pilorget l’image. Là-bas, quand je m’installe quelque part pour dessiner, on vient me voir, on commente, demeure son activité principale, le livre jeunesse, son terrain on me donne des conseils. » de jeu, et le voyage, réel ou imaginaire, sa première source Après son carnet consacré aux d’inspiration. enfants de Gaza, Bruno prépare un autre projet sur la Palestine. Bruno Pilorget est né à Vannes en 1957. Après Les droits seront reversés à une association. Le avoir passé deux ans aux Beaux-Arts de Lorient, dessinateur s’étonne encore des réactions qui il débarque à Paris au début des années 1980, ont suivi le précédent ouvrage : « On m’a parfois et demande un rendez-vous à Pierre Marchand, demandé de me justifier, alors que je n’ai fait que patron des Éditions Gallimard Jeunesse, qui lui montrer des enfants, une situation. » Parallèlement, donne immédiatement sa chance. Chez Folio Bruno va poursuivre la série entamée avec Rue junior, il côtoie les maîtres du genre, auprès du Monde et l’écrivain Bertrand Solet, sur la desquels il apprend son métier. Même s’il travaille Révolution française. D’autres albums devraient un temps dans une agence de publicité, pour voir le jour, en collaboration avec sa compagne, gagner sa vie, Bruno Pilorget voit donc son talent Véronique Chéneau. très vite reconnu. « Le dessin m’a toujours accomBruno Pilorget se définit lui-même comme un pagné ; mes cahiers d’écolier en étaient remplis, dessinateur « multicasquette ». Il a su s’extirper même si je me faisais engueuler. Je crois que c’est du dessin réaliste, s’évader vers d’autres univers. le cas de beaucoup d’enfants. La différence, c’est Parmi ses inspirateurs, il cite volontiers, Egon que moi, j’ai continué, alors que pour les autres, Schiele, Moebius, Hugo Pratt, Ousmane Sow, ça s’arrête souvent en sixième, curieusement au Royal de Luxe, Salgado, Zhang Yimou, Tom moment où apparaissent les professeurs d’arts Waits, Mathurin Méheut et Yvon Le Corre, le plastiques. » Intervenant en milieu scolaire, Bruno maître du carnet de voyage, un art qui le séduit sait de quoi il parle. Il s’attache, comme il dit, « à énormément : « J’aime ce travail sur le vif, sans redonner aux enfants le plaisir de dessiner. Et c’est filet, sans gomme, debout dans un vieux train très important, ce travail de fourmi que font les chaotique, accroupi dans un bus, à genoux sur auteurs, dans les écoles ». Ses premières lectures un bateau, assis sur une selle de moto, qui place marquantes sont liées à l’image : Gustave Doré, l’homme au cœur de la démarche. » Astérix, Tintin... Il s’intéresse aussi au cinéma, Un jour, Bruno Pilorget compte s’attaquer à à la photo. Plus tard, il y aura Agatha Christie l’univers de la BD ; et puis, il aimerait également et Les Dix Petits Nègres. « Nous n’avions pas revenir au roman illustré : « Quand je vois le autant de choix que les enfants d’aujourd’hui, à nombre d’adultes qui achètent des livres destinés qui on reproche pourtant de ne pas lire. Je crois à la jeunesse, je me dis qu’il y a quelque chose que rien n’est plus faux. J’ai beaucoup collaboré à faire dans ce domaine. » Parmi ses plus belles au magazine J’aime lire, qui est lu par deux émotions, Bruno place la remise du Prix Villages millions trois cent mille enfants chaque mois. C’est d’enfants à son album Les Sages Apalants, par énorme ! » trois cents gamins venus de milieux défavorisés, et Bruno Pilorget est revenu en Bretagne, pour la déguisés pour l’occasion. « Je suis touché par le qualité de vie, les amis, la force que dégage monde de l’enfance, que les adultes ont tendance cette région. « C’est quelque chose en moi… » à oublier. C’est un secteur d’édition d’une formiIl est très heureux des ouvrages qu’il a pu illustrer dable vitalité, en France. Ça marche très bien, récemment, sur le golfe du Morbihan ou le Pays et pourtant, on ne parle pas beaucoup de nous. bigouden. Mais, pour Bruno Pilorget, l’attacheL’illustrateur est mal considéré. C’était déjà le cas ment au pays natal n’est pas un frein à la rencontre quand j’étais aux Beaux-Arts. C’est peut-être aussi et à la découverte, bien au contraire. L’Asie exerce bien comme ça. On nous laisse tranquilles pour une forte attraction. « Il y a un accueil, une infinie travailler. » www.bruno-pilorget.com gentillesse. Et puis, ce sont des gens qui adorent vit depuis 1996 à Arradon, dans le golfe du Morbihan. Auteur de près de 180 publications depuis 1981, l’illustration Bibliographie sélective récente : Gaza, un pavé dans la mer, ouvrage collectif, éditions La Boîte à Bulles Colas veut prendre la Bastille, tome 1, Le 14 juillet 1789, avec Bertrand Solet, éditions Rue du Monde Les Sages Apalants, avec Marie-Sabine Roger, éditions Sarbacane Le Journal de Yann Boutenot en Bretagne, avec Didier Dufresne, éditions Mango Carnets de voyage le long des canaux de Bretagne, Comité du Tourisme de Bretagne Patrimoine dans l’ouest de la Cornouaille, Communauté de Communes du Pays Bigouden Patrimoine dans l’Aulne Maritime, Communauté de Communes Carnets de la Mer, avec Farid Abdelouahab, collectif, Sélection du Reader’s Digest Ria d’Étel, Histoire des Gens de Mer, avec Gilles Millot, Hengoun Éditions L’Histoire de toutes les Histoires, avec JeanPierre Kerloc’h, éditions Milan album Le Journal de Victor Dubray au Vietnam, avec Didier Dufresne, éditions Mango Dolmens et menhirs, Carnac, Locmariaquer, avec Corinne Albaut, éditions du Patrimoine/Monum 11 ActuALité de LA Lecture pubLique Saint-Brieuc Bilan d’un an de gratuité à la bibliothèque Depuis le 1er janvier 2008, l’inscription aux bibliothèques de Saint-Brieuc est gratuite. Quel bilan peut-on en tirer ? L’accès à ce service que l’on considère comme utile à tous s’est-il amélioré ? À Saint-Brieuc, la participation des usagers couvrait, en 2006, 0,16 % des dépenses de fonctionnement, ce qui est fort peu. En fait, si l'on enlève le coût du personnel préposé aux perceptions des recettes, c'est encore moins (personnel qui peut, en cas de gratuité, être employé plus intelligemment au service du public). D’autre part, en France, les bibliothèques qui sont passées à la gratuité ont vu leurs inscriptions augmenter de 30 à 50 %. Confrontés à ces chiffres, les élus briochins ont finalement considéré qu’une amélioration du service valait bien une diminution des recettes de 40 centimes par habitant et par an. Le Conseil municipal a donc voté la gratuité de l’inscription des bibliothèques de Saint-Brieuc pour les Briochins et ceux qui travaillent ou étudient à Saint-Brieuc, à compter du 1er janvier 2008. Un premier bilan, effectué par Dominique Grellard, directrice, semble justifier ce choix. En 2008, en effet, le nombre d’inscrits dans les bibliothèques de Saint-Brieuc est passé à 8 164. Il était de 7 049 en 2007, ce qui représente une augmentation des inscrits de 15,8 %. Or, depuis 2004, on pouvait noter une érosion continue (comme dans beaucoup de bibliothèques municipales en France). Le taux de pénétration (nombre d’inscrits par nombre d’habitants du territoire) est à présent de 16,9 % (contre 14,5 % en 2007), ce qui correspond au taux moyen de pénétration des villes de 40 000 à 60 000 habitants. Comme dans toutes les bibliothèques, il y a un renouvellement important des inscrits chaque année : environ 2 000 nouvelles inscriptions qui, les années précédentes, n’équilibraient pas les non-réinscriptions. 