comité exécutif national - Formation

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comité exécutif national - Formation
Lien d'information
hebdomadaire
des communistes
N° 370
6 mai 2009
infohebdo
Sommaire
Comité exécutif national..........................................................................................................1
Relevé des décisions de comité exécutif national du 4 mai 2009.............................................................1
Déclaration du Comité exécutif national du Parti communiste français....................................................1
Européennes.............................................................................................................................2
Note de la commission Services publics : « Pas d’Europe sociale sans services publics ».....................2
Front de gauche, une autre ambition pour l’Europe : un appel des militants de l’économie sociale.........3
Pétition ­ Le manifeste Enseignement supérieur, recherche : « Changer d’Europe pour changer le Monde »....................................................................................................................................................4
International..............................................................................................................................7
équateur : élections présidentielles, législatives, régionales et municipales du 26 avril 2009..................7
Durban II, évaluation finale.......................................................................................................................7
Vie du Parti ...............................................................................................................................8
Vie des commissions................................................................................................................................8
Commission agriculture, pêche, foret.................................................................................8
Commission Entreprises / lieux de travail...........................................................................8
Groupe de travail économie sociale et solidaire.................................................................9
Communication........................................................................................................................9
Vidéos « Européennes »...........................................................................................................................9
Aide à la communication...........................................................................................................................9
Bureau de presse – Les communiqués de la semaine.............................................................................9
COMITÉ EXÉCUTIF NATIONAL
Relevé des décisions de comité exécutif national du 4 mai 2009
Le comité exécutif national a analysé la suite de la campagne de l'élection européenne au lendemain du 1er mai. Ce qui continue de dominer la situation, c'est le bras de fer engagé entre le mouvement social et la droite au pouvoir. C'est aussi l'attente et la recherche de solutions par les salariés.
Notre campagne doit donc continuer à porter ces deux aspects : condamnation sans appel des politiques libérales en France et en Europe pour les stopper; volonté d'ouvrir des perspectives avec nos propositions et la démarche du Front de gauche. Nos initiatives témoignent d'un important potentiel mais tout reste à gagner dans les dernières se­
maines. La préparation du 28 mai, autour des trois projets de loi que nous déposons, est essentielle pour faire le pont entre les préoccupations sociales et l'enjeu du 7 juin. Du 25 au 28 mai, mobilisons nous devant toutes les entreprises et aussi dans les quartiers. Et le 28 mai, rassemblons nous avec des délégations à 12 heures devant l'Assemblée.
Le CEN a également décidé de faire une déclaration dénonçant les manœuvres qui des dessinent sur le thème de la grande coalition anti­Sarkozy (voir déclaration ). Elles visent à évacuer le débat de fond sur les enjeux des euro­
péennes pour faire primer des enjeux de recomposition fatales à toute la gauche. Déclaration du Comité exécutif national du Parti communiste français
Depuis maintenant des mois, le pays souffre de la crise engendrée par le système capitaliste. Il souffre mais il se bat et exige un véritable changement de cap. Les mobilisations sociales engagées ne faiblissent pas. La droite au pou­
voir craint le mouvement populaire qui se développe et les prolongements politiques qu'il peut se donner. Elle craint pour cette raison l'élection européenne du 7 juin prochain. Elle fait tout pour en dénaturer l'enjeu et dévoyer les co­
lères, les luttes, les exigences de changement dans de nouvelles impasses.
C'est dans ce contexte qu'est relancée ces derniers jours une opération de recomposition politique baptisée par le di­
recteur de Libération, Laurent Joffrin, « la grande coalition de l'après­Sarkozy ».
De quoi s'agit­il ? Pour préparer la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, il faudrait échapper à la « réponse classique », « la vieille soupe de l'union de la gauche », et construire « un espace politique culturel et social neuf », une nou­
velle « coalition » réunissant « les forces écologistes, les socialistes à l'ancienne comme Jean­Luc Mélenchon, le PS, les partisans de François Bayrou, et les gaullistes sociaux et républicains tentés par Dominique de Villepin ». Cette construction devrait exclure le PCF, « qui ne regroupe plus personne sous son drapeau mité ». Le NPA, mis en avant à toute occasion dans les même colonnes de Libération, devient un utile repoussoir pour justifier la recompo­
sition en question. Puisqu' « il récuse toute alliance de gouvernement », « l'union de la gauche se déploie dans un espace politique trop étroit », justifie Laurent Joffrin. Et voilà la boucle bouclée. La fracture irrémédiable de la gauche est théorisée pour mieux tourner le dos à toute ambition de rupture réellement ancrée à gauche, tout projet de changement à vocation majoritaire.
