Programme de la séance : Comparer les valeurs culturelles en

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Programme de la séance : Comparer les valeurs culturelles en
Programme de la séance : Comparer les valeurs culturelles en utilisant les
théories de Hofstede
Acquis d’apprentissage
Dimension théorique – sous-dimension 2 – « Outils conceptuels pour analyser les points de vue
interculturels (par exemple, cadres de comparaison culturelle) »
Niveau (I, II, III)
I (si les étudiants ne connaissent ni Hofstede ni d’autres théoriciens analogues). II ou III (si les
étudiants possèdent déjà des connaissances sur le sujet ; dans ce cas, il est possible de parler d’un
autre théoricien comme Shalom Schwartz et d’insister un peu plus sur les théories de Jones et
McSweeney par exemple, qui critiquent Hofstede)
Préparation nécessaire
Aucune, hormis s’assurer du bon fonctionnement d’au moins un ordinateur avec un accès internet et
relié à un projecteur. Il faudra aussi s’assurer que les étudiants ont accès à la fiche d’exercices (voir cidessous).
Cependant, il est possible de demander aux étudiants d’aller consulter le site www.geerthofstede.com avant le cours (attention, ne pas ouvrir avec Internet Explorer qui ne supporte pas
toutes les fonctionnalités du site) afin qu’ils puissent se familiariser avec les six dimensions et
imprimer un graphique comparatif de deux pays qu’ils connaissent bien. Cet exercice peut aussi faire
office de devoir à la fin du cours (voir ci-dessous).
Groupes
Si possible, faire travailler les étudiants par groupes de 3 ou 4 composés d’étudiants de nationalités
différentes ou ayant une deuxième langue de travail différente. Dans le cas où ce ne serait pas
possible, essayer de créer des groupes avec des étudiants ayant la plus grande diversité possible de
références linguistiques ou culturelles sur d’autres pays. Certains enseignants préfèrent commencer
par des groupes de deux et élargir le nombre par la suite.
Durée (durée totale conseillée)
60 minutes
Références à l’usage de l’enseignant
Pour le niveau I : se familiariser avec le site de Hofstede et son œuvre :
HOFSTEDE (Geert),Cultures And Organizations: Software of the Mind. New-York, McGraw-Hill,
2005
ainsi qu’avec les critiques de sa méthodologie. Par exemple :
JONES (M.L.), « Hofstede – Culturally Questionable? », 2007, disponible sur Research Online,
[en ligne sur http://ro.uow.edu.au/commpapers/370]
Pour les niveaux II ou III : avoir lu :
SCHWARTZ (Shalom H.) et al., « Value Priorities and Social Desirability:Much Substance, Some
Style », British Journal of Social Psychology, vol. 36, 1997, p. 7.
MCSWEENEY (Brendan), « Hofstede’s Model of National Cultural Differences and
their Consequences: A Triumph of Faith – a Failure of Analysis », dans Human
Relations, vol 55, n°.1, janvier 2002, p. 89-118.
HOFSTEDE (Geert) « Dimensions Do Not Exist: a reply to Brendan McSweeney »,
disponible sur http://www.geert-hofstede.com/dimBSGH.pdf
Activités
a.i.
Introduction sur Hofstede, ses dimensions et sa méthodologie à l’aide
de son site (voir ci-dessus) (10 minutes)
a.ii.
Lecture en ligne ou sur papier du résumé des dimensions de Hofstede
par les étudiants (5 minutes)
a.iii.
Répartir les étudiants en plusieurs groupes aux connaissances
culturelles variées et les faire travailler sur la fiche étudiant (cidessous) (20 minutes)
a.iv.
Chaque groupe présente les conclusions de ses réflexions pour que la
classe puisse se rendre compte des différentes manières dont les pays
« se mesurent » aux dimensions de Hofstede (5 minutes)
a.v.
De nouveau en groupe, demander aux étudiants de définir dans quelle
mesure les dimensions de Hofstede leur ont permis de mieux
comprendre les autres cultures ainsi que la leur. Cette méthodologie
peut-elle représenter un danger (essentialisme, surgénéralisation) ?
(10 minutes)
a.vi.
Discussion générale sur les forces et les faiblesses des dimensions de
Hofstede et de sa méthodologie (10 minutes)
a.vii.
Demander aux étudiants d’utiliser le site web pour créer et imprimer
un graphique comparatif de deux pays qu’ils connaissent bien afin d’en
discuter au prochain cours. Il serait bien de leur faire lire Jones
(référence ci-dessus) pour les préparer à une discussion plus profonde
sur la fiabilité de la méthodologie de Hofstede.
a.viii. Si l’enseignant souhaite réaliser l’activité 2 avec la fiche étudiant, il lui
faudra présenter plus d’exemples concrets que ceux fournis dans les
instructions.
