Dossier de presse Salle hydrothérapie
Transcription
Dossier de presse Salle hydrothérapie
Musée Edmond Rostand - Villa Arnaga Un domaine d’exception au cœur du Pays Basque Réouverture de la salle d’hydrothérapie d’Arnaga Après restauration par Laurent Vacher, des ateliers Montaut à Bayonne, la salle d’hydrothérapie d’Edmond Rostand est à nouveau à découvrir dans la demeure d’Edmond Rostand. 1 Musée Edmond Rostand – Villa Arnaga Cambo-les-Bains Contact Béatrice LABAT Conservatrice 05 59 29 94 95 [email protected] www.arnaga.com Au premier étage de sa demeure, édifiée en 1906, Edmond Rostand a installé une salle dédiée aux soins d’hydrothérapie. Le sol est recouvert de feuilles de plomb sur lequel repose un caillebottis en teck de Birmanie. Comme toutes les salles d’eau de la maison, la pièce est recouverte de carrelage blanc orné de carreaux ici de couleur bleu clair. La robinetterie, eau chaude et eau froide, est signée Jacob Delafon. D’après l’inventaire dressé en 1919 après le décès du maître des lieux, cette salle était équipée de deux baignoires en émail et appareils à douche, d’un chauffe-bain, d’un séchoir, d’une chaise cannée et d’accessoires de salle de bains. L’ensemble a été dispersé après le décès d’Edmond Rostand et la vente de 1922. Cette pièce exceptionnelle traduit le goût de son propriétaire pour le courant hygiéniste né au XIXe siècle, la propreté du corps, l’importance de l’eau, de la lumière... Elle démontre également sa capacité à mettre en œuvre les avancées technologiques de son époque, dont l’approvisionnement en eau courante, chaude et froide. Mobilier de la salle d’hydrothérapie d’Arnaga et extrait du catalogue Jacob Delafon de 1901 permettant d’imaginer la salle à l’époque des Rostand 2 Musée Edmond Rostand – Villa Arnaga Cambo-les-Bains Contact Béatrice LABAT Conservatrice 05 59 29 94 95 [email protected] www.arnaga.com Les pratiques d’hydrothérapie Emile Duval dans son guide, « La pratique de l'hydrothérapie » paru en 1891, explique qu’elle active la circulation capillaire, régularise les grandes fonctions et augmente les forces. Son action repose sur l’application d’un liquide à une température différente de celle de la peau, le plus souvent froide, ce qui crée la réaction sur deux grandes fonctions : la circulation et la respiration. A Arnaga, on peut essayer d’imaginer les méthodes d’hydrothérapie pratiquées. La présence d’un sol surélevé de caillebottis de teck indique le besoin d’évacuer de grandes quantités d’eaux projetées. Edmond Rostand se faisait-il Source Gallica BNF donner des douches pratiquées en arrosoir ou mieux en faisant promener le jet sur tout le corps ? L’arrosage dure jusqu’à deux minutes au Sous le caillebottis, le sol recouvert de feuilles de maximum, précisent les manuels. En hydrothérapie, ces plomb permet l'évacuation de l'eau de douche douches sont généralement froides. Le froid fait contracter les petits vaisseaux cutanés, ce qui retentit sur le cœur, dont les contractions se font plus énergiques. L’émotion physique ressentie provoque des inspirations plus profondes et plus rapides, l’air pénètre jusqu’aux dernières vésicules du poumon. Les deux baignoires pourraient servir à deux bains de températures différentes, une froide, l’autre chaude. Le plus souvent, le bain est froid. On verse quatre seaux d’eau à 24/25° puis à 18° et enfin 14°. La personne est assise dans la baignoire. On commence par lui mouiller les cheveux et on lui passe des éponges imbibées sur tout le corps. Elle est frottée avec énergie jusqu’à sentir naître une certaine chaleur. Elle sera alors sortie, essorée avec une éponge humide. On la frotte de nouveau avec une toile un peu grossière. Une fois totalement sèche, elle se rhabille, boit un demi-verre d’eau et se livre à un exercice, promenade ou gymnastique. En France, à l’époque d’Edmond Rostand, l’eau chaude est peu utilisée en hydrothérapie. L’action est jugée bienfaisante mais d’efficacité réduite. Son principal intérêt est de provoquer la sudation et elle doit être accompagnée d’eau froide, ce qui pourrait expliquer les deux baignoires. L’eau chaude est utilisée dans des cas précis, notamment lorsqu’il faut élever la température du corps chez les personnes qui sont dans l’impossibilité de faire aucun exercice ou lors d’un abaissement marqué de température. 3 Musée Edmond Rostand – Villa Arnaga Cambo-les-Bains Contact Béatrice LABAT Conservatrice 05 59 29 94 95 [email protected] www.arnaga.com La présence d’un calorifère en plus de l’arrivée d’eau chaude, ferait penser à une autre utilisation, les douches de vapeur. Si l’eau du réservoir est chargée de principes médicamenteux, la douche est fumigatoire et peut agir sur les voies respiratoires, particulièrement fragiles chez Edmond Rostand. Extrait du catalogue Jacob Delafon de 1901 Qu’est-ce que l’hydrothérapie L'hydrothérapie est connue depuis l’antiquité. Elle consiste à employer l’eau pour les soins du corps et dans un but thérapeutique. L’hydrothérapie moderne apparait au milieu du XIXe siècle avec l’abbé Kneipp (1821-1897). Il préconise plus d’une centaine de manières