2008 a vu l’arrivée de 22 % de nouveaux usagers, et l’on observe aussi une fidélisation des lecteurs, sans doute chez ceux qui passaient habituellement de la gratuité à un tarif payant (en particulier les adolescents). Ce sont principalement des Briochins qui se sont inscrits : leur nombre a augmenté de 22 %. Les autres chiffres : plus 4,7 % pour les habitants de l’agglomération hors Saint-Brieuc ; moins 18,2 % pour les personnes extérieures à l’agglomération. Ouverture de bibliothèques en Ille-et-Vilaine À Noyal-Châtillon-sur-Seiche, la nouvelle médiathèque municipale, La Source, a été inaugurée le 13 juin 2009. Elle dispose de 18 600 livres, 600 DVD, 500 CD-Rom, 55 abonnements à des périodiques et 1 700 CD audio. À signaler, dans le même département, la médiathèque de Dol-deBretagne, inaugurée le 22 avril, intégrée à un centre culturel regroupant une salle de spectacle et une ludothèque; la bibliothèque de Chasné-surIllet, ouverte le 25 avril; la médiathèque de Bréalsous-Montfort et la bibliothèque d’Ercé-près-Liffré, inaugurées début mars 2009. Les augmentations les plus importantes concernent les employés, les retraités et les lycéens/étudiants. Les tranches d’âge pour lesquelles on note la plus grosse augmentation sont, dans l’ordre, les plus de 60 ans, les 14/17 ans, les 18/25 ans. On enregistre 306 inscrits supplémentaires pour les quartiers populaires. Mais on constate aussi que la gratuité ne suffit pas : l’éloignement géographique des bibliothèques reste un frein important à leur développement. Le bilan après une année de gratuité semble donc positif. Il sera intéressant de faire un nouveau bilan fin 2009 (une campagne de communication a eu lieu en mars 2009) et de voir ultérieurement si le nombre d'inscrits se maintient dans la durée. Médiathèque de Dol-de-Bretagne ia M éd thèq ue d eN - Châ o y al 12 -s tillon ur-Se iche ActuALité de LA Lecture pubLique Rennes Une bibliothèque de l’image Une nouvelle bibliothèque a ouvert le 25 août dernier, au parc du Thabor. Elle porte le nom de Lucien Rose et est consacrée à l’image sous toutes ses formes (graphisme, BD, mangas, photo, etc.). Elle bénéficie de la collection de la bibliothèque de La Borderie, qui a été fortement enrichie. Ille-et-Vilaine Départ d’Annie Dourlent Annie Dourlent a quitté la direction de la BDP d’Ille-et-Vilaine le 1er septembre 2009, pour rejoindre la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges-Pompidou, à Paris. Elle y est en charge des relations internationales et de la coopération nationale. Dinan La Campagne d’Indochine Depuis cet été, la bibliothèque publique de Dinan accueille les archives militaires et personnelles de M. Alain Courtois, sur son engagement durant la campagne d’Indochine (1945-1954). La bibliothèque publique de Dinan recherche des fonds documentaires sur l’Indochine (livres, cartes, photos) afin d’informer sur le rôle des soldats bretons dans cette ancienne colonie française. Antenne de Cavan Cavan Une bibliothèque de langue bretonne À Cavan, dans le Trégor, l’antenne de la Bibliothèque départementale des Côtes-d’Armor a été inaugurée, le 21 mars 2009. Il s’agit d’une bibliothèque dédiée à la langue bretonne. Elle regroupe des livres, des disques, des films, des revues et des documents d’archives concernant des écrivains brittophones. Ces documents proviennent de la Bibliothèque départementale, de Levraoueg Breizh, de Dastum (borne informatique, disques) et de prêts de propriétaires privés. La bibliothèque est ouverte du lundi au vendredi. D’autre part, un site Internet lui est entièrement consacré. Tél. : 02 96 49 12 06 Quimperlé Un portail pour la médiathèque La médiathèque municipale de Quimperlé a ouvert un portail netvibes particulièrement pratique et bien fourni. Au hasard de la promenade, on y trouve des recettes de cuisine, des conseils de lecture, des interviews d’auteurs en vidéo, une carte des musiciens interprètes bretons en fonction de leur terroir, des CD à écouter en direct, des zones de dialogue, des conseils de jardinage, des onglets qui concernent : la Ville, la musique, les écrivains de Bretagne, les livres d’artistes, les libraires du secteur, les autres bibliothèques, l’apprentissage de la langue bretonne, les galeries d’art, le livre jeunesse et la poésie. En somme, une médiathèque virtuelle qui donne envie de se rendre à l’autre médiathèque, la vraie. www.netvibes.com/mediathequequimperle Retraite des illustrateurs À compter du 1er janvier 2010, les illustrateurs de livres pourront bénéficier des dispositions prévues aujourd’hui pour le financement de la retraite complémentaire des écrivains et traducteurs. La moitié des cotisations dues par ces derniers au titre de leur retraite complémentaire est aujourd’hui financée par une partie des ressources issues du droit de prêt des livres en bibliothèque. Les illustrateurs et photographes qui souhaitent profiter de cette mesure doivent satisfaire à deux obligations : leurs œuvres doivent avoir fait l’objet d’un contrat d’édition en vue d’une publication et d’une diffusion sous la forme de livre, et plus de la moitié de leurs revenus doit provenir de l’exploitation desdits livres. Alors que 2 600 écrivains et traducteurs bénéficient aujourd’hui de ce dispositif, le CNL estime à plus de 1 500 les nouveaux allocataires concernés par cette extension et à 1,6 million d’euros son financement, soit le montant total des sommes issues du droit de prêt qui seront affectées à cette prise en charge. Bibliothèque numérique mondiale Au siège de l’Unesco, à Paris, le 21 avril 2009, a été donné le coup d’envoi de la Bibliothèque numérique mondiale (BNM). Cette bibliothèque « en ligne » est un site Internet gratuit qui propose une sélection de documents en provenance des fonds numérisés des grandes bibliothèques du monde. Le projet se veut éducatif, patrimonial et philanthropique. Il