je suis fatigué à la fin de ma journée

Transcription

je suis fatigué à la fin de ma journée
JE SUIS FATIGUÉ À LA FIN DE MA JOURNÉE
Les facteurs personnels d’épuisement au travail
Michel Giroux psychologue et auteur
« Psychologie des gens heureux »
444, boulevard René-Lévesque Ouest, bureau 350
Québec (Québec) G1S 1S3
418 529.5041
www.michelgiroux.net
Au terme d’une journée, nous ressentons habituellement de la fatigue. Souvent, nous
comprenons ce qui draine notre énergie, parfois, non. Les facteurs présentés cidessous constituent des sources d’épuisement; nous devons les reconnaître afin
d’adapter notre quotidien en conséquence et de ne pas nous épuiser outre mesure.
Facteurs d’épuisement professionnel1
Demande
Contrôle
Récompense
Effort
DIANE : DEMANDE ET QUANTITÉ DE TRAVAIL
Depuis six mois, Diane sent des contraintes de temps au travail, qui entraînent
inquiétude, énervement et stress. Plusieurs nuits par semaine, elle fait de l’insomnie.
Diane doit rédiger trois volumineux rapports cette semaine, chacun demandant
habituellement une semaine de rédaction. Diane est submergée par la quantité de
travail à effectuer. En général, elle a suffisamment de temps pour accomplir sa
tâche, mais elle est maintenant complètement épuisée et ne sait plus où donner de
la tête. Pour sortir de ce débordement, Diane a pris quelques heures pour mettre de
l’ordre dans ses priorités et rencontrer sa gestionnaire. Diane a négocié une
diminution de sa charge de travail et un calendrier plus réaliste. Maintenant, Diane
dort mieux, est moins tendue et moins surchargée. Morale de cette histoire : il ne faut
jamais essayer de mettre une tasse d’eau dans un dé à coudre!
RÉAL : RÉCOMPENSE ET RECONNAISSANCE
Réal a perdu sa motivation au travail, les lundis matins deviennent lourds et les
journées, interminables. Réal se demande à quoi sert son travail. Pour la troisième
fois, sa gestionnaire lui demande de refaire un questionnaire, d’ajouter ce qu’elle a
demandé d’enlever précédemment! Réal est démotivé et ne trouve plus aucune
satisfaction. Il se dit souvent qu’il ne vaut rien. En général, il estime qu’on reconnaît
convenablement son travail. Il sent que son travail est apprécié lorsque sa
gestionnaire explique l’importance de la tâche, ce à quoi elle servira et les aspects
valorisants de ce qu’il a accompli. Tabletter le travail d’une personne équivaut
1
. Ce texte est une adaptation de la grille « Stress et satisfaction au travail » de Martin Shain, tirée de
Peter STOYKO et Andrew GAUDES, Le juste équilibre, p. 47.
souvent à faire de même avec son auteur. Il ne faut jamais oublier la personne qui se
trouve derrière le travail mené à terme.
ÉLISE : EFFORT
Élise termine sa journée particulièrement épuisée sans trop savoir pourquoi. En
général, Élise considère que la quantité d’effort exigée est raisonnable. En
examinant rétrospectivement sa journée, elle s’aperçoit qu’au moment où elle a
présenté un rapport important, le climat de l’équipe était désagréable et tendu. Le
responsable n’a pas suffisamment précisé le but de la rencontre et une collègue a
manifesté beaucoup d’hostilité. La réunion s’est terminée dans le chaos. Pour
évaluer notre fatigue, nous devons distinguer le nombre d’heures travaillées de
l’effort demandé. Au travail, certaines heures pèsent un pied cube de plumes,
d’autres, un pied cube de plomb! Conduire par une journée ensoleillée et conduire
dans une tempête n’entraînent pas le même type de fatigue. Au travail, c’est la
même chose!
CLAUDE : CONTRÔLE, AUTONOMIE ET PARTICIPATION AUX
DÉCISIONS
Claude ressent de la frustration depuis plusieurs mois et il manifeste de l’hostilité à
l’égard de sa nouvelle gestionnaire. Par insécurité et perfectionnisme, celle-ci impose
sans consulter sa méthode de gestion. Claude jouissait d’un bon niveau de contrôle
et d’autonomie dans la gérance de ses dossiers. Devoir attendre constamment l’aval
de sa gestionnaire ralentit sa production et étire inutilement les échéanciers. Claude
est conscient de l’importance d’une méthode efficace. Aussi propose-t-il que son
équipe se rassemble pendant une demi-journée pour discuter des méthodes de
travail. La quantité d’énergie qu’une personne attachée sur une chaise peut
dépenser pour se dégager est fascinante! Au travail, lorsque nous n’avons pas la
marge de manœuvre légitime, nous sombrons dans la déprime ou dans une perte
d’énergie inestimable.
Le travail peut être stimulant, mais peut aussi devenir source d’épuisement. Il
importe de distinguer les types des dépenses énergétiques, de repérer celles qui
sont normales et de traquer celles qui n’ont pas leur place.
STOYKO, Peter, et Andrew GAUDES. Le juste équilibre. Guide à l’intention du gestionnaire sur le
mieux-être en milieu de travail, Ottawa, Centre canadien de gestion, 2002, 49 p. En ligne à l’adresse
suivante : www.michelgiroux.net section Bibliothèque virtuelle.