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SOMMAIRE N°14 - NOVEMBRE 2005 Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Déficits cognitifs des patients apnéiques non traités 2 ................................................ L’obésité per se peut-elle être responsable de somnolence diurne excessive ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Somnolence résiduelle sous PPC efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Rappel de la méthodologie des tests de latence d’endormissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Rappel de la méthodologie des tests de maintien d’Eveil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 Somnolence au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Le sommeil particulier des navigateurs solitaires à la voile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Communiqué SYNALAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Partout en France ublié à l’occasion du congrès annuel commun de la SFRS et du groupe Sommeil de la SPLF, ce quatorzième numéro de Sommeil et Vigilance est un élément de grande satisfaction pour nous tous car il témoigne du dynamisme de notre communauté « Sommeil » et de l’intérêt croissant des médecins impliqués dans les pathologies du sommeil pour approfondir leurs connaissances, quelle que soit leur spécialité. Ce numéro n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien renouvelé de VitalAire que nous remercions vivement. Les malades atteints de troubles respiratoires au cours du sommeil constituent pour tous les praticiens du sommeil une cohorte de patients particulièrement importante ; c’est pourquoi nous avons centré ce numéro sur l’étude de certaines conséquences délétères de ces troubles. Certaines sont fréquentes et bien connues, comme la somnolence, d’autres plus subtiles comme les troubles attentionnels ; toutes méritent d’être recherchées avec des outils appropriés et correctement utilisés, pour être ensuite traitées efficacement. i la somnolence diurne est une plainte majeure des patients consultant un spécialiste du sommeil, ce symptôme n’épargne pas nombre de nos concitoyens soumis à des restrictions chroniques de sommeil ou au travail nocturne. Beaucoup reste à faire dans ce domaine pour connaître et prévenir les redoutables conséquences de la somnolence sur le lieu de travail. Mes remerciements très sincères vont aux auteurs des différents articles qui ont accepté cette charge supplémentaire en dépit d’un emploi du temps déjà bien chargé, ainsi qu’au rédacteur en chef de la revue, Xavier Drouot, qui avec patience, gentillesse et ténacité a réuni tous les articles et a dû faire face à des difficultés imprévues et de dernière minute avec l’éditeur habituel de la revue. Je souhaite que la lecture de ce numéro soit enrichissante pour tous et complète utilement votre capital de connaissances. M.F. Vecchierini Présidente de la SFRS Les prochaines avancées proviendront-elles de l’étude des sportifs de haut niveau et en particulier des navigateurs solitaires... ? Bonne lecture à tous, Xavier Drouot Rédacteur en chef SOMMAIRE Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 M.F. Vecchierini, X. Drouot Déficits cognitifs des patients apnéiques non traités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 S. Mazza, B. Naegele, J.L. Pepin, P. Levy L’obésité per se peut-elle être responsable de somnolence diurne excessive ? . . . . . . . . . . . 5 C. Perrin Somnolence résiduelle sous PPC efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 X.L. Nguyen, B. Fleury Rappel de la Méthodologie des tests de latence d’endormissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 M.F. Vecchierini Rappel de la Méthodologie des tests de maintien d’Eveil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 M.F. Vecchierini Somnolence au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 D. Léger, P. Joubrel-Viravau, S. Ramirez Le sommeil particulier des navigateurs solitaires à la voile B. de La Giclais, M. Tiberge, L. Arbus, D. Léger 13 ................................................... SOMMAIRE S Nous espérons que ce numéro de Sommeil et Vigilance vous apportera des données précises et informatives sur la façon de diagnostiquer et de prendre en charge ces différents troubles si importants dans le suivi des malades apnéiques. EDITORIAL P Communiqué SYNALAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 1 Déficits cognitifs des patients apnéiques non traités : vers une meilleure compréhension de leurs difficultés attentionnelles. S. Mazza, B. Naegele, J.L. Pepin, P. Levy Laboratoire du sommeil, EFCR, CHU de Grenoble - 38043 Cedex [email protected] « Le génie chez les uns c’est une intuition constante ; Chez les autres une constante attention… » Alfred Capus L es troubles attentionnels sont la principale plainte des patients porteurs d’un SAOS, elle constitue le premier motif de consultation. Les difficultés de maintien de l’éveil au cours de la journée constituent un symptôme cardinal de ce syndrome. Pourtant, cette difficulté diurne ne se traduit pas toujours de la même manière d’un patient à l’autre. Certains patients rapportent des épisodes d’endormissement au cours de la journée, d’autres, des problèmes de concentration, une réduction de leur attention, des troubles de mémoire, ou encore un manque du mot…(1). L’ensemble de ces déficits mesure l’étendue de l’atteinte des processus attentionnels observable au cours de cette pathologie. Malgré les aspects médico-légaux liés à cette pathologie, les moyens cliniques disponibles afin d’appréhender les difficultés diurnes des sujets apnéiques restent insuffisamment développés. Apprécier l'état ou le niveau d’attention suppose que l'on sache définir exactement ce que l'on entend par attention. La confusion faite entre les notions attention, vigilance et éveil est grande. Elle provient sans doute de l’utilisation dans le langage courant de terminologies approximatives et parfois erronées. « Faire attention, être vigilant, porter son attention sur, être concentré ou au contraire être inattentif » sont autant de termes utilisés pour qualifier l’état de compétence de traitement de l’information d’un individu. Ces processus mal identifiés sont pourtant perçus à leur juste valeur comme l’essence même de toute activité intellectuelle, même les plus automatiques. Les processus attentionnels : de la vigilance à la flexibilité mentale Les données actuelles, issues d’études sur le comportement cognitif humain, ne conçoivent pas l’attention comme une opération mentale unitaire, mais comme un ensemble de processus attentionnels nécessaires au traitement de l’information et pouvant être altérés de façon spécifique(2). L’attention constitue une fonction de base impliquée dans toute performance intellectuelle ou comportementale et requise quel que soit le type d’activité cognitive dans lequel le sujet est engagé (3). La vigilance ou alerte tonique correspond à l’état d’éveil du sujet qui sous-tend sa capacité à réagir de manière adéquate aux exigences auxquelles il est confronté (4). La vigilance subit une modulation chronobiologique circadienne et l’altération de ce processus physiologique correspond à la notion de somnolence. La somnolence dénote un état subjectif ou objectif d’éveil physiologiquement abaissé, de propension au sommeil ou d’assoupissement. Dans certains travaux neuropsychologiques les notions d’attention soutenue et de vigilance sont utilisées indifféremment comme synonymes. Pourtant, il s’agit de deux opérations attentionnelles distinctes. La vigilance constitue l’un des extrêmes d’un continuum où peu d’informations pertinentes sont à traiter par le sujet. L’attention soutenue renvoie à l’autre extrémité de ce continuum, là où le flux d’informations est rapide et continu (5). Cette fonction permet au sujet de maintenir un niveau d’efficience adéquat et stable au cours d’une activité d’une certaine durée, sollicitant un contrôle attentionnel continu. L’efficacité de ce traitement cognitif permettra le maintien de la qualité et de la rapidité des performances. Par définition, la quantité de ressources attentionnelles disponible est limitée chez l’homme. Au-delà d’un certain niveau de sollicitation, il n’est plus possible de traiter efficacement certaines situations. L’attention divisée permet au sujet de réaliser simultanément plusieurs activités (6). En d’autres termes, cette capacité permet l’allocation de ressources vers différentes tâches réalisées simultanément. Au vu des limites quantitatives de l’attention, le traitement de plusieurs stimuli simultanés subira un coût concurrentiel, dans le sens où des épreuves consommatrices de capacités attentionnelles ne pourront pas être réalisées en même temps sans baisse de performance. L’attention sélective renvoie à la conception la plus commune de l’attention au sein du grand public. Face à la multitude d’informations à laquelle nous sommes continuellement confrontés, certains éléments doivent impérativement être pris en compte au détriment d’autres qui peuvent ou doivent être ignorés (7, 8). Cette fonction permet donc de renforcer le traitement de certains stimuli tout en inhibant d’autres stimuli non pertinents. La distractibilité constitue le pendant de la focalisation de l’attention, à savoir, la difficulté à maintenir le focus attentionnel en dépit d’éléments distracteurs. La flexibilité mentale correspond ainsi à la capacité du sujet à déplacer et réorienter le focus attentionnel. Cette souplesse est un mécanisme essentiel intervenant dans toute situation complexe. Un déficit de ce mécanisme attentionnel peut se traduire par une rigidité cognitive qui conduit à des persévérations sur des réponses non pertinentes à la réalisation de la tâche. Cette fonction est une des capacités dévolues au bon fonctionnement des lobes frontaux, décrites en termes de « fonctions exécutives » (9). L’attention sélective et la flexibilité mentale se regroupent au sein du processus de contrôle exécutif de l’attention (10). Le réseau neuro-anatomique de l’attention : Il n’est pas simple d’établir une relation précise entre les mécanismes attentionnels et l’architecture cérébrale. Les différentes aires impliquées jouent un rôle spécifique, mais sont rassemblées en un réseau complexe assurant l’unité comportementale de Etendue des déficits attentionnels Les données de la littérature concernant les capacités de vigilance diurne de patients apnéiques s’accordent à mettre en évidence chez ces sujets, une difficulté manifeste à maintenir leur éveil en contexte soporifique. Les tests de maintien de l’éveil et de latence d’endormissement ont ainsi montré une propension à l’endormissement plus grande chez les patients apnéiques non traités, situant leur performance entre 1,5 et 2 écarts types au dessous de la moyenne des sujets contrôles (17). Le test de OSleR, permettant une mesure comportementale des capacités de résistance à l’endormissement, a