s’agit de réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud, en rendant accessibles au plus grand nombre des « documents fondamentaux » qui appartiennent à la culture planétaire (manuscrits, cartes, films). Aujourd’hui, près de 1 250 documents, en provenance de neuf régions géographiques, sont ainsi accessibles. Ont été choisis en provenance de la BnF, entre autres, le premier enregistrement sonore de La Marseillaise et le manuscrit numérisé de Carmen. Figurent aussi parmi les trésors disponibles la reproduction de la plus ancienne écriture chinoise, ou encore une peinture vieille de huit mille ans, représentant des antilopes d’Afrique du Sud. L’offre de la BNM est présentée par ses promoteurs comme n’entrant « absolument pas en compétition » avec les autres bibliothèques numériques existantes, que ce soit Europeana ou Google. Elle se différencie, notamment, par sa dimension multilingue et par son hypersélectivité dans le choix des documents mis en ligne. www.wdl.org 13 A c t u A Lité d es écr it u r es co n te m p o r A i n es Rennes La Caravane Compagnie La Caravane Compagnie développe un pan de son activité associative autour de la lecture et de l’écriture de textes de théâtre. Ainsi, depuis 2007, la bibliothèque Guy-Parigot de l’ADEC-MTA accueille la Caravane des Lecteurs chaque mois. La compagnie interpelle également les passants par des lectures déambulatoires. Elle a mis en place des lectures radiophoniques et elle est partie prenante du projet des « Suites au noir », coordonné par Radio Campus Rennes. La Caravane Compagnie possède aussi une épicerie de mots et un stand d’écriture en direct. La Car’à livres – caravane transformée en bibliothèque de théâtre – est un lieu d’accueil et de rencontre, un support pour des animations auprès des troupes de théâtre amateur. Une de ses missions est de susciter le débat autour de la question du répertoire, de permettre aux amateurs de découvrir de nouveaux auteurs, d’explorer de nouveaux horizons. La Car’à livres propose la lecture de théâtre en accès libre, pour tous. Elle est ouverte aux artistes (comédiens, danseurs, plasticiens, vidéastes) pour une création en lien avec une lecture, des animations de lectures participatives, une loterie de lecture, des lectures minutées sauce impro, ou déambulatoires. La Caravane Compagnie 12, square Henry-Dunant – 35700 Rennes Tél. 06 80 65 08 54 http://lacaravanecompagnie.over-blog.com La Car’à livres qu’exerce toujours – la pointe de la Bretagne sur les plus grands auteurs. Certains d’entre eux sont parfaitement inattendus, comme cette Simone de Beauvoir conquise par Douarnenez, ou cet Émile Zola photographié en costume breton. Un travail titanesque et fort bien réussi, qui ne manque pas d’humour, avec comme fil conducteur un Gustave Flaubert quelque peu hautain et de fort mauvaise humeur. À n’en pas douter, un ouvrage de référence pour toutes les bibliothèques de Bretagne et un guide indispensable au promeneur curieux de littérature. Promenades littéraires en Finistère (éd. Coop Breizh) Femmes en littérature Promenades littéraires en Finistère Ce superbe ouvrage, signé Nathalie Couilloud, qui se présente sous la forme d’un guide abondamment et fort joliment illustré, invite à suivre les pas des écrivains, qu’ils soient disparus ou bien vivants, à travers le Finistère. Les trouvailles, les anecdotes, les extraits de textes savoureux abondent, et le lecteur se prend à partager l’extraordinaire fascination qu’a pu exercer – et 14 La revue Spered Gouez publie en octobre 2009, sous la direction de Marie-Josée Christien, un horssérie intitulé Femmes en littérature. Au sommaire : contributions et témoignages sur la place des femmes dans la littérature ; le point de vue des éditrices ; un entretien avec la sociologue Anne Guillou. Trente-six d’entre elles seront invitées dans cet ouvrage. Spered Gouez – Ti ar vro 6, place des Droits de l’Homme BP 103 – 29833 Carhaix Cedex Patrimoine culturel immatériel La France a ratifié en 2006 la Convention de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l’Unesco en 2003. En décembre 2008 avaient lieu, à Rennes, les Rencontres du Patrimoine culturel immatériel (PCI) de Bretagne, qui rassemblèrent plus de deux cents personnes. Il faut signaler qu’Ana Sohier, conseillère municipale à Rennes, est la première élue en France déléguée au PCI. À la suite de ces Rencontres, un groupe de travail s’est constitué. Il invite à signer un appel commun à la reconnaissance de cette notion, qui remplace celle de culture traditionnelle et impose l’idée que le patrimoine, ce n’est pas uniquement du « matériel ». Selon la Convention de l’Unesco, les pratiques que couvrent le PCI incluent « les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et évènements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel ». Le texte de l’appel est disponible sur le site de Dastum. www.dastum.net Rétro-Viseur Rétro-Viseur n° 113 est sorti, avec un dossier signé Jean-Claude Bailleul et intitulé « Bretagne en poésie » (une trentaine de pages). Hervé Lesage - Les Échevins 58, rue de la Barre – 59800 Lille A c t u A Lité d es écr it u r es co n te m p o r A i n es Nantes Soirées lecture Accompagné d’Éliane Hervé et de quelques amis, Éric Simon anime des soirées lecture, le jeudi, à 20 h, au Café de la Rotonde, 2 rue Louis-Blanc, à Nantes (entre les urgences du CHU et la place de la République). Au programme : Le 24 septembre : spectacle « Armand Robin, poète sans passeport » Les 8 octobre, 5 novembre, 3 décembre : libres lectures avec les poètes Les 22 octobre et 19 novembre : lectures et rencontre avec un éditeur et ses auteurs Le 17 décembre : lecture-dédicace avec un poète (non encore déterminé) Renseignements : 02 40 20 55 75 Rennes Rentrée littéraire aux Champs Libres Mercredi 7 octobre à 18 h 30 Rencontre avec Cécile Ladjali, autour d’Ordalie, son dernier roman, qui retrace la relation entre le poète Paul Celan et l’écrivaine Ingeborg Bachmann. Jeudi 15 octobre à 18 h 30 Café littéraire avec Bernard Chambaz, animé par Yvon Le Men Dans Yankee (Prix Louis Guilloux 2009), Bernard Chambaz évoque sa vie, avec en arrière-plan de grandes figures américaines. Cette rencontre est en lien avec l’exposition La Vérité de cette vie… Louis Guilloux et ses proches. Mercredi 28 octobre à 18 h 30 3 Nuit des Auteurs de théâtre e Action emblématique du réseau des partenaires de Cathel, catalogue collectif des ressources théâtrales en Bretagne, elle aura lieu le 3 octobre 2009 dans les quatre départements de la Bretagne administrative. La Nuit des Auteurs valorise de manière festive l’existence d’un