L`ALLIANCE CONTRE LES CIVILISATIONS-I
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L`ALLIANCE CONTRE LES CIVILISATIONS-I
Dr Ali KILIC L’ALLIANCE CONTRE LES CIVILISATIONS FACE AUX GENOCIDES DES ARMENIENS , DES GRECS,DES KURDES et DES ASSYRO CHALDEENS A CONSTANTINOPLE(ISTANBUL) 6-7 Avril 2009 Quelle était la stratégie et la tactique de l'Alliance des civilisations à Constantinople (Istanbul) par rapport au sommet des G20 à Londres ? En quoi consiste et à quoi sert son plan et les perspectives de son programme ? D’où vient l’origine de cette Alliance entre l’ Espagne et la Turquie ? N’est-elle pas une alliance contre les civilisations par sa nature et par des causes de l’ origine? Après la Conférence, est-ce que la domination coloniale turque va connaître les génocides des Arméniens, des Grecs, des Kurdes et des Assyro Chaldéens un siècle après de massacres d’Adana 1909 ou la domination coloniale espagnole connaîtra-telle, les génocides des Basques et des indiens de l’Amérique Latine et de l’Afrique admettront-elles, des crimes des génocides commis contre l’humanité devant Barak Huseyin Obama ? Autrement dit les USA connaîtra ces génocides ou ses propres génocides des indiens , du système esclavagiste américain ou non ? En d’autres termes, quelles sont des liens entre l’Alliance et l’OTAN et avec la stratégie globale des USA et des décisions prises au sommet des G 20 par rapport à la Turquie au sujet des reconnaissances du génocide des Arméniens ou la résolution de la question du Kurdistan Nord et l’ouverture des Ecoles Théologiques du Patriarcat de l’Eglise d’Orthodoxie Grecque ? Ainsi qu’à la poursuite de la guerre en Afghanistan et l’intégration de la France au commandement de l’OTAN et l’utilisation stratégique et militaire de Turquie après le retrait des forces des alliées de l’Irak l’application de la politique du Grand Moyen Orient ? Le départ de Monsieur Obama en Irak nouveau rencontre avec les dirigeants du Kurdistan Sud avec le Président des USA ne donnera pas de signaler à l’Armée impérialiste turque contre la population civile et contre le Mouvement de Libération Nationale du Kurdistan ? Considérant que « Le 17 avril 2007 Comité de Défense de la Cause Arménienne aux Etats-Unis) est intervenu pour interrogé le Sénateur Barack Obama, sur la question du Génocide des Arméniens. En outre, c’est Kariné Birazian, Exécutif Directeur de l’ANCA Eastern Region qui a demandé au candidat à l’investiture du Parti Démocrate à l’élection présidentielle, s’il allait s’engager à défendre la résolution reconnaissant le Génocide des Arménien (S. Res. 106). A cette question le Sénateur Obama a répondu : « Pour ceux qui ne sont pas au courrant, il y a eu un Génocide qui s’est déroulé contre le peuple arménien. C’est l’une de ces situations où l’on a vu un déni constant d’une part du gouvernement turc ainsi que d’autres, c’est ce qui a eu lieu. C’est devenu un sujet diplomatique douloureux… » Le 23 janvier 2008 Le Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan a déclaré que la promesse de Barak Obama de reconnaître le génocide des Arméniens endommagera les relations turco-américaine. Mais une déclaration intitulée :" Barack Obama : soutien des relations Arméno-Américaines" est parvenue à Areen Ibranossian la présidente de la campagne "les Arméniens pour Obama" de même qu’à l’ANCA affirme que "le génocide des Arméniens mené par l’Empire ottoman de 1915 à 1923 a conduit à la déportation de près de 2 millions d’Arméniens et environ 1,5 millions d’entre eux sont morts. Barack Obama considère que nous devons reconnaître cette réalité tragique et soutenir les relations USA-Arménie qui promeuvent notre sécurité commune et renforcent la démocratie arménienne".La déclaration continue en notant que "Barack Obama soutient fermement l’adoption de la résolution sur le génocide des Arméniens (H.Res.106 and 1 S.Res.106) et qu’il reconnaitra le génocide des Arméniens. "»? Autrement dit est ce que le Président Barack Obama parlera du génocide des Arméniens les 6-7 avril prochain à Constantinople (Istanbul) ou bien au Parlement turc dans la mesure où le président français a redit son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, contrairement à ce qu'a dit Le Président Barack Obama. Selon l’informations Nicolas Sarkozy et Barack Huseyin Obama ne sont pas d’accord sur la Turquie y compris le sujet n’est pas nouveau, mais la passe d’armes a eu lieu à quelques heures d’intervalles. Dimanche matin, lors de son discours à Prague, le président américain a soutenu l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, ce qui enverrait selon lui «un signal important» à ce pays musulman et serait un moyen «d'ancrer fermement» ce pays dans la sphère européenne. Le président Nicolas Sarkozy lors d’une interview accordée à TF1, en duplex depuis Prague. En direct, en regardant la caméra dans les yeux, le chef de l’Etat français a redit son opposition à l'intégration de la Turquie dans l’Union européenne, «partenaire privilégié» de l’Europe, mais pas «membre» de l’Europe. «Je travaille main dans la main avec le président Barack Huseyin Obama, mais s'agissant de l'Union européenne, c'est aux pays membres de l'Union européenne de décider», a-t-il déclaré. «J'ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu'une immense majorité des Etats membres (de l'UE) est sur la position de la France». Dans ce sens ,quelle est la finalité de ces forums entre la Turquie et l’Espagne ses influences sur le plan national et international ? Peut on dire la construction politique et militaire des deux pays de l’Alliance ont des mêmes causes et des problèmes coloniaux, pour la Turquie le Kurdistan et pour l’Espagne le Pays Basque ?Pour quelle raison les deux pays ont initié l’Alliance des civilisations et pourquoi l’ONU l’a officialisé ? Autrement dit pour quelle raison l’ONU n’applique pas ses propres déclarations de l’ONU aux conditions de la nation Basque et de la nation kurde pour résoudre la question nationale et coloniale en Europe et au Moyen Orient, mais l’ONU entre dans la pratique de la logique des Etats impérialistes en visant l’avenir des peuples dans son ensemble ? C’est pourquoi dans un premier temps , nous aborderons la question de l’Alliance des Civilisations , qui est pour est une Alliance contre les Civilisations, car l’élection du secrétaire Général de l’OTAN a fait l’objet d’une marchandisation de la chaîne ROJ TV ce qui signifie l’interdiction de la liberté d’expression, qui est une politique de la CIA à l’origine des théorie de Choc des civilisations et dans un deuxième temps nous examinerons le plan et le programme de l’Alliance contre les Civilisations, par rapport aux décision prises sur le rôle de l’OTAN dans les opérations en Afghanistan et dans le troisième temps, suite au sommet de G20 à Londres la prise de positions du Président Barack Huseyin Obama, lors du visite à Ankara concernant l’entrée de Turquie à l’union Européenne, dans le cas affirmatif, contrairement aux opportunistes et aux réformistes Kurdes, sacrifie la nation kurde pour l’Accès de Turquie à l’Union Européenne qui donnera la possibilité aux forces armées de Turquie pour ’utiliser les forces armées de l’OTAN contre la lutte pour la liberté et de l’indépendance du Kurdistan sous le prétexte du terrorisme. Nous allons montre s’il s’agit du terrorisme, c’est le terrorisme de l’Etat impérialiste turc et de l’OTAN. LA PERMIERE PARTIE 2 LA QUESTION DE L’ORIGINE DES CIVILISATIONS Le terme civilisation - dérivé indirectement du latin classique civis signifiant « citoyen » par l'intermédiaire de « civil » et « civiliser » - a été utilisé de différentes manières au cours de l'histoire. Peut on admettre que les pays qui ont commis des crimes de génocide sont des pays civilisés ? Si oui alors nous vivons de l’époque des crimes de génocide, des crimes de génocide sont admis par des secrétaires de l’ONU du Conseil de la Sécurité dont les mains sont dans le sang des peuples martyrisés. Si non, il faut venir sur trois grandes acceptions ; d’abord, la civilisation, dans l'acception la plus courante, est le fait de civiliser, c'est-à-dire de porter une société à un niveau considérer comme plus élevé et plus évolué, et c'est, par métonymie, l'état atteint par cette société évoluée. Cette acception inclut une notion de progrès. Elle s'oppose à barbarie, sauvagerie. La construction des Chemins de Fer aux USA et au Moyen Orient et en Mésopotamie a causé des génocides des indiens, des Arméniens et des Kurdes et des Dersimiens. Puis la civilisation, c'est aussi l'ensemble des traits qui caractérisent l'état d'évolution d'une société donnée, tant sur le plan technique, intellectuel, politique que moral, sans porter de jugement de valeur. À ce titre, on peut parler de civilisations au pluriel et même de civilisations primitives (attention toutefois, le mot primitif peut être connoté à "inférieur" qui n’est pas d’autre chose que logique justifiée implicitement par la domination coloniale que la déclaration de 1960 l’a condamné. Finalement Il faut le prendre ici sans jugement de valeur au sens de "premier" ou de "le plus ancien connu". En troisième lieu, c’est l'état auquel sont parvenues quelques cultures dans l'histoire de l'humanité. Cette acceptation est dans la lignée directe des théories évolutionnistes du XIXe siècle, réfutées depuis au bénéfice de théories plus neutres. Dans ce sens ont s’interroger sur le Choc des civilisations.1 Choc des civilisations ou crimes contre les civilisations ? Le génocide précède le choc des civilisations Au fond, le projet de Huntington est d'élaborer un nouveau modèle conceptuel pour décrire le fonctionnement des relations internationales après l'effondrement