différentes d’utiliser l’eau en application externe (bains, douches, compresses…) et internes (boisson, inhalation, lavement…). Docteur en médecine naturothérapeute, Jacques GARDAN, explique le principe de l’hydrothérapie. Au contact du corps, l’eau glisse sur la peau, organe richement innervé et qui retient 1/3 du volume sanguin. Le derme capte ainsi les informations extérieures: douleur, froid, pression et les transmet au reste du corps, en particulier au niveau des glandes endocrines, du système nerveux neurovégétatif. Pratiquée selon des règles précises, l'hydrothérapie agit également sur tout le système circulatoire (artériel, veineux, lymphatique) surtout le microcirculatoire. Elle stimule les échanges organiques et par conséquent l'ensemble du système immunitaire. L'eau relance ainsi l'ensemble de la dynamique du métabolisme intérieur de l'organisme. http://www.cabinet.gardan.ch/publications/pdf_art/hydro_kneipp.pdf L’hygiénisme au XIXe siècle L’hygiénisme est un courant qui apparait au milieu du XIXe siècle qui s’étend dans de plusieurs domaines : la médecine bien sûr mais aussi l’urbanisme, l’architecture, la santé publique... La santé et l’hygiène L’hygiène est une notion peu répandue au milieu du XIXe siècle. L’un des exemples les plus marquants est celui du Docteur Semmelweis. Ce médecin obstétricien hongrois officiait à l’Hôpital général de Vienne. Dans deux ailes du bâtiment, les taux de mortalité des femmes par fièvre puerpérale étaient dans l’un de 3% et dans l’autre de 18%. Dans le bâtiment à forte mortalité, les étudiants qui officiaient à la délivrance des femmes faisaient aussi des autopsies de cadavres. Semmelweis prescrivit un lavage minutieux de 5 minutes des mains à l’aide d’un désinfectant. La mortalité chuta à 2,4%. Mais par trop contraignante, cette pratique fut rejetée. Elle s’opposait aussi à la théorie officielle qui remontait à l’Antiquité. Toute maladie venait d’un déséquilibre des « quatre humeurs ». C’est grâce à Louis Pasteur que la donne change avec la découverte des bactéries et des micro-organismes en 1865. En 1878, il explique que les germes se répandent par l’eau. Dans les hôpitaux, il exige une propreté parfaite de tout le matériel, éponges, charpies à une 4 Musée Edmond Rostand – Villa Arnaga Cambo-les-Bains Contact Béatrice LABAT Conservatrice 05 59 29 94 95 [email protected] www.arnaga.com température qu’il définit. Il insiste sur le lavage des mains. Il met au point des filtres, autoclave, flambage pour la stérilisation. Il découvre en 1880 le staphylocoque. L’architecture et l’urbanisme Les grandes épidémies ont traumatisées les populations, comme celle du Choléra à Paris en 1832. L’hygiénisme apporte des réponses qui vont nécessiter des travaux de dimensions extraordinaires. La protection de la santé des citoyens devient une priorité. Les égouts qui coulaient au milieu des rues depuis des siècles sont enterrés sous la direction du Baron Hausmann et de l’ingénieur Eugène Belgrand à partir de 1854. Il faudra 70 ans pour voir l’aboutissement de ces travaux titanesques. Le dernier égout à ciel ouvert est couvert en 1911. Désormais, chaque immeuble aura son tout-à-l’égout, mais aussi son eau de source. Les Bains douches sont créés. C’est en 1883 que Eugène Poubelle, préfet de la Seine, oblige les propritaires d’immeubles à fournir à leurs locataires des récipients à couvercle qui rapidement porteront son nom. La qualité de l’air, la circulation des vents, l’ensoleillement, la lumière participe à la santé. Les villes encloses dans leurs remparts sont ouvertes comme à Dax vers 1850 ou Bayonne à partir de 1907. Edmond Rostand et le médecin hygiéniste Joseph Grancher (1843-1907) Au cours des répétitions de l’Aiglon en 1900, Edmond Rostand attrape une grave infection pulmonaire. Pour le soigner, sa femme fait appel aux plus grands spécialistes parmi lesquels figure Joseph Grancher. Des liens d’amitié se tissent. Pour sa convalescence, Grancher propose une petite ville des Pyrénées qu’il connait bien : Cambo les Bains. Ontils mis au point ensemble cette salle spécialisée dans les soins d’hydrothérapie ? Joseph Grancher est un médecin spécialiste des maladies respiratoires et notamment de la tuberculose. Pédiatre hygiéniste, il crée une fondation pour lutter contre la contagion des enfants. Il n’existe à l’époque aucun traitement (le BCG est découvert en 1922). Il s’agit de préserver les enfants dont les parents sont malades. Ils sont pour cela placés dans des familles paysannes. Cette croisade sanitaire est appelée « Oeuvre Grancher ». Le Docteur Grancher est aussi connu pour sa collaboration avec Louis Pasteur. C’est lui qui a inoculé le vaccin de la rage au jeune berger Meister en 1885. La table de massage de Sarah Bernhardt La petite fille de Sarah Bernhardt a offert à Arnaga la table de massage de sa grand-mère. Le dossier et le reposepied se règlent par crémaillère. Le garnissage est recouvert d’un velours vert clair maintenu par un galon. 5 Musée Edmond Rostand – Villa Arnaga Cambo-les-Bains Contact Béatrice LABAT Conservatrice 05 59 29 94 95 [email protected] www.arnaga.com