réseau de lieux ressources théâtrales en Bretagne, en favorisant l’accès du public à la lecture des textes de théâtre. Dans ce cadre, Laurent Contamin sera à Josselin ; Christophe Pellet à Lorient ; Erwan Bargain et Marie Dilasser à Brest ; Eduardo Manet à Carhaix ; Lumière d’août (Alexandre Koutchevsky et Alexis Fichet) et la Caravane Compagnie à Rennes. Cette manifestation est proposée en partenariat avec Spectacle vivant en Bretagne et Livre et lecture en Bretagne. www.spectacle-vivant-bretagne.fr www.livrelecturebretagne.fr Panorama de la littérature allemande contemporaine, par Olivier Le Lay, traducteur. Dans le cadre du cycle La Chute du Mur de Berlin, 20 ans après. Jeudi 29 octobre à 18 h 30 Café littéraire avec Reiner Kunze, poète majeur de l’ex RDA. Cette rencontre est organisée avec Yvan Guillemot, éditeur de Calligrammes, et sera accompagnée d’une lecture de ses poèmes. http://agenda.leschampslibres.fr Printemps des Poètes La douzième édition du Printemps des Poètes, du 8 au 21 mars 2010, se déclinera sur le thème « Couleur femme ». Voici ce qu’en dit le poète Jean-Pierre Siméon : « Disons-le sereinement, en poésie comme dans les autres domaines artistiques, la femme a le plus souvent été cantonnée à un rôle subalterne : muse, confidente, consolatrice… La valeur péjorative de l’appellation “poétesse” en dit plus que de longs discours. La question n’est pas de débattre s’il y a ou non une poésie féminine. La question est de mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire, des femmes poètes et leur présence remarquable dans la création contemporaine. Ce pourra être aussi l’occasion de considérer les représentations du féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà des stéréotypes de la célébration amoureuse. » www.printempsdespoetes.com Appel aux auteurs Salon Azimut Livre et lecture en Bretagne lance un appel aux auteurs, qui ne se sont pas encore fait connaître, pour qu’ils se signalent. Un questionnaire leur sera envoyé, dans le cadre de l’état des lieux, pour évaluer la diversité des situations. Ils pourront également, s’ils le désirent, être référencés sur le site Internet de Livre et lecture. Le Salon Azimut, consacré à l’orientation des étudiants, qui aura lieu du 21 au 23 janvier 2010, au parc des expositions de Brest, recherche des auteurs, des éditeurs, des libraires, des maquettistes, des correcteurs et des traducteurs, pour intervenir auprès des scolaires. [email protected] Cécile Ladjali Plobannalec-Lesconil Concours de nouvelles L’association « Lire à Plobannalec-Lesconil », qui gère la bibliothèque municipale, organise un concours de nouvelles intitulé « Sous la Plume », du 15 juin au 13 novembre 2009. La participation est gratuite, ouverte à tous (groupes y compris). Un texte introductif est imposé. Un jury présidé par l’écrivain Jean-Pierre Le Marc sélectionnera les trois meilleures nouvelles, au cours de la première semaine de décembre 2009. Les trois meilleures nouvelles pourraient être illustrées par des artistes amateurs et éditées. http://pagesperso-orange.fr/lire.plobannalec Je déballe ma bibliothèque Ce texte, rédigé à la suite de la perquisition de la bibliothèque de Julien Coupat (mis en examen dans l’affaire dite de « Tarnac »), à l’initiative de la Mel (Maison des écrivains et de la littérature), a été signé par plus de 3 000 personnes. « Je déballe ma bibliothèque Nos bibliothèques sont toutes pleines à craquer de livres subversifs. De ceux-là nous vient l’inspiration. De ceux-là, nous apprenons à penser. De ceux-là, nous apprenons à douter. Mais aussi à croire. De ceux-là, nous apprenons à lire le monde, à le délier aussi. À ceux-là nous tenons, tant ils nous tiennent en vie. Ces livres que nous lisons, que nous aimons, sont tous, par essence, dans le fond comme dans la forme – par le rapport qu’ils entretiennent à la langue, enracinée dans le vivant –, subversifs. Ainsi, pour dénoncer le délit de lecture dont est accusé Julien Coupat, nous entendons ouvertement déballer nos bibliothèques, à l’instar de Walter Benjamin. » www.m-e-l.fr [email protected] 15 A c t u A Lité d e L’éditi o n Enquête sur la diffusion/ distribution en Région (1 r e p a r tie) Cette enquête de la Fill (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) examine la situation de la commercialisation du livre en Région et analyse les expériences innovantes, afin d’élaborer des pistes de travail. La totalité de l’enquête est disponible sur le site de Livre et lecture en Bretagne ainsi que sur le site de la Fill. Pages de Bretagne en présente une synthèse en trois parties. Dans un premier temps, l’enquête présente la nature des différents moyens de distribution/diffusion : l’autodiffusion, la diffusion déléguée, les comptoirs/grossistes/diffuseurs/distributeurs. Le choix de la distribution/diffusion est lié à un moment dans l’évolution de l’entreprise. Est-il temps pour l’éditeur de chercher à se développer nationalement ? Sa production le permet-elle ? Son réseau propre de librairies est-il suffisant ? Son positionnement est-il cohérent ? L’autodiffusion L’autodiffusion est une forme de diffusion non négligeable. Les chiffres de l’enquête nationale réalisée en 2004 par le ministère de la Culture et de la Communication et le Syndicat national de l’édition ont ainsi montré que, sur les 768 petits éditeurs ayant répondu au questionnaire, 43 % étaient autodiffusés et 49 % autodistribués. Les maisons d’édition au statut associatif et les maisons d’édition régionales ont massivement recours à ce mode de commercialisation. Il permet à l’éditeur de développer sa politique commerciale en démarchant les libraires et en ayant ainsi un retour direct sur sa production. Cela permet également de mieux cerner son lectorat. La difficulté est alors pour l’éditeur de gérer intégralement sa diffusion (placements, relances téléphoniques, constitution de catalogue) et sa distribution (facturation, gestion des commandes, envois des colis, recouvrement). Pour le libraire qui peut avoir entre 700 et 1 400 comptes ouverts, c’est un interlocuteur unique, qui se mêle à la masse des comptes et qui est de fait peu visible. Si gérer des relations avec 50 libraires est réalisable, les phases de commercialisation et de distribution 16 ralentissent le travail éditorial. L’étude de la Fill fait ressortir, après interrogation des structures de diffusion/distribution, que l’éditeur doit prendre le temps de cette confrontation avec les libraires, pour pouvoir ensuite mieux appréhender sa clientèle, mieux cerner le rôle du libraire ainsi que le travail des distributeurs/diffuseurs. L’éditeur