RFI Liberia: les grands chantiers à venir d`Ellen Johnson Sirleaf

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RFI Liberia: les grands chantiers à venir d`Ellen Johnson Sirleaf
Liberia: les grands chantiers à venir d'Ellen Johnson Sirleaf
RFI
Monrovia, Liberia, 2011-11-11 (RFI) - Untitled 7
Liberia: les grands chantiers à venir d'Ellen Johnson Sirleaf
Source: RFI
le 11 novembre 2011.
Au Liberia, les résultats publiés hier par la Commission électorale et
portant désormais sur 97 &percnt des votes confirment ce que tout le
monde sait déjà depuis un moment : Ellen Johnson Sirleaf est réélue
avec 90 &percnt des voix, mais avec une participation de seulement
38 &percnt pour ce second tour boycotté par l’opposition. „ Regardons
l’avenir avec courage et espoir, il y a tant à faire «, disait la dame de
fer du Liberia vendredi 11 novembre au soir, dans son adresse à la
nation. De fait, à 73 ans, elle a du pain sur la planche, notamment pour
réconcilier un pays dont ce scrutin a montré qu’il était très divisé.
Construire les infrastructures, créer des emplois, amener l’eau et
l’électricité à plus de foyers : voilà quelques-unes des missions que se
fixe la présidente Sirleaf dans son adresse à la nation.
En cinq ans, elle a obtenu l’annulation de la dette, attiré 16 milliards
de dollars d’investissements étrangers, posé les bases du
développement. Il lui faut maintenant s’assurer que cela profite
davantage aux deux tiers de la population encore sous le seuil de
pauvreté, et aux 80 &percnt de Libériens sans emploi formel.
„ C’est une question explosive «, dit l’analyste Dan Saryee, une vraie
fracture, soulignée par ce scrutin, entre une élite et les déshérités,
beaucoup de jeunes qui avaient fait le choix du CDC.
Un autre grand défi, évident au cours de ces élections où l’opposition
n’a cessé de dénoncer le soutien apporté par Ellen Johnson Sirleaf à
Charles Taylor au tout de début de sa rébellion : la réconciliation. Huit
ans après la fin de la guerre civile, les plaies sont toujours ouvertes.
Rien de ce qui avait été recommandé par la Commission vérité et
réconciliation n’a été mis en place, ni les tribunaux pour juger les
crimes de guerre, ni les palava hut, ce sytème traditionnel basé sur la
conciliation et le pardon.
Au Liberia, les ex-chefs de guerre ont toujours pignon sur rue. Prince
Johnson, arrivé troisième à la présidentielle, est loin d’être le seul, et
cela ne semble pas près de changer. En revanche, Ellen Johnson
Sirleaf promet de lancer les palava huts et de s’y présenter la
première. Elle confie aussi à sa colauréate du Nobel de la paix,
Leemah Gbowee, la préparation d’un dialogue national.