Dépôt de l`avis de madame Suzanne Blanchet
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Dépôt de l`avis de madame Suzanne Blanchet
Merci de nous donner l’occasion de nous exprimer librement sur un dossier qu’on pourrait qualifier de « chaud ». À titre de citoyenne de Beloeil depuis 10 ans, j’aimerais donner mon point de vue sur les projets A et B ainsi que sur les trois sites proposés. Par ailleurs, comme rédactrice spécialisée dans le domaine de la santé, je souhaite aborder le volet de santé publique lié au choix de l’emplacement. Quand on les réduits à leur plus simple expression, les projets A et B auraient respectivement un impact de 50 $ et de 40 $ sur le compte de taxe annuel, soit un dollar ou moins par semaine. Je ne crois donc pas qu’il soit vraiment nécessaire de négocier un projet A moins ou B plus. Un sauna n’est sûrement pas essentiel par exemple, mais 40 000 $, c’est peu sur un budget de 11 ou 12 millions, et si une partie de la population souhaite y avoir accès, pourquoi pas ? Ces mêmes personnes feront peut-être des concessions sur autre chose… Évidemment, tout comme, à petite échelle, nos projets de rénovation domiciliaire comptent leur part d’imprévus, je serais fort étonnée que la facture ne dépasse pas les 11 ou 12 millions. D’autant plus que d’autres enjeux liés à ces projets pourraient faire gonfler la facture. J’y reviendrai dans quelques minutes. Au préalable, j’aimerais aborder un questionnement qui a été soulevé à quelques reprises lors des assemblées précédentes, au sujet des vestiaires mixtes, qu’on semble appeler vestiaires universels en langue politiquement correcte. Si nous voulons que la piscine soit accessible à toute la population, il faut se demander combien de personnes préféraient se priver des bienfaits de la natation plutôt que de se changer dans un vestiaire où se trouveraient des personnes du sexe opposé. Je songe notamment aux aînés et aux adolescentes, mais pas uniquement à eux. Je songe aussi aux parents de jeunes enfants, qui pourraient être inquiets de les envoyer seuls à la piscine, à cause des vestiaires mixtes. Sans vouloir être alarmiste, on sait qu’on peut trouver des pédophiles partout. À la lumière des arguments d’autres citoyens, je serais favorable à un vestiaire divisé en trois sections : une pour les hommes, une pour les femmes et une pour les familles, car la gestion de deux ou trois enfants n’est pas simple pour un parent seul, ou encore, que papa emmène ses fillettes dans le vestiaire des hommes ou aille dans le vestiaire des femmes avec ses filles ne sont pas des options idéales. En ce qui a trait aux sites potentiels, celui sur Radisson implique des coûts dont nous n’avons aucune idée de l’ampleur, non seulement à cause de la relocalisation des terrains de mini-soccer, mais surtout à cause de l’agrandissement éventuel de l’aréna, qui pourrait être compromis. Devrons-nous refaire le même exercice dans quelques années, cette fois pour choisir un nouvel emplacement pour un aréna plus grand ? Le site de Polybel implique des coûts d’entretien de la piscine pour, au bout du compte, la donner à la commission scolaire, au terme d’un bail emphytéotique de 25 ans. La Ville de Beloeil n’aurait plus de piscine, ce serait donc un retour à la case départ en 2040. Or, tout comme les personnes qui vivent en copropriété ont une responsabilité à l’endroit des futurs copropriétaires, nous sommes responsables de ce que nous léguerons aux futurs contribuables. Et c’est sans compter les travaux de réaménagement du stationnement des autobus scolaires et du terrain de soccer, dont on ignore complètement l’ampleur des coûts encore une fois, ainsi que le prolongement du réseau sanitaire, pour lequel une somme de 175 000 $ est prévue, en dollars de 2016, il va sans dire. Le troisième site, sur Saint-Jean-Baptiste, semble impliquer moins de dépenses supplémentaires, mais je dirais que c’est en apparence seulement. En effet, nous n’avons aucune idée de ce que coûteraient les infrastructures nécessaires pour rendre sécuritaire l’accessibilité au site. À l’heure actuelle, des cyclistes et des mamans avec poussettes me disent que c’est périlleux de traverser le carrefour giratoire, malgré les traverses piétonnières. Faudrait-il prévoir, par exemple, des viaducs comme ceux qui surplombent la 132 à Longueuil ? Et à quel coût ? Mais la santé et la vie des citoyens ne sont-elles pas prioritaire ? Ce qui m’amène tout naturellement à mon dernier point, la santé publique. Comme rédactrice spécialisée en santé, j’ai eu à couvrir un congrès international sur l’évaluation de l’impact sur la santé de la population des décisions politiques. Ce mandat n’a pas fait de moi une experte en la matière mais, si j’ai bien compris, un projet comme celui dont nous discutons actuellement devrait faire l’objet d’une telle évaluation en vertu de l’article 54 de la Loi sur la santé publique. Et même si ce n’est pas le cas, en supposant que j’aie mal compris, rien ne nous interdit d’être proactifs et d’assumer cette responsabilité ! Je sais que l’organisatrice communautaire du CISSS de la Montérégie-Est a été consultée déjà, mais je ne crois pas que ce soit au sujet des risques à la santé liés au choix des trois sites potentiels. Il est donc essentiel de former rapidement un comité qui serait chargé d’analyser les impacts des trois sites proposés sur la santé de la population avant que le choix soit arrêté. Un expert en évaluation des impacts sur la santé devrait en faire partie, ainsi qu’un citoyen de Beloeil. M’appuyant ma longue feuille de route à titre de rédactrice spécialisée en santé, je vous offre avec plaisir de jouer ce rôle. Compte tenu de ce que les citoyens auront exprimé dans le cadre de cette commission parlementaire, et compte tenu que trop d’éléments figurent encore dans la liste des inconnus, je crois qu’il serait prématuré de proposer un choix définitif, à la séance d’information du 18 mai prochain. Merci de m’avoir écoutée. Suzanne Blanchet