du bloc soviétique à la fin des années 1980 sans toucher le passé sanguinaire des USA et le génocide des Indiens de l’Amérique du Nord La question qui se pose pourquoi. Huntington ne prétend pas donner à son modèle une validité qui s'étende forcément au-delà de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle et s'appuie sur une description géopolitique du monde fondée non plus sur des clivages idéologiques « politiques », mais sur des oppositions culturelles plus floues, qu'ils appelle « civilisationnelles », dans lesquelles le substrat religieux tient une place centrale, et sur leurs relations souvent conflictuelles. Mais la civilisation des indiens n’était pas un modèle préférable que le des génocides commis par USA ? La question qui se pose est ce que « la crise au Proche-Orient (...) ne surgit pas d’une querelle entre Etats, est un choc des civilisations » ? Si OUI comment pouvons nous expliquer l’analyse d’ Edward W. Said. « Le petit ouvrage d’Arthur Schlesinger La Désunion de l’Amérique (2) offre une vue récente des difficultés soulevées par les luttes culturelles dont l’objet est de définir une civilisation. En tant qu’historien appartenant au courant dominant, Schlesinger s’inquiète, et 1 Samuel Phillips Huntington, (18 avril 1927, New York 24 décembre 2008 Martha's Vineyard Massachusetts, était un professeur américain de science politique et l'auteur d'un livre mondialement célèbre Le choc des civilisations. Samuel Huntington, Le Choc des Civilisations, Éditions Odile Jacob Paris, 2007 3 on peut le comprendre, du fait que des groupes d’immigrants émergents aux Etats-Unis contestent la légende unitaire officielle de l’Amérique telle que les grands historiens classiques de ce pays comme Bancroft, Henry Adams et, plus récemment, Richard Hofstader ont coutume de la représenter. Ces groupes veulent que l’écriture de l’histoire ne reflète pas seulement une Amérique qui a été conçue et dirigée par des patriciens et des propriétaires terriens, mais une Amérique dans laquelle les esclaves, les serviteurs, les ouvriers et les immigrants pauvres ont joué un rôle important et qui n’est toujours pas reconnu. Les récits de ces personnes, réduites au silence par les grands discours émanant de Washington, des banques d’investissement de New York, des universités de la NouvelleAngleterre et des grosses fortunes industrielles du Middle West, sont venus troubler la lente progression et l’imperturbable sérénité de la version officielle. Ils posent des questions, racontent l’expérience des défavorisés sociaux et expriment les revendications de personnes tout en bas de l’échelle – femmes, Asiatiques, Afro-Américains et autres minorités sexuelles et ethniques. Que l’on soit d’accord ou non avec le cri du cœur de Schlesinger, on ne peut rejeter la thèse qui sous-tend son livre selon laquelle l’écriture de l’histoire est la voie royale pour donner sa définition à un pays, et l’identité d’une société est en grande partie fonction de l’interprétation historique, champ où s’affrontent les affirmations contestées et les contreaffirmations. C’est dans cette situation de joute que se trouvent les Etats-Unis à l’heure actuelle. » Si NON, en quoi consiste la théorie du complot islamique et du clash des civilisations offre une explication holistique du monde ? Dans la mesure où, « Les attentats du 11 septembre 2001, imputés par l’administration Bush à un « complot islamiste », ont été interprétés aux États-Unis et en Europe comme la première manifestation d’un « clash des civilisations ». Le monde arabo-musulman serait entré en guerre contre le monde judéochrétien. Cet affrontement ne pourrait trouver de solution que dans le triomphe de l’un au détriment de l’autre, soit celui de l’islam avec l’imposition d’un Califat mondial (c’est-à-dire d’un Empire islamique), soit celui des « valeurs de l’Amérique » partagées avec un islam modernisé dans un monde globalisé. Elle ordonne le monde d’après la disparition de l’URSS. Il n’y a plus d’affrontement Est-ouest entre deux super-puissances animées d’idéologies antagonistes, mais une guerre entre deux civilisations, ou plutôt entre la civilisation moderne et une forme archaïque de barbarie » . Le serment d’allégeance, en vigueur depuis la Guerre froide et actuellement contesté devant la Cour suprême, implique qu’il faut croire en Dieu pour être citoyen des États-Unis. George W. Bush a accédé à la Maison-Blanche en présentant sa foi en Jésus comme programme politique. Il a professe des croyances fondamentalistes selon lesquelles l’humanité a été créée il y a seulement quelques milliers d’années et sans évolution des espèces. Il a installé un Bureau des initiatives fondées sur la foi à la Maison-Blanche. L’attorney général John Ashcroft a fait sienne la devise « Nous n’avons d’autre roi que Jésus ». Le secrétaire à la Santé a coupé des programmes prophylactiques au nom de ses convictions religieuses. Le secrétaire à la Défense a embarqué les missionnaires de l’Église du pasteur Graham dans les forces de la Coalition en Irak avec mission de convertir les Irakiens. Etc. Au vu de tout cela, on peut raisonnablement se demander si les États-Unis sont bien un pays moderne, ouvert et tolérant, où s’ils n’incarnent pas le sectarisme et l’archaïsme. La question qui se pose quelles sont des bases idéologiques politiques militaires du choc des civilisations ? Quels rapports établir entre l’expression « clash des civilisations » est apparue pour la première fois dans un article de l’orientaliste Bernard Lewis, en 1990 aimablement intitulé d’une part, et entre 4 Les racines de la rage musulmane et le rôle de la Maison Blanche et de la CIA dans cette affaire d’autre part ? Selon Huntington , « Le monde d’après la guerre froide comporte sept ou huit grandes civilisations. Les affinités et les différences culturelles déterminent les intérêts, les antagonismes et les associations entre Etats. Les pays les plus importants dans le monde sont surtout issus de civilisations différentes. Les conflits locaux qui ont le plus de chance de provoquer des guerres élargies ont lieu entre groupes et Etats issus de différentes civilisations. La forme fondamentale que prend le développement économique et politique diffère dans chaque civilisation. Les problèmes internationaux les plus importants tiennent aux différences entre civilisations. L’Occident n’est plus désormais le seul à être puissant. La politique internationale est devenue multipolaire et multicivilisationnelle.2 Autrement dit « Une civilisation est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’auto identification. »3 Pour lui, « L'islam, du VIIIe au XIIe siècle, et Byzance, du VIIIe au XIe siècle, surpassaient de loin l'Europe en richesse, en extension géographique, en puissance militaire, en production artistique, littéraire et scientifique. Entre le XIe et le XIIIe siècle, la culture européenne a commencé à se développer, sous l'effet de l'emprunt systématique à la culture musulmane et byzantine, et de l'adaptation de cet héritage au contexte particulier et aux besoins de l'Occident. »4 En d’autre termes « L’expansion de l’Occident a été facilitée par la supériorité de son organisation, de sa discipline, de l’entraînement de ses troupes, de ses armes, de ses moyens de transport, de sa logistique, de ses soins médicaux, tout cela étant la résultante de son leadership dans la révolution industrielle. L’Occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non Occidentaux jamais. »5 Seule l’arrogance incite les Occidentaux à considérer que les non Occidentaux « s’occidentaliseront » en consommant plus de produits occidentaux. Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle, des pantalons décolorés et des aliments trop riches, voilà qui est révélateur l’Occident. »6 Bien sur qu’ « A l’échelon sociétal, la modernisation renforce le pouvoir économique, militaire et politique de la société dans son ensemble et encourage la population à avoir confiance dans sa culture et à s’affirmer dans son identité culturelle. A l’échelon individuel, la modernisation engendre des sentiments d’aliénation et d’anomie à mesure que les liens et les relations sociales traditionnelles se brisent, ce qui conduit à des crises d’identité auxquelles la religion apporte une réponse. ».7 Et « Fondamentalement, le monde est en train de devenir plus moderne et moins occidental. »8 2 Samuel Huntington Le choc des civilisations (The Clash of Civilisations) (1996 éd. Odile Jacob, 2007, p. 23 3 S. Huntington, Le choc des civilisations, The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p. 40 4 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p. 50 5 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.59 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.59 7 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.79 8 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p ?82 6 5 Au fond « Le lien entre puissance et culture a presque toujours été négligé par ceux qui pensent qu’apparaît et doit apparaître une civilisation universelle comme par ceux pour qui l’occidentalisation est une condition nécessaire de la modernisation. Ils refusent de reconnaître que la logique de ces raisonnements les incline à soutenir l’expansion et la consolidation de la domination de l’Occident sur le monde et que si les autres sociétés étaient libres de façonner leur propre destin, elles revigoreraient leurs croyances, leurs habitudes et leurs pratiques, ce qui, selon les universalistes, est contraire au progrès. »9 La vérité c’est que « Le paradigme civilisationnel permet donc de répondre de façon nette et convaincante à la question de savoir où finit l'Europe. Elle se termine là ou finit la chrétienté