sera toujours le plus à même de défendre ses titres et le choix d’une diffusion/distribution déléguée implique de confier sa production à un tiers. Le pas est souvent dur à franchir et économiquement risqué. Comme le note Bertrand Legendre : « On peut considérer que le regroupement d’éditeurs autour d’un des leur prenant en charge la commercialisation collective peut jouer un rôle provisoire de mutualisation, le temps d’assurer le développement d’un catalogue, d’atteindre un niveau de production et de diffusion indispensables pour convaincre un diffuseur/distributeur, et, une fois fait, de revenir à la fonction éditoriale. » (Regard sur l’édition, Vol. 1 : Les petits éditeurs, La Documentation française, Paris, 2007.) La diffusion/ distribution déléguée La diffusion déléguée permet à l’éditeur de se concentrer sur l’éditorial et la promotion. Elle décharge l’éditeur de tâches lourdes, qui amputent son temps de manière importante : facturation, logistique, recouvrement des créances deviennent vite insurmontables lorsque l’éditeur est seul. La distribution, en particulier, devenue de nos jours très industrielle, se mue très vite en un métier à part entière, que l’éditeur souhaite déléguer en premier, bien avant la diffusion. La délégation, outre un gain de temps, facilite le travail des libraires en réduisant le nombre d’intermédiaires et est, pour le libraire, un signe de professionnalisation. Parmi ces structures de distribution/ diffusion déléguée, on retrouve celles de distribution/diffusion régionales et, bien évidemment, nationales. L’étude montre bien qu’une distribution/ diffusion régionale s’adresse aux éditeurs possédant un fonds régional ou en phase de développement. Le passage à une distribution/diffusion nationale représente pour l’ensemble des éditeurs le moment fort de leur développement, car il marque la fin d’une première phase de professionnalisation et implique un placement dans les librairies nationales. Cette phase est perçue comme une reconnaissance de la part des éditeurs. Mais elle ne doit pas être précipitée, car elle comporte également des risques : provisionnement de stocks importants, augmentation des retours, perte de visibilité dans le catalogue du distributeur/diffuseur, fin de la relation de proximité avec les libraires. Un éditeur ne peut donc se lancer directement dans une phase de commercialisation nationale sans avoir précédemment construit son image. De nombreux éditeurs utilisent plusieurs distributeurs/ diffuseurs en fonction de leur production. Lorsqu’un éditeur est diffusé nationalement, il peut choisir pour certains titres un distributeur/diffuseur régional auprès des librairies de certains niveaux, ou conserver ses meilleurs points de vente en direct. Les comptoirs/ grossistes/ diffuseurs/ distributeurs Les grossistes regroupent les fonds de distributeurs/ diffuseurs ou d’éditeurs indépendants. Ces structures s’adressent donc aux libraires qui n’ont pas de comptes ouverts chez ces distributeurs/diffuseurs ou avec ces éditeurs. Les libraires peuvent ainsi, pour des remises moyennes de 28 à 30 %, acquérir leurs livres. Ces lieux, qui travaillent surtout la nouveauté, sont de plus en plus importants, car de nombreux libraires, par suite de CA insuffisants, ne veulent plus ouvrir de compte chez ces distributeurs. Le grossiste peut proposer aux tout petits points de vente des offices qu’ils constituent en fonction de leur typologie et de leur fonds. Ce sont donc, à l’inverse des distributeurs/diffuseurs, des offices adaptés. Ces structures sont aussi parfois des « dépositaires d’édition », offrant la possibilité aux libraires d’aller se fournir directement chez eux. Les livres ne sont alors pas facturés aux libraires, car ces lieux servent de dépôts au diffuseur. La facture proviendra du diffuseur, en fonction des accords contractualisés avec les libraires. Cela permet d’économiser sur le coût de transport et de trouver dans un même lieu plusieurs fonds de distributeurs/diffuseurs. Ils servent en quelque sorte de relais au diffuseur, le libraire restant le client du distributeur. À ces deux fonctions s’ajoute parfois la qualité de distributeurs/diffuseurs, ces petites structures aidant des éditeurs régionaux à se distribuer/diffuser. Dans ce cas, elles demandent en moyenne une remise de 55 %, un provisionnement sur retour de 20 % et l’exclusivité. Les libraires de tous niveaux peuvent venir au besoin se servir en livres que ce « distributeur/diffuseur » atypique vend à titre exclusif. (À suivre...) A c t u A Lité Q uim p e r l é R e n n e s - Pa ris L o rie n t Pierre Lungheretti, Directeur général de la Culture de la Ville de Rennes et Directeur général culture et sports à Rennes Métropole, a quitté ses fonctions dans la capitale bretonne pour rejoindre le cabinet de Frédéric Mitterrand, nouveau ministre de la Culture et de la Communication. Il quitte aussi le site Internet Nonfiction, où il était chef du pôle « politique culturelle ». Ses nouvelles fonctions : Conseiller au livre, aux archives et à la valorisation du patrimoine immatériel, à l’action territoriale et à l’outre-mer. Une maison d’édition associative vient de voir le jour à Lorient. Première publication : une BD collective, tirée à 3 000 exemplaires. Les auteurs se sont rencontrés via Internet. Ils sont espagnols, turcs, québécois, français et bretons. Salons de Paris et de Bruxelles L’Idée Bleue La Ligne Pourpre Un Rennais au ministère Saluons la création des éditions de La Ligne Pourpre, par Christophe Tricart, de la maison d’édition Des dessins et des mots. Deux collections sont prévues : la première, « La drôle d’histoire de… », sera consacrée à des métiers et à des corporations, et la seconde au bien-être, à l’écologie et à l’environnement. Christophe Tricart Éditions de La Ligne Pourpre 12, rue Génot – 29300 Quimperlé Tél. 02 98 35 17 35 [email protected] Départs au CNL Après trois années en tant que Directeur du Livre et de la Lecture et président du Centre national du livre, Benoît Yvert a souhaité quitter ses fonctions. À son crédit, notamment, la mise en place du Plan en faveur du livre et de la librairie indépendante et le lancement d’une politique numérique du livre. Dans l’attente de la mise en œuvre de la nouvelle organisation annoncée par le ministère, Nicolas Georges, actuel sous-directeur de la Direction du Livre et de la Lecture, assure l’intérim. Marc-André Wagner, secrétaire général du CNL depuis janvier 2008, a également souhaité quitter ses fonctions. Il a été nommé Inspecteur général des affaires culturelles. d e L’éditi o n Les dates des salons du Livre