En vérité, la « coalition » préconisée par Laurent Joffrin n'est que le énième recyclage d'une opération de recompo­
sition qui vise la bipolarisation définitive de la vie politique, organisant, dans le cadre immuable du système capita­
liste, l'alternance entre un bloc de droite ultra­libéral et un bloc démocrate à l'américaine. Evidemment, tout le dé­
bat sur les causes de la crise actuelle, sur les responsabilités politiques dans cette crise et sur la nature des solutions à mettre en oeuvre pour réussir un réel changement progressiste est évacué de cette construction. « L'après­Sarkozy sera aussi, on peut l'espérer, un après­crise », se contente d'écrire Laurent Joffrin sans jamais le démontrer. Et pour cause. Car sans rupture avec les logiques capitalistes, avec les convictions libérales de François Bayrou ou Domi­
nique de Villepin, social­libérales de la majorité du PS, sans rupture avec les principes actuels du traité de Lis­
bonne, comment viendra la sortie de crise et où sera le changement réclamé par notre peuple ?
Cette grande coalition serait à coup sûr celle de l'échec. C'est d'ailleurs déjà cette même tentation qui a fait le lit de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, permis le retour au pouvoir de Berlusconi en Italie. Allons­nous recommen­
cer ?
On comprend pourquoi, dans ces conditions, l'élection européenne est évacuée du raisonnement. Car au coeur du choix européen figure précisément la question de savoir si on continue ou si on arrête avec les choix politiques qui ont conduit à la crise actuelle. Le Front de gauche pour changer d'Europe, dont l'initiative a été prise par le PCF, dé­
range parce qu'il ne rentre pas dans le cadre de telles recompositions. Il porte une condamnation claire de Nicolas Sarkozy et de sa politique. Il propose de rompre sans ambiguïté avec les choix libéraux de l'Union européenne. Il ouvre un espace politique de rassemblement prometteur pour l'avenir. En répondant présent tout à la fois sur le pro­
jet et sur l'ambition unitaire, il apporte une réponse pertinente aux urgences sociales et politiques qu'exprime le mouvement populaire. D'autres préféreraient voir les électeurs rater cette première marche et verser dans des che­
mins de traverse.
Voter Front de gauche le 7 juin, c'est déjouer ce piège, porter dans les urnes des propositions réellement alternatives aux choix libéraux mis en oeuvre en France et dans toute l'Union européenne, c'est refuser la désunion et ouvrir le chemin d'un nouvel espoir à gauche pour toutes les échéances à venir.
Comité exécutif national du PCF
Paris, le 5 mai 2009 EUROPÉENNES
Note de la commission Services publics : « Pas d’Europe sociale sans
services publics »
L’Union européenne fonctionne, avant toute autre considération, comme un grand marché, commun puis unique, où « la libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes doit être libre » (remarquez l’ordre des choses !).
Cette « liberté » érige la concurrence non faussée comme logique conductrice de sa construction. Placée ainsi dans un registre commercial, l’Europe actuelle ne conçoit l’intérêt général qu’ « économique », d’où une aversion envers le service public suspecté de fausser les règles concurrentielles.
Ignorant la notion même de « service public », sa Commission et sa Cour de Justice, avec l’aval des majorités parle­
mentaires et des Etats membres, n’ont eu de cesse de libéraliser et de privatiser afin de restreindre les capacités et de réduire les périmètres de l’action publique.
Cette Europe entend faire commerce de tout
Après les entreprises publiques de réseaux (transports, énergie, télécoms, poste,..), les systèmes publics de protec­
tion sociale (retraite, santé,…), les services sociaux surtout doivent à leur tour subir la concurrence et la marchandi­
sation.
La directive « services », applicable au 1er janvier 2010, marque « l’achèvement du marché intérieur des services ». Certains secteurs (santé, habitat, éducation, services à la personne ) de la version « Bolkestein » exclus par la porte, reviennent par les fenêtres car assimilés à des activités économiques. Ainsi, le souci des « soins transfrontaliers » autorise la Commission européenne à créer le « marché unique de la santé » au détriment du « droit à la santé » : la carte de crédit préférée à la carte vitale !
Cette Europe néglige le social
L’accès aux soins , mais aussi à l’éducation, à l’habitat, à la culture ou à la mobilité, serait de plus en plus condi­
tionné aux aléas de fortune ou d’infortune. Cette « mise sur le marché » du social met en péril toute une série de services rendus au quotidien par les collectivités locales. Seuls les traitements caritatifs à destination des plus dé­
munis pourraient échapper à ce sort !
Cette libre concurrence s’immisce donc partout, et démantèle les services publics, pourtant les seuls à même de rendre les droits essentiels à tous et partout.
Cet effacement du service public de droit commun signifie l’effacement des droits sociaux.