occidentale et ou commencent l'islam et l'orthodoxie. »10 Et « Si la démographie dicte le destin de l’histoire, les mouvements de population en sont le moteur. »11 Du « Le présupposé occidental selon lequel des gouvernements élus démocratiquement seront coopératifs et pro-occidentaux pourrait bien se révéler faux dans les sociétés non occidentales où la compétition électorale peut porter au pouvoir des nationalistes et des fondamentalistes anti-occidentaux. » En ce qui concerne « L'Islam et le christianisme sont tous deux des religions monothéistes qui, à la différence des religions polythéistes, admettent mal les autres divinités et d'après lesquelles le monde est divisé en deux : d'un côté eux, de l'autre nous selon Huntington Tous deux sont universalistes et prétendent incarner la vraie foi, à laquelle tous les humains doivent adhérer. Tous deux sont des religions missionnaires dont les membres ont l’obligation de convertir les non-croyants. Depuis ses origines, l’Islam s’est étendu par la conquête et, le cas échéant, le Christianisme aussi. Les concepts parallèles de « Jihad » et de « Croisade » se ressemblent beaucoup et distinguent ces deux fois des autres grandes religions du monde. »12 Autrement dit pour Huntington « Le problème central pour l'Occident n'est pas le fondamentalisme islamique. C'est l'islam, civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l'infériorité de leur puissance. »13 Pour lui, « L'Asie est le chaudron des civilisations. Rien qu’en Extrême-Orient, on trouve des sociétés qui appartiennent à six civilisations - japonaise, chinoise, orthodoxe, bouddhiste, musulmane et occidentale -, plus l’Hindouisme en Asie du Sud. Les Etats phares de quatre civilisations, le Japon, la Chine, la Russie et les Etats-Unis, sont des acteurs de poids en Extrême-Orient ; l’Inde joue également un rôle majeur en Asie du Sud, tandis que l’Indonésie, pays musulman, monte de plus en plus en puissance. »14 et « L’ethos confucéen dominant dans de nombreuses sociétés asiatiques valorise l’autorité, la hiérarchie, la subordination des droits et des intérêts individuels, l’importance du consensus, le refus du conflit, la crainte de « perdre la face » et, de façon générale, la suprématie de l’Etat sur la société et de la société sur l’individu. En outre, les Asiatiques ont tendance à penser l’évolution de leur société en siècles et en millénaires, et à donner la priorité aux gains à long terme. Ces attitudes contrastent avec la primauté, dans les convictions américaines, accordée à la liberté, à l’égalité, à la démocratie et à l’individualisme, ainsi qu’avec la propension américaine à se méfier du gouvernement, à s’opposer à l’autorité, à 9 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p. 96-97 10 . Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.173 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.216 12 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.231 13 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.239 14 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.240 11 6 favoriser les contrôles et les équilibres, à encourager la compétition, à sanctifier les droits de l’homme, à oublier le passé, à ignorer l’avenir et à se concentrer sur les gains immédiats. »15 Samuel Huntington explique les difficultés des USA qui ne constitue pas une nation locale, l’occupation des terres des indiens de l’Amérique du Nord ne pourra pas qu’un système colonialiste et impérialiste et il explique très clairement la concurrence inter colonialiste et impérialiste de la manière suivante : « Depuis plus de deux cent ans, les Etats-Unis s’efforcent d’empêcher qu’émerge une puissance dominante en Europe. Depuis presque cent ans, avec la politique de « la porte ouverte » vis-à-vis de la Chine, ils procèdent de même en Extrême-Orient. Pour ce faire, ils se sont battus dans deux guerres mondiales et dans une guerre froide avec l’Allemagne impériale, l’Allemagne nazie, le Japon impérial, l’Union soviétique et la Chine communiste. »16 Autrement dit « la Chine a présenté les Etats-Unis comme son principal ennemi. Les Américains auront donc tendance à réagir comme des rivaux primaires et à empêcher que la Chine n'accède à cette position hégémonique. Cela serait conforme à la tradition, l’Amérique s’étant toujours souciée d’empêcher que l’Europe et l’Asie soient dominées par une seule puissance. Ce n’est plus d’actualité en Europe, mais en Asie, cet objectif reste valide. En Europe occidentale, une fédération relativement lâche, liée intimement aux Etats-Unis d’un point de vue culturel, politique et économique ne menacerait pas la sécurité américaine. »17 La difficulté du système politique et militaire des USA est évidente. « Les multi culturalistes américains rejettent l'héritage culturel de leur pays. Ils [...] souhaitent créer un pays aux civilisations multiples, c'est à dire un pays n'appartenant à aucune civilisation et dépourvu d'unité culturelle. L'histoire nous apprend qu'aucun État ainsi constitué n'a jamais perduré en tant que société cohérente. »18 « Le rejet des principes fondamentaux et de la civilisation occidentale signifie la fin des Etats-Unis d’Amérique tels que nous les avons connus. Cela signifie également la fin de la civilisation occidentale. Si les Etats-Unis se dés occidentalisent, l’Ouest se réduira à l’Europe et à quelques zones d’implantation européenne, faiblement peuplées. Sans les Etats-Unis, l’Occident ne représente plus qu’une fraction minuscule et déclinante de la population mondiale, abandonnée sur une petite péninsule à l’extrémité de la masse eurasienne. »19 « Normativement, l'Occident, dans sa prétention à l’universalité, tient pour évident que les peuples du monde entier devraient adhérer aux valeurs, aux institutions et à la culture occidentale parce qu’elles constituent le mode de pensée le plus élaboré, le plus lumineux, le plus libéral, le plus rationnel, le plus moderne. Dans un monde traversé par les conflits ethniques et les chocs entre civilisations, la croyance occidentale dans la vocation universelle de sa culture a trois défauts majeurs : elle est fausse, elle est immorale et elle est dangereuse. [...] L’impérialisme est la conséquence logique de la prétention à l’universalité. »20 15 16 17 18 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.247 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.252 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.252 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.338 19 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.339 20 S. Huntington, Le choc des civilisations The Clash of Civilisations ;éd. Odile Jacob, 2007, p.343-344 7 A vrai dire, Samuel Huntington est un des intellectuels américains a servi l’impérialisme avec quatre pas. Non pas que ses ouvrages soient rigoureux et brillants, mais parce qu’ils forment le corpus idéologique du fascisme contemporain. Dans son premier livre, Le Soldat et l’État, paru en 1957, il tente de démontrer qu’il existe une caste militaire idéologiquement unie alors que les civils sont toujours politiquement divisés .Il développe une conception de la société où le commerce serait dérégulé, où le pouvoir politique serait détenu par les patrons des multinationales sous la tutelle d’une garde prétorienne. En 1968, il publie L’ordre politique dans les sociétés en changement, une thèse dans laquelle il affirme que seuls des régimes autoritaires sont capables de moderniser les pays du tiers-monde Secrètement, il participe à la constitution d’un groupe de réflexion qui présente un rapport au candidat à la présidence, Richard Nixon, sur la manière de renforcer les actions secrètes de la CIA . La vérité c’est que le professeur Huntington était l’un des administrateurs de la Maison de la liberté (Freedom House), une association anti-communiste présidée par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey. En 1969-70, Henry Kissinger, qui apprécie son goût pour les actions secrètes, le fait nommer à la Commission présidentielle pour le développement international .Il préconise un jeu dialectique entre le département d’État et les multinationales : le premier devra exercer des pressions sur les pays en voie de développement pour qu’ils adoptent des législations libérales et renoncent aux nationalisations, tandis que les secondes devront faire profiter le département d’État de la connaissance qu’elles ont des pays où elles sont implantées . Il rejoint alors le Wilson Center et crée la revue Foreign Policy. En 1974, Henry Kissinger le fait nommer à la Commission des relations USA-Amérique Latine. Il participe activement à la mise en place des régimes des généraux Augusto Pinochet au Chili et Jorge Rafael Videla en Argentine. Il teste pour la première fois son modèle social et prouve qu’une économie dérégulée est compatible avec une dictature militaire. Parallèlement, son ami Zbigniew Brzezinski le fait entrer dans un cercle privé, la Commission trilatérale. Il y rédige un rapport, La Crise de la démocratie, dans lequel il se prononce pour une société plus élitiste, où l’accès aux universités serait raréfié et la liberté de la presse contrôlée. Alors que les membres des administrations Nixon et Ford sont renvoyés par Jimmy Carter et que les Etats-Unis renversent leur politique en Amérique latine, Huntington est repêché par son ami Brzezinski, devenu conseiller national de sécurité. Zbigniew Brzezinski, dont le père était diplomate de la République de Pologne, a fait ses études à Montréal puis à Boston Le père de Zbigniew était en poste diplomatique au Canada en 1939 au moment du Pacte germano-soviétique empêchant ainsi la famille de rentrer en Pologne. Zbigniew Brzezinski soutient sa thèse de doctorat en 1953 sur la question du « totalitarisme soviétique » Il devient expert au Center for strategic and international studies de Washington et professeur à l'Université Johns-Hopkin de Baltimore. Il est l'auteur de plusieurs études et analyses sur le bouleversement et le rôle des États-Unis dans le monde. Il devient conseiller politique au Département d'État de 1966 à 1968. Il est le fondateur en 1973 de la commission Trilatérale et dirige également le comité pour la paix en Tchétchénie. Sa femme, Emilie-Anne Beneš, est la nièce de l'ancien président tchécoslovaque Edvard Beneš, ce qui accroîtra la suspicion soviétique à son égard, notamment lors l'élection du pape Jean-Paul II et de la crise polonaise de l'été 1980 qui verra la naissance du syndicat Solidarité. 