Villepinte : le détenu mineur casse le nez du gardien de prison

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Villepinte : le détenu mineur casse le nez du gardien de prison
Villepinte : le détenu mineur casse le nez
du gardien de prison
Carole Sterlé | 03 Mai 2016, 15h52 | MAJ : 03 Mai 2016, 15h52
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Villepinte. Un nouvel incident s’est produit ce lundi dans la maison d’arrêt qui accueille
plus de 1 048 détenus pour 588 places. (LP/Sébastien Thomas.)
Un surveillant de la maison d’arrêt de Villepinte a cessé son travail, lundi, après avoir
reçu un coup de poing au visage de la part d’un détenu mineur. Il souffre d’une
fracture du nez et doit se rendre ce mardi à l’unité médico-judiciaire de Seine-SaintDenis pour faire expertiser sa blessure.
« Le détenu s’impatientait d’accéder à la cabine téléphonique, rapporteErwan Saoudi,
délégué FO Pénitentiaire. Notre collègue lui a demandé d’attendre cinq ou dix
minutes car il était occupé, et lorsqu’il est revenu pour lui ouvrir, le détenu l’a insulté
et s’est collé à lui. Le surveillant l’a repoussé et c’est alors qu’il a reçu un coup en
plein visage. »
L’alerte a été donnée, les deux autres agents présents au quartier des mineurs ont
maîtrisé le jeune détenu, envoyé depuis au quartier disciplinaire.
« On bourre les cellules, il n’y a pas assez de surveillants »
Cette agression intervient sur fond de surpopulation carcérale, que dénoncent
unanimement les syndicats. « On bourre les cellules, il n’y a pas assez de
surveillants, ça crée des tensions qui dégénèrent », déplore Erwan Saoudi.
De source syndicale, le quartier mineur regroupe 40 prisonniers de 16 à 18 ans, dont
certains partagent la même cellule depuis que deux cellules sont inutilisables en
raison d’un incendie et d’un dégât des eaux.
« La maison d’arrêt est en situation de surpopulation », reconnaît l’administration
pénitentiaire, précisant que toutes les maisons d’arrêt d’Ile-de-France sont dans le
même cas. D’autant que depuis l’été 2014, la prison parisienne de la Santé est
fermée pour rénovation.
« Ça va finir par péter »
De source syndicale « 1 048 hommes sont actuellement enfermés à Villepinte, pour
588 places théoriques », rappelle Philippe Kuhn, délégué SPS(syndicat pénitentiaire
des surveillants et brigadiers), alors que le nombre d’agents est lui inférieur au
nombre théorique. 160 affectations pour 175 théoriques, 24 heures sur 24, sept
jours sur sept.
« Au quartier des arrivants, il y a trois détenus par cellule », déplore Philippe Kuhn,
qui ne compte plus les matelas au sol : « On entasse, on entasse, mais ça va finir
par péter. »
Le nombre de détenus ne cesse de croître depuis deux ans : « Il a augmenté de 4,5
% en 2015, après avoir augmenté de 4 % par rapport à l’année précédente », ajoute
Philippe Kuhn, qui s’en est ouvert en avril au directeur interrégional.
Toutes les prisons d’Ile-de-France surpeuplées
Au 1er avril 2016, les taux d’occupation des prisons d’Ile-de-France défiaient des
records : 201 % à Fresnes (Val-de-Marne), 180 % à Nanterre (Hauts-de-Seine), 178
% à Villepinte, 175 % au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne),
171 % à Bois-d’Arcy (Yvelines), 160 % à Osny (Val-d’Oise) et 153 % à FleuryMérogis (Essonne).
D’après les informations rapportées par le syndicat SPS, 13567 personnes étaient
détenues dans la région début avril pour 9 038 places.