mis en évidence chez des sujets apnéiques une réduction significative de leur latence(18, 19). Cet outil s’est également montré utile pour détecter la présence de chutes d’attention dans la partie du test précédant l’endormissement, mais également chez des sujets ne présentant pas de véritable endormissement(20). Après analyse d’enregistrements EEG réalisés simultanément au cours du test, Priest et collaborateurs ont ainsi montré que ces chutes d’attention traduisaient la présence de micro-endormissements (21). Ces résultats confirment que les patients apnéiques peuvent présenter fréquemment une altération de leur capacité de maintien de l’éveil en contexte peu stimulant, mais également une fluctuation anormale de leur vigilance et cela même chez des sujets chez lesquels les latences d’endormissement sont pourtant normales. Les mesures subjectives de la vigilance (échelle d’Epworth ou l’échelle de somnolence de Standford) sont des outils précieux pour une évaluation sommaire et rapide des difficultés ressenties du sujet et leur modification après la mise en place d’un traitement. Cependant, ces échelles se trouvent limitées par plusieurs facteurs, tels la qualité d’introspection et d’impartialité qu’elles nécessitent de la part des sujets évalués, ainsi que leur manque de concordance avec les résultats aux mesures objectives. La table 1 présente les résultats d’une étude portant sur 20 patients apnéiques (IAH = 45,6 ± 26,2) au cours de 3 tests objectifs mesurant la vigilance, l’attention sélective, l’attention soutenue et l’attention divisée , ainsi que les résultats obtenus à l’échelle d’Epworth(20). Parmi les 8 sujets se considérant peu ou pas somnolents à l’échelle d’Epworth (score < 10), 4 présentaient des résultats anormalement faibles au test de maintien de l’éveil modifié (OSleR) et un seul ne présentait effectivement aucun déficit attentionnel tel que mesuré dans cette étude. Ces données confirment le manque de relation existant entre le ressenti subjectif et les performances attentionnelles obtenues en situation de test. Les difficultés attentionnelles des patients apnéiques ne s’illustrent pas uniquement dans les situations soporifiques. En effet, des difficultés de maintien des performances en contexte de forte stimulation sont également fréquemment rapportées. Ce déficit de l’attention soutenue, comme nous l’avons défini précédemment, se traduit par une réduction progressive de l’efficacité du traitement de l’information lors d’une activité cognitive continue. D’autres études ont également montré un ralentissement des temps de réaction de patients apnéiques après 10 minutes de test (22, 23). Leurs performances dans ce domaine attentionnel seraient réduites de 0,25 à 3 écarts types par rapport à la moyenne des sujets contrôles (24), et pourraient traduire les difficultés de concentration souvent citées par les patients. Une étude a ainsi mis en évidence que les temps de réaction des patients présentant un trouble respiratoire nocturne étaient plus altérés que ceux de sujets sous l’emprise de l’alcool. La concentration d’alcool dans le sang retenue dans le cadre de cette étude était de 0,57 g/l ; soit un seuil supérieur à celui toléré par la sécurité routière en France (25). En plus de ces déficits d’attention soutenue, la réduction des ressources attentionnelles des sujets apnéiques affecte également leur capacité à répartir leur attention sur plusieurs tâches qui demandent à être réalisées simultanément. Ce déficit de l’attention divisée serait ainsi responsable des difficultés rencontrées par les patients lors de la réalisation de tests de simulation de conduite, associant conduite et détection de cibles. Les résultats rapportés dans la littérature mettent en avant une plus grande vulnérabilité des temps de réaction lors de ces tests et également un nombre de sorties de route plus élevé (26, 20), qui encore une fois s’apparentent à ceux de sujets sous l’emprise de l’alcool (27). Les données provenant de recherches réalisées en neuropsychologie ont mis en évidence chez ces patients une atteinte des fonctions dites « exécutives », fonctions considérées sous la dépendance du bon fonctionnement des lobes frontaux (28, 29). L’évaluation du système de contrôle attentionnel a ainsi mis en évidence des performances significativement affaiblies chez les SAS. Ce déficit se traduit principalement par une plus grande difficulté d’adaptation au changement, une réduction de la mémoire de travail et une difficulté pour élaborer de nouvelles stratégies cognitives dans des situations nouvelles et complexes. L’ensemble de ces difficultés attentionnelles outrepasse ainsi la simple somnolence diurne principalement évoquée dans la littérature. Leurs répercussions au quotidien n’en sont pas moins importantes et nécessitent une attention particulière : l’implication de ces déficits dans l’augmentation des accidents de la route provoqués par ces patients ainsi que le fait que 2/3 d’entres eux rapportent une réduction de leur efficacité professionnelle ne sont plus à établir. Variabilité au sein des déficits L’utilisation d’une batterie de tests permettant d’appréhender différentes composantes de l’attention, telles que nous les avons définies, nous a permis de mettre en évidence que 95 % de nos DEFICITS COGNITIFS DES PATIENTS APNEIQUES NON TRAITES l’ensemble. Mesulam est le premier à avoir proposé que les différents sites cérébraux impliqués dans le traitement attentionnel constituent un « réseau attentionnel » (11). Depuis, différents modèles ont été proposés (12, 13, 14, 15, 16) impliquant des structures principalement sous-corticales pour la vigilance (incluant la formation réticulée, le thalamus, l’hypothalamus, et le locus coeruleus), l’aire 6 de Brodmann (frontale droite), le cortex pariétal droit et le locus coeruleus pour l’attention soutenue, le cortex orbito-frontal et pariétal, ainsi que les connexions fronto-thalamiques du noyau réticulaire du thalamus pour l’attention sélective et enfin, les régions frontales avec notamment le gyrus cingulaire antérieur, l’aire motrice supplémentaire et une partie des ganglions de la base pour le système de contrôle exécutif de l’attention. 3 sujets présentaient une atteinte dans un seul des domaines testés. Cette étude nous a également montré des discordances entre l’évaluation subjective et objective, mais également que certains patients, ne présentant pas de somnolence objective, peuvent présenter des déficits attentionnels de nature différente, pouvant considérablement altérer leur aptitude au quotidien. Une étude que nous avons menée en condition réelle de conduite automobile, nous a permis de vérifier que des patients non somnolents présentaient une augmentation manifeste de leur temps de réaction au volant au cours d’un exercice de freinage d’urgence. Chez ces sujets, les temps de réaction lors d’un exercice de conduite n’excédant pas 15 minutes étaient allongés d’environ 0,6 seconde. Ce qui entraînait chez ces sujets une augmentation d’environ 9 mètres de leur distance d’arrêt pour une vitesse de 40 km/h. Pourtant, au cours de cet exercice, tous les sujets étaient avertis et en attente de l’obstacle à éviter. En situation de laboratoire, ces mêmes patients présentaient un déficit isolé de leur capacité d’attention divisée (Données en cours de publication). Ces résultats illustrent l’implication quotidienne des déficits attentionnels des sujets apnéiques. Ils soulignent également la nécessité d’évaluer avec précision les risques diurnes de ces sujets. L’évaluation des performances diurnes des sujets apnéiques est pourtant rarement réalisée en routine et se limite souvent, notamment par manque de temps et de moyens, à une évaluation de la composante « vigilance » de l’attention. Difficultés attentionnelles chez l’enfant souffrant d’un SAS Chez les enfants atteints de troubles respiratoires au cours du sommeil, les répercussions diurnes associent fréquemment somnolence, hyperactivité et agressivité (30, 31). L’impact sur les performances scolaires est non négligeable, puisque l’on compte une proportion plus grande d’enfants en échec scolaire ou en difficulté d’apprentissage parmi ces derniers. Les études s’attachent à mettre en évidence un lien entre cette pathologie et le syndrome d’hyperactivité - trouble déficitaire de l’attention (H-TDA). Au sein de ce tableau, les difficultés d’attention sont donc centrales et associent distractibilité, impulsivité, agitation psychomotrice et parfois un syndrome anxieux. Ces manifestations représentent comme chez l’adulte une atteinte globale des processus attentionnels allant de la vigilance à la flexibilité mentale, mais s’exprimant, à la différence des adultes plutôt sur le versant de l’agitation. Conclusion : Les difficultés cognitives des patients apnéiques semblent engager l’ensemble des processus attentionnels. La somnolence diurne constitue le déficit attentionnel le plus fréquemment rapporté chez ces sujets. Cependant, leurs déficits ne se limitent pas à une réduction de leur capacité de maintien de l’éveil. La recherche de déficits plus subtils doit être envisagée. Ces déficits sont souvent ignorés ou sous-estimés en raison à la fois de l’imprécision des définitions utilisées au sujet des processus attentionnels et à la fois en raison du manque de moyens mis à la disposition des cliniciens pour les appréhender. Table 1 : Performances attentionnelles de patients apnéiques non traités (n = 20) BIBLIOGRAPHIE 1. CHERVIN,R.D. Sleepiness, fatigue, tiredness, and lack of energy in obstructive sleep apnea. Chest 2000; 118: 372-379. 2. POSNER,M.I. and BOIES,S.J. Components of attention. Psychological Review 1971; 78: 391-408. 3. O'DONNELL,B.F. Forms of attention and attentional disorders. Semin.Speech Lang 2002; 23: 99-106. 4. JAMES,W. Principles of psychology.1890; 5. CLUYDTS,R., DE VALCK,E., VERSTRAETEN,E., and THEYS,P. Daytime sleepiness and its evaluation. 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Sleep disordered breathing: effects of adenotonsillectomy on behaviour and psychological functioning. Eur J Pediatr. 