8 Le Shah d'Iran avec Atherton, Sullivan, Vance, Carter et Brzezinski, 1977 Zbigniew Brzezinski a notamment écrit Le Grand Échiquier (Hachette, 1997). Ce livre n'étant plus vraiment d'actualité suite aux attentats du 11 septembre 2001 il en édita une version actualisée sous le titre Le Vrai Choix en 200421 Dans la version de 1997, il affirmait qu'un nouveau Pearl Harbor serait nécessaire pour faire accepter à la population les projets militaires et impérialistes américains. Sa théorie exposée dans cet ouvrage se base sur l'idée que l'amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l'hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale. Son unique but est de maintenir et développer l'hégémonie des États Unis d'Amérique dans le monde. Son discours est franc et direct, ce qui n'exclut pas un certain cynisme. Mais contrairement à l'unilatéralisme du président George W. Bush, il est plutôt proeuropéen, dans la mesure où selon lui le leadership américain, qui seul pourrait sauver le monde du chaos, ne peut être pleinement réalisé et atteindre ses objectifs qu'en coopérant avec l'Europe. Selon ses propres mots : « Sans l'Europe, l'Amérique est encore prépondérante mais pas omnipotente, alors que sans l'Amérique, l'Europe est riche mais impuissante. » Il voit dans l'alliance USA-Europe,un axe qui permettrait à chacune des parties de devenir plus puissante tout en ayant un impact plus fort sur la paix et le développement dans le monde, Du coup, il reste à la Maison-Blanche et devient coordinateur de la planification au Conseil. C’est à cette période qu’il commence à collaborer étroitement avec Bernard Lewis et qu’il conçoit la nécessité de dominer d’abord les zones pétrolières de l’arc d’instabilité avant de pouvoir attaquer la Chine communiste. Ça ne s’appelle pas encore le clash des civilisations, mais ça y ressemble. Mais le professeur Samuel Huntington doit faire face à un bien pénible scandale. On révèle qu’il est appointé par la CIA pour publier des articles dans des revues universitaires justifiant le recours à l’action secrète pour maintenir l’ordre dans les pays où des dictateurs amis décèdent soudainement. Cet épisode oublié, Frank Carlucci le nomme à la Commission conjointe du Conseil de sécurité nationale et du département de la Défense pour la stratégie intégrée à long terme .Son rapport servira de justification au programme de « guerre des étoiles ». Quant à Frank Carlucci est un homme politique et homme d'affaires américain. Avant d'entreprendre des études à l'université de Princeton où il fait la connaissance de Donald Rumsfeld. Rejoint le département d'État en 1956, puis vice-consul à Johannesburg en 1958 et second secrétaire de l'ambassade des États-Unis à Léopoldville dans ce qui était encore le Congo belge. Il y est soupçonné d'avoir facilité l'accession au pouvoir du général Mobutu et d'être impliqué dans l'assassinat de son rival Patrice Lumumba.. Il est également en poste en Tanzanie et au Brésil avant de rejoindre les services de la Maison Blanche. Ambassadeur à Lisbonne pendant la Révolution des œillets en 1974, il est finalement nommé directeur adjoint de la CIA par Jimmy Carter en 1978.En 1982 il quitte le monde politique pour celui des affaires, en particulier dans les domaines de l'armement et de la sécurité. Il est nommé conseiller à la Sécurité nationale par Ronald Reagan en 1987 qui le nommera Secrétaire à la Défense des États-Unis de fin 1987 à 1989. À l'issue de ce mandat, il sera recruté par la firme Carlyle dont il devient le directeur. Le propos est lancé : l’islam ne donne rien de bon et les musulmans en conçoivent une amertume qui se transforme en fureur contre l’Occident. Mais la victoire des États-Unis est certaine, ainsi que la libanisation du Proche-Orient et le renforcement d’Israël. Agé aujourd’hui de 88 ans, Bernard Lewis est né au Royaume-Uni. Bernard Lewis : éminent 21 Zbigniew Brzezinski The Choice : global domination or global leadership, paru chez Basic Books 9 orientaliste et islamologue de réputation mondiale, universitaire d'origine britannique installé aux Etats-Unis depuis 1974 (professeur honoraire à l'université de Princeton), et très impliqué politiquement aux côtés des néo-conservateurs états-uniens. Avant même la publication du Clash of Civilizations de Huntington, dans un article publié en 1990 par Atlantic Monthly, intitulé " The Roots of Muslim Rage ", cet ancien responsable des services de renseignement britanniques envisageait une poussée de l'islamisme radical, provoquant à terme un " clash des civilisations ", c'est-à-dire un affrontement entre les USA et le monde arabo-musulman. Il pronostiquait alors la victoire américaine, la " libanisation " des États du Proche-Orient et le renforcement d'Israël. Voir plus globalement son analyse dans Que s'est-il passé? L'Islam, l'Occident et la modernité22 où l'auteur développe la thèse selon laquelle après avoir dominé le monde et connu "mille ans de gloire" du VIIIe siècle au XVIIIe siècle, la clôture du monde musulman sur lui-même constitue la cause de son déclin, un déclin dans tous les domaines (économique, politique, social, scientifique). Sans évoquer l'impact négatif de la colonisation et de l'impérialisme pétrolier, l'auteur affirme que le monde musulman porte seul la responsabilité de ce déclin, et qu'il lui appartient seul d'en sortir (en intégrant totalement les valeurs occidentales). Le thème du "choc des civilisations" est même déjà présent chez Bernard Lewis dès 1957, dans son ouvrage Islam23 Bernard Lewis n’est pas seul, ce sont des soldats chercheurs de l’Etat Major turc qui exercent et pratiquent les mêmes idées , autrement dit les historiens kémalistes américains et européens, néerlandais et c’es t le cas de l'historien néerlandais Erik Zürcher pense, que les massacres ont été ordonnés non pas par le gouvernement ottoman lui-même, mais par un cercle restreint à l'intérieur du CUP, le parti au pouvoir . Erik Zürcher nie les pratiques de l’empire ottoman impérialiste contre les peuples opprimés, les massacres des Arméniens, des Gercs des Kurdes, dès 1961 au 1894,Il appuie ses conclusions, en particulier, sur la tenue de procès en cour martiale intentés à plusieurs centaines de militaires coupables de massacres, et ce dès 1916. À ce titre, il estime que les massacres ne peuvent pas être qualifiés de génocide. Il préfère parler de purification ethnique : selon lui si les crimes contre les Arméniens doivent être comparés à d'autres massacres, c'est avec ceux des Serbes en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, dans les années 1990. C’est une approche négationniste liée à la politique impérialiste et sioniste. Dans un article paru dans le quotidien français Le Monde le 16 novembre 1993, Bernard Lewis, orientaliste anglo-saxon, parle de la « version arménienne de cette histoire ». Il affirme qu'il n'y aurait aucune preuve sérieuse impliquant le gouvernement Jeunes-Turcs dans les massacres des Arméniens. Sa rhétorique consiste également à relever des différences entre le cas arménien et le cas des Juifs lors de la Shoah : par exemple, il affirme que les Arméniens n'ont pas fait l'objet d'une campagne de haine comparable aux campagnes antisémites, ni par son ancienneté (l'antagonisme turco arménien remonte au milieu du XIXe siècle, l'antisémitisme à l'Antiquité), ni par sa virulence. Il argue que les Arméniens d'Anatolie occidentale n'ont pas fait l'objet de grandes déportations. Le 27 novembre de la même année, Le Monde publie une réponse commune d'universitaires affirmant qu'il s'agit bien d'un génocide, et parlant d'erreurs dans la démarche de M. Lewis, soulignant notamment que des déportations ont bien eu lieu en Anatolie occidentale[3]. Dans une lettre au Monde 22 23 Bernard Lewis, Islam, tr. fr., éd. Gallimard, 2002 Bernard Lewis, Islam ,tr. fr. éd. Gallimard, Quarto, 2005, spéc. p.55 10 publiée dans l'édition datée du 1er janvier 1994, M. Lewis maintient et précise sa position. C’est faux. Dans notre analyse sur l’antisémitisme en Turquie « Bernard Lewis sera condamné pour cet article écrit "sans objectivité Il sera condamné aussi d’avoir nié le génocide des Arméniens. Sur le plan du Droit International, conformément à l'article 6 c) de la Charte du Tribunal militaire international dite Statut de Nuremberg, annexé à l'Accord de Londres du 8 août 1945, énumère les crimes contre l'humanité sans utiliser le terme de génocide: "l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux". La qualification de ces crimes marque un progrès dans le droit pénal international. La notion de génocide est employée pour la première fois le 18 octobre 1945 dans un document de portée internationale, l'acte d'accusation contre les grands criminels de guerre allemands traduits devant le tribunal de Nuremberg. Il stipule que les inculpés "... se livrèrent au génocide délibéré et systématique, c'est-à-dire à l'extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés, afin