Juin 2015 - Association d`Amitié Franco Vietnamienne, comité Gard

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Juin 2015 - Association d`Amitié Franco Vietnamienne, comité Gard
La Rizière
Bulletin d’informations de
l’Association d’amitié Franco-Vietnamienne,
Comité Gard-Cévennes
214 Chemin de la Préfecture - 30900 Nîmes.
TEL: 04 66 62 29 94 email: [email protected]
Site web: aafv-gard.com
JUIN 2015
N° 42
Sur votre calendrier, cochez le 21 novembre et réservez ce samedi pour venir à Saint- Géniès de Malgoires assister à l’Apres- Midi-Chansons que vous propose notre comité GardCévennes. Vous recevrez le programme en octobre prochain.
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Roland Dani et Alain Dussarps au Viêtnam, un voyage pas comme les autres
On dit que le Vietnam est un pays où il faut venir et
revenir. Avec Alain, du 9 janvier au 8 février, j’ai eu l’occasion, après une dizaine d’autres voyages, de redécouvrir ce
pays ou j’ai vécu jusqu’à l’âge de seize ans, et qui aujourd’hui prend son envol dans le contraste d’une richesse apparente et d’une misère proche du dénuement. J’ai pu y observer une réelle solidarité entre les populations aisées et les
pauvres qui ne sont pas méprisés comme c’est trop souvent
le cas dans nos sociétés occidentales .Ce peuple mérite bien
l’aide de notre association qui apporte un brin de bonheur
aux plus démunis. Avec notre amie madame N’Guyen Thi
Hoi, nous avons visité un orphelinat tenu par des moines
bouddhistes, puis un centre de formation ou huit orphelins
apprennent la coiffure et la manucure. Nous avons remis à la
directrice de la pagode 2500 euros destinés à améliorer les
repas de 89 orphelins. Le comité populaire apporte une aide importante à ces moines qui nourrissent plus de 1200 personnes.
Dans la province de Long An, 0 Nhon Hoa, l’A.A.F.V nationale a
financé le raccordement à l’eau potable de 86 familles pauvres.
Le comité de Montpellier a participé, dans un ensemble scolaire,
à l’ouverture d’une école maternelle fréquentée par 160 enfants.
A Trah Vinh, nous avons pu voir les vaches offertes par le comité
du Var à des familles victimes de l’agent orange. Lors de la visite
à nos amis Ha et Gérard Kimpe, Nous avons rencontré un vété-
ran américain qui souhaite s’investir dans l’aide aux victimes
de l’agent orange. Dans le nord, nous avons du crapahuter sur
six kilomètres, par des sentiers de chèvres, pour aller voir un
troupeau de…chèvres offert par notre association. Paradoxalement, ce village H’Mong bénéficiait de l’électricité et de réservoirs d’eau potable. Nous avons rencontré des enfants de 10
à 13 ans qui revenaient à pied de l’école assez éloignée. A Ha
Giang, par des chemins accessibles uniquement à moto, nous
avons visité un autre troupeau de chèvres, puis, à Lao Cai,
nous avons finalisé un projet d’élevage (vaches et chèvres)
pour deux villages H’Mong. Accompagnés de la très active
présidente de la croix rouge de Lai Chau, nous sommes allés
dans une localité Khmer dans laquelle A.C.O.T.E.C a financé un
élevage de vaches. A Hanoi, nous avons rencontré (et pris les
coordonnées) de la ministre de la santé. Avec Mme Hoi, nous
sommes allés dans un village proche de Ho-Chi-Minh-ville voir les
containers d’eau potables financés par notre comité. En bouclant
mes valises, je pensais à ces paysages extraordinaires, à ces
destins incroyables qui nous ont été racontés, à toutes ces populations si accueillantes. Mais j’ai aussi pensé, malgré les avancées
évidentes que j’ai constatées, à ces poches de misère qui m’ont
conforté dans ma volonté de poursuivre mon engagement dans
l’A.A.F.V .
Roland Dani
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Parrainages : Quelle efficacité ?