1996; 155: 56-62. Christophe Perrin - Service de Pneumologie, Hôpital Pasteur, Centre Hospitalier Universitaire de Nice Correspondance : Christophe Perrin - Praticien Hospitalier, - Service de Pneumologie - Hôpital Pasteur, Centre Hospitalier et Universitaire de Nice - 30 avenue de la voie romaine - 06002 Nice Cedex 1 E-Mail : [email protected] Introduction L’obésité est définie par un index de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m2. L’Organisation Mondiale de la Santé estime à plus de 300 millions le nombre d’obèses et ce chiffre devrait être doublé aux alentours de 2025 [1]. A l’aube du XXIème siècle, l’obésité représente la première cause de maladie métabolique et est reconnue comme un facteur de risque indépendant de maladies cardio-vasculaires [2]. Sur le plan respiratoire, la survenue d’événements respiratoires obstructifs au cours du sommeil et/ou d’hypoventilation alvéolaire nocturne est classique au cours de l’obésité et fréquemment responsable de somnolence diurne excessive [2,3]. Cependant, 40 % seulement des obèses souffrent d’apnées obstructives du sommeil [4] et tous ne présentent pas systématiquement de syndrome obésitéhypoventilation [5]. Ainsi, des circonstances physiopathologiques particulières pourraient conditionner ces perturbations ventilatoires. Conséquences physiologiques du sommeil sur la ventilation Le sommeil normal est organisé en 4 ou 5 cycles au cours desquels se succèdent sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil paradoxal [3]. En début de nuit le sommeil lent profond prédomine alors que le sommeil paradoxal augmente en durée et en intensité en fin de nuit [3]. Au cours du sommeil, la mécanique ventilatoire, les muscles respiratoires et le système nerveux central subissent des modifications importantes responsables d’une diminution de la ventilation minute autorisée par une activité métabolique à minima. Le décubitus dorsal, sous l’effet du poids des viscères abdominaux, est responsable du déplacement du diaphragme en direction céphalique diminuant d’autant la capacité résiduelle fonctionnelle. Une diminution du tonus des muscles dilatateurs du pharynx et une majoration de la contractilité du muscle lisse bronchique concourent à augmenter les résistances des voies aériennes supérieures et inférieures [6]. Au cours du sommeil paradoxal, alors que l’activité diaphragmatique est conservée, l’activité des muscles intercostaux est quasiment abolie [7]. Ainsi l’activité diaphragmatique est fondamentale au maintien de la ventilation alvéolaire pendant cette période. En matière de commande ventilatoire, la réponse au CO2 est modifiée tant en sommeil lent qu’en sommeil paradoxal se traduisant par une diminution de la sensibilité des centres respiratoires au CO2 [8]. Enfin, la réponse ventilatoire à l’hypoxie tend à s’abaisser au cours du sommeil paradoxal [8]. Obésité et syndrome d’apnée obstructive du sommeil Deux types d’obésité sont à distinguer : l’obésité « androïde » ou « centrale » est caractérisée par une répartition prédominante des graisses au niveau du cou et du tronc (dans les tissus souscutanés et les viscères) et l’obésité « gynoïde » ou « périphérique » est définie par la prédominance de dépôts graisseux au niveau des hanches et des membres inférieurs. Les sujets atteints d’obésité « centrale » sont plus exposés à développer des apnées obstructives du sommeil. De par les dépôts adipeux au niveau des tissus mous postérolatéraux de l’oropharynx, les voies aériennes supérieures subissent une diminution de leur lumière, une modification de leur forme et une augmentation de leur collapsibilité [9]. Ainsi, l’augmentation physiologique des résistances des voies aériennes supérieures au cours du sommeil s’associe à ces modifications anatomiques pour conduire à une majoration plus marquée des résistances pharyngées au cours de la nuit et à un risque accru d’apnées ou d’hypopnées. De plus, la diminution physiologique de la chémosensibilité centrale au CO2 pendant le sommeil pourrait retarder d’autant la reprise ventilatoire en cas d’événement respiratoire pathologique. Au cours d’une interruption partielle ou totale du flux aérien responsable d’une désaturation significative en oxygène (Figure 1), la survenue d’un micro-éveil autorise une reprise ventilatoire afin de normaliser l’oxygénation de l’organisme. Ainsi au cours du sommeil, les événements respiratoires obstructifs suivis de microéveils se succèdent, l’ensemble étant responsable d’une fragmentation du sommeil et de dyssomnie. Dans la littérature, 70 % des sujets atteints de syndrome d’apnée obstructive du sommeil sont obèses alors que 40 % seulement des obèses souffrent d’apnées ou d’hypopnées obstructives du sommeil [4]. L’obésité en soi n’est donc pas suffisante pour provoquer une limitation du flux aérien au cours du sommeil mais une augmentation du périmètre cervical, une diminution de l’espace rétro-lingual et probablement une diminution de la sensibilité du voile du palais doivent coexister [2]. Le syndrome obésité-hypoventilation Le syndrome obésité-hypoventilation (SOH) communément appelé syndrome de « Pickwick » qui associe obésité, hypercapnie, somnolence diurne excessive, cyanose, cœur pulmonaire chronique et polyglobulie est décrit depuis 1957 [10]. 31 % pour cent des sujets ayant un IMC > 35 kg/m2 et 48 % des patients ayant un IMC > 50 kg/m2 souffriraient de cette affection et non pas la totalité des obèses [11]. La physiopathologie du SOH est complexe et encore imparfaitement comprise de nos jours. La masse graisseuse thoracique entraîne une diminution de la compliance thoracique responsable d’une diminution du volume de réserve expiratoire. Ainsi, le volume sanguin intrapulmonaire se trouve augmenté diminuant en retour la compliance pulmonaire [5]. Bien que ces modifications mécaniques liées à l’obésité puissent augmenter le travail respiratoire aidées du tablier graisseux qui tend à majorer la pression télé-expiratoire intra-abdominale [5], elles semblent insuffisantes pour expliquer à elles seules une précarité diaphragmatique responsable de l’hypoventilation alvéolaire. En effet, l’évaluation de l’endurance des muscles respiratoires de sujets obèses souffrant de SOH versus sujets obèses eucapniques de poids équivalent montre que la ventilation volontaire maximale n’est L’OBESITE PER SE PEUT-ELLE ETRE RESPONSABLE DE SOMNOLENCE DIURNE EXCESSIVE ? L’obésité per se peut-elle être responsable de somnolence diurne excessive ? 5 pas franchement diminuée dans le groupe d’obèses eucapniques [5]. Toutefois, le refoulement céphalique des coupoles diaphragmatiques qui réduit le volume pulmonaire, accentue les inégalités de rapport ventilation-perfusion et peut contribuer ainsi à une hypoxémie modérée du seul fait du décubitus dorsal. L’existence de cette légère désaturation peut éventuellement être aggravée par la survenue d’événements respiratoires nocturnes à type d’apnées ou d’hypopnées obstructives dont l’existence a été documentée au cours du SOH [12,13]. L’ensemble peut donc accentuer l’impact de la réduction physiologique d’activité des muscles thoraciques en sommeil paradoxal, le diaphragme étant le seul muscle sensé maintenir la ventilation alvéolaire pendant cette période de sommeil, et ainsi conduire à une majoration de l’hypoventilation alvéolaire (Figure 2). A long terme, les poussées d’acidose respiratoire itératives en sommeil paradoxal pourraient altérer la contractilité du diaphragme, responsable de sa fatigue et de l’aggravation ultérieure de l’hématose [14]. De plus, une diminution de la chémosensibilité centrale au CO2 [15] et à l’hypoxie (Figure 3) [16] au cours du SOH a été rapportée dans la littérature et pourrait majorer Figure 1. Oxymétrie nocturne objectivant de nombreuses désaturations avec retour à la ligne de base évocatrices d’apnées du sommeil les désordres gazométriques. Cependant, bien que les perturbations de la réponse ventilatoire à l’hypoxie pourraient être primitives [16], la diminution de la sensibilité des centres respiratoires au CO2 semble acquise [15]. La réversibilité sous traitement et l’absence d’anomalie des réponses ventilatoires au CO2 chez des sujets appartenant à la même famille proche de patients porteurs d’un SOH sont en faveur d’une adaptation des centres [3]. Cette modification de chémosensibilité pourrait correspondre à une adaptation de la commande centrale dans le but de protéger les muscles respiratoires de l’épuisement et/ou de ne pas aggraver un événement apnéique sévère [5,15,17]. L’hypoventilation alvéolaire au cours du sommeil, en particulier pendant le sommeil paradoxal, éventuellement associée à des événements obstructifs des voies aériennes supérieures, conduit à une fragmentation du sommeil responsable d’une diminution du temps et de l’efficacité du sommeil. Ainsi, fatigue diurne et baisse de la vigilance représentent des symptômes classiques au cours du SOH, mais qu’il faut savoir rechercher à l’examen clinique car souvent sous-estimés par les patients eux-mêmes. En conclusion, l’obésité per se n’est pas suffisante pour être responsable d’une fragmentation du sommeil et donc de somnolence diurne excessive. Une obésité de type « centrale » est certes importante pour le développement d’événements respiratoires obstructifs au cours du sommeil sous réserve qu’elle puisse générer un rétrécissement suffisant de la filière rétro-glottique et qu’elle soit associée à une diminution de la sensibilité du voile du palais. En matière de syndrome obésité-hypoventilation, hormis des conditions similaires pour pouvoir générer une obstruction suffisante des voies aériennes supérieures au cours du sommeil, la coexistence de modifications de la commande ventilatoire et de contraintes mécaniques majeures responsables d’une altération de la contractilité du diaphragme est indispensable au développement d’une telle affection. Figure 2. Oxymétrie nocturne objectivant de nombreuses désaturations séquentielles sans retour franc à la ligne de base évocatrices d’hypoventilation alvéolaire en sommeil paradoxal Figure 3. Oxymétrie nocturne objectivant une hypoventilation alvéolaire majeure BIBLIOGRAPHIE 1. WHO Consultation on Obesity. Obesity : preventing and managing the global epidemic. WHO Technical Report Series 894, Geneva, 2000. 2. Formiguera X, Canton A. Obesity : epidemiology and clinical aspects. Best Practice & Research Clin Gastroenterol 2004; 18 : 1125-1146. 3. 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Juan G, Calverley P, Talamo C, Schnader J, Roussos C. Effect of carbon dioxide on diaphragmatic function in human beings. N Engl J Med 1984; 310 : 874-879. 15. Sampson MG, Grassino A. Neuromechanical properties in obese patients during carbon dioxide rebreathing. Am J Med 1983; 75 : 81-90. 16. Zwillich CW, Sutton FD, Pierson DJ, Creagh EM, Weil JV. Decreased hypoxic ventilatory drive in the obesity-hypoventilation syndrome. Am J Med 1975; 59 : 343-348. 