Juin 2014 - Association d`Amitié Franco Vietnamienne, comité Gard

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Juin 2014 - Association d`Amitié Franco Vietnamienne, comité Gard
La Rizière
Bulletin d’informations de
l’Association d’amitié Franco-Vietnamienne,
Comité Gard-Cévennes
214 Chemin de la Préfecture - 30900 Nîmes.
TEL: 04 66 62 29 94 email: [email protected]
Site web: aafv-gard.com
JUIN 2014
N° 40
Nos vietnamiennes de l’AAFV à Saint-Géniès
Guitare classique, électrique
ECOLE DE MUSIQUE
GUY-JEAN MAGGIO
Cours enfants/adultes tous niveaux
484 Chemin du Carreau de Lanes
30900 NIMES
04 66 64 46 16 06 12 55 20 13
Saxo, trompette, clarinette
Batterie, congas, djembé
Chant, expression scénique
Eveil musical, flûte, violon
Information musicale (mao, cao)
Formation professionnelle
(AFDAS, CIF, SIF)
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La fête de l’amitié à Saint-Géniès
Ceux qui n’ont pu venir à la fête de
l’amitié à Saint Géniès, et ceux qui ont boudé
ou oublié l’événement, vont avoir quelques
regrets s’ils cliquent sur les images mises à
leur disposition par Olivier sur le site de notre
comité. En effet, ce moment festif a été une
réussite sur tous les plans.
Mêlés aux habitués, de nombreux nouveaux invités ont été séduits par l’excellente
ambiance de cette fête. L’exposition de photos et le stand de vente solidarité de produits
vietnamiens ont connu un vrai succès, de même que le diaporama qui proposait des images des principaux lieux que nos voyageurs
de novembre auront l’occasion de visiter.
Une démonstration de Tay Chi, exécutée sur de la musique traditionnelle par Pham Phuc, une charmante vietnamienne, constituait le
moment culturel dans l’animation de la journée.
Le repas lui même fut une parfaite réussite, des nems préparés
par l’équipe cuisine jusqu’à l’excellent poulet citronnelle mijoté par
Hang et Adrien Hauck, sans oublier la soupe vietnamienne confectionnée par notre amie Uyen.
Le couple ‘’Emeline et Thierry’’, que nous avions déjà entendu au
mas de Torras, a animé la journée à la satisfaction générale, et leur
musique très dansante ainsi que leurs chansons ont arraché de leurs
chaises jeunes et moins jeunes longtemps avant le début du bal qui
clôturait la fête.
Olivier a rempli sa liste pour le prochain voyage au Vietnam, Marie-Christine a enregistré deux nouveaux parrainages. Un petit plus a
été apporté à l’ambiance générale par le bouquet changeant d’une demi
-douzaine de jolies vietnamiennes évoluant dans leurs beaux vêtements
traditionnels, les Ao Dai.
Appréciation générale des organisateurs et des invités :
un très bon cru 2014 !
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Une
juste reconnaissance
Notre amie, madame N’Guyen Thi Hoi vient d’être décorée du titre de chevalier de la légion d’honneur par l’ambassadeur de France au Viêtnam. Cette distinction, assez rare pour
une personnalité étrangère, vient récompenser des dizaines d’années de dévouement et de compétence
mis au service de l’amitié franco-vietnamienne et de ses compatriotes les plus démunis.
Personnage d’exception, en 1997, bien que n’étant pas candidate, le conseil national de la Croix
Rouge du Viêtnam la réélit, à l’unanimité, à la vice présidence.
A ce jour, elle aura contribué, et continue, malgré ses quatre vingts ans et les problèmes de santé
de son époux, à l’élaboration de plusieurs centaines de projets solidaires à travers tout le pays, en partenariat avec notre association et A.C.O.T.E.C ( président : A. Dussarps ). Les innombrables victimes de
l’agent orange, de la guerre américaine, lui doivent beaucoup.
Notre amie connaît bien et aime la France. Elle a fait une partie de ses études de médecine à Marseille et à Montpellier, qui lui ont valu un long séjour à Nîmes. Nous avons eu la joie, très partagée, de
l’accueillir à plusieurs reprise dans notre région. Nombreux sont les voyageurs qui ont eu le plaisir de la
rencontrer à Ho Chi Minh Ville, ou lors de nos visites de terrain ou de projets.