de détruire des races ou classes déterminées de populations, et de groupes nationaux, raciaux ou religieux...". Le terme est ensuite juridiquement défini par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1948 et ratifiée par la Turquie le 31 juillet 1951. Selon cette Convention, le génocide est un acte "commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux". Enumérés par l'article 2, ces actes peuvent être les suivants : "meurtre de membres du groupe, atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe, transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe". La Convention précise aussi qu'il est indifférent que ces actes soient commis en temps de paix ou en temps de guerre. Elle oblige l'Etat sur le territoire duquel le génocide a été commis, à punir ses auteurs, "gouvernants, fonctionnaires ou particuliers" et l'Etat responsable, à réparer les préjudices qui en résultent. Les actes constitutifs du génocide aboutissent toujours à l'anéantissement physique et biologique du groupe, ce qui constitue d'ailleurs l'essence de ce crime, quels que soient les moyens mis en oeuvre pour atteindre ce but. Visant non seulement à punir mais aussi à prévenir, l'article 3 déclare criminels aussi bien le génocide proprement dit que l'entente en vue de commettre le génocide, l'incitation directe et publique, la tentative pour le mettre en oeuvre et la complicité dans sa Réalisation. L'importance de ces incriminations et la volonté affichée de la communauté internationale de réprimer les crimes contre l'humanité et le génocide, aboutit à l'adoption par les Nations Unies, le 26 novembre 1968, de la Convention sur L’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Cette Convention étend à tous les crimes de guerre et crimes contre l'humanité l'imprescriptibilité appliquée par l'acte d'accusation du Tribunal militaire de Nuremberg aux criminels de guerre nazis. Entrée en vigueur le 11 novembre 1970, elle renforce le caractère spécifique de ces crimes." "Par génocide, nous voulons dire la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique (...) En général, le génocide ne veut pas dire nécessairement la destruction immédiate d'une nation. Il signifie plutôt un plan coordonné d'actions différentes qui tendent à détruire les fondations essentielles de la vie des 11 groupes nationaux, dans le but de détruire ces groupes mêmes. le terme négationnisme désigne dans sa signification première, la négation de la réalité du génocide pratiquée par les gouvernements successifs de l’Empire ottoman (vieux ottomans et jeunes turcs) durant la période 1894 à 1923 contre les Arméniens d’Arménie occidentale occupée. (art.211-1 du code pénal français) Autrement dit, « Le négationnisme consiste ainsi à prétendre, notamment par la négation de l’existence des Arméniens en Arménie occidentale, la volonté délibérée d’extermination des Arméniens par les gouvernements successifs d’occupation turque, ou la réalité de ces crimes relèverait de simple massacre dans un cadre de conflit armé. L’expression publique de ces propos n’est sanctionnée, ce jour, dans aucun pays. » « L’Etat Turc », nie non pas l’existence de la déportation des Arméniens, ni la mort d’une grande partie d’entre eux, mais l’utilisation du terme de génocide pour qualifier ces crimes commis par les gouvernements successifs de l’Empire ottoman, à l’encontre des populations arméniennes de 1894 à 1923, dont on estime que 1.830.000 individus ont été assassinés dans le cadre d’un plan d’extermination décidé par les gouvernements successifs turcs occupant l’Arménie occidentale Le 16 décembre 2003, le Conseil national suisse (chambre basse du parlement) a reconnu l'existence du génocide arménien par 107 voix contre 67 - et 11 abstentions - et demandé au Conseil fédéral (gouvernement) d'en prendre acte puis de transmettre la position du Conseil national par les voies diplomatiques usuelles. Une précédente demande, formulée en mars 2001 par le député Josef Zisyadis (Parti ouvrier et populaire), avait été rejetée par 73 parlementaires (contre 70), mais elle allait plus loin car elle demandait au Conseil fédéral de reconnaître à son tour le génocide arménien. Sur le plan pénal, un politicien turc a été condamné par le tribunal de police de Lausanne pour discrimination raciale à cause des propos négationnistes qu'il a tenus sur le territoire suisse les 7 mai, 22 juillet et 18 septembre 2005, respectivement à Lausanne, Opfikon (ZH) et Köniz (BE). En effet, lors de sa venue en Suisse en 2005, le président du Parti des travailleurs turcs, Doğu Perinçek, était au courant de la loi antiraciste qui réprime les propos négationnistes, et en particulier l'article 261bis du code pénal suisse[]; le juge a donc estimé que le fait de déclarer à plusieurs reprises que le génocide arménien était « un mensonge international » était « un acte intentionnel ». Le juge a qualifié M. Perinçek de raciste et ne lui a trouvé aucune circonstance atténuante. Il a ajouté que le fait que le génocide arménien ne soit pas reconnu comme tel par un tribunal international n'empêche pas d'affirmer que c'est une réalité indubitable. Le procès de M. Perinçek, dans lequel l'association Suisse-Arménie s'était portée partie civile, était la première fois où l'article 261bis était utilisé pour un autre génocide que la Shoah. Le jugement de Lausanne confirme donc l'analyse présentée au parlement deux ans auparavant, selon laquelle l'article 261bis pouvait sanctionner le négationnisme de plusieurs génocides[. Puis, le 12 décembre 2007, le Tribunal fédéral, plus haute instance judiciaire du pays, a rejeté l'appel déposé par Doğu Perinçek Contrairement à ce qui a été avancé dans les média le Tribunal fédéral ne s'est pas posé la question de savoir si le génocide arménien avait eu lieu ou non, mais si l'instance judiciaire inférieure pouvait retenir sans arbitraire qu'il existait un consensus dans le public et au sein de la communauté des historiens sur l'existence du génocide, ce à quoi il a répondu par l'affirmative. Des considérants du Tribunal fédéral, on retiendra en particulier que l'existence de l'holocauste a un caractère notoire, incontestable et indiscutable, qui n'a plus à être prouvé dans un procès pénal, et que les tribunaux n'ont donc pas à recourir aux travaux d'historiens 12 sur ce point. Le fondement ainsi déterminé de l'incrimination de la négation de l'holocauste dicte, en conséquence également, la méthode qui s'impose au juge lorsqu'il s'agit de la négation d'autres génocides. La première question qui se pose dès lors est de savoir s'il existe un consensus comparable en ce qui concerne les faits niés par le recourant. Revenant sur le jugement précédent de D. Perinçek par le tribunal de police, dont les juges ont souligné qu'il ne leur incombait pas de faire l'histoire mais de rechercher si ce génocide est « connu et reconnu », voire « avéré » dans le public et au sein de la communauté des historiens - un point sur lequel les juges ont acquis leur conviction. Cette constatation de fait étant établie par une juridiction inférieure, elle lie le Tribunal fédéral] qui ajoute que la constatation manifestement inexacte des faits procède de l'arbitraire. D Perinçek, est membre de l’organisation terroriste Gladio turque crée par la CIA et l’OTAN est en jugements de nombreux généraux et militaires et des membres des services secrets turcs. Dans ce sens des liens entre la CIA de la part de Bernard Lewis et des mebres de l’Ergenekon sont identiques. B Lewis a suivi une formation de juriste et d’islamologue. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi dans les services militaires de renseignement et au Bureau arabe du Foreign Office. Dans les années soixante, il est devenu un expert écouté du Royal Institute of International Affairs où il est apparu comme le spécialiste de l’ingérence humanitaire britannique dans l’Empire ottoman et l’un des derniers défenseurs du British Empire. Sous les auspices de la CIA, il a participé au Congrès pour la liberté de la culture qui lui a commandé un ouvrage, Le Moyen-Orient et l’Occident . Le Congrès pour la liberté de la culture (en anglais : Congress for Cultural Freedom - CCF), fondé en 1950 et domicilié à Paris, fut une association culturelle anticommuniste. En 1967, il fut révélé que la Central Intelligence Agency des États-Unis finançait secrètement le Congrès au travers de fondations écrans, ce qui fit scandale. Le Congrès fut par la suite renommé Association internationale pour la liberté de la culture (en anglais : International Association for Cultural Freedom - IACF). À son apogée, le cercle était actif dans pas moins de 35 pays et recevait des subsides importants de la Fondation Ford. Le Congrès international pour la liberté de la culture (CILC) est fondé au Titania Palace à Berlin-Ouest le 26 juin 1950 pour trouver des moyens de contrer l'idée que la démocratie libérale serait moins compatible avec la culture que ne le serait le communisme. Il constituait une réponse au Congrès mondial des intellectuels pour la paix de Wroclaw et au Congrès mondial des partisans de la paix de Paris, tenus respectivement en 1948 et 1949 (voir Conseil mondial de la paix) dans un contexte de radicalisation de la guerre froide. Pour le CILC, il s'agissait de répondre aux offensives politiques et idéologiques du mouvement communiste international et de s’opposer à l’influence communiste dans le monde intellectuel. L'objectif du Congrès était de « trouver une réponse morale et politique à la menace totalitaire » et de lutter contre les positions neutralistes et pacifistes des intellectuels européens, autour du thème : « la liberté contre le totalitarisme ». Lors