C’est à ce « standard européen » que Sarkozy entend soumettre toutes les politiques publiques de l’Etat et des col­
lectivités locales, avec sa RGPP dont la philosophie se résume à « toujours moins de service public » ! La loi Boutin est son volet logement, les réformes Darcos et Pécresse son volet éducation, la réforme Bachelot son volet santé, le projet Balladur son volet territorial. Elle organise dans tous les domaines le retrait de l’Etat pour favoriser le marché, spéculatif par essence. l’Etat social et républicain est ainsi vendu en viager à la cupidité des opérateurs privés. L'avenir est au services publics
Assimiler la liberté de chaque citoyen à la liberté du commerce est un abus social.
La marchandisation de certains biens essentiels, car vitaux, est même criminelle. Celle de tous les besoins humains ne peut qu’accroître les inégalités sociales, les disparités territoriales, les discriminations et les tensions, à l’opposé du bien­être et d’un développement harmonieux promis, en France, en Europe comme dans le monde. La crise n’est pas que financière. Elle résulte de l’amoncellement des fractures médicales, éducatives, sociales, ju­
diciaires, etc, en une crise majeure de société, voire de civilisation. La crise est révélatrice à la fois des dégâts du « moins de service public », et du besoin de service public pour assurer des conditions d’existence et d’avenir viables. Nous n’avons qu’une planète : elle doit rester « propriété publique » !
L’Europe sociale ne pourra émerger qu’en affranchissant les besoins essentiels des règles de la concurrence et de l’­
hégémonie du marché sur les activités humaines. Si des secteurs rendent nécessaire l’organisation de services pu­
blics européens, il devra être restitué à chaque Etat et à chaque collectivité locale sa liberté de décider du mode de gestion de ses services.
Préserver et promouvoir le caractère public de certains services ouvre la perspective d’un alter­développement, rai­
sonné et raisonnable, face aux impératifs écologiques et à la nécessaire justice sociale.
« Le commerce est une forme de guerre » prétend un grand publicitaire.
Promue comme facteur de Paix, l’Europe doit montrer un autre visage pour être exemplaire !
Front de gauche, une autre ambition pour l’Europe : un appel des militants de
l’économie sociale
L’économie sociale représente 10% des entreprises européennes, 6% du total des emplois de l’Union, 248 millions d’européens sur 370 millions d’habitants sont membres de coopératives, mutuelles ou associations.
Les règles européennes actuelles, comme celle contenues dans le traité de Lisbonne imposent comme le déclarait la Conférence Européenne de l’Economie sociale des 21 et 22 novembre à Strasbourg « les mêmes pratiques (que les sociétés privés) et sont souvent inspirées par une pensée unique, celle de l’entreprise de capitaux centralisées, guère compatible à priori avec le modèle coopératif et mutualiste ». Elle précisait « l’accentuation de la mondiali­
sation sans règles, le développement de la financiarisation qui s’est imposée partout, ont provoqué une montée des risques d’une exceptionnelles gravité, ayant démontré la nocivité d’un tel système qui accorde à la maximisation du profit, la primauté sur toute autre considération. Cette crise frappe massivement et directement nos économies…
Elle conforte, plus que jamais, la pertinence et la place dune autre approche économique : l’économie sociale. » Militantes et Militants engagées dans les différents secteurs de l’économie sociale, profondément attachés aux va­
leurs de solidarité, de justice sociale et de démocratie, nous nous retrouvons dans ces appréciations. Les questions fondamentales posées par la crise actuelle nous confortent dans nos engagements.
Sur ces bases, pour une Europe de solidarité et de progrès social nous avons déjà dit Non au TCE, et nous n’accep­
tons pas le traité de Lisbonne ratifié par le parlement en méprisant le vote démocratique des français.
Nous refusons de soumettre définitivement l’économie sociale au diktat de l’économie libérale, aux règles de la concurrence libre et non faussée. La crise actuelle confirme la justesse de nos engagements. Elle nous conforte dans nos choix de construction de réponses économiques et sociales solidaires, dégagées de la contrainte du profit, pri­
vilégiant le progrès social et la construction d’un monde plus humain.
Les réponses politiques actuelles qu’elles soient libérales ou social libérales tournent le dos à nos valeurs et à nos objectifs, elles les mettent en péril. Démocrates et acteurs du progrès économique et social, nous voulons empêcher cela et donner un point d’appui fort à nos actions et à nos projets. Nous vous invitons à vous faire entendre le 7 juin en votant pour les listes du front de gauche qui rejettent clairement les réponses libérales, proposent d’agir pour faire respecter le NON des Français et des Néerlandais et agissent pour une autre ambition démocratique et sociale pour l’Europe.
Le 7 juin ensemble nous pouvons commencer à écrire une nouvelle page pour les peuples d’Europe, porteuse d’espoir, pleinement en adéquation avec nos engagements dans l’économie sociale.