17. Piper AJ, Sullivan CE. Effects of short-term NIPPV in the treatment of patients with severe obstructive sleep apnea and hypercapnia. Chest 1994; 105 : 434-440. Somnolence résiduelle sous PPC efficace. L e syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une pathologie fréquente, qui touche environ 4 % des hommes et 2 % des femmes de 30 à 60 ans dans la population générale (1). Le collapsus répété des voies aériennes supérieures pendant le sommeil entraîne des épisodes intermittents d’hypoxémie, ainsi que des micro-éveils. Ces derniers sont responsables de la fragmentation du sommeil, réputée être à l’origine de la somnolence diurne excessive, conséquence majeure du SAOS. Si cette somnolence représente souvent la plainte principale des patients apnéiques, elle n’affecte cependant pas tous les patients (2). Elle est associée à des troubles de l‘humeur, à une baisse des performances cognitives et de l’efficience au travail, ainsi qu’à un risque accru d’accidents du travail et de la route. Le traitement de référence du SAOS est la ventilation en pression positive continue (VPPC). En luttant efficacement contre le collapsus pharyngé pendant le sommeil, il restaure l’efficacité du sommeil et permet l’amélioration habituellement rapide des symptômes diurnes et en particulier la restauration d’une vigilance normale (3,4) . Il n’est pas rare cependant de se trouver confronté au problème difficile d’un patient qui reste somnolent sous un traitement a priori bien adapté lors de la nuit d’enregistrement sous PPC au laboratoire de sommeil. La prévalence de cette somnolence résiduelle est mal connue, et son estimation est variable selon les études (5,6). Cette variabilité reflète certainement la difficulté d’évaluer la somnolence diurne excessive. Doiton utiliser des enregistrements standardisés (tests de latence multiple d’endormissement ou au contraire tests de maintien d’éveil) ou des échelles d’autoévaluation de la vigilance dont la plus répandue, car simple et robuste, est l’Echelle de somnolence d’Epworth ? Cette dernière approche est la plus souvent utilisée dans la littérature concernée par ce sujet. En présence d’un traitement correctement établi (pression éliminant les événements respiratoires anormaux éveillants dans tous les stades de sommeil et en décubitus dorsal), une observance insuffisante du patient vis-à-vis de la PPC sera le plus souvent l’explication à une somnolence résiduelle sous PPC (7). Mais, on se heurte encore une fois à un problème de définition : qu’est ce qu’une observance optimale au traitement par PPC ? Sa définition est loin d’être consensuelle. En pratique, elle doit bien sûr inclure le nombre d’heures d’utilisation réelle quotidienne fournie par la mémoire de la PPC, et le nombre de jours d’utilisation hebdomadaire. Selon Kribbs et al, un patient observant utilise son appareil plus de quatre heures par nuit au moins cinq jours par semaine (7). Idéalement, la qualité de cette observance doit être analysée en tenant compte de la typologie du patient, petit, moyen ou grand dormeur, c’est à dire être rapportée au temps de sommeil de chaque patient. Gagnadoux et al ont proposé de définir l’observance optimale par une utilisation de la PPC au moins durant 80 % du temps de sommeil 6 jours sur 7 (8). Enfin, il faut laisser au traitement le temps de montrer toute son efficacité. Une amélioration très progressive de la vigilance, sur plusieurs mois, a été rapportée chez certains patients observant correctement leur traitement. Ce bénéfice était à la fois subjectif marqué par une diminution du score de l’échelle d’Epworth, mais aussi objectif se traduisant par une diminution de la latence d’endormissement (9). En présence d’une observance satisfaisante à un traitement bien conduit, la somnolence résiduelle peut parfois être rapportée à une cause évidente curable, syndrome dépressif, narcolepsie, mouvements périodiques des membres inférieurs par exemple ou bien à une dette de sommeil si fréquente dans notre civilisation occidentale. La vigilance devra être réévaluée après traitement de la maladie ou amélioration des habitudes de sommeil. En l’absence de cause décelable à la SDE, des lésions définitives du système nerveux central secondaires à l’hypoxie intermittente chronique ont été évoquées pour expliquer cette absence d’amélioration sous traitement (10). La prescription d’une molécule stimulant l’éveil, telle le modafinil, peut alors être proposée (11). Plusieurs études récentes montrent son efficacité à moyen terme chez les patients traités par la VPPC, et a priori l’absence d’impact sur la durée du sommeil de nuit et l’observance à la PPC (12) du moins dans les conditions particulières d’une étude contrôlée. La prescription de modafinil ne peut se concevoir qu’après avoir éliminé les causes curables de somnolence diurne excessive, et s’être assuré d’une observance optimale au traitement. En pratique quelles sont les étapes de la prise en charge d’une SDE résiduelle sous traitement ? 1. LA RECONNAITRE Le choix de l’échelle d’Epworth semble en pratique le plus raisonnable dans cette optique. Un score ≤ 10 doit être considéré comme normal. Ce score sera bien sûr calculé à chaque visite du médecin mais on peut suggérer qu’une échelle d’Epworth soit remplie par le patient à chaque visite du prestataire et transmise au médecin. Plusieurs valeurs consécutives du score d’Epworth > 10 sont nécessaires pour définir une SDE résiduelle. On connaît en clinique la variabilité de ce score autour de ce seuil de 10 chez certains patients. Dans notre propre expérience un patient sur quatre conserve une variabilité dans sa réponse après six mois d’un traitement mécaniquement efficace. Une variation transitoire dans l’observance au traitement ou dans le temps de sommeil peuvent expliquer facilement cette variabilité. Par ailleurs, il faut analyser la tendance d’évolution du score d’Epworth. SOMNOLENCE RESIDUELLE SOUS PPC EFFICACE Xuan Lan Nguyen, Bernard Fleury Centre d’Explorations et Traitement des Troubles du Sommeil de l’hôpital Saint Antoine Paris 7 En présence d’une décroissance régulière, on peut espérer une normalisation retardée de la vigilance sous traitement. 2. LA RAPPORTER A UNE CAUSE DE SDE ACCESSIBLE À UNE APPROCHE THERAPEUTIQUE SPECIFIQUE. 2.1 UNE PPC INADEQUATE La PPC doit être réglée pour que soient supprimés tous les événements respiratoires anormaux, apnées, hypopnées ou efforts inspiratoires éveillants, y compris sur le dos et en sommeil paradoxal. 2.2 UNE OBSERVANCE INSUFFISANTE Cela implique la nécessité d’utiliser des appareils munis d’une mémoire des pressions délivrées et des fuites et de s’enquérir des habitudes de sommeil du patient. En présence d’une observance insuffisante, selon les critères que nous avons définis précédemment, il faut corriger les sources d’inconfort (fuites, masque mal adapté, déshydratation, bruit…), motiver à nouveau le patient en collaboration avec le prestataire assurant le traitement au domicile. En cas d’échec, une solution thérapeutique alternative (orthèse d’avancée mandibulaire ou chirurgie) devra être proposée. 2.3 UNE CAUSE CLASSIQUE DE SDE ASSOCIEE AU SAOS L’interrogatoire initial a déjà dû comporter un ensemble de questions permettant de suspecter un temps de sommeil insuffisant, des mouvements périodiques des membres inférieurs ou une narcolepsie. La présence d’une symptomatologie évocatrice d’emblée d’une pathologie associée guidera le bilan. 3. DANS TOUS LES CAS EN EVALUER LES CONSEQUENCES POTENTIELLES Une évaluation objective des risques liés à cette SDE est par ailleurs nécessaire. Un test de maintien d’éveil (en particulier chez un sujet ayant une profession à risque en cas d’hypovigilance) ou sa version simplifiée, le test d’Osler sont recommandés. 4. EN L’ABSENCE DE CAUSE EVIDENTE Il faut discuter un traitement médicamenteux éveillant. BIBLIOGRAPHIE 1 - Young T, Palta M, Dempsey J, Skatrud J, Weber S, Badr S. The occurrence of sleep-disordered breathing among middle-aged adults. N. Engl J Med. 1993; 328 : 1230-5. 2 - Kapur VK, Baldwin CM, Resnick HE, Gottlieb DJ, Nieto FJ. Sleepiness in patients with moderate to severe sleep-disordered breathing. Sleep. 2005 Apr 1;28(4):472-7. 3 - Engleman HM, Chelshire KE, Deary IJ, Douglas NJ. Daytime sleepiness, cognitive performance and mood after continuous positive airway pressure for the sleep apnoea/hypopnoea syndrome. Thorax. 1993; 48 : 911-4. 4 - Lamphere J, Roerhs T, Wittig R, Zorick F, Conway W, Roth T. Recovery of alertness after CPAP in apnea. Chest. 1989; 96 : 1364-7. 5 - Sforza E, Krieger J. Daytime sleepiness after long-term continuous positive airway pressure (CPAP) treatment in obstructive sleep apnea syndrome. J Neurol Sci. 1992; 110 : 21-6 - Bedard M-A, Montplaisir J, Malo J, Richer F, Rouleau I. Persistent neuropsychological deficits and vigilance impairment in sleep apnea syndrome after treatment with continuous positive airway pressure (CPAP). J Clin Exp Neuropsychol. 1993; 15 : 330-41. 7 - Kribbs NB, Pack AI, Kline LR et al. Objective measurement of patterns of nasal CPAP use by patients with obstructive sleep apnea. Am Rev Respir Dis. 1993; 147 : 88795. 8 – Gagnadoux F, Nguyen XL, Rakotonanahary D, Vidal S, Fleury B. Wrist-actigraphic estimation of sleep time under nCPAP treatment in sleep apnoea patients. Eur Respir J. 2004 Jun; 23(6) : 891-5. 9 - Meurice JC, Paquereau J, Neau JP, Caron F, Dore P, Ingrand P et Patte F. Long-term evolution of daytime somnolence in patients with sleep apnea/hypopnea syndrome treated by continuous positive airway pressure. Sleep. 1997; 20(12) : 1162-66. 10 - Veasey SC, Davis CW, Fenik P, Zhan G, Hsu YJ, Pratico D, Gow A. Long-term intermittent hypoxia in mice : protracted hypersomnolence with oxidative injury to sleepwake brain regions. Sleep. 2004 Mar 15; 27(2) : 194-201. 11 - Black J et Pollak CP. Modafinil has a/ has no role in management of sleep apnea. Am J Respir Crit Care Med. 2003 Vol 167 : 105-108. 12 - Jed E. Black, Max Hirshkowitz. Modafinil for treatment of residual excessive sleepiness in nasal continuous positive airway pressure-treated obstructive sleep apnea-hypopnea syndrome. SLEEP. 