de la conférence de Berlin, Nicolas Nabokov proclamait : « Avec ce Congrès nous devons construire une organisation de guerre. Le lieu du Congrès n'a pas été choisi au hasard, puisque Berlin sortait tout juste d'un blocus imposé par l'Union soviétique. Parmi les personnalités présentes au Titania Palace on dénombre tous types d’intellectuels antistaliniens : des conservateurs et, en plus grand nombre, des membres de la 13 gauche non communiste 24: Au sein du comité américain, l’American Committee for Cultural Freedom (ACCF), ce sont les intellectuels ex-communistes qui affirmaient avec le plus de véhémence la nécessité d’une résistance au communisme : Franz Borkenau (membre du Parti communiste autrichien jusqu’en 1929), Sidney Hook (compagnon de route des communistes dans les années 1920) ; Arthur Koestler (membre du Parti communiste allemand de 1931 à 1938) et James Burnham (membre de la Quatrième Internationalede 1934 à 1940). Arthur Koestler et Franz Borkenau appuyaient « à fond l’idée de la constitution d’un mouvement d’opposition frontal au communisme international » James Burnham s’est même prononcé en faveur de la fabrication de bombes atomiques américaines[. Il a ensuite démissionné de l’ACCF, estimant La charte fondatrice, base des statuts et la ligne directrice de l’activité du Congrès fut le Manifeste aux hommes libres. Le Congrès a œuvré pour s’opposer à toute forme de totalitarisme, qu’il fût d'Extrême gauche ou d'Extrême droite, a soutenu des victimes de n’importe lequel de ces régimes et encouragé des intellectuels à travers le monde à penser plus librement. Selon Roselyne Chenu, le programme européen dont la responsabilité lui incombait, dépensait autant de temps et d’argent pour aider des intellectuels d’Europe centrale et orientale que ceux de l’Espagne de Francisco Franco, de la Grèce des colonels et du Portugal de António de Oliveira Salazar. Le Congrès réussit à obtenir suffisamment de fonds pour détenir des bureaux dans 35 pays, entretenir un large personnel, financer des événements internationaux et produire de nombreuses publications. Au début des années 1960, le Congrès monta une campagne pour discréditer le poète chilien Pablo Neruda, communiste ardent. La campagne s'intensifia quand il apparut que Neruda était candidat au Prix Nobel de 1964Jean-Paul Sartre aurait également été une cible du Congrès. Dans les années 1960, le Congrès a davantage cherché à nouer des relations avec les intellectuels « révisionnistes » d’Europe de l’Est et à soutenir la dissidence (des liens ont été entretenus avec la Pologne principalement). De 1958 à 1969, le Congrès finança les publications de nombreux intellectuels et artistes libéraux qui ignoraient souvent le rôle de la CIA et croyaient à un financement par des fondations. Parmi ceux-ci se trouvaient Heinrich Böll, Siegfried Lenz et les revues Preuves (Raymond Aron ), Der Monat (Melvin J. Lasky), Tempo presente (Ignazio Silone ) et Encounter (Irving Kristol). Implication de la CIA En 1966 le New York Times, révéla que le Congrès recevait un financement de la CIA. En 1967 , les magazines Ramparts et Saturday Evening Post enquêtèrent sur le financement par la CIA d'un certain nombre d'associations culturelles anticommunistes dans le but de gagner le soutien des sympathisants progressistes de l'Union soviétique. Ces 24 Franz Borkenau, Karl Jaspers, John Dewey, Ignazio Silone, James Burnham, Hugh Trevor-Roper, Arthur Schlesinger, Bertrand Russell, Ernst Reuter, Raymond Aron, Benedetto Croce, Jacques Maritain, Arthur Koestler, James T. Farrell, Richard Löwenthal, Robert Montgomery, Tennessee Williams, Michael Josselson et Sidney Hook. Ernst Reuter, maire de Berlin-Ouest de 1948 à 1953, présidait le comité d'organisation, tandis que Melvin J. Lasky, citoyen américain installé en Allemagne, assurait la fonction de secrétaire général[3]. 14 reportages furent crédités par une déclaration d'un ancien directeur d'opérations secrètes à la CIA admettant le financement par la CIA et les opérations du Congrès. La révélation provoqua de nombreux départs. S'exprimant à propos des revues financées par la CIA, François Bondy, qui dirigeait Preuves, ou Raymond Aron, qui y écrivait, ont défendu l'idée que les financements étaient secrets et inconnus même des dirigeants, et donc qu'il était impossible à la CIA d'exercer une influence directe.. Raymond Aron, dans ses Mémoires, affirme qu'il ignorait bien le financement par la CIA de Preuves, mais n'en défend pas moins cette opération. Il rappelle la liberté dont bénéficiait les intellectuels du Congrès et oppose le Congrès à l'obéissance des intellectuels manipulés par l'Union soviétique comme Joliot-Curie Denis de Rougemont, Manès Sperber, Pierre Emmanuel étaient d'autres intellectuels français proches du Congrès. Aron côtoya au Congrès George F. Kennan, Robert Oppenheimer et Michael Polanyi. La politique visée par la CIA était de permettre l'émergence d'une gauche démocratique non communiste Aujourd'hui le site officiel de la CIA affirme que « le Congrès pour la liberté de la culture est largement considéré comme une des opérations secrètes de la CIA des plus osées et efficaces de la guerre froide» (« [t]he Congress for Cultural Freedom is widely considered one of the CIA's more daring and effective Cold War covert operations »). Des théories sur le bras australien de l'Association internationale pour la liberté de la culture abondent depuis 1975 au moment où le Gouverneur-général d'Australie, membre de l'association selon William Blum, tel que cité par John Pilger, membre de l'exécutif de la branche australienne, révoqua le gouvernement du premier ministre Gough Whitlam. Cette décision a été décrite par certains comme un coup d'État préparé depuis les États-Unis[1]. En décembre 2005, le Washington Times publie un commentaire de Paul Greenberg[2], dans lequel Greenberg vante l'activité du Congrès et la compare aux récentes activités de l'administration Bush, utilisant l'argent du gouvernement pour acheter les services de journalistes et éditeurs irakiens et américains afin de publier des récits favorables à l'armée américaine dans la guerre en Irak. Greenberg admet volontiers que le Congrès a été financé à travers des couvertures de la CIA et désigne pour les honorer le rôle de Sidney Hook, qui fonda l'ancêtre du Congrès, Americans for Intellectual Freedom (en français : Les Américains pour la liberté intellectuelle). Greenberg relève également qu'à la conférence fondatrice du Congrès à Berlin, les Présidents honoraires comptaient John Dewey, Bertrand Russell, Benedetto Croce Karl Jaspers et Jacques Maritain En 1974, il a émigré aux États-Unis. Il est devenu professeur à Princeton et a été naturalisé. Il est bientôt devenu un collaborateur de Zbigniew Brzezinski, le conseiller national de sécurité du président Carter. Ils ont ensemble théorisé le concept d’« arc d’instabilité » et mis au point la déstabilisation du gouvernement communiste en Afghanistan. En France, Bernard Lewis a été membre de la très atlantiste Fondation Saint-Simon pour laquelle il a rédigé, en 1993, un opuscule Islam et démocratie. À cette occasion, il a été interviewé par le quotidien Le Monde. Au cours de l’entretien, il s’est appliqué à nier le génocide des arméniens, ce qui lui a valu d’être condamné par la justice . La théorie de la guerre des civilisations se cristallise sur les questions religieuses. Le contrôle judéo-chrétien de Jérusalem est un talisman nécessaire à la victoire globale. Si l’Occident perdait la ville sainte, il perdrait la force pour accomplir sa destinée manifeste, sa mission divine. 15 Réciproquement, si les musulmans perdaient le contrôle de La Mecque, leur religion se déliterait. Bien sût, tout ça n’est pas très rationnel, mais ces superstitions sont omniprésentes dans les médias populaires états-uniens. Elles s’inscrivent aussi dans un discours politique structuré. Mais nous nous avons rien de cette politique judéo chrétienne ou islam Le 10 juillet 2002, Donald Rumsfeld25 et Paul Wolfowitz26 ont convoqué la réunion trimestrielle du Comité consultatif de la politique de Défense . .Seule une douzaine de membres est présente. On y écoute un exposé d’un expert français de la Rand Corporation, Laurent Murawiec : Mettre les Séoud hors d’Arabie. La conférence se déroule en trois parties et vingt-quatre diapositives. Dans un premier temps, Murawiec reprend les théories de Bernard Lewis : le monde arabe traverse une crise depuis deux siècles. Il a été incapable de réaliser aussi bien sa révolution industrielle que sa révolution numérique. Cet échec suscite une frustration qui se transforme en rage anti-occidentale. D’autant que les Arabes ne savent pas débattre car dans leur culture la violence est la seule forme de politique. De ce point de vue, les attentats du 11 septembre ne sont que l’expression symptomatique de leur débordement. 