Je rejoins cet appel Nom…………………………………….. Prénom…………………………
Raison sociale ou organisation……………………………………………..
Mail…………………………………….
Téléphone (éventuellement)………..
Les soutiens sont à adresser à : [email protected] PÉTITION - Le manifeste Enseignement supérieur, recherche : « Changer d’Europe
pour changer le Monde »
La mondialité est au cœur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle se fit jour comme enjeu et donnée de civilisation dès l’origine ; elle s’imposa comme condition de la pensée créatrice contre l’Inquisition puis contre toute domination de type étatiste, économique, religieux , idéologique. Les rencontres entre cet enjeu et le mouve­
ment progressiste sont nombreuses, essentielles, non exemptes de contradictions et tensions importantes. L’examen critique de ces rencontres devrait constituer un fil d’Ariane pour tout esprit progressiste .
Dans la période contemporaine, après le désastre des deux guerres mondiales, la question centrale qui fédéra les plus éminents représentants de la pensée fut celle de la paix, donc du désarmement.
Les esprits mobilisés devant la menace de l’autodestruction de l’humanité marquèrent des points ; puis, la guerre froide disparut ; mais la menace demeura, réanimée à jets continus jusqu’à la réintégration de la France dans l’O­
tan, aux implications directes sur les rapports mondiaux. A cet effet, on trouve des causes.
La guerre froide évanouie fut aussitôt remplacée pour les tenants du capitalisme par deux concepts clés enfermant la civilisation dans une vision désespérante et sans issue positive prévisible :
• la « guerre économique » d’une part, prétexte à toutes les mesures de compression drastique des finances pu­
bliques , de démantèlement et de privatisation des services publics au premier rang desquels on trouve l’enseigne­
ment supérieur et la recherche ; ­ la « guerre des civilisations d’autre part » saignant les peuples des pays issus du colonialisme, les plongeant dans la misère, l’endettement, la coercition et plus récemment, l’invasion militaire, la destruction pure et simple de leur patrimoine culturel.
Rien n’indique à ce jour de changement dans les orientations fondamentales à Washington ou à Bruxelles. Les poli­
tiques du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OCDE, de l’OMC poursuivent avec ténacité leur œuvre d’asservisse­
ment aux exigences du capitalisme mondialisé, dont la financiarisation est un élément indissociable.
De cette course au désastre on peut, et il faut sortir.
Car dans ce temps de tous les dangers, le développement scientifique déploie une voie originale, déjà en germe dès son origine. Son domaine étant le monde, son rapport à l’humanité fut d’emblée celui de la coopération sans fron­
tières ni rivages. Le CERN en est l’une des manifestations éclatantes, aujourd’hui le LHC, la numérisation de la Grande Bibliothèque en sont d’autres, lesquelles d’ailleurs portent des conséquences incalculables. Aucun de ces exemples n’a eu besoin de l’Union Européenne telle qu’elle s’est construite. Cette même construction entrave l’indispensable coopération Nord­Sud, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche ; elle la conditionne à des exigences, économiques, politiques, culturelles, scientifiques auxquelles les pays du Sud ne peuvent ni ne veulent souscrire ; elle poursuit, sous des formes nouvelles le pillage des ressources, y compris hu­
maines, du Sud et se moque des programmes de l’Unesco qu’il faudrait puissamment réactiver et démultiplier. Que cette coopération multiforme soit enrayée, subvertie, dominée aujourd’hui et que les orientations même de la construction européenne menacent y compris les grands équipements mondiaux, ne change rien à cette donnée capitale. Dans sa trajectoire, la coopération nous fait sortir de la réduction « au marché ».
Le Manifeste des intellectuels de Guadeloupe la résume et l’amplifie : « Lier, Allier, Relayer, Rallier, »
De cette tendance issue de la pratique scientifique nous devons tirer tous les enseignements politiques. Qu’il s’a­
gisse du rôle de l’activité humaine dans le changement climatique, de la nécessité d’une autre croissance soucieuse inséparablement de la satisfaction des besoins humains, du développement des capacités humaines et du respect des ressources naturelles, de la conception du littoral comme continuum et non comme mosaïque, de la réduction des déséquilibres entre pays développés et pays en voie de développement. C’est là ce qu’on appelle le développement durable. Il implique la sortie impérative d’une conception prédatrice de l’énergie fossile et facile, le contrôle démo­
graphique, la nécessité de la prévention des pandémies, le droit universel à la santé, la maîtrise sociale de l’eau, l’é­
radication de la famine et de la misère, l’appropriation collective des savoirs et de leur mouvement, des enjeux du numérique. Tout exige une mobilisation intellectuelle à l’échelle mondiale d’une ampleur sans équivalent dans le passé.
I. Autissier le souligne à sa façon : « Ce n’est pas tant la quantité ou la qualité de la connaissance qui pèchent que leur croisement et leur partage ».
