Dossier de presse - L`Oeil du Vingtième
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Dossier de presse - L`Oeil du Vingtième
Dossier de presse galerie L’Œil du Vingtième 24, rue de la Réunion 75020 Paris DONKEY SHOW Braiements en faveur d’un âne Stéphane Moreaux • têtes cuites Félix Rodriguez-Sol • dessins épinglés du 7 novembre au 6 décembre 2013 Vernissage le jeudi 7 novembre de 18h à 22h Ambiance sonore par Christophe Chazelas “ Nous portons notre peau de bête avec les poils à l’intérieur et nous ne pouvons pas l’arracher. ” - Robert Musil, L’Homme sans qualités Félix RODRIGUEZ-SOL tenant entre ses mains une céramique en grès noir de Stéphane MOREAUX. Stéphane MOREAUX, Sans titre (masque et loup), 2013, grès ocre bistré et chamotté, 16x34 cm. B raiements en faveur d’un âne : L’Oeil du Vingtième est heureux d’accueillir en ses murs deux nouveaux artistes, Stéphane Moreaux et Félix Rodriguez-Sol. L’un présente des sculptures en grès, l’autre des dessins à la mine de plomb ; ils sont réunis, crin contre crin, autour de la figure de l’âne. Ce Donkey show fait écho, à quinze ans d’intervalle, au Dildo Show organisé par Stéphane Moreaux en 1998, une exposition en hommage à L’Objet-dard de Marcel Duchamp, qui jouait déjà à montrer et à dissimuler son sujet. Félix Rodriguez-Sol, artiste de vingt-deux ans, fut l’élève de Stéphane Moreaux de 2006 à 2009. Stéphane MOREAUX, Sans titre (museau-masque), 2013, grès noir avec réhauts étamés à l’émail, 12x7,8 cm. Stéphane Moreaux • sculptures en grès Les « masques » sculptés par Stéphane Moreaux – ainsi nomme-t-il ces têtes d’ânes en céramique – sont impossibles à revêtir. Masses fragiles de grès cuit, pesantes et rugueuses, bien qu’inspirées de véritables masques de carnaval, elles sont pourtant condamnées à n’accueillir aucun visage. Intenable greffe entre les faces de l’homme et de l’animal. Le grès sombre, lourd et âpre se fond dans le caractère de l’âne, mais entrave le travestissement. Ces têtes sont destinées à nous faire face, saillies d’oreilles et de museaux qui renâclent à se superposer à nos traits et conservent leur altérité opiniâtre. Tel museau s’allonge, telle gueule s’entrouvre. Grès ocres, noirs ou rouges absorbent inégalement la lumière et apparentent la bête tantôt à un chien, tantôt à un cheval. Un grès noir, matifié et pâtiné avec une cire à l’encaustique, prend l’apparence de la fonte ou du cuir ; émaillé, il acquiert des reflets d’étain. Puis il y a cet accessoire étrange, qui couvre les yeux de l’animal et nous rend invisible : amovible, monté sur élastique, c’est un loup de carnaval et un masque de sommeil, qui fait germer dans certains esprits des scènes érotiques ou des scènes d’abattoir. La richesse de l’objet est justement dans sa polysémie, la beauté dans le mélange des registres : on est entre la sculpture et l’installation, l’enseigne de boucherie chevaline et le santon géant, l’applique murale et le trophée de chasse (ou “massacre”). La fabrication et l’exposition en série, l’imitation du cuir et les reflets métallisés évoqueraient même la déclinaison en gamme d’un accessoire de luxe pour dames. Masque qui porte un masque, figure anthropomorphe accessoirisée, cet âne fonctionne comme un miroir. Auto-portrait en bestiau rétif, borné, stupide. Ou bien en être persévérant, patient et humble. Il emprunte à l’imagerie de cet animal la métaphore de la condition humaine, à la fois pathétique et comique, du porteur de fardeau. Ce masque sur ses yeux, n’est-ce pas notre propre aveuglement dont il s’agit ? Félix RODRIGUEZ-SOL, Sans titre, crayon et fusain sur velin d’Arches, 2013, 565x765 mm. Félix Rodriguez-Sol • dessins Formé initialement au dessin d’observation et au modèle vivant, Félix Rodriguez-Sol pratique notamment la sculpture ou la sérigraphie, mais approfondit avant tout la voie du dessin figuratif. Ses recherches graphiques en grand format autour de la lumière et du contraste l’ont amené à pratiquer la technique du transfert à l’acétone de photographies sur papier. Ses œuvres, douces et brumeuses, prennent à revers la définition du dessin comme art de la ligne. La