de Paris et de Bruxelles, durant lesquels Livre et lecture en Bretagne représentera l’édition régionale, auront lieu respectivement du 26 au 31 mars 2010, et du 4 au 8 mars 2010. En Belgique, Livre et lecture partagera son stand avec les régions de Basse et Haute-Normandie. Les éditions du moule à gaufre Anick Lilienthal Les éditions du moule à gaufre 58, rue Paul-Guieysse – 56100 Lorient http://www.myspace.com/lemouleagaufre La belle idée était bleue, mais les lecteurs n’ont pas toujours suivi cette maison d’édition dédiée à la poésie contemporaine. Elle ferme ses portes en ce prochain mois de décembre, après trente-quatre ans d’activité et 430 titres publiés, dont la moitié auront été des premiers livres. Et sur ce cri du cœur de l’éditeur : « N’attendez pas que les poètes soient morts pour les lire ! » A c t u A Lité de L A Li b r A i r i e Guide de la librairie Le Guide 2009 de la librairie, édité par le Syndicat de la librairie française (SLF), est paru au mois de mars dernier. Il permet de connaître l’actualité de la librairie, les chiffres et les informations sur ce secteur, les formations, les aides aux librairies, les repères juridiques essentiels, les outils collectifs et les partenaires des libraires... Ce guide entend apporter des clés pour comprendre et agir, offrir une meilleure visibilité sur la réalité du métier de libraire, sur les enjeux collectifs de la librairie et sur les orientations de la profession pour son développement à venir. www.syndicat-librairie.fr/fr/ le_guide_de_la_librairie_2009 Fougères Complètement Ma Bulle Nous n’avions pas signalé la création, en août 2008, de la librairie Complètement Ma Bulle, dédiée à la BD, aux mangas et à l’édition pour la jeunesse. Complètement Ma Bulle 24, rue du Tribunal – 35300 Fougères Tél. 02 23 51 50 21 Fonds thématiques Les aides du CNL à l’acquisition de fonds thématiques par les librairies relèvent désormais du fonds VAL. Elles visent les « librairies de référence » offrant l’accès à une création éditoriale diversifiée et de qualité au plus large public, et doivent permettre d’alléger les charges régulièrement consenties par le libraire pour illustrer la qualité de son assortiment et renforcer son rôle culturel. Centre national du livre / Bureau de la librairie Thierry Auger (chef de bureau) : 01 49 54 68 79 [email protected] Élisabeth Redolfi : 01 49 54 68 61 [email protected] www.centrenationaldulivre.fr Rennes Papier Timbré Dans la continuité de La Cour des Miracles, Le Papier Timbré, café-livres et café-broc, café écolo, siège des éditions Goater, a été inauguré officiellement le 26 juin 2009. Le Papier Timbré propose des livres, de la musique, des vidéos, mais aussi un café et des tartines... Le Papier Timbré accueille également les éditions Goater (nouvelle maison d’édition dirigée par Jean-Marie Goater), un rayon huiles essentielles, un rayon papeterie de qualité, un coiffeur une fois par mois, et mille surprises. Le Papier Timbré 39, rue de Dinan à Rennes (à deux pas du Vieux-SaintÉtienne et de la place Sainte-Anne) De 11 h à 1 h, du mardi au samedi Tél. 02 99 30 61 64 ou 09 52 52 11 25 17 A c t u A Lité de Livre e t Lec t u r e en b r e tA gn e Lorient et Brest Les Belles Étrangères 2009 Pour l’édition 2009 des Belles Étrangères, Lorient (17 et 18 novembre) et Brest (19, 20 et 21 novembre) participent à la manifestation nationale portée par le Centre national du livre. Cette année, c’est la littérature des États-Unis qui est à l’honneur, avec l’accueil de deux auteurs américains : Forrest Gander et John Haskell. Poète célébré aux États-Unis, Forrest Gander est l’auteur d’une dizaine de recueils. Essayiste et traducteur (de l’espagnol), il enseigne la littérature à Brown University. Son premier roman, As a friend, a été traduit en français (En ami, traduit par Dominique GoyBlanquet, éd. Sabine Wespieser, 2009). scène, et les Moriarty, pour une création autour des œuvres des auteurs américains invités, précédée d’une conversation. Une rencontre-lecture avec les auteurs aura également lieu à la médiathèque de Lorient, ainsi qu'une conférence sur « Jack London et la mer » à la Cité de la Voile, animée par Michel Le Bris (sous réserve). d’André Schiffrin a été proposée le 17 septembre, à Brest, sur « L’édition aux États-Unis, état des lieux et perspectives, quelle résonance pour l’édition en France ? » Fervent défenseur de la petite édition, André Schiffrin, éditeur, analyse les menaces qui pèsent sur le monde éditorial et dénonce dans Ancien acteur, metteur en scène et écrivain de pièces de théâtre, John Haskell réside à Brooklyn. Touche-à-tout, il mêle, dans un recueil de nouvelles intitulé I am not Jackson Pollock, anecdotes sur des personnes célèbres (Orson Welles, par exemple) et pure imagination. Cet ouvrage, qui a remporté un large succès aux États-Unis, est sorti en France en 2008 (Je ne suis pas Jackson Pollock, traduit par Lazare Bitoun, éd. Joëlle Losfeld). Parallèlement, un focus sera mis sur la littérature américaine dans les bibliothèques de Brest et de Lorient durant tout le mois de novembre. À Lorient, le CDDB a sollicité Marc Lainé, metteur en En ouverture des Belles Étrangères, une conférence Elise Molho / 02 99 37 77 54 [email protected] Marie-Joëlle Letourneur / 02 99 37 77 52 [email protected] www.livrelecturebretagne.fr L o rie n t Co n c a r n e a u S ain t- M a l o Le 23 avril : Le 24 avril : Le 30 mai : À la bibliothèque municipale de Brest, on pourra assister à des lectures bilingues; à un concert-lecture avec des créations musicales inédites, à l’hôtel de ville, ainsi qu’à une rencontre à la librairie Dialogues et à une conférence à l’UBO. ses ouvrages les phénomènes de globalisation qui touchent le monde de l’édition et des médias. La manifestation est coordonnée au niveau régional par Livre et lecture en Bretagne. Contact : L’OuLiPo, Olivier Cadiot Livre et patrimoine Étonnants Voyageurs Comment le livre contribue-t-il aux missions de Dans le cadre du festival Étonnants Voyageurs, Livre et son éditeur P.O.L. sauvegarde du patrimoine et comment permet-il et lecture en Bretagne animait deux tables rondes : À l’université de Bretagne Sud (UBS) ont eu lieu deux rencontres proposées en partenariat avec le CDDBThéâtre de Lorient, l’UBS et Livre et lecture en Bretagne, dans le cadre de l’événement « Lorient, mode d’emploi ». La première rencontre était consacrée à l’OuLiPo*, présenté par Jacques Jouet, et à quelquesunes de ses variantes : l’OuBaPo**, présenté par Étienne Lécroart et Olivier Josso, et l’OuPolPot***, présenté par Yves Frémion. La seconde était un dialogue entre Olivier Cadiot