Aucun de ces défis planétaires n’est compatible avec la conception de l’être humain comme source de profit. L’acti­
vité de recherche a un coût, d’ailleurs dérisoire par rapport aux immenses gâchis dus à la spéculation financière, et c’est pourquoi elle doit être évaluée de façon transparente et démocratique. Mais comme telle, c’est l’une des dé­
marches par lesquelles l’humanité s’autoconstruit. La science a besoin de l’aspiration populaire au progrès, la nour­
rit et s’en nourrit, mais elle n’a décidément pas à se justifier sur le plan économique comme l’a souligné J. Haber­
mas.
Une autre tendance, beaucoup plus nouvelle, se manifeste : où que ce soit dans le monde, les citoyennes et citoyens n’acceptent plus comme intangible la séparation entre « décideurs » et « exécutants ». Cette césure colle au déve­
loppement du capitalisme comme un double. Le capitalisme d’aujourd’hui pousse aussi loin que possible ce qu’il appelle lui­même « un certain degré d’acceptation ». La participation des citoyennes et des citoyens aux choix de tous ordres, y compris technologiques et scientifiques qui concernent leur avenir et leur conditions de vie et de tra­
vail, s’impose donc à toute politique réellement de gauche.
La limite historique d’un mode de production, d’une organisation sociale et politique se jauge à son incapacité fon­
damentale à donner sa pleine extension aux tendances nouvelles qu’ils ont contribué à faire mûrir. La crise systémique du capitalisme dont nous ne voyons que les prémisses est le produit de cette contradiction. Les luttes qui se développent à l’échelle européenne, non simultanées, non linéaires, mais d’exigences ascendantes dans tous les domaines de l’activité humaine, en particulier dans le champ universitaire et de la recherche, appellent aujourd’hui des réponses politiques. Les défis civilisationnels contemporains conduisent à la même conclusion.
La construction européenne actuelle est véritablement un cas d’école. Le champ universitaire en Europe a mis en pleine lumière le rôle du « processus de Bologne ». La déclaration de Bologne s’inspire de ce que l’on appelle le « nouveau management public », combinaison de rhétorique libre­échangiste et de pratiques de contrôles confinant au totalitarisme. La mise en cause de ce processus chaotique, destructeur de pans entiers de référentiels nationaux en matière de formations diplômantes sans pour autant élever le niveau général d’acculturation des populations est in­
contournable. Le LMD a été le levier de la mise en concurrence des établissements d’enseignement supérieur dont la LRU française est une nouvelle étape codifiante. Les trois déclarations de Paris (1998), de Bologne (1999), de Lisbonne (2000) ne font qu’une. S’y ajoutent les déclarations et décisions du « Sommet de Louvain » .
Il est cependant temps de voir que le « processus de Bologne » a une origine : il s’agit de l’Acte Unique mis au point sous la présidence de J. Delors visant au démantèlement de toute entrave à la « libre circulation des capitaux et des services », et un amplificateur, à savoir les cycles successifs de l’Organisation Mondiale du Commerce et en particulier l’AGCS (Accord général sur le Commerce dans les Services). Par le biais de cet « Accord », sans aucune publicité, sans débat, et sans vote, l’enseignement supérieur n’est plus un droit national inscrit dans la loi, il est re­
défini et transformé en bien marchand, en service international pouvant être vendu et acheté à n’importe quel four­
nisseur international. Cet « Accord », les clauses qui en découlent sont de l’exclusif ressort de la Commission Euro­
péenne.
Soutenir, comme le font des forces politiques situées à gauche de l’échiquier politique européen qu’en changeant la Présidence de la Commission, on peut parvenir à une Europe sociale consiste simplement à prendre l’engagement de poursuivre pour pire.
A cela s’ajoute la vassalisation nouvelle faisant de l’acceptation tacite du rôle dominant des Etats­Unis dans tous les domaines le parachèvement de « la civilisation occidentale », l’exemple anglo­saxon, le modèle intangible d’inten­
dance. Le dépeçage du CNRS et sa défiguration en agences de moyens, l’AERES, en sont des signes visibles. Tout cela souligne l’importance de l’alignement inscrit dans le Traité de Lisbonne.
Laissons la parole à un orfèvre : « La France, elle, n’a pas obtenu les changements réclamés par certains des parti­
sans du « non » au référendum. La concurrence « libre et non faussée » figure toujours dans le projet, cette fois sous la forme de déclaration conjointe des gouvernements, et la primauté du droit européen sur le droit national est confirmée, par référence à la jurisprudence de la Cour de Justice ». (Blog de Valéry Giscard d’Estaing).