Depuis 2005, le comité A.A.F.V Gard-Cévennes s’est lancé dans une nouvelle activité : les parrainages. Il s’agissait de venir en aide aux familles vietnamiennes qui comptent un ou plusieurs enfants handicapés du fait de ‘’l’agent orange’’. Au Viêtnam, le système de protection sociale est soit balbutiant soit inexistant.
Tout repose donc sur les tissus familiaux et la traditionnelle solidarité entre les générations. Il n’est donc pas
surprenant qu’une famille qui a déjà un enfant
handicapé, essaie d’avoir un deuxième voire
un troisième enfant, avec l’espoir qu’il soit
sain et capable de s’occuper plus tard de ses
parents, de ses frères et de ses sœurs. Quand
ces familles font partie des classes les plus
pauvres, les travailleurs agricoles, la charge
de tels « enfants s’avère catastrophique. La
mère est obligée de rester au foyer et ne travaille donc pas. Seul le salaire du père subvient aux besoins de la famille. Nos parrainages, en étroite collaboration avec les croix
rouges locales, et les conseils éclairés de madame N’Guyen Thi Hoi, proposent d’aider une
de ces familles par un versement de 18 euros
par mois, et ceci pendant deux ans. Certains
d’entre vous sont peut être perplexes quand à
la réelle efficacité d’une somme aussi modes-
te. Il faut savoir qu’un ouvrier agricole
vietnamien ne gagne que 40 à 50 euros
par mois. Votre geste va lui apporter une
aide comparable à une allocation de 400 à
500 euros à une personne payée au Smig
en France. A noter que les bénéficiaires de
cette aide s’en servent le plus souvent
pour s’équiper d’outils de travail, de machines à coudre, d’animaux reproducteurs.
Grace à ce système, au bout de trois ans
seulement, 47 des 50 premiers parrainés
étaient sortis de la très grande précarité et
étaient devenus autonomes. Apres avoir
aidé des dizaines de familles dans la province de Ninh Thuan, nous en aidons
maintenant une soixantaine à Phu Yen.
Nous espérons que ces explications vous
aiderons à prendre la mesure de l’efficacité
de ces parrainages, et motiverons de nouveaux engagements. Nous vous rappelons
que 66% de votre contribution pourra être
déduite de vos impôts grâce au récépissé
que nous délivre l’association nationale. En
réalité, le parrainage vous revient à 73 euros par an. Si parmi vous certains sont
prêts à consacrer cette somme pour venir
en aide à une de ces familles, pauvres parmi les pauvres, prenez contact avec une de
nos deux amies en charge de cette activité :
BERNICHE Maguy 0466215108
TOPORENKO Marie-Christine 0466218654
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.
Le repas dansant de Saint Géniès
Cette année, notre soirée dansante à
SAINT Géniès a été une réussite sur tous les
plans. Les orages annoncés nous ont épargné, et
les invités étaient plus nombreux que l’an dernier.
Si l’équipe en cuisine a été un peu moins nombreuse que les années précédentes, leur prestation a fait l’unanimité parmi les convives. Ils ont
tout apprécié, le potage vietnamien, les nems traditionnels, une délicieuse recette de porc mijotée
par notre amie Hang Haucke, et un excellent
dessert. L’ambiance fut particulièrement chaleureuse. Il faut dire que le spectacle de danses d’avant repas y est pour beaucoup. Un groupe important de jeunes et jolies vietnamiennes, parmi
lesquelles des étudiantes à Montpellier, gracieuses, souriantes, nous ont donné à voir, dans des
costumes différents, plusieurs danses traditionnelles, en alternance avec les démonstrations de
tay chi de la sympathique madame Pham Phuc.