2005; Vol 28, No 4 : 464-71. M.F. Vecchierini - Laboratoire de sommeil - Hôpital Bichat - 46 rue H. Huchard - 75722 Paris Cedex 18. Ces recommandations concernent la méthodologie de réalisation des tests, sans discuter leurs indications ou leurs résultats. Ces tests sont habituellement effectués pour une mesure standardisée de la somnolence diurne. Ils demandent une grande rigueur méthodologique pour une interprétation correcte des résultats. De façon générale, ces tests consistent à proposer 5 siestes, toutes les 2 heures, au cours de la journée, en donnant pour consigne au sujet de se laisser aller au sommeil. La première sieste commence de 1,5 à 3 heures après la fin de l’enregistrement de nuit. 4 tests au lieu de 5 sont parfois réalisés mais cette procédure n’est pas adéquate pour le diagnostic de narcolepsie à moins que 2 endormissements en sommeil paradoxal (S.P.) n’aient déjà été obtenus. Entre les tests, le sujet est hors du lit et doit être surveillé par un membre de l’équipe pour être sûr qu’il ne s’endorme pas. De façon précise : I- AVANT LA RÉALISATION DES TESTS I-1. Un inventaire très minutieux des thérapeutiques du patient doit être entrepris. Certains médicaments stimulants et les thérapeutiques susceptibles de supprimer le sommeil paradoxal seront arrêtés 15 jours avant la passation des tests. La posologie de certains médicaments sera ajustée pour minimiser au maximum leurs effets sédatifs ou stimulants. I-2. Un agenda du sommeil sera rempli pendant la semaine qui précède la réalisation des tests. I-3. Le sommeil est systématiquement enregistré la nuit précédant le jour de passation des tests. II- RÉALISATION DES TESTS A- Conditions techniques sont standardisées et doivent être rigoureusement respectées. A-1. La pièce d’enregistrement doit être obscure et calme et sa température contrôlée assurant un confort maximum au patient. A-2. Le technicien qui effectue les tests doit être formé et expérimenté en leur réalisation. A-3. Le montage pour les TLME comprend au minimum, 4 dérivations EEG (C3-A2, C4-A1, O1-A2, O2-A1), 2 voies d’électro-oculogramme (droite / gauche), une voie électromyographique des muscles de la houppe du menton et une dérivation électrocardiographique. A-4. La calibration de l’appareil est standardisée et répétée pour chaque test : elle est réalisée le sujet allongé, calme, les yeux ouverts, pendant 30 secondes ; les yeux fermés pendant 30 secondes ; le regard successivement vers la droite puis vers la gauche à 3 reprises sans bouger la tête, lors de clignements lents des yeux à 5 reprises et enfin alors que le sujet serre ou grince fortement des dents. B- Conditions en rapport avec le patient B-1. Un petit déjeuner léger est donné 1 heure avant le premier test et un déjeuner également léger après le deuxième test de midi. B-2. Le patient doit s’abstenir de toute boisson stimulante et notamment de café. B-3. Toute activité physique importante est proscrite le jour des tests et toute activité stimulante doit être interrompue au moins 15 minutes avant chaque test. B-4. Le sujet doit également éviter de s’exposer à une lumière solaire brillante et inhabituelle. B-5. Il doit arrêter de fumer 30 minutes avant chaque test. B-6. Le patient ira aux toilettes, si nécessaire, avant les tests ; il sera installé le plus confortablement possible. B-7. Avant chaque test, la même consigne doit être donnée au patient : « Allongez-vous calmement, prenez une position confortable, gardez les yeux fermés et essayez de vous endormir ». B-8. Dès la consigne donnée au sujet, les lumières sont éteintes et c’est le début du test. B-9. Entre les tests le patient est surveillé pour qu’il ne s’endorme pas. III- DÉBUT ET FIN DES TESTS Pour les TILE ou TLME réalisés dans un but clinique, la latence du sommeil est le temps qui s’écoule entre le moment où les lumières ont été éteintes (début du test) et la première époque d’un stade de sommeil (y compris le stade 1) : soit plus de 15 secondes de sommeil continu si l’époque est, comme cela est le plus souvent le cas, de 30 secondes. En l’absence de survenue du sommeil, la latence est de 20 minutes et ce temps est inclus dans le calcul de la latence moyenne d’endormissement des 5 tests. Le test est continué et n’est interrompu que 15 minutes après la première époque de sommeil, pour être sûr de ne pas manquer la survenue de S.P. La latence du S.P. est le temps qui s’écoule entre la première époque de sommeil et le début de l’époque de S.P. Le test est arrêté au bout de 20 minutes si le sommeil n’est pas survenu. IV- RAPPORT DES TILE OU TLME Le rapport des résultats des TILE doit mentionner : 1. L’heure de début et de fin de chaque test. 2. La latence d’endormissement à chacun des tests. 3. La moyenne des latences d’endormissement aux 5 tests. 4. La latence de survenue du S.P. 5. Le nombre de périodes d’endormissement en S.P. Le technicien doit mentionner toute modification ou déviation par rapport au protocole standardisé afin que le médecin qui interprète les tests puisse en tenir compte. V- NORMES Latence moyenne d’endormissement aux TILE ou TLME chez des sujets contrôles, tous âges confondus. En cas de 5 tests m = 11,6 +/- 4,3. En cas de 4 tests m = 10,4 +/- 5,2. BIBLIOGRAPHIE METHODOLOGIE DES TESTS DE LATENCE D’ENDORMISSEMENT Rappel de la méthodologie des tests de latence multiple d’endormissement (TLME) ou tests itératifs de latence d’endormissement (TILE). 1. Association of Professionnal Sleep Societies, APSS Guidelines Committee : Carskadon MA, Dement WC, Mitler MM, Roth T, Westbrook PR, Keenan S. Guidelines for the Multiple Sleep Latency Test (MSLT): a standard measure of sleepiness. Sleep 1986; 9:519-24. 2. Thorpy MJ, WestbrookP, Ferber R, Fredrickson P, Mahowald M, et al. An American Sleep Disorders Association Report: The clinical use of the multiple sleep latency test. Sleep 1992; 15:268-76. 3. Littner MR, Kushida C, Wise M, Davila DG, Morgenthaler T et al. An American Academy of Sleep Medicine Report. Practice parameters for clinical use of the multiple sleep latency test and the maintenance of wakefulness test.Sleep 2005; 28,1:113-21. 9 Rappel de la méthodologie des tests de maintien d’éveil (TME). M.F. Vecchierini - Laboratoire de sommeil - Hôpital Bichat - 46 rue H. Huchard - 75722 Paris Cedex 18. Ces tests de maintien d’éveil réalisent une mesure objective de la capacité à rester éveillé pendant un temps donné. Ils doivent être utilisés en relation avec une bonne connaissance de l’histoire clinique du patient. Ces tests constituent des tests en miroir des TILE mais ont été, jusqu’à ce jour, beaucoup moins rigoureusement standardisés que les TILE (plusieurs alternatives de protocoles ont été proposées), toutefois leur standardisation est indispensable pour une bonne interprétation de leurs résultats par le clinicien. Les dernières recommandations laissent encore subsister quelques zones d’incertitude. Il s’agit de réaliser 4 tests de 40 minutes chacun au cours de la journée, répétés toutes les 2 heures. La consigne donnée au malade est de résister au sommeil. Le premier test est pratiqué 1 heure 30 minutes à 3 heures après l’heure habituelle de réveil du sujet soit à 9 ou 10 heures. I- AVANT LA RÉALISATION DES TME I-1. Un inventaire des médicaments et des substances prises en dehors de toute prescription médicale est nécessaire pour s’assurer que certains de ces produits ne sont pas susceptibles de modifier l’état de vigilance au cours des TME. I-2. Le remplissage d’un agenda du sommeil la semaine qui précède les tests est laissé à l’appréciation du clinicien (pas de consensus) mais il est des circonstances cliniques où il est indiqué. I-3. La décision de réaliser un enregistrement de sommeil la nuit qui précède le jour des tests est également laissée au jugement du clinicien. II- RÉALISATION DES TME A- Conditions techniques A-1. La pièce doit être obscure, isolée de la lumière extérieure. Une lampe est positionnée derrière la tête du sujet de sorte qu’elle donne une luminosité de 0,10 à 0,13 lux au niveau de la cornée du sujet (on peut par exemple utiliser une lampe de nuit de 7,5 watts placée 30 cm au dessus du plancher et 90 cm environ latéralement par rapport à la tête du sujet). A-2. La température de la pièce doit assurer un confort maximum au patient. A-3. Le technicien qui assure les TME doit être formé et compétent en la matière. A-4. Le montage d’enregistrement pour les TME est identique à celui utilisé pour les TILE ou TLME ; à savoir 4 dérivations EEG (C3-A2, C4-A1, O2-A1, O1-A2), 2 dérivations électo-oculographiques (droite et gauche), 1 dérivation électomyographique des muscles mentonniers et 1 dérivation électrocardiographique. A-5. Avant chaque test une calibration est réalisée, identique à celle décrite pour les TILE (1) le sujet assis calmement, les yeux ouverts, pendant 30 secondes, (2) le sujet assis les yeux fermés pendant 30 secondes, (3) le sujet regardant à droite puis à gauche à 3 reprises sans bouger la tête, (4) le sujet effectuant des mouvements lents de clignement des yeux, à 5 reprises et (5) le sujet serrant ou grinçant fortement les dents. B- Conditions en rapport avec le patient continue de sommeil, soit plus de 15 secondes pour une époque de 30 secondes. Le test est terminé au bout de 40 minutes si le sommeil n’est pas survenu ou après 3 époques consécutives de stade 1 ou une époque d’un autre stade de sommeil. IV- RAPPORT DES TME Le rapport des TME mentionne : 1. L’heure de début et de fin de chaque test. 2. La latence de survenue du sommeil. 3. Le temps de sommeil total. 4. Les stades de sommeil survenus à chaque test. 5. La latence moyenne du sommeil (moyenne arithmétique de la latence du sommeil à chaque test). Enfin le technicien notera toute modification par rapport au protocole standardisé ou toute condition particulière. V- VALEURS CHEZ LES SUJETS CONTROLES Latence moyenne de sommeil (1ère époque de sommeil) : 30,4 +/- 11,2 minutes. B-1. Avant chaque test, le patient va aux toilettes si nécessaire ; il est installé le plus confortablement possible. B-2. Il est assis dans un lit, le dos et la tête soutenus, reposant sur des oreillers, de sorte que le cou ne soit pas inconfortablement en flexion ou en extension. B-3. La consigne donnée au malade avant chaque test est : « Asseyez-vous tranquillement et restez éveillé aussi longtemps que possible. Regardez droit devant vous et ne regardez pas directement la lumière ». Bien entendu le patient ne doit pas mettre en œuvre des manœuvres qui le maintiendraient éveillé comme chanter ou se gifler… B-4. Les consignes pour l’alimentation sont identiques à celles des TILE. B-5. Le praticien décidera si le patient a le droit de fumer, de prendre du café ou autres médicaments. Un screening précis des produits pris par le patient est réalisé pour s’assurer que des drogues non médicalement prescrites ne viennent pas modifier les résultats des TME. III- DÉBUT ET FIN DES TESTS Le test débute dès la consigne donnée. Le début du sommeil est le temps qui s’écoule entre le début du test et la première époque BIBLIOGRAPHIE 1. Doghramji K, Mitler M, Sangal RB, Shapiro C, Taylor S et al. A normative study of the maintenance of the wakefulness test (MWT). Electroencephal Clin Neurophysiol 1997; 103: 554-62. 