Les choses ne s’arrêtent pas là. Dans le mouvement irrésistible de la conquête de connaissances nouvelles, la pen­
sée dominante en Europe ne retient qu’un élément : l’innovation. Elle le fait à nouveau sous le seul angle qu’elle connaisse, celui de la production de profit dans le cadre d’une guerre économique exacerbée considérée elle­même comme l’horizon ultime de la civilisation et qui conduit à la guerre tout court. Toute l’activité, tout programme de recherche ne prend sens et but que s’il est mesurable à cette aune. Les porte drapeaux de ces conceptions constatent eux –mêmes l’inanité des objectifs proclamés (par exemple le fameux chiffre de 3% du PIB devant être consacré à la R­D). Malgré des incitations fiscales considérables, des financements publics démesurés, sans contrôle ni contre­
partie d’aucune sorte, la logique du profit sans produire l’emporte sur toute autre considération. On va poursuivre et si possible frénétiquement, si possible en tentant une nouvelle fois d’enrégimenter la collectivité scientifique dans la poursuite de ces choix politiques, prétendus seuls de nature à permettre de sortir de la crise que ceux­ci ont ali­
mentée et provoquée.
C’est pourquoi nous considérons que la constitution d’un Front de gauche ouvert au mouvement social, populaire, fondé sur des contenus transformateurs, respectant la personnalité de chacun, est de nature à créer l’élan nécessaire.
C’est pourquoi nous considérons que la contribution de la collectivité scientifique est indispensable à sa réalisation.
C’est pourquoi nous pensons qu’il n’y a pas d’avenir humain sans une puissante coopération avec les pays du Sud, respectant leurs cultures endogènes. L’Union Européenne comme ses Etats­ membres ont des devoirs, n’en déplaise à ceux qui osent aujourd’hui vanter « les mérites de la colonisation » ; leur réalisation passe par une puissante revi­
talisation des programmes de l’UNESCO dans lesquels ils doivent s’impliquer massivement.
C’est pourquoi nous considérons que sont indispensables aux objectifs transformateurs affichés la définition nou­
velle du rôle, de l’ambition et des formes institutionnelles de l’enseignement supérieur et de la recherche ; nous nous y engageons et nous vous y engageons.
Parce que la mondialité demeure l’unique référentiel possible pour le développement des savoirs, parce qu’il n’y a pas de mouvement des savoirs sans mise en question des pouvoirs, changer l’Europe pour changer le monde est l’af­
faire du temps présent.
Premiers Signataires :
H .Berviller ( Sciences appliquées Strasbourg ) ,S. Bonnéry (Sciences de l’Education Paris) , G Chouteau( Physi­
cien CNRS Grenoble ), P.Crépel (Histoire des Sciences, CNRS ) ,D Faudot (Informaticienne Dijon) , R. Fourme (Biophysicien Université Paris­ Sud Orsay) ,J Gallot ( Physicien, Université de Rouen) , JP Guelfucci ( Pr Toulouse 3), C.Kahane ( Astrophysique ,Université de Grenoble), JP Kahane (Mathématicien, Académie des Sciences, Orsay) ,O.Gebuhrer (MCF honoraire Mathématiques Strasbourg ) , X.Lambert (Arts Plastiques Toulouse) I. Lavallée ( Informaticien Paris 8 ) P. Lederer (Physicien, Orsay), C . Mills ( Economiste Paris) , M.Neveu (Informaticien ,Di­
jon) ), G. Monsonégo (Physicien Strasbourg ) , S Monsonégo (CNRS ? ) , A. Pagano (équipe GECCO Groupe d’E­
cologie et Conservation des vertébrés, Angers), P. Saly(MCF honoraire Histoire Paris) , C.Seureau (MCF honoraire Biologiste Paris ) , C. Teichtell (Pr Emérite Toulouse 3 ) ……..
Pour signer la pétition : http://www.pcf.fr/spip.php?article3695 INTERNATIONAL
ÉQUATEUR : élections présidentielles, législatives, régionales et municipales du 26
avril 2009
Avec 78% des voix dépouillés, Rafael Correa est élu au premier tour. Il obtient 51,86% des voix suivi par l'ex­pré­
sident Lucio Gutierrez qui obtient 27,98%. Aucun président n’avait été élu dès le premier tour depuis la fin du gou­
vernement militaire et le retour de la démocratie.
Alvaro Noboa, le milliardaire qui était son adversaire lors des dernières élections, n'obtient que 11,62%. La social démocrate Martha Roldos 4,42%
L'abstention a été de 24,6%
C'est une victoire «historique» ; la nouvelle majorité parlementaire devra voter les lois qui mettent en œuvre les ré­
formes prévues dans la nouvelle Constitution adoptée par référendum en septembre 2008 avec 4,722,073 voix (63.93%)
Remarques :
En 2006 Correa n'avait pas de parti et n'avait pas présenté des candidats aux législatives.