Leur succès a été tel qu’à la fin du spectacle, elles
ont du accepter une longue séance de pose collective pour les spectateurs qui voulaient garder un
souvenir de cette prestation, ce qu’elles ont fait
de bonne grâce. Jamais, et nous nous en félicitons, nous n’avions connu une présence aussi importante de vietnamiens à notre fête. La partie
dansante a connu le succès habituel. Nos jeunes
vietnamiennes y ont montré qu’elles ne s’intéressaient pas qu’à la danse traditionnelle. A la fin de
la soirée, bon nombre d’invités se sont joint aux
adhérents pour tout ranger, tables, chaises, etc.…
Dimanche matin, des neuf heures, une bonne
équipe est venue parachever le nettoyage, et ne
se sont pas fait prier, à midi, pour engloutir les
restes de l’excellent repas de la veille.
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Saint-Géniès 2015…
un très bon cru !!!
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Assemblée générale de notre comité
Gard-Cévennes
Comme l’an dernier, notre assemblée générale s’est tenue dans une salle gracieusement
prêtée par la C.M.C.A.S de Nîmes (comité d’entreprise E.D.F). Plusieurs dizaines d’adhérents
ont écouté avec attention le rapport moral présenté par notre président Gérard Terrier. Ce dernier a particulièrement insisté sur la nécessité de
trouver de nouveaux créneaux permettant de réunir les fonds pour mener à bien nos projets solidarité. Après les débats, les questions et réponses, le quitus a été voté à l’unanimité. Henri Peyre
avait envoyé un rapport financier détaillé à cha-
que adhérent. Il a exprimé lui aussi les
mêmes soucis quand à nos ressources
financières, la crise ne nous épargnant
pas. Ce rapport a lui aussi été voté à
l’unanimité. Gérard a ensuite pris la parole pour un long résumé de la vie de ce
comité, qu’il préside depuis sa création,
c'est-à-dire depuis prés de dix huit ans.
Depuis plusieurs assemblées, il avait
exprimé son désir d’être remplacé à son
poste. Cette année, ce n’était plus un
vœu mais une décision ferme et définitive. Inutile de dire que pour beaucoup
d’adhérents, notamment chez ceux qui
l’ont accompagné depuis de nombreuses années, il y a eu un moment d’émotion. La liste du conseil d’administration
à venir a été examinée, enrichie par de
nouvelles candidatures. Le nouveau
conseil et son bureau ont été élus à
l’unanimité. L’invitation à postuler
au remplacement de G.Terrier n’a
connu qu’un seul candidat, notre
ami Olivier Lecourt. Tous ceux qui
le connaissent et qui savent tout le
travail qu’il accompli déjà dans notre association ne seront pas étonnés qu’il ait lui aussi, été élu à l’unanimité. Bien sur, Gérard ne va
pas décrocher, et va aider Olivier
pour ce passage de témoin. L’assemblée s’est terminée autour d’un
apéritif, et avec, déjà, l’annonce
d’un prochain conseil d’administration pour définir et organiser la
participation de chacun au travail
collectif.
Appel aux lecteurs de la ‘’RIZIERE’’
Dans les archives du comité, nous conservons un exemplaire de chaque numéro de la Rizière. Il
nous manque les numéros 26, janvier 2007, et 28, juin 2008. Si parmi vous quelqu’un peut nous en
céder un exemplaire, je les remercie à l’avance.
Téléphoner à Yves Yague : 04 90 43 53 84
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Ethnies du Viêtnam : les Nung
Les nungs, en plusieurs sous- groupes, sont eux aussi venus de Chine. Ils se sont installés
dans le nord, Cao Bang, Lao Cai, Ha Giang, Thai N’Guyen, Quang Ninh , préférant les forêts profondes des régions montagneuses. Leurs villages, bâtis au bord des rivières, portent souvent le nom du
cours d’eau. Les nung sont souvent mêlés aux Tay. A langson, ils représentent 43% de la population,
à Cao Bang 32% . La maison traditionnelle est soit sur pilotis, soit à
même le sol, en pisé ou en briques
de terre crue, ces dernières couvertes de tuiles. Ils attendent parfois
longtemps avant que l’horoscope
leur donne le feu vert pour commencer la construction. Leurs vêtements
sont simples, noirs ou indigo. Les
femmes portent soit un pantalon,
soit une jupe à 12 pans de couleur.