2. Littner MR, Kushida C, Wise M, Davila DG, Morgenthaler T et al. An American Academy of Sleep Medicine Report. Practice parameters for clinical use of the multiple sleep latency test and the maintenance of wakefulness test. Sleep 2005; 28, 1: 113-21. Somnolence au travail : conséquences de l’hypovigilance sur le lieu de travail. Les conséquences professionnelles de la somnolence au travail sont un enjeu important de santé publique. En effet, si elles touchent en premier le sujet hypersomnolent lui même, elles peuvent aussi avoir des conséquences collectives pour les autres salariés de l'entreprise ou pour le grand public (catastrophes industrielles liées à l'endormissement d'un opérateur). Après avoir envisagé l’importance épidémiologique de ces troubles, nous en détaillerons les conséquences sur le travail, puis nous aborderons les moyens de surveillance en médecine du travail et les conseils de prévention. IMPORTANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE. On le sait, les pathologies d’hypersomnolence sont fréquentes dans la population générale et il est naturel de penser que la population qui travaille est aussi sévèrement touchée : Young a montré, dans la cohorte du Wisconsin, que la prévalence du syndrome d’apnées du sommeil chez des sujets d’âge moyen (30 à 60 ans) était de 9 % chez les hommes et de 4 % chez les femmes. La narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique sont plus rares (respectivement 0,025 % et 0,001 %). La somnolence excessive toucherait donc entre 4 et 9 % des sujets adultes. La somnolence liée à la privation de sommeil est aussi très fréquente. Wehr et col, ont montré en 1993, que de jeunes adultes laissés libres de dormir autant qu’ils le voulaient, avaient un temps de sommeil moyen de 8,2 heures alors que leur temps habituel était de 7,2 heures. Si on en croit les statistiques, près de 75 % des jeunes adultes (18-25 ans) dans les pays occidentaux seraient ainsi en privation de sommeil et en situation de somnoler pendant la journée. La somnolence est aussi rapportée comme très fréquente en milieu de travail. En médecine du travail, les enquêtes rapportent que 20 à 40 % des salariés se plaignent de mauvais sommeil. Ce mauvais sommeil s’accompagne souvent de « fatigue », le terme somnolence étant malheureusement encore peu employé dans les enquêtes de terrain de la médecine du travail. Certaines conditions de travail, comme le travail à horaires décalés ou travail posté, favorisent de plus la somnolence. Les troubles du sommeil (associant insomnie et somnolence) liés au travail posté sont identifiés par le DSM-IV. Selon une enquête récente, réalisée chez 2570 individus âgés de 18 à 65 ans incluant 360 alternants et 174 postes de nuit, ces troubles concerneraient sévèrement 10 % des travailleurs postés ou « de nuit ». Ces sujets rapportant une somnolence souffraient également de plus d’ulcères, d’accidents liés à la somnolence, d’absentéisme, de dépression, de vie familiale malheureuse, et avaient moins d’activités sociales (1). La plainte de somnolence au travail varie aussi selon l’heure du début du travail : dans une étude suédoise portant sur 17 conducteurs de train aux horaires de jour précoce (5h49 à 17h41), poste de jour (7h49-19h41) et un poste du soir (9h49-21h41) la prévalence de somnolence sévère (cotée > ou= 7 par KKS Karolinska Sleepness Scale, échelle allant de 1 = très réveillé à 9 = très somnolent) était haute surtout pour le poste de début très matinal (avant 6h), ce taux augmentant d’ailleurs avec la monotonie du travail (2). CONSÉQUENCES PROFESSIONNELLES DE LA SOMNOLENCE. Les conséquences de la somnolence au travail sont individuelles et collectives. Elles revêtent donc une importance particulière et souvent méconnue. CONSÉQUENCES INDIVIDUELLES. Le risque accidentel La conséquence la plus spectaculaire et la plus connue de la somnolence au travail est le risque accidentel. La responsabilité de la somnolence dans le risque accidentel est indéniable. L’arbre des causes d’un accident fait intervenir de nombreux facteurs humains, techniques et environnementaux. Parmi les facteurs humains, la somnolence est importante à rechercher en raison de ses composantes chronobiologique et homéostatique. Le facteur chronobiologique : la majorité des accidents, et en particulier des accidents mortels, se produit dans les périodes chronobiologiques de somnolence maximale (2 à 5 heures du matin, 13 à 15 heures). En France, en 2002, 52 % des accidents mortels ont eu lieu « de nuit », alors que la circulation y est bien moins importante que « de jour ». Le facteur homéostatique ou « cumulatif » : la dette de sommeil. La privation de sommeil est responsable d’une dégradation de l’attention et des performances. Le risque accidentel et très nettement augmenté après une privation de sommeil lors de tests réalisés sur simulateurs (en particulier : une déviation latérale accrue, le moment du 1er accident raccourci, les yeux fermés plus longtemps, une somnolence subjective augmentée) (3). Par ailleurs, le risque et la sévérité des accidents liés à la somnolence semblent aggravés chez certaines catégories de patients somnolents : Ceux atteints de syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Selon une étude rétrospective réalisée chez 90 chauffeurs de poids lourds, les conducteurs avec un SAOS ont un risque d’accident double par rapport à conducteurs non apnéiques (4). Une autre étude chez 102 conducteurs accidentés en Espagne comparés à 152 témoins, a montré que le risque accidentel était multiplié par 6,3 chez les sujets présentant un SAOS (5). SOMNOLENCE AU TRAVAIL Damien Léger, Pascale Joubrel-Viravau et Sandrine Ramirez Centre du sommeil et Consultation de Pathologie Professionnelle, Hôtel Dieu de Paris, 1 pl. du Parvis Notre Dame 75181 PARIS CEDEX 04. La narcolepsie-cataplexie ou Maladie de Gélineau : au volant, le risque accidentel est lié à la fois au risque de somnolence et de cataplexies. L’augmentation du risque accidentel chez les narcoleptiques a été observée très précocement. Plusieurs observations montrent cependant que les patients conscients de leurs troubles et traités sont souvent très prudents dans leur conduite. Les chauffeurs de poids-lourds en rythmes « postés » sont particulièrement exposés au risque accidentel lié à 11 la somnolence au volant. Une étude réalisée chez 80 chauffeurs de poids lourds américains avec enregistrement de sommeil montre que la durée moyenne quotidienne de sommeil de ces chauffeurs est de 4,78 heures alors que leur durée idéale de sommeil est de 7,1 heures. 45 % des conducteurs présentent au moins un épisode de somnolence de 6 minutes au volant (6). navette Challenger, le naufrage de l’Exxon Waldez par exemple) ont été attribuées au défaut de vigilance des opérateurs responsables des procédures de sécurité qui n’ont pu être mises en place suffisamment rapidement. Une étude réalisée en 1997 aux USA par l’institut de sondage Gallup montre que 16 % des Américains pensent que la somnolence les gène souvent ou toujours dans le travail. Une autre enquête réalisée par l’Institut Louis Harris montre que les salariés qui se plaignent de somnolence rapportent des difficultés de concentration (60 %), plus de mal à faire face aux situations stressantes (63 %), plus de difficultés à comprendre ce que les autres disent (57 %) ou à résoudre les problèmes liés au travail (55 %). 48 % d’entre eux disent qu’ils ont du mal à prendre des décisions et 44 % qu’ils ont en moyenne plus de difficultés au travail que leurs collègues. La surveillance en médecine du travail En médecine du travail, les personnes affectées à des postes de « sécurité » bénéficient d’une surveillance médicale particulière. Les médecins du travail sont en particulier attentifs à toutes les causes susceptibles d’altérer la vigilance de conducteurs et se réfèrent régulièrement à l’Arrêté du 7 mai 1997 fixant la liste des incapacités physiques incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire. La surveillance recommandée est d’abord clinique : interrogatoire sur les troubles du sommeil et de la vigilance, recherche de traitements ou toxiques affectant la vigilance. Utilisation d’échelles de somnolence (Epworth) ou d’agendas du sommeil. Elle associe une enquête sur les conditions de travail : description du poste de travail, horaires de travail, conditions de transport, environnement, charge physique et mentale. Le recours aux examens spécialisés du sommeil et de la vigilance est assez exceptionnel. Cependant la réalisation de tests d’éveil chez les patients somnolents traités dans un but d’aptitude au travail est devenue régulière dans notre centre du sommeil. CONSÉQUENCES COLLECTIVES. Au-delà du risque individuel, le risque collectif doit être considéré : impact de l’accident sur les collègues de travail, répercussions sur la famille, conséquences sur la qualité du travail et la production. Plusieurs catastrophes spectaculaires (l’accident de la Les travailleurs de nuit et en équipes alternantes sont aussi soumis à une surveillance médicale renforcée, tous les six mois. Cette surveillance s’attache à vérifier l’équilibre des trois facteurs qui contribuent à une adaptation au travail de nuit : les facteurs circadiens, les facteurs sommeil et les facteurs domestiques. Les autres conséquences professionnelles individuelles Au-delà du risque accidentel, la somnolence a d’autres conséquences professionnelles, cependant mal identifiées et étudiées : Elle s’attache aussi à rechercher des comorbidités associées et à apporter des conseils pour une meilleure organisation du sommeil. LES MOYENS DE PRISE EN CHARGE SUR LE LIEU DE TRAVAIL. La prise en charge des troubles du sommeil et de la vigilance sur le lieu de travail ne sont pas simples. La logique de l’entreprise s’accorde rarement la souplesse de « salles de repos » ou d’une bonne gestion des pauses lors des horaires décalés. Nous pensons que la solution la plus efficace passe par la formation et l’information des salariés au sujet des risques liés au travail de nuit (ou posté) et sur les bonnes règles hygièno-diététiques à observer (7). L’aménagement des conditions de travail : lux-thérapie, amélioration des repas de nuit, mesures de prévention des accidents liés à l’hypovigilance, reste exceptionnel. Les traitements médicamenteux des troubles du sommeil (hypnotiques à demi vie courte) ou de la vigilance (8) ont été proposés mais doivent certainement être réservés à des périodes transitoires de désadaptation et non proposés sur un mode chronique. BIBLIOGRAPHIE 1) Drake CL, Roehrs T, Richardson G, Walsh JK, Roth T.Shift work sleep disorder :prevalence and consequences beyond that of symptomatic day workers. Sleep 2004 ; 27: 1453-62 2) Ingre M, Kecklund G, Akerstedt T, Kecklund L. Variation in sleepiness during early morning shifts: a mixed model approach to an experimental field study of train drivers. Chronobiol Int. 2004;21:973-90. 3) Akerstedt and Coll, impered alertness and performance driving home from the night shift :a driving simulator study. J Sleep Res.2005; 14 : 17-20 4) Stoohs RA, Guilleminault C, Itoi A, Dement WC. Traffic accidents in commercial long-haul truck drivers: the influence of sleep-disordered breathing and obesity. Sleep. 1994;17:619-23. 5) Teran-Santos J, Jimenez-Gomez A, Cordero-Guevara J. The association between sleep apnea and the risk of traffic accidents. Cooperative Group Burgos-Santander. N Engl J Med. 1999;340:847-51. 6) Mitler MM, Miller JC, Lipsitz JJ, Walsh JK, Wylie CD. he sleep of long-haul truck drivers. N Engl J Med 1997;337:755-61. 7) Metlaine A, Leger D, Choudat D. Socioeconomic impact of insomnia in working populations. Ind Health. 2005;43:11-9. 