et Paul Otchakovsky-Laurens, directeur des éditions P.O.L., autour des relations entre auteur et éditeur. Des extraits des rencontres seront visibles sur notre site très bientôt. *OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) **OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle) ***OuPolPot (Ouvroir de Politique Potentielle) www.oulipo.net www.cddb.fr 18 d’allier patrimoine et création, histoire et avenir ? Organisée dans le cadre du festival Livre et mer, cette rencontre a permis des échanges féconds entre les intervenants et les participants. Nous mettrons en ligne, sur notre nouveau site Internet, les temps forts « Figures de l’aventure », avec Ilija Trojanov, Patrice Pluyette et Stéphane Héaume, et « Bretons du monde entier », avec Hervé Quéméner, Patricia Dagier, Bernard Le Nail, Josette Jouas et Daniel Raphalen. de cette journée, qui nécessite une suite. Rennes Le 30 avril : Livre d’artiste Douarnenez Le 4 juin : Médiathèques et films documentaires Cette journée professionnelle sur le livre d’artiste, organisée en partenariat avec la Bibliothèque des Champs Libres de Rennes Métropole, a réuni 108 personnes. Elle a permis d’aborder les différentes définitions du livre d’artiste avec l’intervention d’Yves Prié, fondateur des éditions Folle Avoine. Trois tables rondes réunissant éditeurs, plasticiens et professionnels des bibliothèques ont permis d’aborder des thèmes tels que l’édition du livre d’artiste en Bretagne, la constitution de collections de livres d’artistes en bibliothèques et leur valorisation. Deux expositions étaient accessibles aux participants : l’une proposée par la Bibliothèque des Champs Libres et consacrée aux éditions Le petit jaunais, la seconde, proposée par Livre et lecture en Bretagne et intitulée « Panorama commande sont accessibles sur : du livre d’artiste en Bretagne ». http://cobb.typepad.fr/diva/ Cette journée, qui s’est tenue à la médiathèque de Douarnenez, était l’aboutissement de cinq journées de prévisionnages en Région, organisées en partenariat avec Daoulagad Breizh et permettait à des membres de l’atelier DIVA d’accéder à la production régionale récente. Cette année, 96 films ont été visionnés, 52 ont été retenus. Notons le coup de cœur du comité de visionnage pour plusieurs documentaires : L’Autre Mai, de Jacques Willemont et Matthieu Maury ; La Cité des abeilles, de Marion Boé ; Le Garçon aux chiffres, de Pierrick Guinard ; Une ombre au tableau, d’Amaury Brumauld. Les notices des films retenus en 2009 et le bon de A c t u A Lité de Livre M o ë l a n - s u r- M e r Rennes Le 16 mai : Le 1er juillet : Passeurs de lumière Pour ce premier festival de cinéma et littérature, consacré au polar, Gérard Alle animait une table ronde intitulée « Polar, le lieu du crime », avec, comme invités : Jean-Bernard Pouy, créateur du Poulpe, JeanPhilippe Gury, auteur d’une thèse sur le polar breton, Hervé Claude, qui vit en Bretagne et écrit des polars dont l’action se déroule en Australie, et Jean Failler, auteur à succès de polars bretons. www.lelabelimage.fr Douarnenez Le 29 août : Eric Hazan Cette rencontre avec Eric Hazan, fondateur et directeur des éditions La Fabrique, qui fêtent cette année leurs dix ans d’existence, a permis de parler du métier d’éditeur et du cas particulier de la petite édition. Elle a été suivie de la présentation du film N’entre pas sans violence dans la nuit, de Sylvain Georges. Eric Hazan défend, avec les éditions La Fabrique, un modèle d’indépendance et d’engagement. Il est aussi l’auteur d’ouvrages marquants à propos des libertés individuelles et collectives, qui vont de la situation de la Palestine aux cent premiers jours de présidence de Nicolas Sarkozy, en passant par une analyse critique de la langue de la Ve République. Mais, tous ses ouvrages personnels, il se garde bien de les éditer lui-même. C’est dire assez l’importance qu’il accorde au rôle de l’éditeur dans la chaîne du livre. Cette rencontre était animée par Christian Ryo. e t Lec t u r e en b r e tA gn e Livre numérique : quelles implications pour la chaîne du livre ? Cet atelier, qui se déroulait dans la cadre des Etés tic, portait sur les conséquences de l’éventuel développement du livre numérique : comment les acteurs du livre, auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, envisagent-ils les progrès du livre numérique ? À quel renouvellement des usages peut-on assister à court et moyen termes ? Quels modèles économiques sont appelés à se développer ? Résolument placé sous l’angle de la prospective, cet atelier a donné lieu à une intervention de Lorenzo Soccavo, Christian Ryo et Olivier Pennaneac’h, qui ont apporté un témoignage sur la perception du livre numérique chez les professionnels du livre et de la lecture. http://lorenzo.soccavo.free.fr/ http://www.lesetestic.com/programme/mercredi-1er-juillet La lettre d’info Le lancement de la lettre d’information de Livre et lecture en Bretagne ne vous a sans doute pas échappé. Toutefois, si vous souhaitez communiquer avec Livre et lecture, nous vous prions de noter les nouvelles adresses mel de ses collaborateurs : [email protected] [email protected] [email protected] Annie Chevalier Nouvelles collaboratrices Nous saluons l’arrivée, au sein de Livre et lecture en Bretagne, d’Annie Chevalier, chargée des relations avec les administrations et les entreprises, de l’accueil téléphonique, de la comptabilité, de la gestion des bulletins de paye et de celle du personnel. Son arrivée coïncide avec les départs de Jennifer Romer et d’Isabelle Bailliet vers d’autres horizons. À signaler également, l’arrivée en avril dernier de deux stagiaires, dans le cadre de l’état des lieux et de la préparation de la journée sur le livre numérique du 26 novembre : Fanny Saint-Georges et Anne-Pauline Petitjean. Le site [email protected] La nouvelle adresse du site, dont vous trouverez le mode d’emploi dans le supplément joint à ce numéro de Pages de Bretagne, est la suivante : [email protected] www.livrelecturebretagne.fr [email protected] Actions de Livre et lecture en Bretagne - septembre à décembre 2009 Septembre Octobre 23 et 24 novembre : 17 septembre : L’édition aux États-Unis. État des lieux et perspectives. Quelle résonance pour l’état de l’édition en France ? Conférence d’André Schiffrin. 14 h-15 h 30. Dans le cadre des Belles Étrangères 2009. En partenariat avec le réseau des bibliothèques municipales de Brest. 3 octobre : Journée d’étude : la distribution Coorganisée par le Centre régional du livre en Limousin, Écrit, cinéma, livre et audiovisuel (ÉCLA) Aquitaine, Livre et lecture en Bretagne – Levrioù ha lennadennoù e Breizh, le Centre régional des lettres Midi-Pyrénées, le Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes. 22 septembre : Lancement du nouveau site Internet. 