25 Né à Evanston juste au nord de Chicago dans l'Illinois, dans un milieu modeste, il grandit en banlieue nord de Chicago, à Evanston. Adolescent, il dirige l'équipe de lutte de son lycée. En 1975, Rumsfeld est nommé secrétaire à la Défense alors que George H. W. Bush, son rival, est nommé directeur de la CIA. En 1977, Rumsfeld rejoint le secteur privé comme dirigeant du groupe pharmaceutique Searle, basée à Skokie (Illinois). C'est alors qu'il était secrétaire général de la Maison Blanche que Searle reçut l'agrément de la Food and Drug Administration pour l'exploitation commerciale de l'aspartame, un édulcorant fortement controversé. La commercialisation de ce produit sous le nom de NutraSweet permit à la société Searle d'engranger, sous la direction de Rumsfeld, de substantiels bénéfices. La vente de Searle à la compagnie Monsanto lui aurait rapporté la somme de 12 millions de dollars[1]. En 1981, en dépit du retour des républicains au pouvoir, l'hostilité du vice-président Bush l'empêche de retrouver des fonctions gouvernementales. En 1983, il est l'envoyé spécial du président Ronald Reagan au Moyen-Orient. Il se rend à Bagdad et sa rencontre avec Saddam Hussein débouche en 1984 sur le rétablissement des relations diplomatiques, rompues par l'Irak lors de la guerre israélo-arabe de 1967. En mai 1984, Donald Rumsfeld renonce à sa mission au Moyen-Orient pour se consacrer à ses activités de chef d'entreprise. En 1988, il renonce à participer aux primaires républicaines pour la succession de Ronald Reagan et laisse le champ libre à George H. W. Bush. Sa traversée du désert commence alors et continue sous Bill Clinton, qui lui confie pourtant, en 1998, la présidence d'une commission chargée d'étudier les projets de défense antimissile. Il dirige également une commission du Congrès sur les « États voyous » qui conclut que la CIA était incapable d'obtenir des informations sur ces nouvelles menaces.En 2001, c'est sous les conseils de Dick Cheney, nouveau vice-président et ami que Rumsfeld est nommé à la tête du Pentagone.Il arrive avec un projet de modernisation des forces armées en misant sur les technologies de pointe mais en peu de temps il déclenche l'hostilité d'une bonne partie des états-majors et de leurs alliés au Congrès. Les attentats du 11 septembre 2001 font du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld l'homme de la guerre en Afghanistan, chargé d'organiser l'offensive générale contre le terrorisme. Son nouveau rôle, sa forte popularité et l'augmentation impressionnante des crédits militaires lui permettent de procéder à la modernisation de l'outil de défense.Qualifié d'arrogant, il est avec son adjoint Paul Wolfowitz, un des stratèges de la guerre en Irak en 2003. 26 Paul Dundes Wolfowitz, né le 22 décembre 1943, est un homme politique américain, secrétaire adjoint à la Défense entre 2001 et 2005 dans le gouvernement de George W. Bush. Il a été président de la Banque mondiale le 1er juin 2005 et a posé sa démission le 17 mai 2007 suite à son implication dans une affaire de népotisme. Il a quitté ses fonctions le 30 juin 2007.Paul Wolfowitz est le fils du mathématicien juif polonais Jacob Wolfowitz, lui-même immigré aux États-Unis en 1920 alors qu'il n'est âgé que d'une dizaine d'années. Né le 22 décembre 1943 à New York, Paul Wolfowitz fait d'abord des études de physique-chimie avant de se tourner vers les sciences politiques à l'université de Chicago. Il est alors politiquement un jeune trotskiste. C'est à l'Université Cornell, où enseigne son père, que Paul Wolfowitz rencontre le professeur Allan Bloom, un des disciples du théoricien Leo Strauss et référence des néo-conservateurs. Auprès de Bloom, Wolfowitz devient lui-même un disciple de Strauss et rejette la philosophie du relativisme alors en vogue dans les années 1960 et qui nierait la « légitimité universelle des valeurs américaines et s'accommoderait de la tyrannie ».À l'université de Chicago, c'est auprès d'Albert Wohlstetter, théoricien de la stratégie nucléaire, que Wolfowitz rédigea sa thèse sur le danger de prolifération nucléaire au Moyen-Orient. En 1972, Wolfowitz entame une carrière dans l'administration fédérale américaine. On le retrouve aussi bien auprès des démocrates comme Dean Acheson qu'auprès de républicains. Il s'oppose dès le début à la realpolitik de Henry Kissinger et entre au Pentagone en 1977 sous l'administration de Jimmy Carter. Il souligne dès cette époque le facteur d'instabilité régionale causé par l'Irak de Saddam Hussein, alors que le gouvernement de Carter veut en faire un contrepoids à l'Iran de l'ayatollah Khomeiny Le démocrate Wolfowitz est déçu par l'administration de Jimmy Carter et c'est avec enthousiasme qu'il accueille la victoire de Ronald Reagan en novembre 1980. Celui-ci incarne mieux à ses yeux son idéal démocratique.Entre 1982 et 1985, il se retrouve secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Est asiatique et du Pacifique dans le gouvernement de Reagan. C'est à cette fonction qu'il organise la transition politique des Philippines après le renversement de Ferdinand Marcos, ancien allié des États-Unis.En 1986, il est nommé ambassadeur en Indonésie où il s'ouvre à la civilisation islamique. De 1989 à 1993, sous la direction de Dick Cheney, il est sous-secrétaire à la Défense chargé de la planification, où il élabore une nouvelle définition de la stratégie et de l'organisation de la force militaire américaine après la fin de la guerre froide. En 1991, Paul Wolfowitz organise le financement de la guerre du Golfe et parvient à convaincre Israël de ne pas intervenir militairement pour maintenir la cohérence interne de la coalition qui comprend de nombreux pays arabes. Il prêcha également mais sans succès la loyauté envers les chiites du sud et les Kurdes du nord de l'Irak que le gouvernement américain a poussé à se révolter contre Saddam Hussein 16 Dans un second temps, Murawiec décrit la famille royale saoudienne comme dépassée apr les évènements. Elle a développé dans le monde le wahhabisme aussi bien pour lutter contre le communisme que contre la révolution iranienne, mais aujourd’hui, elle est débordée par ce qu’elle a créé. Enfin, le conférencier propose une stratégie : les Saoud détiennent à la fois le pétrole (nous y voilà), les pétrodollars et la garde des lieux saints. Ils sont le pilier central et unique autour duquel s’organise le monde arabo-musulman. En se débarrassant d’eux, les Etats-Unis peuvent récupérer le pétrole dont ils ont besoin pour leur économie, l’argent provenant du pétrole qu’ils ont eu tort de payer par le passé, et surtout les lieux saints, donc le contrôle de la religion musulmane. Et lorsque l’islam se sera effondré, Israël pourra annexer l’Égypte. Laurent Murawiec a été consultant auprès du ministre français de la Défense, Jean-Pierre Chevènement et chargé de cours à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) ,Conseiller de Lyndon La Rouche pendant plusieurs années, il le quitte brusquement et rejoint les néo-conservateurs. Il est aujourd’hui expert au Hudson Institute de Richard Perle et collabore au Middle East Forum de Daniel Pipes. Cette réunion a fait grand bruit. L’ambassadeur d’Arabie saoudite a demandé des explications et M. Perle, organisateur de cette réunion, a été prié de se faire plus discret quelques temps et M. Murawiec a été invité à quitter la Rand Corporation. Quoi qu’il en soit cette réunion avait été convoquée par Rumsfeld et Wolfowitz en pleine connaissance de cause. Il s’agissait seulement de tester jusqu’où le Pentagone peut aller. L’opinion publique mondiale sait que sous l’égide de l’OTAN l'Alliance des civilisations, initiée par l'Espagne et par la Turquie puis reprise et officialisée par l'ONU en 2005, est une initiative destinée à renforcer le dialogue entre les pays colonialistes et impérialistes sur une nouvelle stratégie néo coloniale. L’Alliance des Civilisations a formellement vu le jour le 14 juillet 2005, sous les auspices du Secrétaire Général de l’ONU. Ce projet, présenté le 21 septembre 2004 par le Président du Gouvernement espagnol à l’Assemblée Générale des Nations Unies, est devenu depuis lors une initiative de l’ONU autour de laquelle s’est progressivement constitué un Groupe d’Amis qui lui apportent leur soutien politique. Ce groupe se compose actuellement de plus de quatre-vingts pays et organisations internationales, répondant ainsi à la vocation d’universalité qui caractérise cette initiative. La proposition initiale du Président du Gouvernement reposait sur une constatation : la nécessité urgente de combler le fossé qui est en train de se creuser entre le monde occidental et le monde arabe et musulman. Cette même proposition répondait en outre aux principes d’éthique internationale sur lesquels est fondée la politique extérieure du Gouvernement espagnol : l’engagement envers la légalité internationale, le respect intégral des droits de l’homme sans aucune discrimination fondée sur le sexe, et le soutien résolu au multilatéralisme que représentent les Nations Unies. Mais c’est une négation du but de la Chartre de l’ONU qui consiste à *de ne pas maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix; 17 **de ne pas Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde; *-** de ne pas Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion; **** de ne pas d’etre un centre où s'harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes. Dans la phase de la globalisation de la crise du capitalisme international l’ONU a abandonné les perspectives essentielles pour l’avenir de l’humanité , elle est tombée dans la décadence du système impérialiste. L’immobilisme, l’incrédibilité dominent dans les instances de l’ONU, elle devint l’instrument de la politique des pays qui siègent au Conseil de Sécurité, un système policier international domine dans la prise des décisions. C’est pourquoi, En 2005, M. Kofi Annan, Secrétaire Général de l’ONU, a créé un Groupe de Haut Niveau chargé d’analyser les causes de la présente polarisation entre les sociétés et les cultures. Dans son Rapport, le Groupe formule un certain nombre de recommandations politiques visant à enrayer une menace pouvant mettre en danger la paix et la stabilité internationales, et propose un ensemble de mesures d’ordre pratique -dans les domaines de la jeunesse, de l’éducation, des médias et des migrations-, contribuant à cet objectif. Ces mesures doivent être mises en œuvre dans le cadre de la phase d’application Le Gouvernement d´Espagne s´est montré disposé à organiser