8) Czeiler CA,and coll Modafinil for excessive sleepiness associated with shift-work sleep disorder. N Engl J Med.2005; 353 (5) : 519-21. Le sommeil particulier des navigateurs solitaires à la voile en course transocéanique. Pour une bonne vigilance... Nous, terriens, dormons d’un sommeil monophasique, en une seule fois, sept à huit heures d’affilée. Le marin en solitaire présente un rythme de sommeil polyphasique, c’est-à-dire qu’il répartit sur le nycthémère (période de 24 heures) plusieurs épisodes de sommeil courts. En effet, en course transocéanique par exemple, il ne peut ni s’arrêter, ni laisser son bateau naviguer seul trop longtemps s’il veut garder toute sa vitesse et assurer sa sécurité (risque de chavirage). Le problème du navigateur solitaire est de pouvoir dormir par quelques courts épisodes de sommeil qui doivent fournir un sommeil aussi réparateur qu’un sommeil monophasique à terre. Les travaux rapportés ici ont pour vocation de décrire ces rythmes de sommeil et de vigilance avec des critères objectifs (électroencéphalographie de sommeil) en situation réelle. Ainsi beaucoup de navigateurs à la voile en solitaire se sont prêtés à des expériences pour étudier leur sommeil de manière plus objective pendant la navigation dans un triple but : Le sommeil polyphasique est bien connu, puisqu’on le rencontre chez certains mammifères dont l’environnement est hostile (gazelle, girafe...) : c’est un moyen de survie face aux prédateurs (lionne). La domestication de ces animaux rétablit un rythme de sommeil tout à fait monophasique. D’autres mammifères ont un rythme de sommeil physiologiquement polyphasique, indépendant de leur environnement immédiat (poney, cochon d’Inde, porc, lapin, chat,...). Diminuer le risque de somnolence liée à la dette de sommeil. Chez l’homme, on observe chez le nourrisson un sommeil polyphasique rythmé par les repas. Chez l’adulte, le sommeil polyphasique apparaît lorsque les contraintes environnementales ou socioprofessionnelles l’exigent (services de police, pompiers, postes de surveillance, gardes médicales). Le marin en est un excellent modèle, puisque, du fait de son environnement, des challenges de la course, ainsi que des conditions météorologiques qu’il rencontre avec son voilier, il doit s’adapter à un rythme de sommeil polyphasique qui doit lui procurer une vigilance de qualité. Stampi avait montré ces rythmes en se fondant sur des critères subjectifs (agenda de sommeil, journaux de bord du marin solitaire en course transocéanique). Favoriser rapidement la mise en place d’un rythme polyphasique du sommeil, Améliorer la qualité des épisodes de sommeil pendant les courses, Matériel et méthode Le sommeil des navigateurs a été enregistré sur un boîtier électroencéphalographique ambulatoire de type Holter porté à la ceinture. Six électrodes ont été collées sur le scalp des marins avec des précautions particulières d’étanchéité pour éviter l’humidité (courts-circuits) et faire en sorte que ce matériel prévu pour 24 heures sur un individu, puisse tenir 4 à 10 fois 24 heures. D’autres appareillages moins invasifs ont été aussi utilisés comme le Nightcap couplé à l’actimètrie. Le protocole d’étude était en général le suivant : nuit avant le départ passée à terre, Résultats première nuit à terre : nuit de sommeil monophasique avec un sommeil d’architecture physiologiquement normale. parcours en mer : les premières 24 heures sont catastrophiques en ce qui concerne la qualité du sommeil. Il n’y a pas de sommeil lent profond (SLP) et de sommeil paradoxal (SP) mais beaucoup d’épisodes de somnolence et des phases de sommeil lent léger stade 2. Les trois jours suivants, le sommeil réparateur refait son apparition dans un rythme de plus en plus polyphasique : le navigateur fait 4 à 5 épisodes de sommeil par 24 heures, d’une heure chacun environ, le jour comme la nuit, avec une prédominance la nuit, du fait de la baisse du vent nocturne en général. Les périodes de somnolence sont toujours présentes mais moins nombreuses. Au quatrième jour en mer, ce rythme polyphasique de sommeil est bien établi. Ce sommeil est donc quantitativement moins important, mais de relativement bonne qualité. La qualité intrinsèque du sommeil est améliorée au fil des jours avec une restauration d’abord du SLP, puis du SP. Le SP est cependant moins représenté que le SLP. La nuit de récupération après le parcours en mer est une nuit relativement normale avec cependant un rebond de sommeil paradoxal, qui montre une certaine dette de sommeil. LE SOMMEIL PARTICULIER DES NAVIGATEURS B. de La Giclais1, M. Tiberge2, L. Arbus2, D. Léger3 1 Unités de Sommeil de l’Hôpital Hôtel-Dieu de Paris et du CH d’Annecy, Haute-Savoie 2 Unité de Sommeil du CHR Rangueil, Toulouse 3 Unité de Sommeil de l’Hôpital Hôtel-Dieu de Paris départ en mer en solitaire pendant 4 à 10 jours sans escale, retour au port et nuit de récupération à terre. Un parcours difficile était choisi avec le marin, pour qu’il y ait un stress de navigation (rail des cargos par exemple) qui remplace celui de la course, puisqu’il s’agissait d’un parcours d’entraînement. 13 Les navigateurs confirment sur leur journal de bord les données de l’électroencéphalographie. Ce journal a été établi pendant le parcours exigeant un rapport régulier sur l’état de fraîcheur, la qualité éprouvée de leurs épisodes de sommeil, leur forme physique, leur somnolence... Yvan Bourgnon, qui a été aussi bien enregistré et préparé pour des courses en solitaire sur des monocoques de 6,50 m que des multicoques de 18,30 m de long, confie ses impressions : « Mon problème sur un bateau est que je n’ai que peu de temps pour dormir et donc quand je rejoins ma bannette je dois impérativement faire du sommeil réparateur, sinon c’est du temps perdu. L’étude « Tailor made » de mon sommeil a permis d’y arriver. J’ai eu alors un problème d’inertie du sommeil et il a fallu que j’apprenne à me réveiller en étudiant des sons de réveil idéaux que je mettais en boucle à l’heure où je voulais me réveiller. En principe on se réveille tout seul dans 95 % des cas. Ce système me permet de ne pas tomber dans les 5 % restants. Ainsi on apprend à se discipliner vis-à-vis du sommeil pour éviter la somnolence source d’erreurs fatales sur ces bateaux. J’ai connu des hallucinations qui me faisaient voir des « offshores » raser mon bateau à plus de 100 km/h, c’est très angoissant.» Discussion Ces expériences ont permis de mettre en évidence le caractère polyphasique du sommeil et donc de montrer que l’homme peut s’adapter en un jour ou deux à ce rythme de sommeil. D’autre part, cette expérience a permis de montrer pour les navigateurs, quelles étaient les périodes où s’ouvrent les « portes du sommeil », les périodes réfractaires (forbidden zones) et également d’affiner la durée idéale des épisodes de sommeil à effectuer. Ainsi, les navigateurs ont pu, pour leur course transatlantique à venir, savoir quand, comment et combien de temps il leur faudrait dormir pour optimiser leur récupération par le sommeil. Cette expérience a contribué à armer les navigateurs pour gérer leur sommeil, ou plutôt leur dette de sommeil, par des petits épisodes de sommeil productifs en sommeil réparateur. Celui-ci a donc un rôle prophylactique sur un déficit trop grand en sommeil, qui pourrait conduire à une somnolence importante, un manque de lucidité, une fatigue physique, voire des hallucinations hypnagogiques. La somnolence est l’ennemie du navigateur mais elle contribue aussi à lui rappeler ses portes du sommeil et l’état de sa dette de sommeil. Durant toute la course (qui peut durer de 4 jours à 3 mois), le marin doit garder une forme physique et mentale optimale, pour régler au mieux son bateau et prendre les bonnes options tactiques. Ce type de sommeil, sommeil polyphasique, est donc bien décrit et peut nous faire réfléchir sur cette faculté d’adaptation que l’homme a vis à vis de ce rythme. Il n’est pas impossible que les hommes préhistoriques aient eu recours à ce type de sommeil pour subsister dans un environnement plus hostile qu’aujourd’hui (grottes, bêtes féroces). Une prédisposition génétique en serait peut-être une explication. On pourrait imaginer l’adaptation et l’application du sommeil polyphasique dans le domaine du travail, où certaines tâches exigent une vigilance extrême, malgré un environnement quelquefois difficile. Le travail posté peut également nécessiter un rythme de sommeil polyphasique, pour accroître la vigilance et la forme physique de l’individu, à la fois à son travail mais aussi en dehors de son travail. Quel que soit le champ d’application, les expériences menées chez les navigateurs nous ont montré aussi que la qualité de la vigilance à tout moment, dépend de la gestion du sommeil en amont et en aval du moment qui exige cette vigilance. Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui remplissent des missions de longue durée, ou les travailleurs postés, sont livrés à euxmêmes quant à la gestion de leur sommeil et de leur somnolence au travail. On peut tout à fait diminuer le risque de somnolence par un usage raisonné de sommeil polyphasique. BIBLIOGRAPHIE Stampi C.: ultrashort sleep-wake cycles improve performance during one-man transatlantic races. In Sleep 1984 edited by W.P. Koelle, E. Ruther and H. Schulz, 1985, 271-272, Gustav Verlag, Stuttgart. Tiberge M., de La Giclais B. et Arbus L. : étude du sommeil fractionné d’un navigateur solitaire en course transocéanique à la voile: organisation, rythme et récupération. Neurophysiol. Clin. 1990, 5ème réunion des Unités de Sommeil Hospitalo-Universitaires. Tiberge M., de La Giclais B. et Arbus L : somnolence du navigateur, à propos de la route du Rhum. Réunion de la société de neuro-physiologie clinique de langue française 1991. De La Giclais B., Léger D., Tiberge M., Arbus L: Un rythme de sommeil particulier pour les navigateurs solitaires à la voile, en course trans-océanique. Performances humaines et techniques 1996 ; (80) : 42-44. de La Giclais B.,Léger D., Tiberge M., Arbus L. : sommeil du navigateur en mode polyphasique: Neurophysiol. Clin. 1996 ; (26) : 430 Tiberge M., de La Giclais B. : Performance sportive et vigilance. In D. LEGER et C. GUILLEMINAULT (eds). Sommeil, vigilance et travail. Masson, Paris 1997 ; 115-128. de La Giclais B., Tiberge M., Léger, , Paillard M., Arbus L. : Organisation des quarts de veille et du sommeil pour les équipages des voiliers dans les courses hauturières. 