A nos félicitations s’accompagnent nos vœux affectueux. Que ce plaisir soit encore longtemps partagé.
Gérard Terrier
Quelques repères sur son parcours
De 1975 à 1992, sous-directrice de l’institut Pasteur à Ho Chi Minh Ville ( il y en a 3 au Viètnam)
De 1992 à 2002, vice-présidente de la croix rouge nationale, présidente de la croix rouge sud vietnamienne
Depuis 2002, vice-présidente de l’Association d’Amitié Viêtnam- France à Ho Chi Minh Ville
En 2006 : décorée de l’ordre national du mérite
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.
La médecine traditionnelle au Vietnam
Conférence donnée par Maxime Junker
C’est dans une salle très agréable, au 222 de la rue Guy de Maupassant, prêtée par le comité d’entreprise
d’E.D.F, que s’est tenue cette conférence sur une médecine encore utilisée
par quatre vingts pour cent des vietnamiens.
Notre ami « Max », détenteur de diplômes du plus haut niveau
obtenus à Hanoi, a passé en revue,
avec force détails, tous les aspects de
la curation naturelle, par les plantes,
l’action sur des points anatomiques
directement liés aux innombrables parties du corps, et à partir de diagnostics
appuyés sur l’observation attentive du
patient : le visage, les yeux, les sourcils, le teint, etc.…
Les questions furent nombreuses dans
l’assistance quand fut abordé la teneur en oligoéléments, en vitamines, en nutriments contenue dans
nos aliments. Il y eut beaucoup de surprises, et d’idées reçues battues en brèche.
Max Junker, après avoir passé une blouse blanche, trouva un volontaire pour nous faire une
démonstration de pose de ventouses, non pas avec
des pots de yaourt mais avec des gobelets…en bambou, Viêtnam oblige.
Parmi les plantes intéressantes, notre
amie Dam a particulièrement apprécié la fleur de
lotus, qui, imprimée avec notre logo sur des teeshirts, lui a permis une quinzaine de ventes à la fin
de la conférence.
A noter que plusieurs adhérents qui
s’étaient excusés de ne pouvoir se
libérer se sont finalement débrouillés
pour venir entendre l’exposé de
M.Junker.
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Huit jeunes peintres vietnamiens
Au carré d’art à Nimes
L’exposition »Chorégraphies suspendues », organisée par Carré d’art et Sàn art, célèbre quarante ans de relations diplomatiques entre la France et le Viêtnam dans le cadre de l’année du Viêtnam en France. Elle bénéficie du
soutien de l’institut français et du ministère
vietnamien de la culture, du sport et du tourisme.
Cette exposition est composée de peintures, de vidéos, de
dessins, de sculptures et de sons. Pour l’année du Viêtnam en France, Carré d’art à Nîmes, musée d’art contemporain, a choisi de
présenter huit jeunes artistes vietnamiens,
très peu montrés en France : Léna Bùi, Tiffany Chung, The propeller Group, qinh q Lé,
Nguyen Hui An, Nguyen Thài Tuàn, Nguyen
trinh Thi, Jun Nguyen-Hatsushib.
C’est après un voyage au Viêtnam que
Jean-Marc Prévost, directeur de Carré d’art
Musée, les a découverts et choisis grâce à la
jeune galerie Sàn Art, très active dans la promotion de l’art contemporain, à HO CHI MINH
Ville, et dirigée par ZOE Butt ( qui est également commissaire de cette exposition)
Pourquoi ‘’ Chorégraphies suspendues’’ ?
Tableaux de Nguyen Thài Tuàn
Ce pays est à un moment charnière, dans une cohabitation entre le
communisme et l’individualisme, le
capitalisme qui arrive à grand pas.
Mais le Viêtnam est aussi une mémoire qui n’oublie pas les guerres
coloniales du XX% siècle et la guerre américaine.