Adaptations pour une approche intégrée
Se familiariser avec Hofstede et sa méthodologie ne demande pas forcément beaucoup de temps, car
cela peut facilement être fait par les étudiants chez eux. Il est donc facile d’insérer cette séance dans
un module sur les différentes façons de traduire sans pour autant se concentrer le problème de
l’interculturalité.
Afin de montrer la pertinence de l’approche de Hofstede par rapport aux défis auxquels le traducteur
peut se trouver confronté, il peut être intéressant de demander aux étudiants de réfléchir à l’écho
que les dimensions de distance au pouvoir ou individualisme/collectivisme par exemple peuvent
avoir sur le langage (et de chercher des exemples à ce sujet). Cet exercice débouche souvent sur des
exemples de non-équivalences sources de difficulté pour les traducteurs.
D’autre part, ces activités n’ont pas pour but d’enseigner les dimensions textuelles ou
interpersonnelles, mais seulement la dimension théorique (voir ci-dessus). Ainsi, la deuxième activité
de la fiche étudiant a pour seul objectif de sensibiliser les étudiants aux applications possibles des
théories qui seraient pertinentes dans le cadre du métier de traducteur (que ce soit pour la
production de texte ou l’interaction sociale). Il ne s’agit pas ici d’enseigner aux étudiants l’application
de ces théories à un contexte donné.
FICHE ÉTUDIANT (il est possible de n’utiliser la section 2 que dans le cadre d’un enseignement
d’approche intégrée)
COMPARER LES VALEURS CULTURELLES
Un certain nombre de théoriciens de l’interculturalité (Hofstede, Schwartz) ont proposé des
domaines de la vie quotidienne dans lesquels il est systématiquement possible de comparer les
valeurs de différentes sociétés (c’est-à-dire ce qui est considéré comme important dans ces sociétés,
ce qui est respecté). Certains théoriciens appellent ces domaines des « dimensions ». Quelques-unes
des dimensions considérées comme pertinentes à comparer sont listées ci-dessous, dans la colonne
de gauche.
1. Comparez les attitudes de deux sociétés que vous connaissez bien en fonction de ces
dimensions (tirées des théories de Hofstede). Résumez votre point de vue dans les cadres
prévus à cet effet :
Dimension
Distance au
pouvoir
Domaines à
Société 1
considérer et
questions à se
poser pour
chaque culture
Qui détient
l’autorité ? De
quel type
d’autorité s’agitil ? Quel pouvoir
détiennent-ils ?
(ex : parents,
enseignants,
police,
gouvernement)
Individualisme / Familles réduites
Collectivisme ou nombreuses ?
Les gens ont-ils
tendance à
prendre des
décisions seuls ou
en groupe ? La
famille éloignée
joue-t-elle un rôle
important ?
Société 2
Dimension
Masculinité /
Féminité
Indulgence /
Contrainte
Domaines à
Société 1
considérer et
questions à se
poser pour
chaque culture
La société a-t-elle
tendance à
favoriser la
réussite et
l’affirmation de
soi ? À quel point
est-elle
compétitive ?
Valorise-t-elle
davantage la
coopération, la
modestie et le
non-matériel ?
Le contrôle de soi
et l’absence de
recherche du
« plaisir » sont-ils
valorisés ? Est-ce
que la société
s’attend à ce que
les gens « lâchent
prise » ? Quel est
le ratio
travail/temps
libre ?
Société 2
2(a)
Au regard de ces dimensions, avez-vous des exemples de domaines où la différence culturelle
pourrait affecter vos relations professionnelles avec des collègues traducteurs ou des clients ?
Exemple : Si vous faites partie d’une équipe de traducteurs en interne, certains de vos collègues, pour
des raisons culturelles, préfèrent travailler de manière collégiale alors que d’autres sont plus
individuels.
2(b)
Au regard de ces dimensions, avez-vous des exemples de domaines où les différences culturelles se
répercutent sur le langage et créent une difficulté particulière lors de la traduction d’un texte ?
Exemple : Les sociétés où la distance au pouvoir est plus grande peuvent avoir différentes formules de
politesse qui reflètent le respect que l’on doit montrer suivant le rang occupé par son interlocuteur
dans la société. Le nombre de ces formules de politesse peut être considérablement réduit dans les
sociétés ayant une distance au pouvoir plus petite, ce qui pose des problèmes d’équivalence lors de la
traduction.