Leurs vestes à cinq pans sont boutonnées sous l’aisselle droite. Hommes et femmes portent énormément
de parures, colliers, bracelets, chaines de taille, boucles d’oreille, etc.…
Les Nung sont animistes et pratiquent le culte des ancêtres. La fête
du têt lunaire est célébrée pendant
plusieurs jours avec, au troisième
jour, un grand festival de jeux, danses,
compétitions sportives, et de nombreuses
offrandes offertes au ciel par les chamans.
Filles et garçons y font un duel de chants
alternés. Les nung vivent sous le régime
patriarcal. Le fils ainé reçoit une part importante de l’héritage et devra rester avec
les parents, sauf dans le groupe de Ha
Giang ou c’est le dernier fils marié qui aura cette charge. S’il n’y a pas de fils, le
premier gendre prendra sa place et changera de nom pour celui de la famille de sa
femme. Il y a beaucoup d’interdits dans
les relations de vie, de travail, entre le
père et ses belles filles, entre la mère et
ses gendres, etc.… Les époux
sont choisis en fonction de leur
robustesse, de leur aptitude au
travail, à l’agriculture, à la
chasse. Les relations entre filles et garçons sont permises.
La fille rejoint la maison de son
mari ou fiancé des qu’elle est
enceinte, ou après six mois de
mariage. Les deuils sont l’occasion de grandes cérémonies : après cent jours, un
grand repas aux très nombreux plats, et un autre à la fin
du deuil, trois ans après les
funérailles.
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Notre ami Henri Martin n’est plus
C’était un personnage. A seize ans, il avait
rejoint la résistance, dans les rangs des franc
-tireurs-partisans, et avait participé, les armes à la main, à la libération du Cher. En
1945, comme de nombreux résistants, il
s’engage dans la marine et part en l’Indochine pour, croyait il, combattre l’occupant japonais, allié des nazis. A Saigon, il s’aperçoit
que les japonais sont en fait désarmés et
que les ennemis désignés, ce sont les patriotes vietnamiens. Il demandera alors, à trois reprises, sa démission de l’armée. Trois fois, elle lui est refusée. Il se retrouve à Toulon, et, à l’arsenal, il distribue des tracts contre la sale guerre. Il se demande
comment un résistant peut à son tour devenir un occupant. Arrêté en 1950, il est accusé de sabotage.
L’accusation s’écroulera d’elle même et le tribunal militaire ne pourra retenir qu’’atteinte au moral de
l’armée’’. Néanmoins, il sera condamné à 5 ans de prison. Il sera libéré au bout de trois ans, grâce à une
intense campagne du P.C.F dont il est membre, et au soutien de nombreuses personnalités de tous horizons, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre, Vercors, Jacques Prévert, les époux Aubrac, etc.…Cette campagne
allait de pair avec la lutte pour exiger la fin de la guerre. En 1961, Henri sera tout naturellement un des
fondateurs et un dirigeant de notre association nationale. Il en restera membre d’honneur jusqu’à la fin
de ses jours. Il y a peu encore, il était membre de la commission de contrôle financier. J’ai eu le privilège
de le côtoyer lors de différentes réunions à Montreuil. Gentillesse, douceur et modestie caractérisaient
cette attachante personnalité. Il était de ceux qui avaient compris l’importance des nouvelles responsabilités qui incombaient à notre association. Combien de vies auraient été épargnées, et de souffrances évitées si on avait écouté Henri.
Gérard Térrier
Claire Babeau-Dulac nous a
quittés prématurément début mars.
Une foule nombreuse est venue lui
rendre un dernier hommage. Sa gentillesse, sa générosité, sa discrétion
nous manquent beaucoup. Née à Hanoi, elle avait retrouvé ses racines
grâce à notre association, en participant activement aux cours de cuisine
vietnamienne, en faisant plusieurs
voyages au Viêtnam, et en parrainant
une famille victime de l’agent orange.
Selon ses dernières volontés, une collecte a été faite lors de ses obsèques
pour financer un projet solidarité.
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