ce Forum, dont la première édition se tiendra à Madrid les 15 et 16 janvier 2008. Le 26 avril dernier, le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a nommé le docteur Jorge Sampaio comme Haut Représentant, lequel, au mois de juin dernier, a présenté le Plan d’Action de l’Alliance pour la période 2007-2009 et, en septembre, a proposé aux membres du Groupe d’Amis d’élaborer des « Stratégies nationales » et des « Chartes de partenariat » se rapportant à l’Alliance des Civilisations. Ce qui fait la fin de l’ONU. La question qui se pose quel le plan national du Docteur Jorge Sampaio. Ceci implique l’intégration du capitalisme international pour gérer la crise face à l’incapacité du rôle de l’ONU et de la remplacer L'Alliance contre les Civilisations (Alliance of Civilizations, AOC) est une organisation de l'ONU, dont le Haut représentant, nommé le 26 avril 2007 par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon [1], est l'ex-président du Portugal Jorge Sampaio. Ce Forum a été établi en 2005, à l'initiative des gouvernements espagnols et turcs, respectivement dirigés par le Premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero et le Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan [1]. Basée à New York, l'Alliance travaille aussi bien avec les Etats que la société civile et des organismes privés. L'Alliance est soutenue par plus de 80 organisations, étatiques et autres. L'initiative d'une « Alliance contre les Civilisations » a été lancée le 21 septembre 2004 par le Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, lors de la 59ème Assemblée générale de l'ONU. Celle-ci visait à joindre les forces du monde arabo-musulman et des Etats dits occidentaux dans la lutte contre le terrorisme par des moyens politiques, économiques et sociaux, à l'exact opposé de la « Guerre contre le terrorisme » lancée par Bush qui met l'accent sur les moyens militaires. Le projet est présenté devant la Ligue arabe 18 en décembre 2004 [2]. Soutenu au départ par l'Organisation de la Conférence islamique, la Ligue Arabe et dix-neuf pays (dont la France), le projet est progressivement mis en œuvre [2]. Suite à une résolution de l'Assemblée générale, l'ONU créé finalement une organisation de l'Alliance des civilisations, présidée par l'ex-président du Portugal Jorge Sampaio. Le rival de Zapatero rétorqua alors en appelant à la création d'une « Alliance des civilisés », prétendant qu'on ne pouvait parler de civilisation au pluriel [3]. Cette initiative reprend partiellement la proposition lancée six ans plus tôt devant l'ONU par le président iranien, Mohammed Khatami [4]qui visait à développait un « dialogue entre les civilisations », pour lequel on consacra officiellement l'année 2001, durant laquelle un agenda de travail fut formulé. Le programme proposé à, parmi ses points principaux, la coopération antiterroriste, la lutte contre les inégalités économiques et sociales et le dialogue culturel. Avant d'être officiellement reprise par l'ONU, la proposition reçu l'appui du premier ministre de la Turquie, Recep Tayip Erdogan, ainsi que celui d'une vingtaine d'Etats d'Europe, d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique, nonobstant la Ligue arabe. Via une lettre de la secrétaire d'Etat des Etats-Unis Condoleezza Rice, Washington a aussi déclaré son appui au projet en février 2006. L'institutionnalisation du Forum d'Alliance contre les Civilisations Une fois la proposition adoptée, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a composé un groupe de dix-personnalités, incluant le président iranien Khatami, le Nobel de la paix Desmond Tutu, l'ex-ministre français Hubert Védrine, et co-dirigés par l'ex-directeur de l'UNESCO, Federico Mayor Zaragoza et l'ex-ministre d'Etat turc Mehmet Aydin [5], afin de présenter un plan d'action à la fin de l'année 2005 [1]. L'Assemblée générale a voté une résolution le 20 octobre 2005 en faveur du Dialogue entre les civilisations. Lors de la session de l'AG de l'ONU, on rappela que ces initiatives contribuaient au Programme d'Action pour une Culture de la Paix adoptée par l'ONU en 1999 [4] . Plusieurs orateurs ont mentionné le paragraphe 144 du document sur le Sommet Mondial, adopté par des chefs d'Etat à l'ONU en septembre 2005, qui confirme ce rapport : « Nous réaffirmons la Déclaration et le Programme d'action en faveur d'une culture de paix, ainsi que le Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations et son plan d'action, adoptés par l'Assemblée générale, et la valeur des différentes initiatives en faveur d'un dialogue des cultures et des civilisations, notamment le dialogue sur la coopération interconfessionnelle. Nous nous engageons à prendre des mesures propres à promouvoir une culture de paix et un dialogue aux niveaux local, national, régional et international, et nous prions le Secrétaire général de réfléchir aux moyens de renforcer les mécanismes d'application et de donner suite à ces mesures. À cet égard, nous nous félicitons de l'initiative concernant l'Alliance des civilisations annoncée par le Secrétaire général le 14 juillet 2005.[4] » L'ONU mit sur pied un site internet en avril 2006 consacré à l'Alliance des civilisations, en anglais et en arabe. Un groupe de travail composé d'experts issus des Ministères et de la société civile a élaboré une stratégie pour la mise en œuvre de l’année 2001 des Nations Unies en Allemagne. La Commission allemande pour l'UNESCO coordonne la mise en œuvre. L’attention s’est 19 concentrée sur un choix de projets interculturels qui ont lieu en Allemagne pendant l'année 2001. Plus de 70 projets ont déjà été choisis, représentatifs des différents domaines d’activités culturelles qui en Allemagne contribuent au dialogue entre les civilisations à des niveaux organisationnels très différents. Notre but est de développer l’initiative des Nations Unies pour attirer l'attention du public sur le travail substantiel qui est fait par un grand nombre de professionnels et de volontaires fortement motivés, aussi bien qu'établir un forum pour tous ceux qui travaillent dans le domaine de projets et activités interculturels. Composition du Haut Conseil composé par Kofi Annan] • Co-secrétaires: o Federico Mayor (Espagne) o Mehmet Aydin (Turquie) • Moyen-Orient o Seyyed Mohammad Khatami (Iran) o Mozah Bint Nasser Al Missned (Qatar) • Afrique du Nord o Mohamed Charfi (Tunisie) o Ismail Serageldin (Egypte) o André Azoulay (Maroc) • Afrique de l'Ouest o Moustapha Niasse (Sénégal) • Afrique du Sud o Desmond Tutu (Afrique du Sud) • Europe de l'Ouest o Hubert Védrine (France) o Karen Armstrong (Royaume-Uni) • Europe de l'Est o Vitaly Naumkin (Fédération de Russie) • Amérique du Nord o John Esposito (Etats-Unis) o Arthur Schneier (Etats-Unis) • Amérique latine o Enrique Iglesias (Uruguay) o Candido Mendes (Brésil) • Asie du Sud o Nafis Sadik (Pakistan) o Shobana Bhartia (Inde) • Asie du Sud-Est o Ali Alatas (Indonésie) 20 • Asie de l'Est o Pan Guang (Chine) Un symposium du 26 au 28 Janvier 2001 à Iserlohn (Allemagne) a réuni plus de 40 organisations non-gouvernementales nationales dans le but qu’elles se rencontrent et qu’elles puissent échanger leurs expériences. Le 28 juin 2001 : un forum UNESCO dédié au Dialogue entre les civilisations en Allemagne se tiendra à Berlin. Des membres du Comité pour la Culture et les Média du Parlement allemand discuteront du sujet avec des représentants de la société civile. Un numéro spécial de la Revue trimestrielle de la Commission allemande pour l’UNESCO, "UNESCO heute", sera consacré au Dialogue entre les Civilisations. Ce numéro inclura une présentation des 70 projets que l'on a déclarés "Contribution à l’Année 2001 des Nations Unies" et des textes de politiciens et de personnalités concernant le Dialogue entre les Civilisations. Du 16 au 18 novembre 2001 : une Conférence internationale à la Maison des Cultures à Berlin, en coopération avec l’Institut Goethe et la Société pour les Politiques Culturelles, constituera la clôture officielle de l’Année des Nations Unies en Allemagne. En coopération avec un sponsor privé une plate-forme Internet pour le dialogue entre les civilisations sera développée. Premier Forum à Madrid (2007) Le Premier Forum de l'Alliance entre les Civilisations eut lieu à Madrid en janvier 2007 [6] Ce Forum a été lancé conjointement par le Premier Ministre espagnol, Zapatero, le Premier Ministre turc, Erdoğan, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le Président Jorge Sampaio, Haut représentant pour l’Alliance des civilisations [6]. Réunion inaugurale du Forum de janvier 2008 [ Le Forum de l'Alliance contre les Civilisations s'est réuni à Madrid en janvier 2008. A cette occasion, plusieurs projets ont été lancés, dont le AoC Media Fund (Fonds des médias de l'AOC), le Rapid Response Media Mechanism et le Youth Solidarity Fund (Fonds de solidarité pour la jeunesse). Le AoC Media Fund est destiné à financer des productions allant à l'encontre des stéréotypes transmis par les médias La cheik Mozah bint Nasser Al Missned, première dame du Qatar, a annoncé lors de cette réunion le lancement d'un projet d'emploi des jeunes dans le monde arabe, Silatech, doté d'un budget de 100 millions de dollars et présidé par Rick Little [8]. Silatech a établi des partenariats avec l'entreprise Cisco, la Fondation Mohammed bin Rashid Al Maktoum, des organismes dépendant de la Banque mondiale, le Qatar Financial Markets Authority et le groupe FTSE Outre ces projets, l'AOC vise à développer les programmes d'échanges universitaires, sur le modèle du programme ERASMUS, Fulbright (Etats-Unis) et Chevening (GrandeBretagne) [9], et a lancé l'initiative sur le Chemin d'Abraham. –( Suite –Partie :II) 21 22