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Publié le 08/07/2012 à 06h00 | Mise à jour : 08/07/2012 à 09h26
Par benoît lasserre
Spectacle : une soirée enflammée au
pied du phare de Patiras
Le phare de Patiras a donné vendredi soir le coup d'envoi de
l'opération « Pleins feux sur l'estuaire » qui se déroulera les
vendredis soir de juillet et d'août. Magique
Près de 300 personnes étaient vendredi soir au pied du refuge et du phare de Patiras. (photo
B. L.)
Une bonne étoile veille sur le phare de Patiras. Vendredi soir, une
parenthèse ensoleillée s'est ouverte dans une page météo jusque-là
écrite à l'eau de pluie. Ciel dégagé et nuages pacifiques sur
l'estuaire au moment où affluaient vers l'île et son phare couleur
ORTF, en noir et blanc, près de 300 visiteurs transportés depuis
Blaye ou Pauillac par les bateaux de l'association Gens d'Estuaire.
Vendredi soir, c'est en effet Patiras qui ouvrait la saison de
l'opération « Pleins feux sur l'estuaire », que pilote le Smiddest, le
syndicat mixte coprésidé par les départements de Gironde et de
Charente-Maritime.
Un fil rouge, la lumière, pour neuf escales les vendredis de juillet et
d'août, au pied de phares ou sur les ports de l'estuaire. Des soirées
grand public pour servir la cause de ce cadeau que nous a offert la
nature avec l'estuaire de la Gironde.
Cheminées mobiles
20 h 30, vendredi soir. Philippe Lacourt, le maître du refuge de
Patiras, accueille les visiteurs, intrigués par les machineries semées
le long du chemin qui mène au phare et attirés par les confortables
transats verts disposés un peu partout sur l'herbe.
Un accueil convivial et raffiné à la fois, à l'image des tapas qui vont
être servies tant qu'il fait jour, en attendant le spectacle musical et
pyrotechnique, intitulé « Voyage allumé et étincelles sonores »,
mijoté par la compagnie La Machine et l'artificier Pierre de
Mecquenem.
Une vraie famille d'îliens, les Mecquenem. L'eau de la Gironde doit
couler dans leurs veines. Le cousin de Pierre, Guillaume, est lui
aussi une des chevilles ouvrières de Gens d'Estuaire.
Pierre de Mecquenem et ses complices allument le phare, chandelle
de 22 mètres tachetée de lueurs rouges. Lorsque la nuit se met à
envelopper l'île, vers 22 h 30, ce sont des centaines de bougies qui
dessinent des traces de lumière dans le noir.
Sirène d'acier
Et le spectacle s'emballe d'un coup. Des fusées éclatent et éclairent
le plafond de l'estuaire. À l'aide de chalumeaux, des hommes en
blouse grise mettent le feu à des bûches entreposées verticalement
dans des cheminées mobiles aussi belles que des sculptures.
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Le toit du refuge crache des flammes tandis que Pierre de
Mecquenem, le visage recouvert d'un masque de guerre
bactériologique, brise le silence de la nuit de sons industriels qu'on
croirait sortis de la gorge d'une sirène d'acier, fabriqués à l'aide…
d'un détecteur de métaux.
Le résultat est étonnant. Détonant. Le public qui va du bébé dans sa
poussette à l'aïeul appuyé sur des béquilles, est subjugué.
Hypnotisé.
Pour finir en beauté, la compagnie donne à chaque visiteur un
lampion illuminé par une des bougies qui donnait son nom au
spectacle.
Ce sont ces lampions qu'on voit partir en procession vers le
débarcadère où attendent les bateaux qui vont raccompagner sur la
terre ferme ces îliens d'un soir. Entre Patiras et Pauillac, glissant sur
le fleuve qu'éclaire une lune de gala, « La Sorellina » s'éloigne du
phare planté entre ciel et eau. Vivement vendredi prochain !
Tout le programme de « Pleins feux sur l'estuaire » est sur www.
estuaire-gironde.fr
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