En 2009 il a un parti qui confirme sa présence dans l'ensemble du pays, (le parti Alliance PAIS) et gagne au moins 9 provinces sur 24 et ses alliés gagnent deux.
Les résultats aux législatives attribuent pour l'instant à son parti 61 sièges sur 124.
Le Mouvement populaire démocratique (formation ex­maoiste), allié de Correa obtient 7 sièges.
Les partis traditionnels qui avaient gouverné l'Equateur depuis des décennies obtiennent des scores dérisoires aux législatives : le Parti social chrétien 3,48%, la Gauche Démocratique (social­démocratie) 2,54%
Rafael Correa sort renforcé de cette élection. Il consolide son gouvernement et peut avancer sur la voie de la révolu­
tion citoyenne et du socialisme du XXI° siècle qu'il propose.
Depuis 2006, l'Equateur a été appelé à voter cinq fois (dont deux référendums) toutes gagnés par la majorité ac­
tuelle. Le mandat présidentiel est de quatre ans et selon la nouvelle Constitution Rafael Correa peut se présenter en­
core une fois comme candidat.
• En deux ans, les investissements pour l'éducation , la santé et le logement ont été multipliés par trois. Le montant des aides pour la population la plus pauvre ont été multiplié par deux.
• La nouvelle Constitution donne la maîtrise des ressources naturelles au pays et prévoit la création d'espaces de participation citoyenne.
• La préservation de l 'environnement et la conservation des écosystèmes et de la biodiversité sont devenues une ob­
ligation pour l'Etat.
Durban II, évaluation finale
La Conférence de «Durban II» s'est terminée vendredi 24 avril.
La Déclaration finale avait cependant été adoptée dès le 2e jour, afin de sauver la conférence et de permettre que le travail engagé puisse se poursuivre malgré le discours du Président iranien M. Ahmadinejad. L'utilisation, par ce dernier, de la tribune de Durban II à des fins politiciennes (les élections iraniennes auront lieu le 12 juin) et les propos délibérément provocateurs qu'il y a tenus, auraient pu torpiller une conférence déjà très pré­
caire. En effet, jusqu'au dernier moment la question du boycott par les pays occidentaux s'étaient posée; la majeure partie d'entre eux ayant finalement décidé d'y assister, à l'exception des Etats­Unis, d'Israël, du Canada, et de plu­
sieurs pays membres de l'UE (Allemagne, Italie et République tchèque, suite au discours d'Ahmadinejad pour cette dernière), ne permettant ainsi pas une position commune de l'Union. L'esclandre d'Ahmadinejad a exacerbé les tensions sur la conception des droits de l'Homme, de la Démocratie, des valeurs et des responsabilités. La rhétorique du Président iranien nourrit dangereusement et négativement une confrontation sur la vision du monde, voire sur la civilisation. Ahmadinejad alimente en effet ce qu’ on appelle «le choc des civilisation». C’est évidemment condamnable. Il est nécessaire de souligner aussi que ses propos sont conçus pour faire écho aux mécontentements réels de nombreux pays du Sud, d’Afrique, des Non alignés et du monde arabe…(politique dite de double standard, question de Palestine…).
Le texte adopté, au­delà des points polémiques qui avaient fait l'objet de l'attention de tous les médias, est un résul­
tat acceptable. Toutes les formes de discriminations y sont mentionnées. Les compromis nécessaires à la forme ré­
dactionnelle finale expliquent que certains points soient restés en­deçà du souhaitable (il n'est ainsi pas fait mention de l'égalité entre hommes et femmes, ou d’une réparation aux anciennes colonies). Il est toutefois important de sou­
ligner les contenus positifs et l'apport concret de ces textes, dans la lutte contre le racisme et les discriminations. En revanche, une certaine dépolitisation de la Déclaration de Durban II marque un recul par rapport à celle de Dur­
ban 2001. Elle peut s'expliquer par une tentative de rallier les Etats­Unis au texte (celui­ci, par exemple, ne fait plus mention que des «territoires occupés», sans plus de précision, au lieu de citer explicitement le conflit israélo­pa­
lestinien comme Durban 1). Au­delà des controverses textuelles, rappelons que c'est l'institution onusienne qui sort affaiblie de cette conférence. Il apparaît plus urgent que jamais d'encourager et d'appuyer un processus de réforme des Nations unies, afin que celles­ci reflètent les configurations du monde actuel et retrouve la crédibilité et la légitimité nécessaires. Il s'agit du seul cadre multilatéral de concertation et de décision à vocation universelle pour les questions internatio­
nales et pour dire le droit (résolution des conflits, désarmement, pauvreté, inégalités, environnement, éducation, santé, logement...).Ses mises en cause récentes et diverses doivent susciter la vigilance.