Et ces huit artistes de l’exposition sont de vrais archivistes, archéologues, des chercheurs. Leurs
œuvres puisent leur force dans ce
travail de mémoire. Dans cette exposition, des milliers de photos jonchent le sol dans la deuxième salle,
qui vont être scannées et répertoriées.
Le jeudi 20 février 2014, le
soir du vernissage, il y avait beaucoup de monde pour découvrir cette belle exposition.
Colette Girod
Le Bateau
BOUILLON DE CULTURE...
…ET DE POULET
En avril dernier, l’association Sémaphorever a organisé la projection d’une série de films vietnamiens. Notre amie
Hélène Tran, membre de cette association, nous a demandé si notre comité pouvait, lors d’une projection, servir
un petit déjeuner typique du Viêtnam aux spectateurs. Nous avons répondu à son souhait le dimanche 27 en servant un potage au poulet, le pho ga, offert gracieusement par Sémaphorever. A notre grande et heureuse surprise, plus de cinquante cinéphiles ont passé outre leurs habitudes occidentales, et se sont pressés à la cafétéria. Ce
petit déjeuner venu d’ailleurs a fait l’unanimité. Que tous ceux qui ont participé à cette expérience, y compris les
membres de Sémaphorever, soient remerciés.
Le Sémaphore ayant lancé un appel pour l’aider à finir ses travaux d’aménagement, notre comité a décidé
de verser la somme de 100 euros.
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Les immigrés de force indochinois à Salindres
Notre ami nous livre un témoignage supplémentaire sur ce que fut l’odyssée de 356 de ces jeunes indochinois emmenés de force en France pendant la seconde guerre mondiale, et durement exploités dans notre département, à Salindres, au camp de Fai Foo
Le camp de Fai Foo était situé en bordure de l’Avène et de l’ancienne route de Mazac, non loin de
la cité du zinc. Il a hébergé jusqu’à 356 travailleurs indochinois entre les années 1941 et 1944. Ces
travailleurs faisaient partie des quelques 20 000 paysans, ouvriers ou étudiants , recrutés de force
dans leur très grande majorité. Car en Indochine, chaque famille comptant au moins deux hommes en
âge de partir était contrainte d’en fournir au moins un à la France( sous peine d’un emprisonnement)
Apres un voyage épouvantable, à fond de cale, ils étaient débarqués à Marseille. D’abord recrutés pour
devenir O.N.S, (ouvriers non spécialisés) dans les usines d’armement, la défaite va en retenir 14000
sur le sol métropolitain . Les travailleurs indochinois employés sur le site de Salindres dépendaient du
service de la main d’œuvre indigène. Dans toutes les pièces administratives, ces travailleurs étaient
nommés’ ’engagés volontaires’’ alors qu’ils étaient requis dans leur grande majorité.
Il faut savoir qu’à cette époque, le service de la main-d’œuvre indigène (sous la tutelle du ministère du travail, français) loue cette main-d’œuvre aux entreprise privées qui le demandent. Le paiement, basé sur le nombre d’ouvriers et de journées travaillées (sans charges sociales) est versé directement aux services de la M.O.I avec lequel le contrat de travail est passé. La M.O.I encaisse l’argent
sans jamais le reverser aux travailleurs indochinois qui, mal nourris, mal logés et souvent maltraités,
ne reçoivent que des indemnités journalières équivalentes au dixième du salaire d’un ouvrier français.
Rendons hommage à ces travailleurs et à leurs trois camarades décédés à l’ancien hôpital, place
de l’église (l’actuelle mairie).
Henri Passe
Nguyen do, décédé à 29 ans le 6 mai 1944
Do Dao, décédé à 27 ans le 14 juin 1944
Lé Chuong, décédé à 33 ans le 24 aout 1944
PROJETS
SOLIDARITE
Dons de réservoirs pour l’eau propre dans la province de Vinh Long
Construction d’une école maternelle, province d’Hangiang (delta du Mékong )
Aide à l’association des non-voyants de Dalat
Aide à un foyer d’orphelins
Continuation du parrainage de 60 familles victimes de l’agent orange dans la province de Phu Yen.