13° Congrès de la Société Francaise de Recherche sur le Sommeil 1998 de La Giclais B., Léger D. Sommeil, Vigilance et performance sportive des athlètes de l’Equipe Olympique de Voile. Colloque médico-sportif « Sydney , le compte à rebours » 1999 de La Giclais B., Léger D., Tiberge M. : Le sommeil et la mer. SMS Médecine du Sport 2001 ; (35) : 13-15. Léger D., de La Giclais B. : Préparation du sommeil et de la vigilance des athlètes de l’Equipe Olympique de Voile. SMS Médecine du Sport 2001 ; (35) : 16-17. Elbaz M., Leger D., Raffray T., Metlaine A., de La Giclais B., Paillart M. Per sleep actimetry et rythme polyphasique sur le Tour de France à la Voile 2002. SFRS Congress 2003. Leger D., Elbaz M., Raffray T., de La Giclais B., Paillart M. Gestion du sommeil et performances sur le Tour de France à la Voile 2002. SFRS Congress 2003. de La Giclais B., Leger D., Raffray T., Elbaz M., Paillart M. Intérêt du Nightcap sur le Tour de France à la Voile 2002. SFRS Congress 2003. SYNDICAT NATIONAL DES SERVICES ET TECHNOLOGIES DE SANTE AU DOMICILE COMMUNIQUE POLYGRAPHIE/POLYSOMNOGRAPHIE Le SYNALAM (Syndicat national des services et technologies de santé à domicile) regroupe la grande majorité des prestataires médico-techniques privés assurant, dans le cadre de la LPPR, les prestations à domicile d’oxygénothérapie, de ventilation, d’apnée du sommeil… Notre syndicat a souhaité rappeler et/ou clarifier à ses adhérents certaines règles relatives aux relations professionnelles entre les prestataires et le corps médical, et en particulier sur la question de la polygraphie et de la polysomnographie. Cette réflexion a été conduite en cohérence avec les recommandations du Conseil National de l’Ordre des Médecins. Dans Flash n° 39 du 2 septembre 2005, destiné à ses adhérents (1), le SYNALAM précise les dispositions de la loi dite « anti-cadeaux » et rappelle que : • Toute mise à disposition gratuite par un prestataire de matériel de polygraphie et de polysomnographie et/ou de personnel pour réaliser des actes de diagnostic pour le compte du médecin est contraire à la réglementation en vigueur. • Dans le cadre des relations médecins/prestataires, compte tenu de la réglementation actuelle, seule la location en bonne et due forme d’un appareil par le prestataire au médecin (contrat écrit et transmis à l’Ordre, tarif réaliste économiquement et recouvrement avéré) peut être considérée comme juridiquement acceptable. COMMUNIQUE SYNALAM Paris, le 18 octobre 2005 Le SYNALAM est déterminé à mener toute action permettant d’assurer l’effectivité de la réglementation, en lien le cas échéant avec la CNAMTS, le Conseil National de l’Ordre des Médecins et les sociétés savantes. Contact : Christophe Divernet Directeur Général du Synalam 111, rue Saint-Maur - 75011 PARIS - Tél. : 01 40 21 98 22 - Fax : 01 40 21 11 93 [email protected] (1) Document disponible sur notre site internet, dans la partie publique, rubrique « Actualités » à l’adresse suivante : http://www.synalam.org/ 15 LES CENTRES AGREES Service des maladies respiratoires Secteur respiration sommeil (Dr R. Poirier, Dr K. Benlakhel, Dr Y. Leprince, Dr J. Le Treut, Dr P. Jacquemel) Centre Hospitalier Général d’Aix en Provence 13616 AIX EN PROVENCE ✆ 04 42 33 51 63 Laboratoire du Sommeil (Dr E. Mullens) Fondation du Bon Sauveur d'Alby 1 rue Lavazière BP 94 81003 ALBI CEDEX ✆ 05 63 54 21 48 Unité de Sommeil du centre Hospitalier Intercommunal Annemasse-Bonneville (Dr Chatellain, Dr Van Huppel, Dr De la Giclais) 17 rue du Jura 74107 ANNEMASSE AMBILLY ✆ 04 50 87 40 27 Clinique du sommeil (Pr J. Paty, Dr P. Philip) Hôpital Pellegrin CHU de Bordeaux Place Amélie Raba Léon 33076 BORDEAUX ✆ 05 56 79 55 10 Centre du sommeil (Dr O. Costes) Polyclinique du Tondu 151 rue du Tondu 33082 BORDEAUX CEDEX ✆ 05 56 00 26 26 Unité de Sommeil de l’Hôpital de Belfort (Dr J.L. Breton, Dr I. Guy) Centre Hospitalier de Belfort-Montbéliard Site de Belfort 14 rue de Mulhouse - BP 499 90016 BELFORT CEDEX Service d’explorations fonctionnelles neurologiques (Pr D. Mabin, Dr S. Esnault-Lavandier) Hôpital Morvan 29285 BREST CEDEX ✆ 02 98 22 33 33 Laboratoire d'EEG et de sommeil de la clinique Saint Rémy (Dr J.L. Deliry) 31, Charles Dodille 71100 CHALON SUR SAONE ✆ 03 85 92 38 00 Laboratoire d’Exploration du Sommeil (Dr P. Escourrou, Dr P. Bourgin, Dr S. Royant-Parola, Dr H. Nédelcoux) Hôpital Antoine Béclère 157 Av de la Porte de Trévoux 92141 CLAMART CEDEX ✆ 01 45 37 46 40 Service E.E.G. Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux (Dr J.C. Péchadre et P. Beudin) C.H.U. de Clermont-Ferrand 63003 CLERMONT-FERRAND ✆ 04 73 31 60 36 Fédération des explorations des pathologies de la veille et du sommeil (Dr Bedat, Dr F. Martin, Dr T. Husein, Dr Roos Weil) Centre Hospitalier de Compiègne 8 avenue Henri Adnot - BP 29 60321 COMPIEGNE CEDEX ✆ 03 44 23 65 49 Service d'Explorations Fonctionnelles (Dr F. Goldenberg, Dr M.P. d’Ortho) Hôpital Henri-Mondor 51 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 94010 CRETEIL ✆ 01 49 81 26 96 Pathologies et Explorations du Sommeil (Dr M. Bataillard, Dr J. Charbonneau) Centre Hospitalier de Belfort-Montbéliard C.H.I.C. Belfort Montbéliard 25209 MONTBELIARD CEDEX ✆ 03 81 91 61 71 Laboratoire d'exploration du système nerveux (Dr M. Lemesle, Pr Ph Giroud, Dr P. Soissot) Hôpital général 3, rue du Fg Raines BP 1519 21033 DIJON CEDEX ✆ 03 80 29 37 53 Service d’explorations fonctionnelles multidisciplinaires (Dr A. Foucher et Dr C. Planes) Hôpital Ambroise Paré 9, avenue Charles de Gaulle 92104 BOULOGNE CEDEX ✆ 01 49 09 57 14 Laboratoire de sommeil du CHS La Chartreuse (Dr R. Didi, Dr J.C. Giraud, Dr C. Genet) 1, Bd Chanoine Kir BP 1514 21033 DIJON CEDEX ✆ 03 80 42 49 66 Service de Réanimation Médicale (Pr P. Gajdos, Pr F. Lofaso, Dr M. AQuera-Salva) Hôpital Raymond Poincaré 104 boulevard Raymond Poincaré 92380 GARCHES ✆ 01 47 10 77 81 Laboratoire de NeurophysiologiePavillon de Neurologie (Pr C. Feuerstein, Pr P. Levy, Dr J.L. Pepin) Hôpital Albert Michallon BP 217 X 38043 GRENOBLE CEDEX 9 ✆ 04 76 76 55 18 Service de Broncho-Pneumologie (Dr M. Desjobert) Centre Hospitalier Général de Laval Rue du Haut rocher 53015 LAVAL ✆ 02 43 66 50 00 Unité des troubles de la veille et du sommeil (Pr J.D. Guieu, Pr P. Derambure) Centre hospitalier régional Universitaire de Lille Hôpital B 59037 LILLE CEDEX ✆ 03 20 44 59 62 Centre d’Etude Régionale du Sommeil (Dr Ph. Tapie) CHU Dupuytren 2, avenue Martin Luther King 87042 LIMOGES CEDEX ✆ 05 55 05 61 23 Unité d’Hypnologie (Dr H. Bastuji) Service de Neurologie Fonctionnelle et d’Epileptologie Hôpital Neurologique 59 boulevard Pinel 69934 LYON CEDEX ✆ 04 72 35 79 00 Centre Saint-Paul (Dr P. Genton) 300 boulevard Sainte-Marguerite 13009 MARSEILLE ✆ 04 91 17 07 50 Centre du Sommeil AP-HM (Dr Mar REY) Centre Hospitalier et Universitaire la Timone 264 rue Saint Pierre 13385 MARSEILLE CEDEX ✆ 04 91 38 58 33 Service de Neurologie B (Pr M. Billiard) Hôpital Gui de Chauliac 4 avenue Bertin Sans 34295 MONTPELLIER CEDEX 5 ✆ 04 67 33 72 40 Centre de Sommeil (Dr B. Nogues) Service de pneumologie Hôpital Laennec 44093 NANTES ✆ 02 40 16 54 87 Fédération du Sommeil Dr Firly, Dr Tamisier (Pneumologie, Pr Blaive), Dr Kohl (Psychiatrie, Pr Pringuey), Dr Suisse (EFSN, Pr Dolisi) 30 Av de la voie Romaine BP 69 06002 NICE CEDEX 1 ✆ 04 92 03 85 93 Unité d’Exploration du sommeil (Dr J. Duhurt,Dr P. Guichard, Dr M.C. Cazé) Service de Neurophysiologie Clinique Centre Hospitalier 79021 NIORT ✆ 05 49 32 77 67 Centre de Sommeil (Dr D. Léger) Hôtel Dieu de Paris 1 place du Parvis Notre-Dame 75181 PARIS CEDEX 04 ✆ 01 42 34 82 43 Unité Sommeil (Dr V. Viot-Blanc) Explorations Fonctionnelles Physiologiques 2 rue Ambroise Paré Hôpital Lariboisière 75010 PARIS ✆ 01 49 95 80 76 Fédération des Pathologies du Sommeil (Dr L. Garma : 01 42 16 21 21 ; Dr I. Arnulf : 01 42 17 69 04) Groupe Hospitalier Pitié-Salpétrière 47 boulevard de l'Hôpital 75651 PARIS CEDEX 13 ✆ 01 42 17 69 04 Unité des troubles du sommeil et de la vigilance-Epilepsie (U.T.S.V.E.) (Dr A. Dakar, Dr M. Benichou, Dr L. Philippe) Centre Hospitalier de Pau 4 Boulevard Hauterive 64046 PAU Université CEDEX ✆ 05 59 92 49 73 Unité de Sommeil (Dr M.J. Challamel, Dr L. Kocher) Bât.3 B, niveau 2 Centre Hospitalier Lyon-Sud 69495 PIERRE BENITE CEDEX ✆ 04 78 86 17 89 Centre d’Explorations du Sommeil (Dr Mateo-Champion) CH Intercommunal Toulon, La Seyne/Mer Hôpital Font Pre 1208 Av Colonel Picot BP 1412 83056 TOULON CEDEX ✆ 04 94 61 60 66 Centre de Sommeil (Pr A. Autret, Dr B. Lucas) CHU Tours Hôpital Bretonneau 2 boulevard Tonnelé 37044 TOURS CEDEX ✆ 02 47 47 37 23 Service de Neurophysiologie Clinique (Pr J. Paquereau, Pr JC Meurice, Pr JP Neau,Dr JJ Chavagnat ) C.H.U de Poitiers BP 577 86021 POITIERS CEDEX ✆ 05 49 44 43 87 Unités d’Explorations Veille Sommeil (Dr JP Macher, Dr L. Staner, Dr T. Weiss, Dr R. Carcangiu) Service de Psychiatrie Générale 27 rue du 4ème R.S.M. 68250 ROUFFACH ✆ 03 89 78 71 43 Unité Exploration de la Pathologie du Sommeil (Pr J.F. Muir, Dr F. Portier) Service de Pneumologie C.H.U. de Rouen (Hôpital de Bois Guillaume) 76031 ROUEN CEDEX ✆ 02 35 08 83 83 Unité de Pathologie du Sommeil (Pr J. Krieger) Clinique Neurologique Hôpitaux Universitaires de Strasbourg 67091 STRASBOURG CEDEX ✆ 03 88 11 63 12 Centre de Sommeil de la Clinique Sainte Barbe (Dr C. Petiau) 29 rue du Faubourg National 67083 STRASBOURG CEDEX ✆ 03 88 21 70 00 BUREAU DE LA SOCIETE FRANÇAISE DE RECHERCHE SUR LE SOMMEIL LES CENTRES AGREES Unité de Sommeil (Dr M. Maillet-Vioud) Centre Hospitalier de Montluçon 18 avenue du 8 mai 4503113 MONTLUÇON CEDEX ✆ 04 70 02 30 90 Président : Marie-Françoise Vecchierini Vice-Président : Joël Paquereau Secrétaire Général : Hélène Bastuji Secrétaire Adjoint : Marc Rey Trésorier : Véronique Viot-Blanc Site Web SFRS : http ://sommeil.univ lyon1.fr/SFRS/SFRS.html SOMMEIL ET VIGILANCE : Rédacteur en Chef : Xavier Drouot Mise en Page : Eurographics Service d'Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux (Dr M. Tiberge) CHU RangueilRue Joseph Poulhes 31054 TOULOUSE CEDEX ✆ 05 61 32 26 98 17 VitalAire Prestataire de santé à domicile Depuis 20 ans, une équipe experte en soins médicotechniques POUR LA SATISFACTION à domicile Coordination régionale Renseigne sur les modalités de prise en charge, Suit le dossier patient et réalise le tiers-payant, Coordonne les intervenants à domicile, Organise la continuité du traitement lors des déplacements en France (pour l’étranger, nous consulter), DES PATIENTS ET DES PRESCRIPTEURS « La politique qualité de VitalAire vise à l’amélioration de la Qualité réellement ressentie par nos patients et nos prescripteurs pour des prestations réalisées en stricte conformité à la prescription médicale et à la réglementation » Informe le prescripteur. Infirmiers conseil Participent à l’éducation du patient et de son entourage, Forment l’infirmier libéral du patient à l’utilisation du matériel, Assurent une astreinte téléphonique 24h/24. Service technique Forme le patient au matériel (utilisation, sécurité, hygiène), Assure la maintenance, le nettoyage et la désinfection, Réalise les suivis et les dépannages à domicile, Assure une astreinte 24h/24. Pharmaciens régionaux Sont responsables de la pharmacovigilance, de la matériovigilance et de la qualité, Garantissent la continuité et la traçabilité de l’approvisionnement en oxygène médical. Diététiciens conseil Extrait de l’engagement de VitalAire Oxygénothérapie, Apnée du sommeil, Insulinothérapie par pompe, Ventilation, Perfusion et Nutrition artificielle. Mesure de la satisfaction des prescripteurs et des patients «Mesure de la satisfaction des pneumologues» - 2003 … Pour 3 prescripteurs sur 4, le choix du prestataire est important pour leurs patients… «Besoins et satisfaction des patients» - 2004 … 95 % recommanderaient VitalAire à un autre patient… Enquêtes réalisées par Synovate Donnent des conseils hygiénodiététiques. Certifications Pour la maîtrise des prestations en toute tranquillité