feuille se décompose en zones de gris, sans solution de continuité, dans une gamme de demi-tons. La figure émerge de la même matière que le fond : un grain atmosphérique qui naît de l’application, sur des papiers au grain marqué, de fusain et de crayons plutôt gras, en trois ou quatre couches, avec gommages intermédiaires. Il s’inspire des dessins au crayon Conté de Seurat et du travail photographique en noir et blanc de Mapplethorpe sur la lumière et le corps humain. Ses sujets les plus frappants sont, justement, des ‘sujets’ au sens philosophique : des êtres vivants. Prisonniers de la consistance nébuleuse de l’image, comme de souvenirs à mi-chemin entre la dissolution et une tentative sincère de reminiscence. Le mouvement paradoxal de l’artiste - qui dessine puis aplanit, estompe et efface ce qu’il vient de dessiner - désire à la fois capturer et tenir à distance un sujet qu’il sait fondamentalement insaisissable : persévérance du geste et humilité du projet. Persévérance et humilité : deux qualités que l’artiste attribue au caractère de l’âne, auquel il s’identifie volontiers. Dans les dessins ici exposés, la figure de l’animal est brouillée, parfois à la limite du reconnaissable, pourtant curieusement chargée d’intentions humaines. C’est que Félix Rodriguez-Sol joue précisément avec cette limite, ce seuil minimal d’identification de la figure, qui stimule encore la mémoire visuelle tout en entrouvrant les vannes de l’imagination. Stéphane MOREAUX tenant entre ses mains un dessin de Félix RODRIGUEZ-SOL. Félix Rodriguez-Sol vient d’avoir vingt-deux ans. Il vit à Nantes où il étudie à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts. Il a récemment participé aux expositions collectives “2.10” (décembre 2011) et “Côte à côte” (mai 2013) à l’ENSBA, ainsi qu’à la galerie Michelle Chomette (juillet 2013, Paris) dans le cadre du concours “L’Art d’être sulfureux”, dont il a été lauréat du Premier Prix. http://felixrodriguezsol.blogspot.fr Christophe Chazelas signe l’ambiance sonore de l’exposition. Il est concepteur de bandes son, designer et illustrateur sonore pour des vidéos d’artistes, des installations, le cinéma et la mode. Il a signé l’environnement sonore du Musée de la chasse et de la nature à l’occasion de sa réouverture et de la Nuit des musées. Sa dernière intervention en date : ambianceur sonore et DJ pour le festival du Collectif Jeune Cinéma en 2013. Félix RODRIGUEZ-SOL, Sans titre, crayon et fusain sur velin d’Arches, 2013, 450x320 mm. “ Un jour, les ânes excédés d’avoir toujours des fardeaux à porter et des fatigues à souffrir, envoyèrent des messagers auprès de Zeus, pour demander qu’il mît un terme à leurs travaux. Zeus, voulant leur démontrer que la chose était impossible, leur dit qu’ils seraient délivrés de leur misère, quand ils auraient, en pissant, formé une rivière. Les ânes prirent au sérieux cette réponse, et depuis ce temps jusqu’à nos jours, quand ils voient quelque part de l’urine d’âne, ils s’arrêtent tout autour, eux aussi, pour pisser. ” - Esope (VII -VI siècle av. J.-C.), Les ânes s’adressant à Zeus La galerie La galerie L’Oeil du Vingtième ouvre en janvier 2012 dans la rue de la Réunion, au pied du Père-Lachaise, lancée par deux trentenaires, eux-mêmes artistes et collectionneurs. Avec une prédilection pour les œuvres sur papier et l’estampe, elle accueille également la photographie, la peinture, la sculpture et des installations. Programmation 10 02 04 05 09 11 > > > > > > 11 03 05 06 10 12 2012 2013 2013 2013 2013 2013 - Christophe Pradal, Christian Huvet • Techniques mixtes sur papier Alain Péclard • Sculpture et collage Art brut • Dessin et peinture Alain Delpech, Eva Gallizzi • Gravure Patchwork / Emmanuel • Papiers, verres, photographies Donkey show / S. Moreaux, F. Rodriguez-Sol • Céramiques et dessins L’Œil du Vingtième 24, rue de la Réunion, 75020 Paris du mercredi de samedi de 14h30 à 19h et le dimanche de 10h à 14h contact [email protected] 06 81 95 96 91 www.oeilduvingtieme.fr Visuels disponibles sur demande accès Métro Maraîchers / Buzenval (ligne 9) Métro Avron / Alexandre Dumas (ligne 2)