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Les ethnies du Viêtnam : Les E Dé, ou Rhade
Les E Dé sont un peuple venu des
régions maritimes. Chassés des bords de
mer par les vièts, ils se sont installés, entre
le VIIIème et le XVème siècle, sur les hauts
plateaux de Thay Nguyen, vers Dak Lak et
Buon Me Thuot. Ils sont aujourd’hui environ 270 000 habitants, et parlent une langue non écrite, proche du malayopolynésien.
Leur organisation sociale est de type
matriarcal. L’héritage se transmet par les
femmes qui possèdent tout, les maisons,
les terres, le bétail, et qui dirigent tout. Des
seins de femmes , sculptés un peu partout,
sur le bois des escaliers, sur les pilotis des
maisons, sont significatifs de la prédominance des femmes dans leur société.
Construites sur pilotis, leurs maisons
sont tout en longueur, de trente à cent mètres, proportionnellement au nombre de
couples qui habite les lieux.
Des constructions séparées abritent les
récoltes et les animaux parqués dessous.
Autrefois, ils vivaient de la chasse,
de la cueillette, de la pêche, des travaux
agricoles (ils maîtrisent très bien l’assolement). De nos jours, pragmatisme
oblige, ils se sont investis dans la culture
du café, de l’hévéa, du poivrier et du
cacaotier, mais aussi dans les fruits et
les légumes. Les meilleurs cafés du Viètnam (2ème exportateur mondial) sont
récoltés dans la région de Buon Me
Thuot.
Les E Dé élèvent des buffles, des bœufs,
des porcs et des volailles. Ils pratiquent
la vannerie et le tissage.
Leurs vêtements traditionnels sont
des tuniques de couleur indigo, rehaussées de pièces colorées rapportées et
cousues, d’une jupe longue pour les femmes et, pour les hommes, d’un pagne
laissant les jambes nues. Les cheveux sont portés en chignon chez
les deux sexes.
Ils ont une riche tradition orale, de
chants, contes et légendes, et leur musique
utilise des gongs de cuivre, des tambours, des
instruments à cordes et des flûtes
Ils pratiquent un culte religieux qui vénère les esprits de la nature, des montagnes,
des rivières,
des forêts.
Yves YAGUE
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Dernière assemblée générale de notre comité
Malgré un certain nombre
d’excusés, ce sont plusieurs dizaines
d’adhérents qui ont participé à notre
assemblée générale du 22 février en
la salle Tango de Nîmes. Ils ont entendu, avec attention, le tableau
sans concession dressé par notre
président Gérard Terrier sur les réalités actuelles du Viêtnam.
Malgré un taux d’expansion de
5,5% par an, la corruption perdure,
les relations avec la Chine ne s’améliorent pas, et la progression de l’industrialisation, de l’urbanisation, entraîne une diminution des terres
cultivables déjà restreintes. Si la vie
des vietnamiens s’est quelque peu
améliorée, le choix délibéré de l’économie de marché et l’entrée dans
l’O.M.C ont entraîné un accroissement des inégalités sociales.
Les projets solidarité de
notre comité s’avèrent donc toujours aussi nécessaires, et Gérard a rappelé leur nombre, leur
nature et leur efficacité sur le
terrain. Un débat a suivi les deux
rapports, moral et financier.
Le conseil d’administration
a été très peu modifié, avec seulement deux sortants remplacés
par Vauti Dam, Sylviane Filard et
le retour de Jean-Pierre Fauquier.
Le conseil a été élu à l’unanimité.
Notre comité compte à ce
jour 117 adhérents à jour de leur
cotisation, avec un très bon
pourcentage de ses membres qui
s’investissent dans nos différentes activités.
Une fois de plus, notre président a exprimé le vœu d’être remplacé à son poste, mais les participants, peu pressés de le voir passer la main, ont, comme chaque fois, fait semblant de ne pas l’entendre. L’assemblée s’est terminée autour du traditionnel gâteau des rois.
Après-midi festive de notre comité
à Saint Génies
Nous invitons tous nos amis à venir
nombreux à Saint Génies le 23 novembre,
à 15 heures, pour y entendre un concert
donné par l’école de musique GUY-JEAN
MAGGIO.
(Apéritif, buffet de pâtisseries, stand ventes solidarité)
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