24 septembre : Rencontre autour de l’édition en langue bretonne De 10 h à 17 h 30, au palais des congrès, à Pontivy : Tables rondes sur la production éditoriale en langue bretonne et sur la création littéraire en langue bretonne. Interventions de Mathilde Rimaud, chargée de l’économie du livre à ÉCLA (agence régionale du livre d’Aquitaine), et d'Amaia Licheratzu, de l’OPLB (Office public de la langue basque). Lancement du partenariat avec RCF-Alpha : Livre et lecture propose des contenus et des invités pour un panel d’émissions : « L’invité du 11-13 », « L’agenda culturel », « Regard », « Regard sur la culture », animées par Arnaud Wassmer. Début de la phase d’analyse des questionnaires dans le cadre de l’état des lieux de la filière livre et lecture en Bretagne. 3 Nuit des Auteurs de théâtre en Bretagne. En partenariat avec l’ADEC 22, l’ADEC-FNCTA 29, l’ADEC Maison du théâtre amateur, l’ADEC 56, les médiathèques de Lorient, Ploufragan, Lanester et Brest, La Fontaine aux chevaux, le CDDB-Théâtre de Lorient et Spectacle vivant en Bretagne. e 24 octobre : Table ronde : Bretagne, terre d'écrivains ? Dans le cadre du 20e Festival du livre en Bretagne de Carhaix. Organisation : Centre culturel breton Egin. Dans le cadre du cycle « La commercialisation du livre : Quels enjeux pour les éditeurs et les libraires indépendants ? » Lieu : Hôtel de Région, Limoges. Possibilité de s’y rendre en commun depuis Rennes. Novembre Décembre 17 au 21 novembre : 4 décembre : Journée d’étude : la frontière entre la littérature adolescente et la littérature adulte Dans le cadre du 8e Salon du livre jeunesse du pays de Lorient. En partenariat avec la Fédération des œuvres laïques du Morbihan et le Centre de documentation pédagogique du Morbihan. Organisateur : Salon du livre jeunesse du pays de Lorient. Les Belles Étrangères à Lorient et à Brest : la littérature nord-américaine – États-Unis d’Amérique. Coordination : Livre et lecture en Bretagne. En partenariat avec La Cité de la Voile-Éric Tabarly, la médiathèque de Lorient, le CDDB-Théâtre de Lorient, la librairie L’Imaginaire, l’association Hop’n Jazz, L’École supérieure d’Art de Lorient, le lycée SaintJoseph, le Jardin Gourmand, la Ville de Lorient, la librairie Dialogues, la bibliothèque municipale de Brest, l’université de Bretagne occidentale, l’Institut de Géoarchitecture de Brest et la Ville de Brest. 10 décembre : Journée d’étude : le livre numérique. Parution de Pages de Bretagne n° 20. 19 A g en d A sep te m b r e à d é c e m b r e 2009 16 au 22 septembre Le Pellerin (44) Paroles de partout – festival de contes 7 édition www.parolesdepartout.com e 4 octobre Ploeren (56) Salon du livre 10 édition e 02 97 40 11 91 9 au 11 octobre Nantes (44) Festival Midiminuitpoésie 9e édition www.maisondelapoesie-nantes.com 10 au 18 octobre Quimper (29) L’Odyssée des mots 1 édition : La gourmandise re 02 98 98 86 65 15 au 17 octobre Nantes, Gétigné-Clisson (44) Les entretiens de la Garenne Lemot 16e édition www.lettres.univ-nantes.fr/ recherche/elgl2/r 23 au 25 octobre Saint-Malo (35) Quai des Bulles 29 édition www.quaidesbulles.com e 24 et 25 octobre Carhaix(29) Festival du livre en Bretagne 20 édition www.festivaldulivre-carhaix.org 31 octobre au 1er novembre Morlaix (29) Salon de la petite édition d’artistes dans le cadre de Multiple 8 4e édition http://lesmoyensdubord.free.fr 6 au 8 novembre Nantes (44) Rencontres littéraires nordiques 5 édition e Nantes (44) Utopiales Lorient (56), Brest (29) Les Belles Étrangères La littérature des États-Unis Décembre Bécherel (35) Trésors et curiosités de la Cité du Livre ® 8e édition www.becherel.com www.livrelecturebretagne.fr 19 au 22 novembre 4 au 6 décembre Saint-Nazaire (44) Meeting Nantes (44) Festival de BD Les CrayoNantes 7e édition www.meet.asso.fr 4e édition www.impressionsdeurope.com http://nantesbd.free.fr 20 au 22 novembre 8 novembre Plestin-les-Grèves (22) Salon du livre des terroirs de Bretagne 13e édition 02 96 35 69 93 02 96 35 06 28 8 novembre Pluguffan (29) Salon multilingue du livre jeunesse 17e édition 02 98 91 14 21 14 et 15 novembre Lamballe (22) Noir sur la ville 13e édition http://fureurdunoir.free.fr 14 et 15 novembre Redon (35) Salon du livre ancien et d’occasion 23e édition http://salonlivreancienredon.chezalice.fr e 28 octobre au 1er novembre 17 au 21 novembre 15 novembre Riantec (56) Salon du livre 21e édition 02 97 82 53 69 10e édition www.utopiales.org Fougères (35) Salon du livre jeunesse 4 au 9 décembre Lorient (56) Salon du livre jeunesse du pays de Lorient 25 édition www.office-culturel-fougeres.fr e 8e édition www.laligue-morbihan.org 21 et 22 novembre Guérande (44) Festival du livre en Bretagne 5 et 6 décembre Elven (56) Salon du roman populaire 6 édition e www.festivaldulivreenbretagne.com 10e édition http://roman.populaire.free.fr 21 et 22 novembre Thouaré-sur-Loire (44) Festival du livre Bibliopolis 12 décembre Ploufragan (22) Salon du livre jeunesse 18e édition www.thouare.fr 11e édition www.livrejeunesse.salon.free.fr 27 au 29 novembre Saint-Brieuc (22) Salon breton du livre et du gourmet 12 décembre Saint-Nazaire (44) Salon du livre jeunesse L’enfance à la page 2 édition e www.salonbretonlivregourmet.com 3e édition 02 40 01 95 70 28 et 29 novembre Le Relecq-Kerhuon (29) Salon Lennvor 12 et 13 décembre Lorient (56) Salon du livre 11e édition http://salondulivrelennvor.hautetfort. com 19 novembre au 6 décembre Côtes-d’Armor (22) Paroles d’hiver – festival de contes 2e édition www.citevoile-tabarly.com 20 et 21 décembre 2e édition www.louisetiti.com 20e édition www.oddc22.com Directeur de la publication : Christian Ryo Rédacteur en chef : Gérard Alle Ont collaboré à ce numéro : Katell Chantreau, Annie Chevalier, Florence Le Pichon, Marie-Joëlle Letourneur, Elise Molho, Alain-Gabriel Monot, Olivier Pennaneac’h, Anne-Pauline Petitjean, Christian Ryo, Fanny Saint-Georges, Gwenaël Saliou. Ce numéro a été relu par Bénédicte TrocherisJobbé Duval, de l’association Correcteurs en Bretagne. Maquette : Nouvelle norme / www.nouvelle-norme.com Impression : Les Compagnons du Sagittaire, Rennes Tiré à 3 000 exemplaires. Gratuit Larmor-Plage (56) Les contes détournés Livre et lecture en Bretagne Levrioù ha lennadennoù e Breizh 14, rue Guy-Ropartz - BP 30407 35704 Rennes Cedex 7 Tél. 02 99 37 77 57 - Fax 02 99 59 21 53 [email protected] www.livrelecturebretagne.fr Siret : 200 013 977 00026 - APE : 9101Z ISSN : 1771-6896