VIE DU PARTI
Vie des commissions
Commission agriculture, pêche, foret
La commission agriculture, pêche, foret se réunira le mercredi 13 mai 2009 de 10h00 à 12h30 au siège du Parti communiste français. Commission Entreprises / lieux de travail
La commission nationale « Entreprises­lieux de travail » se réunira la veille du Conseil National : Mardi 12 Mai de 14h à 18h au siège national du Parti (Salle 26­27 au 1er sous­sol), 2 place du colonel Fabien
Elle traitera 2 points : • La préparation de l'initiative nationale du 28 mai où les députés communistes feront entrer dans l'hémicycle les exigences sociales à travers 3 propositions de loi.
Dans le prolongement du 1er mai, nous devons dés à présent faire connaître, débattre de cette initiative politique des élus communistes aux entreprises et en particulier dans celles qui luttent. Nous devons nous saisir du mois de mai pour gagner la participation de délégués de boites, de syndicalistes qui soutiennent ces projets de loi et s’engagent à être présents le 28 mai, à l’Assemblée Nationale.
Dans chaque département, faites nous remonter les noms et les boites qui seraient partants pour le 28 : objectif ras­
sembler 100 noms début mai.
• La campagne des élections européennes avec l'enjeu décisif du vote des salariés, particulièrement de la classe ou­
vrière. L'abstention reste très forte à quelques semaines du vote, particulièrement dans notre électorat et chez les ou­
vriers, employés en particulier. La bonne présence des militants et élus communistes dans les luttes, aux portes des entreprises ne suffiront pas si nous voulons que le monde du travail s’empare de cette élection pour exprimer un changement de politique en France et en Europe, d’autant que la droite et tous ceux qui se rangent derrière le futur Traité de Lisbonne ont tout intérêt à dépolitiser la campagne et à cacher les vrais enjeux.
Nous pourrions faire de cette réunion de la commission, la veille du CN un rendez­vous national de tous les appels de syndicalistes appelant à voter pour les listes « Front de gauche ». Contact, informations : [email protected] Groupe de travail économie sociale et solidaire
Prochaine réunion du groupe de travail économie sociale et solidaire le mercredi 17 juin à 18h30
Télécharger les compte­rendus et introduction à la dernière réunion du groupe de travail :
•
Introduction : http://extranet.pcf.fr/infohebdo/?q=node/286 •
Compte rendu : http://extranet.pcf.fr/infohebdo/?q=node/285 COMMUNICATION
Vidéos « Européennes »
Suite à de nombreuses demandes, le secteur communication met à disposition des fédérations un DVD pour l'ani­
mation des réunions publiques (disponibilité dans les fédérations en milieu de semaine prochaine).
A charge des fédérations, suivant le nombre de copies attribuées, de gérer la circulation de ces DVD ou d'en faire d'autres copies.
Ce DVD comprendra tout un ensemble de ressources, comme des photos, vidéos, animation et fonds de scène à pro­
jeter.
Pour les urgences, il est également possible de télécharger ces éléments (hors vidéos haute définition – temps de chargement long ).
Afin de pouvoir télécharger les vidéos en haute définition (plus technique) veuillez vous référer au mode opératoire suivant : http://videos.dmz.pcf.fr/Campagne%20Front%20de%20Gauche/aidef%E9d%E9comeurop%E9enne.pdf
Télécharger les vidéos : http://videos.dmz.pcf.fr/Campagne%20Front%20de%20Gauche/ Aide à la communication
édito : après le 1er mai, transformer la colère sociale en vote Front de gauche
articles :
• DES LUTTES AU VOTE : porter un cou à l’eurocapitalisme
• JEUNES : en soldes
A télécharger : http://www.pcf.fr/IMG/rtf/dossier-78.rtf BUREAU DE PRESSE – Les communiqués de la semaine
• Meeting de Sarkozy à Nîmes : Dartigolles (PCF) : « les propos de Frédéric Lefebvre nous
conforte dans la saisine de la CNCCFP » ­ 06/05/09
• Le PCF veut imputer les frais du meeting de Sarkozy aux comptes de campagne de Dominique
Baudis et saisit la commission nationale des comptes de campagne ­ 06/05/09
• Déclaration du Comité exécutif national du Parti communiste français au sujet de « la grande
coalition de l'après-Sarkozy » ­ 05/05/09
• Déclaration d'Hervé Bramy (PCF) en réaction aux propos de Daniel Goldberg cités par le
Parisien ­ 05/05/09
• Les autorités françaises ne doivent pas recevoir Avigdor Lieberman ­ 04/05/09
• Pierre LAURENT (PCF) : Interdiction des listes Dieudonné : à quoi joue la droite ? ­ 04/05/09
• Le Ministre du travail ne serait pas à la fête le 1er mai ­ 30/04/09