Option-Finance_LOI_location-financiere-gagne-les

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Entreprise & finance
ACHATS - La location financière
gagne les outils informatiques
Plutôt que d’investir dans l’achat d’équipement informatique onéreux, de
plus en plus de sociétés se tournent vers la location financière. Une technique qui les dispense de mobiliser une part conséquente de leur trésorerie.
A
l’achat, les ordinateurs et autres
matériels informatiques présentent de nombreux inconvénients :
souvent onéreux, ils nécessitent des entretiens fréquents, ce qui ne les empêche pas
de devenir rapidement obsolètes. Dès lors,
pourquoi ne pas… les louer ! De plus en plus
de directions financières se tournent en effet
vers la location financière informatique, un
moyen pour elles de louer leur matériel pour
une durée donnée, généralement entre 12 et
48 mois, avant de le renouveler.
Une solution qui leur offre plusieurs avantages. «Les entreprises bénéficient par ce
biais de matériel de dernière génération, souligne Franck Genty, directeur marketing de
Leasecom. En outre, elles limitent les coûts liés
à la maintenance d’appareils anciens, également fortement consommateurs d’énergie.»
Malgré les loyers à verser, l’opération se
révèle intéressante. «Le coût global du loyer
est certes supérieur au coût d’achat facial,
mais inférieur au coût d’achat total incluant
l’amortissement et les frais administratifs,
estime Maha Sefrioui, responsable marketing
du Crédit Agricole leasing & factoring. De
plus, les loyers peuvent être modulés en cours
de contrat en fonction de la trésorerie de l’entreprise et des besoins de son activité.» A cette
souplesse s’ajoutent des avantages fiscaux.
«Les loyers sont imputés dans les charges
d’exploitation de l’entreprise au compte de
résultat, ce qui se traduit par une réduction
du montant du résultat
imposable au titre de
l’impôt sur les bénéfices», indique Maha
Sefrioui. Autre élément incitatif : «Même
si l’entreprise déduit la
TVA qu’elle a acquittée, celle-ci est réglée au
fur et à mesure du contrat, et non d’un seul
tenant comme le suppose l’achat du matériel,
note Franck Genty. Durant ce temps, elle peut
allouer ses ressources à d’autres desseins.»
Des dépenses lissées
Surtout, en lissant leur trésorerie sur la durée
du contrat, la location financière permet aux
entreprises de préserver leurs fonds propres
pour les investissements liés à leur cœur de
métier. Un argument qui a incité Menlook,
entreprise d’e-commerce spécialisée dans la
mode masculine, à recourir à cette solution.
«Nous avions besoin d’un ERP pour gérer
les finances et les achats de manière homogène en France et au sein de nos différentes
Une démarche simple et rapide
● Pour une entreprise désireuse de se tourner vers le financement locatif informa-
tique, les démarches sont simples. Elle choisit dans un premier temps le matériel dont
elle a besoin auprès d’un fournisseur, puis le soumet au bailleur. «Nous analysons
l’équipement sélectionné ainsi que la santé financière de l’entreprise, indique Franck
Genty, directeur marketing de Leasecom. Les éléments considérés sont moindres que
ceux exigés dans le cadre d’une demande de crédit bancaire. Nous analysons le bilan
et le compte de résultat, mais l’entreprise n’a pas à fournir de plan de financement.»
● Un constat confirmé par la société. «Alors que je pensais que les démarches seraient
complexes, l’accord de financement a été signé en deux mois», relève Audrey Malaizé,
directeur administratif et financier de Menlook. Le bailleur achète alors le matériel au
fournisseur qui le livre à l’entreprise. Cette dernière verse ensuite des loyers réguliers
au bailleur le temps de la location. A l’issue du contrat, l’entreprise restitue le matériel
car elle ne dispose pas d’option d’achat.
«Nous avions
besoin d’un
ERP mais nous
souhaitions
conserver nos
fonds propres.»
Audrey Malaizé, directeur
administratif et financier,
Menlook
filiales à l’étranger, explique Audrey Malaizé,
directeur administratif et financier. Nous
souhaitions néanmoins conserver nos fonds
propres pour financer notre croissance organique et externe, qui est particulièrement
forte puisque notre chiffre d’affaires a augmenté de 40 % en 2015 ! En outre, en tant
qu’e-commerçant, nous avons besoin de
mobiliser une part importante de notre cash
pour disposer des stocks de vêtements nécessaires.» C’est après avoir fait part à l’une de
ses banques, le Crédit Mutuel Arkéa, de ses
recherches d’autres moyens de financement,
que Menlook s’est tourné vers Leasecom, sa
filiale de location financière.
Son choix s’est ensuite arrêté sur un ERP dont
la valeur s’élevait à 300 000 euros. «Au lieu
d’amputer nos fonds propres de cette somme,
nous versons des loyers pendant 48 mois,
d’un montant compris entre 1 500 euros par
mois en début de contrat et 7 000 euros en
fin de contrat, indique Audrey Malaizé. Nous
sommes soumis à un taux d’intérêt de 2,5 %,
ce qui n’est pas excessif au regard du lissage
de la trésorerie que l’opération nous permet
d’assurer.» Autant d’éléments qui conduisent
Menlook à projeter d’étendre le périmètre
de la location financière. «Nous sommes en
discussion pour la location d’une partie complémentaire de notre ERP afin d’assurer le
suivi budgétaire», précise Audrey Malaizé. Ce
recours à la location financière pourrait ainsi
s’accroître dans les prochains mois. ■
Astrid Gruyelle
Option Finance n°1361 - Lundi 11 avril 2016
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